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Cela faisait fort longtemps... [Solo]

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Sam 18 Mar 2023 - 21:27
Ares regardait depuis quelques instants la silhouette qui venait de sortir de vitesse-lumière, à quelques clics de là. Sa forme en cigare allongé, avec ses deux boursoufflures le long du fuselage, qui se terminait à l'arrière sur trois gros propulseurs. Une gros antenne radome, circulaire, dépassait de son dos et quatre tourelles turbolaser légères étaient réparties sur les deux boursoufflures. Deux sur le dos, et deux sur le ventre. Le navire, en lui-même, ne représentait pas plus de menace qu'une corvette corellienne isolée. Son design, cependant, laissait le commodore emplit d'une profonde nostalgie. Celle d'une époque bien plus simple, où la guerre n'était encore qu'au loin, à l'horizon. Une époque où la galaxie était encore libre, et où son monde vivait en totale indépendance, au sein de la République. Une époque où sa vie privée n'était pas aussi compliquée... Le croiseur consulaire grossissait à vue d'œil, le laissant distinguer des détails qu'il ne pouvait pas voire jusque-là. Sa couleur rouille, qui prédatait donc les modèles fabriqués pendant la Guerre des Clones, et réservée aux bâtiments appartenant aux forces de sécurités planétaires.

« Commodore ? Le Hirken nous sommes de nous identifier. »

Une légère pointe d'exaspération quitta les lèvres du commodore, à l'énonciation du nom du navire. Ce qui ne manqua pas de surprendre le capitaine de l'Espérance, debout à ses côtés. Il demanda aussitôt s’il y avait un problème, mais l’alsakani lui fit comprendre d’un geste de la main qu’il pouvait répondre à l’appel. L'officier s'empressa donc d'ordonner de transmettre leurs codes d'authentification, tandis qu'Ares se décida à éclairer sa lanterne.

« Baptiser un navire aussi insignifiant d'après le nom d'un des plus grands amiraux qui n'ait jamais servi Alsakan est une insulte à mon monde. » lâcha-t-il d'un ton plutôt neutre, le regard toujours sur le navire. « Ou alors un énorme pied de nez à son gouverneur actuel... Mais je suppose que nous en saurons plus bien assez tôt. »

Le militaire attendit la réaction du son subordonné, celle lui indiquant que les codes du vieux croiseur consulaire étaient conformes, pour pouvoir quitter la passerelle et rejoindre la salle de conférence. Une part de lui avait envie d’en finir assez vite, car d’autres affaires tout aussi importantes l’attendaient ailleurs. Pendant ce temps, les impériaux loyaux à l’Empereur continuaient de piller tout ce qui pouvait l’être dans la Bordure Extérieure en quasi impunité. Cette discussion à venir l’intéressait vraiment et pouvait avoir de grandes conséquences à l’avenir, mais si elle avait pu avoir lieu un peu plus tard, cela aurait préférable. Le capitaine finit par acquiescer, puis par indiquer que le Hirken allait s’amarrer au sas tribord pour permettre le transfert de la délégation. Ares lui délégua l’accueil avant de s’éclipser vers le lieu de l’entrevue. Mallix était déjà là, debout les mains croisées devant la porte. Le commodore lui fit signe d’aller rejoindre le sas lui aussi avant d’entrer, puis entra dans la pièce. Elle n’était pas bien grande, la corvette ne disposant pas d’autant d’espaces que les autres modèles spécialement conçus pour les dignitaires. Depuis son engagement avec l’Alliance, l’Espérance avait été rétrofité pour le combat.

Lui-même n’était pas un grand afficionados des entrevues diplomatiques. La dernière réunion avec Thrawn et l’alliance de Nightswan l’avait laissé plus dubitatif que jamais mais il ne pouvait pas pour autant laisser cette opportunité glisser dans les mains de quelques d’autres au sein de la rébellion. Bien sûr, l’Alliance avait des contacts sur Alsakan et d’autres mondes du Noyau, mais Ares doutait qu’ils puissent avoir autant de poids que celui-ci dans la société de son monde. A condition, bien sûr, que ce ne soit pas un piège de plus, auquel cas Lase serait sur place avec l’Aspiration en moins de trois minutes. Sur ce point, il n’était pas inquiet… Il fit doucement le tour de la table, deux arcs de cercle venant se rejoindre en une sorte de V à l’extrémité la plus lointaine. Six fauteuils, trois de chaque côté. Plusieurs plateaux étaient posés, avec des verres et quelques boissons. Rien de bien raffiné, cependant. Restant debout, il fit les cents pas pendant un petit moment, avant qu’il n’entende des bruits de pas dans le couloir.

