Mission simple ou ennuis en vue ?

Traînant les pieds en poussant mon chariot, j'avançais dans les couloirs de l'hôtel les yeux baissés, comme tout employé peu motivé par son travail. ET, de fait, personne ne semblait faire attention à moi. Dans ce temple du luxe et de la démesure, qui allait en effet s'intéresser à un modeste plombier qui ne mettait pas vraiment de zèle à faire son travail ?
Et pourtant...

J'avais été envoyé sur Manaan par la rébellion pour mettre un terme aux agissement de Lurex Bento, un homme d'affaire véreux qui fournissait du matériel technique à l'Empire.
Pour y mettre un terme définitif.

Me transformer le temps d'une mission en tueur professionnel ne m'avait jamais posé de problème. Nous étions en guerre, et les idéalistes n'avaient pas leur place dans notre combat. Il fallait accepter de faire le sale boulot si nous voulions un jour remporter cette guerre.

Après être arrivé discrètement à Atho, j'avais passé plusieurs jours à repérer les allées et venues de Lurex ainsi que la configuration de l'hôtel. Et j'avais fini par décider que le plus simple était de le tuer dans sa suite.
Je m'étais donc procuré un uniforme de service de l'hôtel auprès d'un employé d'une laverie sympathisant de la rébellion. Puis, j'étais entré par effraction dans l'ordinateur de l'hôtel pour marquer qu'une opération de nettoyage dans la salle d'eau de la suite qu'occupait Lurex devait avoir lieu le lendemain.
Et, ce matin, j'étais entré dans l'hôtel, comme un employé normal. En passant dans la zone de service, j'avais récupéré un chariot de plombier et j'avais caché mon arme dedans. Et je marchais désormais dans les couloirs, l'air absent mais en fait pleinement concentré sur tout ce qui se passait, attentif au moindre signe anormal.

Normalement Lurex ne quittait jamais sa suite le matin, et j'étais donc presque sûr que je le trouverais en arrivant. Il me faudrait donc agir vite, et sans être vu.
Je n'avais pas droit à l'échec.

Plus je montais dans les étages, et moins il y avait de monde. Tant mieux, cela rendrait les choses plus faciles... J'arrivais alors devant la porte de la suite et frappais mollement tout en disant d'une voix traînante :

- Service de la maintenance... Je dois m'occuper de votre salle d'eau !

J'entendis alors ma cible me dire d'entrer et j'ouvris la porte... et remarquais alors que je n'étais pas seul. Une jeune femme de chambre était là.
Elle devait être très discrète, parce que je ne l'avais pas entendu arriver jusqu'au dernier moment.

Je jurais intérieurement. Je n'avais pas prévu ça ! Je devais absolument la faire partir !
Je pris alors un air profondément ennuyé et lui demandais, à vois basse :

- Je dois curer des tuyaux dans la salle de bain... vous devriez repasser plus tard, je vais surement faire des saletés...

Malheureusement pour moi, le femme de ménage me répondit avec un sourire :

- Je suis certaine que vous ferez très attention à ne pas salir mon travail, mais je ne peux absolument pas partir, j'ai des ordres et je comptes bien les respecter. Vous ne voudriez tout de même pas me faire renvoyer ?

Je la regardais, essayant autant que possible de dissimuler mes pensées sous un masque d'indifférence.
Quel imbécile ! Pendant que j'étais dans l'ordinateur, j'aurais dû vérifier qu'aucun réelle opération de maintenance n'était prévue...

- Non, bien sûr. Mais je vais obligatoirement salir le sol. Cela m'étonne d'ailleurs que vous soyez là, mon supérieur devait avoir prévenu l'équipe de nettoyage de venir, après mon passage...

Je tournais dans ma tête tous les moyens de faire sortir cette femme de ménage le plus rapidement possible, sans trouver de raison parfaitement valable.
J'allais devoir faire avec elle, ce qui m’ennuyait, car elle avait vu mon visage. Et, si je n'avais aucun scrupule à tuer des ordures comme Lurex, j'avais plus de mal avec les civils.

