Officiellement, tout était sous contrôle et rien n’échappait au regard impérial. Officieusement, des Maisons avaient rejoints ouvertement ou secrètement l’Alliance Rebelle et la situation globale était loin d’être apaisée. Le rapport n’était pas vraiment détaillée, là-dessus, le gouverneur impérial, jusqu’ici, avait appliqué des règles dures pour maintenir le calme mais n’avait pas cherché à creuser le problème. Alderaan, malgré les tensions, demeurait une planète résolument pacifiste, les actions rebelles les plus marquées n’avaient jamais causé le moindre mort. Tout au plus, des blessés. C’était le problème, sur cette planète, les habitants ne comprenaient pas facilement la nécessité d’engager des actions plus dures, lorsqu’il le fallait, ou d’être plus résolu contre l’Empire. Changer les choses ici et se faire des alliés allait être compliqué. Cela dit, Leia savait aussi par qui commencer et de quelle façon s’y prendre. Certains Maisons seront plus enclines que d’autres à se laisser tenter et engager des actions plus radicales. En veillant à ce qu’il n’y ait pas de nouveaux bombardements de la planète.

Leia repoussa sa chaise puis s’approcha des grandes baies vitrées du bureau qu’elle occupait, observant les montagnes, au loin, et les profondes forêts de la planète. Son regard se fixa surtout sur l’une d’elle, le Mont Aeko, qui abritait d’anciennes mines en quantité. Elle était convaincue que c’était là-bas que son père adoptif était dissimulé, avec d’autres rebelles de la planète. Il avait toujours veillé à ce que les mines restent en bon état, pour y abriter la population en cas de catastrophe climatique ou d’autres problèmes, le mont recelait de nombreuses caches naturelles et sûres. Elle les avait elle-même visitées, il y a quelques années, et s’était rendu compte de la complexité de ce réseau souterrain. Un endroit parfait, très sûr, inconnu des forces impériales, qu’elle n’avait bien entendu pas l’intention de dévoiler. Son père adoptif n’y était pour rien, dans cette affaire, elle ne désirait pas sa mort. Peut-être, un jour, comprendra-t-il pourquoi elle avait choisi ce chemin. Du moins, elle l’espérait… Quoi qu’il arrive, cependant, il n’avait pas à y être impliqué.

Sa famille biologique, c’était très différent. Son frère sera à jamais incapable de comprendre, de toute façon, et il ne fera que la gêner, rien de plus. Leia n’avait pas besoin de lui et refusait qu’il recommence à vouloir la changer, c’était idiot et inutile. En ce qui concernait Vader, il était dangereux mais ne tentait rien contre elle. Pas pour le moment, en tout cas. Quant à Cade, la jeune femme ignorait sur quel pied danser, face à lui. Il était à la fois très instable et très sûr de lui… L’époque d’où il venait lui donnait un avantage certain, Leia n’était pas certaine de comprendre où il en était. Il se comportait comme s’il n’avait rien à faire à la fois des Siths et des Jedis, il pourrissait la vie d’un camp, puis de celui adverse, indifféremment, selon son humeur du jour. Une plaie, voilà ce qu’il était. Comme l’était Luke, dans un autre style. Leia soupira profondément, se détournant de la baie et des montagnes. L’heure tournait. Elle était déjà habillée et coiffée, prête pour la cérémonie. Le cœur un peu serré car elle aurait voulu que Han soit là. Qu’il comprenne pourquoi elle agissait ainsi et qu’il soit un soutien.

En attendant, un tout autre jeu l’attendait. Un jeu politique, cette fois. Lorsque l’heure fut venue, et qu’elle rejoignit une autre pièce où l’attendait les conseillers et d’autres personnes, dont son père biologique dans le tas, elle se composa un visage neutre et lisse, comme elle l’avait appris il y a longtemps. Les Maisons devront bien comprendre, une à une, que le jeu devait se durcir, s’ils voulaient remporter la victoire.

Perdue dans ses pensées Takara laissait son regard glisser sur l’horizon, par-delà la baie qui offrait une vision imprenable et mémorable sur une des vallées d’Alderaan. La vue était magnifique et bien moins déroutante que la boule de ferraille bouillonnante de vie qu’était le Centre Impérial. Malgré le mois passé là-bas, elle avait encore du mal à s’y faire. Son esprit vagabondait au rythme des récentes décisions qu’elle avait prise depuis son arrivée forcée dans ce temps. Son choix de suivre la twi’lek sur Nar Shaddaa, où elle aurait très bien pu décider de tracer son propre chemin de son côté. Choix qui l’avait mené sur Coruscant, au cœur de l’intrigue politique galactique, au plus près de l’Empereur de ce temps et de ses suivants, plus ou moins loyaux ; qui lui avait fait croiser le chemin du Seigneur Vader, qui se tenait non loin d’elle à cet instant précis, et de la jeune Princesse et bientôt Reine d’Alderaan, Leia Organa-Skywalker, fille du bras armé et apprenti de l’Empereur, elle-même sans doute apprentie officieuse de Sa Majesté. Du moins sur ce sujet, c’était ce qu’elle avait compris de la récente assemblée des siths et du fameux Bal du Jour de l’Empire. Elle pourrait l’admettre elle-même, Takara ne s’était vraiment pas attendue à devenir ce qu’elle était aujourd’hui, notamment à devoir veiller sur la future reine conformément à la demande de l’Empereur. Demande des plus inattendues considérant qu’elle était une nouvelle dans cette temporalité et qu’elle n’avait pas laissé filtrer la moindre information de son plein gré, à son sujet. Pourquoi ce choix ? Pourquoi elle alors qu’elle n’avait pas fait grand-chose pour prouver sa loyauté ? Qu’elle restait mystérieuse ? Takara l’ignorait. Au final, elle qui pensait finir par errer sans but réel dans cette époque était parvenu à en arracher une mission qui ne s’éloignait pas vraiment des prérogatives qu’elle avait eu il y a trois mille ans sur Kesh. Assurer la protection de Leia Organa-Skywalker était à double tranchant, car évidemment cela impliquait de devoir rendre des comptes sur les activités et la progression de cette dernière à l’Empereur lui-même, probablement par l’intermédiaire du Seigneur Vader. Vader justement, qui devait peut-être se sentir quelque peu mis à l’écart malgré sa présence non loin de la jeune sith et de sa fille biologique. Après tout, c’était Takara et non lui que l’Empereur avait choisi pour assurer l’apprentissage à distance de la future reine. Enfin, ça, c’était à condition qu’il eut été informé de la réelle mission de la rousse auprès de sa fille, à savoir de l’entrainer dans les arts Siths.

La présence de Vader, néanmoins, devrait suffire à tenir à l’écart les potentiels nuisibles qui pourraient décider de tenter quelque chose en ce jour si particulier, pensait-elle. Mais même avec cette pseudo-garantie Takara avait tout de même cherché à connaître le plan de sécurité mis en place par le gouverneur, plan que le Seigneur Vader avait peut-être lui-même déjà étudié avant elle. Les Alderaanis étaient très protocolaires, comme l’on pouvait attendre de tout système basé sur les coutumes et les traditions, comme une monarchie par exemple. C’était là une bonne et une mauvaise chose, car souvent la sécurité était calquée et reproduite conformément à ces coutumes, ce qui la rendait prévisible et donc facile à contourner. Cependant Takara n’avait rien eu à y redire. D’ailleurs, elle n’était même pas certaine qu’elle aurait été écoutée. Le Seigneur Vader en revanche, c’était une toute autre histoire. Il y avait cependant une chose sur laquelle la rousse du passé avait insisté au point de s’attirer, peut-être, les foudres de certains des organisateurs, à savoir sa présence assez proche de la future Reine au cours de la cérémonie. Evidemment, elle ne pourrait être collée aux bottes de la jeune princesse avec qui elle avait discuté à plusieurs reprises déjà depuis la réunion des siths sur Coruscant. Elle ferait au mieux en fonction de ce que l’on attendait d’elle, et voyait cela plus comme un gage personnel de sécurité qu’autre chose vu que les quelques agitateurs d’Alderaan s’étaient par le passé limités à des actions peu agressives et incisives.