Mallix fut le premier à apparaître dans son champ de vision et il se décala bien vite pour laisser place à la délégation qui suivait derrière. D’abord deux gardes, désarmés, dans un uniforme d’apparat qu’il reconnut aisément même si ça faisait un moment qu’il n’en avait pas vu. Le capitaine de l’Espérance était encore derrière et se décala à son tour tout en restant dans le couloir. Il avait un navire à gérer ne pouvait pas rester. Puis vînt finalement la silhouette tant attendue, accompagnée d’un serviteur. Ares adopta aussitôt un sourire de circonstance.

« Commodore, je vous prie de-… »

« Mallix, ça ira. » le coupa-t-il aussitôt d’un geste de la main, avant de faire deux pas en avant. « Nous nous connaissons déjà. Camalia, c’est un plaisir de vous revoir, bien que j’aurais préféré que ce soit dans d’autres circonstances. »

Il tendit ensuite les deux mains en avant, comme il est de coutume sur Alsakan, et la grande femme blonde s’en saisit plutôt chaleureusement. Pour sa part, même en la voyant en chair et en os, Ares n’était pas encore certain de pouvoir lui faire confiance.

« J’ai cru un instant que vous alliez me faire l’affront de me donner du Dame, Ares. »

« Quelle idée ! »

Il y eut un léger rire de part et d’autre. Ce n’était définitivement pas ce à quoi il s’attendait de la part de l’une des rares représentantes de la noblesse à avoir encore de l’influence dans la manière dont l’Empire gouvernait son monde… D’une main tendue, il l’invita elle et sa délégation à prendre place face à lui. Un garde avec elle, l’autre attendant dehors. Il fut quelque peu surpris lorsqu'elle congédia d'elle-même le garde du corps sensé resté.

« Il ne m'arrivera rien. Le commodore et moi nous connaissions déjà lorsque nous étions enfants. » se sentit-elle obligé de préciser, contrariée.

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Jeu 20 Avr 2023 - 21:51
C’est qu’il venait de prendre un sacré coup de vieux, à l’entendre dire cela. Camalia Vilchis et lui se connaissaient effectivement depuis fort longtemps. Déjà très jeune, ils avaient grandi plus ou moins ensemble, dans l’ombre des précepteurs qui allaient et venaient entre les domaines Vilchis, Fird, et les autres. A l’époque de l’Archaïad, leurs familles respectives tenaient des lignes politiques relativement proches, et partageaient de nombreux buts et projets. Si bien qu’ils envisagèrent un temps de signer ce rapprochement séculaire dans le sang, avant qu’Ares ne vienne de lui-même torpiller toutes leurs espérances. D’abord en embrassant une carrière militaire, loin de la traditionnelle politique aristocrate de la famille, puis en épousant sa bienaimée Illiana. Après cela, avec l’Avènement de l’Empire, leurs pas n’avaient fait que les éloigner. Lui, farouche progressiste malgré son attitude protectrice vit à vis de son monde, s’entendait de moins en moins avec l’attitude ultra-conservatrice prise par son interlocutrice. Bien que convaincu de la bonne volonté du système impérial à l’époque, il n’avait pas vu d’un très bon œil le rapprochement de certains envers le nouveau pouvoir en place sur Alsakan, et le manque clair de soutien envers leur Hégémon, et la grande assemblée de l’Auditoire.

Ares l’invita tout de même d’un geste à s’asseoir de l’autre côté de la table, parfaitement amical. Leurs divergences d’opinion était bien réelle, mais cela n’empêchait pas de se montrer courtois. Il restait malgré tout intrigué de la voir ici en chair et en os, après qu’elle ait demandé à le rencontrer en terrain neutre, loin des regards indiscrets. Ce n’était pas dans la nature d’une Vilchis que de quitter Alsakan pour autre chose qu’une mission diplomatique, et c’était encore plus étonnant qu’elle ait demandé à le voir lui, après le froid laissé par sa désertion, et les propos qu’elle avait publiquement tenu à l’égard des Fird. Il lui proposa malgré tout un verre d’eau, s’excusant pour le manque de diversité du petit buffet présent, en rappelant qu’il s’agissait d’un navire de guerre, et non d’un vaisseau diplomatique. Camalia, pour sa part, rétorqua que ce n’était pas bien grave, et laissa son secrétaire se servir également, avant de se saisir de son verre d’eau. Ares n’avait gardé que Mallix avec lui, plus comme un observateur tiers qu’autre chose, par ailleurs. Le capitaine n’était pas un natif de leur monde, de toute façon.

Pensif, il but une gorgée d’eau, avant de reposer doucement le verre sur la table. Puis laissant son doigt glisser distraitement de gauche à droite, il jeta un regard au secrétaire de la Dame Vilchis, un homme assez mince, élégamment habillé, en digne représentant de son employeuse, avant de poser ses yeux acérés sur Camalia.

