Voilà qui devrait faire l’affaire, c’était une bonne arme, assez discrète, facile à prendre en mains, simple à cacher. Il la tendit à son nouvel apprenti puis lui dit de voir où la planquer, tout en pouvant l’attraper vite en cas de besoin. Avec les vestes, c’était quand même plus simple. Comme ça, ce n’était pas trop mal, en vrai… Il le fit tourner sur lui-même pour vérifier que tout était en ordre puis approuva d’un petit sourire. Parfait, il pourra bien se défendre, maintenant ! Dommage qu’il avait perdu ses précédentes armes, mais bon, il ne devrait pas mettre si longtemps à se sentir à l’aise avec les nouvelles. En attendant de pouvoir se construire un sabre. Bah, de toute manière, même avec, il fallait aussi savoir se servir de blasters, divers explosifs et autres armes, dans leur douce époque.

"J’ai deux trois petites grandes faciles aussi à cacher, mmh, attends," marmonna-t-il en fouillant son sac, sur le rebord de la passerelle. "Eh, Luke ! T’en veux aussi ou il t’en reste ?"

Pas qu’ils allaient en avoir forcément besoin chez les Chiss maiiiiis on ne sait jamais ! Puis si jamais ils croisaient l’ex-Jedi qui était aussi partie chez eux, peut-être que ça lui fera plaisir, une ou deux grenades, c’était quand même plus utile qu’une boîte de chocolat ! Il terminait juste de vérifier si Ervin était bien équipé quand on leur annonça que le vaisseau approchait de la planète terminus. D’accord, d’accord, c’était reparti. Pas qu’il en avait la moindre envie car se jeter dans un grand bain politique, meh… Surtout qu’en ce moment, il avait des manifestations partout, paraît-il ! Cal n’avait pas bien suivi pourquoi, par contre, il verra bien sur place. En attendant de voir dans quoi ils allaient se fourrer, il profita de cette dernière étape de voyage pour se vider la tête, un maximum, histoire de supporter les politiciens en approche.

En plus, il bafouillait les bases du Sy Bisti mais de là à tenir une conversation entière et correcte, non, ça allait être du propre, ça, encore. Ce n’était pourtant pas faute de s’entraîner tous les jours. Enfin bref. C’est en arrivant sur place, puis face au gars des… Caf ? Venu les accueillir qu’il afficha un grand sourire passe-partout, avant de réaliser que personne ne souriait en retour. Ah bah d’accord, pas la peine, donc. Pas plus mal. A peine sortis du spatioport avec leur guide, il vit une manifestation s’étirer, à l’autre bout de l’avenue, marchant et scandant des trucs dans leur langue, alors qu’ils partaient vers le nord de la ville. Ils avaient un si gros problème social ou bien ils n’étaient pas d’accord avec une réforme, autre chose ? Bonjour l’ambiance, pourvue que ça ne pourrisse pas trop, au passage, le travail ici. Ou que ça ne le ralentisse pas.

Luke récupéra vite fait quelques affaires, ils venaient d’avoir l’annonce pour une arrivée imminente. Et aussi l’annonce qu’il y avait du grabuge, sur place, il venait juste d’en discuter avec un tout jeune lieutenant des FID, même si ce dernier ne semblait pas vraiment en savoir plus. Bah, ils verront bien et de toute façon, ils n’avaient pas à se mêler des problèmes sociaux de l’Ascendance ou juste de leurs problèmes tout court, tant qu’ils n’étaient pas invités à le faire. Il avait bien compris qu’ils n’étaient pas très ouverts aux Humains et encore moins ceux ayant des « pouvoirs étranges » comme eux, d’après ce qu’en avait dit Lorana au Temple. Il faudra qu’ils passent lui rendre visite, elle, par contre. Elle avait dû accoucher il y a… Un mois ou deux ? Non ? Il ne se souvenait plus d’où elle en était, durant son passage sur Millim, pas loin de la fin, normalement.

"J’ai deux trois petites grenades faciles aussi à cacher, mmh, attends. Eh, Luke ! T’en veux aussi ou il t’en reste ?"

"Parce que c’est habituel, chez toi, de te trimballer avec des explosifs ?"

Pourquoi il posait la question, d’ailleurs, évidemment que c’était habituel, chez Cal ! Il lança un petit sourire compatissant vers Ervin, déjà équipé par son nouveau maître de la tête aux pieds, comme s’il allait partir au milieu d’un combat et pas juste dans une mission diplomatique. Ils avaient profité du voyage pour commencer à lier connaissance avec lui et découvrir, au passage, certains pans houleux de sa vie. Rien de très étonnant, même si c’était triste de n’avoir connu que ça… Mais ça restait un parcours implacablement habituel pour une personne liée à la Force et née sous l’ère impériale, repérée dès la naissance et donc soustraite aussitôt à la moindre parcelle de paix. Un pur produit de leur époque, somme toute. Au moins, lui n’aura pas de problèmes à s’accoutumer au rythme de l’Ordre et ne sera pas choqué de leurs prises de positions, ni des combats. Par contre, il allait avoir le même problème qu’eux, essayer de s’habituer à se reposer plus de quelques jours au même endroit et ne pas être sur ses gardes en permanence.

A chaque fois qu’il entendait ce genre de récits, Luke remerciait intérieurement Obi-Wan de lui avoir épargné ça durant toute son enfance. C’était lui qui l’avait éloigné des Inquisiteurs, tout comme son oncle, lui aussi qui était resté vigilant en permanence face aux autres menaces. Mis à part une ou deux anicroches. Jusqu’au jour où ces problèmes avaient fini par rattraper, mais cela, soit. Ils se préparèrent pour l’arrivée, puis pour la rencontre avec le représentant des Chaf, venu les accueillir au spatioport. Il ne fallut qu’une minute de plus pour voir, plus loin, une manifestation en cours. Luke revint à la hauteur de leur guide, puis l’interroger, en Sy Bisti, sur ce qui se passait, exactement. Il n’aurait pas cru que ce serait le genre de ce peuple de s’énerver de cette manière à ce point ? Il s’était attendu à toute sorte de situation mais pas à celle-là… La réponse le glaça, plus encore lorsqu’il la répéta en Basic à Cal et Ervin, puis il dû retenir un juron, quand leur guide ajouta les récents développements. Ces espèces de…

"Vous avez retrouvé les enfants ??"

"Oui, ils sont à l’hôpital, en… Mauvais état."

Il lui fallut tout son sang-froid pour rester calme, respirer, ne pas lâcher ce qu’il pensait vraiment puis poursuivre la conversation comme si de rien n’était. Pour signaler au passage qu’ils voudraient aller voir la famille, tant qu’ils étaient là. En attendant… Bon sang… Ils grimpèrent avec leur guide dans une petite navette, direction le bureau de Formbi. Il y allait sûrement il y avoir d’autres nouvelles aussi joyeuses que celle-là. Et s’aventurer sur le terrain diplomatique en plein milieu d’un tel marasme, sur un sujet aussi sensible, ça allait être du propre.