Un entretien impérial [Moff Bauvan]

Takara releva le regard du pad de données serré aux creux de sa main, l’appareil s’éteignant dans un bip singulier. Le contenu mémorisé dans un coin de son esprit, elle déposa l’objet sur la table basse située sur le côté, avant de s’enfoncer un peu plus dans le fauteuil confortable et moelleux du petit salon. Ses yeux glissèrent sur la riche pendule posée sur la commode d’en face, ses pensées errant entre les objectifs futurs, et les plans se dévoilant peu à peu à mesure que Leia et elle avançaient leurs pions sur Alderaan et, bientôt, au-delà. Isobel avait initié le travail à faire, et partirait très vite dans sa quête. Deux affaires qui seraient définitivement réglées, en attendant de voir se dévoiler les réseaux d’espions qui œuvraient en secret entre leurs murs. Des toiles qu’il faudra aider à tisser, pour doucement se les approprier tel un poison venant doucement mais surement se répandre, jusqu’au point où le fruit se mettra à pourrir de lui-même, et de l’intérieur. Il serait bien plus profitable pour elles de se servir de ces agents pour déverses autant d’informations erronées et fausses qu’elles n’en tireraient au sujet de leurs employeurs et associés.  

Approcher l’élite Coruscanti et le cœur vivant de l’Empire faisait aussi partie des priorités. Leia s’occupait du nécessaire depuis l’accord trouvé avec les Rists, tandis qu’elle se chargeait des affaires internes les plus urgentes. Un véritable travail d’équipe qui faisait passer l’entrevue à venir avec le Moff Bauvan comme une simple formalité. Takara l’avait déjà rencontré à plusieurs reprises depuis le début de la Crise, lorsqu’il avait remplacé son prédécesseur. Cette réunion mensuelle, sur le papier, ne s’annonçait pas bien différente des précédentes. Les données glanées, jusqu’à présent, s’étaient révélés peu utiles. Son attention pour ces informations s’était cependant accrue, maintenant que leurs intérêts se tournaient vers l’extérieur. Le moindre détail pouvait faire la différence, et les compétences du Moff sur le terrain militaire, et sa fine connaissance de la bureaucratie impériale pouvaient se révéler fort utiles à l’avenir.

Takara finit par rechausser ses talons hauts avant de se redresser, estimant que la demi-heure de retard sur l’horaire prévue serait suffisante et qu’il était inutile de faire attendre le Moff plus longtemps. Lisbeth fut prompte à réagir, venir à sa rencontre, corriger les derniers détails et se saisir du pad de données laissé sur la table basse. Puis de suivre la reine-consort, alors qu’elle franchissait les limites du boudoir pour s’avancer dans un des nombreux couloirs du palais, directement dans l’antichambre d’un des grands salons royaux préparé pour l’occasion. Bauvan et son assistant s’y trouvaient déjà bien installés, le service du palais s’étant activé pour leur préparer café, thé et chocolat chaud, un dernier met que le Moff semblait tout particulièrement apprécier. Des boissons, ainsi que des petits fours avaient été déposés ci et là, à des endroits stratégiques sur la grande table. Conformément au protocole, un des serviteurs annonça son arrivée, peu avant qu’elle ne franchisse le seuil de la porte. Elle fit quelques pas dans la pièce, son regard glissant entre les tableaux de maitre pour se poser tout à tour sur le Moff et son associé, avant de s’immobiliser pour les salutations d’usage.

« Moff Bauvan, c’est un plaisir de vous revoir entre nos murs, » finit-elle par répondre, après un léger signe de tête dans la direction du Moff et de son assistant. Puis elle se déplaça vers le centre de la table, et s’asseoir sur la chaise légèrement tirée par Lisbeth. « Prenez place, je vous en prie. J’espère que vous trouvez le chocolat à votre goût. »

Le regard courtois, elle fit un vague signe de la main pour que le Moff reprenne place là où il avait laissé sa tasse chaude encore fumante. Lisbeth, elle, venait s’installer près d’elle, un bloc de données en main, prête à prendre des notes, mais aussi observer et étudier en silence les propos et l’attitude de leurs invités. Un très fin sourire aux lèvres, le reste du visage détendu, ouvert mais inexpressif et dépourvu du moindre signe d’émotion négative, Takara attendit qu’un des serviteurs ne se glisse dans sa direction pour lui servir le thé. Là, elle avisa à nouveau Bauvan et son assistant, avec ce même air agréable mais ferme.

« Comme vous le savez sans doute déjà, la présence et les activités rebelles sur notre monde ont été drastiquement réduites au silence ces derniers mois par l’action conjointe de nos forces de sécurité, de la garde, et en de rares occasions le soutien de la garnison impériale locale. Nous en sommes reconnaissantes, bien que leur présence, obligatoire, se révèle de moins en moins nécessaire, avec le temps. »

Elle appuya légèrement sur ce dernier point, le sachant bien évidemment non-négociable en l’état. Personne ne pouvait nier leur efficacité à traquer les rebelles et autres groupes séditieux sur Alderaan et sa lune. Isobel avait fait de l’excellent travail, et les plus extrémistes d’entre-eux avaient obtenus le sort funeste qu’ils méritaient. Il restait le cas de Bail, pour lequel plusieurs plans se mettaient doucement en place, et de la ou des Maisons qui pouvaient encore tenir des liens secrets avec la Rébellion. De cela, bien sûr, elle n’en fit pas part. Il s’agissait de choses à régler sans trop faire de vagues, et en y impliquant les impériaux le moins possible.