« Je mentirais si je disais ne pas avoir été surpris en recevant votre message. Vous n’avez pas manqué d’exprimer votre dégoût lorsque j’ai pris la décision de me ranger du côté de l’Alliance. En fait, vous faisiez même parmi des personnalités les plus virulentes. »

Ça, c’était dit, lancé avec autant de tact qu’un bulldozer. La blonde en face de lui sembla à peine ciller, bien qu’il discernât ce très léger rictus provoqué par un grincement de dents.

« C’est vrai, et j’ai toujours regretté ces propos à l’égard de votre famille. » répondit-elle, avant de déglutir longuement, savourant sa propre gorgée d’eau comme s’il s’agissait d’un riche spiritueux. « Mais je devais protéger la mienne d’éventuelles représailles de la part du BSI. Vous savez bien ce qui est arrivé à ceux qui ont osé s’opposer politiquement à l’Empire sur notre monde. »

Oui, cela il le savait très bien. La plupart avait été écarté en sous-mains par le BSI, soit par le pouvoir de l’argent, soit par le chantage pour les moins virulents. Les autres avaient simplement disparus, et n’étaient jamais réapparus.

« Vous avez fait plus que cela, vous avez soutenu la politique impériale sur Alsakan. Vous n’avez même rien fait pour empêcher la dissolution de nos institutions et la prise de pouvoir du gouverneur impérial. Sans parler de vous y opposer totalement, bien sûr, cela aurait relevé du suicide pur et simple. »

Mais elle aurait pu exprimer son désaccord, tenter d’utiliser des leviers légaux pour retarder l’inévitable. Bref, éviter de donner un blanc sein à l’extinction lente et inévitable des valeurs de leur peuple. Au lieu de ça, Alsakan avait donné l’impression de s’endormir lentement, pour ne jamais se réveiller… Face à lui, cette fois-ci, son interlocutrice sembla bouillonner. Ses joues s’étaient légèrement rougies, signe qu’il venait de faire mouche.

« Ne me faites pas cette leçon, Ares. Vous aussi, vous avez soutenu la politique impériale jusqu’à la destruction de Manaan. Vous pensiez tout comme moi qu’une nouvelle ère s’offrait pour notre monde, et pour la galaxie. Que nous en avions finis avec les dérives de la République. La réalité, c’est qu’il n’y a pas d’innocents dans cette affaire. Même chez ceux qui ont disparus dans les geôles du BSI, et vous le savez. »

Ares, en réponse, inclina brièvement la tête, clairement gêné. Elle avait touché au but, il devait bien l’admettre. La différence, sans doute, était qu’il admettait pleinement son aveuglement. Camalia, elle, semblait continuer à se cacher derrière de plates excuses. A sa gauche, Mallix avait laissé couler un regard fuyant. Le pauvre devait sans doute se demander ce qu’il foutait là. En face, le secrétaire partageait le même regard penaud, et remplissait déjà son verre d’eau. Ares, lui, se laissa glisser plus détendu, les mains croisées, contre le dossier de son fauteuil. Il avait d’abord pensé à piège élaboré du BSI, mais la fierté et l’intégrité outragée de Camalia Vilchis ainsi exprimée le laissait à penser qu’il y avait peut-être un tout autre but derrière cette visite.

« Je n’ai jamais caché avoir commis une grave erreur de jugement. » reprit-il doucement, après un long soupir. « Je lutte désormais pour la racheter… Mais vous Camalia, pourquoi êtes-vous là ? Pourquoi avoir demandé à me voir si vite, si brusquement ? »

« Mmpf.. » La moue qui suivit trahit grandement la gêne qu'elle ressentait à cette question, une gêne qui pouvait expliquer son animosité soudaine, et le propos décorrélé qui suivit peu après. « Décidément, vous êtes toujours aussi direct… »

Le mépris était clairement perceptible, et ne surprit Ares qu'à moitié. Camalia Vilchis n'était pas de nature à changer brutalement d'attitude, mais la haine qu'elle avait déversé sur sa famille laissait Ares perplexe quand à la véritable raison de sa colère. Une colère que Mallix avait lui aussi sentit, visiblement, car il s'était redressé.

« On me le dit souvent. Mais je n’ai pas beaucoup de temps à vous donner. Alors ? »

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Lun 8 Mai 2023 - 22:05
Il y eut un long flottement, silencieux durant lequel Camalia Vilchis sembla parcouru de toutes les émotions possibles et imaginables. Colère, angoisse, amertume, mépris… Toutes y passèrent tandis qu’elle finissait un énième verre d’eau. Son secrétaire semblait passablement stressé lui aussi, au point de se renfoncer dans son fauteuil, comme s’il se préparait au mieux à affronter une tempête dévastatrice. L’ex-conseillère finit par secouer légèrement la tête, puis renifla bruyamment.

« Ils ont enlevé mon fils, Ares. » lâcha-t-elle, fébrile.

