Shavolie est un petite monde agraire des Colonies et se trouve non loin  de la Route Corellienne. Fortement touchée par la récente crise, il n'y a presque plus aucun trafic vers elle, ses champs ne fournissant presque que le minimum pour la population locale, et l'aide impériale se faisant très faible.

Ce n'est donc pas le genre d'endroit où il fait bon s'écraser, surtout dans cette petite vallée, loin de toute habitation.

Spoiler:

C'est pourtant là que se trouve la navette royale d'Alderaan. Vous êtes là, Leia et Takara, avec vos quinze gardes et l'équipage de la navette, depuis une dizaine d'heures, maintenant. Votre corvette, et les deux petits appareils  bien cachée dans une autre vallée proche, qui ne mettra que quelques minutes pour vous rejoindre.
Vous avez du subir quelques pluies, brutales mais très courte, rarement plus d'une demi-heure chacune, montrant que le climat reste encore fortement perturbé.
Le premier signe d'activité que vous voyez est, à votre surprise, un vieux juggernaut qui se dirige vers vous, le colonel Tibels en charge de la garnison locale ayant visiblement une grande envie de venir à votre secours, soit dans l'espoir de sauver sa carrière ou d'en faire profiter celle-ci soyons réaliste.

Spoiler:

Alors que le lourd véhicule s'avance lentement dans la vallée vers vous, vous repérez facilement les silhouettes à mesure qu'ils approchent : une corvette corellienne... et un cargo YT 1300 très cabossé mais qui vole parfaitement droit
Bravement, avec un peu d'inconscience peut-être aussi, vous voyez une des tourelles du juggernaut accélérer, bien qu'il soit encore loin, alors que la corvette sort ses patins d'atterrissage, visant un des zones assez large pour lui, à une vingtaine de mètres de vous. Leia, vous sentez clairement la présence de votre frère Luke à bord. Le cargo imite la corvette de Bail Organa mais semble vouloir se poser encore plus près.

Tandis que l’éclaircie se décidait enfin à perdurer, et que le ciel se libérait enfin peu à peu vers l’Est de tous ces nuages sombres qui l’encombrait, Takara se décida finalement à quitter Leia, leurs suivantes triées sur le volet pour l’occasion et l’espace couvert offert par leur corvette pour rejoindre le petit groupe de la gardes prépositionné non-loin de là sous la cime des arbres, à l’abris des regards. Elle avait eu ce pressentiment, celui qui vous prévient que les choses sérieuses allaient bientôt débuter. Il était temps, car cela faisait plusieurs heures qu’elles s’étaient installées au creux de la vallée, à un emplacement qui offraient bien peu de choix à un éventuel sauveteur pour s’approcher à couvert, le tout à l’écart de tous regards indiscrets ; la population ayant depuis longtemps abandonné ces terres anciennement fertiles pour trouver refuge dans les dernières villes encore debout depuis la récente crise. Cela devait convenir, tout comme les renforts posés non-loin, hors de portée des scanners, mais prêt à surgir à la première alerte. Le plan qui leur avait été présenté sur Alderaan lui avait laissé une impression mitigée, mais au moins offrait-il une chance d’enfin mettre la main sur Bail.

Cette sensation gagnait en importance alors qu’elle arrivait finalement en position auprès du groupe de la garde royale installé en embuscade, et dont l’objectif principal était de refermer le piège derrière l’ancien vice-roi et lui couper toute retraite. Cet homme misérable n’était pas la raison de son léger agacement. Le lien entre Leia et elle s’était profondément accru dans la Force, au point que l’une et l’autre pouvaient aisément sentir et partager ce qu’elles ressentaient. Elle savait que Leia avait abandonné toutes ses attaches avec son père adoptif depuis longtemps, et ensembles elles n’hésiteront pas à faire ce qui devait être fait depuis des mois déjà : briser définitivement la dernière épine encore capable de venir bousculer la main mise qu’elles avaient désormais sur Alderaan ; ce dernier maigre halo de Lumière qui espérait encore pouvoir se jouer du destin et empêcher le voile de l’Obscurité d’envelopper leur monde, comme leurs sujets. Il était déjà trop tard pour cela, le travail qu’elles avaient accompli commençait déjà à porter ses fruits. Ce qui l’agaçait plus était cette conviction profonde que les choses n’allaient, pour une fois, pas se dérouler comme elles l’avaient prévu. Une sensation qui fut rapidement confirmé lorsque Leia s’adressa directement à elle, par l’intermédiaire de la Force, pour lui dire que les choses bougeaient enfin et qu’elle devait se tenir prête à agir.

Takara se redressa au milieu des gardes royaux, leur faisant signe de rester en place, pour s’avancer seule de quelques pas vers les grandes clairières devenues plus arides depuis le début de la crise, ses bottes s’enfonçant très légèrement dans le sol rendu à peine plus humide par les récentes averses. De là, elle pouvait avoir une vue directe sur les deux silhouettes qui approchaient depuis les airs, coupant sous la couche nuageuse qui peinait encore à se dissiper. Sous eux, un nuage de poussières s’élève dans la vallée, d’où d’autres visiteurs indésirables semblent également approcher. La sith secoua doucement la tête, un peu plus frustrée en apprenant par Leia que son frère était très certainement à bord de l’un des deux vaisseaux qui se dirigeaient vers eux. Décidément, les petites natures comme Bail Organa ne pouvaient pas juste se contenter de faire ce qui était attendu d’eux. Il fallait toujours qu’ils compliquent les choses, incapable de comprendre qu’ils n’étaient plus aussi importants qu’auparavant, rendus à des pions sans importances, et sacrifiables sur le grand échiquier de la nouvelle politique galactique.

Elle rebroussa chemin un peu avant que les deux vaisseaux, le deuxième totalement inconnu, n’entament leurs approches finales, pour venir retrouver le groupe de gardes qui se tenaient déjà à l’affût. La sith se laissa glisser aisément à leur côté, avant d’ordonner à cinq d’entre eux de retourner discrètement auprès de leur reine, et d’ordonner à l’équipage de leur corvette de la conditionner au combat. Ils s’exécutèrent sans perdre de temps, la discipline déjà fortement ancrée avec l’expérience, et subtilement renforcée depuis qu’elle s’entrainait régulièrement avec eux pour les préparer, justement, à de potentiels affrontement comme celui qui allait sans doute avoir lieu aujourd’hui. Takara aurait préféré avoir quelqu’un comme Isobel en plus à ses côtés, mais cela aurait été gâcher le potentiel d’un tel pion en révélant sa véritable nature.

