Rencontre au détour d'un plateau ( aidan)

Nouveau jour, nouveau dossier. Après avoir échoué plus ou moins volontairement à convier le commandant Vanto au sein de leur service pour un « débriefing » de sa période passée avec l’aristocra, le lieutenant avait pu soufflé un peu et se consacrer à plus de paperasses que de travail de terrain. Un soulagement momentané qui lui avait permis de faire le point sur sa rencontre avec la chiss et surtout de ses erreurs au cours du dîner. Il avait manqué d’attention et de prudence, se laissant aller à des confessions sur lui-même et ses avis sur la situation actuelle de l’empire. Des informations qui n’étaient pas certainement pas tombées dans l’oreille d’une sourde au vu de la réaction presque prédatrice qu’avait eu son interlocutrice avant de se reprendre.

Laissant derrière lui le dîner, il avait cependant prit sur lui de ne pas le considérer comme un échec complet, mais plutôt comme une source d’enseignement, sur la nature chiss, mais également sur lui-même. La manière dont l’aristocra menait une conversation était un exemple intéressant de manoeuvre rhétorique, exemple dont il pourrait certainement s’inspirer pour la suite de sa carrière. Chaque rencontre marquerait ainsi un jalon supplémentaire de son moi futur s’il apprenait à tirer des enseignements de chaque situation. Peut-être était-ce ce que l’on appelait „l’expérience“ après tout ?

Après avoir été chargé d’aplanir la situation avec l’aristocra et découvrir si celle-ci disposaient d’autres raisons que celles évoquées pour se présenter sur Coruscant sans invitation, sa nouvelle tâche toucherait au contraire l’intérieur de l’empire et ses troupes plus spécifiquement. Un sergent instructeur ne donnait plus de nouvelles depuis le bal de célébration de l’empire. Un mois tout de même… Le champ des possibles était dès lors fort restreint, l’homme avait pu déserter, être capturé, assassiné ou détruit avec Manaan.

La dernière possibilité semblait peu probable, la destruction avait eu lieu suffisamment de temps après la clôture du bal pour que tous les officiels impériaux aient pu être prévenus et quitter les lieux. N’en restaient donc plus que trois toutes également possibles, cependant chacune amenait ses propres questions quant aux raisons de l’évènement. Avait-il déserté en raison d’un désaccord idéologique ? D’un travail de sape produit par des espions rebelles infiltrés ? En raison de son interrogatoire avec les services de sécurité impériaux ?

S’il s’agissait d’un assassinat, encore fallait-il déterminer la raison. Jalousie ou haine personnelle ? Surprise d’une situation ou d’une discussion qu’il n’aurait pas dû entendre ? Objectif politique ?

Enfin l’enlèvement… Espoir de découverte de secrets militaires ? Objectif politique à nouveau ?

Le champ des possibles se trouvait actuellement fort vaste, aussi avant de traiter des spéculations était-il question de s’occuper des éléments probants de l’enquête. Actuellement deux faits marquants ressortaient du dossier du disparu. Premièrement le fait qu’il ait été l’instructeur de l’as rebelle Wedge Antilles, deuxièmement la dernière personne avec laquelle il avait été aperçu, Wynnsa Starflare, étoile montante du cinéma impérial. Le service de sécurité en place lors du bal avait capturé une vidéo des deux humains en train de s’éclipser de la salle de bal. Or il s’agissait des dernières données dont on disposait concernant le sergent-intructeur, raison pour laquelle il attendait aujourd’hui dans la loge de l’actrice.

Son insigne avait grandement refroidi le vigile qui avait tenté de lui interdire le passage, le prenant certainement pour un fan tentant de jouer de son rang pour rencontrer la jeune femme, une rapide discussion lui avait cependant permis de rétablir les faits et de l’inviter à convoquer la demoiselle une fois qu’elle aurait achevé les tournages du jour.

Sirotant doucement une tasse de thé qu’une secrétaire avait crû bon de lui proposer, il tourna la tête à l’écoute de bruits derrière la porte. Le son résonnant de pas dans le couloir. Réajustant sa tenue, il se leva et attendit que la porte ne s’ouvre pour révéler une visuelle à laquelle il n’était peut-être pas prêt.

Enserrée dans une robe à la couleur de l’or dont le tissu semblait cousu à même ses courbes élégantes, une large fente dans la tenue laissait entrevoir une partie de ses charmes. Prenant sur lui de ne pas marquer sa surprise, il s’autorisa néanmoins à déshabiller un bref instant l’actrice d’un regard froid avant de s’avancer vers elle, se saisissant d’une main tendue pour venir l’effleurer d’un souffle alors qu’il se laissait un instant enchanté par le sourire que lui offrait la jeune femme.

Bien le bonsoir Monsieur. Je suis surprise de trouvé un agent impérial ici, que puis-je faire pour vous ?

Lâchant sa main dans un geste méthode, il l’invita à entrer d’un geste avant de refermer derrière elle, lui désignant une chaise tout en allant lui-même récupérer sa tasse de thé.

~ Lieutenant Lancot, des services de renseignements impériaux. J’espère que vous me pardonnerez la surprise de ma visite impromptue, mais il s’avérait avec le temps que les gens venaient à redouter la visite de nos services, même lorsqu’ils n’en avaient pas de raisons précises. Raison pour laquelle nous préférons ne pas être annoncés…

Tout en lui offrant un sourire délicat, il prit une première gorgée de thé avant de s’installer à gestes méthodiques face à elle.

