Propagande impériale

• Lieu : Obroa-skai
• Difficulté : Moyen
• Participant(s) : Elena Vala
• Méthode : Classique

Une ambiance plutôt détendue agite les coulisses de la rédaction, bien qu’ils ne soient pas dans leurs habitudes, contrairement à bien d’autres médias, de réaliser du travail de propagande, pour le compte de l’Empire. Cette chaîne est avant tout spécialisée dans les enquêtes et reportages de fonds, allant de l’étude des volcans de telle ou telle planète jusqu’aux enquêtes sur les dérives autoritaires d’un politicien ou chef d’entreprise, au fin fond de la Bordure Extérieure. Cependant, il s’agit d’une chaîne connue et respectée, dans la Bordure Intérieure. L’idéal, pour un Empire devant redorer son image à plusieurs endroits stratégiques de la galaxie.

L’émission doit se diffuser en direct et déjà, des curieux sont branchés sur la chaîne et attendent le lancement. Le maquilleur de la chaîne vous tient depuis vingt bonnes minutes, Elena, afin d’être sûr que vous aurez un teint assez naturel à l’écran, une fois les projecteurs braqués. Tout en grommelant qu’il sera pourtant bien mieux et plus joli de vous filmer en extérieur. Une fois prête, vous êtes invitée à rejoindre le plateau, un fauteuil confortable et un décor rappelant les beaux systèmes spatiaux. La musique se lance, puis le direct est enclenché. Le journaliste, monsieur Zurik, adresse un très grand sourire à la caméra.

"Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, bonsoir !! Vous êtes sur bien sur Orte, votre chaîne d’informations de qualité ! Ce soir, nous recevons le capitaine Vala. Bonsoir, capitaine !"

Un technicien se précipite hors-champs pour régler un projecteur et accentuer légèrement les lumières braqués sur vous. Hors plateau, la pénombre est de mise et les cameramans s’agitent.

"L’Empire connaît actuellement une période de crise," enchaîna le journaliste d’un ton moins enthousiaste mais toujours affirmé. "C’est une période dévastatrice pour les cultures et la lutte contre les épidémie locales, ainsi que pour la lutte contre les mafias. Que pourriez-vous dire, pour commencer, à nos spectateurs sur cette situation ?"

Vous pouvez sentir que Zurik reste quelque peu circonspect avec votre réponse, il devait sans nul doute s’attendre à tout autre chose et vous laisse quelques secondes de plus, afin de voir si vous comptez ajouter d’autres paroles. Face au silence revenu, il se replace avec légèreté dans son fauteuil, comme si de rien n’était, tout en vous adressant un sourire.

"Quel dommage de ne pouvoir obtenir quelque chiffres, ce serait d’autant plus rassurant pour tout le monde que le sentiment général d’insécurité ne cesse d’augmenter," ajouta-t-il d’un ton toujours aussi lisse.

Ce reproche-ci n’était plus voilé depuis bien longtemps – y compris sur des chaînes pourtant très proches du pouvoir – tant il était devenu impossible de cacher que cette culture du secret exaspérait les citoyens impériaux.

"Plus concrètement, que pouvez-nous dire des opérations menées contre la piraterie et le pillage de ressources devenues si vitales pour un nombre croissant de citoyens ? Comment se déroulent les opérations et combien de temps faut-il pour évincer des groupes de pirates agressifs ? Pensez-vous qu’il est réellement possible d’assurer la sécurité à tous les voyageurs et commerçants impériaux et comment s’y prendre ?"

"Quel dommage de ne pouvoir obtenir quelques chiffres, ce serait d’autant plus rassurant pour tout le monde que le sentiment général d’insécurité ne cesse d’augmenter."

Comme si quelques chiffres allaient changer quoi que soit à la situation. Il désirait quoi ? Le nombre de croiseurs, de destroyers, de chasseurs qui sont déployer pour lutter contre la piraterie et les terroristes ? Comme si on allait divulguer ce genre de chose à nos ennemis, qui ne manqueront pas de l'utiliser.