« Nous avons noté une recrudescence des lignes commerciales en transit dans notre système, et par conséquent dans votre secteur, depuis le début de la Crise. Notamment au départ de Tyed Kant et de la Bordure Médiane, ce dont nous ne pouvons que nous réjouir. Il est toujours plaisant de voir des hommes comme vous et des mondes comme notre voisine s’investir pour le bien de l’Empire, de ses représentants et de ses citoyens. Maintenant que nous sommes parvenues à stabiliser la situation sur Alderaan, nous souhaiterions également pouvoir en faire plus pour nos voisins, et dans la mesure du possible coordonner nos efforts avec vos services. »

Elle ne se déperdit pas de son sourire, prenant une légère gorgée de thé, appréciant son goût et sa douceur. Il fallait tendre la main, jauger les réactions. Le Moff Bauvan était un interlocuteur fort plus intéressant que le gouverneur attitré à Alderaan, qui ne séjournait plus sur leur monde depuis fort longtemps, après leur avoir délégué la majeure partie de ses responsabilités.

« Cela, bien sûr, nécessite que nous ayons une meilleure vision de la situation militaire dans notre secteur, et au-delà. De l’état de la piraterie, qui est en augmentation dans d’autres parties de l’Empire. Et des mesures que vous avez mis en place pour assurer l’ordre et la sécurité au-delà de notre planète. »

Elle reprit doucement sa tasse d'un air entendu, cette fois-ci pour profiter plus longuement de sa boisson pendant que Lisbeth, elle, pianotait déjà sur son pad. Levant régulièrement la tête avec son air de façade habituel, signe pour la reine-consort qu'Isobel était déjà passé par-là, et fait du bon travail.

Spoiler:

Ces derniers temps, sa tournée des principaux gouvernement du noyau, qu'il faisait sur une semaine chaque mois, devenait légèrement agaçant. Si, la première fois, il avait été reçu avec diligence par chacun, c'était évidemment pour avoir un accès prioritaire aux futures récoltes des mondes de la Bordure Médiane et que c'était à lui de faire la répartition. Mais maintenant qu'ils étaient tous rassurés, ils le traitaient tous comme un imbécile et lui faisait perdre son précieux temps par des "retards", causé par des "réunions qui se sont prolongés", une "situation grave nécessitant toute mon attention", quand on se donnait la peine de lui donner des excuses.

Donc, pour sa troisième tournée, il avait pris un livre, une pièce de théâtre appréciée de l'Empereur selon les rumeurs circulants à la cour, et il le lisait en attendant d'être reçu par ces monarques. Arlis était un peu ennuyé par qu'après Raaltir, Corulag, Anaxes, il avait bien entamé le bouquin. Il songeait à demander à Ralus de lui en trouver un plus épais pour le mois prochain. Enfin, au moins sur Alderaan, on le faisait attendre avec un apéritif. Ralus, lui, relisait les notes de la dernière rencontre, qui datait d'une dizaine d'heures plus tôt, tout juste le temps de dormir dans le trajet, ce qui rendait cette colation d'autant plus appréciable qu'ils avaient à peine eu le temps de déjeuner.

Quand on annonça l'ancienne soubrette, devenue l'épouse de Leia par on ne sait quel miracle, il se releva en refermant le livre, ayant juste jeté un oeil pour mémoriser la page. Il savait que c'était un anachronisme dans une société où les hololivres étaient courants mais il avait de l'argent et appréciait des plaisirs que la Haute Société ne pouvait comprendre. Il s'inclina devant la reine consort comme il se devait.

« Moff Bauvan, c’est un plaisir de vous revoir entre nos murs. Prenez place, je vous en prie. J’espère que vous trouvez le chocolat à votre goût. »

Ah, elle avait donc remarqué ses préférences, ou quelqu'un l'avait fait pour elle, comme Ralis lui avait fait remarqué, alors qu'ils visionnaient la cérémonie de mariage, que cette rousse ressemblaient beaucoup à celle qui s'était faite remarquer lors du couronnement.

"Oui, merci. C'est toujours agréable de venir sur Alderaan, majesté," répondit-il diplomatiquement. Il savait jouer le jeu, le pratiquant depuis longtemps maintenant.

« Comme vous le savez sans doute déjà, la présence et les activités rebelles sur notre monde ont été drastiquement réduites au silence ces derniers mois par l’action conjointe de nos forces de sécurité, de la garde, et en de rares occasions le soutien de la garnison impériale locale. Nous en sommes reconnaissantes, bien que leur présence, obligatoire, se révèle de moins en moins nécessaire, avec le temps. »

Si cette femme espérait que l'Empire allait quitter Alderaan, elle se faisait des illusions mais il y avait peu de chance qu'elle soit naïve à ce point. Surtout pas si ce qu'il avait appris sur elle était vraie, même s'il en savait trop peu. C'était d'ailleurs ce flou qui l'agaçait. Il devrait en parler avec le gouverneur impérial local mais il s'était révélé très faible et avait été quasiment supplanté dans tous ses rôles par le binôme royal Peut-être faudrait-il voir à le faire remplacer ? Hum, ce serait compliqué vu que la petite reine était une des favorites de l'Empereur, qui semblait d'ailleurs se satisfaire de la situation d'Alderaan.