Le bruit sourd des vaisseaux se posant non loin finit par les atteindre, signe que les choses sérieuses allaient enfin pouvoir commencer. Takara resta calme, presque détachée. Le visage fermé, inexpressif. Elle leva la main, pour faire signe à sa garde, ses pions équipés d’armures rouges et légères, de préparer leurs disrupteurs et autres armes. Elle-même portait cette armure rouge de la nouvelle garde royale, inspirée de celle que les siths affiliés à sa famille portait sur Kesh, le cuir ayant disparu pour laisser place à un alliage légèrement plus épais mais surtout plus moderne, léger et durable, l’ensemble restant confortable et ne limitant pas les mouvements. L’ambiance générale lui rappelait celle avant les embuscades, et les représailles contre les révoltes d’esclaves, sur son monde, mais elle en était pour une fois bien détachée, la sensation jouissive du potentiel combat à venir pour le moment étouffé par une nécessité de contrôle, et de maitrise. Elle laissa ainsi un peu de temps couler, de quoi laisser à Organa, Skywalker et peu importe ce qu’ils avaient pu amener avec eux de sortir de leurs vaisseaux et d’approcher. Puis elle fit signe à sa garde de se déployer, changeant de plan au dernier moment pour envoyer les deux tiers vers la corvette d’Organa avec pour ordre de s’en saisir sans ménagement et prête à les rappeler au moindre accrocchage sérieux. Elle, se redressa souplement avec le reste, pour s’avancer doucement vers la lisière du bois, et venir confronter leurs « sauveteurs » en synchronisation avec son épouse, à qui elle laissait le loisir d’ouvrir le bal.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
PS : Petit éclaircissement, l’idée est de ne rien tenter directement contre vous de suite (hormis pour la corvette mais j'imagine que ça va prendre un tour ou deux), je ne suis pas contre une petite, ahem… discussion en famille !

"C’est une idée stupide et je n’aime pas ça du tout," grommela l’un des gardes de Bail, embarqué avec eux dans le Faucon, en venant se rasseoir derrière, dans le cockpit. "Nous arions dû contraindre monsieur Organa à ne pas y aller, puisqu’il ne voulait pas entendre raison."

Luke ne répondit rien, laissant juste son regard voler vers l’air très déterminé de Han, aux commandes de l’appareil, de Chewie qui l’était tout autant et enfin, de Mara, les bras croisés et neutre, le regard vif. Même si Bail avait renoncé au dernier moment, il n’était pas sûr que Han, lui, l’aurait fait. Cette mission-là avait été complètement imprévue au programme et ils s’étaient retrouvés embarqués dedans sans avoir pu y réfléchir. Et de toute façon, réfléchir à quoi ? C’était devenu personnel. Encore une affaire de famille, finalement, ça s’enchaînait. Ils n’avaient même pas eu le temps non plus d’envoyer le moindre message ou rapport au Temple. Peut-être que les Rebelles allaient s’en charger ? Quoi que, ça ne serait pas la meilleure idée qui soit… Luke imaginait bien comment ils pourraient balancer qu’ils étaient juste partis à l’arrache dans une mission suicide en plein dans les Colonies, pour régler une histoire de famille, impliquant une ou deux Sith et sans doute une affaire de possession, encore à confirmer pleinement, chez les Sith en question, par un Empereur plurimillénaires jouant avec les esprits. Mouais. Finalement, il ne voyait pas quel Jedi pourrait bien être choqué.

La corvette de Bail se posa dans une zone dégagée et Han, de leur côté, les fit se poser légèrement en amont d’elle. Il échangea un petit regard avec Mara, détendue également. Elle aussi trouvait cette idée stupide, ils en avaient discuté durant le trajet, mais pas pour les mêmes raisons. Elle estimait simplement que, même si ça laissait Leia sombrer, ça restait un « moindre mal », comme elle disait, car cela permettait de conserver un bloc contre Palpatine aussi près de Coruscant. Luke arrivait à comprendre pourquoi elle pensait ainsi, mais il ne cautionnait pas pour autant. Pas alors qu’ils avaient d’aussi lourds soupçons sur une possession éventuelle. Ni en sachant à quel point Sidious était capable de retourner ce petit jeu contre elles. Ils quittèrent le Faucon, armes en main, chacun retenant une grimace en voyant que Bail était toujours fermement décidé à les accompagner. La vraie idée idiote, là-dedans, c’était celle-là ! Une partie des gardes restèrent sur place, pour protéger leurs arrières, surveiller les vaisseaux et prévoir la retraite, au cas où. Dire que l’ancien sénateur n’était pas, en plus, au mieux de sa forme… Il se sentait assez bien pour y aller mais il aura sans doute des difficultés à combattre.

"Je sais ce que j’ai à faire," lança-t-il en voyant leurs airs.

"Il y a tout de même peu de chances," souffla-t-il.

Malgré ses propres espoirs de ramener un jour Leia à la raison, Luke savait parfaitement que ça sera impossible aujourd’hui, si la possession était réelle. Ils avancèrent prudemment, mais ils étaient, évidemment, attendus et sans doute leurs adversaires allaient partir directement vers leurs soutiens arrières. Ils approchèrent assez « tranquillement », sur leurs gardes, jusqu’à la lisière de la forêt. C’était aussi la première fois que Luke voyait en face sa belle-sœur, plutôt que sur un écran. Han allait se sentir encore plus mal, c’était certain… Il l’observa un instant, notant les ressemblances dans la posture avec Leia, toutes deux également prêtes à combattre. Les réunions de famille s’enchaînaient, ces derniers temps, bien qu’il aurait largement que Bail ne participe pas à celle-ci. Bail qui… Les écarta d’un coup pour plus s’approcher, sans même prendre garde aux soldats pointant aussitôt leurs armes vers lui.

"Leia ! Écoute-moi, toute cette histoire va bien trop loin, tu ne peux pas continuer ainsi simplement pour abattre Palpatine ! Tu…"

"Restez derrière nous, bon sang," siffla-t-il, exaspéré, en le tirant par l’épaule.

"Laissez-moi lui parler !"

Luke résista à l’envie impérieuse d’assommer le politicien et se contenta de le retirer plus brusquement en arrière, pour qu’il reste au milieu d’eux, au moins, s’aidant des autres pour ça. C’est que ça commençait très bien…

Chacun son tour, pour les problèmes de famille, comme on dit. Quoi que Mara avait moins à se plaindre de la sienne, du moins, s’il était prouvé un jour qu’il s’agisse réellement de la sienne. Les soupçons, même lourds, ça ne suffisait pas ! Au moins, Leia, on pouvait être certains de sa génétique. Elle posa un bref regard sur le soldat, grommelant que c’était stupide, puis le reportage vers la verrière de la cabine. En effet, c’était débile. Pas parce qu’ils fonçaient vers des ennuis certains et sans doute un gros combat, ça, boarf, une simple habitude, mais bien parce qu’elle trouvait que ça ne serait pas si idiot que ça, d’avoir ce bloc anti-Platine en plein développement aussi près de Coruscant. Ces deux-là étaient des politiciennes, pas seulement des Sith, alors les laisser agir pour gagner de l’influence contre l’Empereur, elle trouvait ça pas mal ! Après, oui, c’est vrai qu’il y avait cette histoire de possession, mais tout de même, ne pouvait-on pas les laisser agir tranquillement malgré tout, au moins le temps qu’elles puissent beaucoup avancer le travail de sape ? Non ?