"Plus concrètement, que pouvez-nous dire des opérations menées contre la piraterie et le pillage de ressources devenues si vitales pour un nombre croissant de citoyens ? Comment se déroulent les opérations et combien de temps faut-il pour évincer des groupes de pirates agressifs ? Pensez-vous qu’il est réellement possible d’assurer la sécurité à tous les voyageurs et commerçants impériaux et comment s’y prendre ?"

"Je ne peux entrer dans le détail des opérations, vous le comprenez. Mais il y a plusieurs manoeuvres pour les approcher. D'abord, l'une des tâches du Bureau de la Sécurité Impériale et du Bureau des Renseignement Impériaux est de débusquer les cachettes de ces individus et des individus acceptant les pots de vin afin de neutraliser les arrières des pirates. Ensuite la flotte organise des patrouilles et des missions d'escorte afin de détruire les bâtiments qu'ils utilisent."

Enfin, je dis ça mais en vrai, je sais bien que c'est la Flotte qui fait le plus gros du travail. Je ne compte pas mentionner le fait que le BSI n'a pas bouger un ongle sur cette histoire de trahison sur Taris sauf quand on a rendu l'affaire officielle en la diffusant aux informations. Là, par contre, ils ont agi avec la rapidité et l'efficacité qu'on attend de leur part.

"Puisque vous désirez quelques chiffres, je peux vous donner ceux du Xérès, mon navire. Nous avons démantelez une base de pirates, libérez des dizaines de citoyens qui allaient être vendu comme esclave," dis-je en tâchant de garder un ton égal, alors que j'avais envi de cracher mon mépris pour ces pirates. Quelle larve faut-il être pour pratiquer l'esclavagisme ? "Dans la foulée, nous avons participé à une opération visant à faire arrêter tous ceux ayant non seulement accepter de fermer les yeux sur ce trafic d'êtres intelligents mais aussi de ceux les appuyant. Enfin, nous avons détruit un bâtiment criminel et endommagé un autre."

La première donnée était facile à trouver. D'ailleurs mon interviewer devait déjà être au courant de la version officielle des événements survenus sur Taris. Par conte, je doute qu'il sache pour mon combat contre les croiseurs rebelles et la délivrance de l'agent Brie. Sinon, cela voudrait dire qu'il y a eu des fuites mais quand à savoir si elles ont été approuvées ou non, je serais bien incapable de le dire.

"Cela peut sembler léger comme palmarès mais il y a des milliers de croiseurs, de destroyers qui font le même travail que le Xerxès, des centaines de milliers d'officiers, de soldats, de pilotes, de mécaniciens qui veillent sur les citoyens de l'Empire."

Voilà, il avait des chiffres. Il était satisfait ? En vrai, il devait y avoir dix, cent fois plus de militaires dans la Flotte que de pirates sévissant dans toute la galaxie. Mais il fallait bien cela, au vu de la facilité qu'ils peuvent avoir à opérer. Ils peuvent choisir leur proie avec patience, frapper en espérant disparaître avant de se faire intercepter, ce qui était trop souvent le cas. C'était donc pour cela que les patrouilles non routinière était si importante, pour qu'ils ne puissent savoir où et quand peut surgir un bâtiment de la Flotte.

"Quand à savoir si nous pouvons éliminer tous les foyers pirates, monsieur Zurik, il faut signaler que, hélas, les vont de plus en plus souvent s'installer dans cette Coalition du Cygne ou dans les zones maintenant contrôlée par cette "Alliance" terroriste, des secteurs dont nous ne pouvons pas actuellement protéger, à cause des nombreuses pertes subies pendant la pandémie. Nous espérons que ces soit-disantes "nations" sauront se montrer aussi efficaces que nous. Hélas, une fois encore, ils préfèrent plus envoyer leurs vaisseaux contre la Flotte Impériale plutôt que de s'occuper de pirates."

