A la rencontre de la Rébellion

Le voyage s’était très bien passé, le maigre équipage, composé du capitaine et patron de l’entreprise avec deux de ses employés, n’était pas du genre à causer des ennuis, même si Nuru n’avait pas utilisé la Force pour les persuader. Trois humains d’une nature plutôt paisible, occupés à faire la navette entre les Mondes du Noyau et ceux de la Bordure Médiane pour livrer des pièces neuves et d’occasion à des concessionnaires et quelques usines, menant leur affaire sans vraiment se soucier des batailles et autres manœuvres militaires dans la galaxie. Après tout, comme lui avait dit le capitaine, il fallait bien vivre et se mêler d’histoires vous dépassant, c’était prendre un risque trop important. L’Empire pouvait trop facilement vous faire arrêter puis exécuter, même sur un motif particulièrement faible. Oui, même sans motif du tout, d’ailleurs, Nuru était particulièrement bien placé pour le savoir.

La dernière fois qu'il était venu sur Naboo, c'était tout juste avant le début de la Guerre des Clones, quelques jours à peine avant que son maître ne parte pour Géonosis, e, le laissant au Temple, puis y perdre la vie. C'était aussi la première fois que le jeune Chiss, âgé d'alors onze ans, quittait l'académie et Coruscant pour entamer son premier vrai voyage. Une petite "mission", si on peut dire ça, assez simple, sans doute plus pour le mettre dans le bain. En quittant le cargo, et donc l'équipage, Nuru prit un instant pour respirer l'air doux de Theed et profiter du soleil, avant d'avancer. Est-ce que l'homme qu'ils avaient aidé allait se souvenir de lui ? Un gosse à la peau bleu et aux yeux rouges sang, ça ne courrait pas les rues, peut-être ne l'aura-t-il pas oublié. Quittant la ville, le jeune Chiss prit la direction du pays des lacs, sans se presser.

La boutique, accoudée à une maison assez belle, était toujours au même endroit, inchangée par rapport à ses souvenirs. A l'écart d'un petit hameau, près d'un des plus grands lacs, construit dans un style doux et épurée. Un panneau taillé en bois affichait d'une écriture élégante "Olam Riert, artisan verrier", à l'entrée. Nuru poussa la porte de la boutique, en activant une petite musique, subjugué comme la première fois par toutes ces multiples œuvres d'art en verre, la plupart colorées, qui étaient exposées sur les étagères. L'instant suivant, un pas se fit entendre et un homme costaud, âgé d'au moins soixante-dix ans, entra dans la boutique. Le Padawan lui sourit poliment, alors que le commerçant lui rendait un regard écarquillé.

– Bonjour, monsieur Riert. Je me présente, je suis...

– C'est impossible, l'interrompit-il, tu devrais avoir vingt ans de plus ! Ou tu es le petit frère de... Non ?

Nuru secoua la tête, avec un faible sourire, puis reprit comme si rien ne l'avait coupé. L'artisan avait entendu parler des failles mais visiblement, il n'y avait pas accordé un seul crédit, en avoir une preuve aussi directe sous les yeux devait lui faire un sacré choc. Il se reprit néanmoins très vite, au grand étonnement et soulagement de Nuru qui avait pensé devoir batailler plus longtemps. Il l'invita à contourner le comptoir et à venir dans l'atelier, dans l'arrière-boutique, s'asseoir pour discuter plus posément. C'est en le suivant que le jeune garçon remarqua à quel point il avait plus... épuisé, comme lassé de la vie qu'il menait.

– Qu'est-il arrivé à Lanchu Skaa ? demanda-t-il en servant du jus de fruit à boire.

– Il est décédé, murmura Nuru, au tout début de la Guerre des Clones.

– Oh, je suis désolé... C'était quelqu'un de bien, j'aurai sans doute perdu mon affaire sans votre aide, à lui et toi. Mais donc, si tu es là et aussi jeune, c'est que...

