Les artistes locaux étaient d’une finesse et d’une précision à couper le souffle. Il déballa avec un grand soin les quatre cadres, pour admirer les peintures commandées. Il y a déjà de cela trois semaines, Vectivus avait passé plusieurs heures à décrire avec le plus grand soin sa femme et leurs trois enfants, afin qu’il puisse les peindre. Le résultat était aussi brillant de réalisme qu’il l’avait espéré. Lydia dévoilait son visage fin et plutôt pâle, entouré de longues boucles brunes, un petit nez retroussé, des yeux en amande d’un vert précieux, dévoilant des dents droites avec son magnifique sourire. Venait ensuite le portrait de leur aîné, leur petit Amenius, avec les yeux de sa mère et le visage éveillé et vif, du haut de ses cinq ans. Tourné pour regarder le spectateur, avec un sourire amusé, comme s’il cherchait la prochaine bêtise à faire. Ensuite, le tableau représentant sa petite sœur, Bilyan, âgée de quatre ans, brune comme sa maman et dessinée avec son jouet favori à la main. Enfin, leur petit dernier, Astys, à peine un an, représenté en train d’apprendre à marcher, les yeux aussi marron que les siens, si adorable dans ce nouvel apprentissage.

Il accrocha les tableaux dans son salon, en bonne place, pour avoir tout loisir de les observer au moindre passage, que ça soit ici ou depuis le couloir de la maison. C’était eux, qui lui manquait le plus, qu’importe l’époque perdue, il regrettait sa famille et ses amis proche. Soupirant, il fut interrompu dans ses rêveries par un ressenti bien plus éloigné de ces considérations familiales. Par une présence en approche, que la Force lui soufflait. Tiens, curieux, il n’aurait pas imaginé qu’on veuille lui rendre visite. Plutôt qu’on le fasse tenir à l’écart, pour qu’il ne gêne pas les plans de ses confrères actuels, puisqu’il n’était plus chez lui. Mais soit, pourquoi pas. En attendant que la présence franchisse le reste de son trajet, il remit un peu d’ordre, jeta les papiers d’emballage dans le recycleur et rangea dans son bureau les dossiers sur lesquels il avait travaillé toute la matinée. Puis lorsque son visiteur imprévu arriva à son domaine, il alla lui ouvrir tranquillement, plutôt curieux de savoir qui venait ainsi prendre la peine de se déplacer jusqu’ici.

Le visiteur en question était une femme, une brune, portant une tenue renforcée et militaire. Elle se présenta assez directement comme une Sith, avant de lui donner son nom, le tout simplement. Un nom qu’il ne pensait pas avoir déjà entendu, à moins que sa mémoire ne lui fasse défaut. Eh bien, bonjour. Seule, semble-t-il. Quoi qu’il n’y avait que peu de raisons qu’elle ait une escorte, devant être aussi entraînée que lui et sans doute bien plus. Il ne comptait pas non plus agresser qui que ce soit gratuitement.

"Ravi de faire votre connaissance. Je me nomme Darth Vectivus. Entrez, je vous en prie."

Il s’écarta pour la laisser passer puis referma la porte d’entrée, avant de la devancer de nouveau et la guider dans le couloir. La maison n’était certes pas très grande, ou plutôt, elle était éloignée des standards de son ancien manoir, mais la bienséance demandait à ne pas laisser un invité déambuler seul.

"Je n’attendais pas de visite donc je n’ai pas grand-chose à vous offrir à boire," poursuivit-il après lui avoir présenté l’entrée du salon. "Une liqueur locale, peut-être ? Ou du café ?"

A cette jeune heure de l’après-midi, les deux pouvaient convenir. Il attendit sa réponse avant d’aller préparer rapidement tout cela et revenir, le léger plateau de vois entre les mains. S’il savait qu’il aurait croisé, tôt ou tard, un congénère, cela restait une expérience… Très étrange. Habitué à la règle des Deux et n’ayant pas eu le temps, d’où il venait, de trouver lui-même un apprenti, il s’était accoutumé à être le seul maître Sith de son époque.

