Un travail bien engagé

Les affaires s’étaient accélérées tout à coup et la partie, face à Avantyl, avait été compliquée à jouer. Pas insurmontable, étant donné la nature du gouverneur, mais compliquée. La comédie n’était hélas pas l’un de ses points forts et c’était pour cela qu’il avait dû prêter attention comme jamais à chacun de ses mots. L’entretien avait été long et les manœuvres de manipulation de son interlocuteur particulièrement ardues. Enfin, les choses étaient faites et le plan progressait. Certes, lentement, mais ce n’était pas un problème… Leur pion-prétexte se trouvait sur Taris, désormais, il servira d’élément-clé pour que Gilric puisse progresser dans son travail sur le gouverneur et collecter, pas à pas, de plus en plus d’informations. Lui et son « amie », prise au piège en même temps, comme l’avaient affirmé les services du BSI. Pour eux, deux jeunes gens un peu stupides, pris la main dans le sac, assez veinards malgré tout pour avoir quelques relations bien placées. Un cas banal, que ce soit sur Coruscant ou sur cette planète. Ils ignoraient encore le ménage qui ne tardera guère à survenir, dans les rangs comme dans ceux du gouverneur, ces imbéciles. Il était plus que temps…

Avantyl s’amusait que son jeune frère et l’amie de ce dernier se soient retrouvés dans une telle histoire et que Gilric ait « enfin accepté d’utiliser le pouvoir qu’il possédait en main » pour agir en leur faveur. Comme si utiliser la corruption était une victoire et que le conseiller devrait être honteux de ne pas avoir commis d’abus de pouvoir plus tôt. Si ridicule… Enfin, au moins, son idiot de petit frère était mis dans un coin où il ne gênera plus personne et il pourra être utilisé jusqu’au jour promis. Gilric l’avait fait installer dans un petit studio du centre militaire lui-même, sous surveillance permanente. Pour sa propre sécurité, bien entendu. Penché contre le lavabo, il termina de se laver soigneusement le visage puis se redressa, jetant un bref regard au miroir, s’assurant d’être parfaitement rasé. L’apparence était très importante, en toutes circonstances. Après une telle journée, il avait eu besoin de se rafraîchir les idées, retrouver toute contenance, se détendre, également. Il termina d’ajuster sa tenue, cette fois civil et plus détendue, avant de quitter la salle de bain.

Son appartement était très sobre, c’est le moins qu’on puisse dire. Presque aucune décoration, si ce n’est une photo encadrée au mur, de sa promotion, dont il était sorti major, ainsi qu’un document officiel de reconnaissance pour services rendus. Une cuisine fonctionnelle, plutôt petite, une salle à manger et salon avec du mobilier fonctionnel, un bureau réservé au travail, une chambre et enfin, la salle d’eau. Gilric ne possédait guère de goût, en matière de décoration, il ne s’en était jamais préoccupé. C’était, par ailleurs, la première fois qu’il y invitait une personne. Une personne en valant bien la peine, car le major était la seule femme aussi forte et passionnée par l’Empire qu’il avait rencontré, au cours de son existence. Il imaginait bien à quel point cette affaire, pour manipuler Huyn et revenir ici, avait dû être pénible. C’est pour cela qu’il l’avait invitée chez lui, ce soir, afin de faire disparaître la tension qu’elle avait dû subir. Le travail entamé n’excluait pas des moments de détente, après tout.

« Le gouverneur Avantyl s’est d’abord bien étonné puis s’est amusé que j’utilise enfin les mêmes méthodes que lui, » déclara-t-il en venant leur apporter à boire, à la table du salon. « Si fier du pouvoir qu’offre la corruption qu’il était enjoué de voir qu’elle peut en corrompre d’autres. Il faudra néanmoins encore du temps avant de s’insinuer suffisamment loin pour en retirer plus d’informations. »

Ce qu’elle savait déjà, bien entendu. Du temps, ils en avaient encore devant eux, fort heureusement. Il lui tendit son verre, avant de remplir le sien, installé dans le canapé confortable de ce coin salon. Face à la cheminée, allumée et bien entretenue. Un détail lui ayant fait choisir ce logement au détriment d’autres, pourtant mieux placés et plus proches de son travail.