Il n'acheva pas sa phrase, se raclant juste la gorge avec un air gêné, et Nuru ne dit rien non plus, se contentant de boire le contenu de son verre en silence. Oui, il était mort lui aussi, mais comme il avait été ramené par la Force, inutile de trop s'attarder sur le passé. Pour faire passer cet instant de gêne, il interrogea le marchand et artiste pour savoir ce que lui était devenu, durant toutes ces années. Apparemment, Olam n'avait jamais quitté Naboo, créant ses pièces et les vendant sans même sortir du pays des lacs, ou rarement, il n'allait même pas à Theed, à l'exception d'une fois l'an pour une grande foire réservée aux productions artistiques. La planète ne souffrait pas vraiment de la guerre civile, d'autant plus avec les forces impériales en présence.

– Avez-vous des contacts avec les Rebelles ? finit par demander franchement le jeune Chiss.

– Depuis peu. Pendant des années, je n'ai pas voulu me mêler de tout ça, puis j'ai fini par en être touché indirectement. Un de mes amis proches s'est engagé dans la Résistance et j'ai fini par me dire que moi aussi, je pourrai agir, ne pas juste fermer les yeux et attendre. Même si je ne fais pas grand-chose, au final. Je leur signale ce que fait l'Empire sur Naboo, dans le secteur si j'apprends des choses grâce à mes clients, et lorsqu'il le faut, je fais passer des messages.

Nuru prit une petite inspiration puis lui demanda s'il pourrait l'aider, même simplement leur transmettre un message, car c'était par le biais de la Rébellion qu'il avait le plus de chances de retrouver au plus vite l'Ordre Jedi. Juste un message, ou même attendre que des Rebelles repassent par Naboo pour aller les trouver directement, peu importe.

– Ça va demander une bonne semaine avant qu'ils ne reviennent.

– Je peux attendre. Je trouverai bien un petit boulot et où dormir en attendant.

– Humph, Naboo grouille d'Impériaux et tu es facilement repérable... Reste ici, dans ce cas, je te ferai une petite place.

"Facilement repérable", ça, c'était son problème du moment. Difficile d'être discret quand il n'y avait même pas dix membres de votre peuple à se balader dans toute la galaxie. Il remercia le vieil homme, engageant ensuite la conversation sur cette époque et obtenir plus de détails. Une semaine, donc, très bien, il pouvait attendre. Il n'y avait pas de raisons que les Rebelles refusant de l'emmener avec eux, pas vrai ? Il ne comptait les harceler ni les coller, juste rejoindre l'Ordre, ça ne devrait pas poser problème. Olam était toujours un peu perdu quant à ces histoires de failles et de Force mais il n'en dit pas grand-chose, prenant les faits comme ils venaient.

Les nouvelles annoncées faisaient état du blocus imposant qui s'était installé dans le secteur Corellien, et ce devait la même chose pour Onderon. Comment s'en sortait Soontir... ? Nuru pensa beaucoup à lui, les quelques jours suivant, l'imaginant combattre avec les autres pilotes TIE ou bien patienter pendant que le responsable de la Flotte négociait. Si seulement il était parti avec lui... Il espérait le revoir et surtout, qu'il n'ait pas d'ennuis.

Encore ce dernier point à régler et il sera temps de rejoindre la base Rebelle. Leur vaisseau allait bientôt quitter l'hyper-espace, pour rejoindre le système de Naboo. Le flanc était encore un peu endommagé mais rien de très conséquent, ils avaient eu une certaine chance lors de leur exploration du système et en étaient ressorti convaincu que ça ne fera décidément pas une bonne base pour la rébellion. Ce travail de recherche et d'exploration prenait un temps infini et cette fois-ci, ils en ressortaient les mains vides, l'Empire ne cessait de pousser plus loin dans la Bordure Extérieure et dans l'Espace Sauvage, il y avait même des expéditions militaires se rendant dans les Régions Inconnues pour cartographier et trouver les voies. Certaines planètes auraient pourtant pu être parfaites... Comme s'il suivait le fil de ses pensées, son pilote, Reon, marmonna qu'il allait devenir de plus en plus dur de trouver des bases sûres, de toute façon, l'Empire possédait plus de moyens qu'eux pour mener ces expéditions. La jeune femme hocha la tête avec lenteur, tout en préparant leurs codes d'identification.