~ Il semblerait que vous soyiez en possessions d’informations cruciales pour le développement d’une enquête. Sauriez-vous par hasard de quoi il s’agit ?

Le lieutenant marqua une pause par la suite, plaquant sur son visage un sourire protocolaire n’ayant rien pour la rassurer. Il avait ici décider de ne pas abandonner la position dominante contrairement à sa rencontre avec l’aristocra et il la maintiendrait tant que l’actrice aurait peur de lui. Aussi n’était-il pas dans son intérêt d’en révéler trop, trop rapidement. La laisser s’inquiéter de ce qu’il pouvait savoir ou non produirait de bien meilleurs résultats.

L’actrice ne marqua pas de surprise ni de temps d’arrêt à la découverte des raisons de sa présence. Devait-elle cette maîtrise d’elle-même à son emploi ou bien s’attendait t-elle à la visite d’agents impériaux ? Dans les deux cas cela signifiait qu’il ne devait pas faire de prendre cette jeune femme à la légère, son métier lui-même l’entrainait à mentir éhontément au visage de ses partenaires de jeu et le lieutenant espérait ne pas devoir en arriver à des méthodes plus… barbares.

S’inclinant devant lui, elle le gratifia que quelques mots d’usages avant de s’installer sur le canapé attenant au bureau auquel se il se trouvait lui-même installé.

Enchanté de vous rencontrer Lieutenant. Wynssa Starflare pour vous servir

~ Rassurez-vous mademoiselle. Il n’est pas question de me servir directement, mais plutôt l’empire. Ne sommes-nous pas tous ici pour cela d’ailleurs ?

La gratifiant d’un sourire avenant, il s’installa plus confortablement dans son fauteuil tout en la laissant s’inquiéter et promettre que bien entendu, elle ferait tout son possible pour l’aider. La dévisageant d’un regard méthodique, il s’amusait à chercher d’éventuels tics inhérents aux mensonges, mais le contrôle de la jeune femme sur son faciès était à l’aune de son talent d’actrice. Elle ne laissait rien paraître d’un éventuel trouble d’intérieur et conversait avec lui comme si elle se trouvait dans un petit salon et qu’il n’était pas question d’informations relatives à la sûreté de l’empire.

S’apprêtant à débuter par quelques questions bénignes, il fut interrompu par la jeune femme, se levant avant de s’approcher à pas mesurés du bureau pour venir se saisir d’une assiette de biscuits et lui tendre lui offrant une vision des plus agréables dans le même mouvement.

Une petite douceur pour rendre cette discussion plus agréable ?

Quel délicieux double sens… La douceur était double pour lui et c’est avec un nouveau sourire qu’il accepta l’offre gustative tout en écartant son regard de la zone sensible qu’on offrait à lui pour venir le planter dans les yeux de l’actrice.

~ Certainement.

Tout en se saisissant d’un biscuit, il vint le tremper délicatement dans son thé. S’il avait dû être drogué ou empoisonné, le thé aurait été le meilleur moyen, de plus son interlocutrice prenait le risque de manger également des biscuits. Ceux-ci se trouvant déjà ici à son arrivée et n’ayant averti personne au préalable de sa visite, il n’y avait donc que peu de chances qu’ils soient „assaisonnés“.

~ Votre loge est décorée avec beaucoup d’élégance. L’avez-vous fait vous-même ? Ou quelqu’un d’autre s’est-il chargé de l’accommoder à vos préférences ?

Servir l'Empire est toujours un réel plaisir pour moi

~ Je ne peux pas dire que servir l’empire est toujours un plaisir, mais cependant toujours un honneur. Je dois néanmoins avouer que ce soir grâce à vous ma mission mêle les deux…

La remerciant d’un signe de tête, il l’observa reprendre place avec attention, la robe donnant un attrait certain à chacun de ses gestes alors qu’elle croisait les jambes, incarnant la parfaite représentation de ces images de jeunes hommes que l’holonet aimait à mettre en avant pour établir le canon de beauté humain.

Lieutenant, ceci est un bureau pour discuter et absolument pas ma loge, mais je me ferais une joie de vous la faire visiter lorsque nous aurons terminé ici.

Elle accueillit sa question avec un rire délicat avant d’enchaîner rapidement, se fendant innocemment d’une proposition qui s’amusait encore à jouer avec les attentes de son esprit en usant de double sens. Etait-elle toujours ainsi ? Tentait-elle de le séduire pour le détourner de son esprit critique ? Ou peut-être simplement pour s’attirer les faveurs d’un officiel bien placé dans la hiérarchie impériale ?

~ Une charmante proposition, mais nous attendrons néanmoins de voir comment s’achève notre première entrevue pour ensuite déterminer si nous quitterons ce « bureau » bons amis pour rejoindre votre loge.

Lâchant le biscuit à peine entamé, il le reposa doucement sur la table avant de se saisir de sa tasse, venant y prendre une gorgée tout en continuant de l’observer par-dessus le rebord de porcelaine.