« Vous avez accompli un travail rapide, comme je m’y attendais. J’espère néanmoins que mon frère ne vous a pas causé trop de soucis. Si tel est le cas, dites-moi ce que vous désirez, pour faire disparaître cette tension. »

Ça y est, Coruscant était désormais loin derrière elle et les affaires sérieuses allaient enfin pouvoir commencer. Shira avait été surprise du changement de décision soudain de Hyun, avant leur arrestation. Peut-être que de voir Richam et Setar inconscients, en position de faiblesse, avait inversé le rapport de force qui s’était établi dans son esprit. Soit, elle n’avait guère hésité avant de les exécuter de sang-froid, en feintant malgré tout un certain malaise dans l’acte. Heureusement, les sbires à la solde d’Avantyl sur Coruscant n’avaient pas tarder à arriver et à les bousculer. Shira ne s’était pas attendu à moins de leur part, et avait enduré sans broncher. Aujourd’hui, les marques de violence et de torture s’étaient en grande partie estompées. Il ne restait que quelques traces de coups ci et là, dans son dos, mais pas de quoi l’empêcher d’agir. Plus maintenant qu’elle était sur Taris. Elle aurait bien pu faire effacer ces dernières traces plus vite, mais cela aurait pu paraître suspect. Rien que de se faufiler hors de la surveillance des pions d’Avantyl pour venir voir Gilric ce soir représentait un risque. Acceptable, néanmoins, car il était nécessaire qu’ils parlent.

En arrivant, son appartement l’avait aussitôt intriguée. Loin des fastes et grandeurs que l’on pourrait attendre des personnalités aisées et bien placées du Noyau, l’endroit lui faisait plus penser à une chambre de caserne qu’à un lieu de vie quotidien. Au point d’avoir pensé, un temps, qu’il puisse s’agir d’un logement loué pour l’occasion, et guère plus. Elle-même y avait songé, en analysant la matrice des risques liées à cette rencontre. Mais non, ce petit appartement austère, majoritairement dépourvu de décorations, était bien là où son charmant Gilric résidait. C’était… bien trop sobre, ça n’allait pas du tout. Même ses planques étaient mieux agencées que ça… Et son appartement privé sur Corusant, où elle ne mettait presque jamais les pieds, était à des années-lumière de cet endroit. Si la rouquine appréciait sa prestance et ses convictions, ce n’était clairement pas le cas de son goût pour la décoration. Shira ne fit cependant pas de remarque en allant doucement se glisser entre la table et le canapé du salon, son regard glissant entre Gilric et cette simple photo de promotion assez terne, qui trônait elle-même au centre d’un mur grisant.  


« Le gouverneur Avantyl s’est d’abord bien étonné puis s’est amusé que j’utilise enfin les mêmes méthodes que lui… Si fier du pouvoir qu’offre la corruption qu’il était enjoué de voir qu’elle peut en corrompre d’autres. Il faudra néanmoins encore du temps avant de s’insinuer suffisamment loin pour en retirer plus d’informations. »

Shira esquissa un fin sourire aimable et compréhensif, tout en hochant doucement de la tête. Elle n’avait pas pu suivre ces évènements-là. Pour jouer le jeu jusqu’au bout, elle s’était laissé embarquer pleinement par les sbires d’Avantyl sans faire d’histoire, et avait jusqu’à présent joué la comédie de la pauvre pilote récemment diplômée, un peu stupide et naïve qui s’était laissé embarquée dans toute cette histoire pour s’éloigner de Coruscant et rester près de son ami. La situation n’était cependant guère surprenante. Elle aurait plutôt été alarmée d’entendre qu’Avantyl avait agit autrement. Le temps était avec eux pour le moment, il restait encore quelques mois avant la date fatidique donnée par son maitre. Il faudrait tout de même rester attentif et agir aussi vite que possible, pensa-t-elle malgré tout en prenant le verre qui lui était destiné, avant de se diriger avec Gilric vers le canapé faisant face à la cheminée.

« Vous avez accompli un travail rapide, comme je m’y attendais. J’espère néanmoins que mon frère ne vous a pas causé trop de soucis. Si tel est le cas, dites-moi ce que vous désirez, pour faire disparaître cette tension. »

La rousse manqua de glousser de rire en l’entendant la vouvoyer, un peu surprise de le voir garder encore ces distances-là avec elle après ce qu’ils avaient savouré ensemble lors de son premier passage sur Taris. C’était d’autant plus curieux et amusant qu’il n’hésitait pas, pour autant, à lui faire de tels sous-entendus… Ah là, là… Il devait se détendre un peu plus, lorsqu’il était seul avec elle. Il n’était plus dans les locaux d’Avantyl, que diable !

« Je pensais que nous avions passé le stade du vouvoiement, » répondit-elle avec un sourire charmeur, l’air amusée en se penchant quelque peu vers lui. « Mais je ne serais pas contre un massage. »

Elle lui sourit grandement, en finissant de se rapproche, sa jambe venant se coller à la sienne avant de conclure son mouvement d’un battement de cils. Allons, allons, le travail était bien engagé, désormais. Il devait profiter un peu de son temps libre, et de sa présence…

« Il ne représente aucun danger en lui-même, mais les sbires d’Avantyl vont chercher à l’enfoncer au fond de la tombe qu’il s’est creusé. » Elle vînt lui caresser la cuisse de sa main libre, pour poursuivre son rapprochement, tout en retrouvant son sérieux, bien tranquille. « Pour te forcer toi aussi à t’enfoncer dans la voie qu’Avantyl semble si satisfait de te voir entreprendre. »

Ils seraient bien stupides de ne pas le faire. Ils avaient une opportunité, et Gilric tout comme elle espérait bien qu’ils s’en saisiraient. Qu’ils se piègent eux-mêmes. Shira ramena une jambe sur l’autre, la portant par conséquent partiellement sur celle de Gilric également. Puis elle trinqua avec lui, désireuse de goûter à la boisson qu’elle avait en main.