Laissant échapper un soupir, Takara pivota finalement en entendant le bruit distinctif de la grande porte qui coulissait pour place à celle qui attirerait bientôt plus de regards que ceux des conseillers, déjà rivés sur elle. La rousse écarta la longue cape fine et douce de sa robe blanche sur le côté. Un choix vestimentaire discutable si l’on considérait son rôle mais que Takara avait estimé nécessaire : sa mission auprès de Leia Organa-Skywalker impliquait qu’elle reste de très longues périodes sur Alderaan et la meilleure façon de s’intégrer dans une machine bien huilée et particulièrement protocolaire passait par une forme d’assimilation qu’elle était, dans ce cas précis, prête à porter. Elle l’avait déjà expliqué aux siths présents lors de la réunion : à ses yeux la confrontation n’apportait rien de bon sur le long terme, là où une infiltration insidieuse, comme l’avait fait sa Tribu sur Kesh, pouvait assurer une prise de pouvoir et un respect pour des siècles. Chose qu’elle avait d’ailleurs répété à Leia Organa lors de l’une de leur entrevue, entre deux passes d’armes pour tester les compétences de sa nouvelle protégée, avec qui elle avait partagé quelques informations sur ses origines sans jamais trop en dire, pour briser la glace. Takara avait donc laissé faire les petites gens qui gravitaient autour de la future reine pour lui choisir une tenue qu’ils estimaient adaptée et le résultat l’avait d’abord quelque peu contrite, sa première inquiétant sur l’instant ayant été de réfléchir à comment se mouvoir avec pareilles chaussures à ses pieds si la situation venait à dégénérer. Puis elle s’était ensuite demandé si cela n’allait pas attirer l’attention loin de la future reine…

Mais la vue des autres conseillères et certaines invitées d’honneurs avait calmé cette crainte quelque peu futile. Takara s’avança doucement, avec un certain flegme, pour rejoindre le parterre de conseillers accompagné par quelques autres personnes et le Seigneur Vader en personne. Elle salua ce dernier d’un léger signe de tête tout en venant se placer à ses côtés, le visage lisse et neutre. Elle n'eut aucun mot pour le Seigneur Scourge cependant, se contentant d'un vague hochement de tête.

« Seigneur Vader. »

Simple et concis, pour se conformer au personnage. C’est là que la rousse nota que même avec les quelques centimètres de ses talons, l’individu à l’armure restait bien plus grand et imposant qu’elle. Takara finit par laisser son regard glisser à nouveau sur la Princesse et future Reine dont le visage peu expressif se reflétait dans le sien.

« Votre Altesse, vous allez attirer bien des regards. » lâcha-t-elle finalement pour briser le silence, tout en faisant allusion à l’allure soignée de Leia Organa-Skywalker.

Vader avait un mauvais pressentiment qui ne le quittait plus, depuis tôt ce matin. Il ne saurait vraiment le définir, ce n’était qu’une impression, quelque chose n’allant pas, vraiment pas, quelque part, loin d’ici… C’était à la manière d’un nœud restant coincé dans la gorgée, sans qu’il puisse dire d’où cela ne venait ni pourquoi. Simple fausse impression ou danger réel soufflé par la Force ? Les circonstances ne lui permettaient malheureusement pas d’y réfléchir plus avant, même si ça le travaillait. La dernière fois qu’il avait eu ce sentiment, c’était durant les jours qui avaient précédé l’Ordre 66, avant qu’il ne sombre définitivement dans le côté Obscur. Il y avait eu tant de chaos ces derniers temps qu’il ne serait en fait pas si étonné que tout empire encore. Mais de quelle façon ? La surprise restait à découvrir et il doutait qu’elle soit agréable.

Il ne pensait pas, malgré tout, que les rebelles soient assez crétins pour attaquer Alderaan aujourd’hui et perturber la cérémonie. Même ceux se cachant sur cette planète même. Ils n’étaient pas assez en force pour s’en prendre à la délégation présente aujourd’hui, sans oublier les nombreux renforts disponibles, pour assurer la sécurité de la planète. En pénétrant dans la salle où attendaient quelques conseillers, une brochette de politiciens et sans doute de très nombreux très traîtres et arrivistes, Vader tenta de repousser ce sentiment désagréable pour l’instant, et se concentrer sur le moment présent. Après tout, même s’il ne croyait pas les rebelles assez suicidaires pour tenter quoi que ce soit, on ne pouvait jamais être sûr…

Comme à son habitude, il dénotait dans le décor. Les Alderaaniens aimaient les tenues amples et colorées, toujours claires, vives, joyeuses, sans pour autant être agressives à l’œil. En cela, ils se rapprochaient un peu de Naboo, l’esthétique passait avant tout le reste. A l’image de leur planète. Vader fit s’écarter d’un regard un des conseillers, déjà trop agité, ou nerveux, pour progresser. La garde avait été considérablement renforcée. Il répondit d’un ton neutre aux salutations de Scourge et de Hilts, les mettant mentalement dans la même case que les rebelles. Autrement dit, dangers potentiels ou aimants à ennuis permanents. Il trouvait désagréable que Ysard ait envoyer le peau-rouge ici, ce type ne lui revenait pas, il le trouvait encore plus louche que tous les autres réunis, ce qui n’était pas peu dire.

Le cérémonial qui devait suivre, sûrement très long, n’intéressait pas Vader, plus occupé à surveiller les lieux et les personnes, afin que tout se déroule sans accro. Son seul plaisir était de voir que sa fille marchait fièrement sur les traces de ses deux parents, quoi qu’il fût certain qu’elle devait savoir où étaient dissimulés les rebelles, sur cette planète, et refuser de l’avouer. Elle n’était pas encore entièrement sous la coupe du côté obscur et il pouvait très bien le ressentir. Cela viendra, encore un peu de patience. Alors que le processus se mettait en place, et que la foule se rassemblait pour la cérémonie, Vader prit place non loin du trône, dans la salle, pour observer les rites. Il restait en retrait, cependant, dépassant d’une bonne tête tous ses voisins. Immobile, une part de son esprit était, malgré lui, concentrée sur son mauvais pressentiment.

Une chute, une très longue chute, qui semblait sans fin. Vaylin avait les yeux mi-ouvert, ne voyant rien d’autre qu’un grand vide, les étoiles lointaines, sentant bizarrement le souffle du vent contre sa peau. La douleur irradiait tant son corps qu’elle aurait pu en hurler, hurler si fort, à s’en arracher les deux poumons. Mais pas un mot en quittait sa bouche. Elle s’abandonnait littéralement à cette douleur, en espérant que son cœur finisse par lâcher prise et s’arrêter. Elle voulait mourir et que tout s’arrête. Ses pensées volèrent vers sa mère, le visage souriant de sa mère, l’amour l’envahissait en pensant à elle. Un attachement fort et inconditionnel, sans failles, plus puissant que tout. Puis un autre sentiment l’envahie, alors que l’image de sa mère disparaissait pour laisser place à celle de son père. La Haine. La haine monstrueuses, violente, virulente, qui la dévora comme un feu ravageur, jusqu’à au moindre millimètre carré de son corps. Elle ouvrit la bouche pour hurler, rien n’en sortit, mais elle continuait sa longue chute dans les ténèbres, jusqu’à, finalement, sentir un vrai souffle de vent contre son visage.