L’annonce prit l’auditoire de court, et ce à un tel point que le militaire se demanda s’il avait bien entendu. Un frisson était venu parcourir tout son être, à la manière d’un électrochoc venu lui rappeler une histoire bien trop familière. Celle de sa propre famille, prise en otage pour le contraindre à se rendre. Sa femme et sa fille, qu’il avait laissé derrière lui. Son fils, déjà perdu, au service du BSI. Sur sa gauche, Mallix s’était raidi lui aussi, le visage crispé, le regard rivé sur son supérieur. Comme si ses plus grandes craintes concernant cette entrevue se réalisaient sous ses yeux, que le piège se déployait, en tirant sur la corde de la loyauté que son commodore pourrait avoir vis-à-vis de son monde. Ares s’était déjà penché en avant, l’air contrarié. Il ne s’était pas attendu à quelque chose comme ça. Son regard, inquisiteur, scrutait Camalia Vilchis en détail.

« Elias ? Ou Jak ? » finit-il par dire calmement, en rompant le silence irritant.

« Jak. Il revenait d’une soirée organisée par l’Institut Vicendi. On a retrouvé son speeder dans les faubourgs de Xenvaer avec son chauffeur, mort. »

Ares se laissa retomber doucement contre le dossier de son fauteuil, voilà qui était curieux. Les raisons ne manquaient pas de vouloir enlever un membre de l’aristocratie. Rançon, chantage, contreparties… Ce n’était que là que le haut de l’iceberg. A condition que ce soit vrai, bien sûr, et que Camalia Vilchis ne soit pas en train de lui jouer une scène particulièrement convaincante.

« Vous savez qui est responsable ? » reprit-il les mains croisées, en jouant des pouces.

En face de lui, la politicienne se crispa un peu plus.

« Le BSI. » maugréa-t-elle avec haine. « Ils n’ont pas perdu de temps à faire du chanta-... »

« Le BSI ?! » s’étouffa soudainement Mallix, incrédule.« Et vous êtes venu ici alors qu’ils vous surveillent ? Vous avez perdu la tête ?! »

Le capitaine en avait presque bondi de sa chaise tellement ça lui paraissait stupide, et particulièrement suicidaire. Ares resta interdit, et jeta un vague regard compréhensif à son officier, dont les joues étaient devenues si rouge que sa tête semblait sur le point d’exploser.

« Ils ne m’ont pas suivi, c’est impossible. » rétorqua-t-elle, en se penchant en avant, en essayant de se montrer rassurante, bien que sa propre gestuelle trahissait sa propre inquiétude, fut-elle pour une toute autre raison. « Je vous l’assure. Pas avec ce qui se passe en ce moment. J’ai pris mes précautions. »

« Dans ce cas, vous comprendrez que nous prenions les nôtres. »

Ares se tourna vers son subordonné et lui fit signe de se détendre, avant de lui demander de contacter la passerelle et les informer de la situation. Situation qui imposait un départ immédiat vers un autre lieu de rendez-vous, à quelques clicks de là, et toujours à portée de senseurs de l’Aspiration, qui rodait dans l’ombre. Camalia Vilchis s’inquiéta de cela, en soulignant que son propre vaisseau devait les suivre pour pouvoir la récupérer elle et sa délégation. Le militaire s’opposa à cette idée, avant d’expliquer que son appareil pouvait servir de balise pour le BSI et qu’il devait rester à distance pour leur sécurité à tous. Ce n’est que lorsque l’Espérance se fut éloigné et la tension retombée que la discussion put reprendre plus calmement. Soit une bon quart d’heure, au bas mot. Mallix avait pris son pad en main pour enregistrer et annoter la suite de la réunion avec ses propres pensées. Il pensait toujours qu’il pouvait s’agir d’un piège visant le commodore.

« De quand date l’enlèvement ? »

« Deux semaines, bientôt. »

Ares se redressa, posant ses deux mains contre le rebord de la table.

« Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Pourquoi vous faire cela, puisque vous avez toujours soutenu leur politique ? »
Il ne parvenait décidément pas à avaler son amertume vis-à-vis de ce qu’elle avait pu dire au sujet de sa famille, et le fait qu’elle avait soutenu la politique du BSI concernant l’internement de sa famille. Il ne voyait pas l’évidence, pensait sans doute Camalia en esquissant un fin sourire, amer. Oh, il allait savourer ce qu’elle s’apprêtait à dire, elle le savait.