"Que me vaut l’honneur de cette visite ? J’avais tendance à songer que les venus du passé étaient maintenus à l’écart, afin de ne pas perturber le cours du temps."

"A vrai dire, c'est totalement l'inverse. La plupart des sith restent à la recherche de pouvoirs et d'influences, ou bien veulent instaurer un équilibre contre les jedi qui ne se privent pas de  soutenir l'ordre actuel. C'est plutôt vous, l'exception, seigneur Vectivus. En fait, les plus gros soucis que l'Empereur ait subis viennent de la part de sith : son ancien maître et son ancien apprenti ont tous deux choisis de devenir ses ennemis."

Mais n’était-il pas dans la nature des seigneurs Sith de se trahir les uns les autres ? Il ne voyait donc rien d’étrange à cette anecdote, alors qu’ils étaient plusieurs réunis dans ce temps. Il lui passa une tasse bien remplie puis récupéra la sienne, avant de confortablement s’installer dans son propre fauteuil. Pour sa part, les Jedi étaient anecdotiques, il ne s’était jamais préoccupé d’eux et s’était contenté d’appliquer un précepte simple, à savoir vivre caché afin de mener ses recherches paisiblement. Pour la simple et bonne raison que ces fanatiques de la lumière ne se seraient pas même pas demandé avant de frapper s’il représentait une menace ou non. Ils étaient du genre à tirer d’abord et s’interroger ensuite, selon ce que lui avait raconté son propre maître. Il n’avait donc jamais cherché à les croiser ou comploter contre eux, préférant mener sa vie avec tranquillité. La recherche de pouvoir ou d’influence l’indifférait.

Il avait donc un peu de mal à comprendre que ses confrères puissent poursuivre leur course de pouvoir dans un temps qui n’était même pas le leur. Pensaient-ils supplanter un jour l’Empereur actuel ou créer leur propre nation ? A quoi bon ? Tout cela allait tous les ramener dans les sempiternelles guerres internes et luttes vicieuses, ne pouvant, à terme, que provoquer la chute de tous. Il s’estimait chanceux de ne pas avoir vécu ces querelles stériles et d’être venu au monde dans un temps où la Règle des Deux prédominait. D’où son extrême lassitude en constatant qu’elle avait volé en éclat ici. Et puis, traquer, tuer, tuer, tuer… Pour quoi faire… Il existait tant de manières plus fiables et rapides pour asseoir son empire financier. Ce n’est pas non plus en maltraitant ses employés qu’on en tirait le maximum d’efficacité. A ne pas respecter les gens, ils finissaient par se retourner contre vous.

"D'où la raison de ma visite : l'Empereur Palpatine, ou Darth Sidious, souhaitait savoir qui vous êtes et vos intentions."

"Il l’ignore alors que nous sommes issus de la même lignée ?" répondit-il en haussant légèrement les sourcils. "Étrange, j’ai pu moi-même avoir accès à des informations sur mes prédécesseurs, les actes, pouvoirs, informations et autres sujets sont transmis des maîtres à leurs apprentis, depuis Bane. Mais soit. Pour résumer, j’ai de multiples casquettes. Homme d’affaires avant toute chose, père de famille, apprenti puis maître Sith. Mes principales occupations ont été la gérance de ma compagnie minière, mes recherches sur le côté obscur et bien sûr, ma vie familiale et amicale. Mes enfants sont le cadeau le plus précieux que la Force ait pu nous offrir."

Il sourit tendrement, en observant leurs trois petites bouilles peintes, avec leur maman. Bien que ce ne soit sans doute pas ça que son interlocutrice soit venue entendre ni ce qui devait intéresser son propre maître. Les gens ne s’intéressant qu’au pouvoir et à la puissance comprenaient hélas rarement l’intérêt d’être entouré par une famille et des amis.