– Il y a eu un peu de grabuge, on dirait, regardez-moi ça...

Ils venaient de quitter l'hyper-espace, Naboo était en vue et avec elle, un contingent plus important de croiseurs Impériaux, avec deux destroyers, qu'ils n'en avaient laissé. La Rébellion n'avait pourtant pas attaqué la planète, ces derniers temps, et la cellule Rebelle sur place avait dû quitter les lieux pour quelques temps, alors que s'était-il passé ? Ils furent très vite contactés, pour donner leurs identifiants, le type avait l'air aussi lassé que nerveux, c'était étrange. Reon envoya les codes, pendant que leur navette passait aux scanners impériaux. Ils étaient identifiés comme une entreprise marchande, vendant des métaux et minerais, dans la Bordure Médiane. Pendant le contrôle, Reon échangea un bref regard avec elle, avec un signe de main indiquant qu'ils en sauront vite une fois posés, leurs informateurs sur place pourront leur expliquer ce qui était arrivé. Une fois l'autorisation de passer reçue, le pilote mit doucement le cap sur Theed et le spatioport réservé aux convois marchands et aux entreprises. La ville, elle, semblait plus apaisée, même s'ils pouvaient noter un nombre anormalement élevé de stormtroopers, en patrouilles.

– Qui aurait pu avoir la belle et si merveilleuse idée de s'en prendre à la planète natale de notre Empereur adoré ?

– J'espère que ce n'est pas la Confédération... Corellia va finir par avoir de graves problèmes.

A moins que ce ne soit déjà le cas... Ils n'avaient pas pu communiquer régulièrement avec la Rébellion durant leur mission d'exploration et donc n'avaient pu pas non plus obtenir des nouvelles récentes, or, il avait l'air de s'être passé pas mal de choses. Pendant qu'ils se posaient, Leia pinça un peu les lèvres en se demandant, une fois de plus, si cette mission n'avait pas juste été un moyen de l'écarter, après Alderaan. La sénatrice Mothma avait paru si peu à l'aise lorsqu'elle avait appris les détails de ce qui était arrivé... Non, ce n'avait même pas été du malaise, plutôt un mélange de méfiance, de peur, de soupçons et de lassitude. Et presque aussitôt leur départ d'Alderaan, la princesse partait avec Reon pour cette recherche de planètes isolées, sécurisées et à l'écart de tout. Le timing était décidément très bon. Une fois posés, ils se préparèrent et s'habillèrent comme les gens du cru, Leia prit soin d'enfiler un foulard léger, cachant ses cheveux et une partie du visage, avec des couleurs chaudes et chatoyantes, comme les femmes d'ici. Tous deux cachèrent leurs armes, de façon à les tirer au plus vite en cas de besoin, puis se mirent en route.

Une petite navette de transport public les amena dans le pays du lac, à un village d'artisans et de commerçants, puis ils continuèrent à pied. La présence Impériale était en effet accrue, même si les habitants du coin n'avaient pas l'air plus inquiets que cela. Quoi qu'il ait pu se passer, c'était terminé depuis au moins plusieurs jours. Au bout de vingt minutes de marche, sur un petit sentier bordant le lac, ils arrivèrent à la boutique de leur informateur. Un artisan, spécialiste dans le travail du verre, qui leur avait été recommandé par un proche et qui s'était engagé depuis quelques mois à peine auprès des Rebelles. Leia attendit de voir s'il y avait d'autres clients dans le coin, en entrant, avant d'écarter un peu son voile, ne se détendant qu'à peine. Riert vint les accueillir avec autant de chaleur que de nervosité, lui aussi, les incitant aussitôt à passer dans l'arrière-boutique. La princesse fronça les sourcils en voyant qu'il n'était pas seul, un gamin de quinze ans, à l'apparence étrange, était là aussi. Elle ouvrait la bouche pour poser la question mais l'artisan fut plus rapide, expliquant que ce petit était un Padawan.