En tout cas, c'était ce que je retenais des rapports que je recevais, signalant une énorme augmentation des escarmouches spatiales contre ces rebelles. Ils se montraient actifs sur de nombreux mondes, cherchant probablement à les convaincre de se joindre à eux, et envoyaient même des vaisseaux attaquer des convois impériaux dans la Bordure Médiane. Ils pouvaient même se montrer plus dangereux que les pirates car ils étaient près à se battre, eux, pour voler la nourriture des citoyens de l'Empire.

Le journaliste se détend visiblement et vous adresse même un sourire, heureux d’être tombé sur une personne consentant enfin à être moins avare en détails. Vous pouvez même remarquer, au fond du studio, un des cameramans vous fixer avec des yeux ronds, comme s’il était attendu à une réponse lourde d’agression. Cela plaira-t-il pour autant à vos supérieurs, impossible de le savoir, étant donné qu’aucune indication ne vous a été fournie avant cette opération de communication.

Dans tous les cas, il vous écoute attentivement, sans vous interrompre. En fond, sur un écran, des images d’illustration défilent, issues des sources officielles de l’Empire, sur ces fameux combats enregistrés contre les pirates. Bien qu’on ne puisse en réalité pas voir grand-chose, afin que ces images ne puissent pas aider les ennemis de l’Empire.

"Vos propos sont déjà plus rassurants, capitaine Vala. Nombreux sont ceux à se demander si les forces engagées sont suffisantes et il est agréable de voir des réponses à ces questions. En ce qui concerne ces différentes coalitions perdues au fin fond des régions isolées, les citoyens sont déjà bien au fait qu’il ne s’agit qu’un ramassis de populations malfamées et arriérées. C’est, après tout, là-bas que la crasse a considérablement aidé à faire circuler la pandémie, avant qu’elle n’en finisse incontrôlable. L’Empire est-il néanmoins toujours présent dans ces secteurs ? Comment empêcher les misérables y vivant d’infester plus encore la galaxie civilisée ? Comment les confiner là-bas et les y oublier ?"

Je pouvais voir, pendant que je parlais, les images présentées par des écrans situés hors de vue des holocaméras. Ces écrans étaient là afin que le présentateur puissent savoir ce qui était diffusé aux spectateurs. On ne voyait pas grand chose, hélas. Un extrait montrait la base pirate que j'ai détruit sur Félucia, un extrait de mon combat contre les rebelles mais sans qu'on voit clairement le modèle de croiseur qu'ils utilisaient, surtout les combats entre les chasseurs et l'explosion du-dit croiseur. Bref, pas grand chose d'utile de mon point de vue professionnel mais qui pourrait passer auprès d'un public non averti.

"Vos propos sont déjà plus rassurants, capitaine Vala. Nombreux sont ceux à se demander si les forces engagées sont suffisantes et il est agréable de voir des réponses à ces questions. En ce qui concerne ces différentes coalitions perdues au fin fond des régions isolées, les citoyens sont déjà bien au fait qu’il ne s’agit qu’un ramassis de populations malfamées et arriérées. C’est, après tout, là-bas que la crasse a considérablement aidé à faire circuler la pandémie, avant qu’elle n’en finisse incontrôlable. L’Empire est-il néanmoins toujours présent dans ces secteurs ? Comment empêcher les misérables y vivant d’infester plus encore la galaxie civilisée ? Comment les confiner là-bas et les y oublier ?"

"Je suis flattée, monsieur Zurik, mais je ne suis qu'un simple capitaine, dont les affectations ne couvrent pas l'espace sauvage," dis-je après un sincère petit rire amusé. "Je ne suis donc pas au fait d'une présence impériale dans ce secteur. Aussi, je ne puis vous renseigner."

