Collaboration avec le Diable

« J’imagine que vous avez eu un choix restreint d’hôtes, lors de la contagion. »

Il reposa la tasse de café près de lui puis remit la main contre l’hôte, tranquillement installé dans son siège, tandis que le vaisseau filait en hyperespace, entre les mains du pilote à l’esprit perverti par son bon ami. Ils venaient de partir pour ce petit voyage, seuls, si on ne comptait guère l’âme perdue se chargeant des affres ordinaires. Son nouvel objet aveugle avait rapide, plus qu’il ne l’avait escompté par ailleurs. Elle avait même devancé un autre vieil ami, une petite nature chargée d’atteindre Plagueis mais qui visiblement, ne courrait plus bien vite. Trois siècles d’existence et le voici déjà grabataire, quelle déception, Vitiate aurait cru qu’un Sith de Sang-Pur de son acabit serait plus leste que cela. Cette époque l’avait-il donc ramollie ? Un bref sourire étira ses lèvres, tandis qu’il imaginait la légère déception que pourra avoir son confrère, lorsqu’il apprendra que l’ex-Furie envoyée en traque n’était pas parvenue à son but suffisamment vite. Mais qu’importe. Il comptait bien profiter de cette nouvelle occasion pour discuter sereinement, après tant de mois où chacun avait fait affaire de son côté.

« Votre ancien élève a bien envoyé mon ex-Furie à vos trousses, par ailleurs, comme vous devez déjà vous en douter. Probablement pour vous tuer, étant donné son humeur. Soit, si cela se produit, je m’assurerai de vous retrouver, une fois recraché par les failles. Gâcher une telle collaboration serait bien idiot. »

Certes, cela serait une légère perte de temps, mais Vitiate était patient. Incroyablement patient… Même ses ennemis pourraient en témoigner, sans conteste. Il était tout à fait prêt à attendre des siècles, s’il le fallait, avant de frapper au bon moment. Il reprit la tasse encore fumante puis entreprit de raconter à son ami les quelques petites choses s’était dites, par ailleurs, dans cette nouvelle rencontre entre Sith. Précisant au cours de cette discussion qu’il comprenait que Sidious soit quelque peu agacé, voire désespéré, de ne pouvoir franchement compter sur les hommes du côté obscur présents, afin de le soutenir dans ses projets. C’était un problème éternel, avec lequel ils étaient forcés de composer… Les faibles et les pions refusaient systématiquement de reconnaître leur place et cherchaient à distribuer des coups dans le dos, sans cesse. Il fallait soit les abattre lorsqu’ils en faisaient trop, soit leur parasiter l’esprit. La seule différence était que Sidious avait évolué dans une époque bénie où seuls deux Sith pouvaient subsister, ce qui empêchait bon nombre de ces problèmes. De fait, Vitiate comprenait amplement qu’il soit aussi agacé par toute cette situation.

« C’est un excellent politicien, bien que la majorité des rejetés des failles actuels soient tout simplement incapables de s’en rendre compte. Vous auriez entendu les remarques on ne peut plus stupides de leur part… Je n’ai que rarement assisté à une rencontre où des Sith pourtant formés et aguerris ont su faire preuve d’aussi peu de clairvoyance, de préparation pour le long terme et ne parlons même pas d’un semblant d’intelligence. Aucun d’entre eux n’a été capable de saisir les opportunités offertes, pour faire progresser les affaires dans le bon sens. Un désastre. Cependant, je n’aurai certes pas dû m’attendre à plus de leur part, certes… Ils ne sont pas aptes à diriger, ce sont de simples guerriers. »

Comme toujours, il affichait un mépris sans égal pour bon nombre de personnes, qu’il considérait soit comme des pions potentiellement utiles, soit comme des pièces efficaces sur l’échiquier politique, soit comme des êtres insignifiants dont on pouvait oublier jusqu’à l’existence. Il possédait une certaine estime pour Sidious, le considérant comme un adversaire de valeur. Mais le restant actuel… était tout simplement pitoyable.