Et, alors que je pensais que les choses ne pourraient pas aller plus mal, la porte de la suite s'ouvrit, laissant le passage à Lurex et son garde du corps.

Je les regardais entrer dans la suite avec désespoir. Comment allais-je faire maintenant ? Trois personnes, ça devenait compliqué à gérer...

Aussitôt entré, le garde du corps nous regarda en faisant mine de sortir son blaster. Je me présentais aussitôt :

- Service d'entretien, je viens détartrer des tuyaux dans votre salle d'eau... Je n'en aurais pas pour longtemps.

Sans attendre de réponse de la part de ma cible, je rentrais dans la salle de bain et fermais la porte. Puis je m’appuyais sur le lavabo, pour réfléchir.
Je n'avais pas le choix... Je devais terminer ma mission, même si cela impliquait de tuer également la pauvre femme de ménage.
Au mauvais endroit, au mauvais moment...

Résigné, je sortis mon blaster de mon chariot.
Autant en finir le plus vite possible...

Tout ce passais complètement de travers, il n'était vraiment pas prévue du tout qu'il y est quelqu'un d'autre que moi ici. La moindre précaution avait été prise en ce sens, mais voila, il y avait un imprévue dans ma mission et pas des moindres

Et bien ce n'est pas grave, nous nettoierons cela ensemble proposais-je avec un léger sourire.

Mon cerveau tournait à plein régime pour me sortir de ce bordel, mais avant de trouver un plan, ma cible était déjà de retour, bien entouré et il y avait un potentiel témoin de trop. Avec un faux sourire sur le visage, je me tournais vers ma cible et leur invité, exécutant une parfaite courbette de politesse

Service d'étage pour l'entretien des chambres Prenant les serviettes quand lesquelles mon blaster était caché, j'entrais dans la salle de bain à la suite de l'inconnus, dans le but de poser les dites serviettes que je le remarquais blaster à la main.

M'aidant de la force, je me retrouvais d'un mouvement ample derrière le jeune homme, mon propre blaster dans son dos avant de lui murmurer à l'oreille d'une voix glaciale....

Je ne sais pas ce que tu fabriques ici, mais tu empiètes actuellement sur mon territoire et ma mission, donc si tu veux garder ta tête à sa place, je te conseil vivement de partir d'ici, car soyons franc, aucun plombier ne possède le moindre blaster dans son chariot, et je ne suis pas du genre à partager mes missions

Je n'eus pas le temps de réagir. Sans que je comprenne comment, je sentis soudain le contact d'un blaster pointant dans mon dos, tandis qu'une voix dure comme le duracier murmurait à mon oreille :

- Je ne sais pas ce que tu fabriques ici, mais tu empiètes actuellement sur mon territoire et ma mission, donc si tu veux garder ta tête à sa place, je te conseil vivement de partir d'ici, car soyons franc, aucun plombier ne possède le moindre blaster dans son chariot, et je ne suis pas du genre à partager mes missions.

A ces paroles, je me détendis imperceptiblement. Ce n'était pas un garde du corps de ma cible manifestement. Il semblait plutôt que Lurex avait agacé beaucoup de monde, et que plusieurs s'étaient décidé à mettre un terme à son existence.
Le seul "ennui", était que nous avions manifestement choisi le même mode opératoire, et donc le même moment pour agir.
Je soupirais imperceptiblement. Pourquoi fallait-il que les choses soient toujours si compliquées ?

Enfin, je n'avais pas l'intention de mourir stupidement dans une salle de bain, mais si la femme qui tenait le blaster était manifestement quelqu’un de très bien entraîné, comme moi.
Il ne restait plus maintenant qu'à m'arranger avec ma "collègue"...