Inutile de préciser que même si j'en avais eu connaissance, cela serait classifié. Il ne m'aurait donc pas été possible de lui répondre, de tout façon. Cela pouvait compromettre de potentielles missions en cours là-bas.

"Ce dont je suis sure, c'est que nos vaisseaux et nos garnisons proches de cette soi-disante Coalition sont sur leurs gardes et prêt à défendre nos concitoyens en cas de raid de leur part." voilà pour le "rassurez nos téléspectateurs". "Et quand à isoler ces gens. Il n'y a pas beaucoup de moyens. Le plus simple, cela reste un blocus économique, d'interdire la venue de tout vaisseau venant de ce secteur. Mais cela demanderait un effort important non seulement pour la Flotte qui devra contrôler tous les vaisseaux pour s'assurer de leur provenance, à nos soldats pour contrôler els papiers des voyages à la sortie des spatioports mais aussi pour nos concitoyens. Pour que cela marche, il faudrait que tout le monde s'assure qu'aucun produit, service, qu'il achète ou utilise ne vienne de ces mondes. Que tout le monde dise à l'industrie de ne plus s'approvisionner là-bas. Et il faudrait aussi que nos commerçants acceptent de ne plus aller y vendre le fruit de nos industries.

La meilleure façon de "confiner", comme vous le dites, des mondes est de bien leur faire comprendre que personne dans l'Empire ne désire avoir affaire avec eux, dans tous les domaines. Et que nous seront intraitables envers tout acte de contrebande ou d'infiltration."

C'est, en effet, bien beau d'en demander toujours plus à la Flotte Impériale, au BRI, au BSI, mais au bout d'un moment, pour que cela marche réellement, il faut que mêmes les citoyens participent, à leur échelle, à un tel effort. Leur dire que la marine impériale fera tout le travail, ce n'est que leur jeter de la poudre aux yeux. La contrebande existe parce que des citoyens impériaux en profitent. Si personne ne faisait d'achat au marché noir, la contrebande n'aurait plus de raison d'être. Hélas, cela voulait aussi dire qu'un isolement total était impossible, car on ne pouvait se fier à l'entièreté de la population pour faire ça, surtout de la part des non-humains.

"En attendant, je suis sure que des responsables plus informés que moi sont en charge de ce dossier et que les derniers ordres de déploiement de la Flotte prennent en compte le désir de nos concitoyens d'éviter que ces gens viennent au sein des frontières impériales."

Un hochement de tête convaincu échappe au présentateur alors que vous parlez de la nécessité, de la part des clients, de prendre également garde à ce qui puisse provenir ou non du marché noir. Bien que la plupart des produits soient meilleurs marchés, beaucoup craignent les risques sanitaires accrus, en ce qui concerne les céréales et autres matières premières alimentaires, les soucis de sécurité ou de fiabilité pour tout ce qui touchait aux appareils électriques, sans même parler de la peur de financer malgré soi le terrorisme rebelle. Hélas, même face à toutes ces craintes et soucis divers, il était vrai que le pouvoir des crédits restait puissant à travers toute la galaxie. Plus puissant encore que la peur inspirée par l’Empire, les terroristes rebelles ou les pirates.

"En attendant, je suis sure que des responsables plus informés que moi sont en charge de ce dossier et que les derniers ordres de déploiement de la Flotte prennent en compte le désir de nos concitoyens d'éviter que ces gens viennent au sein des frontières impériales."

"Bien entendu," reprend le journaliste d’un ton confiant. "Les trafics et la contrebande prennent une place de plus en plus importante dans les médias, ces derniers temps. Sans compter qu’avec les récentes vagues de chaos dans la Bordure Extérieure, les rumeurs courent sur de possibles guerres de gang, pouvant éclatant, entre différentes puissantes mafias. Hélas, de telles choses sont monnaies courantes, dans des régions aussi arriérées."