« Nous avons noté une recrudescence des lignes commerciales en transit dans notre système, et par conséquent dans votre secteur, depuis le début de la Crise. Notamment au départ de Tyed Kant et de la Bordure Médiane, ce dont nous ne pouvons que nous réjouir. Il est toujours plaisant de voir des hommes comme vous et des mondes comme notre voisine s’investir pour le bien de l’Empire, de ses représentants et de ses citoyens. Maintenant que nous sommes parvenues à stabiliser la situation sur Alderaan, nous souhaiterions également pouvoir en faire plus pour nos voisins, et dans la mesure du possible coordonner nos efforts avec vos services.

Cela, bien sûr, nécessite que nous ayons une meilleure vision de la situation militaire dans notre secteur, et au-delà. De l’état de la piraterie, qui est en augmentation dans d’autres parties de l’Empire. Et des mesures que vous avez mis en place pour assurer l’ordre et la sécurité au-delà de notre planète. »

"Je suis surtout en charge du transport des ressources alimentaires et de leur sécurité, majesté," lui rappela-t-il, mais je peux vous donner quelques informations si vous souhaitez être rassurée. Ce sont, toutefois, des informations confidentielles et je préfèrerais n'avoir à en discuter qu'avec vous, ou la reine Leia."

S'il fallait parler de sujet important, il fallait respecter le protocole. Hors, le personnel royal n'avait pas d'accréditation impériale assez élevé pour une telle discussion. Et tant pis s'il y a des caméras espions dans la pièce. Cela faisait parti du jeu, et en lui fournissant des réponses, elle et Leia lui devront un service en retour, dont il trouvera bien une réponse plus tard.

Comme la reine consort fit sortir presque tous les serviteurs sauf une, surement une servante de confiance dont Arlis prit soin de retenir le visage. Plutôt que de prendre la parole, il tendit la main pour se resservir un chocolat chaud, pendant que Ralus Nightfall abaissait son databloc, croisant les mains dessus selon une technique qu'il lui avait été enseignée quand il travaillait comme assistant au sénat. Et elle marcha encore car la dernière servante sortie à sn tour.

"Bien. Notez, d'ailleurs, que le sujet est confidentiel. Je compte sur vous pour que seule la reine Leia soit mise au courant," dit-il alors que Ralus reprenait sa prise de note. "Tout d'abord, ce n'est pas encore officiel mais Alaskan a porté un coups plus fort que vous à la rébellion : ils ont capturé tout le réseau local et même d'autres qui sont arrivés sur place juste après. D'ailleurs, d'une façon globale, l'activité rebelle s'est réduite dans tout le noyau, en partie car les changements climatiques réduisent leurs possibilités de cachettes et de déplacements. En raison de cela, deux pour cent de la Flotte dédiées à la protection du Noyau va être déplacée, principalement sur les nouvelles frontières impériales."

D'après ce qu'il avait appris, ce serait surtout des bâtiments avec de jeunes capitaines, des individus bien noté par le BSI, qui seraient affectés ailleurs. Ce qui était logique vu la désertion de tant de vétérans depuis quelques années, même si la majorité l'ont été à cause de Thrawn.

"Cela n'aura aucune incidence contre la lutte contre la piraterie dans le Noyau car elle y a toujours été faible et qu'elle s'est même réduite depuis le début de la crise. L'un des avantages d'avoir quitté la plus grande partie de la Bordure Extérieure est que cela en a attiré une bonne quantité là-bas, ainsi hélas que dans la Bordure Médiane, devenue le grenier impérial. Mais des officiers compétents font leur travail contre eux et les rebelles. D'ailleurs, j'ai aussi pu récupérer assez de vaisseaux pour sécuriser les transports alimentaires pour les prochaines livraisons, dont Alderaan profitera aussi. La piraterie ne sera plus une menace sur ce point-là très bientôt."

Cela avait été un travail dur mais à force de les harceler, il avait pu obtenir que ses transports ne voyagent plus seul mais en groupe, chacun avec des destroyers pour les escorter. Ainsi, les pirates ne seront jamais assez forts pour voler quoi que ce soit et les rebelles allaient devoir soit investir de lourds moyens, dont ils avaient besoin ailleurs, pour s'en prendre à ses convois.

« Je suis surtout en charge du transport des ressources alimentaires et de leur sécurité, majesté… Mais je peux vous donner quelques informations si vous souhaitez être rassurée. Ce sont, toutefois, des informations confidentielles et je préfèrerais n'avoir à en discuter qu'avec vous, ou la reine Leia. »

Le visage de la sith s’adoucit d’un très léger sourire aimable, de circonstance. Son interlocuteur se montrait faussement modeste, comme s’il ne tenait pas un poste d’importance au sein de l’Empire. Il n’avait peut-être pas la grâce d’être un conseiller de l’Empereur, ou même un de ces Grands Moffs qui administraient des territoires immenses pour le compte de Coruscant, il représentait tout de même une force politique et militaire non-négligeable. Par acquis de conscience, elle tenta de projeter son esprit à travers la Force, pour venir sonder ce qui pouvait bien passer par la tête de chacun de ses interlocuteurs, au cas où ils lui cacheraient quelque chose. Leurs esprits étaient forts, rien de bien surprenant, mais elle ne ressentit aucune malice de leur part, ni aucune tromperie ou secret qu’elle aurait pu utiliser à son avantage.