~ Selon nos informations vous vous trouviez sur Manaan lors du bal de célébration de l’Empire… Entama t-il tout en reposant la tasse sur ses genoux joints.

~ Accepteriez-vous de me dire pour quelle raison vous vous trouviez sur les lieux ?

Toujours commencer par les informations simples, aisément vérifiables. Après la frayeur de la découverte d’une entrevue avec un membre des services de renseignement, cela permettait d’instaurer un faux sentiment de confiance à l’aide de questions non-incriminantes, un laisser-aller qui pouvait occasionner par la suite de petites erreurs révélatrices.

Bien sur je peux vous l'expliquer sans soucis. Mon ancien manager a toujours trouvé intéressant de faire en sorte que je sois invitée dans les plus hautes soirées. Il disait" Ceci est bon pour votre image, vous devez aller rencontrer votre public. C'est ainsi qu'il a eu une invitation pour lui et moi même pour le bal de l'Empire sur Manaan.[/color]

Explication logique. Le métier d’actrice lui permettait de se joindre sans grand problème aux plus hauts officiels impériaux lors de ce type d’évènements mondains. Le besoin de se créer des connexion se retrouvant dans tous les domaines fréquentant le pouvoir de près ou de loin… Il s’agissait également de la couverture parfaite pour une espionne. Belle comme elle se trouvait être et douée aussi bien pour la comédie que le message, elle pouvait facilement tendre l’oreille où s’infiltrer directement dans la chambre à coucher des puissants pour leur faire avouer quelque secret d’état dans le seul objectif d’augmenter sa gloriole personnelle auprès d’une sublime créature.

Il n’eut pas lui-même à reprendre la conversation qu’elle démontrait déjà ne pas être seulement un beau minois et des jambes sublimes, non, un esprit fin se dissimulait derrière ces yeux couleur d’azur.

Je doute sincèrement que vous soyez me trouver à une heure ci tardive pour me parler mondanité, donc veuillez en venir au faite. Si vous avez pris la peine de venir jusqu'ici c'est que cela à un rapport avec l'un des mes cavaliers qui devaient être des personnes importante. Sachant qu'il n'y en a eus que deux, cela à un rapport avec l'un et l'autre.

Jouant de ses deux billes céruléennes, elle planta son regard dans celui du lieutenant, tentant certainement de saisir une étincelle de suspicion dans les yeux de l’officier.

Qu'attendez-vous réellement de moi ?

Lui offrant un sourire amusé démontrant le peu de cas qu’il faisait de sa patience, il prit le temps de venir cueillir une nouvelle gorgée de thé avant de lui répondre d’un ton calme et froid.

~ Je vous prierais de baisser d’un ton mademoiselle. Comme vous l’évoquez, je ne suis pas ici dans le cadre de mondanités. Je doute de pouvoir me sécuriser une entrevue privée avec vous s’il ne s’agissait pas d’affaires impériales. Aussi vous demanderais-je de rester à votre place. Votre rayonnement culturel est un outil utile pour l’empire, mais n’oubliez pas que nous sommes tous des outils, si votre audace devait dépassé votre utilité, il est possible que l’on vous remplace.

Sans quitter son sourire, Aidan prit une nouvelle gorgée avant de reprendre, d’un ton plus chaleureux maintenant que l’avertissement nécessaire avait été délivré.

~ Cependant… Une fois ce petit rappel effectuer de la position de chacun, je dois avouer qu’il serait dommage de vous perdre. Nota t-il en laissant son regard remonter lentement le long de ses jambes fuselées.

~ De plus… Vous n’avez pas tort, je suis bien ici pour vous questionner à propos de l’une de vos… rencontres de la soirée. Vous avez passé un temps un temps non-négligeable aux côtés du sergent instructeur Fel. On vous aurait même surpris quittant la soirée ensemble. Verriez-vous un inconvénient à me conter les évènements qui firent suite à votre départ ?

Le lien entre les deux individus était simple et remontez à la planète natale de la belle, Corellia. Loin d’afficher sa véritable identité, l’actrice se dissimulait au contraire sous un nom d’emprunt. Un pseudonyme préservant sa réputation de certains liens de parentés gênants avec certains membres de la rébellion. Une filiation qui la rapprochait d’ailleurs du sergent.

La belle ne se laissait pas marcher sur les pieds décidément et elle entendait visiblement lui faire comprendre qu’il était l’intrus ici. De là à se considérer en position de faiblesse il n’y avait qu’un pas… Un pas que le lieutenant ne franchirait pas. Il incarnait ici l’empire face au monde civil, il ne pouvait reculer et à vrai dire… Il n’en avait pas envie, la fougue de la jeune femme n’était pas déplaisante dans un milieu où l’on s’habituait rapidement à incarner la peur des aspects sombres de l’empire.

Je n'ai nullement monté le ton, mais vous me déranger après une journée de 10 heures des plus instances, donc il est de mon droit de savoir ce que l'on me veux réellement vous ne pensez pas ?

La jeune femme n’y allait pas de main morte et se trouvait récompensée en obtenant de plus amples informations concernant les raisons de sa présence. Qu’elle prenne cela comme une victoire si elle le souhaitait, cela ne les rapprochaient au final que plus du moment fatidique où elle commencerait à lui mentir.

