Je chasse, tu chasses, nous chasserons !! [PV Aidan Lancot & Darth Lunariss]

Le jeune lieutenant du BRI attendit de se trouver dans l’ascenseur le ramenant au niveau de son service pour recommencer à respirer normalement. Tout l’entretien durant, la présence imposant de l’empereur l’avait écrasé sans qu’il ne lui soit nécessaire de rien faire si ce n’est poser son regard, lassé par la gestion d’un empire aux proportions galactiques, sur sa petite personne. Pour l’une des rares fois dans sa vie, Aidan pouvait comprendre le sentiment de se sentir purement et simplement inférieur à un autre être, un sentiment qu’on ne trouvait normalement que dans l’esprit d’un esclave élevé ainsi depuis la naissance.

C’est avec un long soupir qu’il quitta finalement l’ascenseur pour remonter le couloir menant à son bureau. Comme à l’aller, il salua machinalement les autres membres du BRI qu’il croisa sur son chemin avant de s’enfermer dans son repère. Enfin… Il se permet de se relâcher un instant. La journée avait été rude jusque-là, de longues heures d’interrogatoires avec un sujet résistant, une rencontre avec le maître   du plus grand empire galactique moderne… Il espérait simplement qu’on le laisserait tranquille pour les minutes à venir, qu’il puisse enfin gérer cette satanée migraine…


Il ne réalisa qu’il s’était assoupi que lorsqu’il entendit du bruit devant sa porte. A peine remettait-il de l’ordre dans sa tenue que celle-ci s’ouvrit sans prévenir pour laisser entrer une chose à laquelle il ne s’attendait pas.

Engoncée dans une longue cape sombre qui ne laissait apercevoir son visage, une twi’lek à la peau de sang pénétra dans ses quartiers d’un pas souple et surtout sans aucune hésitation. Il n’eut pas même le temps d’ouvrir la bouche, qu’elle se trouvait déjà à prendre ses aises, quittant sa cape dans un bruissement de tissu, elle se dévoilait dans toute sa beauté à peine dissimulée avant de se rendre vers le canapé, SON canapé pour s’y délasser en propriétaire légitime.

L’esprit du lieutenant carburait à plein régime alors qu’elle l’appelait par son nom et grade, souhaitant disposer du privilège de n’user que de son nom. Qui était-elle ? Le Bureau ne comportait pas de twi’lek à sa connaissance et de toute manière, cette tenue… Elle se serait trouvée plus adéquate dans un bar de Nar’shadda qu’au cœur du pouvoir de l’empire. Une esclave ? Une prostituée ? Ses manières ne le laissaient pas supposer… Se devait être une blague des membres de son service. Le sérieux avec lequel il menait tout à la fois sa carrière et ses relations sociales ne lui avaient pas faits que des amis au sein de son propre camp et être découvert dans son bureau en compagnie d’une esclave sexuelle par un supérieur marquerait un arrêt définitif à une carrière qui semblait pourtant décoller, à condition qu’il revienne vivant de sa mission bien sûr…

S’apprêtant à se lever pour inviter la délicieuse occupante de son canapé à quitter les lieux sans temps d’arrêt, la seconde phrase de celle-ci le bloqua dans son mouvement…

Une dame noire ? Une sith ?! Il avait décidément tout gagner aujourd’hui… L’empereur ET une sith s’intéressaient tous deux à son cas, le même jour et à peu de temps d’intervalle, une bien mauvaise affaire... Pour autant, son cerveau peinait à lui faire provenir le moindre signal d’alarme. Il se trouvait en présence de l’un des êtres les plus dangereux de la galaxie, tout un chacun préférerait se trouver face à un rankor qu’à un des sombres seigneurs de la Force et pourtant il ne semblait pas vouloir quitter son calme. Etrange… Il lui avait quelque chose dans la voix de son interlocutrice qui… Et bien qui l’invitaient au relâchement justement…

Plissant les yeux, il se rendit compte à ce moment que son regard n’avait pas quitté la twi’lek depuis son entrée dans son bureau, elle semblait exercer le même genre d’influence que l’empereur sur son entourage, mais à un niveau moindre et au contraire plus subtil. Un simple effet qu’un charisme débordant ? Ou au contraire une ruse sith pour imiter le pouvoir des puissants ? Il l’ignorait et à vrai dire n’en avait guère cure alors que son cerveau imaginait quatre cours distincts à la conversation qui s’était entamée sans qu’il n’eu encore mot à dire.

~ Si cela ne vous dérange pas, dame Lunariss, je préférerais que nous nous en tenions  lieutenant, si vous le voulez-bien.