«Vous l’avez dit vous-même. Nettoyer l’opposition possible et probable. Malgré les apparences, je ne suis plus vu en très haute estime auprès du gouverneur impérial de notre monde. »

« Vraiment ? »

« Disons que mes récentes prises de position n’ont pas été très appréciées. Le gouverneur a récemment décidé de dissoudre définitivement l’Auditoire, et de nous soutirer l’ensemble de nos privilèges Possessions. Influence. Tout ; pour les redistribuer à ce qu’il aime appeler la nouvelle élite d’Alsakan. Je ne pouvais plus rester sans rien dire alors qu’il s’apprêtait à tuer notre mode de vie. »

Appuyé sur l’accoudoir de son fauteuil Ares esquissa un fin sourire de satisfaction, presque malsaine, à l’entendre dire qu’elle s’était plantée sur toute la ligne, et qu’elle s’apprêtait à tout perdre, comme lui, par sa propre faute. Oh oui qu’il était bon de la voir ramper après tout ce qu’elle avait fait subir à sa famille

« Vous avez participé à l’affaiblir. Vous vous attendiez à quoi, qu’ils vous déroulent le tapis rouge ? » se permit-il même de lui dire, avec une arrogance qui le caractérisait pourtant si peu.

Le regard de défi qu’il lui jeta en même temps suffit à la faire sortir de ses gonds pour de bon et elle tapa du poing sur la table si fortement qu’elle fit sursauter son secrétaire particulier.

« Je devais protéger ma famille et son héritage, Ares ! » Elle, avait quitter son fauteuil, pour le pointer d’un doigt accusateur. « Vous auriez préféré que je finisse comme les autres ?! En prison ? Ou pire, Dans un caniveau ? »

Mallix, toujours en retrait, était pétrifié. Est-ce qu’ils allaient s’entretuer là, devant lui ? Il avait sa propre opinion sur tout cela mais il se doutait que les deux intéressés portent le moindre intérêt à ce qu’il pouvait bien avoir à y redire. Pas en cet instant en tout cas. L’une était bien trop remontée pour écouter, et son supérieur bien trop satisfait pour qu’il l’entende.

« D’autres dans votre position, sur d’autres mondes, y sont bien parvenus. »

La cerise sur le gâteau, aux yeux du commodore, qui regarda Camalia Vilchis se crisper un peu plus devant lui. Oh oui, il la tenait à se merci, il avait bien compris qu’elle avait désespérément besoin de son aide, et une part de lui-même, sombre, avait envie de la voir ramper pour ce qu’elle avait fait. Le supplier de l’aider à retrouver son fils. Car c’était bien pour ça qu’elle était là, n’est-ce pas ? En face de lui, la représentante et cheffe de de la maison Vilchis serrait le poing. Elle se savait acculée. Elle n’avait pas pensé que Fird puisse être toujours aussi têtu et fier. Dans son souvenir, tout cela l’importait si peu…

« Bien Ares… vous avez raison ! » finit-elle par lâcher, amère, la voix tremblante. « C’est vrai, j’ai misé sur l’Empire, j’ai approuvé cette administration et ce qu’ils ont fait aux autres. J’espérais pouvoir étendre l’influence de ma Maison sur notre monde à vos dépends. Profiter du système. Et à présent, tout ce que mes ancêtres et moi-même avons accompli se retrouve sur le point d’être balayé à jamais de l’Histoire. Mais ça, je ne le permettrais pas, Ares. Vous entendez ? Je ne le permettrais pas ! »

Oh oui, qu’il savourait. Et il ne s’en cachait même pas. Bien installé confortablement dans son fauteuil, il était seulement triste que tout cela n’ait pas été enregistré pour la postérité, comme les propos qu’elle avait pu tenir à l’égard de sa famille avaient pu l’être.

« Mmh.. Et qu’est-ce que vous attendez de moi, concrètement ? »

Nouveau soupir de la part de la politicienne, qui devait décidément se demander si venir lui demander de l’aide était une bonne idée, finalement. Battue, elle se saisit de son verre d’eau, qu’elle vida d’une seule traite, avant de se rasseoir dans son fauteuil, sans ménagement. Là, elle pivota pour fixer le militaire droit dans les yeux.

« Vous n’êtes pas stupide Ares, vous le savez déjà. Je veux que vous protégiez Elias, et que vous libériez Jak au plus vite. »

« Le libérer ? Rien que ça ! » rétorqua-t-il, en écartant les bras.

Comme s’il suffisait de débarquer, de frapper à la porte et de demander gentiment au BSI de le leur rendre sans faire d’histoire ! Si seulement c’était si simple, il serait déjà en personne sur Coruscant en train de botter les fesses de l’Empereur ! Mais la doyenne des Vilchis semblait croire dur comme fer à la possibilité de libérer son fils. Du moins, elle s’était suffisamment calmée pour paraître à nouveau tout à faire sérieuse dans ce qu’elle avait à dire.