Bien sûr, je peux vous raconter ma soirée en sa délicieuse compagnie. Après une dernière danse, nous avons décidé de quitter le bal pour un peu plus d'intimités et somme aller en ville nous promener ensemble, puis aller boire un thé à la terrasse d'un petit café. Nous avons profité un peu de la fête avec les habitants de la ville et nous nous sommes amusés tous les deux. Toute la soirée il s'est montré très doux, avenant, un vrai chevalier servant.

Il n’avait pas fallu attendre longtemps avant que les douces manœuvres d’approche de la belle, lui offrant des « douceurs », usant de double-sens, ne se transforment en fables et reproches. Peut-être avait-elle l’habitude d’agir ainsi. Avec un physique comme le sien et ses talents d’actrices, elle ne devait pas avoir plus de mal que battre quelques fois des cils tout en arborant le sourire de circonstance et la tenue adéquate pour obtenir ce qu’elle voulait. Hélas pour elle, son métier jouait ici contre elle. Celui-ci consistant à mentir et de manière plus que convaincante si l’on devait croire son succès auprès des foules, cela signifiait également que l’on ne pouvait se fier à ses réactions ni aux émotions dont elle faisait preuve.

Lui serait-il arrivé malheur, après son départ ?

Et voilà qu’elle changeait de registre. Après le rôle de la belle effarouchée malmenée par une brute, voilà qu’elle se transformait en demoiselle en détresse, la larme au bord de l’œil. Le jeu était plus que bon… A vrai dire l’homme sentait les fibres de son corps le pousser vers elle pour lui offrir une épaule et des mots doux pour la rassurer. Il était amusant de voir qu’après ces millénaires d’évolutions, l’homme restait néanmoins un animal des plus sensibles à certains stimuli et notamment ceux de la faiblesse d’une femme. Inscrits dans son organismes, ils l’encourageaient à la protéger et la désirer en tant que reproductrice, des désirs que le temps et la société avaient lentement voilés pour les parer des atours de la séduction et de la sexualité purement sensuelle. Seulement… Le lieutenant se tenait encore sur ses gardes, sachant ne pas pouvoir faire confiance à son interlocutrice, aussi fiable puisse-t-elle se montrer, mais encore plus ne pas pouvoir se faire confiance lui-même, son corps et ses mécanismes hormonaux jouant contre lui ici.

~ C’est justement ce que nous cherchons à découvrir. Le sergent a disparu depuis un mois. Or vous êtes la dernière personne à l’avoir vu depuis son départ du bal.

Lui souriant doucement, il fit émerger un mouchoir de sa boutonnière, se levant de sa chaise pour venir lui tendre.

~ Le soucis étant… Que votre histoire n’est pas vérifiable mademoiselle. Manaan ayant été détruite sur les ordres de son impériale majesté afin de châtier leur rébellion, aucun témoin ne peut corroborer votre présence sur les lieux.

L’observant avec plaisir, il préférait attendre avant d’abattre toutes ses cartes et notamment celle de son identité secrète. En la poussant lentement d’une déclaration à l’autre, il espérait détecter le faux pas qui lui permettrait de définitivement faire pencher la balance de son côté.

Il m'a raccompagné à l'hôtel à coté de celui du bal, mais tout d'un coup, il est devenu étrange après un appel. Il est devenu blême, puis tendu et enfin en colère et il a filé sans me dire au revoir, comme s'il avait un monstre à ses trousses. Il a essayé aussi de poser des questions sur ma famille.

Son mouchoir offert, Aidan tourna le dos à l’actrice pour retourner sur son fauteuil, s’asseyant avec souplesse, le dos droit, croisant élégamment les jambes avant de récupérer sa tasse et d’observer son interlocutrice, dissimulant sa jubilation derrière un masque d’inquiétude. Cette nouvelle déclaration n’était pas logique avec sa réaction précédente. Si le sergent avait paru si angoissé et insistant dans ces questions au cours de l’entrevue pourquoi n’en faire mention que maintenant ? Pourtant… A la voir il jurerait qu’elle ne lui conte que la plus stricte des vérités, mais s’il acceptait d’écouter son cerveau alors certaines incohérences pointaient le bout de leur nez.

Je vous remercie de votre douceur. Il est dommage en effet que vous n'ayez que ma parole, qui ne risque pas de valoir grand-chose j'en ai peur. Je ne doute pas un seul instant aussi que vous sachiez réellement qui je suis et je me demande si votre instructeur ne voulait pas trouver mon frère. Sauf que je n'ai plus revue mon frère depuis qu'il avait 7 ans

Voilà qui était intéressant. En repoussant progressivement le moment de la révélation des connaissances qu’il avait sur sa parenté, il l’avait certes poussé à la dévoiler d’elle-même, mais d’une manière particulièrement habile. En acceptant de se dévoiler ainsi, elle jouait le jeu de la confiance, faisant semblant de lui offrir la sienne pour l’encourager à faire de même en retour. D’habile menteuse, elle passait dans sa tête à manipulatrice chevronnée. Un talent qu’elle avait certainement exercé et maîtrisé pour survivre dans le bain de requin que représentait l’empire pour quelqu’un de son origine.