Sans lâcher mon blaster, je gardais cependant mon doigt hors de la détente pour montrer que je ne comptais pas m'en servir tout de suite. Puis je répondis d'une voix calme:

- Ok, je ne suis pas plus plombier que toi femme de chambre, et je n'apprécie pas plus que ça non plus ta présence. Mais il serait plus simple et rapide de collaborer pour finir le job le plus rapidement possible. Et si tu le fais pour une prime, sois assurée que je ne viendrais pas la réclamer. J'ai d'autres motivations...

Lentement, pour ne pas risquer de me prendre une décharge de blaster, je tournais la tête pour faire face à la tueuse.
Je voulais lui montrer que je n'avais pas peur, et que je comptais bien aussi m'assurer que cette mission irait à son terme.

Je la regardais alors droit dans les yeux et terminais :

- Alors décide-toi, soit tu me tue et tu alerte les gardes du corps, soit on se repartit le travail et après on part chacun de notre côté...

Bon, sur ce coup là c'était un peu du n'importe quoi, je me retrouvais face à un autre chasseur de primes semble t-il et nous avions la même cible. Collaborer ? Moi avec un je ne sais quoi ? Ce n'était absolument pas dans mes habitudes, mais je n'avais pas d'autres solutions envisageable si je voulais finir cette mission.

Ce n'est absolument pas dans mes habitudes de travailler avec quelqu'un bien au contraire, mais il faut croire que nous n'avons pas de chance et nous sommes obligés de faire équipe sur ce coup. Me laisser la prime ? C'est trop galant de ta part

Il avait quand même du cran de vouloir me faire fasse et cela me fis sourire légèrement de le voir agir de la sorte. Son cran était vraiment intéressent, mais il fallait qu'il soit un bon combattant, car je ne voulais pas laisser de témoins à cette scène, c'est pour cela que j'abdiquais à sa requête.

Je plongeais mon regard bleu et noir dans celui de mon vis à vis pour soutenir à mon tour son regard

Bon, faisons contre mauvaise fortune bon cœur et faisons équipe tout les deux puisque nous n'avons pas le choix. Une chose est certain, si tu tentes de me doubler ou de m'éliminer, je ne te ferais pas de cadeaux.

Il avait un sérieux cran, c'était vraiment agréable de voir cela de nos jours, puis il était assez mignon en soit, mais là n'était pas la question

Tu as du cran, j'aime bien lançais-je avec un petit sourire amusé

As-tu un plan ou bien on fonce dans le tas et on improvisera par la suite ?

je lance

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'Dé de combat' : 18

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'Dé de combat' : 12

Sans se démonter, la jeune femme me répondit :

- Ce n'est absolument pas dans mes habitudes de travailler avec quelqu'un bien au contraire, mais il faut croire que nous n'avons pas de chance et nous sommes obligés de faire équipe sur ce coup. Me laisser la prime ? C'est trop galant de ta part... Bon, faisons contre mauvaise fortune bon cœur et faisons équipe tout les deux puisque nous n'avons pas le choix. Une chose est certain, si tu tentes de me doubler ou de m'éliminer, je ne te ferais pas de cadeaux.

Je hochais la tête sans répondre.
Quelle qu'elle soit, et quelles que soient les personnes pour qui elle travaillait, c'était une pro, et il valait mieux pour tous les deux que nous travaillions ensemble.
Du moins temporairement. J'étais là pour accomplir une mission, et je devais la réussir, quitte à m'allier à des personnes louches.

- Tu as du cran, j'aime bien. As-tu un plan ou bien on fonce dans le tas et on improvisera par la suite ?

Un léger sourire sur mon visage, je basculais mon blaster en mode létal. Je n'étais pas là pour faire du sentiment, et le garde du corps devait mourir aussi.
Puis, je répondis à ma partenaire improvisée :

- Je m'occupe du garde du corps, toi de la cible.