"j’ai été l’apprenti de Darth Araneus. Je l’avais rencontré une fois mon entreprise florissante et alors que je pouvait me consacrer plus pleinement à mes recherches. C’était un bon maître, très investi et efficace, qui avait un don pour transmettre correctement son savoir. Il est mort écrasé par de multiples rochers, dans un éboulement. J’ai ensuite pris un apprenti, le petit Skorrpio. Il partira de son côté une fois sa formation achevée, il souhaite avant tout se tailler sa propre influence et juge que je ne peux pas lui enseigner comment bâtir un Empire politique. Ce jeune a peu d’intérêt pour les empires commerciaux. Tout cela date d’il y a quelques siècles seulement."

Il but une gorgée de son café, serein en racontant tout cela, bien qu’il trouve toujours curieux que cette part de l’Histoire soit inconnue pour leurs successeurs. La transmission de savoir étant, après tout, la seule tâche essentielle des Sith à son époque, lequel de leur lignée avait raté cette étape ? Le seul travail exigé ?

"Quant à mes intentions, rebâtir une nouvelle entreprise. J’ai débuté un élevage et les affaires marchent bien. Pour tout dire, vos petits guerres me laissent indifférent, je n’ai jamais été un combattant ou une Furie, je n’ai même jamais tué qui que ce soit. Les Jedi ne m’intéressent pas plus. Souhaitez-vous voir mon élevage ? J’ai récemment reçu un bébé Bantha, il est des plus adorables."

"Il l’ignore alors que nous sommes issus de la même lignée ? Étrange, j’ai pu moi-même avoir accès à des informations sur mes prédécesseurs, les actes, pouvoirs, informations et autres sujets sont transmis des maîtres à leurs apprentis, depuis Bane. Mais soit. Pour résumer, j’ai de multiples casquettes. Homme d’affaires avant toute chose, père de famille, apprenti puis maître Sith. Mes principales occupations ont été la gérance de ma compagnie minière, mes recherches sur le côté obscur et bien sûr, ma vie familiale et amicale. Mes enfants sont le cadeau le plus précieux que la Force ait pu nous offrir."

Peut-être que le nom de mon interlocuteur n'est jamais arrivé aux oreilles de Sidious, ou bien a-t-il pensé qu'il était un imposteur. C'est possible, en effet, de prendre le nom d'un sith et de se faire passer pour lui. Bon, en ce cas, cela voudrait dire qu'il venait de la période entre Vectivus et Palpatine ou du futur, auquel cas l'Empereur m'aurait dit de l'embarquer pour l'interroger sur les événements futurs, enfin ceux qui seraient survenus sans ces Failles.

Par contre, un sith "homme d'affaire", je n'ai pas souvenir d'en avoir connu avant. Il est vrai qu'à mon époque, les sith sont à la tête d'un empire et peu se soucie de ce genre de chose, agissant et dépensant sans se préoccuper de faire des économies ou d'améliorer l'économie impériale. Mais je comprenais l'importance d'un tel métier pour un ordre plus secret : l'argent est le nerf de toute guerre mais aussi pour la politique, surtout dans une démocratie où il est plus difficile de monter. En effet, tuer son supérieur pour prendre sa place est mal vu dans une nation "démocratique", alors qu'au sein de l'Empire, cela avait été presque la norme, quand c'était fait "dans les règles", même si c'était officiellement interdit. Ce vectivus, avec d'autres participants de cette "lignée des deux" a permis à Sidious a renversé et faire disparaître la République et les jedi, ce qui n'est pas arrivé depuis la création de la première.

"j’ai été l’apprenti de Darth Araneus. Je l’avais rencontré une fois mon entreprise florissante et alors que je pouvait me consacrer plus pleinement à mes recherches. C’était un bon maître, très investi et efficace, qui avait un don pour transmettre correctement son savoir. Il est mort écrasé par de multiples rochers, dans un éboulement. J’ai ensuite pris un apprenti, le petit Skorrpio. Il partira de son côté une fois sa formation achevée, il souhaite avant tout se tailler sa propre influence et juge que je ne peux pas lui enseigner comment bâtir un Empire politique. Ce jeune a peu d’intérêt pour les empires commerciaux. Tout cela date d’il y a quelques siècles seulement."