« Je sais où il se trouve, pour le moment. Vous êtes la seule personne en qui je peux avoir confiance. Les autres sont tous déjà sous la surveillance étroite du BSI. »

La seule personne en qui il pouvait avoir confiance… C’est que ça ne devait définitivement pas être très joyeux chez les Vilchis, en ce moment. L’enlèvement mis à part, bien entendu. Ares était convaincue qu’elle ne jouait pas la comédie, et que tout cela était bien sérieux. Ce n’était pas dans sa nature de s’emporter comme cela, lorsqu’on la piquait à vif sur ses décisions politiques. Il y avait une part de vérité dans ce qu’elle disait. Peut-être même que tout était vrai, il devrait le vérifier via d’autres sources au sein de la Rébellion. En attendant…

« C’est bien gentil, ce que vous me demandez, mais qu’est-ce que j’aurais à gagner, dans tout cela, à part de la sueur et des larmes ? »

« Mon soutien inconditionnel pour l’Alliance Rebelle, bien évidemment. Mon influence. Mes finances. Mes soutiens, même s’ils se comptent de plus en plus sur les doigts d’une main… Je ne suis pas suicidaire pour me jeter à cœur-joie dans les bras du BSI, Ares. Comme je vous l’ai dit, je ne serais pas là si j’avais d’autres choix. »

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Sam 10 Juin 2023 - 11:58
Ares la regarda en silence sans rien pendant de trop longues secondes avant de lui demander de répéter ce qu'elle venait de lui dire, et s'assurer qu'il n'avait pas tout simplement rêvé. Il hocha doucement la tête lorsqu'elle le fit, définitivement surpris que la matriarche des Vilchis soit venu jusqu'ici pour faire tapis, puis échangea un regard avec son subalterne en se demandant tout de même une dernière fois si ce n'était pas là le dernier argument juteux d'un piège complexe déployé par le BSI à son encontre. Mallix devait sans doute penser la même chose car il demanda aussitôt si cela la dérangerait que la suite de cette conversation soit enregistrée. C’était la procédure lorsque quelqu’un d’aussi haut placé venait annoncer vouloir servir la cause de l’Alliance, mais surtout un moyen de s'assurer que ce n’était un piège de plus en faisant analyser les enregistrements par des spécialistes. Ils se forcèrent donc à reprendre ce qui avait été dit au préalable au sujet de l’enlèvement ainsi que des récentes décision du gouverneur militaire impérial concernant Alsakan. Il y avait des modalités à suivre, des procédures à respecter. Tout ceci était bien trop long et fastidieux, mais néanmoins nécessaire. Il ne voulait pas être celui qui se serait bêtement fait avoir.

Puis ils enchainèrent, demandant à Camalia Vilchis ce que son soutien à l’Alliance pouvait bien signifier et cette dernière détailla longuement les différents soutiens qui lui restait encore dans l’administration et ce jusqu’au bureau même du gouverneur. Puis sur ses agents, grassement payés pour lui fournir des informations sur les membres de cette nouvelle classe dirigeante dont elle avait elle-même facilitée l’ascension au détriment de certaines Maisons en perte de vitesse pu en disgrâce, des familles dont les Fird ne faisaient pas partie, son fils Stefan ayant visiblement utilisé de son influence au BSI pour que le gouverneur militaire ferme les yeux sur les actions de son paternel. Ce qui voulait dire, pour Ares, que ce dernier devait avoir suffisamment de dossiers compromettant le gouverneur pour le forcer à ce genre de concessions. Cela, cependant, restait à confirmer.

« Pour commencer, sachez que je ferais le nécessaire pour protéger Elias. Il sera en sécurité à bord de mon bâtiment et, s’il le souhaite, participer activement à la vie du bord en attendant le moment de la libération de notre monde. » reprit-il plus tard sur un ton plus solennel, une fois le sujet principal élucidé.

« De cela, je vous en suis entièrement reconnaissante. Nous sommes parmi les derniers gardiens du mode de vie séculaire de notre monde à présent et la survie de notre Maison, et de la votre, est tout ce qui m’importe désormais. »

Ares hocha la tête et prit une gorgée d’eau avant de reposer son verre sur la table. Il avait encore des doutes sur la sincérité de Camalia Vilchis concernant tout cela. Qu’elle veuille sauver l’héritage et le peu de prestige restant à sa Famille le surprenait nullement. Le reste, en revanche, restait difficile à croire. Bien qu’avant l’Empire, sous la direction de son paternel, leurs deux Maisons aient pu s’entendre à merveille. Tout cela avait à présent disparu, tout était à reconstruire, et il avait bien peur de savoir ce que cela sous-entendait vraiment pour lui, mais surtout sa fille. Et si c’était bien de cela dont il s’agissait, il serait également question du destin de son fils. Il retînt un soupir de lassitude, lui qui avait passé toute sa vie à fuir la politique de son monde se retrouvait désormais le nez dedans, profondément…

« Je vois. Nous discuterons de cela plus tard. » reprit-il, son regard fuyant vers l’enregistreur pour faire comprendre qu’il préférait garder cela privé. « Pour le moment… vous avez dit connaître le lieu de détention de votre second enfant, Jak. Où se trouve-t-il ? »