« Ne soyez pas si modeste envers vous-même, Moff Bauvan, » répondit-elle comme si de rien était, en posant ses deux mains liées sur le rebord de la table, profitant de son ouverture dans la Force pour tenter de mettre le Moff dans des dispositions plus… disons conciliantes. « Votre position vous donne la main mise sur l’intégralité des ressources militaires de notre secteur, tant navales que terrestres. L’organe paramilitaire du COMPNOR est également sous votre juridiction. Vos seules limites, en dehors de lutter contre les menaces extérieures, la corruption et le nom respect des lois impériales, sont de ne pas intervenir dans les affaires politiques et bureaucratiques locales. Tout cela me semble être un peu plus sérieux que la sécurité et le transport de simples denrées alimentaire, ne trouvez-vous pas ? »

Du reste, Takara concédait humblement que leur secteur n’était peut-être pas le plus riche à administrer, ni celui où il pourrait faire preuve de flamboyance, il n’en restait pas moins stratégique à bien des égards. Militairement, il était un verrou du Noyau pour quiconque tenterait de s’infiltrer le long des routes commerciales secondaires, et offrait une réserve stratégique intéressante pour contre-attaquer contre des percées le long des grands axes galactiques qui s’échappaient du Noyau vers le nord et le centre des bordures Intérieure, Médiane et Extérieure. En terme d’influence, ensuite, il n’avait plus rien à prouver. Bien qu’avec la Crise récente, il ait pu perdre de sa splendeur.

A la demande du Moff, Takara se redressa légèrement, avant de laisser couler son regard vers Lisbeth. La suivante réagit aussitôt, et fit congédier l’ensemble des serviteurs présents, et ce jusqu’à nouvel ordre. Elle patienta ensuite, un long et profond silence venant s’installer dans la salle, alors que les deux camps se regardaient en chiens de faïence, et ce poliment. La sith avisa finalement le geste du bureaucrate après de très longues secondes, et retînt un soupir d’exaspération face à son attitude peu coopérative. Ce sujet n’était pas si confidentiel, et il serait bien naïf de croire qu’il n’y avait pas d’enregistreurs dans la salle. Le départ de Lisbeth n’y changerait rien. Takara céda malgré tout à ce petit caprice et murmura à sa suivante de bien vouloir les laisser. Cette dernière se leva sans faire la moindre remarque, avant de glisser le dossier vers sa reine-consort. Sans doute aurait-elle pesté une fois dehors quelques semaines plus tôt, mais ce genre de transgressions du vieux protocole du Palais ne la touchait plus autant qu’avant. De toute façon, ce n’était pas ces deux personnes qui allaient pouvoir s’en prendre à la sith… Et puis son départ eut raison de la discrétion de la délégation impériale, puisque le Moff se décida enfin à parler.

«  Tout d'abord, ce n'est pas encore officiel mais Alaskan a porté un coups plus fort que vous à la rébellion : ils ont capturé tout le réseau local et même d'autres qui sont arrivés sur place juste après. »

Takara hocha doucement la tête à cette nouvelle. Elle avait entendu parler de cette affaire, tout récemment. Une bonne chose, d’une certaine façon, bien qu’il fallût comparer le comparable. Il restait toujours bon d’effacer la présence des rebelles. Bien qu’ils représentassent une diversion fort utile dans leurs plans futurs pour l’Empire et la galaxie, il ne fallait pas qu’ils prennent trop de force trop vite.

« D'ailleurs, d'une façon globale, l'activité rebelle s'est réduite dans tout le noyau, en partie car les changements climatiques réduisent leurs possibilités de cachettes et de déplacements. En raison de cela, deux pour cent de la Flotte dédiées à la protection du Noyau va être déplacée, principalement sur les nouvelles frontières impériales. »

Cette information-là, en revanche, était beaucoup plus intéressante. Elle signifiait que la présence militaire dans leur secteur allait également diminuer, non pas qu’elle ait déjà été réduite autour d’Alderaan avec la montée en puissance de Tyed Kant, non affectée par la Crise. Cela voulait dire qu’il y aurait moins de regards indiscrets dans les environs, et plus d’opportunités pour Leia et elle. Pour les Rist et leurs méthodes, également.

« L'un des avantages d'avoir quitté la plus grande partie de la Bordure Extérieure est que cela en a attiré une bonne quantité là-bas, ainsi hélas que dans la Bordure Médiane, devenue le grenier impérial. Mais des officiers compétents font leur travail contre eux et les rebelles. D'ailleurs, j'ai aussi pu récupérer assez de vaisseaux pour sécuriser les transports alimentaires pour les prochaines livraisons, dont Alderaan profitera aussi. La piraterie ne sera plus une menace sur ce point-là très bientôt. »

« C’est une excellente nouvelle, » répondit-elle, après avoir prit une gorgée de thé. « Je n’ai jamais douté des compétences des hommes et des femmes servant l’Empire au quotidien. »

Tout comme elle savait déjà que la piraterie dans le Noyau était à son niveau le plus bas, pour ne pas dire qu’elle ait été éradiquée complètement. L’accroche avait fonctionné, bien qu’elle aurait espéré qu’il se montre plus friand en détails. Il était clair qu’il se méfiait d’elle, et il n’avait pas tort de l’être. Bien que cette réunion n’ait pas vocation à lancer quelconque machination contre lui…

« Permettez-moi néanmoins de réitérer ma proposition précédente, Moff Bauvan » reprit-elle malgré tout, pour être certaine qu’il avait bien compris de ce dont il était question, et pour élucider si oui ou non il l’avait volontairement ignoré sur la question. « Alderaan est prête désormais à aider à cet effort, surtout si cela vous permet de recentrer vos forces sur d’autres missions prioritaires. Nous avons nationalisé la majeure partie des compagnies de transports au début de la Crise, et maintenant que la situation sur notre monde tend à se stabiliser, un certain nombre de navires sont désormais disponibles. Quand à la protection de ces transports, plusieurs corvettes diplomatiques de la flotte royale pourrait y prendre part s’il est si difficile pour vous de libérer des bâtiments pour cette tâche.