Puis, sans attendre, j'ouvris la porte et sortis de la salle de bain, mon blaster caché dans mon dos.
Sans regarder si la jeune femme me suivait, je m'avançais vers Lurex d'un pas faussement traînant d'employé fatigué. Il leva distraitement les yeux vers moi, l'air vaguement ennuyé, s'imaginant que j'allais le déranger avec des histoires de plomberies.

Au dernier moment, je levais mon blaster, me décalais sur le coté pour laisser de la place à ma partenaire, et tirais un coup en plein dans la poitrine du garde du corps.
*Et voilà, une autre mission d'accomplie*, me dis-je.

Et soudain, tout explosa autour de moi.
Je fus projeté violemment par terre, le souffle coupé, le nez et les oreilles en sang.
Je restais quelques seconde complètement étourdi, incapable de comprendre ce qui venait d'arriver, lorsqu'une décharge de blaster frôla mon visage. Je roulais par terre pour me mettre à l'abris derrière un fauteuil et tendis le bras pour récupérer mon blaster qui m'avait échappé. Je tentais toujours de comprendre comment la situation avait pu basculer si vite. Il y avait de la fumée, de la poussière partout, et des tirs de blaster.

Relevant rapidement la tête, je vis alors deux droïdes de combat au milieu de la chambre. Lurex était manifestement beaucoup plus prévoyant que je ne l'avais supposé, et il avait du les faire installé dans les murs au moment de son arrivée.

Je tirais quelques coups en direction de l'un des droïdes, qui finit par s'écraser au sol dans une gerbe d'étincelle.

Je me tournais alors pour tenter de savoir où était Lurex, et s'il était encore vivant. Je ne trouvais pas réponse à ma question, mais découvrit alors ma partenaire allongée par terre, dans une mare de sang.
Morte, sans aucun doute.

Il ne me restait plus maintenant qu'à tenter de rester en vie, ma mission étant manifestement un échec complet.
J'entendis alors le dernier droïde de combat s'approcher, et je me jetais au sol, en lui tirant dessus. Il s'écroula aussi, mais non sans avoir réussi à me toucher à la jambe.

Je restais un moment assis, pour reprendre mes esprits et faire le compte de mes blessures. J'avais subit un tir de blaster dans le mollet, qui allait sérieusement m'handicaper si je devais courir. J'vais aussi le visage couvert de sang, mais mes oreilles ne bourdonnaient plus.

Je me traînais alors vers la jeune femme, pour m'assurer qu'elle était bien morte.
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je me rendis compte que son coeur battait encore ! Mais elle était vraiment dans un sale état, et ne survivrait pas longtemps sans des soins adéquats.

Je fis un premier mouvement pour me lever et partir d'ici le plus rapidement possible, mais je m’arrêtais. Je ne lui devais rien, je le savais, mais elle semblait soudain si fragile, étendue là... Je ne pouvais pas la laisser comme ça.

Je me penchais alors vers elle et la secouait légèrement, espérant qu'elle pourrait au moins ouvrir les yeux.

- Réveille toi ! On doit se tirer d'ici en vitesse, sinon ils vont nous tomber dessus ! Mais je ne sais pas si je vais pouvoir te porter...

Elle était mal en point.
Vraiment.
Au prix de ce qui sembla être un effort surhumain, elle entrouvrit les yeux et murmura, d'une voix éteinte :

- Pas... bou..ger...
- Ça... ça va pas être possible. Si on reste on est mort.

Mais elle ne semblait déjà plus m'entendre.
Je soupirais en passant en revue les options qui me restait.
Seul, j'avais encore une chance de m'en tirer rapidement, et de rejoindre mon vaisseau.

En prenant garde de pas m'appuyer sur ma jambe blessée, je me relevais alors et partis en direction de la porte. Tant pis pour elle, je ne pouvais plus rien faire. Et puis, je ne savais même pas pour qui elle travaillait. Je ne lui devais rien.
C'était dommage, mais c'était les risques du métier. J'allais quitter au plus vite cet hôtel, et elle allait mourir dans cette chambre.