« Il faut que tu continues à jouer le jeu, à chercher à protéger ton frère comme tu le ferais pour le reste de ta famille. Ça va les emmener à penser qu’ils peuvent désormais te manipuler, toi aussi. Il te sera plus simple d’obtenir des informations, ensuite. »

Elle laissa son regard glisser un temps vers la cheminée, pensive. Ces informations là étaient primordiales pour obtenir une vision claire de l’étendue de la maladie, et déterminer la meilleure méthode à suivre pour la curer vite, et efficacement. Sa partie en serait facilitée.

« En ce qui me concerne je me dois de rester proche de ton frère, pour le moment. Ça les incitera à m’utiliser aussi, et je pourrais prouver mes compétences, même sous la contrainte. L’objectif à présent, est de me faire une place dans les pions d’Avantyl, pour élargir ma marge de manœuvre. »

Oh, le vouvoiement ne lui convenait guère ? Il en prit note. Tutoyer une femme sans sa permission, qu’importe ce qui avait pu se dérouler auparavant entre eux, n’était pas convenable. La demande devait venir d’elle seule. Il pourra accomplir son souhait lorsqu’elle aura terminé son verre, il ne comptait pas la presser en tout point ou la faire se sentir mal à l’aise. Bien que d’eux deux, il était sans doute le moins détendu et en avait bien conscience. Il lui rendit son sourire, malgré tout, car le malaise n’avait rien à voir avec elle, ce n’était que sa manière d’être. De plus, il appréciait de la voir se rapprocher. Elle avait raison, leur affaire était bien engagé et avec un peu de temps, le piège allait se refermer correctement. Il trinqua avec elle, tout en l’observant avec attention. Des vêtements plus « ordinaires » lui seyaient tout autant que son uniforme. Toutefois, la robe de soirée qu’elle avait porté lui allait d’autant mieux, mettant en valeur un corps athlétique, avec de ravissantes courbes.

Jouer le jeu ne sera pas difficile, il en avait l’habitude. Surtout face à des personnes avec aussi peu de vision à long terme. Il n’avait qu’une hâte, c’était de voir un grand ménage réalisé sur taris, voir l’ordre y revenir, voir la planète se tenir droite et prospérer sans une telle agitation malsaine. Ce monde méritait bien mieux que ce qu’Avantyl avait à lui offrir. Une fois le tout tranquillisé, ils auront plus de marge de manœuvre, ils pourront concentrer leurs efforts sur les activités des pirates, dans leur région galactique, organiser un commerce plus sain et légal avec d’autres mondes. Oui, il avait si hâte… Il but seulement un peu puis reposa le verre, contre la console posée au coin du canapé, là où il posait habituellement son livre, le soir. Si ce n’était plus qu’une question de semaines, voire de mois, il s’en tirera, c’était une certitude.

« En ce qui me concerne je me dois de rester proche de ton frère, pour le moment. Ça les incitera à m’utiliser aussi, et je pourrais prouver mes compétences, même sous la contrainte. L’objectif à présent, est de me faire une place dans les pions d’Avantyl, pour élargir ma marge de manœuvre. »

« Je te fais confiance pour tout cela, » déclara-t-il avec un sourire.

Elle savait ce qu’elle faisait, ayant déjà commencé à le prouver, il ne restait qu’à constater la suite, en parallèle du travail que lui-même devra fournir. En attendant, il patienta, le temps qu’elle finisse ou pose pour le moment son verre, avant de lui proposer de se retourner, pour qu’il puisse lui faire un massage du dos. C’était la moindre des choses, avec ce qu’elle avait dû endurer en s’occupant de Hyun. Il prit soin de cela, bien qu’il ne pu s’empêcher de noter parfois, comme la fois où ils s’étaient fondu dans cette étreinte, qu’elle possédait de nombreuses petites marques, prouvant une vie marquée par plusieurs combats ou entraînements très intensifs. Il ignorait bien des choses des missions du BRI et en la voyant ainsi, il s’interrogeait sur le nombre de fois où elle avait dû en souffrir. Il finit par glisser doucement les mains sous son chemisier, pour masser directement la peau nue, douce malgré les marques.

« Tu es encore tendue, » murmura-t-il doucement.