Je pris note de cela, pour le répéter à l'Empereur, ce qui lui permettra de savoir si ce Vectivus est effectivement son prédécesseur. J'avoue que j'aimerais bien voir ce que chacun de ces sith a apporté à cette "lignée", jusqu'à Palpatine, pour avoir gagné une influence suffisante pour créer une guerre à l'échelle de la galaxie, tout en contrôlant les deux côtés. Enfin, c'est ce qui a du se passer durant la guerre des clones. Cela étant, Vitiate a pris plus d'un millénaire pour préparer sa propre offensive, tout eul, pour échouer derrière, et lâcher l'empire, en détruisant Ziost par traîtrise. Ce serait intéressant de pouvoir comparer ces deux approches. Dommage que je ne puisse en faire la demande, au risque de gâcher ma réputation.

"Quant à mes intentions, rebâtir une nouvelle entreprise. J’ai débuté un élevage et les affaires marchent bien. Pour tout dire, vos petits guerres me laissent indifférent, je n’ai jamais été un combattant ou une Furie, je n’ai même jamais tué qui que ce soit. Les Jedi ne m’intéressent pas plus. Souhaitez-vous voir mon élevage ? J’ai récemment reçu un bébé Bantha, il est des plus adorables."

"Plus tard, si cela ne vous dérange pas,"

répondis-je poliment, tout en me demandant en quoi élever des banthas pouvait réellement intéresser quiconque en-dehors des hommes des sables de Tatooine ? A moins qu'il n'espère leur en vendre ? Si c'est cela, bon courage. Enfin, à moins que ce peuple ait accepté, sur les trois mille six cents années écoulés à commercer avec les autres, car de mon temps, ils tiraient à vue sur tout ce qui n'était pas des leurs.

"J'aimerais d'abord m'assurer de votre position actuelle : vous désirez juste faire du commerce ? Dans quels secteurs économiques ? Désirez-vous participer, avec votre entreprise, à l'effort de guerre impérial ? Vous asusrez-vous personnellement de ne jamais faire affaires avec les jedi et leurs alliés rebelles ? Et, si l'Empereur vous convoquait à un conseil sith, accepteriez-vous d'y répondre positivement?" Je souris légèrement. "Je m'excuse, seigneur Vectivus, si je vous assaille ainsi mais vous comprenez que l'Empereur souhaitera savoir quelle est votre position vis à vis de lui et son empire."

Je m'excusais un peu mais il devait surement comprendre ce que je voulais dire. Pour la plupart des sith, il n'y a que trois positions existantes : être avec lui ou contre lui. La troisième étant "n'avoir aucune importance" ne saurait s'appliquer à une personne aussi puissante que mon hôte. Je n'ai pas cet esprit aussi "simplistes" et même si l'empereur n'a pas l'air aussi extrême, j'ignore s'il prendrait bien l'existence d'un sith refusant de soutenir son Empire.

"Plus tard, si cela ne vous dérange pas."

Elle trouvera certainement ces douces petites bêtes adorables, elle aussi, sans compter qu’elles étaient très intelligentes. Il se remit plus confortablement dans le creux de son canapé, sa tasse en main, en se disant qu’il pourrait se dénicher des petites statuettes de Bantha, comme décoration, pour le hall d’entrée de la maison ou peut-être le salon ? Il avait toujours aimé décorer son intérieur, c’était agréable de rentrer chez soi et retrouver un environnement à la fois plaisant et sécurisant.

"J'aimerais d'abord m'assurer de votre position actuelle : vous désirez juste faire du commerce ? Dans quels secteurs économiques ? Désirez-vous participer, avec votre entreprise, à l'effort de guerre impérial ? Vous asusrez-vous personnellement de ne jamais faire affaires avec les jedi et leurs alliés rebelles ? Et, si l'Empereur vous convoquait à un conseil sith, accepteriez-vous d'y répondre positivement? Je m'excuse, seigneur Vectivus, si je vous assaille ainsi mais vous comprenez que l'Empereur souhaitera savoir quelle est votre position vis à vis de lui et son empire."