---------------
Lire dans les esprits de ces chers impériaux : 16, 16.
Influencer Bauvan : 19
Je commence sincèrement à en avoir ras-le-cul…

« C’est une excellente nouvelle, » répondit la royale rousse, après avoir prit une gorgée de thé. « Je n’ai jamais douté des compétences des hommes et des femmes servant l’Empire au quotidien. »

Et pourtant, il faudrait y songer. Le moff n'était pas aveugle, contrairement à certains de ses confrères incompétents. Il voyait bien que certaines personnes nommés à de hautes fonctions l'étaient à des buts politiques et non en fonction de leurs talents. Il voyait aussi des hommes et des femmes trahir et déserter alors qu'ils étaient compétents, comme Yularen dont le départ avait causé un grand tort au BSI, s'étant suivi de la disparition de plusieurs membres puis l'arrestation d'autres car leur loyauté était remisse en question, maintenant.  La mort de Tarkin avait aussi fait très mal car il était celui qui connaissait le mieux la Bordure Extérieure et savait le mieux gérer ces mondes-là au sein du conseil des moffs.

Même les sith semblaient ne pas se préoccuper de l'Empire. Les seuls qu'on voyait ou qu'on savait encore présent au sein de la nation était l'Empereur, bien sur, mais il était alité, et la Reine Organa ainsi que son épouse si on en croyait les informations. Et ce duo-là semblaient surtout concentrer ses efforts sur Alderaan, ce qui était à la fois heureux et décevant. Tous les autres avaient disparu, alors qu'on en comptait facilement une demi-douzaine à la soirée commémorant la journée de l'Empire, il y a plus d'un an.

« Permettez-moi néanmoins de réitérer ma proposition précédente, Moff Bauvan. Alderaan est prête désormais à aider à cet effort, surtout si cela vous permet de recentrer vos forces sur d’autres missions prioritaires. Nous avons nationalisé la majeure partie des compagnies de transports au début de la Crise, et maintenant que la situation sur notre monde tend à se stabiliser, un certain nombre de navires sont désormais disponibles. Quand à la protection de ces transports, plusieurs corvettes diplomatiques de la flotte royale pourrait y prendre part s’il est si difficile pour vous de libérer des bâtiments pour cette tâche. »

"C'est quelque chose que j'ignorais. Cela fait combien de vaisseau, Ralus."

interrogea-t-il son assistant, qui sorti un datapod et pianota dessus, donnant une réponse en deux minutes, pendant que son supérieur buvait un peu. Le chiffre, une centaine de transports légers auquel il faut ajouter plusieurs dizaines de lourds était déjà plus intéressant que la flottille dont disposait le couple royal.

"Sur une telle base, je pourrais en effet vous désigner comme centre logistique pour" dit-il en fermant un instant les yeux, visualisant une carte de cette partie de la galaxie et citer les mondes principaux,  "Tyed Kant, Parkis, Kattada et Uquine. Bien sur," continua-t-il en rouvrant les yeux, "cela comprendra les autres mondes proches de ceux-ci. Et vu que vous le proposez, je vous laisse aussi la charge de la protection de vos vaisseaux de transports."

Il avait un léger sourire en disant cela, comme s'il estimait que ce ne serait pas le cas. C'était, certes, un risque de laisser Orana et son épouse avoir un tel pouvoir entre leurs mains car elles pourraient ainsi gagner en influence dans le secteur et, du coup, au sein de la cour impériale. Mais cela pourrait se retourner contre elles si elles s'avèrent incapable de lutter contre la piraterie ou la rébellion et donc incapable d'acheminer la nourriture à leurs destinataires.

"Si cela vous convient, altesse, mon assistant vous communiquera les dates d'arrivée de nos transports ainsi que les quantités à envoyer sur chaque monde."

« C'est quelque chose que j'ignorais. Cela fait combien de vaisseau, Ralus ? »

Sans perdre sa contenance pour autant, Takara haussa légèrement un sourcil de surprise. Elle s’était attendue à ce que le Moff soit parfaitement renseigné sur ce genre d’affaires. C’était une information qui en disait plus sur la défaillance de la bureaucratie impériale au service de Bauvan qu’elle ne le laissait paraître. C’était également là une preuve de plus de l’inutilité du gouverneur sensé gérer leur monde, et que Leia avait su habilement supplanter. Il devenait de plus en plus clair qu’elles bénéficiaient désormais une largesse de manœuvre conséquente sur Alderaan tout en ne laissant filtrer que ce que l’administration impériale aimait bien entendre. Takara avait tout de même conscience qu’elles devaient rester malgré tout particulièrement vigilantes car Sidious était désormais bien connu pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Les bureaux du Moff ne pouvaient pas être les seuls à l’informer de ce qui se tramait sur le monde de sa « protégée. » Le fait qu’il ait pu la considérer comme tel même un bref instant l’amusait beaucoup, par ailleurs. Leia avait un tel caractère qu’il n’aurait jamais parvenu à la tourner comme il avait pu le faire avec Vader…