Se penchant, sans cesser de la masser, il l’embrassa dans la nuque, après avoir repoussé sur le côté les longues mèches rousses. Avec tendresse et attention, comme on manipulerait un vase précieux. Bien qu’il soit conscient qu’elle pourrait sans doute aisément le frapper ou le plaquer au sol, si l’envie lui en prenait. Après tout, n’étant pas un soldat, n’importe quel militaire pourrait la vaincre assez vite, si on en arrivait à un combat en bonne et due forme. Il sourit faiblement, en y pensant, alors que ses mains devenaient plus baladeuses.

« Lorsque tout sera terminé, j’espère que tu te sentiras plus libre de passer ici, » glissa-t-il, toujours penché contre elle, pour lui parler à l’oreille. « C’est assez sobre, j’en conviens, peu chaleureux, mais nous pourrions y être tranquilles, loin des regards indiscrets. »

Elle aussi, avait confiance en lui pour qu’il tienne ses obligations et atteigne ses objectifs. En plus de lui être essentiel et utile, elle ne voulait vraiment pas être obligé d’avoir à agir contre lui parce que l’Empereur n’avait pas pu anéantir ses ennemis. Malgré son jeune âge, ses missions l’avaient amené à approcher beaucoup d’hommes, et aucun ne lui avait laissé pareille impression. En plus de le trouver agréable à l’œil, il était également intelligent et partageait une vision de l’Empire et de la galaxie qu’elle n’avait vu chez aucunes de ses précédentes affaires. Elle savait en sa présence pouvoir se relâcher un peu. De là à dire que cette aventure pourrait perdurer dans la durée restait à déterminer. Elle n’y voyait rien contre. Cependant, et elle espérait que ce ne serait pas le cas, mais son maitre pourrait en décider autrement. Bien qu’elle verrait cela comme un véritable gâchis, au besoin elle ferait ce qui devra être fait. Elle espérait sincèrement que l’Empereur, dans cette affaire, ne lui demanderait pas de se débarrasser également de ses contacts.

Elle cligna des yeux, chassant cette pensée envahissante et déposer son verre sur le rebord de la table basse. Puis, avec un sourire espiègle aux lèvres, se tourna dos à Gilric, comme celui-ci le lui avait suggéré. Shira ne s’était attendue à ce qu’il prenne sa suggestion au pieds de la lettre, mais n’allait certainement pas s’en plaindre, bien au contraire. Elle ferma lourdement les yeux un instant, pour savourer le contact électrisant de ses mains sur ses épaules, par-dessus son chemiser dans un premier temps, puis en-dessous par la suite. La rousse hocha doucement du menton, pour confirmer le constat de son partenaire, il était vrai que les derniers mois n’avaient pas été de tout repos, et la dernière affaire avec Hyun, avait sans doute était la plus intense qu’elle ait eu depuis deux ou trois ans, l’affaire des pirates du secteur de Kessel mis à part. Puis prit une grande inspiration histoire de relâcher plus ses muscles et le reste de son corps lorsqu’il se pressa contre elle, et de savourer leur câlin lorsque ses lèvres déposèrent un baiser doux, mais détonnant, au creux de sa nuque.

Ce n’était pas son genre de se laisser malmener, ou même agresser comme les pourritures du BSI à la solde d’Avantyl avait pu le faire. Mais ça, aussi, n’avait représenté qu’une simple formalité. Elle avait été entrainée pour endurer ce genre de situation sans flancher. Les traces résiduelles sur son corps était le seul héritage de cette courte période, et la seule qu’elle n’avait pas fait effacer. Elle laissa les mains de Gilric glisser par-dessus sans se tendre, profitant de leur étreinte pour oublier tout cela une bonne fois pour toute.

« Lorsque tout sera terminé, j’espère que tu te sentiras plus libre de passer ici. C’est assez sobre, j’en conviens, peu chaleureux, mais nous pourrions y être tranquilles, loin des regards indiscrets. »

La rousse hocha de nouveau la tête sans la moindre hésitation, un fin sourire aux lèvres, avant de basculer sa longue chevelure vers l’arrière pour pouvoir dévisager son amant du coin de l’œil.

« Mh oui, sans aucun doutes. Si l’occasion me le permet. » répondit-elle doucement, tout en repoussant légèrement ses mains plus baladeuses sur le côté… pour pouvoir se redresser et se retourner souplement, et venir se glisser à califourchon sur ses genoux. Là, elle le fixa droit dans les yeux, penchée en avant, les bras enroulés autour de son cou. « A condition de ma laisser y ajouter une petite touche, disons… féminine. »

Elle finit de se pencher en avant pour embrasser ses lèvres dans un échange passionné, profitant de ses bras pour se glisser plus encore contre lui. Qu’il le veuille ou non, elle n’allait pas laisser cet endroit ressembler plus longtemps à un casernement. Pas si c’était le seul endroit où ils pourraient se retrouver en secret pour les prochains mois. Elle prolongea l’échange jusqu’à manquer d’air, avant de se redresser légèrement, et le regarder de sa toute relative hauteur, un doigt venant glisser sensuellement contre sa joue.