En sortant du vaisseau, elle lança un petit regard vers Bail, puis en échangea un autre, plus blasé, avec Luke. Non, définitivement, et pour une fois, ça ne sera pas de leur faute. Entre Organa et Solo, c’était la fête ! Le groupe se sépara, une bonne partie restant en arrière avec les vaisseaux, pour couvrir leurs arrières, le restant les accompagna. Tiens, même Luke lançait qu’il y avait peu de chances et ça, ça aurait dû alerter Bail ! Quand le blondinet, connu pour son optimisme et sa naïveté légendaires, vous balançait qu’une situation pareille était quasiment vouée à l’échec, c’était que c’était vraiment grave. Les gens comme lui, qui croyaient en tout, ils devenaient un véritable signal d’alerte, lorsqu’enfin, ils pensaient que ça sera un échec ! Et pourtant, toujours pas, ni lui ni Solo n’abandonnèrent immédiatement, prêts à faire demi-tour. Oh, bon, allez… Au moins, ça allait leur dégourdir les jambes. Quant à Bail, s’il arrivait à s’en sortir, il pourra s’estimer heureux. Même s’il parvenait à éviter les blessures, son état mental ne risquait pas de s’arranger après ça.

Le comité d’accueil fut bien vite en vue, une fois quitté l’abri des sous-bois. Leia n’avait pas changé, selon elle. Plus froide et l’esprit sombre, oui, par contre, elle n’avait jamais baignée autant dans la lumière que son frère. Politicienne aguerrie et prête à de nombreux sacrifices, elle avait toujours été plus portée sur des actions frontales et directes, cette reconversion en Sith n’étonnait donc pas du tout Mara. Et donc, l’autre rouquine, c’était bien sa femme ? Depuis quand Leia aimait les femmes, au fait ? Ou elle avait toujours aimé les deux ? Pas le genre de conversation qu’elles avaient pu avoir, d’où Mara venait, mais bon, ça restait un détail. Ce qui ne l’était pas, en revanche, ce fut l’attitude suicidaire de Bail, arrêté de justesse puis repoussé brusquement en arrière par Luke. Elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel, exaspérée par son comportement. Franchement, son compagnon ne devrait pas se gêner et assommer Organa ! Ah, quoi que, il serait toujours difficile à gérer et protéger, une fois inconscient, en cas de combats.

« Eh bien, bonjour à vous deux, » lança-t-elle aux deux femmes, pour commencer. « Et ravie de vous croiser enfin dans ce temps, ce n’est pas souvent qu’on voit ses belles-sœurs. Vous n’avez pas l’air aussi atteintes que certains Siths fous furieux, ça change. »

C’était surtout ça, qui l’intéressait le plus, soyons honnêtes. Car, d’accord, c’était bien pénible de voir un membre de sa famille virer Sith, mais il y avait sombrer et sombrer. Le faire en gardant pied avec la réalité et donc pouvoir agir contre l’Empire, peu importe que ça soit pour leurs propres intérêts et pas ceux de la République, c’était utile.

Une quinzaine de gardes se tenaient prêts avec elles et l’équipage de la navette demeurait plus en retrait. Et le temps filait… Leia ressortit, une fois la nouvelle averse stoppée, pour observer l’horizon et la vallée, calme en apparence, légèrement agacée par la situation et également pressée d’en finir. Jamais elle n’avait été partisane de laisser traîner le moindre sujet et c’était d’ailleurs bien ce trait de caractère qui s’était révélé être l’élément majeur à la faire virer Sith. L’Alliance Rebelle était lente, trop prudente, pas assez incisive, elle avait fini par en avoir assez. Aujourd’hui, l’impatience la tenaillait de nouveau, elle aimerait couper définitivement ce problème et avoir enfin l’esprit en paix pour poursuivre leur progression dans le Noyau. Ainsi que Coruscant. Désormais, elles tenaient leur monde, bien qu’il y aura évidemment sans cesse des désagréments ou imprévus ici et là. Certaines Familles pouvaient afficher une alliance de façade mais ne seront jamais complètement acquises à leur cause, c’était logique. Et sans importance, en réalité, tant qu’elles maîtrisaient les sujets-clés. Elle ne se souciait même pas qu’il subsiste un filet de rébellion sur Alderaan tant que ça ne gênait pas ses plans.

Un mouvement dans la vallée attira leur attention, un de ses gardes venait de repérer un juggernaut cahotant dans la vallée boueuse, sous l’effet des fortes pluies, venant vers eux. Pas très réactive, la garnison locale, voilà des heures qu’ils étaient là mais peu importe. Elle espérait encore pouvoir régler cette affaire « simplement ». Bien qu’un combat ne la gênerait pas plus que ça s’il devait s’enclencher, ayant l’habitude depuis très longtemps que ça se termine sous les coups de blaster, ça serait bien plus simple et rapide de régler ça entre personnes civilisées, n’est-ce pas ? Ne cesser de se battre, encore et encore, c’était bon pour les vulgaires pions ou par ceux qui ne savaient rien faire d’autre… Une certitude qui lui était venue, il y a quelques temps, alors qu’elle se trouvait en pleine réunion avec ses conseillers et le responsable de la garnison d’Alderaan, tandis qu’ils discutaient de récentes incursions de pirates dans le secteur. Oui, seules les personnes plus faibles d’esprit restaient incapables de ne pas imaginer d’autres solutions que le bête combat. Alors que les batailles devraient être réservées à des assauts rapides et ciblés, tandis que les grandes guerres ne devraient servir qu’à un seul objectif, clair, précis, et être menées rapidement, tel un puissant coup de poing.

L’épaisse couche de nuages fut bientôt traversée par deux vaisseaux, familiers, ce dont elle avertit mentalement son épouse. Tiens, son frère était à bord d’un des deux, d’ailleurs… Elle ressentait sa présence. Un mince sourire blasé lui monta aux lèvres et elle soupira doucement. Elle s’était attendue à ce qu’il fasse partie de la troupe, d’une part car il était impossible que quiconque laisse Bail venir sans escorte dans un pareil environnement, d’autre part car son cher frère ne pourrait pas laisser un autre Jedi venir se soucier de leurs affaires de famille. Elle lança un bref regard vers son épouse, plus agacée qu’elle, visiblement. Il n’y avait pas de quoi, pas encore, du moins. Peu importe la manière dont elles auraient pu procéder, pour attirer Bail, il y aurait forcément eu Luke avec lui, voire plus. En l’occurrence, ici, il y avait même Han et son grand ami. Voilà qui allait rappeler de vieux souvenirs. Elles avancèrent doucement, dans la formation prévue, afin d’accueillir leurs invités. Han et Chewie n’avaient pas changé, bien que le premier soit encore plus nerveux que d’habitude. Ce qui était un exploit en soi. Bail semblait… Nerveux et épuisé. Luke semblait égal à lui-même, quant à Mara, qui l’accompagnait, elle était certainement la plus calme du tas.