– Ah, je vois...

Le ton restait un peu distant et raide, elle n'avait plus repensé une seule seconde à la Force depuis qu'elle était partie avec Reon, mais ce bref mot avait eut le don de lui jeter en pleine figure en une seconde à peine. Retour à la réalité. Et s'il se trouvait ici, c'était pour qu'ils l'emmènent avec eux, n'est-ce pas ? Très bien. Un petit effort, cet enfant n'y était pour rien, dans cette histoire, c'est pourquoi elle 'efforça de lui adresser un sourire à peu près aimable en ôtant son voile puis en les présentant, Reon et elle-même. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle percuta que cet enfant devait appartenir à la même espèce que l'amiral les ayant piégé, sa famille, Han et elle, sur Alderaan.

– Comment t'appelles-tu ? Et es-tu natif de cette époque ou viens-tu d'une faille ?

C’était la première fois que Nuru s’initiait au travail du verre, ça lui plaisait vraiment beaucoup. Olam avait profité de ces quelques jours pour lui montrer comment il travaillait et Nuru l’avait aidé comme il l’avait pu. Il disposait d’une certaine sensibilité artistique et s’en était servi pour effectuer quelques tâches de décoration sur les œuvres. Rien de très important, mais c’était déjà ça, non ? Sa plus grande contribution, si on pouvait dire ça, avait été la reproduction de l’oiseau qu’il avait déjà cousu sur le bracelet offert au pilote. Ces quelques jours au calme lui avaient aussi permis de s’informer beaucoup plus sur la situation, dans la galaxie, les rapports de force et récentes batailles. Il n’y avait pas à dire, ça bougeait, et ça bougeait beaucoup. Ce qui s’était produit sur Alderaan avait été beaucoup discuté, Nuru imaginait sans peine la souffrance des habitants, de tous les civils bombardés… Fallait-il être un monstre pour ordonner ça…

Le jeune Chiss était occupé à travailler sur un nouveau motif dans l’arrière-boutique lorsque Olam fit passer ses deux « clients » dans la pièce, en lui annonçant que les deux Rebelles étaient là. Le sourire du petit, prêt à dire bonjour, fondit comme neige au soleil lorsqu’il leur fit face. Autant l’homme, d’un âge visiblement déjà avancé, était détendu, autant la femme à côté lui fit directement l’effet d’un bloc de glace prêt à écraser tous ceux qui la contrariait. Pire, à ses yeux, il avait le sentiment qu’elle flirtait un peu avec le Côté Obscur. S’en rendait-elle compte, au moins ? Pendant que l’artisan faisait les présentations, il l’observa discrètement plus en détails. Jeune, oui, la vingtaine, sans doute. A peine plus grande que lui, un regard dur, en forme d’amande, qui lui était étrangement familier. Un regard qui se fronça lorsqu’elle apprit qu’il appartenait à l’Ordre Jedi.

– Ah, je vois…

Nuru aurait employé le même ton si on lui avait présenté une personne ayant participé au massacre des siens en lui assurant qu’elle était revenue du bon côté. Il ne savait pas trop ce qu’elle avait contre les Jedis, ou même contre la Force, mais il allait éviter de lui poser la question. Ou même de lui dire qu’elle pouvait se détendre, c’était typiquement le genre de remarques qui vous énervait encore plus. A la place, il se composa un air neutre, notant quand même qu’elle essaya de lui sourire. C’est bizarre, vraiment, il avait déjà vu ce regard quelque part, il ne souvenait plus du tout mais l’avait déjà vu, c’était sûr. Peut-être au Temple, quelqu’un qui lui ressemblait ?