« Par ailleurs, d’autres s’agitent, en ce moment. La guérilla est loin d’être terminée. Sidious a parlé au passage d’une organisation dont il a vaguement entendu parler, que mène Revan, une ancienne cible, parmi mes connaissances. Entre cela ou les rebelles, ils ne sont que peu de choses. J’ose simplement espérer, pour Revan, qu’il a su s’entourer de personnes intelligentes, cette fois-ci, même si j’en doute. Ces quelques détails mineurs sont encore sans importance. Parlons plutôt d’un sujet important, mon ami. Du moins, un des premiers. J’ai poursuivi certaines de vos expériences, que vous aviez eu la bonté de me confier avant de vous focaliser sur la préparation de votre pandémie. J’ai pu reproduire au travers d’eux ce qu’il vous était malencontreusement arrivé, lorsque vous aviez blessé la Force, il y a longtemps. Les effets sur les cobayes ont été surprenants, ils se sont transformés en sortes de… Comment le dire… Êtres suintants et bestiaux. »

Il prit son questis de l’autre main et le fit voler, avec la Force, jusqu’à son invité, afin qu’il puisse étudier les données.

« Les sujets ont obtenu en conséquence la même aura que la vôtre, certes, mais cela n’a duré qu’un temps, avant que leur état ne se dégrade. »

Cet excellent thé à la framboise avait de quoi le mettre d’excellente humeur, après bien trop de temps à goûter à de pseudos-thés infâmes, depuis le début ses pérégrinations dans ce nouveau corps. De la part de son hôte, c’était un plaisir attendu, il savait recevoir. Ils étaient confortablement installés, pour une conversation paisible, alors que le vaisseau filait en hyperespace. Il hocha doucement la tête à la remarque sur le choix de l’hôte, effectivement, il fallait savoir se contenter de ce qu’on avait sous la main. Il n’avait fait que s’emparer du premier malheureux ayant posé la main sur lui au moment de sa mort, s’engouffrant tel un parasite. La conscience de cet hôte avait été définitivement réduite au silence, depuis son départ de ce peuple. Contrairement à l’instructeur, il n’avait pu subsister plus longtemps encore, avalé entièrement par la présence parasitaire du Sith.

Par ailleurs, la disparition de cet homme et du pilote avait dû être signalée depuis un long moment, aucun des deux ne revenant de ce voyage pour le travail. Disparus, corps et biens, comme c’était triste, pour leurs familles. Le Serpent lui donna, au fil de leur conversation, des nouvelles de son ancien apprenti et de celui envoyé à ses trousses pour le liquider. Intéressant, son jeune ex-élève s’était finalement rendu compte que le tuer restait préférable à le faire enfermer, qu’importe les failles. Plagueis ne craignait guère la mort. D’autant plus qu’il doutait avoir un très bon goût, aux yeux de la Force, depuis ce qu’il lui avait fait subir, il y a déjà deux ou trois ans. Elle pourrait effectivement le recracher immédiatement, comme on vomit un aliment avarié. Ce serait très amusant. Il se souvenait avec délectation du moment il avait écœuré l’entité elle-même, bien que les conséquences aient été douloureuses.

Quant à leurs autres confrères, il se souciait assez peu de savoir ce qu’ils étaient devenus et ne fut pas surpris de ce que Vitiate en raconta, durant cette fameuse réunion. Les autres adeptes présents du côté obscur avaient le don de l’indifférer. Hormis le Serpent assis face à lui et bien sûr, ses petits cobayes préférés, tout le monde l’indifférait, aujourd’hui. Même son ancien apprenti. Il s’était laissé enfoncer, aucun retour en arrière n’était plus permis et le pire était qu’il adorait ça. Toutes ces années à se focaliser sur le contrôle… La discrétion… La manipulation… Le mensonge… Toutes ces années à manipuler la République dans l’ombre… Tout cela était du passé… Il n’avait plus aucun plan, depuis bien longtemps. Plus rien, pas même une simple ligne de conduite. Il n’était plus qu’un agent du chaos.

Parlons plutôt d’un sujet important, mon ami. Du moins, un des premiers. J’ai poursuivi certaines de vos expériences, que vous aviez eu la bonté de me confier avant de vous focaliser sur la préparation de votre pandémie. J’ai pu reproduire au travers d’eux ce qu’il vous était malencontreusement arrivé, lorsque vous aviez blessé la Force, il y a longtemps. Les effets sur les cobayes ont été surprenants, ils se sont transformés en sortes de… Comment le dire… Être suintants et bestiaux.