Prête à entamer la conversation, et poliment qui plus est, elle fut coupée dans son élan par la vive réaction de Bail, lui-même arrêté par Luke qui le repoussa en arrière. Sur le moment, elle ne sut pas ce qui la surprit le plus. La réaction si imprudente de son père adoptif ou le fait que son frère, pour une fois, ait agi de manière raisonnable. Ce fut la rousse qui, une fois de plus, resta la plus posée, allant même jusqu’à leur adresser un léger sourire.

« Eh bien, bonjour à vous deux. Et ravie de vous croiser enfin dans ce temps, ce n’est pas souvent qu’on voit ses belles-sœurs. Vous n’avez pas l’air aussi atteintes que certains Siths fous furieux, ça change. »

Ah, ils étaient en couple, donc. La réunion de famille devenait plus importante que prévue. Malgré la situation, Leia fut plutôt contente d’avoir enfin quelqu’un en face reconnaissant qu’elles n’agissaient pas de la même manière que Plagueis et consorts. Oui, cela comptait, car les gens convaincus qu’ils étaient tous des cinglés génocidaires en devenaient incapables de reconnaître d’autres méthodes, certes Sith, comme efficaces.

« Ravie également et bienvenue dans la famille, » sourit-elle posément, se retenant très fort d’ajouter « Paix à votre âme pour ça, d’ailleurs, vous ne savez pas qui vous épousez… », avant de reporter le regard sur Luke et Bail. « Bien, puisque la Force nous offre cette rencontre imprévue, autant en profiter pour discuter, effectivement, père. Contrairement aux rumeurs répandues par les Rebelles, non, je ne suis pas devenue avide de sang et de souffrance et je ne compte pas non plus sur l’anéantissement complet de votre faction. Nous n’avons jamais eu une chance de mettre les choses au clair, cela dit, donc passons. Pouvons-nous au moins aller nous poser pour parler, seule à seul ? Sans mes gardes ou les vôtres, juste nous deux. Et même sans armes, si ça peut rassurer. »

Au loin, vous pouvez voir le vieux juggernaut continuer sa lente progression, visiblement ralenti par le terrain mais sans que rien ne puisse bloquer son avancée. Il est facile d'estimer qu'il mettra une bonne demi-heure avant de parvenir à votre hauteur, et ne viennent perturber vos affaires.

Les soldats rebelles, natifs d'Alderaan, se déploient autour de la rampe de la frégate, pour la protéger et couvrir une éventuelle retraite, même si trois suivent leur chef, Bail Organa. Ils semblent nerveux mais bien déterminés et leurs regards montrent le peu d'estime qu'ils ont pour la "Reine" Leia, son épouse ainsi que leur escorte.

Han s'avance, les mains le long du corps, son célèbre pistolet laser dans son étui, montrant qu'il n'est clairement pas venu pour se batre, même si Chewbacca semble prêt, lui, à défendre son ami, son arbalète wookie pointée vers les gardes royaux, alors qu'il reste près de la rampe du faucon Millenium. Le corellien s'exprime, après Bail et la réponse de Leia.

Leia, on sait que tu n'as rejoint Palpatine que pour me sauver, me faire libérer, tu n'as plus besoin de faire semblant de le suivre, tu peux revenir encore !

Sa voix semble remplie de cet espoir, maigre aux yeux des autres, que vous puissiez lui revenir.

Bail, lui, s'avance un peu, désireux de vous parler lui aussi. Il semble plus agacé par l'optimisme de Solo que par la volonté de Luke de vouloir le faire reculer.

Leia, oui, nous devons discuter mais pas en tête à tête. Luke et Solo, ainsi que ton épouse, peuvent y participer. Il se tourne vers ses gardes. Reculez.

Messire, nous...

Reculez, vous pourrez nous protéger depuis la frégate aussi bien qu'ici, et maître Skywalker restera ici, non ?

Les soldats hésitent mais, pas de bon gré, reculent vers la rampe de la navette. Le chef faisant un signe, et deux d'entre eux remontent à l'intérieur. Probablement pour prendre le contrôle d'une tourelle afin de surveiller ce que fait l'imposant juggernaut.

Voilà, mes hommes ne peuvent plus nous entendre. Fais reculer les tiens et discutons, ma fille.

Son positionnement initial, en décalé de Leia et bien en biais de l’agglomérat hétéroclite de rebelles et de jedis lui donnait une vision d’ensemble des plus intéressantes. Ainsi, à leur approche, son regard avait-il coulé sur chacun d’entre eux, l’un après l’autre, pour tenter de poser un nom sur ces différents visages dont certains étaient particulièrement bien connus. Leur cible du jour, Bail Organa, était bien évidemment là. Facilement reconnaissable, il semblait malgré tout arborer une figure bien pâle. Celle d’un déprimé, poussé à bout et prêt à tout, qui n’était pas pour déplaire à la sith. Clairement nerveux, il serait probablement plus influençable, et donc réceptif aux propos de Leia. Il ne pouvait pas en être dit autant de son escorte, dont les visages étaient, pour leur majorité, déjà connu et étudiés. Le premier et bien qu’elle ne l’ait vu qu’a travers des enregistrements, était Skywalker et sa tignasse blonde. A sa grande surprise -et ça aurait sans doute mérité quelques applaudissements-, lui qui avait eu le culot de venir jusque dans les couloirs du Palais lors des manifestations de l’année précédente lui paraissait aujourd’hui bien plus réticent à passer à l’acte. Du moins, comparé au fameux Solo et la boule de poil lui servant de compagnon de voyage qui, lui, semblait clairement plus déterminé à récupérer son épouse.

Alors que le groupe de la Garde l’accompagnant arrivait à sa hauteur, armes préparées au combat, Takara garda ses mains gantées de noir à la ceinture, sa dextre néanmoins toute proche de son sabre-laser et prête à s’en saisir. D’une poussée mentale, elle leur indiqua de ne pas lever leurs armes dans l’immédiat. Il était inutile de provoquer un affrontement alors que leur cible du jour semblait suffisamment folle et désespérée qu’elle n’avait même pas réfléchi avant de se jeter vers son épouse… Mmph, dommage que Skywalker et toute sa clique se soient bornés à l’accompagner. Sans eux, leur objectif aurait été des plus simples à accomplir… Du reste, c’était une bien piètre prestation pour un dignitaire qui avait autrefois dirigé Alderaan. Elle peinait à croire que cet homme ait pu élever celle qu’elle aimait. La sith eut un reniflement de mépris à son égard, alors que Skywalker tirait cet être pathétique vers l’arrière, dans l’idée de le protéger. Finalement, ce fut la rousse, dont l’air lui rappelait quand même beaucoup celle qui avait accompagné Vader, qui semblait la plus posée et pragmatique. Takara eut un léger mouvement de tête, à son égard, au fond quelque peu amusé de constater que, pour une fois, quelqu’un ne les catégorisait pas immédiatement comme des Plagueis en puissance. Pour cela, elle méritait ce léger signe d’appréciation.