– Comment t'appelles-tu ? Et es-tu natif de cette époque ou viens-tu d'une faille ?

– Les deux, en réalité. Je suis mort pendant la Guerre des Clones mais ça reste « mon époque », je devrais juste être plus vieux. Je m’appelle Nuru.

Finalement, ce n’était pas la peine qu’il donne son vrai nom, autant se contenter directement du surnom, ça allait beaucoup plus vite. Il s’était levé, indiquant simplement aux deux Rebelles qu’il était de retour dans cette époque depuis peu de temps et qu’il avait reçu l’aide d’un pilote Impérial, lors de son arrivée. L’homme, Reon donc, haussa les sourcils avec un air sceptique, demandant comment ça s’était passé, plus précisément. C’était si incroyable que ça, qu’un agent de l’Empire vienne en aide à un gamin ? Il fallait croire que lui, au vu de sa tête, à moins qu’il ne soit juste trop habitué à la confrontation avec des amiraux sanguinaires.

– Il s’appelle Soontir Fel, il m’est tombé dessus alors que je venais juste de passer par la faille, au milieu d’une académie impériale, sur Lothal. Il m’a aidé à me cacher puis à quitter la planète. J’ai essayé de le pousser à venir avec moi, mais il n’est pas encore vraiment prêt à tout quitter, même s’il hésite. Je pense qu’il finira par le faire.

Son ton était confiant, assez en tout cas pour que le doute traverse le visage du Rebelle avant qu’il ne se renferme un peu. Le jeune Chiss se tourna ensuite vers la princesse, sentant bien qu’elle était pressée de partir mais il y avait des questions qu’il devait lui poser, tant qu’ils étaient encore à l’abri des yeux et des oreilles indiscrets.

– Qu’en est-il de l’Ordre aujourd’hui ? Il y a-t-il eu beaucoup de retours ?

– Les deux, en réalité. Je suis mort pendant la Guerre des Clones mais ça reste « mon époque », je devrais juste être plus vieux. Je m’appelle Nuru.

Enchantée… Elle hocha la tête en se présentant elle-même d’une meilleure façon, avec tous les efforts au monde pour ne pas paraître trop impolie, glaciale ou distante. Il n’y était pour rien, dans ce qui arrivait, ne penser qu’à ça. Il en était même une victime, s’il avait perdu la vie au Temple. Le petit devança sa question suivante, expliquant aussitôt qu’il était revenu depuis assez peu de temps, et qu’il avait reçu l’aide d’un pilote de l’Empire. Un nouveau déserteur ? Leia lança n regard autour, croyant avoir manqué cette personne, mais il n’y avait personne d’autre qu’eux, pourtant, peut-être était-il sorti ou parti en quête d’informations. De son côté, Reon semblait plus sceptique, demandant plus de détails sur la façon dont c’était arrivé. Ce n’était pourtant pas la première fois que des pilotes ou soldats désertaient et rejoignaient leurs rangs, il y avait même eu une période, juste avant la mort de Plagueis, où le nombre de désertions avait grimpé en flèche. Presque toutes les nouvelles recrues de ces quelques semaines venaient de la Flotte commandée par Tarkin. Un petit geste la tira de ses pensées et elle se retourna, remerciant l’artisan dans un murmure lorsqu’il donna la datacarde contenant les informations qu’il avait pu récupérer, sur l’Empire, ce mois-ci. Merci… Elle hocha la tête, pendant qu’il reculait un peu, visiblement inquiet que des gardes impériaux ne fracassent tout à coup la porte de l’arrière-boutique pour venir les arrêter.