« Sur une telle base, je pourrais en effet vous désigner comme centre logistique pour… Tyed Kant, Parkis, Kattada et Uquine. Bien sûr, cela comprendra les autres mondes proches de ceux-ci. Et vu que vous le proposez, je vous laisse aussi la charge de la protection de vos vaisseaux de transports. »

Excellent. C’était excellent. Takara prit soin de faire enregistrer ces informations sur le pad de données posé entre ses mains, sans cacher sa satisfaction. Cette opportunité allait accélérer leurs plans pour la région, et leur influence allait nécessairement croitre dans le même temps. La protection des transports ne l’inquiétait pas outre mesures. Elle doutait que les rebelle osent s’en prendre à des navires transportant des biens de premières nécessités à des population dans le besoin ; ils étaient plutôt du genre à s’assurer du contraire. Quant à la piraterie, comme le Moff l’avait lui-même souligné, celle-ci était, comme la présence rebelle dans la région, pratiquement inexistante. Takara nota tout de même mentalement qu’une ou deux attaques pourraient néanmoins leur être utiles. Elles justifieraient que Leia renforce la sécurité des transports, en les faisant armer même modestement. Des transports civils qu’Alderaan pouvait acquérir sans limitations à la différence du matériel militaire. Plus elle y pensait, et plus cette idée lui plaisait. C’était une machination qu’elles pouvaient facilement concevoir avec l’aide de leurs alliés Rist, qui de leur côté pourraient utiliser leurs réseaux d’influence déjà bien installés sur les mondes de la région pour les inciter à investir dans leur initiative.

Elle s’attendait plutôt à voir la gouvernance de Tyed Kant se révolter à cette nouvelle, mais c’était là le problème du gouverneur. C’était pour Leia et elle une opportunité de plus de tendre la main vers leurs voisins, et trouver un terrain d’entente à leur avantage. Là encore, le réseau des Rists et les talents oratoires de son épouse seraient utiles…

« Si cela vous convient, altesse, mon assistant vous communiquera les dates d'arrivée de nos transports ainsi que les quantités à envoyer sur chaque monde. »

« Parfait, je notifierais immédiatement qui de droit, » rétorqua-t-elle d’un hochement de tête, sans faire mine de s’offusquer de l’irrespectueuse erreur du Moff, avant de déplacer son datapad sur le côté. « Nous aurons néanmoins une requête. Comme vous le savez, le format de notre flotte royale est limité à une poignée de corvettes, conformément aux exigences du décret sur la gouvernance sectorielle. Deux d’entre-elles se sont vu désarmées, pour permettre à leurs générateurs de bouclier de protéger la capitale. Nous souhaiterions faire l’acquisition de navires de substitution, sur fonds propres si besoin, et ce dans le but d’assurer la protection de nos transports et la pérennité des mondes placés sous votre juridiction. »

Elle s’efforça de ponctuer son propos d’un sourire amical et sincère, bien qu’elle espérât faire converger la réflexion du Moff avec la sienne en précisant que cette demande n’avait que vocation à lui assurer une bonne publicité tout en limitant les risques sur son investissement. Elle en profita ensuite pour prendre une petite gorgée de thé, avant de reposer le contenant sur sa coupelle. Sa demande se voulait volontairement modeste : deux vaisseaux ne poseraient pas une menace existentielle. Il resterait à elle de trouver un moyen d’acquérir discrètement deux générateurs de boucliers pour rééquiper les vaisseaux actuellement à l’arrêt technique. Peut-être que le criminel qui les avaient aidés à renforcer discrètement la sécurité sur leur monde pourrait de nouveau se révéler utile, bien qu’il serait plus difficile de livrer des générateurs que de simples disrupteurs… Takara préfèrerait tout de même trouver quelqu’un d’autre. Si Sidious avait bien des défauts, il avait aussi des qualités qu’il était sage d’appliquer. Elle aussi, préférerait ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

« En retour, » se permit-elle d’ajouter aussitôt, volontairement, « Nous souhaiterions vous convier aux cérémonies de la Fondation, ici, sur Alderaan. Les invités font généralement exclusivement partie des Maisons représentatives de notre monde, mais la Reine Leia aimerait vous compter parmi nos hôtes d’honneurs, en remerciements pour vos efforts fournis depuis le début de cette crise ainsi que pour célébrer ce nouveau partenariat entre vos services, et notre monde. »

Un partenariat qu’elle souhaitait bien voir fructifier, dans leurs intérêts. Elle ne l’ajout par ailleurs pas immédiatement, mais c’était là aussi un bon moyen pour son invité de faire valoir le soutien de la « protégée » de l’Empereur…

« Parfait, je notifierais immédiatement qui de droit. Nous aurons néanmoins une requête. Comme vous le savez, le format de notre flotte royale est limité à une poignée de corvettes, conformément aux exigences du décret sur la gouvernance sectorielle. Deux d’entre-elles se sont vu désarmées, pour permettre à leurs générateurs de bouclier de protéger la capitale. Nous souhaiterions faire l’acquisition de navires de substitution, sur fonds propres si besoin, et ce dans le but d’assurer la protection de nos transports et la pérennité des mondes placés sous votre juridiction. »

Si Arils parvint à ne quasiment rien montrer à votre demande, son jeune assistant blanchit visiblement, même s'il parvint à ne pas tourner les yeux vers vous, tellement il semble à la fois choqué et effrayé par vos paroles. Il ne nota d'ailleurs pas ce que vous venez de dire, alors qu'il avait quasiment tout reporté sur son databloc ou fait semblant de le faire.