L’atterrissage au sol aurait dû être bien plus brutal, après une longue chute, mais bizarrement, elle ne sentit qu’à peine le choc. A plat ventre dans le sable, elle se releva d’un bond, malgré la souffrance horrible qui lui tiraillait encore tout le corps. En un coup d’œil, elle comprit qu’elle ne se trouvait plus entre les murs du sanatorium, en revanche, elle se fichait bien de connaître l’endroit exact. En cet instant précis, la colère lui irradiait par tous les pores de la peau et elle sentait la Force irradier exactement de la même façon, un pouvoir la dépassant complètement. Si son père apparaissait devant elle, là, immédiatement, elle serait incapable de se maîtriser. Il y avait foule, certains s’étaient retournés, accouraient déjà vers elle en demandant ce qui se passait et si elle avait besoin d’aide. Il devait y avoir une cérémonie, plus loin. Elle ne réfléchit pas, ces types devaient être sous le contrôle de son père, elle arrêta net le premier avec la Force, puis les autres. Comme durant l’arène, elle agissait sur instinct, quasiment noyée toute entière dans une Force qui la dépassait.

Un autre comité d’accueil ne tarda d’ailleurs guère à se pointer. Déjà du remous ? La prise de conscience venait lentement la gagner, la colère se dissipant un chouïa, elle réalisait enfin que cette situation était tout sauf normale. Son père avait dû la placer exprès dans cette situation pour la tester ou lui faire plus mal encore, elle en était certaine ! Mais elle allait se battre, se sortir de là, et le retrouver…

– Votre Altesse, vous allez attirer bien des regards.

Leia lui lança un regard en coin, sans répondre, se demandant si elle avait dit cela simplement pour briser en partie l’ambiance oppressante ou si elle ne cherchait qu’à nouer en apparence un bref lien, pour donner le change. Enfin… Il était temps. Leia lança aussi un regard à son père biologique, qui ne se fondait absolument pas dans le décor avec cette armure noire et son souffle raide, ainsi qu’à Scourge, dont elle ne comprenait pas la raison de sa présence ici. Avait-il été envoyé par sa nouvelle responsable, et si oui, pourquoi ? Devait-il chercher les rebelles cachés sur la planète ? Son père était si proche… Si proche et si lointain à la fois, elle ne pouvait même pas s’assurer que tous étaient correctement cachés, dans les montagnes. Le connaissant, elle songeait que cela ira, mais se cacher de l4empire restait plus simple que se cacher d’un seigneur Sith. Impossible de prendre plus de mesure maintenant, elle devait avancer, faire face et ne rien dévoiler de ses inquiétudes. Ne plus regarder les montagnes, pas même une seule fois, se concentrer sur ce qui allait venir. Le maître de cérémonie, un vieux conseiller de son père qu’elle connaissait depuis la tendre enfance, marchait aussi à ses côtés, l’air très sombre.

La foule s’était amassée sur la place, face à une longue et large estrade, où devait se tenir la cérémonie. Leia connaissait par cœur le déroulé normal d’un tel cérémonial, les emplacements que chacun devait tenir, les phrases qui seront prononcées, à quel moment et dans quel ordre. La démarche à adopter, la vitesse, étaient là encore codifié. Elle veillait à ignorer les regards lourds, voire haineux, confiante en elle-même et en ceux qui l’entouraient, chargés de la protéger pour le moment. Très attentive à son environnement. Devant l’estrade, elle stoppa, face au vieil homme, croisant son regard. On pouvait y lire un mélange de colère, de déception, de tristesse et même de peur. Leia resta neutre, pourtant, elle aurait tant voulu qu’il comprenne qu’elle agissait aussi pour Alderaan et pour leur peuple. Elle voudrait qu’il comprenne, qu’il ait conscience de ça, mais las, le contact était bel et bien rompu. Peut-être pourra-t-elle lui parler plus tard. Le silence s’était fait, autour d’eux, alors que le conseiller débutait la cérémonie, d’une voix forte et assurée, malgré son air. Et la si grande tension dans l’air.

Elle répéta les phrases rituelles, puis les gestes, bougeant presque comme une automate, avec pourtant une grande assurance. Sur sa planète, malgré les circonstances, elle se sentait légitime et en sécurité. Les minutes défilaient, elle était en confiance, parvenant à ignorer ses détracteurs. Oh, des rebelles, il devait y en avoir foule, mais ils ne tenteront rien. Pourtant, alors même qu’elle était parvenue à réellement se détendre, une très forte perturbation secoua tout à coup la Force. Même Leia, qui n’était pourtant pas une Sith confirmée, loin de là, ressentie avec virulence la présence si marquée qui surgit de nulle part. Une présence forte, accompagnée d’un déluge de haine, surprenant. Une anomalie, littéralement. Une anomalie suivit d’un brusque remous, à plusieurs mètres de là, près de la foule. Leia ne vit pas tout de suite de quoi, ou qui, il s’agissait, mais n’avait aucun doute que cette chose était dévorée de l’intérieur par le Côté Obscur. Son service de sécurité la fit aussitôt reculer, alors que d’autres se précipitaient vers la perturbation.

– Que se passe-t-il ?

– C’est une… enfant !

Une enfant ! Leia, trop surprise sur le moment, ne réagit pas vraiment lorsqu’on la repoussa encore un peu plus en arrière, mi-exaspérée, mi-étonnée. Une enfant ne pouvait pas perturber la Force à ce point ? Ou si ?

Takara ne rata pas ce regard en coin lancé par la future reine à son attention, ne sachant pas si elle devait interpréter cela comme un remerciement ou comme une remontrance. Ou bien était-ce une forme de questionnement intérieure de sa part, et qu’elle espérait un éclaircissement de la part de la jeune Hilts. La rouquine, déjà concentrée sur la présence du Seigneur Scourge et ce clin d’œil discret qu’il lui avait fait, ne poursuivit pas l’échange bien qu’elle avait tenté, par-là, d’établir un lien entre elles tout en tentant de désamorcer l’atmosphère clairement pesante qui régnait dans la grande salle. Ouverte à la Force, laissant cette dernière étirer ses filaments de Force vers les autres à l’exception de Vader et de Scourge, il était facile pour elle de sentir le mélange détonnant d’anxiété, de méfiance et d’admiration qui suintait des conseillers ainsi que de la princesse qui, Takara l’espérait, c’était depuis la réunion habituée à ressentir sa présence de cette manière dans la Force. Le résultat des jeux politiques et des opinons de chacun, dont certains devaient encore se demander si c’était une bonne chose pour eux, ou même pour Alderaan. La sith se contenta de noter mentalement qui lui paraissait le plus suspect, ou à défaut le plus inquiétant alors que tous finissaient par s’avancer vers l’extérieur, gardant elle-même une position en retrait conformément au protocole alors qu’ils approchaient de la grande estrade qui surplombait l’une des plus grandes places de la capitale qui, de si haut, paraissait plutôt bien remplie bien qu’elle aurait facilement pu l’être un peu plus. Elle aussi l’avait appris, y montrant une volonté certaine à s’adapter aux traditions locales. Aussi, à l’instar de Vader, vînt-elle se placer en retrait sur l’estrade, debout de l’autre côté tel un miroir dont la robe blanche contrastait avec le noir de l’armure du seigneur Sith et père de celle qui allait bientôt recevoir tous les honneurs.