Mais, alors que j'allais sortir, je tombais nez à nez avec le cadavre de Lurex.
Elle l'avait tué, elle avait accompli la mission...

Je restait un moment immobile, incapable de faire un pas de plus.
Et puis, me maudissant pour la bêtise que j'allais faire, je rentrais dans la salle de bain en boitant.

Là, je vidais mon chariot à répulsion de tous les outils de plomberie, et entassais dessus autant de serviettes de bain que je pus. Puis, toujours en boitillant, je revins vers la jeune femme étendue par terre. Je m'écroulais plus que je ne m'assis à ses côté, et entrepris de lui faire des bandages de fortune avec les serviettes. Il y avait du sang partout, et une part de moi me disait qu'il était trop tard, et je devais avant tout songer à m'enfuir, mais l'autre partie ne se pardonnerait jamais de l'avoir abandonné, alors qu'elle avait permis que ma mission soit un succès.

Une fois que j'eu fini les bandages de fortune, le dernier sur mon mollet, je me relevais douloureusement.
Puis, grognant et gémissant, je la soulevais aussi doucement que je pouvais et la déposais sur le chariot à répulsion. Comme ça, au moins, je n'aurais pas à la porter...
Sans savoir si elle pouvait m'entendre, je lui dit alors :

- Je vais essayer de nous sortir d'ici. Après, je réfléchirais à un moyen de nous rafistoler...

Puis, lentement, je repris le chemin vers le couloir, mais en poussant cette fois-ci le chariot avec ma coéquipière dedans.

Je me traînais dans le couloir, agrippant à mon chariot autant que je le poussais. La jeune femme qui gisait dessus semblait au plus mal, mais je ne pouvais rien faire de plus pour le moment. En passant devant une chambre en train d'être nettoyée, j'en profitais pour voler des draps que je disposais sur la blessée pour la masquer au maximum. Je n'étais pas tellement en meilleur état, mais je n'avais pas les moyens de m'arranger.

Lentement, les yeux baissés, je gagnais la sortie arrière de l'hôtel, en priant pour que personne ne me demande où j'allais. Enfin, je fus dehors, et je respirais une bouffée d'air qui me sembla exquis sur le moment. Bien sûr, je n'étais pas tiré d'affaire, mais j'avais bon espoir de pouvoir atteindre mon vaisseau.

Je repris donc la route, serrant toujours fortement mon chariot. Je boitais de plus en plus, mais je ne saignais plus. Par contre, en baissant les yeux, je m'aperçus que les draps que j'avais mis en camouflage commençaient à se teinter de rouge.

Ce n'était pas bon signe, pas bon signe du tout...

Étouffant un juron, je m'engageais dans une ruelle déserte, et finis pas trouver un renfoncement hors de vue des passants de la rue principale. Là, je retirais les draps et vis que la vie de ma partenaire ne tenait plus qu'à un fil. Elle se vidait littéralement de son sang.

Soudain, je vis ses lèvres bouger, et me penchais pour saisir ce qu'elle disait :

- Sa...bre... cha...leur... plaie...

Puis elle sombra dans l'inconscience. Je restais un moment interdit, avant de voir le cylindre qui pendait sur le côté de sa jambe.
Un sabre laser.

J'avais vu, parfois, les jedi combattant à nos côté s'en servir, et je connaissais la puissance de cette arme.
Je tendis la main pour m'en saisir, puis m’arrêtais, intimidé. Mais la jeune femme avait besoin de moi...
Respirant un grand coup, je décrochais alors l'arme de sa ceinture et l'examinais attentivement. Je ne voulais pas risquer de me trancher un doigt. Avec précaution, je l'allumais, ébloui par la luminosité et la puissance qui s'en dégageais.

Puis, j'enlevais doucement les serviettes imbibées de sang qui masquaient les blessures. Le sang commença alors à couler abondamment.