Plagueis récupéra souplement le questis de sa main libre, sa curiosité éveillée. Son estimé collègue n’avait pas chômé, en effet. Des êtres déformés, corrompus, dénaturés, réduits plus bas que des bêtes, c’était amusant et plaisant à voir. Il avait un très grand intérêt pour ce type d’expérimentations, là où il se désintéressait de savoir qui, précisément, luttait contre eux ou non. Leurs ennemis lui apparaissaient comme une vague inconsistante et informe, sans intérêt réel, alors que tout cela… Ces expériences… Elles avaient la saveur du chaos tant recherché. Il en frétillait littéralement ! Mais pourquoi le faire ? Il n’en avait aucune idée. Pourquoi avoir une raison, de toute manière ? Il suffisait d’y trouver du plaisir.

Les sujets ont obtenu en conséquence la même aura que la vôtre, certes, mais cela n’a duré qu’un temps, avant que leur état ne se dégrade.

Ce sont des pions sans résistance particulière.

Il laissa la tasse encore pleine à côté, le temps de se pencher avidement dans les dossiers de recherche, les protocoles appliqués et surtout les différents résultats obtenus. Manipuler la vie, la mort et les entrailles de cette vie, manipuler la Force pour créer ou détruire, cela le passionnait depuis toujours. Même si, contrairement au Serpent, il ne faisait rien de tout cela pour s’approcher de la source des failles. Il se moquait bien de ces dernières, d’où qu’elles viennent et pourquoi, savoir qu’elles existaient était déjà assez pour lui, puisque ça aidait à apporter du chaos. Son bon ami, au contraire, concentrait tous ses efforts dessus depuis bien des mois et utilisait toutes ces expérimentations pour progresser. A chacun son amusement, cela convenait très bien à Plagueis d’y participer tant qu’il y trouvait son compte.

Nous pouvons dénaturer la vie de cette manière et bien d’autres, pour atteindre un nouvel état d’empoisonnement. Ou faire sombrer un peu plus le galaxie dans le chaos et la folie. Il manque du chaos, mon ami. Tout cela n’est qu’un pis-aller.

« Ce sont des pions sans résistance particulière. »

« Certes. Il est difficile d’avoir un grand nombre de jedi ou de sith résistants, pour travailler dessus. »

Du moins, dans ce temps. Aaah, elle était bien loin, l’époque où il pouvait inviter une bonne centaine de sith pour une réunion privée sans que ces crétins ne se méfient… Si loin… Ce n’était plus possible, désormais, son nom s’était répandu même ici et les Sith avaient une très légère tendance à se méfier de lui, ils ne répondraient plus à une telle invitation. Désormais, lorsqu’on en voulait un, il fallait soit aller le chercher soi-même, soit l’attirer dans un piège, les proies se méfiaient bien plus. Enfin, tout dépendait desquelles. Le temps que son confrère lise et détaille les données à disposition, Vitiate but tranquillement son café, patientant. Bien qu’il ait quelques nouvelles ci et là des événements de la galaxie, il ne s’était guère préoccupé de ses adversaires ou autres, ces derniers temps. Ce que pouvaient bien faire les Jedi, les Sith ou les idiots suivant Revan importait encore peu. Voilà des mois entiers qu’il ne s’en était plus soucié, d’aucun d’entre eux, mis à part les cibles dont il avait eu besoin. Toute son attention était focalisée sur les failles et leur source, il ne cessait de chercher, inlassablement. Des pistes se dévoilaient peu à peu, certaines étaient prometteuses.

