Alors, s’il avait bien suivi, cette planète comprenait le quartier général de la Flotte Chiss, des tas de leurs bureaux, installations, centre de formation, académie et hôpital militaire… Et il y avait avec le quartier général de la Famille régnante en place, sur ce monde, qui était en plus une grosse famille politique, tout court. Il essayait d’avoir ce que Neslia et Thasuin lui avaient expliqué. Beaucoup, beaucoup d’informations, c’était… Wow ! Même dans les rues, presque autant de militaires que de civils. Qui tiraient tous la tronche. Charmant. Il essaya d’en sourire à quelques uns, au passage, sans récolter grand-chose de plus que des regards glacés, en retour. Eh bien, cette planète respirait la joie de vivre, ça faisait plaisir à voir. Il se rendit, avec ses guides, dans un gros bâtiment officiel, tout d’abord, on aurait dit une mairie ou une préfecture.

"Alors, tout ça est géré par la famille Stabla," dit-il en Basic, en observant les lieux, à Thasuin.

"Stybla. Voilà c’est ici que vous allez demander d’abord un document, pour signaler votre visite et vos intentions, vous enregistrer. Ce sera sans doute un peu long, c’est de l’administration… Neslia reste avec vous. Je vous rejoins tout à l’heure."

Entendu. Ils attendirent leur tour, alors que des regards plus ou moins mauvais fusaient dans sa direction. Ambiance, ambiance. Il s’était habillé en civil, pourtant ! Il ne portait même pas son arme, Neslia lui ayant dit que ça pourrait être très mal interprété, surtout sur Naporar, qu’il valait mieux rester discret. Il tâcha de faire fit des murmures, voir des chuchotements grinçants vers lui qui ressemblaient à des insultes. Il y avait des imbéciles partout, décidément, que ça soit dans l’Empire, les Rebelles, Nirauan ou ici ! Une fois leur tour arrivée, à l’accueil, Neslia fit la présentation, dans leur langue natale, suivi d’un regard mauvais de la part de la personne en face. Il lui dit bonjour en Basic, sans réponse, sinon un nouveau regard dégoûté. Il se retint de lever les yeux au ciel, un léger soupir aux lèvres.

Il ne comprit rien à la conversation qui s’enchaîna, sur un ton plus vif, puis sur les vives protestations de sa collègue. Jusqu’à ce qu’elle se tourne vers lui, l’air agacé, en lui disant qu’ils refusaient qu’elle l’accompagne dans le service concerné, pour les documents voulus ou les informations demandées, même s’il ne parlait pas leur langue. Qu’il n’avait qu’à se servir des langues commerciales d’usage. Ah… C’était ça ou rien ? Bon, alors… Il avait au moins besoin de la paperasse, et pour les informations, tant pis, ils se débrouilleront autrement. Elle lui donna autant d’indications que possible, puis partit à contrecœur vers la salle d’attente. Lui-même se dirigea vers l’escalier, se répétant mentalement par où passer. Premier étage puis… Il ne pouvait pas lire les indications sur les portes, pour trouver la bonne et atteindre le service concerné. Bon, bon, bon…

Il tenta de communiquer avec le peu de Minnisiat qu’il connaissait, avec des personnes passant dans le couloir. Un ou deux balancèrent des explications brèves avant de s’en aller, les autres ne prêtèrent aucune attention. Au bout de dix minutes comme ça et après avoir changé trois fois d’étages et tourné dans de multiples couloirs se ressemblant tous, Soontir réalisa qu’il était complètement perdu. Bordel de… Il jeta un œil par une des fenêtres, ne voyant rien d’autres qu’une série de bâtiments, en carré autour d’un parc central. En reprenant sa route, il arrêta presque systématiquement ceux qu’il croisait pour tenter de s’y retrouver. A force d’indications à moitié comprises, enfin, il arriva dans le bon service. Après trente minutes entière à tourner en rond. Et bienvenue sur cette planète, surtout.