"Il réalise des Conseils Sith ?" haussa-t-il légèrement les sourcils, surpris. "Quelle patience. Si j’y suis convié, bien sûr que je m’y rendrais."

Curieux qu’il ait accepté d’adopter une certaine part de l’ancienne manière de procéder, malgré où cela avait mené leur Ordre… Mais les temps changeaient, les failles brouillaient les pistes et les attentes, sans doute avait-il jugé que restaurer un semblant de Conseil, même vidé de toute substance, serait utile. Car non, Vectivus ne croyait pas à un véritable Conseil, même sans y avoir jamais assisté. Pas avec un Sith de la lignée de Bane. De leur lignée. Sinon, il n’avait fait qu’un vague geste de la main lors de ces petites excuses, comprenant évidemment la méfiance éprouvée et le besoin d’obtenir des détails. Hélas, cela sous-entendait que tous ceux venus des failles n’avaient pas accepté sagement de rester à l’écart pour ne pas gêner le travail de l’Empereur… Tel était le gros problème des Sith précédant Bane. De tous ceux incapables de se contrôler pour le bien de l’Ordre Sith et de leur avancée vers le pouvoir.

"Pour ce qui est de mes activités professionnelles et sans vouloir me vanter, je puis réaliser des profits avec n’importe quelle entreprise. Je démarre celle-ci, je pourrai en bâtir d’autres. Pour le moment, je doute que ces prémices soient utiles à l’effort de guerre. Pour cela, il me faudrait plutôt diriger une compagnie minière, une d’armement ou encore de transport ou de communication, c’est selon. Tout sert. Vous voyez, ceux de notre lignée ont eu pour habitude de manier de multiples secteurs d’activité économiques. Nous avons tous dû nous intégrer un maximum aux populations où où nous résidions. Cela a toujours été essentiel. Il ne fallait pas des guerriers mais des médecins, des ingénieurs, des diplomates, des maîtres d’œuvres, des artisans… Des métiers respectables et respectés. L’Empereur actuel a pu s’intégrer aux métiers plus à risque, telle que la politique, car le plan touchait à sa fin. S’il souhaite que je m’investisse dans son Empire, soit, mais il faudra avoir en tête que je ne suis pas un chef de guerre, ni même un guerrier. Je sais bien qu’aujourd’hui, certains Sith ont du mal à ne pas faire remarquer… Ou ne veulent plus rester discrets."

Si l’empereur avait envie de le voir s’approcher de son Empire pour y réaliser… Il n’y savait quoi encore, soit. Après tout, diriger une corporation, donner des cours d’économie ou encore autre chose, il pouvait le faire pour leur successeur.

"Quant aux Jedi ou affiliés, je vous l’ai déjà dit, ils me laissent indifférents, je n’en ai jamais rencontré. Et je doute qu’ils veuillent m’approcher, le simple titre les gênerait. Du moins, je l’espère pour une bonne partie… Même à mon époque, on entendait parler de certains grands idéalistes, parmi eux, qui espéraient toujours que les membres des deux Ordres puissent collaborer, en cas de retour. Ça doit toujours exister aujourd’hui."

Il en parlait avec un ton quelque peu dépité… Car même s’il n’avait jamais affronté le moindre Jedi et n’éprouvait rien pour eux, ni mépris, ni colère, ni dégoût, il ne pensait pas pour autant que la moindre entente à long terme était réalisable. Le choc entre leurs deux mondes était trop important.

"En bref, si l’Empereur souhaite que je travaille avec lui, soit. Sinon, je resterai en-dehors de tout cela. Failles ou non, il n’est pas question pour moi de saborder le résultats d’autant de siècles de travail."

"Il réalise des Conseils Sith ? Quelle patience. Si j’y suis convié, bien sûr que je m’y rendrais."