« Nous pouvons dénaturer la vie de cette manière et bien d’autres, pour atteindre un nouvel état d’empoisonnement. Ou faire sombrer un peu plus le galaxie dans le chaos et la folie. Il manque du chaos, mon ami. Tout cela n’est qu’un pis-aller. »

« Une addition de coups restreints permettra de progresser dans cette voie. Je sais que trouver la source ne vous intéresse guère, cependant, c’est bel et bien cela qui permettra, in-fine, de permettre à vos divers plans de mieux s’étoffer. »

Impatient, comme à son habitude. Il aimait que les affaires aillent vite et fort, il ne savait ralentir et prendre son temps que lorsqu’il était occupé à une de ses expériences. Prises séparément, ces diverses expérimentations semblaient faibles, voire anecdotiques, c’était évident. Pourtant, elles cachaient un travail sans fin et bien des affres…

« Mon plan suit son cours, pour arriver à la source, c’est une question de temps et de travail. J’ai pu apprendre qu’une troupe des Chiss avait déniché un des infectés et sans doute quelques informations, par accident. Observer les effets ne pourra leur donner grand-chose mais c’est tout de même une affaire que je compte suivre de près. Je compte travailler de ce côté-là… Autrefois, ce peuple a plutôt été très réceptif, vis à vis de mon Empire, leur culture les pousse bien peu à s’allier à des organisations faiblardes, comme l’était l’Ancienne République. Il me faudra les informations que vous avez pu récupérer, dans la tête de votre hôte actuel. »

Il comptait, cette fois, s’en charger en personne, plutôt que d’utiliser des émissaires ou autres. Le Chaos était devenu l’un de ses terrains de chasse de prédilection, plus particulièrement encore ces dernières années. Même si ce peuple avait changé, il doutait de les trouver tout accueillants et réceptifs envers des étrangers ne partageant pas leurs valeurs.

« Dans quel état se trouvent-ils, vis à vis de la Force, désormais ? »

Une addition de coups restreints permettra de progresser dans cette voie. Je sais que trouver la source ne vous intéresse guère, cependant, c’est bel et bien cela qui permettra, in-fine, de permettre à vos divers plans de mieux s’étoffer.

Sans doute, sans doute.

Il n’avait encore guère réfléchi à ça, comme il lui avait déjà dit, s’occuper de la source ne l’avait jamais intéressé. Parlez-lui d’expériences sur la vie, sur ses cobayes, sur la Force elle-même, il écoutera. Mais les failles n’étaient qu’un vulgaire détail à ses yeux ! Elles apportaient du chaos, il n’en demandait rien de plus. A moins bien sûr que son confrère ne lui apporte de nouveaux éléments ou de nouvelles manières de s’en servir pour augmenter ce chaos… Cette fois, il s’y intéressera de plus près. En attendant, dans son esprit quelque peu dérangé, le mot « contrôle », sur quoi que ce soit, avait perdu sa place depuis bien des lustres. Il poursuivait sa lecture avide du dossier, s’arrêtant sur chaque détail, dévorant la moindre donnée. Et ne releva souplement la tête que lorsque le Serpent lui parla du peuple qu’il venait de quitter et demanda des nouvelles de ce dernier.

Il lui conta d’une voix légère ce qu’il en avait observé et appris, mêlant ce qu’il avait déniché dans la tête de son nouvel hôte à ce qu’il avait vécu avec lui. La Force était toujours un sujet sensible, chez eux, voire réprouvé chez certains… Il parla d’où ils en étaient actuellement, leurs soucis actuels, leur lien avec cette Force du point de vue de ses anciens « collègues », puis de celui de la petite Jedi qui s’était installée là-bas. Il évoqua la morveuse qu’il avait ramassée dans le coin et amenée à sa cible préférée. Un bavardage assez insouciant. Il ne leur gardait pas rancune de l’avoir emprisonné tout ce temps, n’importe quel autre peuple aurait fait la même chose et puis, c’était chez eux qu’il avait déniché un nouveau corps, après tout. Certes, un corps peu adapté mais un corps tout de même. Reconnaissons le courage – ou l’inconscience – à cet hôte d’avoir agrippé à mains nues un sith connu pour être infecté de partout, y compris au toucher.

Vous avez longuement poursuivi, pour les infectés, mais on ne peut pousser l’expérience suffisamment avec de simples cobayes comme celui-là. J’avais réussi à toucher une première fois la Force en m’y mettant moi-même, pas seulement en utilisant des cobayes. Certes, je suis devenu… Légèrement marqué, depuis lors.