« Je pense que tu as un véritable rôle à jouer, pour l’après. Tu en as toutes les qualités. » finit-elle par lui murmurer, les lèvres souriantes. « Que ce soit ici, en lieu et place d’Avantyl. Ou même sur Coruscant, à un poste où tu pourras faire changer les choses. »

Il serait plus simple et facile de le voir régulièrement s’il revenait sur Coruscant. Mais elle pourrait comprendre qu’il souhaite rester ici, pour rétablir l’ordre et la prospérité, et effacer à jamais les traces du passage d’Avantyl.

Il reposa les mains contre ses hanches, quand elle se retourna pour venir se mettre à califourchon contre lui, avant qu’elle ne se pencha sensuellement. Puis haussa légèrement les sourcils, interrogatif, lorsqu’elle évoqua la possibilité d’une décoration plus « féminine ». L’ambiance actuelle ne lui convenait guère ? Il avait pourtant encadré et accroché la photo de promotion sur un des murs, ajouté deux canapés et un fauteuil près de la cheminée et avait même pris le soin d’ajouter un pot de quelques centimètres de diamètre, avec une fougère de cinq centimètres de hauteur plantée dedans, dans la cuisine. Ce qui était, à ses yeux, le summum d’une décoration soignée et des efforts qu’il pouvait y consacrer. Elle le coupa dans son élan, alors qu’il allait souligner l’importance de cette fougère miniature posée dans le recoin gauche au fond de la cuisine, quand elle l’embrassa avec passion. De quoi lui faire oublier bien vite ces brèves considérations décoratives. Quoi de plus normal, en ayant une femme si passionnée et si proche… L’effet qu’elle produisait sur lui était compliqué à dissimuler.

« Je pense que tu as un véritable rôle à jouer, pour l’après. Tu en as toutes les qualités. Que ce soit ici, en lieu et place d’Avantyl. Ou même sur Coruscant, à un poste où tu pourras faire changer les choses. »

« Je compte bien travailler de nouveau sur Coruscant, » répondit-il en lui rendant son sourire. « Une fois ce monde assaini et entre les mains de personnes n’ayant guère besoin de nounous pour les surveiller. Le vrai travail se trouve dans le Noyau, auprès de mondes civilisés et peuplés. Les autres détritus n’ont besoin de rien d’autre qu’une présence militaire forte, afin de les contraindre au travail et pour la protection des ressources. »

L’un de ses regrets était la manie de nombreux capitaines et commandants de la Marine Impériale, désireux de procéder à la capture des pirates plutôt que se contenter de les annihiler en pleine course. A quoi bon remplir les prisons de ces déchets ? Ils étaient, en sus, inefficaces au travail forcé, dans les camps impériaux. Gilric jugeait plus utile d’y contraindre les rebelles, pour le plaisir de leur briser l’esprit, leur faire comprendre tout le poids de leurs erreurs et ainsi, leur faire réparer les dégâts infligés aux ressources impériales, en les épuisant au travail jusqu’à ce que mort s’ensuive. Eux, leurs familles, les personnes ayant accepté de les aider, qu’importe, tous devaient payer. Il était juste, pour les populations, que les terroristes soient contraints de réparer leurs tords, avant de succomber. Plutôt que les tuer en leur laissant le « joie » de mourir en ayant accompli leur travail macabre.

« Il y a cependant tous autant de loups et incompétents sur Coruscant, » soupira-t-il avec une grimace outrée. « Ce travail de nettoyage est sans fin. Le monde politique est si vaste et vérolé, grouillant de branches pourries jusqu’à l’os. Bien que ça ne soit guère un secret, pour qui que ce soit, je ne peux que déplorer que le travail anti-corruption soit si compliqué à mener. »

Mais c’était ainsi… L’Empire était puissant et vaste ! Mais le revers de la médaille était qu’il était impossible, à une telle échelle, de tout contrôler. Trop de monde, tout simplement. Il glissa de nouveau dans le dos de la jeune femme, exerçant une légère pression contre les mains, pour poursuivre le massage.