"Il en organise peu. Il s'agit surtout, je pense, de satisfaire les sith comme moi habitué à faire parti d'un tout et non d'un duo. Après j'ignore s'il les organise toujours de la même façon, vu que je n'ai participé qu'à une seule, celle organisée au début de cette année impériale."

Je précisais cela, afin qu'il sache qu'au fond, j'ignorais comment s'organisera la prochaine cession, et même quand. L'Empereur pourrait décider de ne pas réunir les sith avant le prochain Jour de l'Empire comme de le faire à nouveau. tout dépend de ce qu'il a prévu, de la façon dont il désire laisser les sith coopérer entre eux ou leur rappeler qui est le patron.

"Pour ce qui est de mes activités professionnelles et sans vouloir me vanter, je puis réaliser des profits avec n’importe quelle entreprise. Je démarre celle-ci, je pourrai en bâtir d’autres. Pour le moment, je doute que ces prémices soient utiles à l’effort de guerre. Pour cela, il me faudrait plutôt diriger une compagnie minière, une d’armement ou encore de transport ou de communication, c’est selon. Tout sert. Vous voyez, ceux de notre lignée ont eu pour habitude de manier de multiples secteurs d’activité économiques. Nous avons tous dû nous intégrer un maximum aux populations où où nous résidions. Cela a toujours été essentiel. Il ne fallait pas des guerriers mais des médecins, des ingénieurs, des diplomates, des maîtres d’œuvres, des artisans… Des métiers respectables et respectés. L’Empereur actuel a pu s’intégrer aux métiers plus à risque, telle que la politique, car le plan touchait à sa fin. S’il souhaite que je m’investisse dans son Empire, soit, mais il faudra avoir en tête que je ne suis pas un chef de guerre, ni même un guerrier. Je sais bien qu’aujourd’hui, certains Sith ont du mal à ne pas faire remarquer… Ou ne veulent plus rester discrets."

Il s'agit donc effectivement d'un sith commerçant, surement capable de détruire des vies, des mondes... juste en tapant sur l'économie. C'est une chose à laquelle je n'ai jamais pensé, comme certainement la quasi totalité des sith ayant vécu. Pour ce qu'il disait à la fin, je me retins de dire que certains sith ne veulent tout simplement pas rester discret... ou ne le peuvent pas, comme la reine d'Alderaan et sa copine.

"Quant aux Jedi ou affiliés, je vous l’ai déjà dit, ils me laissent indifférents, je n’en ai jamais rencontré. Et je doute qu’ils veuillent m’approcher, le simple titre les gênerait. Du moins, je l’espère pour une bonne partie… Même à mon époque, on entendait parler de certains grands idéalistes, parmi eux, qui espéraient toujours que les membres des deux Ordres puissent collaborer, en cas de retour. Ça doit toujours exister aujourd’hui. En bref, si l’Empereur souhaite que je travaille avec lui, soit. Sinon, je resterai en-dehors de tout cela. Failles ou non, il n’est pas question pour moi de saborder le résultats d’autant de siècles de travail."

"J4en ai connu à mon époque, sur Dromund kaas même. Ils se faisaient appeler les révanites. Quand Revan est revenu, il les a utilisé... et causé leur perte sans le moindre remord. Je pense que jedi et sith peuvent s'allier mais seulement contre une menace extérieur qu'aucun des deux ne peut vaincre seul. Et dès que cette menace disparaît..."

J'écartais une main, tellement la suite est prévisible. Le soucis ne venait même pas des jedi, même s'il y en a qui doivent désirer l'éradication de tout notre ordre, mais bien plus des sith. On nous élevait dans la haine du jedi, dans la volonté de venger la destruction de l'empire fondé par les survivants du Second Schisme. Sans compter que ceux trop enfoncés dans le Côté Obscur ne peuvent voir les autres que de deux façons : soit comme des outils à son service, soit comme de ennemis. Et pourtant, je sais que nous pourrions travailler ensemble si nous faisions tous des efforts : Jaessa et moi y sommes bien parvenues... Inutile de raconter cela, surtout que je sais être une petite exception chez les sith.