Le plus dur restait à venir. Mais je ne devais pas trembler. Raffermissant ma prise sur le sabre, je respirais encore une fois pour me préparer à ce qui allait suivre, puis j'appliquais la lame sur la première blessure.

Le grésillement qui s'en suivit et l'odeur me soulevèrent le coeur, et j'eu du mal à réprimer un haut le coeur. Mais c'était efficace, la blessure, cautérisée, ne saignait plus.

Pensant qu'il valait mieux pour la blessée que j'en termine le plus vite possible, je cautérisais toutes ses blessures en apnée. L'odeur de viande grillée était insupportable.

Lorsque j'eu enfin terminé, je n'eus que le temps de désactiver le sabre avant de me retourner et de vomir violemment par terre. Plié en deux par les spasmes, je luttais pour reprendre ma respiration. Puis, je m'essuyais la bouche et me redressais, pour voir dans quel état était la blessée.

Bon point, elle n'était pas morte, pas encore. Et elle ne saignait plus.

Je raccrochais alors le sabre à sa ceinture et lui murmurais :

- C'est fini, les plaies sont cautérisées. Vous êtes forte, vous allez vous en sortir. Courage !

La jeune femme entrouvrit péniblement les yeux et me murmura

- Merci et pardon.

Je le regardais, sans savoir quoi répondre. C'était des mots que j'avais rarement entendu, et je supposais qu'il en était de même pour elle.

C'était une sensation étrange. Même si je me disais que ce que je faisais, c'était pour sauver des vies, au final, j'avais tué beaucoup plus de gens que je n'en avais directement sauvé. C'était la première fois que je soignais quelqu'un, et j'étais... Heureux, heureux d'avoir vécu ça au moins une fois.

Peut m'importait qui elle était et pour qui elle travaillait pour le moment. C'était un être vivant, et je venais de lui sauver la vie. Nous venions de nous sauver la vie en fait, car aucun de nous n'aurait pu remplir cette mission seul au final.

- Où... On est ? demanda alors la jeune femme.

-Dans une ruelle, pas très loin de l'hôtel. lui répondis-je. Nous sommes tranquilles pendant encore quelque minutes, après, il faudra se remettre en route. Ils vont vite voir le sang dans la chambre et comprendre que nous n'avons pas pu aller loin.

Je me redressais alors, et m'avançais jusqu'au bord de la ruelle pour me repérer.
Puis, je me retournais vers ma partenaire, qui semblait déjà bien plus consciente, et lui dis :

- Mon vaisseau est malheureusement au spatioport de l'autre côté de la ville. Nous n'arriverons jamais là-bas à temps...

Je ne m'inquiétais pas pour le vaisseau, une autre équipe pourrait venir le récupérer plus tard, il n'était pas au nom que j'avais enregistré à l'hôtel. Mais je regrettais maintenant de ne pas m'être stationné plus prêt.

Soudain, je réalisais que la jeune femme était forcément venue sur un vaisseau elle aussi.
Je le regardais alors plein d'espoir :

- Et vous ? Vous avez un vaisseau ? Il est loin d'ici ? Si nous pouvons y parvenir, je saurais le piloter sans problème, et nous pourrons rejoindre un autre système pour nous faire soigner...

Lentement, la jeune femme se releva en s'agrippant à moi de toutes ses forces. Elle était quand même d'une constitution peu commune, car ses blessures auraient été fatales à beaucoup. Elle semblait néanmoins souffrir atrocement, et je me sentais presque coupable de ne rien pouvoir faire de plus pour elle.

-Laisse... moi réfléchir... murmura-elle alors.
Mais ces simples mots semblèrent la vider de toute son énergie, car elle retomba lourdement sur le chariot. Je ne pus que freiner au maximum sa chute en la retenant par le bras.

- Va tout droit... 200 mètres tourne... gauche... puis la première sur la droite... vaisseau ici

Puis, à bout de force, elle s'évanouit de nouveau. Mais maintenant, nous avions un vaisseau accessible. Je la recouvrit autant que possible avec les draps, en tentant sans vraiment de succès de masquer les énormes tâches de sang, puis, boitant toujours, je pris lentement la direction de notre unique salut.