« Tu n’aimes pas ma décoration ? J’ai pourtant mis une photo sur le mur. »

« Je compte bien travailler de nouveau sur Coruscant ; Une fois ce monde assaini et entre les mains de personnes n’ayant guère besoin de nounous pour les surveiller. » Le sourire de la rouquine s’élargit, tandis qu’elle passait sa main, douce, le long de sa joue. C’était une bonne chose, il serait plus facile de le voir sur Coruscant que dans la Bordure Extérieure. Elle passait plus souvent dans la capitale, et il était beaucoup plus facile de se noyer dans la masse. Il y avait aussi beaucoup plus d’activité, et de divertissements. Shira se souvenait encore de leur moment passé ensemble, la dernière fois. « Le vrai travail se trouve dans le Noyau, auprès de mondes civilisés et peuplés. Les autres détritus n’ont besoin de rien d’autre qu’une présence militaire forte, afin de les contraindre au travail et pour la protection des ressources

Elle hocha de la tête, doucement, pour acquiescer. Il avait bien raison, la vraie civilisation se trouvait dans le Noyau, loin des terres désolées peuplées de, ploucs, bouseux et autres barbares qu’était la Bordure Extérieure. Un véritable repère à merde, qui ne méritait que d’être gouverné avec force et discipline par les mondes puissants, ordonnés et structurés du cœur galactique. La guerre qui régnait contre les rebelles et autres factions était une preuve suffisante en elle pour justifier une exploitation plus systématique des espèces aliens, leurs ressources, en y ajoutant avec la poignée d’humains qui les manipulaient contre le véritable pouvoir géopolitique qu’était l’Empire créé par son maitre. Les failles avaient fissuré ce rêve, et menaçait maintenant de le briser. Ça, et la corruption latente qui rongeait la bureaucratie érigée de la Guerre des Clones et de l’Ancienne République. Toutes ces vieilles reliques du passé qui avait léché les bottes du nouveau régime pour ne pas se faire purger devaient disparaître, pour laisser place à une structure plus saine, mieux structurée, et plus réduite. Il était hors de question que ces fossiles, associés aux traitres parias détruisent son présent, comme son avenir.

Sur ce point, Gilric partageait son avis. C’était, en l’état, à cet instant, un travail en apparence sans fin. Un travail qui méritait malgré tout d’être mené. Tous devaient payer, d’une manière ou d’une autre, pour le tord qu’ils avaient infligé à l’Empire qu’ils avaient pourtant juré de servir avec loyauté et intégrité. Le problème, hélas, était bien connu et le BRI faisait de son mieux pour réparer les erreurs commises par services intérieurs. Même si le Bureau lui-même n’était pas exclu de tous reproches non plus. Il n’avait su prévoir l’attaque contre l’Etoile Noire, ou encore les manœuvres récentes de ce traitre de Chiss.

« C’est de la faute du BSI et de ses traitres, comme Yularen, si la lutte contre la corruption a été si peu efficace par le passé. Il est évident qu’ils étaient impliqués dans ces trafics depuis le début, » finit-elle par constater en se redressant quelque peu, un doigt glissant aux coins des lèvres de son amant. Il ne devait pas perdre confiance ou se sentir impuissant. Après cette affaire, les choses allaient changer. C’était une certitude. Les traitres, en tous genres, allaient prendre conscience de la véritable force de l’Empire. Non, de l’Empereur. « Mais les choses vont changer, une fois cette affaire réglée. Sur Coruscant, comme ailleurs. Pour toi, pour moi, pour tous. Il ne faut pas perdre la foi. »

Pour cela, cependant, il allait falloir faire des choix. Elle-même le savait, malgré ses profondes convictions. Des choix difficiles mais nécessaires. Shira avait confiance en l’Empereur, son maitre, pour les faire. Il avait toujours su quoi dire, ou quoi faire. Cette pensée l’apaisa à nouveau, alors qu’elle se relâchait, les mains de Gilric dans son dos l’aidant à se détendre un peu plus. De toute façon, une fois Taris purgée, Avantyl et ses associés liquidés, les traitres, les lâches et les profiteurs quitteront d’eux-mêmes le navire par crainte de se faire éliminer à leur tour. Ainsi à découvert, il sera alors si facile de les éliminer et les traquer tous. De repartir sur des bases plus saines. Quant à ceux qui survivraient, ils pourront toujours ronger de l’intérieur la Rébellion, ou n’importe quelle autre forme de « résistance ».

« Tu n’aimes pas ma décoration ? J’ai pourtant mis une photo sur le mur. »

La question, et le changement soudain de sujet la pris complètement au dépourvu. Elle le regarda avant d’éclater d’un rire léger, sa chevelure rousse descendant en corolles par-dessus son épaule ; Puis de le regarder à nouveau, en secouant légèrement la tête, une lèvre pincée.

« C’est… disons un peu terne. » finit-elle par lâcher, sur un ton tout aussi léger, et en pointant du doigt les murs grisonnants du salon. « Je sais que tu favorises la praticité devant le reste, c’est une qualité que j’apprécié énormément chez toi, mais un peu de couleur donnerait un peu plus de vie au reste de la décoration, tu ne crois pas ? »

Bon, ça aiderait surtout à rendre à l’appartement un aspect moins martial. Actuellement, il lui faisait plus penser à ces petits logements de fonctions que les jeunes officiers avaient, en sortant de promotion. Gris. Ternes. Et cette photo au mur, elle avait plus sa place sur une bibliothèque, ou sur la cheminée. Un vrai tableau, un chef d’œuvre, aurait définitivement sa place sur ce mur. Mais pour plus tard. Elle ne voulait pas qu'il se tende ou se stresse pour si peu. Pas maintenant.

