La traque avait été longue… Même en ayant une vague idée de l’endroit où pouvaient se planquer cette bande de rats, les montagnes étaient vastes et les grottes où ils pouvaient se cacher l’étaient tout autant. Elle avait d’abord passé de longs moments à surveiller les allées et venues dans les forêts et les vallées, se faufiler ci et là discrètement pour capter les conversations et placer sous surveillance les plus suspects. Alors que le Palais et les forces impériales en présence s’activaient dans la gestion de la crise soudaine, elle avait pu en profiter pour s’éclipser sans que personne ne le remarque et aller mener ces tâches. Le bazar ambiant avait au moins eu un effet avantageux, les personnes se comportant étrangement se repéraient plus rapidement que la normale. Par ailleurs, Isobel comprit, malheureusement, assez vite en fouinant que l’ex vice-roi de la planète ne s’y trouvait plus. Qu’il ne restait plus que les rebelles les plus extrémistes, ayant refusé de quitter le monde et devant y mener d’autres actions, comme celle au musée. Pour Organa, c’était agaçant, cela dit, elle se fera malgré tout une joie de s’en prendre à ceux ayant osé cette attaque terroriste.

Le premier mois complet de cette crise fut consacré à la traque et à l’espionnage. Repérer les quelques personnes aidant les derniers rebelles, sur la planète, lui permit de découvrir où ils se cachaient. Des personnes qu’il faudra faire arrêter, par ailleurs. Elles semblaient, par bonheur, bien peu nombreuses, l’infecte attaque au musée avait dû en glacer plus d’un, concernant leur soutien à cette bande de fanatiques. Quoi que même cette poignée de personnes acceptant de les soutenir fut déjà de trop… Isobel s’était préparée avec soin, avant sa virée. Une tenue apte à une virée discrète en montagne, des armes, un équipement à oxygène sur le dos, protégé des coups et un masque serré contre le nez et la bouche. Un des « aidants » se rendait régulièrement, une fois la nuit tombée, à la planque rebelle. Il ne restait plus qu’à le traquer. Il empruntait des voies détournées avant de se faufiler dans la forêt, à pieds, sans doute pour faire moins de bruit. Elle le suivit durant deux bonnes heures, au travers de la forêt, puis dans la montagne, toujours à bonne distance. Il finit par arriver assez haut et se faufila par une entrée aménagée, indiscernable si on ne s’en approchait pas.

Isobel demeura d’abord à distance, le temps de faire du repérage, pour d’éventuelles caméras. Il n’y avait pas le moindre type dehors à surveiller et elle ne détecta aucune caméra non plus. Ils se pensaient si bien protégés par la seule force de la montagne… ? A moins qu’ils ne se disent que tous étaient trop occupés pour venir les déranger. Mmh… Elle s’approcha tout en douceur, là encore sans repérer aucun système de surveillance hormis une pauvre petite caméra isolée à l’entrée, où elle fit simplement chuter un peu de neige. Puis observa leurs « protections » pour filtrer l’air devenu vicié. Oh, ça, les petits, ce n’était vraiment pas prudent d’en faire si peu par les temps qui courent… Elle se mit à saboter tout en douceur leur système de filtration, histoire de faire entrer le bon air pur de leurs montagnes dans la grotte, puis y ajouta un peu de poison supplémentaire, d’humeur joueuse. Ensuite, elle s’installa un peu plus loin, arme en main, attendant qu’ils sortent. Plusieurs dizaines de minutes s’écoulèrent, puis une heure, deux heures… Eh bien alors ? A l’approche de l’aube, agacée d’attendre, elle fit sauter les derniers verrous de la porte, toute prête à finir radicalement le travail.

La grotte était petite, silencieuse et Isobel réalisa vite qu’il ne resta plus beaucoup de travail à faire. Il ne restait plus que des corps, une bonne vingtaine. Pour des types déterminés au point d’avoir fait sauter un musée avec des civils dedans, c’était décevant… Elle devra envoyer quelques hommes de confiance récupérer les corps et les faire disparaître. En attendant, elle récupéra tout ce qui était utile, documents, cartes, armes et affaires personnelles, prit des photos des corps et de la grotte, avant de repartir tranquillement. Retour à la capitale. Les habitants vivaient, pour le moment, dans des grands complexes en préfabriqués, bâtis à la hâte, pour les protéger, le temps de mettre en place des solutions plus pérennes. Il en était de même au Palais, confiné dans des systèmes de protection. Elle rentra avec discrétion, se changea comme si de rien n’était puis prépara un peu mieux le dossier et rapport, avec les informations et photos. Leurs majestés seront certainement intéressées.