« En retour, nous souhaiterions vous convier aux cérémonies de la Fondation, ici, sur Alderaan. Les invités font généralement exclusivement partie des Maisons représentatives de notre monde, mais la Reine Leia aimerait vous compter parmi nos hôtes d’honneurs, en remerciements pour vos efforts fournis depuis le début de cette crise ainsi que pour célébrer ce nouveau partenariat entre vos services, et notre monde. »

"J'accepte votre invitation avec plaisir, votre altesse, en espérant ne rien avoir d'important qui m'interdise de venir, bien sur."

Banvau faisait confiance à Ralus pour le lui signifier, quand il recevra l'invitation officielle. Ce genre de chose faisait parti du Jeu, après tout, et c'était l'occasion pour lui, autant que pour Leia et son épouse, de gagner en influence politique. Rien que le fait d'avoir été invité était un atout pour quelqu'un comme lui. Il savait déjà à qui il pourrait lâcher cela, afin que cela circule au sein de la cour impériale.

"Pour ce qui est de votre demande, je ne peux hélas y souscrire. La loi impériale interdit la vente de tout bien militaire, et l'Empereur l'a rappelé au conseil des moffs le mois dernier, depuis son lit d'hôpital." Il fit une légère pause, d'à peine une demi-douzaine de secondes. "Notamment en fixant le moff en charge de votre secteur."

Vanbau ignorait pourquoi mais il sentait que l'Empereur tenait à limiter les capacités militaires d'Alderaan, et avait visiblement anticipé l'envie des deux femmes d'obtenir davantage de vaisseau. Vanbau était d'ailleurs un peu surpris, même s'il ne le montra pas, d'apprendre que ce monde, réputé pour son pacifisme, disposait d'une petite flottille.

"Mais,' ajouta-t-il sur un tno plus bas, "si vous avez vraiment les moyens pour, j'ai entendu une rumeur. Il se pourrait qu'il y ait dans quelques mois une enchère spéciale sur Nar Shadda mais dont les marchandises mises en vente sont inconnues. Si cela vous intéresse, je pourrais vous faire savoir davantage là-dessus. Oh, c'est plus amusant, mais il y aurait une autre rumeur mais je la juge peu fiable. Un pirate aurait mis la main sur plusieurs croiseurs de cette ersatz de confédération indépendantiste. Franchement, nous n'avons eu aucune nouvelle de ce groupe ni de leur fou de chef, ce Wrayth, donc je doute que cela soit vrai.

Ce qui n'empêchait pas Vanbau d'estimer que certains moffs enverront quelqu'un à cette enchère, tout comme l'Alliance Rebelle. Et, peut-être, cette coalition de l'Espace Sauvage. Il était peu probable que le chiss y aille mais sait-on jamais. En tout cas, c'était peut-être l'unique chance d'obtenir du matériel militaire autrement qu'en le prenant de force ou en le construisant.

"Bien, auriez-vous d'autres demandes, reine Takara ?"

Jet MJ

Spoiler:

Takara garda son apparence calme et maitrisée alors que l’assistant de son interlocuteur venait se tendre brusquement à sa proposition, comme si elle venait tout juste d’annoncer la fin des temps. Son teint était par ailleurs devenu si blafard que la sith aurait sans doute pu y voir le reflet émeraude du regard hautain qu’elle lui jeta. Une réaction qu’elle trouvait amusante, au fond. Distrayante. Il était si facile de décontenancer ces gens-là. Allons, jeune homme, il n’y avait pas de quoi s’étrangler, tout de même. Son employeur, lui, avait au moins eu la rigueur et la discipline de ne rien montrer, et ce malgré l’agitation qu’elle pouvait percevoir au travers de la Force. Bien qu’elle-même ne le montrait pas, il y avait un côté parfaitement exaltant à pouvoir aisément provoquer des réactions comme les leurs, avec pourtant si peu. En effet, sa demande n’était pas si extravagante, et ne représentait en réalité qu’un moyen de jauger les réactions de l’un de ses interlocuteurs privilégiés pour d’éventuelles nécessités futures. Une information qu’elle avait obtenue.

« J'accepte votre invitation avec plaisir, votre altesse, en espérant ne rien avoir d'important qui m'interdise de venir, bien sûr. »

Elle laissa son regard plus adouci revenir vers le Moff Bauvan après avoir bu une petite gorgée de thé, un fin sourire aux lèvres. « Je suis certaine que vous parviendrez à libérer votre agenda, » ponctua-t-elle sur un ton doux, certaine qu’il saurait faire le nécessaire pour ne pas rater une telle occasion.

Cette discussion, ainsi que cette situation, l’amusaient grandement. Et même si Takara n’allait très certainement pas obtenir ce qu’elle aurait souhaité d’entrée de jeu, elle était prête à continuer la partie sur le long terme. Le cadre et l’environnement plus contrôlé et maitrisé des fêtes de la Fondation leur permettrait à Leia et elle d’éclaircir définitivement le rôle que tenait réellement leur interlocuteur impérial. Il était inutile de chercher à lui faire ce qu’elles avaient bien pu faire à Isobel, et au reste du Palais. Palpatine s’en rendrait compte immédiatement. Elles devaient se montrer plus subtiles et retorses maintenant qu’elles tournaient leur attention loin d’Alderaan.