Une sortie faite, cette fois, sans sourire, avec la plus parfaite sincérité qui soit. La chaîne, comme beaucoup d’autres, n’avait jamais caché ses préférences pour les mondes plus civilisées et son mépris intense pour la Bordure Extérieure, l’Espace Sauvage et tous les peuples y vivant. Considérant les Humains y vivant comme des sauvages arriérés et les aliens comme des espèces inférieures à l’intelligence limitée. Racisme et xénophobie décomplexés et assumés, voilà ce qui avait aussi poussé l’Empire à choisir cette chaîne.

"Une des missions vous ayant fait connaître se déroule justement dans la Bordure Extérieure, où l’Empire continue de se soucier de la vie de tous ces habitants, malgré les nombreux problèmes gangrenant ces lieux. Comment vous êtes-vous retrouvée à gérer cette mission ? Avez-vous la possibilité de décrire à nos téléspectateurs comment se déroule une mission impériale, sans dévoiler, bien entendu, les stratégies mises en place ? Que pouvez-vous nous dire de la situation de Taris, depuis lors ?"

"Bien entendu. Les trafics et la contrebande prennent une place de plus en plus importante dans les médias, ces derniers temps. Sans compter qu’avec les récentes vagues de chaos dans la Bordure Extérieure, les rumeurs courent sur de possibles guerres de gangs, pouvant éclatant, entre différentes puissantes mafias. Hélas, de telles choses sont monnaies courantes, dans des régions aussi arriérées."

Personnellement, je jugeais que si les groupes criminels se mettent à s'entretuer, cela nous fera du travail en moins. Moins de hors-la-loi, c'est moins de chose à surveiller, d'individus à incarcérer et juger. Et même si certains craignent qu'une seule ne survive à ce genre de conflit, ce dont je doute vu la taille de la galaxie et leur nombre, elle serait trop affaiblie. L'Empire pourra n'en faire qu'une bouchée, j'en suis sure !

Par contre, sans le vouloir, il soulignait un point, celui du temps que j'avais pour regarder les informations. Et il n'était pas très élevé. Entre mes quart sur la passerelle, les rapports à écrire, les évaluations du personnel, les demandes de permissions, mon sommeil, les sauts en hyper, où l'on n'a pas accès à l'holonet et donc aux informations, cela ne me permettait qu'un accès réduit aux journaux. Et, bien sur, je ne sélectionnais que les sujets qui m'intéressait. Donc, je n'avais aucune idée du volume pris par la criminalité dedans.

"Une des missions vous ayant fait connaître se déroule justement dans la Bordure Extérieure, où l’Empire continue de se soucier de la vie de tous ces habitants, malgré les nombreux problèmes gangrenant ces lieux. Comment vous êtes-vous retrouvée à gérer cette mission ? Avez-vous la possibilité de décrire à nos téléspectateurs comment se déroule une mission impériale, sans dévoiler, bien entendu, les stratégies mises en place ? Que pouvez-vous nous dire de la situation de Taris, depuis lors ?"

"Encore une fois, je vais devoir m'excuser de ne pouvoir tout dire car la Sécurité a classifié certaines informations," dis-je les mains sur les genoux, avec les doigts joints. Inutile d'expliquer qu'une des raisons de la classification est de cacher l'inaction du BSI malgré mes demandes et rapports. "Tout débuta sur un monde de la Bordure Extérieure où mon équipage a repéré une base protégée par un bouclier."

Je tenais à ce que mes hommes, et femmes, soient un peu mis en avant aussi, plutôt que de prétendre être responsable de tout. Il est important, à mes yeux, que ceux qui regardent et regarderont cette émission comprennent qu'il y a des individus derrière moi, que je ne suis pas la représentante de nombreux éléments parfois brillants.