Jetant un dernier regard vers Scourge, elle fit de son mieux pour éviter de lui montrer toute l’amertume qu’elle avait encore à son égard pour le guet-apens qu’il lui avait tendu lors de la réception de l’Amiral Declann. Puis elle détourna son attention de la cour vers la foule qui leur faisait face, nombreuse et agglutinée vers l’avant, où le service de sécurité s’était déployé pour éviter tout débordement. Coinçant ses deux pieds chaussés l’un contre l’autre et ramenant ses bras devant elle pour garder une pose des plus respectables, elle profita du silence qui venait de se faire autour d’eux pour se concentrer et focaliser sur ces gens qui étaient venus assister à la cérémonie, étendant ainsi son aura pour tenter de toucher la Force et s’assurer que l’ambiance générale était bonne, cherchant dans les filaments ceux qui sortaient du lot par leurs éventuelle anxiété, colère ou haine. Evidemment, tous n’étaient pas là en train de l’acclamer. Penser le contraire serait futile, car ce qui se passait là n’était rien d’autre qu’une manœuvre politique de l’Empereur pour placer un de ses pions à la place d’un monarque qu’il avait fait déposer peu de temps auparavant. La différence était que la Princesse et future Reine restait appréciée et conserver de nombreux soutiens sur Alderaan, chose que d’autres n’auraient pas forcément eu à sa place. C’était donc un choix habile mais qui comportait des risques. Néanmoins, Takara ne repéra pas de réel danger pour le moment. Peut-être qu’effectivement tout se passerait bien. Il était peu probable que les rebelles et autres dissidents n’aient décidé de frapper aujourd’hui, avec toute la sécurité supplémentaire présente. Cela ne ferait que dévoiler leur jeu, leur nombre et leurs moyens actuels avec, en prime, le risque de révéler l’emplacement de leur refuge.

Son regard resta figé sur la jeune Organa-Skywalker récitant par cœur et avec détermination les phrases rituelles devant faire d’elle le monarque de ce monde. Takara pouvait ressentir son assurance et sa confiance et laissa échapper un léger sourire de satisfaction de la voir dans son élément. Elle montrait là un tout autre visage qu’à la réunion, où elle lui avait paru bien plus réservée. Elle était détendue. La jeune Hilts voyait les minutes s’écouler, presque convaincue que tout allait réellement bien se dérouler lorsqu’elle sentie les premiers remous dans la Force, signe avant-coureur d’un séisme puissant et virulent qui venait distordre à la fois l’espace et le temps, tordant sur son passage les filaments qu’elle avait tissé au cœur de cette foule, et ce pour disparaître presque aussi rapidement, laissant une rage et une colère intense derrière lui. La rousse avait instinctivement fait un pas en avant même que la foule ne s’écarte de l’épicentre en poussant des cris de panique et de surprise entrelacés. Avant même que le service d’ordre n’arrive de tout bord pour mettre la Reine en sécurité plus en retrait sur l’estrade. Vers eux. Et ce tandis que des coups de feu se faisaient entendre, laissant alors place à un calme angoissant.

La jeune Hilts poussa un long soupir pour calmer une montée d’adrénaline et de stress. L’Empereur lui avait donné une mission double, et elle savait que cette situation requérait son intervention. Protéger Leia Organa-Skywalker. Takara quitta sa torpeur qui l’avait saisi pendant quelques secondes, laissant son esprit se concentrer sur le danger avec détermination tout en tournant la tête vers son altesse, s’approchant d’elle rapidement tout en ignorant son étonnement et son exaspération.

« Je vais régler cette situation. Restez ici. Vous n’avez pas terminé. »

Le ton employé ne laissait pas de place à la discussion. Elle ne voulait surtout pas lui laisser le temps d’argumenter, et ce même si les premiers retours indiquaient que la source de l’anomalie était une enfant. Ce même type de phénomène qu’elle avait ressentie lors de la réunion. Takara se redressa après un dernier coup d’œil vers Scourge et Vader, uniquement pour réaliser que le premier était déjà hors de vue après avoir marmonné quelque chose. Avait-il dit qu’il… Bref.  Le second par contre, était plus que capable de protéger sa fille.

Savoir que le peau-rouge avait prit de l’avance ne fit que redoubler la détermination de la jeune Hilts, qui quitta précipitamment l’estrade pour se jeter dans son sillage, oubliant par la même occasion le manque de praticité de son accoutrement. Elle le rattrapa au final assez rapidement plus loin sur l’esplanade, et ce sous les regards médusés, interloqués ou inquiets de la foule curieuse et peureuse. Tant de sentiments qui venaient alimenter la concentration et l’agacement visible de la sith qui fit halte à proximité du peau-rouge, une main bien arrimée à son sabre caché par la longue cape fine et blanche. Devant elle, les gardes avaient tiré contre le mur la raison de tout ce vacarme, une jeune fille blonde qu’elle pouvait sentir au bord de l’inconscience et plusieurs civils blessés. A ce moment son regard glissa vers le seigneur Scourge, qui la dépassait sans efforts de plusieurs têtes.

« Qu’avez-vous dit ? » lança-t-elle à son attention avant de s’approcher un peu plus, attrapant l’épaule d’un garde-royal qui venait de menotter les mains de la jeune blonde pour le repousser vivement sur le côté. Qu’il aille donc s’occuper des blessés…

Takara regarda avec dédain et colère cette fille qui avait osé apparaître ici, à cet instant, et mettre le bazar dans ce qui aurait dû être une cérémonie tranquille et mémorable. Venant s’accroupir pour se placer à sa hauteur, elle ne résista pas à l’idée d’évacuer sa frustration et la gifla sans retenue pour la faire sortir un peu plus vite de son état de torpeur. Là, elle attendit qu’elle reprenne ses esprits, la fixant de ses yeux mordorés tout en conservant une distance relative entre eux, ignorante du reste de leur environnement si ce n’est du seigneur Scourge, dont elle ne pouvait s’empêcher de se méfier, et dont elle avait gardé la réponse à sa question dans un coin de son esprit.

« Bienvenue parmi-nous jeune fille. On ne te veut pas de mal, tout va bien se passer. Nous avons quelques questions à vous poser… Seigneur Scourge, si vous le voulez-bien ? »

La cérémonie se déroulait bien, pour la reine au moins. Dans la foule, par contre, ce n'était pas tout à fait pareil. Il y avait des murmures, des gestes, des personnes qui se chuchotaient des paroles rien moins que flatteuses envers leur nouvelle suzeraine. Mais n'était-ce pas prévisible, après tout ? Les habitants de ce monde n'aimaient pas l'empire à la base. L'empereur avait même tenté de les utiliser pour faire passer un message en ordonnant l'exécution de Bail Organa, de son épouse, de leur fille adoptive et de plusieurs jedi. Et ce monde si pacifique n'a rien osé faire, même quand les jedi et les rebelles sont venus pour libérer les condamnés, pas même quand la nouvelle confédération était venu se battre sur leur sol, dans leurs rues et encore moins quand Tarkin a ordonné de détruire la ville. Et maintenant, celle qui représentait leur monde, suivait leur culture passait dans le camps de la tyrannie.
Je me retins de rire devant ce spectacle pathétique. S'ils étaient réellement si remontés, qu'ils agissent au lieu de continuer à juste ne rien faire, tel des moutons corelliens. Si j'avais fait comme eux, je serais encore un vulgaire agent de la police de Coruscant, un simple fonctionnaire sans avenir et pas l'un des criminels parmi les plus importants de la galaxie !

Tout à coup, alors que la couronne était posée sur la tête de la jeune femme, sa garde rapprochée se resserra comme s'il y avait une menace pour elle. Dans le même temps, le grand type à la peau rouge, race inconnue pour moi, et une de ses suivantes descendirent de l'estrade, ce alors que Vador restait sur place. Un remue-ménage se faisait entendre derrière moi, de l'autre côté de la place. Me disant que cela ne devait pas être anodin et ignorant où mes hommes étaient placés par rapport à cela, je me dirigeais dans la direction des tirs, paralysants d'après le son, me faufilant dans la foule avec l'expérience acquise au fil de mes années de travail.