« Enfin, peut-être que cela pourra attendre que tu ais ton futur appartement allant avec tes futures fonctions, sur Coruscant. » ajouta-t-elle malgré tout, sur un ton un peu plus sérieux, mais l’air un peu plus distraite, en laissant sa main glisser avec un peu plus d’entrain sur le tissu couvrant son torse. « Tu préfèrerais quoi ? Un poste confortable, au BSI ? Avec les moyens de tes ambitions ? Ou bien autre chose ? »

Terne ? Il haussa légèrement les yeux puis les tourna, l‘espace d’un bref instant, vers son appartement. Il est vrai que le style était très académique. C’était un de ces nouveaux appartements, construits à la chaîne il y a quelques années pour répondre à l’afflux de travailleurs, dans la Ville Haute. Beaucoup d’expatriés, en quête d’un monde où l’influence rebelle sera moindre, voire inexistante, de plus de sécurité, fuyant les répercussions économiques engendrées par les activités rebelles. Hélas, la pandémie avait brutalement mis fin à l’envolée économique de la planète, la faisant même fortement régresser. Enfin… L’économie était longue à se remettre. Mais si elle voulait y ajouter une touche personnelle, il n’y voyait pas de problème particulier. Ou attendre ? Qu’importe, à ses yeux. L’endroit où il vivait n’était pas l’une de ses priorités. Elle pouvait donc tout changer à loisir si cela lui permettait de s’y sentir à son aise. Il attrapa la main qu’elle faisait glisser contre lui, pour la porter à ses lèvres et l’embrasser, souriant. Une main douce, comme toujours, agréable à prendre. Une main ayant déjà, sans nul doute, trempé dans le sang, comme nombre d’agents impériaux.

« Un poste permettant enfin de poser des actions contre la corruption, plutôt que me contenter d’envoyer de vains rapports, » indiqua-t-il en passant sa main libre autour de la taille de cette splendide femme. « Aux soins de quel service, quelle importance, tant que le travail est mené. J’ose rêver d’un Empire où plus aucun gouverneur ne pourra se croire à l’abri car son monde se situe loin de Coruscant. »

Il lui libéra la main, pour avoir l’audace de passer la sienne, délicatement, sous le pli des vêtements. Tenir une conversation sérieuse n’empêchait de guère de profiter du moment présent, à son sens. Toutefois, une certaine inquiétude demeurait. La dernière fois, ils s’étaient amusés pleinement… Mais sans grande précaution. Heureusement, cela n’avait porté à aucune conséquence, mais cette fois, il tenait à rester sur ses gardes. Pas que ce genre de nouvelles le rendrait malade mais il estimait que les conditions n’étaient pas réunies. Tous deux en plein travail, s’étant à peine rencontrés, sans qu’on ne sache encore si ce ne sera qu’une affaire de quelques mois ou autre chose. Dans cette équation compliquée, aucune place pour le hasard ou les imprévus.

« Sais-tu déjà vers quelle mission le vent t’emmènera par la suite, major ? » demanda-t-il avec un sourire, sans cesser son geste. « De nouveau vers une affaire où tu seras envoyée seule sur le terrain ? Les méthodes du BRI ne cesseront jamais de me surprendre… Enfin, il faut savoir sortir des sentiers battus, dans un monde aussi perturbé. Si le cœur t’en dit, après ce travail, je serai ravi de t’accompagner à un opéra de Coruscant, le spectacle y sera sûrement de meilleur qualité. »

Pour être tout à fait honnête, cela dit, il était surtout surpris que le BRI daigne accorder une telle confiance à une femme, d’autant plus de son âge, pour remplir pareilles missions, ce n’était guère dans leurs habitudes. Il ne pensait pas qu’ils avaient changé ainsi, il devait y avoir une autre raison, qu’il ignorait et ne souhaitait pas connaître. Au sein de l’Empire et sur pareils sujets, ces bulles personnelles ne devaient jamais être transpercées, pour le bien de tous.

Elle sourit tendrement, amusée par sa réaction, tout en continuant de jouer avec le tissu, se laissant à glisser parfois en-dessous, taquine. Allons, elle ne faisait que l’embêter, rien de plus. Actuellement, sa principale préoccupation était tout autre, et devrait normalement perdurer encore longtemps. Elle n’avait en réalité que faire de la décoration, du moment qu’elle pouvait profiter de sa présence assidue. Cette pensée lui tira un léger rire, juste avant qu’il n’attrape sa main pour venir l’embrasser tendrement. Shira était vraiment satisfaite de l’avoir rencontrer, tant pour l’intérêt suprême de son maitre, que pour son plaisir purement… personnel. Il faut dire que les souvenirs de leur dernière fois étaient encore présents, ravivés par l’intimité de leur discussion actuelle, et la promesse d’une nouvelle cavalcade. Dès lors, quel intérêt y avait-il à porter au décor, quand le plus important se trouvait juste en face d’elle ? Tout cela pouvait attendre bien plus tard, si jamais cette relation venait à perdurer au-delà de ce qu’elle était actuellement. De si jamais l’Empereur, son maitre, l’autorisait à suivre ce genre de liberté.