Elle laissa le loisir à Leia de lui répondre pour elles-deux, par ailleurs, se contenant de refléter son sourire sur ses lèvres. Sourire, voilà qui était devenue une habitude, depuis plus d’un an. Sourire à tout bout de champs, en toute circonstance. Par principe, et souvent sans la moindre sincérité. Un masque nécessaire, encore aujourd’hui, pour rassurer, et masquer ses réelles intentions. Il était bon, par ailleurs, que Leia rappelle à quel point les propos et rumeurs à son égard, colportées par certains, étaient infondées. Leurs actions parlaient d’elles-mêmes, la population d’Alderaan avait été protégée. Elles n’avaient aucun intérêt à gâcher de telles ressources utiles pour l’avenir. Seules celles inexploitables avaient été éliminées. Il n’était pas surprenant, cependant, que les rebelles ne comprennent par leurs méthodes, et leurs intentions. Elles ne pouvaient pas se détacher ouvertement de Sidious. Pour le moment, elles avaient besoin de lui autant qu’elles avaient besoin d’eux. Cette entrevue familiale, finalement, représentait une double opportunité. Alors que Leia tenta de profiter de l’état de son père pour l’inciter à la suivre en privé, Takara, d’une nouvelle touche mentale, ordonna à l’autre groupe de la Garde de ne pas mener leur action et d’attendre de nouvelles instructions.

La sith posa son regard, vide d’intérêt, sur Solo et sa pathétique tentative verbale. Si, à l’époque, Leia avait peut-être accepté de servir Sidious pour le sauver, ce n’était clairement plus d’actualité depuis bientôt une année et demie. Takara se demandait, d’ailleurs, ce qui avait bien pu attirer son épouse chez cet homme, par le passé. Une part d’elle, jalouse, avait bien envie de lui briser la nuque, là, tout de suite, malgré ces certitudes. Une pensée futile et inutile, bien vite chassée de son esprit structuré. Son attention, elle, ne resta que très fugacement sur le contrebandier, pour venir se recentrer sur la raison de leur présence ici, aujourd’hui. Bail Organa, qui, par ailleurs, osa s’avancer à nouveau d’un pas ou deux.

« Leia, oui, nous devons discuter mais pas en tête à tête. Luke et Solo, ainsi que ton épouse, peuvent y participer.

Pendant un bref instant, la sith y avait crut, à la possibilité qu’il soit à ce point brisé pour ne pas voir le piège tendu par sa fille adoptive. Dommage. Au moins, le spectacle de sa propre garde, réticente à lui obéir, s’avérait distrayante. En plus de leur fournir la confirmation que, peu importe ce que ferait cet homme, ils le protègeraient quoi qu’il en coute. Une loyauté que Takara respectait, bien que ce serait un gâchis de devoir les éliminer eux aussi. Fort heureusement, ces derniers finirent par céder, et se retirer, réduisant ainsi la menace immédiate pouvant peser sur elles, mais qui renforçait la résistance que pourrait rencontre leur équipe, encore cachée dans la forêt proche.

« Il s’agit d’une affaire politique. Le futur d’Alderaan ne les concernent pas, » rétorqua-t-elle plus fermement, à son tour, avant de faire néanmoins signe à leurs gardes présents de faire quelques pas en arrière. Elle en profita, aussi, pour sommer mentalement aux autres de rebrousser chemin et de faire le tour de leur vaisseau. « Encore une fois, nous n’avons aucune intérêt à entrer en conflit avec vous tous. La garnison impériale de ce monde est déjà en route. Nous n’avons plus beaucoup de temps. Laissez votre fille s’entretenir avec vous, seul à seule. »

Takara inclina légèrement la tête, avant de tourner son attention sur son beau-frère. Puis vers la rousse l’accompagnant, en souriant plus posément.

«  Je suis certaine que Luke, sa nouvelle amie et moi-même avons de nombreuses choses à nous dire, sur d’autre sujets tout aussi importants. A commencer par des félicitations, pour avoir détruit l’Etoile de la Mort. J’imagine que l’aide inopinée de votre père, bien que prévisible, a dû vous surprendre. » Elle finit par laisser ses mains se refermer l’une dans l’autre dans son dos, sous la longue cape. Plus détendue, en apparence. « Son instabilité, pourtant, aurait dû alerter l’Empereur. Saviez-vous qu’une femme vous ressemblant presque trait pour trait l’accompagnait ? »

Elle n’eut pas de mot pour Solo et son wookie, qu’elle ne considérait guère, pour ne pas dire pas du tout.

Mara avait beau être la plus détendue d’eux tous, il voyait bien à sa posture qu’elle se tenait prête malgré tout. Bah, de toute façon, il y avait une chance sur deux que ça se termine mal, alors… Même lui trouvait la demande Bail complètement idiote et ne pouvait pas, dans le même temps, le laisser filer seul. Leia s’était légèrement avancée avant d’enchaîner, en commençant par clarifier les choses, à sa façon, puis proposer à son père adoptif d’en parler, simplement eux deux. Il resta circonspect, s’étant attendu à ce qu’elle prenne cette direction mais méfiant, car rien ne prouvait qu’elle soit actuellement « seule » dans sa tête, un intrus pouvait parfaitement se tenir à l’écoute et prêt à réagir. Ils ignoraient s’il était là en permanence ou si, comme Mara, il laissait un fil d’Ariane et ne s’imposait pleinement que dans certaines circonstances. C’est aussi pour cela que la tentative de Han lui semblait tout aussi vaine. Oui, elle avait d’abord agi pour lui mis aujourd’hui, ce n’était plus du tout le cas. Même Chewie n’y croyait plus du tout, ce qui ne l’empêchait évidemment pas de se tenir prêt à défendre son meilleur ami. Luke tentait toujours de garder Bail à une distance raisonnable, cependant, l’ancien chef politique ne lui facilitait pas la tâche.

"Leia, oui, nous devons discuter mais pas en tête à tête. Luke et Solo, ainsi que ton épouse, peuvent y participer. Reculez."