Je parvins, ainsi, à peu près en même temps que le duo qui, lui, avait du contourner la foule. En fait, j'arrivais au moment où le grand rouge ordonnait à la foule, et aux gardes, de s'éloigner. Bien sur, peu de monde s'exécuta, même si deux ou trois préférèrent obéir par prudence. Pour ma part, je me plaçais en parti derrière un individu un peu plus grand que moi, observant la situation, avisant la gamine immobile au sol, ainsi que le garde blessé. C'était elle la cause de ce raffut ?

- Vous n'auriez pas du faire cela bon sang !

Visiblement, le grand rouge n'aimait pas que la rousse mette une gifle à la prisonnière, et cette rousse n'était visiblement pas une banale suivante de la reine. Intéressant, tout cela !

- Bienvenue parmi-nous jeune fille. On ne te veut pas de mal, tout va bien se passer. Nous avons quelques questions à vous poser... Seigneur Scourge, si vous le voulez-bien ?

- Nul besoin de questions dans l'immédiat, je vous l'ai dit je sais qui elle est. Vous vous souvenez lorsque je vous ai parlé de Vitiate alias Valkorion... Il s'agit là de sa fille.

J'ignorais qui était ce Vitiate mais c'était un nom, et même deux. Je n'avais pas le réseau de mon supérieur mais lui mettra surement un de ses pions à la recherche de cette personne. Dans tout cela, je ne trouvais qu'une chose dommage : mes hommes étaient un peu trop loin pour mon goût. Enfin, ils avaient peut-être vu une part de ce qui s'était passé, et sinon, je suis sur que la foule en parlera : j'en saurais rapidement bien plus encore sur cette enfant rebelle.


~~~Jet n°1 :
Est-ce que mes hommes sont proches de l'endroit où Vaylin apparaît ?
15 : éloignés
Jet n°2 :
S'ils sont proches, peuvent-ils entendre les propos de Takara et de Scourge ?
Non
Jet n°3 :
Est-ce que j'arrive à m'approcher sans trop me faire remarquer ?
5 sur le dé de discrétion : mon mouvement est remarqué mais je ne suis pas identifié
Jet n°4 :
Une fois proche, est-ce que j'entends ce que disent les deux sith (je fais le jet car la foule est loin d'être silencieuse)
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Surprenant, Vader s’était attendu à ce qu’une catastrophe arrive loin de cette planète et voilà que c’était sur la place même qu’il arrivait le bazar infini. Pourtant, ce n’était pas spécialement lié à ça, son mauvais ressenti venait de bien plus loin. La sensation était devenue terriblement familière, dorénavant. Une énorme déchirure, comme si la Force hurlait tout à coup, avant de se refermer sans l’ombre d’une cicatrice, sans aucune trace, comme si rien ne s’était jamais produit. Certains arrivaient tout en douceur, dans l’ombre d’une ruelle, d’autres étaient jetés là comme de vulgaires sacs. Un spectacle presque fascinant, malgré tout, tant ce qu’on pouvait en ressentir était puissant et bouleversant. Une sensation vous saisissant aux tripes, toujours par surprise, qu’il ne se cachait pas d’apprécier. La Force dans toute sa splendeur et son extrême puissance.

La garde royale d’Alderaan était efficace, cependant, force était de le reconnaître. Même plus efficace que bien des gardes impériaux qu’il avait eu l’occasion de voir à l’œuvre. Ironique, pour une garde bossant sur une planète parfaitement pacifique et dont personne ici n’avait jamais osé se rebeller ouvertement, du moins, pas avant que Bail Organa en entraîner certains dans son sillage. Le semi-robot nota mentalement de jeter un petit coup d’œil, au passage, à leur programme d’entraînement, tandis que Hilts et Scourge se précipitaient vers la source de la perturbation, fendant la foule comme si deux requins avaient surgi au milieu d’un ban de poissons. Une gamine, donc, cette fois. Une gamine avec une présence étonnante, dans la Force, pour une enfant de cet âge, accompagné par une colère tout sauf naturelle, à ses yeux…

Au moins, Scourge semblait la connaître. Pas un bon signe, aux yeux de Vader, quoi qu’il ne fût pas mécontent non plus que d’autres aillent se charger de ce type de problèmes, pour une fois. Pour sa part, c’est bon, il avait déjà assez donné avec tous les cinglés de cette galaxie. Ils s’étaient tous succédé en une brochette géante, depuis quelques mois, ça l’agaçait prodigieusement. Enfin bon. Se déplaçant tranquillement sur l’estrade, il vérifia d’abord que sa chère enfant restait calme, ce n’était pas le moment pour un second coup de folie, or, il savait bien qu’elle comme lui en étaient largement capables. Toujours au pire moment, bien sûr. Où était l’intérêt, sinon ? Autre fait amusant, la fillette, malgré son âge, avait réussi à littéralement broyer les os d’un homme qui avait eu le malheur de l’approcher, avant d’être pétrifiée. Quelle enfant charmante.

"Faites emmener cette gamine à l’écart, sous surveillance, dans les sous-sols de la préfecture" dit-il au chef des gardes, venu rejoindre l’estrade en catastrophe. "La cérémonie doit se poursuivre."

Il comptait sur ses deux « collègues » pour s’en occuper, par ailleurs, s’ils le pouvaient. Là-bas, l’espace sera clos, blindé, et il n’y avait qu’un seul accès. Facile à surveiller. Le capitaine hocha rapidement la tête puis repartit en direction des deux Siths, de l’enfant, et des gardes à proximité. Chaque chose en son temps, veiller d’abord à ce que tout, ici, se déroule selon les souhaits de l’Empereur, puis s’occuper ensuite du cas d’une fillette blonde de dix ou douze ans, sortie de nulle part et visiblement perturbée.

Ça lui avait faite l’effet d’un gros impact. Un de plus. Peut-être avait-elle perdu connaissance quelques instants, difficile à dire. En tout cas, son esprit était devenu, littéralement, un véritable champ de bataille. Elle crut qu’on la secouait, à un moment, mais fut juste incapable de réagir, rouvrant les yeux, regardant les gens autour d’elle sans les voir immédiatement. Il lui fallait plusieurs secondes de plus pour comprendre qu’elle avait les mains menottées, alors que son rythme cardiaque repartait de plus belle. Elle agissait presque comme un robot, à moitié allongée par terre, regardant qui était autour d’elle, incapable de se calmer. La douleur irradiait toujours dans son corps entier, sa tête lui faisait mal à hurler, et pourtant, plus aucun prêtre ne se trouvait autour d’elle. C’était quoi, cette nouvelle sorcellerie ?!

« Bienvenue parmi-nous jeune fille. On ne te veut pas de mal, tout va bien se passer. Nous avons quelques questions à vous poser… Seigneur Scourge, si vous le voulez-bien ? »

« Nul besoin de questions dans l'immédiat, je vous l'ai dit je sais qui elle est. Vous vous souvenez lorsque je vous ai parlé de Vitiate alias Valkorion... Il s'agit là de sa fille. »

Quoi ?! Vaylin fixa son regard sur le type rouge, respirant un peu plus vite pour essayer de se calmer mais surtout essayer de chasser un peu la douleur et la confusion immense où elle baignait. Comment… ce type… Comment pouvait-il savoir qui était son père, elle ne l’avait jamais vu sur Zakel ! Et pourquoi l’affublait-il d’un autre nom ?! Vitiate, ça ne voulait rien dire, ce n’était pas son nom, jamais ! Mais ça n’avait pas d’importance, de toute façon. Vaylin voulut parler mais la douleur, insupportable, lui coinça les mots dans la gorge et son souffle avec. Sa seule pensée cohérente est qu’elle se trouvait au milieu d’un nouveau test, ou pire, d’une nouvelle expérience, orchestrée sur elle par la faute de Jarak. Un gémissement lui échappa, alors qu’elle essayait de ne pas perdre complètement le contrôle, comme dans l’arène.