Un petit ricanement lui échappa. Sa propre aura ne lui avait, évidemment, pas échappé, lorsqu’il usait de ses pouvoirs ou même lorsqu’il méditait. Une aura détériorée qui n’avait franchement pas contribué à apaiser la folie volontaire où il s’était laissé plonger depuis de nombreux mois. Bien au contraire, cela lui avait donné envie d’explorer de nouveaux horizons et son emprisonnement avait retardé ce nouveau projet. Cela dit, le Serpent avait bien progressé de son côté, durant ce temps… Et surtout, il lui avait fait une promesse. Sur ce genre de projet, Vitiate était l’un des rares à pouvoir tenir parole. Parce qu’il en avait le pouvoir, tout simplement. Rares étaient les maîtres Jedi ou les maîtres Sith à pouvoir s’aventurer sur ce terrain, si rares… Ce qui était d’autant plus dommage, c’était que les Jedi capables de relever le défi n’accepteront jamais de collaborer tranquillement à leurs projets.

Désormais, je compte bien entendu poursuivre mon projet. Avec mes connaissances et votre pouvoir, ça devient dès lors accessible. Je ne pouvais aller plus loin seul, contre la Force. Vous ne pouviez pousser plus encore sans mes compétences. Désormais… Peu m’importe que vous vous en serviez pour trouver la source, je puis attendre, si vous avez tant besoin de préparation. Moi-même, je vais devoir poursuivre mes expériences en amont, afin de ne rien rater. Cette petite expérience contre la Force aurait dû être mon projet suivant, directement après la pandémie. De combien de temps avez-vous besoin ?

Toutes ces nouvelles informations engrangées lui serviront ensuite à réfléchir à un plan, concernant ce peuple. Le moment n’était pas encore venu, certes… Il devait se préparer à de multiples affaires. Curieux qu’une ancienne Jedi ait été traînée là-bas… Enfin soit. Les Jedi avaient la manie de se mêler de nombreuses affaires ne les regardant absolument pas, tant et si bien que beaucoup d’entre eux en devenaient si prévisibles. Il but une légère gorgée de café, un bref soupir aux lèvres. Les Jedi… Il avait toujours trouvé étonnant qu’ils se laissent autant aller à l’arrogance et la fierté que les Sith, malgré leurs grandes intentions et surtout, leur entraînement différencié du leur. Il était consternant de constater que Sidious les avaient détruit avec très exactement les mêmes armes dont s’étaient servis les Jedi des temps anciens contre l’Ordre Sith. Vitiate ne voyait aucune différence flagrante entre les deux Ordres… Seulement des personnes fortes ou faibles, parées de beaux principes, qu’elles étaient plus ou moins capables de tenir. Bien que cette dichotomie si marquée soit très utile dans ses plans, elle restait vaine.

« Vous avez longuement poursuivi, pour les infectés, mais on ne peut pousser l’expérience suffisamment avec de simples cobayes comme celui-là. J’avais réussi à toucher une première fois la Force en m’y mettant moi-même, pas seulement en utilisant des cobayes. Certes, je suis devenu… Légèrement marqué, depuis lors. »

Cette aura pourrissante était bel et bien ce qui avait inspiré Vitiate sur certains de ses plans… Cependant, il n’avait guère songé que son invité du moment s’engouffrerait lui-même et de si bon gré sur le terrain imaginé. Rares étaient ceux parvenant à le surprendre et Plagueis en fit une parfaite démonstration. C’était… Très intéressant. Bien plus qu’il ne l’avait initialement conçu. Un regain d’intérêt pour son confrère le prit et lui adressa un sourire sincère. Avoir trouvé, dans ce temps, un Sith enfin capable de suivre les projets les plus ambitieux, de ne reculer devant rien et ne craindre aucun obstacle… De pouvoir enfin travailler avec une personne ne s’effrayant d’aucun pouvoir ni d’aucune manipulation de la Force, ne s’offusquant pas du nombre de morts pouvant se révéler sur le chemin… Ah, que ne l’avait-il pu le rencontrer dès son époque, c’était bien malheureux ! Si Plagueis avait pu naître bien plus tôt, alors Vitiate n’aurait pas eu à se contenter du Conseil Noir ou encore à jouer avec la naïveté et l’imprudence de quelques Jedi idiots. Il était le premier être sensible à la Force à lui donner envie et hâte de déployer tout son pouvoir à une échelle encore jamais atteinte.