Les problèmes de communication n’allaient pas s’arrêter là, sans doute… Mais au moins, il allait pouvoir accomplir un premier pas. Un peu de courage, allez…

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Dés, réaction au début, 19, finir par retrouver son chemin, 4

Ce fut long, laborieux, pénible et il dû faire, pour une fois, preuve qu’il savait démontrer beaucoup de patience en cas de besoin. Jusqu’à – enfin ! – sortir de là avec ses papiers et l’information désirée. Bon sang, ce qu’il ne fallait pas faire, parfois… Peu importe où on se trouvait, tomber sur de gros racistes de première, ça l’énervait, peu importe qui en faisait une démonstration. L’un d’eux, moins bête que ses collègues, avait accepté de lui indiquer où vivait la famille du petit et comment s’y rendre. Il rejoignit Neslia dans la salle d’attente, dissimulant son agacement derrière un bref sourire et disant qu’ils allaient pouvoir y aller. Si elle ne fut pas dupe, elle ne fit aucun commentaire et ils se contentèrent de sortir. Avec elle, trouver son chemin et les navettes à prendre fut infiniment plus simple.

"Thasuin veut savoir si tout s’est bien passé," lança Neslia d’un ton décontracté, assise à côté de lui dans la petite navette, filant au travers des rues.

"Très bien."

"Certes, sinon, en vérité ?"

"Les abrutis racistes, c’est comme les virus, ça se répand dans toute la galaxie."

Il crut voir, du coin de l’œil, un demi-rictus, comme un sourire, poindre sur le visage de sa collègue. Il avait dû rêver, car lorsqu’il tourna plus franchement la tête, elle tapotait sa réponse sur son questis avec un air très neutre. Ils passèrent une petite dizaine de minutes seulement, dans les transports en commun, avant d’arriver à l’endroit indiqué. Chez les grands-parents du petit, où vivaient aussi son oncle et sa tante, selon leurs informations. Une maison assez simple, avec un étage, protégée comme d’autres par un petit dôme. Beaucoup d’autres recouvraient maisons et quartiers, pour préserver l’air. Un vieil homme vint leur ouvrir, peu de temps après avoir sonné, sa bouche se tordant en un léger rictus perplexe en les voyant. Jusque là, logique. Il le salua avec le peu de mots de Cheunh qu’il connaissait, soit juste bonjour monsieur, puis Neslia prit le relais.

Il pouvait sentir qu’elle y allait tout en douceur, pour expliquer la raison de leur venue, même lui put voir la tension du vieil homme grimper. Et encore plus lorsque le reste de la famille fit son apparition, derrière, pour savoir ce qui se passait. Neslia fit une brève pause pour leur traduire leur réponse, gênée tout à coup. Si le capitaine pouvait parfaitement comprendre que cette situation soit perturbante, même choquante, il sursauta en entendant que le grand-père considérait comme « inutile de revoir une sorte de fantôme alors qu’ils avaient déjà fait le deuil de leur petit-fils ». Une sorte de fantôme… Un petit garçon de neuf ans arraché à tout ce qu’il avait connu, traumatisé et perdu… Soontir se sentit soulagé qu’il n’ait pas voulu venir, finalement, entendre ça à son âge lui aurait fait un nouveau choc. Balancé sur le pas d’une porte, comme ça.

"Bon, très bien, vous ne voulez pas le revoir," dit-il en laissant le soin à Neslia de traduire à mesure, en contenant son agacement. "Par contre, serait-ce possible d’avoir quelques photos ou autres ? C’est très important, de savoir au moins à quoi ressemble sa famille biologique, pour grandir correctement et ne pas se torturer de questions. Une photo de ses parents, au minimum, ne serait-ce que cela."

Il y eut un léger moment de flottement, après ça. Les grands-parents ne réagirent pas tellement, se regardant l’un et l’autre, l’oncle semblait hésitant. Ce fut finalement la tante qui s’éloigna, fouilla dans un tiroir, puis revint, en lui tendant un carnet avec quelques clichés sur papier glacé. Très méfiante, tendant ça du bout des doigts, mais c’était bien tout ce qu’il demandait. Elle recula aussitôt, comme si elle craignait de se brûler en restant à proximité.