En désespoir de cause, elle finit par se raccrocher presque désespérément à l’image de sa mère, les yeux fermés et remplis de larmes. Se concentrer juste sur elle pour chasser le souvenir des fanatiques. Ça eut au moins le mérite de calmer sa colère, car elle ne pouvait pas être haineuse en pensant à sa maman, mais ça ne calma pas du tout la confusion mentale et encore moins la douleur. Elle ne réagit pas non plus lorsque d’autres gardes arrivèrent voulurent tous les faire bouger plus loin. Elle était dans un état de confusion trop absolu pour comprendre quoi que ce soit et ne contrôlait plus rien. Sincèrement, elle ne voulut pas s’en prendre au capitaine qui s’était approché, son pouvoir sortit malgré elle et elle ne put même pas comprendre s’il fut blessé ou pas, même s’il était probable que oui. Dans le même temps, elle avait fixé par automatisme son regard sur le type rouge. Dans sa tête, s’il savait qui elle était, c’est qu’il était un ennemi.

« Qu’est-ce que vous avez fait ?! » hurla-t-elle. « C'est vous le responsable ?! »

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Garder le contrôle devant Scourge et Taka : Lumière et 16
Ensuite, quand les gardes veulent emmener, état mental : 16

Une enfant causant tant de dommages, c’était surprenant. Quoi que… Étant donné les récents événements, l’était-ce tant que ça, si on y réfléchissait bien ? Même si elle avait dû reculer à cause de son service de sécurité, et sans doute aussi car personne ne souhaitait approcher Vador à moins de deux mètres, elle avait refusé pour autant de quitter l’estrade. Son regard accrocha un instant le blessé qu’on évacuait de toute urgence, puis l’action des deux siths et des gardes. Juste une enfant… Une enfant puissante, aucun doute là-dessus, mais une enfant tout de même. Malgré elle, Leia sentit son cœur se serrer en la regardant, au loin, presque indifférente tout à coup à l’agitation, comme si elle se trouvait dans une bulle. A peine arrivée, malgré son jeune âge, elle se retrouvait déjà prise dans la tourmente. Et n’était pas prête de s’en sortir. Takara semblait avoir pris la situation en main malgré tout, de ce qu’elle pouvait en voir, peut-être arrivera-t-elle aussi à calmer l’enfant, avant que ça ne dégénère encore plus. En attendant, ils devaient bien attendre, avant de pouvoir reprendre le cours de la cérémonie.

Lorsque le calme put revenir, et l’ordre, l’ambiance déjà crispée auparavant avait cette fois pris un ton morose et très nerveux. Leia fit mine de rien, comme à son habitude. En reprenant place, elle croisa alors le regard très lourd et sans équivoque d’un des plus anciens conseillers de son père, si proche qu’elle fut même étonnée un instant qu’il soit ici, à cette cérémonie, alors qu’elle avait d’abord cru que lui aussi avait fuit vers les montagnes. Il restait immobile, à l’écart, en retrait des gardes, mais assez bien en vue pour qu’elle puisse le voir et qu’il fasse de même. La jeune femme détourna le regard la première, il n’y avait rien à faire, elle savait que même s’il écoutait toutes ses raisons d’agir comme elle le faisait, il sera comme Luke et ne comprendra pas. Elle se re-concentra ainsi sur la cérémonie, reprenant le fil des rites comme si jamais rien ne les avait interrompu. C’était le retour à univers parfaitement familier, rassurant, organisé, qu’elle connaissait parfaitement. Malgré l’importance allouée aux traditions, la suite fut néanmoins légèrement plus rapide qu’initialement prévu.

Il n’y eut pas d’autres incidents, par contre. Pour officialiser le tour, Leia devait se tenir face à son « vieil ami », lorsqu’il lui posa une couronne fine et argentée sur la tête, puis se tourner face à son peuple, pour prononcer le der,nier discours rituel. Alors qu’elle aurait cru que le stress monterait à cet instant, il n’en fut rien. Elle était chez elle. Même l’hostilité d’une partie de la foule ne l’atteignait pas. Sa voix coulait sans heurts, presque douce, un ton destiné à gagner la confiance des plus nerveux ou des hésitants, tout en tâchant de montrer qu’elle n’était pas le simple jouet de l’Empereur, qu’elle avait toujours la très ferme intention de se débarrasser de lui. Une fête devait être donnée, après la cérémonie, mais l’ambiance restait assez tendue. Leia dû attendre que chacun et chacune se rende vers la salle de réception, tout en tranquillisant aussi ses propres gardes. Elle ne pensait pas que qui que ce soit allait l’attaquer, surtout avec les renforts descendus en supplément sur la planète, après l’arrivée surprise de l’enfant. Leia aurait voulu aller voir par elle-même ce qu’il en était mais savait que ce serait une faiblesse politique si elle s’y rendait immédiatement, en négligeant la réception. Elle se tourna donc vers son père, murmurant d’un ton bas.

– Pouvez-vous vous assurer que la petite fille aille bien ?

Takara tourna légèrement son visage subtilement maquillé vers le Sith au sang-pur qui se tenait toujours debout derrière elle, légèrement décalé sur le côté comme s’il s’attendait à une attaque. Son regard se figea un instant sur l’une des dalles de la place, alors qu’elle traitait cette information sur l’identité de la petite tête blonde qui se tenait assise face à eux. La fille de Vitiate, alias Valkorion, ce sith fou et destructeur dont lui avait parlé le Seigneur Scourge lors de leur dernière rencontre, au cours d’une soirée mémorable dont la rouquine espérait encore pouvoir oublier une partie du déroulé. Elle ne détectait d’ailleurs toujours aucune tentative de dissimulation de la part du Sith, ce qui pouvait vouloir dire qu’il disait la vérité. Le regard de Takara revînt se poser sur le visage de la jeune enfant qui paraissait perdue, troublée, mais dont la colère faiblissait malgré le dernier hurlement, clairement hostile, à l’égard de son comparse. Son identité pouvait donc expliquer le pouvoir incontrôlé qu’ils avaient tous ressenti à son arrivée dans cette époque, lorsque la faille l’avait jeté au milieu de la foule. Pourtant, en cet instant, la rouquine ne ressentait pas cette animosité malsaine dont lui avait parlé le Seigneur Scourge il y a de ça plusieurs semaines. Au contraire, la jeune Hilts ne détectait qu’un profond désespoir et une tourbillonnante confusion. Comme si la jeune enfant se perdait dans son propre esprit, et luttait pour rester à la fois éveillée et calme. Mais surtout, elle avait mal. Cette douleur, Takara pouvait facilement la renifler, la ressentir pénétrer sa chair et se répandre en un frisson intense et excitant. D’ordinaire, elle s’en serait sans doute délecté mais à cet instant elle se concentrait pour le chasser. Que devait-elle faire avec cette fille ? L’assommer et la faire enfermer ? N’était-ce pas ça qui l’avait rendu folle, dans l’histoire du sang-pur ?

La jeune Hilts se retrouva au contraire à sourire tendrement à la petite tête blonde tout en levant d’abord le bras sur le côté et en agiter sa main vivement dans un mouvement clair à l’intention du Seigneur Scourge, tout en espérant que ce dernier coopérerait, ce qui aurait pour effet indirect de faire écarter la foule dans son sillage.

« Seigneur Scourge, reculez s’il vous plait. Vous ne voyez pas que vous lui faites peur ? » lâcha-t-elle en simultané pour mieux se faire comprendre. Dans la foulée, elle amena son autre main libre sur celles de la jeune fille, les enserrant tendrement et gentiment en laissant ses doigts glisser en arabesque au creux des siennes. La rouquine n’avait là qu’un seul but, lui montrer que cette jeune rousse de vingt-trois and vêtue d’un blanc presque immaculé telle une suivante royale ne voulait que du bien. « Ca va aller. Je suis avec toi, pour t'aider. Je ne te veux aucun mal d'accord ? »