Je refuse d'être affiliée d'une façon ou bien d'une autre à mon criminel de frère. Ce qu'il fait est une honte réelle. Je souffre d'ailleurs assez des mes origines de naissances, d'où mon besoin de fuir

Penchant la tête sur le côté, il peignit une convaincante mine d’interrogation sur ses derniers mots. Une nouvelle stratégie pouvait poindre le bout de son nez. La situation était hélas bloquée par les talents d’actrice de son interlocutrice, il ne parviendrait pas seul à démêler le vrai du faux, tandis que la convoquer au sein des Bureaux la ferait rentrer dans le système une nouvelle fois et risquerait de la griller en tant qu’indic’ potentielle. La subtilité serait ici de faire semblant de lentement tomber dans son jeu pour lui donner un sentiment de contrôle.

~ Veuillez-me pardonner mademoiselle Starflare, mais je ne vous suis plus… Avoua-t-il, ses yeux s’étrécissant pour marquer sa concentration.

~ Votre dossier ne comporte la mention d’aucun frère… Et encore moins un se révélant être criminel…

Prenant sur lui de se lever pour lui faire face, prenant de la hauteur pour simuler une tentative de regain de contrôle de la conversation par occupation de l’espace tandis que l’angle lui offrait une vision délicieuse des charmes de l’actrice, il croisa les bras pour la toiser.

La surprise tout d’abord.

Vous êtes perdu? Vraiment

Puis la méfiance.

Vos bureaux savent qui je suis parfaitement, donc n'allez pas me dire le contraire s'il vous plait.

Et enfin le changement le changement de sujet…

J'ai répondue à vos questions concernant votre instructeur, qu'aimeriez-vous savoir de plus dite moi ? [/color]

Il n’aurait pas pu les deviner à l’avance, mais ces changements brutaux de comportement et d’émotions dévoilaient plus de calcul que de véritables réactions à ces nouvelles. Elle doutait de lui et de ses déclarations, cependant au lieu de creuser le sujet, voyant qu’elle n’arrivait pas à en tirer profit, elle passait volontairement à quelque chose d’autre.

Tout en faisant mine de prendre conscience de sa position, il se rassit docilement sur le fauteuil, tentant de simuler une agitation intérieure par des mouvements très légèrement plus brusques et rapides.

~ Veuillez-excuser cet emportement de ma part, je vous prie.

Lui offrant un sourire d’excuse, il vint se saisir d’un nouveau biscuit afin de le tremper dans son thé, tentant de donner l’illusion d’avoir besoin de s’occuper les mains.

~ Il semblerait que l’on m’ait envoyé auprès de vous sans toutes les informations nécessaires… Pourriez-vous m’expliquer les faits concernant votre frère ?

La suite serait délicate, mais déterminante pour la suite de la conversation. Mordrait-elle à l’appât ? Et si oui que ferait-elle de cette supposée supériorité en matière d’informations ? Ou au contraire refuserait-elle de céder à la tentation et resterait-elle campée sur ses positions ? Une nouvelle fois le lieutenant abandonnait l’offensive, tout comme lors de sa rencontre avec l’aristocra. Il y avait quelque chose d’amusement dans cette constante à ne jamais conserver le contrôle d’une conversation, mais il espérait qu’aujourd’hui le résultat serait différent. Conscient de cette faiblesse de sa part, il pouvait au contraire jouer de cette tendance naturelle pour amener son interlocutrice à se dévoiler en quête d’avantage sur lui.

Je vous pardonne Lieutenant

Le ton était doux et non doucereux, elle maîtrisait pleinement sa voix et savait en jouer de la bonne manière pour s’attirer la sympathie. Elle se conformait à présent dans un rôle de jeune femme, quittant celui de la diva qui exigeait pour celle d’une amie, d’une confidente.

Marquant une pause, elle se saisit d’un second biscuit tout en se servant une tasse avant de symboliser sa fatigue dans un élégant bâillement.

Veuillez m'excuser, mais la journée à été très longue et la fatigue commence à se faire ressentir. J'aimerais vous en dire plus sur cela, mais qu'est ce qui me prouve par la suite que je n'aurais pas des ennuis à cause d'un simple nom de naissance ?

Elle souhaitait monnayer ses révélations ? Habile dans un sens. Mais c’était également faire confiance à la parole d’un « espion », un comportement un brin naïf si l’on devait prendre en compte la nébuleuse réputation des services de renseignement. Cependant c’était également un aveux, un aveux qu’elle pensait non pas lui faire confiance, mais suffisamment le manipuler pour prendre avantage de la situation. Le jeu gagnait progressivement en subtilité, devenant plus complexe à chacune de ces charmantes passes d’armes.

A présent, le lieutenant avait deux choix, soit simuler le fait de céder à la jeune femme, soit revenir en arrière et reprendre une position de force en signifiant qu’elle n’était pas en position de lui dicter ses conditions. Choix compliqué et déterminant pour la suite.

Hésitant un instant, son orgueil l’emporta, pensant pouvoir affronter quoi que puisse lui opposer la jeune femme et résister à son charme. Un choix brave, voir même idiot selon certains car ne reposant pas sur de solides bases. Si cela tournait mal on lui reprocherait la manière dont il avait mené les choses, mais en échange du risque d’échec, il pouvait espérer des résultats intéressants s’il parvenait à cacher son jeu suffisamment longtemps.