– Il s’appelle Soontir Fel, il m’est tombé dessus alors que je venais juste de passer par la faille, au milieu d’une académie impériale, sur Lothal. Il m’a aidé à me cacher puis à quitter la planète. J’ai essayé de le pousser à venir avec moi, mais il n’est pas encore vraiment prêt à tout quitter, même s’il hésite. Je pense qu’il finira par le faire.

Oh, donc il était seul. Très bien, si cet homme avait déjà franchi ce pas, il finira par déserter, tôt ou tard, ce n’était plus qu’une question de temps. Le nom de famille ne lui était pas familier, ce type ne devait pas avoir de famille dans les rangs rebelles, comme quelques autres. Elle rangea la datacarde avec soin puis croisa à nouveau le regard rouge sang du Padawan. Oui ? S’il voulait poser des questions ou discuter, ils ne feront que le minimum ici, il s’agissait de ne pas traîner des heures, surtout sur une planète contrôlée par l’Empire. Ils auraient le temps de parler lorsqu’ils seront passés en hyperespace et en route vers le quartier général. Enfin, parler, elle pouvait lui faire un résumé de la situation mais guère plus, s’il avait des questions sur ces failles, il verra ça avec les Jedis.

– Qu’en est-il de l’Ordre aujourd’hui ? Il y a-t-il eu beaucoup de retours ?

– Un peu, oui. Je ne connais pas le nombre exact de Jedis revenus par les failles, une dizaine, peut-être, ou plus. Tu verras ça directement avec eux, une fois que tu les auras rejoints, je ne peux pas t’en dire plus.

Et elle n’en avait pas l’envie non plus. Bref, il était temps de partir. Elle remit son voile en place puis lança un regard au petit, grimaçant un peu. Trop repérable… Avec un autre foulard, elle s’occupa alors de lui, comme Reon lui avait montré, nouant le tissu pour que l’ombre retombe sur ses yeux. Une fois fait, elle ressortit avec son pilote et le petit, saluant d’un léger signe l’artisan, avant qu’il ne rentre chez lui. Ils reprirent la même navette pour retourner à Theed, mais cette fois, il y avait plus de patrouilles dans les rues, même bien avant d’arriver au spatioport. Ils tombaient en pleine tournée d’un contrôle de masse, dirait-on. Reon lui prit le bras, comme s’ils étaient un couple ordinaire en promenade, et Leia prit la main de Nuru dans la sienne, comme s’ils étaient une famille normale en promenade. A quelques mètres seulement du spatioport, la rue était carrément bloquée et les contrôles d’identité se tenaient, par toute une unité. Lorsque vint leur tour, Reon lui lâcha le bras, répondant d’un ton aimable au garde qui leur demanda leurs cartes d’identité. Leia serra un peu la main sur celle de Nuru et glissa l’autre le long du corps, prête à se saisir de son blaster, caché sous un pan du long voile, au cas où les choses tournaient mal.

Le soldat vérifia leurs cartes, tout en répondant au pilote qui avait entamé la discussion et qui demandait pourquoi tant de contrôle, d’un seul coup, ce qui pouvait bien se passer pour empêcher ainsi un libre accès au spatioport. Le stormtrooper expliqua assez vite qu’après le grabuge qu’il y avait eu en orbite, avec la Confédération, la sécurité avait été beaucoup renforcée, pas seulement dans la capitale mais partout sur la planète. Il leur rendit leurs cartes ensuite en leur souhaitant un bon voyage, avant de passer à la famille derrière eux. Leia émit un discret soupir, en reprenant la route, puis marchant un peu plus vite jusqu’à leur vaisseau. Une fois à l’intérieur et la passerelle refermée, elle s’autorisa enfin à respirer librement, s’asseyant sur le siège copilote en laissant au petit Padawan de s’installer derrière, il y avait un troisième siège, dans le coin de la cabine.

– Parfait, en route vers le QG, maintenant. Enfin... On pourrait déposer le petit au Temple, d'abord.

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Dés :

- Contrôles de sécurité
- Passage des contrôles au spatioport