Quittant son fauteuil, il se dirigea vers un petit placard dissimulé par la porte entrant avant d’en ouvrir un tiroir coulissant, révélant plusieurs bouteilles au contenu coloré ainsi que des verres. Se saisissant méthodiquement de la première disponible, dont le niveau se trouvait bien inférieur à ses cœurs, il attrapa deux vers avant de venir déposer le tout sur son bureau.

~ Puis-je vous proposer un verre alors que vous m’expliquez l’affaire qui vous amène ?

Aidan laissa échapper un long soupir alors que la twi’lek minaudait avec lui, se déplaçant selon un axe de symétrie propre à briser la colonne vertébrale d’un marcheur non entrainé à ce type d’exercice. Tout y était, la voix trainante qui pénètre lentement votre esprit sans y prendre garde, comme un serpent se glissant dans votre couche que vous ne repérez qu’au moment il révèle ses crocs, la tenue qui laissait peu de place à l’imagination, propre à laisser vagabonder le regard de l’interlocuteur, l’invitant à se concentrer sur autre chose que ce qu’il se passait véritablement et enfin les gestes… Cette manière de lui accorder lascif un bref instant, lui faisant prendre conscience avec une microseconde de retard pour réagir qu’elle se saisissait de la bouteille en même temps que du verre. Bien sûr son innocence n’était que feinte, une arme elle aussi, sensée attiser l’appétit de prédateur chez le mâle incapable de comprendre qu’il se trouvait la proie.

Un jeu par lequel l’homme était déjà passé au cours de ses missions, certaines espionnes l’appréciaient pour ouvrir le cœur d’un homme et y piochait les secrets quelles cherchent alors qu’elles simulent le fait d’ouvrir les cuisses pour lui, d’autre au contraire pour tenir leur cible là où elles le sautent et frapper au moment qu’elles jugent opportun, mais il devait avouer que celle-ci avait quelque chose de plus que celles qu’ils avaient rencontré. Il ne saurait poser le doigt dessus et à vrai dire ne le souhaitait pas, il n’avait déjà passé que trop de temps à penser à cela au lieu de la raison de sa venue. Le tour marchait à merveille, mais il ne restait qu’à la petite mouche qu’il était de tomber ou non dans le piège.


Et que dire de la gravité ? Qui semblait vouloir elle aussi aider à ce petit manège alors que la voix enchantait ses oreilles traîtresses. Levant les yeux au ciel, il adressa un sourire narquois à la sith.

~ Sans vouloir vous manquer de respect, ma dame. Peut-être pourrions-nous nous abstenir de ce petit jeu ?  Vous savez très bien que votre rang me rend obligatoire l’écoute de votre requête, nul besoin de jouer ainsi avec moi.

Il préférait passer sous silence la mention qu’elle avait réalisé à sa « mission ». Ce pouvait être un piège habile de son interlocutrice, prêchait le faux avec le peu d’information qu’elle pouvait détenir pour aisément lui tirer les vers du nez alors qu’il se penserait en compagnie d’une personne disposant des mêmes renseignements.

Bien sûr, il n’était pas possible de passer outre sa proposition, son esprit prenait note avec minutie de chaque geste et chaque parole, chaque intonation de son interlocutrice pour nourrir les futurs exercices d’imagination nocturne de son subconscient, cependant il n’était pas en train de dormir et disposait encore de sa volonté, du moins ce qu’il en restait après un pareil étalage de moyens pour le circonvenir aux buts de cette intrigante.

~ J’ai peur qu’il ne me faille plus d’informations que la simple dénomination de « cheffe rebelle » si vous souhaitez que le BRI puisse vous être d’une quelconque aide. Auriez-vous son nom ? Un surnom ? Et enfin que cherchez-vous auprès du Bureau ? Une localisation ? Des informations ? Car j’ai peur que nous ne soyons pas le bon organe de l’empire à contacter si vous prévoyez de recruter des hommes pour une intervention armée.

Organa donc ? Il est étrange comme ses deux assignement semblaient se recouper étrangement. D’un côté on l’envoyait chercher un remplaçant pour la victime de la princesse Organa, de l’autre une dame noire des sith venaient lui faire du charme dans son bureau pour obtenir son aide à chasser la jeune femme. Il se demandait si celle-ci avait conscience des problèmes qu’elle faisait tomber sur un seul même agent impérial sans même le connaître, mais son attention ne devait pas dériver, il avait déjà bien du mal à ne pas laisser happer par les manières de son interlocutrice, nul besoin de laisser son esprit vagabonder. Son regard suffisait déjà amplement.