Bien que la pilule pourrait être difficile à avaler, elle pourrait comprendre qu’il le lui interdise : cela rajoutait une attache ainsi que des obligations qui pourraient, à termes, réduire son efficacité, ou sa disponibilité… Heureusement, de cela elle avait pu prendre ses précautions la dernière fois, et continuerait à le faire autant que nécessaire.

« Un poste permettant enfin de poser des actions contre la corruption, plutôt que me contenter d’envoyer de vains rapports. Aux soins de quel service, quelle importance, tant que le travail est mené. J’ose rêver d’un Empire où plus aucun gouverneur ne pourra se croire à l’abri car son monde se situe loin de Coruscant. »

Elle lui sourit, le regard mi-clos, en le laissant passer sa main autour de sa taille. Puis elle se laissa couler doucement contre lui, une fois de plus. C’était là un bien grand rêve. Elle doutait que cela soit possible néanmoins, de contraindre toute la bureaucratie à courber l’échine et se conformer aux règles. Si loin de Coruscant, il était difficile de surveiller tout le monde. A moins de les contrôler tous. De réduire à néant leur volonté d’indépendance, de pouvoir et de richesses. Mais agir de la sorte, sur les esprits, avait tendance à rendre les sujets moins… efficaces et pertinents.

« Alors je verrais ce que je peux faire, lorsque tout cela sera terminé. Tu l’auras bien mérité, » rétorqua-t-elle dans un murmure suave, une lèvres pincée, son visage pratiquement collé au sien alors qu’il faisait preuve d’un peu plus d’audace.

C’est qu’il savait se montrer taquin, lui aussi, à sa façon. Elle s’en amusa, gloussant légèrement avant de doucement se redresser, comme pour faire mine de vouloir lui échapper encore un peu. Bien qu’elle ne fût pas certaine de le vouloir guère longtemps encore. Tout deux savaient ce qu’ils avaient à faire pour la suite, à court terme. Lui continuer à se mettre dans les souliers d’Avantyl pour doucement gagner sa confiance, en jouant le jeu du chantage porté contre son inutile frangin. Elle, de continuer à jouer l’impériale un peu sotte, qui avait agi sans réfléchir parce qu’elle trouvait le petit mignon mais qui était prête à prouver qu’elle valait mieux que les vulgaires postes que la Marine lui aurait réservé en tant que femme pilote dans un des nombreux lieux paumés de la Bordure Extérieure.

« Sais-tu déjà vers quelle mission le vent t’emmènera par la suite, major ? De nouveau vers une affaire où tu seras envoyée seule sur le terrain ? Les méthodes du BRI ne cesseront jamais de me surprendre… Enfin, il faut savoir sortir des sentiers battus, dans un monde aussi perturbé. Si le cœur t’en dit, après ce travail, je serai ravi de t’accompagner à un opéra de Coruscant, le spectacle y sera sûrement de meilleure qualité. »

Elle plissa légèrement les yeux, et secoua légèrement sa tignasse rousse en agitant la tête. Allons, allons, il ne fallait que ce joli minois réfléchisse de trop, ce ne serait pas bon pour son bien d’apprendre qui elle était vraiment, et pour qui elle travaillait directement. Elle ne voulait surtout pas devoir en venir à lui planter un couteau en plein cœur, parce qu’il aurait appris qu’elle servait personnellement leur Empereur. Non, non, ça n’allait pas du tout…

« Va savoir, les pensées d’Isard sont impénétrables… » se contenta-t-elle de répondre, mystérieuse, avant de revenir se pencher contre lui pour l’embrasser pleinement et sans la moindre retenue. Ils étaient là tous les deux, sans personne pour les juger. Il y avait bien un sujet qui risquait de surgir au milieu de cette opération, mais elle ne doutait pas de trouver avec lui un moyen de se soustraire à la vigilance d’Avantyl pendant un temps. Oubliant tout cela, elle se colla plus franchement pour lui faire oublier ses interrogations, sans cacher son envie et son désir, cette fois-ci n’hésitant plus à venir dégrafer l’attache de son haut devenu particulièrement gênant pour cette main qui continuait à se balader en-dessous. Puis de le regarder, suave, tout sourire. « Mh, là tout de suite j'ai un spectacle un peu plus mémorable qui me vient en tête… »