"Pour ce qui est du reste, il n’y aura pas de soucis. Je prendrai soin de lui, avec ma femme, nous allons l’adopter. Il est en plus sensible à la Grande Présence, il faudra bien qu’il s’y entraîne."

Ça ne semblait pas les enchanter, ça… Les grands-parents rentrèrent sans plus de saluts, avec un air exaspéré ou dégoûté, difficile d’en juger. L’oncle soupira, semblant réfléchir, puis leur dit qu’ils pouvaient toujours aller voir des amis de la famille, qui pourront aussi les aider à garder un contact avec le petit, s’il en avait envie, plus tard. Ah ? Sympathique de sa part, il avait semblé si peu près au moindre effort, jusque là ! Ils le remercièrent et repartir. Soontir soupira un peu, alors qu’ils attendaient le prochain transport, dans la rue, en jetant un œil aux photos, avec Neslia. Ils discutèrent de ce qui avait bien pu leur arriver, sur le chemin… Qui avait bien pu les attaquer et pourquoi eux, de petits marchands, ne transportant pas tant de valeurs. Quelle histoire désolante… Il rangea les photos avec soin, dans une poche intérieure de sa veste, puis suivit Neslia dans les rues.

L’adresse qu’on leur avait donné emmenait dans un nouveau complexe de bureaux, lui filant aussitôt des frissons. Il proposa de simplement laisser un message sur place, pour demander à revenir plus tard, histoire de ne pas déranger au milieu d’une journée de travail. Cependant, l’ami en question les accueillit aimablement, sans sembler dérangé. C’était bien le premier homme de la journée à enfin répondre à son bonjour sans avoir envie de vomir ! Il se détendit un peu, en se disant que c’était peut-être enfin fini, les esclandres. A l’intérieur, ça ressemblait à une agence, d’il ne savait quoi, avec plusieurs bureaux, du matériel informatique, des affiches et autres, quelques personnes à travailler. Il leur servit même des boissons fraîches, avant de s’installer avec eux.

"C’est tout de même une histoire déroutante," lança-t-il en Sy Bisti, cette fois, une langue qu’il comprenait déjà un peu mieux. "Ces gens qui reviennent d’entre les morts…"

"Il ne l’a pas fait exprès, vous le comprenez bien," soupira-t-il en buvant un peu.

Drôle de goût, ce machin… Il ne connaissait rien des bossons Chiss, cela dit, peut-être que c’était normal pour eux. Il n’y avait pas une plante, juste à côté, où il pourrait discrètement… Hum, non, trop loin. Bon, tant pis, soyons polis.

"C’est juste. Néanmoins, il y a une bonne nouvelle, ce genre de chose se soigne."

"Son traumatisme ? Oui, c’est en cours de soin."

"Non, cette Force se soigne, chez les individus."

Comment ça, ça se soignait ? Mais… Ce n’était pas une maladie ! Si ? Il lança un regard vers Neslia, qui s’était légèrement reculé sur le dossier de son siège et avait reposé son verre, sur le côté. Tiens, elle non plus n’aimait pas ce truc. C’est vrai que c’était… Il avait comme un goût métallique, dans la bouche. Et pourtant, il avait amplement l’habitude de boire de l’alcool et le tenir ! Là, on dirait plutôt un goût de médica… Hum. Bon, sinon… Il laissa le verre à son tour, puis remercia leur hôte, écourtant la conversation. Ressortir de là, le plus naturellement du monde. Ce n’est qu’une fois dehors, éloignés, qu’il stoppa dans un coin discret, avec Neslia, pour discuter. Plus soupçonneuse que lui, car ça lui avait immédiatement rappelé une autre affaire louche. Ils devraient peut-être aller en discuter avec les autorités de la planète, dans ces cas-là… La police ou l’armée ou il ne savait plus qui était en charge…

"On peut aller trouver la Flotte ?" hésita-t-il. "Vu l'attitude des Stybla, pas sûr qu'ils nous écoutent. Ce sera sans doute plus simple avec des militaires."

Et de son côté, il préférait encore discuter avec des militaires, c'était bien plus simple.