Glissant le long du canapé sombre, l’intrigante utilisait ses atouts d’une manière qui semblait contredire ses propos. Il voyait très bien au contraire comment son « corps », puisqu’elle semblait vouloir limiter le nom de ses stratagèmes à celui-ci, pouvait lui ouvrir les portes de certains secrets rebelles.

~ Le Bureau devrait vous recruter comme interrogatrice, vous nous faciliteriez grandement la tâche tout en rendant le visionnage des plus… distrayant.

Mais la belle laissait par moment glisser des informations que son esprit analytique, en retrait certes, mais pas moins réceptif, captait avec attention tout ce que cette délicieuse bouche semblait bien vouloir lui confier. La princesse était donc destinée à devenir l’apprentie de la sith ? S’ils pouvaient même corrompre un leader rebelle à leur cause, cela éclairait d’un nouveau jour sa mission concernant Skywalker, de plus la jeune Organa changerait de camp avec une somme colossale d’informations sensibles sur les rebelles, ce qui en faisait un poisson des plus juteux pour le service de renseignement en plus d’une apprentie potentielle pour la sith. Il devait reconnaître qu’il avait en effet tout intérêt à aider la sith, d’autant plus si elle lui fournissait les moyens de remplir sa propre mission. La question était de savoir… Palpatine laisserait-il passer le fait qu’il ait accepté son aide pour la traque de Skywalker ?

Il n’aura cependant pas la chance de réfléchir plus loin à la réaction de l’empereur, la dame noire se faisant soudain plus pressante dans sa volonté de le circonvenir à sa cause. Sans plus se soucier de l’étiquette ou des convenances, qu’elle avait de toute manière foulé du pieds depuis le début de leur entrevue, elle se glissait à présent tout près de lui, occupant presque l’ensemble de son champ de vision.

Se redressant dans son siège, l’homme ne put s’empêcher de déglutir devant l’effort de volonté qu’il déployait. La twi’lek se dévoilait dans toute sa splendeur à quelques centimètres de lui, négligemment allongée là il tenait ses mains quelques instants plus tôt. Il se prit un instant à imaginer quelle pouvait être la texture de cette peau aux allures de sang qui ne semblait vouloir rien de moins que d’outrepasser les maigres barrières de cuir imposées par la sith.

Poussant un long soupir, l’homme s’obligea finalement à détourner le regard à contrecoeur, quittant son fauteuil qui semblait pour l’instant l’endroit le plus attrayant de la galaxie, pour venir se planter devant la fausse fenêtre et les panoramas apaisant des forêts d’Aldéraan. Il se découvrit la gorge nouée et la voix rauque alors qu’il tenta de parler, s’obligeant à se l’éclaircir avant de parvenir à émettre une parole intelligible.

~ Vous disposez d’arguments solides pour soutenir votre demande. Non seulement votre rang, mais également l’importance de votre mission pour l’empire. Je me vois donc dans l’obligation d’accepter votre demande d’assistance.

Portant son verre à ses lèvres, cherchant à trouver dans le breuvage le courage liquide qui lui manquait. Il continua d’une voix dont il avait retrouvé la maîtrise, aiguisant son regard pour perdre ce déstabilisant trouble qu’elle parvenait si facilement à instiller en lui.

~ Disposez-vous déjà d’informations sur la localisation de la princesse Organa ou devrais-je vous retrouver sur votre vaisseau avec les informations en question ?

Il se trouvait presque jusqu’au cou dans un piège dont il n’était pas certain de vouloir se sortir. Son esprit le tentait, l’encourageait au laisser-aller et à l’abandon de la résistance. Elle était trop forte, trop bien armée et lui trop faible, comme n’importe quel homme dans cette situation. Mais pourtant, dans un coin de sa tête, un petit feu stupide, mais présent, de fierté et de volonté brillait encore pour ne pas le laisser sombrer dans les ténèbres apaisantes de l’étreinte de la twi’lek.  

Cependant celle-ci semblait au contraire s’amuser de la situation et tout faire pour éteindre ce dernier bastion de résistance. Sans faire un quelconque cas de ses paroles, elle traversa la pièce en ne s’embarrassant pas de faire le tour du bureau, elle passa au contraire par-dessus, dans un geste qu’il rêva des plus souples, son imagination travaillant ici de concert avec la sith contre lui.

La twi’lek semblait d’ailleurs prête à briser les dernières limites qui les séparaient encore, se pressant avec audace contre l’espion, elle l’enlaça d’une étreinte lascive tout en stimulant son sens du toucher par des caresses tout aussi suggestives.