Quittant son fauteuil, sa tasse toujours en main, il vint place sur le canapé aux côtés de l’actrice, en se rapprochant, il brisait une partie de la distance professionnelle, offrant à la jeune femme des indices sur l’attrait qu’elle exercerait sur lui.

~ Je le conçois mademoiselle et je vous prie de m’excuser pour cette visite tardive… A voir votre tenue je peux comprendre que vous n’avez même pas eu le temps de vous changer en sortant du tournage… Peut-être voudriez-vous rendre dans votre loge pendant que nous devisons ? Cela vous permettrait de vous mettre plus à l’aise… Concernant les assurances que considériez-vous comme intéressant vous concernant ?

Acceptant sa proposition de délocalisation du reste de leur conversation, l’actrice se leva tout en le remerciant avant de l’inviter à la suivre, quittant le bureau qui leur avait été loué pour cette brève période.

Dans le couloir le lieutenant découvrit le personnel de sécurité de l’actrice, un homme dans une tenue plus que reconnaissable, qui ne leur emboita cependant pas le pas. Visiblement cette sécurité plus voulue que subit contrairement à ce qu’elle voulait bien lui laissait entendre.

Cette bulle de protection est à la fois rassurante, mais un peu parfois étouffante, on ne peut faire ce que l'on voudrait

~ Personne n’est vraiment libre de ses agissements, mademoiselle. Nous sommes déterminés par tout un ensemble de limites inhérentes à notre position dans la société et notre emploi. Cependant je comprends l’intérêt d’un certain niveau de protection pour une personne de votre célébrité.

Tout en devisant, ils progressaient au fil des couloirs à une allure calme, dictée par le staccato sonore des talons de la jeune femme résonant sur sol, avant de finalement s’arrêter devant une porte blanche, seulement reconnaissable de ses voisines par le nom de l’actrice, inscrit en lettres d’or.

Sans une hésitation, elle l’ouvrit et entra la première dans un nouvel espace, plus conséquent que le précédent. Composée d’un petit salon, d’un bureau orné d’un miroir et d’une pièce d’eau, l’espace de vie était décoré à l’aide de couleurs vives et joyeuses dans lesquelles il retrouvait facilement la personnalité qu’elle lui avait montré jusque-là et loin de l’espionne rebelle en mission au cœur du pouvoir ennemi. Une senteur légère embaumait l’ensemble et semblait destinait à dissimuler les odeurs humaines et encourager à la relaxation.

Un écrin de verdure dans un monde industrialisé. J'ai toujours aimé la nature, c'est reposant et agréable. Mettez-vous à votre aise, je reviens dans quelques minutes

Hésitant un instant, il la laissa cependant partir, encouragé par le sourire qu’elle lui offrait. Il ne devait pas oublier son propre rôle, censé donner l’image de commencer à lui faire confiance ou tout du moins de laisser la physique de la jeune femme émousser sa méfiance. Aussi prit-il sur lui ne pas se rendre dans la salle de bain en premier pour s’assurer qu’elle ne disposait d’aucune issue de secours et accepta de l’attendre dans la loge, décidé à profiter de cette occasion pour avoir un premier aperçu des secrets de la jeune femme.

Procédant avec méthode et délicatesse il fit un premier tour de la pièce, inspectant les espaces confinés et situés à l’abri du regard, rien… Peu déçu d’avoir fait choux blanc, une cachette ici se révélerait en effet bien peu discrète au demeurant, il s’attarda au terminal holocom du bureau. Le reliant à son comlink, il lança un protocole de piratage discret qui craqua le code de l’appareil en quelques minutes pour lui donner accès aux dossiers de l’actrice.

Des messages de fans, professionnels, plus privés… Enclenchant la copie de l’ensemble pour une fouille ultérieure plus minutieuse, il porta ensuite son attention sur les dossiers récents de l’actrice. L’intérêt n’en fut guère plus élevé, le script de son film en cours, des propositions pour des films futurs, des archives de rôle… Copiant l’intégralité pour l’envoyer à son bureau il éteignit enfin l’appareil pour venir prendre position sur un fauteuil, l’esprit occupé par ses réflexions.

Ses mails étaient certainement déjà surveillés en raison de son identité et il doutait apprendre quelque chose d’intéressant là-dedans. Cependant la question des script était plus intéressante. A l’aide d’un code précis et de personnes bien placées, il serait tout à fait possible de faire passer des messages à travers des répliques ou des propositions de réécriture. Il transmettrait l’ensemble au service de cryptologie, au pire cela leur gâcherait la surprise sur les futurs film de l’actrice, au moins ils pourraient peut-être identifier un nouveau code rebelle.

Wynssa émergea métamorphosée de la salle d’eau, laissant derrière elle l’image de la star montante, de l’icône sexuelle, n’apparaissant plus devant lui que comme une femme normale dans une tenue de tous les jours. Elle attendit de prendre place sur le canapé pour ouvrir la bouche sans cependant lui laisser le temps de le faire, visiblement encouragée par ses dernières réussites à prendre le contrôle de leur entrevue.

J'espère ne pas avoir été trop longue.  

~ Bien au contraire, je vous préfère à l’aise pour continuer notre petite conversation, de plus cela m’a permis de revoir quelques détails de notre enquête. Lui répondit-il avec un sourire avenant, ses yeux balayant un instant sa nouvelle tenue sans véritablement s’y attacher pour revenir sur son visage.