"Non mais, attendez, pour une fois que je n’ai rien fait…"

Son soupir exaspéré se cogna contre le claquement de la porte derrière lui puis le bruit du système de sécurité. Soontir soupira encore plus fort, en secouant la tête, une main contre les yeux. Non mais sérieusement ! Il se laissa tomber sur la couchette, puis appuya le dos et la tête contre le mur derrière lui. D’habitude, lorsqu’il se retrouvait dans ce genre de situations, c’était après avoir désobéi à il ne savait quoi, pour insubordination ou pour… Pour plein de raisons, peu importe, mais là ! Trouble à l’ordre public, diffamation… Ils avaient même réussi à lui reprocher sa barbe, dans le tas. Comme si c’était vraiment un danger sanitaire, comme ils disent. Sacré journée… Il soupira encore, puis inspira doucement, les yeux fermés. Il ne savait même pas où était passée Oneslia, ils avaient été séparés très vite, dès qu’il avait été accusé.

Elle avait pu lui conseiller, le peu de temps où ils avaient pu parler, d’accepter de se raser, ne pas faire d’histoires. Grmbl… Il finit par se décider après un long moment passé à ruminer, les bras croisés, sans bouger. S’il n’aimait pas être imberbe, c’est bien parce qu’il trouvait que ça le rajeunissait beaucoup trop ! On ne lui donnerait que vint ans, au lieu de la trentaine passée. Il fit ça vite fait, un peu agacé, avant de se rasseoir, s’appuyant de nouveau contre le mur. Le regard dérivant sur les quatre murs de la cellule. Tout aussi moches que les cellules chez les FID, mais au moins, dans les deux cas, c’était propre. Chez les Rebelles, on pouvait dire que c’était moins soigneux… L’Empire aussi faisait ça bien, d’ailleurs. Ça évitait la propagation stupide d’épidémies.

Il avait dû s’écouler un peu de moins de deux heures lorsqu’il reçut la visite d’un infirmier, accompagné d’un gardien. Pour une prise de sang. Rapidement, avant de repartir. Tss, restait à espérer que ça ne dure pas trop longtemps, ce cirque, sinon il allait rater le prochain passage du Rancor… Devoir attendre encore plus longtemps… Bon sang, s’il se sortait de là, il devra écrire en gros sur la première page de son rapport « Pour une fois, je n’avais rien fait de stupide ! ». Et puis, même, s’ils prouvaient qu’ils n’avaient pas menti, ça allait être quoi, la suite ? On avait juste voulu les… Ah, bon, oui, les tuer, finalement. Le clan d’Oneslia allait sûrement vouloir la tête de ses agresseurs. Et lui pourra partir, du coup ? Comme il ne faisait partie d’aucun clan, était étranger et qu’il ne connaissait personne, ça devrait être simple… Normalement.

En attendant, il se laissa retomber sur la couchette, contemplant le plafond gris. Ne restait qu’à attendre… Ils lui avaient pris tous ses papiers et même les photos pour le petit. Ça, par contre, ils avaient intérêt à ne pas les perdre !

Voilà déjà une bonne semaine qu’il était enfermé là-dedans… On lui avait juste dit qu’un procès allait se tenir dans l’après-midi, enfin ! Il en avait franchement marre, il y avait de quoi devenir fou, lorsque vous étiez enfermé dans une petite pièce, sans avoir rien à faire ! D’habitude, il ne restait jamais inactif, entre son travail, les entraînements à donner ou à suivre, la paperasse, les réunions, les moments passés en famille, certains cours… Se retrouver coincé dans une cellule ou dans un lit d’hôpital, pour lui, ça revenait au même. Une inactivité forcée complètement insupportable ! Il passa toute la matinée à tenter de garder le contrôle de ses nerfs, profondément agacé comme il ne pouvait strictement rien faire. Et ce jusqu’au moment où ils vinrent le chercher, pour le procès. Enfin un minimum d’action…