« J’ai pu consacrer absolument tout mon temps à ces recherches et préparatifs. »

Mis à part le léger contretemps tenu sur Zakel lorsque deux petits imbéciles étaient venus mettre le bazar, il avait eu toute la tranquillité nécessaire pour poursuivre projets, expériences et recherches, inlassablement. Il n’avait rien tenté de concret contre ses ennemis depuis longtemps et ces derniers n’avaient jamais pris la peine de lui courir après, pensant sans doute qu’il s’était perdu pour quelques siècles dans les Régions Inconnues. Qu’importe. Il indiqua donc à son confrère le temps restant, qu’il jugeait nécessaire, pour leurs préparatifs. En alliant leurs pouvoirs et connaissances, de nouveaux horizons emplis d’espoir s’ouvraient devant eux. Pour ce projet, Vitiate était prêt à y mettre le prix… Il n’avait jamais eu l’occasion de participer à une course aussi intéressante que celle-ci. Créer des Empires ou influencer des personnes pour mener des guerres, c’était bien, mais d’un banal… Il désirait plus, depuis bien longtemps, qui aurait cru que l’occasion se présenterait grâce aux failles.

« Ceci étant, au moment venu, nous pourrons laisser d’autres s’amuser quelque peu aussi. Je pense notamment à mon ex-Furie, elle sera certainement ravie de participer. Malgré elle ou non. Je suppose que vous serez également bien aise de la revoir. »

J’ai pu consacrer absolument tout mon temps à ces recherches et préparatifs. Ceci étant, au moment venu, nous pourrons laisser d’autres s’amuser quelque peu aussi. Je pense notamment à mon ex-Furie, elle sera certainement ravie de participer. Malgré elle ou non. Je suppose que vous serez également bien aise de la revoir.

Oh, elle avait toujours été très gentille avec lui, cette Furie. Son sourire s’agrandit en y songeant, car ce Sith avait toujours participé de bon cœur à l’avancement de ses projets. Il avait été si adorable, les fois où il s’était rencontré, un amour de petit cobaye, toujours prêt à aider avec le sourire ! C’est bien pour cela que le scientifique n’avait aucun doute sur le fait qu’il acceptera sûrement de participer à la suite de très bon cœur.

Bien sûr, je trouve ce Sith adorable, il a toujours été incroyablement mignon. C’est même lui qui avait envoyé son apprentie jouer dans mon tombeau, sur Korriban, vous saviez ? La gamine a couru bêtement chercher cet instructeur, pour moi. Elle n’a plus été utile après mais peu importe, c’était bien gentil de sa part. Cette mignonne Furie m’avait même fait envoyer quelques échantillons intéressants, issus d’un labo. Ils n’ont pas encore été exploités mais j’ai toujours les données étudiées en tête, cela viendra un jour.

Pour la pandémie elle-même, ça ne s’intégrait pas dans ce qu’il avait prévu, néanmoins, s’il revenait par les failles ou si la Force le vomissait, il pourra s’en servir allègrement. Les notes et le reste existaient, comme les données, il avait dissimulé tout cela dans un lieu très privé, qu’il saura retrouver même s’il revenait un jour sans plus de souvenirs de ces trois dernières années. Même si cela ne pourra suffire à déclencher une nouvelle épidémie, ce sera bien assez pour s’amuser sur une planète ou deux. Pas mal de choses avaient ainsi été consignées à l’abri, en prévoyance des failles. La dernière fois qu’il avait pu s’y rendre datait… Oh… Deux ou trois mois avant qu’il ne lance la fête sur Lysatra. Cette planète lui manquait un peu… Il y avait passé de bons moments, à travailler sur le cœur de la maladie. C’était aussi là-bas qu’il avait injecté la version évoluée de la pandémie à son cobaye favori.

J’y songe, tant que nous parlons de Korriban. Nos chers confrères ont-ils découverts le petit cadeau laissé ou se sont-ils contentés de tout bombarder ? Vous m’aviez raconté plus tôt qu’ils s’y étaient amusés, mais ont-ils travaillé sur le véritable problème ?