"Comme il ne s'agissait pas d'une base impériale, il ne pouvait s'agir que de pirates ou de terroristes "rebelles". J'ai donc pris la tête des soldats de mon vaisseau et pris la base d'assaut." Je simplifiais l'histoire, passant sur les quelques jours passés dans cette immense forêt de champignons. "Malgré des pertes, nous avons réussi à prendre le contrôle de cette installation et découvert qu'ils détenaient des personnes dans l'intention d'en faire des esclaves. Parmi eux, se trouvait monsieur Harkwood, un ministre de Taris ayant disparu."

Je laissais un temps libre à mon interlocuteur, s'il voulait dire quelque chose, en tendant ma main vers mon verre d'eau pour boire une gorgée, avant de poursuivre.

"Grâce à lui, nous avons pu remonter la piste des contacts jusqu'à son monde natal et y découvrir non seulement les restes de cette bande mais aussi l'identité de leurs principaux contacts locaux. Ces informations furent fournis à la sécurité,"

dans des rapports en premier lieu et comme cela ne semblait pas les faire réagir, monsieur Harkwood a tout balancé à la presse. Le BSI a réagi en urgence et arrêté dans l'heure le colonel Martin.

"Cela semble simple exprimé ainsi mais cela a été une traque longue, qui a coûté la vie à de nombreux serviteurs de l'Empire. Et je suis fière du travail effectué par mes hommes et femmes d'équipage et reconnaissante de l'aide inestimable apportée par le ministre Harkwood."

"Ce qui s’est déroulé sur Taris a beaucoup été débattu," lança le journaliste après votre description des événements. "Il s’agissait là de la première fois où des pirates osaient attaquer un représentant politique sur une planète contrôlée par l’Empire."

Le scandale avait été énorme, lorsque l’affaire avait été révélée, beaucoup s’étaient demandés comment de telles failles de sécurité avaient bien pu éclater et qui était responsable. Encore aujourd’hui, les choses n’étaient qu’à peine calmées. La réputation de la Bordure ne s’était pas arrangée, avec tout cela.

"Ceci rejoint une autre question, souvent posée par ceux et celles nous suivant, sur cette émission. Quelles sont les possibilités, pour l’Empire, de chasser la corruption dans ses rangs et les moyens mis en œuvre pour y parvenir ? Est-il possible de l’éradiquer complètement ? Est-ce pour encourager cela que vous avez été choisie comme l’un des portes paroles ?"

"Ce qui s’est déroulé sur Taris a beaucoup été débattu," lança le journaliste après votre description des événements. "Il s’agissait là de la première fois où des pirates osaient attaquer un représentant politique sur une planète contrôlée par l’Empire."

Je hochais la tête car c'était vrai, à ma connaissance. Jusque là, seuls les terroristes rebelles avaient osé ce genre de chose, ou les pontes d'un grand organisme criminel. Jamais jusqu'à présent des pirates n'avaient osé aller jusqu'à enlever un politicien, un membre d'un gouvernement planétaire. Et jamais ils n'auraient osé s'ils n'avaient eu le soutien d'un des responsables impériaux en charge de la sécurité de Taris ! J'espérais que le sort de cette crapule de traître donnera à réfléchir à ceux qui seraient tenté d'arrondir leurs fins de mois d'une manière similaire.

"Ceci rejoint une autre question, souvent posée par ceux et celles nous suivant, sur cette émission. Quelles sont les possibilités, pour l’Empire, de chasser la corruption dans ses rangs et les moyens mis en œuvre pour y parvenir ? Est-il possible de l’éradiquer complètement ? Est-ce pour encourager cela que vous avez été choisie comme l’un des portes paroles ?"

"Techniquement, il est tout à fait possible d'éradiquer la corruption. J'ignore quels sont les moyens mis en oeuvre par le Bureau de la Sécurité Impériale à cet usage, car c'est loin d'être leur seul devoir car ils doivent aussi gérer le contre-espionnage, la criminalité. Et il ne faut pas oublier qu'ils ont perdu beaucoup d'hommes, lors de la pandémie."