Bon, au moins, il arrivait à peu près à conserver la tête froide, c’était déjà ça. Il échangea un regard légèrement blasé avec Mara, alors que l’agitation et la tension autour d’eux augmentait d’un cran, puis le reporta sur leur nouvelle belle-sœur. Son instance à ce qu’ils parlent seuls ne faisait que renforcer les soupçons. Un peu comme les sourires de façade, d’ailleurs. Certes, elle n’était pas aussi cinglée que Plagueis – de toute façon, il en faudrait beaucoup pour arriver au même niveau – et elle ne se comportait pas encore pleinement comme Vitiate, mais ils savaient tous que ce n’était qu’une jolie façade. Les opposants Rebelles sur Alderaan n’avaient pas disparu corps et âme par pure magie, l’Alliance savait parfaitement qui se chargeait de « nettoyer » ce monde. Ce n’est pas non plus comme s’ils ignoraient les méthodes favorites des Sith alors que Palpatine les faisaient appliquer depuis vingt ans sur de multiples mondes. En bref, il la trouvait naïve de songer qu’ils allaient accepter de laisser Bail partir seul, comme ça. C’était bien parce qu’ils connaissaient les risques qu’ils l’avaient accompagné dans l’urgence jusqu’ici.

"Je suis certaine que Luke, sa nouvelle amie et moi-même avons de nombreuses choses à nous dire, sur d’autre sujets tout aussi importants. A commencer par des félicitations, pour avoir détruit l’Étoile de la Mort. J’imagine que l’aide inopinée de votre père, bien que prévisible, a dû vous surprendre. Son instabilité, pourtant, aurait dû alerter l’Empereur. Saviez-vous qu’une femme vous ressemblant presque trait pour trait l’accompagnait ?"

"Nous la connaissons, oui. On vient juste de faire exploser une station de mafieux et de corrompus en sa compagnie, c’était un voyage très instructif."

Et ils n’étaient pas là pour en parler, juste pour régler cette histoire-ci, si c’était possible. Et puisque Leia était prête à parler, eh bien, allons-y ! Lui se contentait d’escorter Bail, sur ce coup-là, écoutant ses vœux, à lui, plutôt que ceux de sa belle-sœur.

L’ironie pince-sans-rire de la belle-sœur était toujours vivace, à ce qu’elle voyait. Elle observa un instant l’autre Sith se tenant à côté, puis leurs gardes, estimant pensivement le temps, l’énergie et les techniques nécessaires à fournir au cas où un combat devait se déclencher. Bien que ça ne commence pas si mal, ils n’avaient pas été accueilli par une pluie de coup de blaster, personne ne pouvait prédire quand la situation allait dégénérer. Et ça risquait d’arriver vite, d’ailleurs, vu ce que lança Han en s’approchant un peu, heureusement vite devancé par Organa. Elle leva légèrement les yeux au ciel, blasée par cette attitude. Même si Leia n’avait pas été possédée, elle avait tout de même vrillé dans le côté obscur et après tout ce qui s’était produit ces derniers mois, le Corellien devrait déjà comprendre seul que ça ne servait plus à rien de tenter de la raisonner comme ça ! Pas que Bail soit plus réaliste, mais bon, soit, tentons de mieux comprendre la situation, pourquoi pas.

Par contre, si ça devait virer en « affaire politique »… Un juron faillit lui échapper, tandis qu’elle se tenait toujours prête au combat au moindre geste de trop. Par expérience, elle savait très bien que ça ne fera qu’empirer et complexifier considérablement la situation ! Par contre, elle était marrante, cette femme, ça « ne les concernait pas », qu’elle disait… Bah voyons, elle les voyait tenter de retenir au maximum Han et Bail, donc elle voyait qu’ils étaient impliqués jusqu’au cou dans cette histoire, sans même parler des affaires et histoires de famille et pourtant, non non, ça ne les concernait pas, bien sûr. C’est vrai, ça, comment être concerné par le futur d’Alderaan alors qu’il s’agissait simplement du monde de leur belle-sœur et celui du sénateur qu’ils devaient protéger, sans oublier les rebelles sur qui elle avait déjà enquêté après leur disparition sur cette même planète ! Pas du tout concernés, en effet. Elle en avait d’autres, des comme ça… ?

« Je suis certaine que Luke, sa nouvelle amie et moi-même avons de nombreuses choses à nous dire, sur d’autre sujets tout aussi importants. A commencer par des félicitations, pour avoir détruit l’Etoile de la Mort. J’imagine que l’aide inopinée de votre père, bien que prévisible, a dû vous surprendre. Son instabilité, pourtant, aurait dû alerter l’Empereur. Saviez-vous qu’une femme vous ressemblant presque trait pour trait l’accompagnait ? »

« Nous la connaissons, oui. On vient juste de faire exploser une station de mafieux et de corrompus en sa compagnie, c’était un voyage très instructif. »

« Tu as fait exploser la station. On pourrait en venir directement aux faits. J’imagine que Palpatine vous menace de quelque chose. »

En fait, ça serait qu’il ne les menace pas, d’une manière ou d’une autre, qui la surprendrait le plus. Ce ne serait pas son genre ! Elle était persuadée qu’il les tenait, qu’il les avait déjà contraintes à un truc ou un autre, voire qu’il faisait du chantage ou elle ne savait quoi, contre la planète. Car c’était les méthodes habituelles du Sith et celles qu’il ordonnait d’appliquer à toutes ses Mains…

Tiens, en voilà un qui n’avait pas évolué d’un pouce, depuis deux ans, alors que tous les autres, y compris son frère – Exploit – l’avaient fait. Elle haussa légèrement les sourcils, puis ne put s’empêcher de lancer un bref regard de pitié vers Chewbacca, condamné autant à le supporter qu’à le protéger. Tous les deux n’auraient pas dû prendre cette peine, c’était ridicule… Ils pourraient tout à fait rester chez les Rebelles ou même reprendre leur vie simple de contrebandier, tous les deux, sans se préoccuper du reste. Les autres étaient trop impliqués dans les affaires galactiques pour reculer mais ces deux-là ? Rien ne les retenait. Ils étaient parmi ces électrons libres qui ne dérangeaient finalement pas grand-monde et dont on pouvait si aisément oublier l’existence. Elle retint un soupir blasé puis reporta plutôt son attention sur son père adoptif. S’il retrouvait un semblant de prudence, au moins acceptait-il de parler avec elle. Accompagné, soit, peu importe. Le reste de la famille allait profondément s’ennuyer, tout simplement. Du moins, tant que la situation, de leur côté sur Coruscant, n’avait pas un peu plus évolué, Leia n’avait pas un grand intérêt à se soucier de sa famille biologique. Ni des malheureux voulant la rejoindre.