Je marchais tête baissée, essayant de me faire le plus discret possible. Heureusement, ma collègue avait pris soin de cacher son vaisseau dans un endroit ou les gens ne s'occupaient pas trop des affaires des autres. Je ne n'eus ainsi qu'une fois a me cacher dans une encoignure de porte, en entendant des pas rapides. Je ne savais pas si il s'agissait de gardes de l'hôtel, mais mieux valait ne pas prendre de risques.

Ma blessure à la jambe finit par se rouvrir et je m'appuyais de plus en plus sur le chariot pour continuer d'avancer, en serrant les dents. Enfin,  je tournais à droite dans une ruelle et tombais sur ce qui devait être le vaisseau de la jeune femme.

Je me trainais jusqu'à la passerelle et l'ouvris. Je poussais alors le chariot dedans avant de refermer la passerelle derrière moi.
Tous les vaisseaux étant sensiblement bâtis sur le même modèle, je trouvais assez rapidement une couchette et j'y couchais la jeune femme, aussi doucement que je pouvais.

Puis, épuisé également, je me laissais glisser le long du mur et finis assis par terre, le sang de ma jambe gouttant par terre.

Je murmurais alors :

- Nous y sommes... Nous sommes arrivés...

Bien sûr, il nous faudrait songer à quitter cette planète, mais ni l'un l'autre n'en était capable pour le moment.
Espérant qu'elle avait repris conscience, j'ajoutais :

- Au fait, je m'appelle Joreth Sward...

Haletante, grimaçant sous la douleur, la jeune femme murmura

- Regarde... Armoire... Fond à droite, tu as de quoi te soigner la jambe

Rassemblant le peu d'énergie qui me restait, je me trainais à quatre patte vers l'armoire. Je m'appuyais ensuite au mur pour me relever et ouvrir la porte. Je fis dégringoler tout ce qui s'y s'y trouvait par terre, avant que ma jambe ne me lâche et que je tombe aussi.
Je réussis tant bien que mal à nettoyer la plaie et à faire un pansement de fortune.
C'était pas terrible, mais ça tiendrait jusqu'à ce que je trouve un médecin compétent... et pas du tout curieux.

Je retournais alors, toujours à quatre patte, auprès de la jeune femme.
Elle sembla sentir ma présence, puisqu'elle me dit alors :

- Si... tu es assez en forme, prend les commandes et partons d'ici avant qu'on nous trouve

Étais-je assez en forme ? J'avais connu mieux, mais j'avais connu pire également.
Je me redressais alors à nouveau. Les antalgiques commençaient à faire effet, et je sentais moins la douleur.

Je lui répondis alors :

- Ok Rose. Je vais nous sortir de ce système.

Toujours chancelant, je me dirigeais vers le poste de pilotage.
Je m'installais avec une grimace sur le siège du pilote et commençais à préparer l'appareil pour le décollage.
Dans le même temps, je réfléchissais à toute vitesse à un point de chute, discret, et avec un médecin pas trop regardant sur les blessures par blaster.

Je lançais alors à Rose :

- C'est bon ! On part !

Dans un grondement des réacteurs, le vaisseau s'arracha à la planète.
Il était plutôt maniable et agréable à piloter, et je manœuvrais pour quitter au plus vite la planète.

Une fois dans l'espace, je respirais longuement. Nous en étions sortis. Avec pas mal de casse, mais nous étions vivants... et libres.

Restait maintenant à nous faire soigner...
Et je savais où aller.

je me tournais vers Rose et lui lançais, sans savoir si elle m'entendrait vu son était :

- On va sur Takodana ! Je connais un guérisseur zabrack qui ne posera pas de questions...

Takodana... terre des contrebandiers... Presque un second chez moi...