Une vision que lui confirma presque aussitôt le Moff en refusant sa demande, en prétextant que l’Empereur lui-même s’était montré extrêmement clair concernant leur cas. Bien qu’elle cachât son étonnement de voir son interlocuteur lui confier ce genre d’informations, Takara n’était hélas que peu surprise de la méfiance que leur vouait Sidious. Il n’avait pas hésité à cracher son venin sur Leia et elle lors de la dernière grande réunion sith, en les accusant d’être possédées par Vitiate. Une pensée si ridicule, qu’elle s’était demandée un temps si tous les récents revers qu’il avait subi ne lui faisait pas tout simplement perdre la tête. Takara ne fit aucun commentaire, ne voyant là aucune raison de se justifier, ou d’amender le discours de Bauvan. Elle hocha simplement des épaules en signe de désintéressement. Sidious était trop obtus pour reconnaître qu’il ait pu se tromper, et elle n’avait aucune envie de se lancer dans ce bourbier.

« Si vous avez vraiment les moyens pour, j'ai entendu une rumeur. Il se pourrait qu'il y ait dans quelques mois une enchère spéciale sur Nar Shadda mais dont les marchandises mises en vente sont inconnues. Si cela vous intéresse, je pourrais vous faire savoir davantage là-dessus. »

Takara accueillit cette étonnante information, et ce surprenant changement de posture avec une absence quasi-totale de réaction, à l’exception d’un fin sourire poli, et maitrisé à la perfection. En profondeur, ses propos avaient déclenché plusieurs alertes chez la sith, pour qui un tel cheminement de pensée dérivant sur une proposition de la sorte ne pouvait être qu’un traquenard douteux, ou un piège extrêmement bien ficelé. Elle ne voyait aucune raison pour le Moff de lui faire part d’une information pareille juste après lui avoir fait comprendre en substance que l’Empereur les surveillaient de très près. A moins, bien sûr, que Bauvan n’ait interprété ces mises en gardes comme des menaces contre sa propre personne, auquel cas il ne serait pas surprenant de le voir chercher une porte de sortie chez d’autres siths.

Hélas, l’esprit du Moff lui était toujours autant interdit qu’auparavant, à croire qu’il était soit extrêmement bien conditionné, ou que quelqu’un s’était assuré pour qu’elle ne puisse y lire ses véritables intentions. Il en était fort heureusement tout autre de son assistant, qui encore bouleversé par sa récente demande, avait baissé sa garde. Takara fut un peu déçue, et surprise par ce qu’elle y trouva. Elle qui aurait voulu jouer plus longtemps, ni décela aucun piège ni perfidie, si bien qu’il était peut-être possible que le Moff soit parfaitement sincère. Ou bien lui-même était-il manipulé sans qu’il s’en aperçoive. Peut-être pas Sidious lui-même.

« Il y aurait une autre rumeur, mais je la juge peu fiable. Un pirate aurait mis la main sur plusieurs croiseurs de cette ersatz de confédération indépendantiste. Franchement, nous n'avons eu aucune nouvelle de ce groupe ni de leur fou de chef, ce Wrayth, donc je doute que cela soit vrai. »

« Vraiment ? » finit-elle par relever, en haussant les sourcils. Cette dernière rumeur lui semblait encore moins probable que la première. Si c’était bel et bien un piège, soit on la pensait trop stupide pour le remarquer, soit il était extrêmement mal préparé. « Cette information est intéressante, mais nous ne souhaiterions éviter que Sa Majesté l’Empereur se fasse d’autres fausses idées quant à nos intentions. »

Takara lui offrit un regard entendu, accompagné d’un sourire plus franc. Elle n’était pas contre ces informations, mais elle n’allait pas les demander ouvertement, au cours de cette entrevue, avec son assistant pour en prendre note. Elle lui confierait son intérêt au moment de son départ. Ce qu’elle en ferait ensuite resterait à déterminer. S’il ne s’agissait pas d’un piège, alors elles pourraient être profitables. Et si c’était bel et bien un traquenard, elle trouverait bien un ou deux nuisibles à jeter dedans.

« Je présume que ces rumeurs vous ont été remonté par le réseau d’agents du BSI sous votre juridiction. » ajouta-t-elle, en prenant une dernière gorgée de thé. « Et que vous allez faire le nécessaire pour en savoir plus sur cette… enchère. Quant à cette rumeur douteuse, l’Empire ne peut pas vraiment se payer le luxe de laisser tomber ce genre de choses entre de mauvaises mains. »

Jouer la carte de la loyauté et du bon sens était la seule chose à faire pour le moment. Elle n’avait d’autres sujets à aborder, et les dernières tirades du Moff la laissait particulièrement intriguée, amusée et méfiante. Elle demanda malgré tout à son interlocuteur s’il avait lui-même d’autres sujets dont il souhaitait discuter, avant de lui proposer un nouveau chocolat mais ce dernier déclina, expliquant qu’il avait obtenu toutes les informations attendues de leur part. La rencontre prit fin sur cela, sur un ton détaché.

Takara fut la première à se lever, en remerciant une dernière fois son interlocuteur d’avoir fait le déplacement. Lisbeth ne tarda pas à réapparaître après avoir réalisé que la réunion était terminée, et sa reine-consort lui intima de bien vouloir raccompagner leurs invités à leur vaisseau. Non sans s’être entretenu très brièvement avec le Moff, de façon parfaitement informelle, et sans la présence collante de son assistant.