« Sur une station de transit, en orbite d’Alsanto, où le BSI retient ses détenus avant un transfert hors du système. De là, on ne les revois ensuite plus jamais, ou presque. Le sien est prévu dans quelques jours. Vers quelle destination, je l’ignore. C’est tout ce que mes contacts ont pu me fournir comme information. »

Ares plissa les yeux et tenta de cacher au mieux son soudain manque d’optimisme pour ne pas décourager définitivement son interlocutrice. Il se devait, cependant, d’être parfaitement réaliste : Alsakan était trop proche de Coruscant, trop profondément située dans les mondes du Noyau pour pouvoir y tenter quelque chose d’audacieux. Sans parler que les défenses impériales y étaient conséquentes avec, notamment, un croiseur de bataille et plusieurs destroyers stellaires du 335ème Groupe de Bataille. Et c'était ne pas tenir compte des multiples stations et systèmes de défenses. Attaquer de front avec un seul destroyer stellaire pour sauver un simple prisonnier relèverait de la pure inconscience.

« Je vais contacter l’Alliance pour les informer de la situation et obtenir le maximum d’information. Cependant, je ne peux rien garantir à l'heure actuelle. » Il tenta de paraître le moins inquiet possible mais Vilchis sembla noté son incertitude sur cette question. Aussi se tourna-t-il ensuite vers Mallix. « Dans le même temps, je veux que vous planifiez une opération de sauvetage avec le peu d’éléments que nous possédons, et la possibilité d’effectuer des ajustements à mesure que les informations nous parviendrons. »

Mallix tenta au mieux de ne pas le regarder les yeux grands ouverts tant cette idée lui paraissait insensée, et grotesque. Pour Ares aussi, il était difficilement concevable de prendre de tels risques pour satisfaire les désirs d’une mère inquiète, et aux abois. Surtout lorsque beaucoup de personnes au sein de l’Alliance se trouvaient dans une situation similaire, coupés de leurs familles et de leurs amis. Une part de l’Alsakani n’avait pas envie de l’aider non plus, pour des raisons plus personnelles. Mais il ne pouvait pas ignore le gain politique qu’une telle action pourrait offrir. Une part de lui se sentait si mal, de pouvoir envisager de sacrifier des vies pour un gain opérationnel inexistant. Le pouvait-il seulement, d’ailleurs ? Il doutait que l’Alliance approuve une opération de ce genre, aussi décousue en apparence. Devrait-il dans ce cas la mener seule ? Et profiter de l’occasion pour enlever son propre fils, si cela lui était possible ?

« Vous m’avez bien compris, capitaine. » reprit-il, plus fermement, tout en venant le quitter du regard pour fixer le secrétaire de Camalia Vilchis, comme si cet ordre lui était également destiné. « Disposez à présent. Vous avez fort à faire. »

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Ares Fird
Ven 4 Aoû 2023 - 21:26
Ares se leva, attendant que la porte se referme derrière son capitaine et le secrétaire avant de venir remplir d’eau le verre de Camalia. Puis il retourna s’asseoir confortablement face à elle, à sa place. Un lourd silence s’imposa dans la pièce, alors qu’il l’observait en détail, à la recherche du moindre indice sur ce qu’elle pouvait bien avoir en tête, au sujet de la survie de leurs traditions. Elle avait tout fait pour les torpiller et… Non, ce n’était pas exact, il s’emportait. Elle avait aidé à impérialiser les us et coutumes de leurs peuples. Ce n’était pas tout à fait la même chose, il devait passer au-delà de sa colère et le reconnaître. Il savait déjà que la suite n’allait pas lui plaire. Face à lui, Camalia s’était à nouveau détendue, et profitait d’une gorgée d’eau pure. Son petit sourire en coin qui avait tourné bien des yeux étant plus jeune était de retour. Elle savait parfaitement que sauver son fils serait très difficile, elle savait très bien que l’Alliance ne lancerait pas son va-tout pour sauver Elias contre les garanties d’une alliée politique en perte de vitesse d’un monde trop proche de Coruscant. Sur le papier, trop impérialisé.