"En tout cas, je ferais par à Darth Sidious de votre volonté d'aider l'Ordre mais aussi son empire dans cette période trouble. Je vous conseillerais, malgré tout, de veiller à avoir une bonne protection, si vous n'êtes pas doué pour le combat. Nos ennemis pourraient tentés de vous éliminer, quelque soit votre rôle."

Vu que nous avions terminé, il ne me restait donc plus qu'à... subir la visite de son élevage. Je soupirais intérieurement mais je me dis que ça aurait pu être pire. franchement, certains sith ont des collections bien plus sinistres ou horribles.

Vectivus haussa légèrement les épaules, assez blasés par ce genre d’idéalistes, alors qu’en effet, la fin était si prévisible. Par ailleurs, les menaces externes forçant une alliance étaient heureusement fort rares. Quoi que, plus tant que cela, dans cette douce époque… Des Sith vrillant complètement, ce n’était pas rare, loin de là, en revanche, qui sombraient à un tel point, ça l’était beaucoup plus. Les exemples de membres de leur ordre devenant dangereux au point que Sith et Jedi s'allient sans sourciller pour les vaincre se comptaient sur les doigts d’une seule main. Alors certes, lui-même ne pouvait être considéré comme un ange mais il n’avait jamais massacré ni maltraité qui que ce soit. Il ne touchait pas aux vivants, par contre, pour utiliser les morts… Ses recherches se dirigeaient dans ce sens… On ne pouvait faire de mal, volontairement ou non, à une personne décédée, après tout. Il jugeait cela bien meilleur que de poser la main sur un être vivant, fusse-t-il un Jedi ou il ne savait qui. Cela dit, avant d’en arriver là et concrétiser son idée, beaucoup de travail restait à faire…

"En tout cas, je ferais part à Darth Sidious de votre volonté d'aider l'Ordre mais aussi son empire dans cette période trouble. Je vous conseillerais, malgré tout, de veiller à avoir une bonne protection, si vous n'êtes pas doué pour le combat. Nos ennemis pourraient tenter de vous éliminer, quel que soit votre rôle."

"Ils seraient idiots de le faire tant que les failles durent mais j’y songerai," concéda-t-il, en terminant sa tasse.

Il se leva puis l’invita d’un signe de la main à la suivre. Son élevage possédait autant de structures protégées que d’enclos à l’extérieur, afin que les bêtes puissent profiter du soleil. Il commença par l’intérieur, de vastes salles chauffées et ventilées, chacune avec une ouverture vers un enclos également protégé. Dès son entrée, il se dirigea vers un enclos sur la gauche, où un bébé Bantha minuscule vint sautiller vers eux, en les voyant. Le père de famille s’agenouilla aussitôt, après avoir passé le portillon et lui ouvrir grand les bras avec un large sourire attendri.

"Il s’appelle Mysti," lança-t-il à son invitée tout en fondant complètement sur l’adorable bouille du petit. "Comment vas-tu, mon bébé d’amour, tu as bien mangé, tu fais un câlin ? Ah oui, on aime bien les gratouilles aux oreilles !"

Il le câlinait et le gratouillait avec un enthousiasme, durant quelques minutes, avant de se relever et aller présenter la suite à la Furie Sith. Mysti les suivait tranquillement, d’un pas encore incertain, parfois. Ses cornes n’étaient encore que des embryons, à peine discernables et son poil bien plus clair et court que celui d’un spécimen adulte.

"Je le nourris au biberon, il ne commencera à manger des plantes que d’ici trois mois, environ," sourit-il en regardant l’adorable petite créature les suivre. "Il ne pèse encore que cinquante kilos, c’est un bébé. Adorable, n’est-ce pas ? D’ailleurs, si vous voyez ici une espèce vous intéressant, faites-le moi savoir. Il y en a quelques unes plus adaptées aux petits, c’est très utile comme apprentissage. J’ai moi-même trois enfants. Vous êtes également mère ? Ou ce genre de choses ne se faisait pas vraiment, à votre époque ?"