- Elle est sur Alderaan, mais je suis là.

La voix était grave et sourde, son souffle chaud jouant avec le lobe de son oreille. Aidan aurait voulu la repousser, lui dire de cesser, mais il savait qu’ouvrir la bouche ne serait qu’un moyen de plus de montrer à la twi’lek qu’elle avait le dessus dans cette situation. Dans le lointain il entendit un cliquetis étrange, mécanique, qui semblait hors de propos dans ce monde étrange dans lequel le plongeait la dame noire. Elle n’était qu’étreinte, danger et tentation, une combinaison propre à faire perdre la tête à n’importe quel homme et encore… il ne l’avait plus devant les yeux.

Baissant les yeux, il vit la botte de cuir remonter le long de sa jambe dans un mouvement d’une atroce lenteur, chaque pouce de progression le plongeant plus profondément là où la sith le voulait, loin de sa zone de contrôle, là où elle pourrait le manipuler à sa guise. Car céder ici, signifiait créer un précédent, une brèche qu’elle pourrait exploiter par la suite soit par le chantage, soit au contraire par la promesse d’une répétition. Il savait combien ce genre de femme pouvait se révéler plus addictives que les épices pour en avoir vu l’effet sur des espions de son camp ou au contraire pour en avoir employés à perdre certains opposants. Mais il ne se sentait pas la force de la repousser, enserrer qu’il était, il n’était plus l’homme froid et calculateur à même de mener ses missions, il n’était qu’une proie aux prises avec un serpent qui l’avait déjà capturé de son regard hypnotique.

- Lieutenant.

Elle se conformait à ses désirs pour l’occasion, tout en ignorant le sous-entendu exprimé par sa phrase. Il avait cherché à garder une distance professionnelle entre eux, elle se servait de son grade pour jouer avec lui. Chaque mot qu’elle prononçait l’éloignait de son bureau, de sa mission, du futur, pour ne le laisser que dans un présent qu’elle dominait intégralement. Sans qu’il ne comprenne vraiment comment, elle fit le tour de son buste pour se retrouver devant lui, plantant son regard envoûtant dans le sien. Etrangement la première pensée d’Aidan ne fut pas pour eux, mais pour le combat, combien il devait être étrange et dangereux que d’affronter une femme pareille, propre à vous hypnotiser par sa simple gestuelle.

- Je vous veux et je sais que vous me voulez.

Elle n’avait pas tort, loin de là elle lisait en lui comme dans un livre ouvert. Était-ce une simple forme d’assurance que d’être si persuadée de son effet sur lui ? Ou bien peut-être ces étranges pouvoirs que les utilisateurs de la force semblaient avoir ? Il ne put se poser plus longtemps la question, son esprit analytique purement et simplement mis hors-tension par la dernière botte de ce duel mental.

Se collant à lui, dans un geste presque intime et doux en comparaison de son agressivité jusque-là. Elle vint cueillir un baiser au creux des lèvres de l’agent. Unissant leurs souffles l’un dans l’autre, leurs respirations sifflant de concert alors que la tension atteignait son paroxysme.

Aidan n’entendit pas les mots suivants, sa peur, sa volonté, sa réflexion, le passé, le futur, tout fut englouti par une soudaine vague de désir incontrôlable. Attrapant la sith par les reins, il la plaqua contre le mur alors que sa bouche venait dérober un nouveau baiser sur ses lèvres sombres, puis un second, un troisième, sa bouche descendit lentement, venant caresser la peau sombre de la gorge de la jeune femme, ses mains explorant l’anatomie de celle qui représentait son présent et cette infinité d’instants qui se succédaient pour le former à jamais.

Mais l’instant ne fut que ceci, un instant. Reprenant du poil de la bête, son esprit analytique lui fit lâcher à contrecœur celle que son cœur l’encourageait à ne jamais lâcher au contraire. La laissant reprendre appui sur le sol, il s’écarta en portant une main à son visage, rouge aussi d’embarras que de la montée de désir qu’elle provoquait en lui.

~ Je… Je suis navré, mais non. Je ne peux pas me permettre de me laisser aller ainsi.

Se dirigeant vers le bureau, il se servit un second verre, le premier étant allez rebondir sur le sol en y répandant son contenu lorsque la dame noire avait soustrait sa volonté à la sienne. Sa main se faisait sûre lorsqu’elle emplit le récipient, de même que lorsqu’elle le porta à ses lèvres, une parfaite opposition avec sa fébrilité intérieure. Le contact froid du liquide lui permit néanmoins de faire redescendre un tant soit peu la pression.