~ Nous discutions de votre frère, qui n’apparait dans nos dossiers. Je pense commencer à comprendre que vous êtes la victime d’une histoire familiale, hélas nous ne choisissons pas où naître, tout comme nous ne contrôlons pas nos proches pour leur éviter de faire des erreurs… Je suis disposé à vous écouter, racontez-moi tout. Son ton était loin du tranchant froid dont il avait usé pour la rappeler à l’ordre après sa tentative pour l’intimider, il prenait garde à le rendre plus chaleureux, amical, peut-être même avec une touche d’attention pour tenter de la convaincre qu’elle avait au moins réussit à conquérir sa sympathie, si ce n’était plus.

La belle continuait de jouer avec lui, refusant de céder et de lui délivrer son secret. Commençant à se demander si sa stratégie n’avait pas seulement servie à lui faire perdre du temps sur cette enquête, il l’écouta le mettre en défaut de brillante façon.

Si vous ne savez pas de quoi je parle, alors vous n'avez pas l’accréditation sur le sujet en question. Donc, autant que j'aille directement à vos bureaux, parler avec ceux qui connaisse ma famille et son histoire pour leur fournir tout ce que je sais sur l'instructeur Fel.

~ Vous le pourriez mademoiselle, mais je pense que vous n’apprécieriez cette rencontre. Celle-ci ne se déroulerait pas autour de biscuits et d’une tasse de thé, mais dans une salle d’interrogatoire, menottée et reliée à une machine…

Lui offrant un sourire, il se rapprocha très légèrement d’elle alors qu’elle reprenait la parole.

Vous avez raison sur ce point. Nous ne choisissons pas notre famille, ni notre naissance, mais nous choisissons notre vie, notre destin, nos alliances, mais surtout nos amis.

Poser une main délicate sur son bras, elle se pencha vers elle tout en baissant le ton, le rendant conciliant, inquiet.

~ Et j’aimerais vous protéger des erreurs de votre frère… Seulement pour cela il me faudrait plus d’informations… Je comprends tout à fait votre réserve sur le sujet, que pourrait un homme dont l’importance n’est pas même assez grande pour avoir conscience de vos secrets…

Baissant le ton, il brisa complètement la distance, sa main glissant lentement le long du bras de l’actrice pour venir lui saisir la main.

~ Contrairement aux autres, je veux vous aider. Seulement pour me permettre cela, il va falloir m’aider en retour, mademoiselle… Faîtes cela pour vous, pas pour moi. Aidez-moi à vous aider ! Ou alors commandez-moi de vous laisser et je le ferais… Acheva-t-il en baissant le ton, son regard planté dans celui de l’actrice.

~ Je tâcherais de faire traîner l’enquête, mais vous devez comprendre que si je n’avance pas, celle-ci sera confiée à un autre. Quelqu’un qui ne sera peut-être pas aussi compréhensif, qui ne vous traitera que comme un numéro de dossier supplémentaire.

Sa question, sa demande, fut le premier indice qu’elle allait céder. C’est le plus gros défaut des secrets, il pèsent lourd sur le cœur et encourage à chercher dans l’autre un partenaire pour soutenir ce poids, un compagnon avec lequel le partager. Nombre d’hommes avaient ainsi perdu leur distance en discutant un peu sur l’oreiller, aujourd’hui c’est sur l’actrice que le piège se refermer.

Jurez moi sur votre honneur de Lieutenant et d'homme de ne pas me juger sur des actes qui ne sont nullement les miens

Un homme normal se serait senti mal de lui mentir, un homme comme Aidan, abimé par le service de l’empire ne pouvait pas comprendre qu’il lui mentait. Pour lui, il ne la jugerait pas pour des actes étrangers, non. Mais plutôt sur son utilité à lui faire part de ces actes.

~ Je vous en donne ma parole, mademoiselle. Aussi bien d’officier, que d’homme.

Puis vint sa main, se resserrant délicatement autour de la sienne. Ce fut le deuxième indice qu’elle allait craquer et partager son identité. Une identité qu’il connaissait déjà bien, mais dont la révélation serait le point d’orgue de sa stratégie.

Mon frère est un rebelle... Wedge Antiles... nous étions très proche lorsque nous étions enfant, mais je suis partie à mes 20 ans pour devenir enfin actrice et je n'ai plus jamais revue mon frère qui avait 7 ou 8 ans à l'époque. Je n'ai sue qu'il avait rejoins l'Empire que très tard, à l'époque ma carrière commençait à se lancer à la perfection. Nos parents sont mort et j'ai découvert qu'il avait trahis l'Empire en s'alliant à ces terroristes de rebelles. Je refusais de continuer à être suspecté de lien avec lui, j'ai décider alors de changer d'identité pour vivre ma vie sans être lié à ses actes. J'aimais mon frère, il était ma seule famille, mais il m'a brisé le cœur. Votre instructeur a pensé que j'avais toujours des contacts avec mon frère, comment il a découvert qui j'étais? Aucune idée, mais il voulait surement se servir de moi pour le rejoindre

Qu’elle actrice ! Il pouvait en apprécier tout le répertoire à cette maigre distance, toutes les fibres de son corps, sa programmation biologique, l’entrainaient à la croire, à la serrer dans ses bras, à la réconforter, à la protéger. Si elle n’avait pas démontré plus tôt le peu de confiance que l’on pouvait accorder à ses réactions pourtant plus que vraisemblables, elle l’aurait sûrement perdu à cet instant et en aurait fait sa chose. Pour un peu ce serait toujours le cas. Comment résister à une jeune femme qui jouait si bien avec le cœur ? Loin de la séduction brutale de la dame noire et la rhétorique parfaitement agencée de la chiss, elle jouait sur des émotions plus simples et primitives, l’encourageant non pas à lui céder par simple luxure, mais pour la protéger du monde extérieure, elle qui semblait si fragile et dépendante de lui.