Le caractère et l’attitude plus incisifs de sa compagne tranchaient, comme toujours, avec les siens, même dans une situation pareille. Toutefois, elle faisait bien de souligner une fois de plus qu’elles ne comptaient pas entrer si vite en conflit avec eux, puisqu’ils semblaient ne pas le comprendre. Bien que ça ne la perturbera pas, s’il devait il y en avoir. Mais ce serait une telle perte de temps… Pourquoi les gens refusaient-ils si souvent de se conformer ce qui était attendu d’eux ? Quant à discuter du passé, bon, si cela amusait Takara, pourquoi pas, plus tard. Il est vrai que la destruction de cette super-arme leur avait fait grandement plaisir, inutile de le nier. C’était… Abrupt, comme méthode. Une telle arme manquait de finesse, de travail pour parvenir à ses fins puisqu’il suffisait de tirer une manette.Où étaient passés les soins si attentifs pour préparer longuement ses plans, placer ses pions, manipuler dans l’ombre, déstabiliser un vaste régime politique, détruire les esprits d’adversaires puissants pour les retourner à son propre compte et plonger la galaxie dans un chaos organisé ?

Elle cligna légèrement des yeux, quittant doucement ces pensées envahissantes, imaginant de vastes plans et images de batailles n’ayant rien à faire dans son esprit aujourd’hui, dans ce contexte. Ces méthodes appartenaient aux grands maîtres Sith, à Palpatine et sûrement à d’autres ennemis de son calibre avant lui. Ce n’était pas le sujet. Elle ne désirait pas contrôler l’ensemble de la galaxie, simplement s’occuper d’Alderaan. Ainsi qu’assurer la stabilité des Mondes du Noyau. Coûte que coûte. Contre un Sidious défaillant qui n’avait cessé de pousser l’expansion alors qu’il était incapable de contrôler correctement son Empire au-delà de la Bordure Médiane. La base de tout Empire devait être exceptionnellement solide, avant de lancer un assaut contre les voisins. Il fallait savoir corrompre certains peuples. Ou les convaincre, s’ils possédaient une sensibilité similaire, de rester neutre ou coopérer. Forger un noyau dur d’une nation, c’était la clé, que ce soit à partir d’une seule planète ou d’un petit ensemble de mondes. Sidious avait pu agrandir son influence bien plus rapidement car il s’était basé sur les déchets de la République déchue, mais cette méthode, bien qu’efficace, avait également ses limites.

« Nos actions menées ont permis d’écarter Alderaan de la liste des planètes menacées par un bombardement massif, » commença-t-elle tranquillement, détendue sur ce point. « Ainsi qu’à lever la méfiance envers les citoyens, dans le secteur, ce qui a permis de relancer les échanges économiques et culturels. Tout cela a été d’autant plus important durant l’empoisonnement de la Force. Tout cela nous a permis de gagner du temps, pour contrer la dernière menace que Sidious fait peser sur notre monde et tous ses habitants. C’est pour cela que je suis soulagée que vous ayez pris la peine de venir à nous. C’est vous qui pouvez mettre un terme définitif au danger menaçant la population. »

Il pourrait, s’il faisait assez attention, sentir la sincérité dans sa voix. Leia n’avait pas plus d’intérêt à les affronter aujourd’hui qu’à voir la population d’Alderaan réduite en poussières, cela détruirait une bonne partie de ses plans.

« Ce que Sidious demande, pour enfin laisser notre peuple tranquille, c’est vous, père, vivant. Pour le symbole, j’imagine. Nous avons déjà fait tout ce qui était en notre pouvoir pour la planète. Toutes les sanctions et répressions infligée aux citoyens par Sidious, car il savait vos penchants Rebelles à l’époque, ont été levées aujourd’hui. Mais il reste cela. Si vous tenez toujours aux citoyens de votre monde, il ne vous reste plus que cela. Ils seront protégés plus de temps encore, jusqu’à ce que Sidious chute à son tour. »

Alors que Han reculait, visiblement touché par le rejet de Leia, bien qu'il tenta de jouer le dur et de le cacher, Bail écouta sa fille adoptive s'exprimer. Il l'écouta mais se demandait si elle pensait ce qu'elle disait, si elle croyait réellement que Sidious la laisserait réellement gérer Alderaan en paix. Si elle était aussi naïve que cela, après tout ce temps. Ou si cette histoire de contrôle était vrai.

"Je t'entend, Leia, et je sais que tu as tort. Je connais Palpatine et je sais qu'il n'est pas du genre à abandonner la moindre miette de pouvoir qu'il possède. Mais tu as raison sur un point : je me dois à mon peuple. Je dois cesser ce bain de sang que vous forcez des alderaaniens à faire." Il prit une grande inspiration. "Si toi et ton épouse jurez de ne plus exécuter ni assassiner un alderaanien ni d'engager quelqu'un pour le faire, pour quelque raison que ce soit, alors je vous suivrais."

Il se tourna vers lui, devançant ce que va dire le jeune Skywalker.

"Mon rôle au sein de l'Alliance va s'arrêter là, j'en ai peur, mais ma relève est déjà prête. Même si ce ne sera pas celle que j'avais espéré, le combat contre la dictature impériale continuera." Il regarda Luke puis Leia. "Alors ?"

Bon, bon, oui, il avait fait exploser la station, mais peu importe, pas de témoins, pas de problèmes. Le personnel avait évacué d’abord, il ne restait plus que les débris de droïdes à l’intérieur. Bref. Leia avait pris la parole à son tour et plus elle avançait, plus il sentait venir les soucis suivant… Ce qui ne tarda évidemment pas à tomber… Il s’était attendu à une menace de ce type, pour en avoir souvent discuté avec Mara, elle qui connaissait bien mieux Palpatine que tous les autres membres de l’Ordre réunis. En revanche, il ne croyait pas du tout à la promesse de laisser les citoyens en paix même si Bail se rendait. Plus, en tout cas, qu’à cette histoire de contrôle et la volonté de l’abattre, toujours bien ancrée, selon ce qu’elle disait. Toutefois, ce fut ce qu’ajouta Bail qui faillit le faire bondir, alors même qu’après avoir lâché ses propres doutes, il accepta brutalement de se rendre, imposant une faible condition dont ils n’avaient même pas la possibilité de s’en assurer ! Il pensait vraiment que ça allait changer quoi que ce soit au sort de son peuple, contre Sidious et tous ses plans ?! Que ni Leia ni sa femme n’aient les mêmes désirs de massacre à grande échelle, soit, mais lui ! Comment pouvait-il juste penser…

"Mon rôle au sein de l'Alliance va s'arrêter là, j'en ai peur, mais ma relève est déjà prête. Même si ce ne sera pas celle que j'avais espéré, le combat contre la dictature impériale continuera. Alors ?"

"Nous avons toujours fais le nécessaire pour protéger le peuple d'Alderaan des forces extérieures comme de lui-même. Les actions ayant pu être entreprises l'ont été contre et uniquement contre une minorité ayant attenté à la vie de votre fille et son entourage et mis en danger le reste de la population d'Alderaan. Cependant, maintenant que le calme y est revenu, nous ne voyons bien-sûr aucun problème à accéder à votre demande. Comme l'a spécifié Leia, il en va de l'intérêt de tous."