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Défenses globales rebelles, 17 ; protections air, 16
Attaque pour Isobel : 6

La mission avait été accomplie, du moins partiellement, comme elle l’avait prévu. Bail Organa ne faisait malheureusement pas partie des victimes, mais ce n’était là qu’un contre-temps. Isobel avait été explicite, dans sa méthode, et dans les résultats obtenus. Hormis pour la précaution prise pour masquer leurs allées et venues, Takara était particulièrement déçue par le manque de vigilance, et de sérieux en général, de ces extrémistes pathétiques. Vu la façon dont ils avaient exécuté l’attentat contre sa personne, elle s’était attendue à beaucoup mieux, plus de résistance, de pièges, de diversions. Cela avait pris du temps pour les retrouver, beaucoup plus de temps qu’elle ne l’aurait pensé, mais son pion avait été méthodique, une chose qui ne la surprenait pas vraiment. Ses sautes d’humeurs ne l’empêchaient pas d’être efficace. Et, à priori, discrète, ce qui était le plus important. Rien ne devait indiquer que c’était le Palais qui avait commandité ce petit massacre de rien du tout. La façon dont elle s’y était prise était parfaite ; elle n’avait rien à y redire. La sith consort n’avait que du mépris pour ces corps présents sur les clichés. Ils n’étaient que des moins que rien qui ne manqueraient à personne. Elle avait passé beaucoup plus de temps, avec Leia, à feuilleter les documents récoltés sur place.

La seule ombre au tableau était l’absence d’Organa parmi les victimes. D’après les renseignements récoltés par Isobel, recoupés avec d’autres sources, l’ancien Vice-Roi avait quitté la planète depuis un certain temps. Quelle indignité, pour quelqu’un qui exprimait aussi fort sa volonté de protéger le peuple d’Alderaan. Il l’avait abandonné à son sort, face à cette tragédie qui terrassait les cultures, et forçait chacun à se calfeutrer. Pathétique. Fort heureusement, leur peuple pouvait compter sur elles pour prendre les bonnes décisions pour les protéger. Les préfabriqués n’étaient qu’un début, le temps de tester les solutions parfois innovantes, parfois conservatrices, qui leur avait été suggéré. Les cultures avaient été mises à l’abri en priorité, et la plupart des habitants des villages éloignés convaincus de venir se réfugier en ville, où il serait plus facile d’assurer leur sécurité, et leur permettre de continuer à travailler. Seule exception faite des grandes zones agricoles qui avaient pu être mises sous serres. Leur monde ferait face à cette adversité, car Leia y veillait, et Takara avait pleinement confiance en elle. Il lui suffisait souvent de discuter un petit peu avec elle d’un sujet qui la dérangeait pour comprendre qu’elle avait raison, tout simplement. Ces décisions, prises rapidement, se révèleraient efficaces. Elle en était certaine.

Cependant, il allait bien falloir mettre la main sur Bail Organa avant la fin de cette année ou bien Sidious profiterait de l’occasion pour jouer contre elles. Leia n’avait définitivement que faire du sort de son père adoptif, et, visiblement ne voyait rien contre le fait de le livrer vivant à Palpatine. Après en avoir discuté avec elle, Takara non plus. Il n’y avait rien que Sidious ne pourrait faire contre elle avec un Bail Organa vivant qui puisse être pire que s’il était livré mort. Elle s’en était rendu compte assez vite, grâce à son épouse. Il y aurait d’autres moyens de réduire l’impact du plan que pouvait avoir l’Empereur. Oui, le lui livrer ne posait absolument aucun problème. Tout comme elle n’avait que faire de livrer les partisans qui avaient permis à Isobel de retrouver ces extrémistes. D’abord les faire arrêter, bien entendu, et en livrer une bonne partie au BSI pour qu’il puisse se défouler. Ce serait aussi une bonne manière de faire plaisir aux impériaux encore présents, et de doucement les amener dans leur giron par un signe de bonne volonté. Pour les quelques autres, il faudrait les garder au secret le temps de leur tirer les vers du nez, de savoir s’ils avaient d’autres contacts qu’ils n’auraient pas déjà compromis. Et si certains d’entre eux semblaient cacher quelque chose, laisser Isobel leur soutirer les informations directement. Par la suite, leur sort lui importait assez peu, là encore.

Tout cela, leurs majestés l’avait transmis à leur pion, leur exécutante privilégiée.  Elle avait bien rempli sa mission, mais celle-ci n’était pas encore terminée. Elle devrait continuer de chercher de son côté, en embauchant des gens fiables si besoin, en retrouvant d’éventuels partisans d’Organa si nécessaire. Elle devait retrouver la trace de Bail, avant qu’elles ne puissent réfléchir à un moyen de lui tendre un piège, ou d’aller le capturer. Vivant, pour pouvoir ensuite l’offrir comme convenu à Sidious. Non sans avoir eu une discussion avec lui, au préalable. Leia et elle œuvreront aussi, bien entendu, de leur côté. Du travail les attendaient, toutes les trois.