Dans sa grandeur d’âme, il avait certes piégé la vallée et laisser quelques pistes de réflexion à leurs amis, mais il ignorait si ces derniers s’étaient contentés de fuir la planète en hurlant ou s’ils avaient déniché la source du problème. Ce serait très amusant, s’ils ne l’avaient pas fait, bien que c’était là un souci qui prendra bien du temps à se dévoiler et se mettre en place.

« Bien sûr, je trouve ce Sith adorable, il a toujours été incroyablement mignon. C’est même lui qui avait envoyé son apprentie jouer dans mon tombeau, sur Korriban, vous saviez ? La gamine a couru bêtement chercher cet instructeur, pour moi. Elle n’a plus été utile après mais peu importe, c’était bien gentil de sa part. Cette mignonne Furie m’avait même fait envoyer quelques échantillons intéressants, issus d’un labo. Ils n’ont pas encore été exploités mais j’ai toujours les données étudiées en tête, cela viendra un jour. »

Quel… Imbécile… Vitiate ignorait s’il devait s’en étonner ou être incroyablement blasé… Certes, aucune des Furies ne brillait pour sa formidable intelligence, mais tout de même… Sa petite nature avait déjà commis plusieurs erreurs grossières dans le passé, par impatience ou manque de jugement, cela dit, pour en commettre une aussi énorme, fallait-il qu’elle ait le cerveau liquéfié ! Ceci étant, au moins, cette erreur servait leurs projets… Le seigneur soupira et leva légèrement les yeux au ciel, tout en buvant une petite gorgée de café. Il avait beau en avoir vu beaucoup, ce genre d’aberrations le laissait dépité. Comment demeurer de marbre face à une telle stupidité ? Lorsque la petite nature se jetait dans un piège, passe encore, elle n’était pas assez bien armée pour les reconnaître et les esquiver, donc soit. Cependant, aller volontairement jouer avec un Sith reconnu pour sa fourberie… Si seulement on pouvait dénicher une Furie un minimum intelligente, qui ne fonce pas dans le tas sans réfléchir… C’est que ça devenait inquiétant, il se demandait réellement si son petit Scourge n’avait pas perdu une partie de son cerveau durant un combat.

« J’y songe, tant que nous parlons de Korriban. Nos chers confrères ont-ils découverts le petit cadeau laissé ou se sont-ils contentés de tout bombarder ? Vous m’aviez raconté plus tôt qu’ils s’y étaient amusés, mais ont-ils travaillé sur le véritable problème ? »

Vitiate revint à leur conversation, alors occupé à réfléchir comment faire comprendre à sa petite nature qu’elle ferait mieux de consulter très rapidement un spécialiste. Cette affaire-ci n’avait encore explosé au visage de personne, cela prendra du temps.

« Pas que je sache. Rien n’a été dit sur ce sujet lors de la rencontre organisée par Sidious et aucune nouvelle ne viens plus. Il suffit de laisser pourrir la situation, ils réaliseront plus tard ce qui se passe. »

Trop tard, certes, mais cela, c’était bien le problème de ceux passés sur la planète sans rien faire. Des Furies, très certainement, ou de simples mercenaires, s’ils s’étaient contentés de tout casser et rien de plus. Mmh… Il fallait un nouveau style de Furies, quelque chose de plus… Fin. Capable de réfléchir. Les anciens modèles avaient déjà montré leurs limites et ce qui s’était produit récemment le prouvait d’autant plus. Entre sa petite nature et la jeune idiote à la réunion, ils étaient servis… Sans oublier Vader, tout aussi idiot que les deux autres. Se servir d’un mercenaire ou d’un guerrier était parfait pour certaines tâches, cela posé, ça ne servait plus à grand-chose pour des tâches importantes ou subtiles.

« Passons, ce n’est pas très important, pour le moment. Débutons plutôt notre préparation, pour la suite des opérations, il y a à faire. »

Il l’invita d’un léger signe de main à se lever et à le suivre, afin qu’ils débutent leur travail. Inutile de perdre du temps, désormais, ils étaient d’accord sur le fait à accomplir.