Il n’allait tout de même pas… Sérieusement ?! Mais enfin… Il retourna le regard vers les deux femmes, puis sur Bail, bien décidé. Et c’est tout… ? Juste comme ça ? Il allait tranquillement se rendre, sans aucune garantie sérieuse, sans rien de plus ? Sans même savoir si ça allait vraiment aider la population ? Lorsque les gardes revinrent, pour entendre cette aberration, aucun d’entre eux ne se révolta, contre cette décision, ni ne tenta de ramener leur chef à la raison, à son grand dam. Ce n’était pas possible… Il recula un peu, le temps qu’ils s’adressent à Leia, jetant un regard vers Han et Chewie. Qui ne réagissaient pas non plus, comme abattus. Puis vers Mara, plus posée, comme si elle s’y était attendue. Lui-même ne savait plus quoi dire. A la fois énervé, désespéré, blasé et résigné. Mais ce fut surtout en observant de nouveau Mara qu’il se força à se détacha puis reculer, laissant Bail avancer à contrecœur. Au même moment, leur belle-sœur proposa d’engager un simulacre de combat, histoire de donner le change aux renforts en approche. Bah, au point où ils en étaient… Ils devaient juste se résoudre à repartir, au plus vite, exaspérés de laisser l’ancien sénateur derrière et pire encore, parce qu’il l’avait voulu. C’était insupportable !

Ce n’est qu’une fois éloignés de la planète, partis en hyperespace, que Luke relâcha en partie la pression, ne sachant plus quoi en penser. C’était un échec total, sur toute la ligne… Et le pire, dans ce marasme, c’était vraiment la manière dont cet « accord » vide de sens s’était conclu. Ils prirent contact dès que possible, durant le trajet, avec l’Alliance Rebelle, pour les informer de ce retournement de situation. Pas sûrs que beaucoup soient surpris, étant donné que tout le monde savait à quel point Organa n’avait pas renoncé ni à sa fille, ni à son monde… Ce furent les gardes qui se chargèrent d’établir le contact, puis lui qui expliqua la situation, très amer. Beaucoup allaient avoir du mal à le digérer, eux aussi…

Rappeler à l’autre déséquilibré que c’était les rebelles qui avaient le plus marqué négativement leur peuple depuis le retour de Leia sur Alderaan lui avait semblé une nécessité. Certes, quelques loups armés d’épées avaient mis un terme aux actions de ces groupuscules terroristes, mais il n’y avait eu aucun bain de sang envers les civils, et les ressources utiles à leurs plans. Dire le contraire relevait de la stupidité ; un mensonge éhonté. Mais venant d’un fou capable de croire qu’elle tiendrait sa parole de ne pas toucher à ceux qui oseraient s’en prendre à leur pouvoir, à leur famille… devait-on réellement être surpris ? Evidemment qu’elle ne le ferait pas. Il ne vivrait de toute façon pas assez longtemps pour s’en révolter. Sidious allait s’en doute vouloir lui tirer les quelques secrets qu’il pourrait encore détenir, avant de le faire exécuter -elles devraient, d’ailleurs, s’assurer de les connaître elles aussi, avant de le livre, juste au cas où, qui sait ce que ce maniaque pouvait avoir en tête. Au moins les autres étaient-ils plus sensés Même Solo, dont le tempérament laissait pourtant penser qu’il tenterait quelque chose malgré tout. Comme quoi, certains pouvaient apprendre, malgré tout.

Elle se décala quelque peu, vers Leia, alors que Bail franchissait le no man’s land qui les séparaient toutes les deux des rebelles et jedis, laissant mentalement glisser vers leurs gardes l’ordre de venir le récupérer, mais sans lui passer les menottes aux poignets. Elle doutait que l’homme ait encore assez de volonté pour tenter une évasion, et encore moins une agression. Luke, lui, déclina sa proposition, bien qu’elle aurait préféré qu’il l’accepte, ne serait-ce que pour éviter d’avoir à rendre des comptes à un petit chef impérial sans importance. Bah, elle n’allait pas vraiment leur laisser le choix. Du moins, en apparence. Takara les laissa doucement repartir, attendant qu’ils soient tous à bord de leurs vaisseaux pour donner le signal, par transmetteur, à une partie de leurs renforts d’intervenir sans réellement les prendre à partie. Engager un combat ne l’intéressait pas, surtout lorsque celui-ci était déjà gagné. Leur corvette les suivrait jusqu’en orbite, sans jamais tenter quoi que ce soit, juste pour donner le change.

« Je m’étais attendue à ce que ce soit plus compliqué, » finit-elle par dire à son épouse, une fois les rebelles et le reste de la belle-famille au loin. Plus détendue, elle laissa tomber son masque de façade, pour lui afficher un sourire sincère. « Il est important, maintenant, de connaître les derniers secrets qu’il pourrait détenir concernant nos intérêts avant de le remettre à Sidious. Je peux m’en occuper, si tu le souhaites, le temps du voyage. »

Ce ne devrait pas être très compliqué, vu l’homme brisé qu’elles venaient de récupérer. Takara préférait déjà se projeter sur le moment où elles le remettront à Sidious. Nul doute que l’Empereur aurait une autre tâche improbable à leur confier. Soit, ce n’était pas ce qui l’intéressait. Depuis qu’elle avait appris la nouvelle, elle était plutôt curieusement amusée de rencontrer cet imposteur qui trainait à sa cour en se faisant passer pour Vitiate. Il était évident qu’il ne pouvait pas s’agir de l’ancien empereur immortel. De cela, elle en était profondément convaincue. Non, elle aimerait plutôt comprendre pourquoi Sidious se donnait cette peine. Était-ce pour que son bouffon de cour déclame au moment où elles déposeraient Bail que, oui, il les possédait bien toutes les deux ? Peut-être. Cela offrirait un peu de divertissement à une entrevue qui s’annonçait ennuyante. Takara en souriait d’avance.

Les impériaux arrivèrent peu après, leur énorme véhicule s’étant arrêté un peu plus loin dans la vallée. Bail avait depuis longtemps été caché à bord, avec une partie de la garde. Leur chef ne fut pas difficile à convaincre. Quelques sourires, un peu de flatteries pour celui qui les avaient sauvés en intervenant aussi vite au péril de sa vie, et le voilà reparti avec ses hommes, plus que satisfait. En se remémorant le fil de la rencontre, Takara les observa un moment s’éloigner, par la baie du vaisseau, la vallée redevenue apaisée. Une satisfaction douce, devant tant de naïveté, et de fatalité… D’un calme absolu, satisfaite, elle remonta pour rejoindre son épouse et leur nouvel invité, l’appareil décollant peu après pour rejoindre le reste de leurs forces remontées en orbite.