Takara la fixait du regard avec un air compatissant et compréhensif à défaut d'être maternel. Elle ressentait toujours l'instabilité de la jeune fille et souhait éviter toute réaction incontrôlée de sa part. Un genou à terre, elle entendit quelques cris dans son dos et y focalisa brièvement son attention pour reconnaître un des chefs de la garde qui était partit plus tôt en direction de l'estrade. Elle le sentit s'approcher près d'elle tandis qu'elle cherchait toujours à rassurer la petite tête blonde, ne desserrant nullement l'étreinte douce et tendre de sa main autour des siennes et se risquant de porter délicatement l'autre contre le bas de sa joue et son menton pour y diffuser une chaleur encourageante. Elle ne tourna pas son regard vers le capitaine, se contentant d'écouter son murmure et d'approuver d'un léger mouvement de tête. Visiblement, il n’avait rien dit de vive voix aux autres. Puis elle se pencha de nouveau légèrement en avant, toujours souriante pour demander gentiment :

« Vaylin... c'est bien ça ? Moi c’est Takara. Nous allons discuter plus au calme et te laisser te reposer. Tu dois avoir plein de questions. Je vais te retirer ces choses, d'accord ? Et tu viendras avec moi. Ça te va ? »

La proposition, bien que gentille et agréable, n’était que purement rhétorique et n’appelait pas à la discussion. D’une simple pensée, les menottes cliquetèrent et tombèrent au sol. Takara se pencha aussitôt plus en avant, attrapant une des mains de la jeune blonde pour la faire couler le long de son épaule tandis que l’autre venait s’enrouler dans son dos pour l’emmener contre elle dans un câlin qu’elle espérait agréable. La jeune Hilts termina sa manœuvre d’une impulsion du genou pour se redresser avec la petite blonde contre elle, un bras dans son dos et l’autre sous ses cuisses.

« Allez. Je t’emmène loin de ces gens. » fit-elle dans un murmure à son oreille avant de se retourner et faire face à Scourge toujours non loin et aux gardes qui tentaient de maintenir la foule a distance.

Elle avisa les trois gardes qui s’étaient également massés autour d’elle pour la protéger, un devoir qu’elle espérait inutile. Puis elle interpella le sang-pur d’un signe de tête tout en s’exprimant de vive-voix pour qu’il se rapproche s’il s’était un peu plus éloigné, et ce avant de tourner des talons en les laissant claquer sur le sol. La préfecture n’était pas loin à pieds, cela ne leur prendrait pas plus de cinq minutes. Les gardes la suivait. Scourge aussi, probablement. Il lui fallut un instant de concentration pour chercher les mots, avant de s’exprimer dans un parlé sith quelque peu approximatif pour lui demander de les guider tous vers leur destination, la préfecture :

« Snichi-dujomi musanri yirnsibki. Ari. »

Avec un peu de chance, ils trouveraient une pièce confortable et de quoi mettre la jeune blonde un peu plus à l’aise aux sous-sols. A condition qu’elle ne leur joue pas un mauvais tour en route. Et ce tout en espérant que ce couronnement n’allait pas encore un peu plus dégénérer…

Spoiler:

Le reste de la cérémonie se déroula sans le moindre accro… Vader s’était attendu à de nouveaux problèmes, honnêtement, s’attendant presque à ce qu’une nouvelle personne décide de surgir de ces failles mystérieuses, mais il n’en fut rien. Il n’en fut pas soulagé pour autant, il convenait de ne jamais crier victoire, dès lorsque la Force s’entremêlait à une affaire. Il était tout de même fier, de voir sa fille ainsi, la voir suivre les traces de sa mère bien-aimée, la voir, à son tour, suivre les pas d’une reine. Embrasser à la fois le pouvoir et le Côté obscur, comme il se devait. C’était une belle enfant, calme et apaisée, face à la foule, et il était certain qu’elle saura mener son peuple avec la même conviction que l’avait fait sa mère avant elle. La voir ainsi était comme un baume apaisant, sur les blessures toujours très à vifs du seigneur Sith. Tout n’était pas gâché…

La foule se déplaça ensuite dans la salle de réception, où une grande fête était donnée, en l’honneur de la nouvelle reine. Haute société et simples habitants se mêlaient, sous une surveillance renforcée, depuis l’incident avec la petite fille. La salle était immense, richement décorée et très lumineuse, ce peuple savait y faire, pour rendre un air fastueux et impressionnant. Moins chargé que Naboo, pourtant, sans être également moins riche. Il y avait un grand orchestre, qui commença à jouer de longs airs entraînants. Des couples se formèrent ci et là pour se lancer sur la piste de danse… Une atmosphère à laquelle le Sith n’était pas habitué et qui ne le faisait pas vibrer plus que cela. Il se contentait de rester auprès de s fille, la couvrant comme une ombre discrète, dissuadant de sa seule présence beaucoup de curieux de l’approcher.

"Pouvez-vous vous assurer que la petite fille aille bien ?"

"Il y a deux seigneurs Siths avec elle…" murmura-t-il en retour. "Que veux-tu qu’il se passe ? Personne ne pourra l’approcher ou lui faire le moindre mal."

A peine avait-il parlé qu’un garde vint d’ailleurs auprès d’eux pour signaler que tout allait bien. Il hocha simplement la tête, n’ayant pas réellement besoin d’une confirmation pour cela, il ne s’agissait que d’une jeune enfant, perturbée par ce voyage soudain, haute comme trois pommes et qui voudra plus retrouver sa mère qu’autre chose. Pour le moment, il se désintéressait de l’affaire, il verra plus tard qui était vraiment cette gamine et d’où elle venait. Cependant, un moment plus tard, il ressentit une très violente perturbation dans la Force, même sa fille, peu entraînée encore, devait ressentir aussi. Il alerta les gardes, mais rien n’arrivait dans la salle ou à l’extérieur. Il en envoya d’autres retrouver Scourge, restant en attendant près de sa fille. Au cas où. Le danger ressenti n’était pas immédiat mais plus loin, en ville… Précisément là où devaient se trouver les deux siths et la gamine.

Lorsque le capitaine revint, et que la perturbation s’était doucement calmée, Vader s’isola un instant avec lui loin des oreilles indiscrètes. Mais il eu vraiment énormément de mal à accepter ce qu’il entendit. Une gamine de dix ans aurait écrasé, littéralement, Hilts… ? Si le capitaine en s’en étonnait pas et compatissait, la prenant pour une simple suivante, Vader, de son côté, peinait à avaler qu’une enfant ai pu écraser au tapis d’un seul coup une sith entraînée et adulte, sans lui laisser la moindre chance. Et Scourge ? Qu’avait-il foutu, bon sang ?! Et dire qu’il avait eu pleinement confiance en eux deux pour gérer la situation. Revenant auprès de Leia, il lui résuma d’un ton bas et rapide la situation, sans entrer dans les détails. Si même les enfants devenaient aussi dangereux que des sensitifs adultes et complètement cinglés. Bah, pour le moment, sa fille ne pouvait quitter la réception. Quant à lui, il restera ici pour la protéger…

– Il y a deux seigneurs Siths avec elle… Que veux-tu qu’il se passe ? Personne ne pourra l’approcher ou lui faire le moindre mal.