« Vous savez aussi bien que moi qu’il sera difficile, pour ne pas dire impossible de sortir Jak des geôles du BSI, même s’il est effectivement toujours sur Alsakan, dit-il pour briser le silence, avant de boire une petite gorgée d’eau. Son regard suivit sa main, lorsqu’il reposa le verre sur la table, devant lui. « Vous êtes venu me voir directement, et avec ce qu’il reste de votre famille, » rajouta-t-il, avant de doucement lever des yeux inquisiteurs vers Camalia. « Vous avez une autre idée derrière la tête. »

« C’est vrai, » lâcha-t-elle, sérieuse, en tapotant distraitement des doigts sur le rebord de la table. « Mais cela ne change rien à mes promesses. L’Empire n’a plus rien à nous apporter. Nous n’y avons aucun avenir. »

« Je sais, je n’en doute pas. »

Il imaginait assez facilement ce qu’elle était en train de vivre, pour être passé par ces mêmes étapes, à sa façon. Il avait perdu toutes ses possessions, sa famille, en l’espace d’un instant. Ses frères et sœurs, dont il n’avait absolument plus aucune nouvelle ; Son fils, aux mains du BSI ; Sa femme, torturée, laissée infime, hors de sa portée ; Sa fille, qui avait pu s’échapper, à sa manière, était tout ce qui lui restait. L’héritage de la Maison Fird était aux mains de Stefan, et dans une moindre mesure, de sa fratrie. Dans cette situation, il s’en voulait de ne pas avoir refusé le testament de son vieux père, après sa mort. Leur famille ne serait pas dans une telle situation, si le vieil homme avait choisi de léguer la gestion à l’un de ses frères. Il avait toujours préféré tourner le dos à cette partie de sa vie, encore plus lorsqu’il avait choisi de déserter, en se cachant derrière le maigre réconfort que tout ceci n’était pas très important, à court, moyen, ou long terme. Il avait préféré embrasser sa carrière, d’abord, puis assurer la survie de son équipage, ensuite. Le reste… Le reste lui tombait à présent sur la tête.

« Alors vous comprenez que certaines décisions difficiles doivent être prises, pour la survie de nos traditions. »

Ares s’enfonça dans son fauteuil, en prenant une grande inspiration. Il redoutait ce qu’elle allait lui demander. Elle n’allait pas oser, pas avec les différents encore présents, entre leurs Maison…

« Cela dépend des décisions en question. »

« Oh, Ares, » soupira-t-elle, en levant les yeux au plafond. « Vous n’êtes pas dupe, vous savez très bien où je veux en venir. »

Oh oui, il voyait très bien où elle voulait en venir. Son regard ne trompait pas, tout comme sa raideur soudaine, dans son fauteuil. Un sujet sensible, elle en avait conscience. Mais Camalia n’avait pas le choix. Lui non plus. Pas s’il prenait le temps de bien y réfléchir. Pour leurs familles, pour Alsakan. Il n’y avait pas de résistance cohérente en tant que telle sur leur monde, pas à sa connaissance. Ares, pour sa part, n’avait que quelques contacts, la plupart rapportant déjà directement aux renseignements de l’Alliance. Proposer une alternative forte, même en exil, était tout ce qu’il leur restait à faire. Pour pouvoir rassembler, avoir un poids dans le futur de leur monde, lorsque l’Empire sombrerait. Et il sombrerait, elle en était certaine. Lui aussi, le pensait, mais il n’avait jamais pensé se retrouver un jour dans cette situation. Non, il ne pouvait pas en arriver là. Si ? Oui ? Non ?

« Camalia… » reprit-il, le souffle déjà plus saccadé, en agitant doucement la tête. « Vous n’oseriez pas… »

« Demander la main de votre fille, au nom d’Elias ? Pour la survie de notre culture, de notre mode de vie ? Pour l’avenir de nos maisons ? »

Il ferma les yeux, en sentant un poids énorme lui tomber sur les épaules. Un bruit strident, se mit à résonner à ses oreilles, alors que la salle, elle, semblait tournoyer doucement, lorsqu’il tenta de poser son regard sur un coin de la table, songeur. Elle… Non, non ce n’était pas possible. C’était un rêve. Un mauvais rêve… Un cauchemar, qu’il avait vu venir de très loin, sans parvenir à le repousser. Il l’avait su au moment même où elle s’était assise face à lui, au début de cette entrevue. Ce sourire… Camalia avait toujours pensé à cela. Elle ne pensait déjà plus à son fils, comme s’il était définitivement perdu.

« Nous… Nous pouvons encore sauver Jak. » balbutia-t-il, en maudissant l’absence d’un alcool bien fort, en cet instant.

Mais Camalia, telle un serpent sentant sa proie frémir, le fixait déjà de son regard azur. Sa voix, elle, tremblait à peine.

« Vous l’avez dit vous-même, c’est une tâche presque impossible. »

Ares renâcla. Il ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait pas associer sa fille à cette… à cette hyène !

« Camalia ! » fit-il, en se redressant tout à coup, les poings serrés sur la table, en luttant pour réfréner des larmes de colère. « Je lui ai promis que je ne lui forcerais jamais la main, qu’elle pourra choisir par elle-même,»

Mais la hyène le fixait toujours, assise, penchée en avant, les deux mains à plat sur la table. Elle le défiait.

« Alors vous feriez mieux de lui en parler, Ares, » finit-elle par dire, calmement, froidement. « Laissez-la faire son choix. Ne laissez pas votre amertume vous aveugler. Pas maintenant. »

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