Il lui semblait que, à certaines époques, lorsque les guerres étaient trop vivaces, les seigneurs Sith évitaient de fonder des familles, pour leur propre sécurité. Bien qu’il en comprenne les raisons, il trouvait cela bien triste.

"Ils seraient idiots de le faire tant que les failles durent mais j’y songerai."

Il ferait bien. Même sans chercher à le tuer, les jedi peuvent chercher à le capturer. Hors si les jedi "modernes" ne savent peut-être pas comment maintenir un sith en captivité, les anciens doivent savoir cela, eux. C'est un risque qu'il peut aisément deviner et contre lequel il doit se prémunir, surtout s'il n'est pas compétent en combat.

Là-dessus, je suivis mon hôte, par simple courtoisie, jusqu'à sa collectoin de bébés animaux. Je n'en ai aucune envie mais j'ai appris qu'il faut savoir laisser passer les lubies de ses supérieurs. Et puis, au moins, on est loin de la passion pour la torture de Barass. Je pus donc voir qu'il avait un vaste jardin derrière sa demeure, avec même une grange pour y abriter son bétail. Enfin, son élevage. D'ailleurs, un "petit" bantha se dirigea vers nous, faisant déjà une bonne tête.

"Il s’appelle Mysti. Comment vas-tu, mon bébé d’amour, tu as bien mangé, tu fais un câlin ? Ah oui, on aime bien les gratouilles aux oreilles !"

Je hochais la tête mais sans m'y risquer malgré tout. Je ne vois pas en  quoi cette bestiole à poils peut-être considérée comme mignonne. Oh, c'est facile à élever, vu que les hommes des sables le font depuis des millénaires. Enfin, si les grands herbivores sont dans les goûts de Vective, cela confirme un peu son absence de côté guerrier. Moi, je serais plus du genre félidés. Il y en a quelques-uns qui sont domesticables mais pas du genre toutou. J'aime bien les animaux capables de prendre soin d'eux-même.

"Je le nourris au biberon, il ne commencera à manger des plantes que d’ici trois mois, environ. Il ne pèse encore que cinquante kilos, c’est un bébé. Adorable, n’est-ce pas ? D’ailleurs, si vous voyez ici une espèce vous intéressant, faites-le moi savoir. Il y en a quelques unes plus adaptées aux petits, c’est très utile comme apprentissage. J’ai moi-même trois enfants. Vous êtes également mère ? Ou ce genre de choses ne se faisait pas vraiment, à votre époque ?"

"Il n'y avait aucun soucis à être parent, à mon époque. En fait, vu les soucis de "pureté", certains passaient même leur temps à vérifier les lignées de certaines familles sith. Pour ma part, j'étais une Furie, donc je n'avais pas le temps pour m'occuper d'élever des enfants."

C'était une explication plus que valable, expliquant pourquoi je n'avais pas eu d'enfant. Enfin, officiellement. On n'était pas assez proche pour que je lui confie des choses aussi personnelle, même si lui ne semblait pas s'en contenter. C'est peut-être parce qu'il a connu trop  peu de sith, après tout.

"En tout cas, vous avez déjà pas mal d'animaux. Venant d'Alderaan, de hoth," dis-je en reconnaissant un tauntaun. "Je le soulignerais à l'Empereur. Comme cela, il prendra soin de vous trouver une affectation qui pourra accueillir votre ménagerie, seigneur Vectivus."

Je pense que je ne vais plus tarder, ayant vu ce qu'il y avait à voir et entendu le point de vue de ce sith excentrique. Quel dommage qu'il n'y en ait pas eu davantage comme lui mais bon, on ne peut tout avoir. J'inclinais légèrement la tête, en un salut poli et protocolaire.

"Je vais donc prendre congé de vous, seigneur, ainsi que de Mysti. Je suis sure que vous aurez rapidement un retour du Seigneur Noir en titre."