Oh, il pouvait arriver à peu près tout et n’importe quoi, Leia avait appris depuis longtemps à ne ne plus se persuader que tout allait bien se passer simplement parce que telle ou telle personne devait gérer la situation. Après tout, le couronnement également, à priori, aurait dû parfaitement bien se dérouler, sans le moindre accro. Elle se contenta donc de hocher faiblement la tête, juste au moment où un garde vint les trouver, pour leur signaler que la situation était sous contrôle. Très bien… Reportant son attention sur la fête, elle entama une discussion avec un notable bien connu de la ville, venu la féliciter pour son couronnement. Cet homme avait toujours été plutôt pro-Empire, de ce qu’elle savait de lui, ce n’était donc pas très étonnant. Il ne s’écoula cependant pas plus de quinze ou vingt minutes avant qu’elle ne ressente, d’un seul coup, une très violente perturbation à travers la Force. Une de plus. Mais c’était différent des failles, cette fois, plutôt comme une sorte… Une attaque lointaine ? Vader avait déjà réagit, quelques soldats avaient quitté la salle de réception et les autres s’étaient repositionnés, prêts à réagir en cas d’agression.

D’ici leur retour, avec de nouvelles informations, Leia fit mine de rien. Personne d’autres, dans cette salle, n’aurait pu remarquer quoi que ce soit. Elle poursuivit donc sa conversation, comme si de rien n’était, durant un moment. Puis Vader put finalement s’isoler un bref instant avec elle, afin de lui donner plus d’éléments. La jeune femme eut… Disons… Vraiment beaucoup de mal à croire ce qu’il lui raconta. Comme Takara, qui était pourtant une Sith entraînée et qui avait été formée dès le plus jeune âge, comme elle le lui avait affirmé, avait-elle pu perdre face à une enfant de douze ans, perturbée ? Au point de se retrouver coincée dans une cuve à bacta ? L’endroit était, cependant, mal choisi pour en entendre plus, et essayer de comprendre… Vader ne pouvait lui en dire plus ici, malheureusement. Réfrénant son envie d’aller voir elle-même ce qui se passait, Leia se contenta de hocher la tête et revenir vers les invités et la réception, cachant son trouble. Très bien, attendre ce soir, avant d’en savoir plus, si, du moins, Takara était sortie de l’infirmerie d’ici là. Perdre face à un autre Sith ou un Jedi adulte, soit, mais une enfant ? Depuis quand les enfants de cet âge pouvaient briser des Siths entraînés contre un mur ?

Vader lui avait laissé entendre que cette enfant n’était pas non plus n’importe qui, mais sans pouvoir lui donner plus de détails. De quoi augmenter encore un peu la frustration. Il demeurait dans la salle, sans doute pour la protéger ou être prêt à réagir en cas d’ennuis divers… Pour sa part, elle continua d’évoluer entre les invités, voyant que les gardes également avaient nettement renforcé leur surveillance. Se sentier surveillée, épiée même, en permanence n’était pas un côté très agréable de l’affaire, mais elle devra faire avec, à partir de maintenant. Au fil de ses pérégrinations, elle put finalement s’approcher d’une « vieille connaissance », Soyoku. Bien sûr, ils ne pourront pas parler aussi ouvertement de leurs affaires en cours, le lieu serait aussi mal choisi que pour discuter de la petite tête blonde, mais au moins, il restait un lien avec son passé qu’elle ne pouvait se permettre de jeter à la poubelle. C’était même d’autant plus important aujourd’hui.

– Bienvenue sur Alderaan. J’espère que la cérémonie vous a plu, malgré les petits remous. Comment se portent vos affaires ?

Elle les espéraient bonnes, car cela l’arrangerait… Il sera sans doute plus compliqué de les mener, dorénavant, mais ça ne signifiait pas qu’elle comptait abandonner.

– Ce sont justement ces petites choses qui donnent leur sel à ce genre de moment, vous savez. Pour le reste, c'était très instructif, majesté.

Instructif pour bien des personnes, sans doute, et pourtant, tous ces gens ne savaient pas même la moitié de l’histoire. Elle sourit malgré tout paisiblement, sans afficher le moindre signe d’inquiétude, se sachant observée. Elle avait intérieurement bien hâte d’être à ce soir, afin de retrouver Takara en privé et enfin savoir plus en détails ce qui s’était passé, comment elle avait bien pu être assommée par une enfant, si elle allait mieux ou s’il fallait l’obliger à se faire soigner, et quoi faire de cette enfant, également. Si elle était si dangereuse, il n’était pas question de la garder dans les parages. Mais l’envoyer où, dans les bras de Palpatine…. ? Cette idée ne lui plaisait pas, aussi incontrôlable que pouvait se révéler cette enfant, la donner à Sidious n’était pas la meilleure solution qui soit. Ils n’avaient pas besoin de fournir des armes supplémentaires à l’empereur. Même s’il devait déjà être au courant de cette affaire, de toute façon. Un nouveau problème, somme toute, comme s’ils n’en avaient pas tous déjà suffisamment. Ces failles agaçaient considérablement, si au moins il y avait un moyen, même approximatif, de prévoir où et quand elles allaient se manifester.

– Quant à mes affaires, cela dépend des jours. Le marché de la sécurité n'est pas le plus demandé, et les clients parfois désordonnés. Par exemple, l'un deux m'avait commandé une grosse cargaison d'arme, pour son personnel, mais il a eu une réorientation professionnelle importante et il n'a pu venir la récupérer.

– Je comprends ce genre de contretemps, cela dit, ce type d’affaire doit malgré tout se poursuivre, la sécurité n’est pas à négliger.

Pour le moment, l’Empire était, de son côté, sa principale protection, comme sa principale surveillance, elle devait faire avec, mais ça ne devait pas l’empêcher de continuer à mener des affaires plus officieuses. Et nourrir un petit espoir secret. Son regard glissa très sobrement sur les différents gardes de sécurité, puis sur Vader, avant de revenir sur son interlocuteur. Elle doutait que cette affaire ait provoqué une véritable réaction chez son père biologique, néanmoins, son attitude suite à ça lui laissait un faible espoir de parvenir à ses fins. Peut-être n’était-il pas si mort et insensible, intérieurement, qu’il le laissait paraître, et que lui aussi pourrait désirer un certain changement. Tant qu’elle n’avait pas plus d’éléments, elle ne pourra pas creuser. Il était tout de même le bras droit et l’exécuteur de Sidious depuis plus de vingt ans, autant dire qu’il fallait être très prudent.

– Enfin, j'espère pouvoir le recontacter car je tiens à honorer notre contrat et lui faire parvenir sa marchandise. Enfin, je vous dis cela mais il me semble que votre monde est plutôt sévère vis à vis des armes, n'est ce pas ?

– C’est bien le cas, même si les mentalités ont tendance à doucement évaluer. Il y a eu des menaces sérieuses sur la planète, il y a des mois et encore aujourd’hui. Cela dit, ce n’est pas si simple, et il n’est pas encore de bon ton de parler de réarmer la planète, ne serait-ce que pour sa défense. En attendant des horizons plus propices, il convient de mener ces opérations calmement, sans faire de vagues.

La garde royale était armée, bien évidemment, mais plus important, les rebelles de la planète, qu’ils appartiennent ou pas à l’alliance, étaient armés, et rien que pour cela, l’Empire savait la nécessité de renforcer les défenses et la surveillance de la planète. Leia sourit donc doucement au marchand d’armes, regrettant de ne pouvoir être plus franche ou directe.

– Nous allons très bientôt nous pencher sur ce sujet, prochainement. Puisque vous êtes dans le secteur, vous serez sûrement invité aux négociations commerciales. La ville aura besoin de défenses contre les Rebelles. Laissez donc vos coordonnées au Palais. Vous trouverez bien un peu de temps pour tout cela ?

Leia ignorait quand elle pourra le recontacter, pour sa propre affaire, cependant. Peut-être dès ce soir, profitant d’un temps seule… Ou bien, si certaines personnes ici étaient toujours loyales et comprenaient son cheminement, elle pourra aussi compter sur elles.