Je devinais les grincements de dents de la part des responsables du BSI mais au moins n'ai-je pas mentionné la désertion du colonel Yularen ni la coup de karcher ordonné par l'Empereur derrière. Et ils devront s'en satisfaire. Franchement, je sais que leur tâche est quasi impossible : il y a trop de monde au sein de la Flotte et de l'Armée Impériale. Dans la bureaucratie aussi, les politiciens... Cela fait trop de personnes à surveiller, sur qui enquêter. Mais ils sont aussi les plus à même d'y parvenir. Je l'ai fais une fois, repérer et éliminer un traître, mais c'était un pur coup de chance, rien d'autre.

"Et non, je ne pense pas être là pour encourager qui que ce soit à bien faire son travail. Je pense que chaque personne travaillant pour le bien de l'Empire fait déjà de son mieux, tout comme vous ce soir. J'ai accepté de venir," dis-je même si c'était un ordre, "parce qu'il est normal que les citoyens de l'Empire puisse entendre le point de vue d'individus du terrain et pas uniquement les paroles de politiciens. Afin qu'ils sachent que nous faisons notre travail afin qu'ils puissent mener une vie paisible et en toute sécurité."

Votre interlocuteur semble assez surpris, voire légèrement déçue, d’entendre ça, il avait visiblement dans l’idée de vous inviter une nouvelle fois, comme porte-parole officielle et sur le long terme, sans songer que ce n’était qu’une fois. Mais il se reprend vite, dès que vous avez terminé. L’émission touche à sa fin et après avoir posé quelques autres questions, elle coupe finalement, la musique est envoyée. Une fois les caméras éteintes, il prend le temps de s’étirer, puis vous tend la main.

"Eh bien, merci," dit-il en vous serrant la main. "Tant que nous y sommes, notre chaîne voudrait réaliser un reportage, sur la vie d’un équipage impérial, découvrir les rouages, ce qui est possible de montrer. Toujours dans l’optique de rassurer les gens. Serait-il possible de vous suivre, avec une équipe, sur votre vaisseau durant quelques mois ? Le film serait évidemment contrôlé, avant d’être diffusé."

Je devinais la surprise de mon interlocuteur mais je suis un officier en service actif et non une planquée qui travaille dans un bureau et se trouve disponible facilement pour ce genre de chose. Passer à l'écran une fois, à l'occasion, je veux bien mais régulièrement ? Devenir un des "visages" de la Flotte ? Non merci. Je laisse cela aux services de propagande et d'information. Enfin, j'aimerais, en tout cas. Va savoir les ordres que je pourrais recevoir parfois. S'ils estiment que j'ai fais du bon travail, ils pourraient vouloir me pousser à revenir dans ce studio ou un autre. Tout ce que je souhaite, moi, c'est retrouver le pont de commandement du Xerxès.

"Eh bien, merci. Tant que nous y sommes, notre chaîne voudrait réaliser un reportage, sur la vie d’un équipage impérial, découvrir les rouages, ce qui est possible de montrer. Toujours dans l’optique de rassurer les gens. Serait-il possible de vous suivre, avec une équipe, sur votre vaisseau durant quelques mois ? Le film serait évidemment contrôlé, avant d’être diffusé."

"Merci à vous de m'avoir donné l'opportunité de m'exprimer." Je lui serrais la main avec cette réponse diplomatique, continuant tranquillement, "et je pourrais bien sur accueillir une de vos équipes quelques temps, si mes supérieurs vous en donnent l'autorisation bien sur."

En vrai, je n'étais pas emballée à devoir me trimbaler des journalistes à bord du Xerxès, parce qu'ils seront certainement une plaie plus qu'autre chose, mais j'avais deviné que je finirais dans une étoile si j'avais dis autre chose. Et puis, ce n'est pas à moi d'en décider, comme je l'ai exprimé. Et je n'ai pas souvenir que les dirigeants de l'empire ou de la flotte aient jamais accepté un tel truc. Enfin, ce calvaire là est terminé et je peux passer à autre chose.