Le regard plongé tout d’abord dans le sien, il l’attira vers lui, lui offrant une épaule sur laquelle pleurer, une poitrine sur laquelle reposer sa peine et surtout sortir de son champ de vision un sourire narquois qui ne souhaitait que naître sur ses lèvres. Si elle disait la vérité alors son enquête était achevée. Si elle mentait, alors ce serait en lui offrant d’intéressantes informations.

~ Cela a dû être horrible… Devoir choisir ainsi entre votre famille et l’empire… L’idéologie voudrait que je considère que le choix soit facile à faire, mais en tant qu’homme je comprends la difficulté de celui-ci…

S’écartant légèrement d’elle, il lui redressa lentement le menton avant de venir d’essayer ses joues avec délicatesse à l’aide de son mouchoir.

~ Vous avez fait le bon choix en m’avouant ceci. A présent je peux vous aider comme vous m’avez aidé. Je comprends où a pu disparaître le sergent Fel, je vais pouvoir écarter les soupçons de vous et vous rendre à votre vie d’actrice.

La chose était entendue. Il avait obtenu ce qu’il souhaitait, bien que des doutes demeurent sur la loyauté de l’actrice envers le régime, son histoire corroborait les suppositions du bureau, le sergent-instructeur avait bel et bien fait défection en faveur de l’alliance rebelle. Un autre idiot qui se trouverait du mauvais côté du couperet lorsque la victoire reviendrait aux forces de son impériale majesté.

La question était à présent de savoir quoi faire de l’actrice, son cas était intéressant et son petit numéro tout au long de leur entrevue montrait qu’elle avait conscience de ne pas pouvoir se fier aux services impériaux. Après avoir tenté de l’émoussé, elle avait finalement cédé aux manœuvres du lieutenant et son apparente faiblesse actuelle aurait eu de quoi retourner un cœur moins accroché. Sa rencontre avec l’aristocra avait eu l’avantage de le faire réfléchir sur ses faiblesses pour finalement en tirer avantage.

Elle reposait contre lui, des larmes aux yeux, visiblement sensibles à ses gestes, mais encore une fois… Comment savoir s’il s’agissait bien d’émotions réelles ? Elle en avait démontré une palette complète, changeant rapidement de l’un à l’autre tout au long de leur conversation, tantôt séductrice, tantôt fragile, tantôt orgueilleuse, puis fragile de nouveau. Tout cela ne poussait pas à fonder la moindre once de confiance en la jeune femme, mais encore fallait-il donner le change.

Alors qu’elle le remercier pour sa douceur, il se sépara doucement d’elle, se saisissant de la main délicate de la jeune femme avant de la porter à ses lèvres, en effleurant doucement la peau d’un souffle léger.

~ Je vous remercie mademoiselle d’avoir transformé cette corvée en un délicieux moment. Soyez assurée de mon soutien, je prendrais à cœur de vous tenir éloigner des suites de cette enquête. Vous avez déjà par trop subie les conséquences d’actes qui n’étaient pas les votre, vous avez gagné la chance de vivre votre propre vie et pas seulement celle de sœur de votre frère. Entonna-t-il doucement sur un ton convaincu et protecteur.

Loin d’être un véritable séducteur, il avait compris qu’au contraire il lui serait plus facile de jouer sur l’orgueil d’autrui et les laisser supposer à sa propre faiblesse. Qu’il la laisse donc supposer qu’il avait succombé à ses charmes et chercherait à la protéger, elle livrerait d’autant plus de détails dans sa manière de l’aborder à l’avenir.

~ Il est cependant temps de nous séparer. Cela me brise le cœur de vous laisser en pareil état de détresse, mais une visite trop prolongée de vos appartements risquerait de générer des rumeurs qui ne participerait pas à vous sortir d’affaire…

Lui accordant comme un dernier regard de regret, il se leva de nouveau et mit de l’ordre dans sa tenue avant de s’incliner pour elle, laissant au dernier instant son regard balader sur les charmes de la jeune femme dans cette tenue plus commune d’un air se voulant discret, mais visait au contraire à être remarqué.

Suite à cette dernière salutation, il quitta enfin la loge de la comédienne, saluant le garde du corps se tenant devant avec amabilité pour se diriger vers la sortie du bâtiment.

Ce n’est qu’extrait du carcan de l’immeuble qu’il s’autorisera un regard en arrière avant d’activer son comlink. Il allait être question de surveiller tous les faits et gestes de la jeune femme, elle risquait de contacter un agent de liaison maintenant qu’elle se pensait l’heureuse détentrice du cœur d’un agent bien placé.