Il retrouva Oneslia une fois arrivé sur place. Mais le procès fut… Différent de ce dont il s’était attendu. Il fut vite reconnut qu’ils n’avaient pas menti, qu’ils avaient bien eu dans le sang une dose de poison, immédiatement après leur passage chez ce type. Donc ils n’avaient pas halluciné, ni eu des soupçons pour rien, ce gars avait réellement eu l’intention de les tuer ! Il s’était posé la question toute la semaine, s’il n’avait pas eu de doutes insoupçonnés, s’ils n’avaient pas juste mal réagi. Très bien, très bien… La vraie question, à présent, c’était de savoir pourquoi c’était arrivé. Ils allaient faire une nouvelle enquête, ça, d’accord… Il soupira un peu, en se disant qu’au moins, ils auront des réponses plus tard, qu’il n’aura qu’à les attendre sur Nirauan. Puis sursauta en entendant qu’il devra rester sur la planète, en attendant.

"Attendez, attendez !" dit-il en tapotant sur l’épaule de l’homme servant de traducteur. "Pourquoi faire, c’est mauvais, si j’attends juste que ça soit fini, sur Nirauan ?"

"Bien sûr, vous devez rester à disposition des enquêteurs, en attendant que toute la lumière soit faite. C’est aussi pour votre sécurité, vous resterez dans un lieu choisi par le clan Stybla."

"Mais je n’ai pas besoin d’être protégé."

"Maron'esli'asu et vous-même avez subi une tentative de meurtre."

"Oui, mais bon… Ça arrive, ce genre de choses, ce n’est pas si grave."

"… Je… Je vais juste prétendre que vous n’avez jamais dit ça."

Il se renfrogna un peu, appuyé contre le dossier du chaise. Le problème, avec cette nouvelle enquête, c’est qu’elle allait durer un moment… Et qu’il risquait de louper le Rancor, si ça tardait trop. Déjà que ça n’allait pas être simple, d’expliquer ce qui s’était passé ici. Le procès se conclut assez vite, suite à ça, puis il put retrouver Thasuin et Oneslia devant le tribunal, accompagnés par un membre du clan Stybla. Le médecin était remonté, lui aussi, il indiqua aussitôt avoir fait parvenir un message aux FID pour cette situation. Il lui montra aussi, sur son questis, des messages envoyés à son attention. De membres de l’armée. Pour du soutien. Mais d’où est-ce que tous ces gens le connaissait… Il les passa en revue, bouche bée. Il était sûr de n’avoir jamais parlé à aucun d’entre eux, pourtant, même si certains noms lui étaient familiers, dorénavant.

"Comment ils peuvent savoir qui je suis ?" demanda-t-il à Thasuin en redressant la tête, stupéfait.

"Par le biais de ceux que vous connaissez sur Nirauan."

"Ah. Oui, mais quand même. Vous m’aiderez à répondre, pour traduire ?"

Il récupéra enfin ses affaires et fut soulagé de voir que les photos n’avaient pas été perdues. Le représentant des Stybla les amena ensuite en retrait de la ville, dans un appartement où ils devront rester. Soontir appréhendait franchement le temps que ça allait durer… S’il ratait le retour, ça voudra dire rester encore un bon mois ici, à ne pouvoir rien faire… Ni voir sa famille, ni faire son travail, ni piloter. Cette première semaine lui avait déjà sacrément porté sur les nerfs, il était bien énervé ! Mais cette fois, il n’avait pu répondre directement, face à tout le monde, ce qui avait clairement empêché qu’il ne s’emporte ou lancé des trucs qui auraient dépassé sa pensée. Comme c’était souvent arrivé en cour martiale, devant l’Empire. C’était bien la première fois qu’il avait été contraint de la boucler, finalement, pendant un procès.

Il se calma ensuite, en répondant aux messages reçus avec l’aide du médecin. Puis l’agacement revint vite, les jours suivants… Surtout lorsqu’ils apprirent que l’agence s’était tout bonnement évaporée dans la nature. Remplacée par un commerce n’ayant rien à voir. Personne ne savait rien, ne disait rien… Même la famille du petit ne savait rien de plus que les autres, ayant été trompée. Cette journée-là ft sans doute la pire… Il rentra un peu déprimé, en se disant que si les Chiss ne mettaient pas directement fin à l’enquête, faute de preuve, il allait rester coincé là encore un moment.