[Event] Le Vol vers l'Infini

Ils étaient plus nombreux qu’eux mais pas forcément plus avantagés, dans un terrain comme celui-là. Eli saisissait toutes les occasions de tirer, tout en gardant un regard, autant que possible, sur le combat non loin. Juste au cas où ça « débordait » ou que le Jedi fou l’emportait et venait leur foncer dessus. Une pluie incessante de tirs et d’échanges brutaux se poursuivait sans aucun répit, des pirates tombaient, les Noghris étaient venus se mêler à la partie et on pouvait dire qu’ils avaient déjà beaucoup à faire. Au beau milieu de tout ce chaos, son comlink bipa légèrement, sur la fréquence de Thrawn, mais avec une voix de femme quand il répondit. Que… Ah, d’accord, c’était elle. Il dû la forcer à répéter après avoir dû tirer à deux reprises sur un pirate particulièrement agressif, hochant la tête par automatisme quand il comprit ce qu’elle voulait.

D’abord repérer où il était, puis s’y rendre sans se faire aérer la tête au passage. Eli ramassa l’ysalamiri et le tint contre lui avec un bras, un peu gêné par la taille de la bestiole, gardant son blaster dans l’autre main. Dès que les pirates s’écartèrent un peu, il bondit, sursautant un peu quand une des lumières explosa au passage. Ça, c’était signé Thrawn… Et ça voulait dire qu’il avait intérêt à se dépêcher car lui non ne pouvait pas bien voir ou se déplacer dans le noir complet. Courant autant que possible, parfois à découvert, il dû s’arrêter en dérapage plus d’une fois pour éviter des tirs et riposter, se protégeant avec ce qu’il pouvait sur le chemin. Rejoindre le « coin » où était Thrass se fit avec difficulté, mais au moins sans se faire toucher au passage. Feesa était là aussi, tirant au blaster comme lui juste avant, et Lorana était…

Il écarquilla légèrement les yeux en la voyant dans cet état, repliée sur elle-même et cachant, mal, une grimace de douleur. Il posa l’ysalamiri dans un coin à l’abri puis s’agenouilla à côté d’elle, la prenant par les épaules en lui demandant où elle était blessée. Au même moment, l’une des dernières lumières restantes fut explosée et ils se retrouvèrent dans une obscurité bien plus marquée. Génial ! Il fouilla dans une petite poche qu’il portait pour prendre une lampe torche et la confier à Thrass, avant de forcer Lorana à s’allonger dos contre le sol, en lui disant de ne pas bouger. Allez, il ne comptait pas lui faire de mal encore en plus ! Feesa les couvrait, durant ce temps, ça se passera très bien. Il souleva doucement sa tunique pour voir sa blessure et surtout la profondeur, ne comprenant pas ce qui lui donnait aussi mal. Il soigna au mieux sa blessure avec ce qu’il portait avec lui, sourcils froncés.

– D’où vient la douleur, exactement ? C’est par à-coups ?

Elle n’était pas blessée là, qu’est-ce que… Il posa doucement la main à plat dessus, examinant doucement pour comprendre. Pour lui, il n’y avait rien d’anormal, et rien ici n’aurait pu lui causer de blessures internes, surtout aussi soudainement. Il reprit son comlink, cherchant quelqu’un, n’importe qui, qui puisse donner un semblant de réponse.

– Je n’y comprend rien, Lorana est… Elle a… Des douleurs au ventre comme si elle était en train de…

Comment faire ? Et les renforts arrivaient quand, bon sang ? Perdu, il demanda à Thrass d’essayer de la soutenir, la surélever légèrement en se mettant derrière elle, pendant qu’il essayait de comprendre ce qui lui arrivait. Il avait beau fouiller dans sa mémoire, aucune blessure ou de maladie n’avait des symptômes comme ça ! Enfin, il avait vu une seule fois de sa vie une femme avoir aussi mal au ventre, mais ce n’est pas du tout à cause d’un combat. C’était fou, cette affaire-ci…

Et bien, leur confrère grognon leur avait caché qu’il s’était déjà bien entraîné, pour faire face à ce genre de situations, elle ne l’aurait pas cru son poste ne lui demandait pas ça. Il la rejoignit après un moment, demandant si elle allait bien. l’Aristocra hocha rapidement la tête pour répondre, le temps de baisser son arme et régler un petit détail gênant suite, avant de recommencer à tirer. Un ricochet avait un peu abîmé le canon, toute à l’heure, elle avait retiré sa main juste à temps pour ne pas être blessée dans le même temps. Les pirates étaient un peu plus prudents, maintenant qu’ils avaient déjà perdu plusieurs des leurs, mais ce qui inquiétait surtout Veeren, c’était de savoir le reste face aux civils. Ils allaient être rejoints beaucoup plus vite par les troupes en orbite, au moins, ensuite, impossible d’évaluer les dégâts qu’ils avaient déjà pu subir. Ni les moyens de défense qu’ils possédaient réellement.

– On peut savoir qui a fait fuir les civils, ou voulu les faire fuir ? Bravo pour la discrétion ! Si c’est pour ça que vous aviez perdu du temps…

– Un certain Chas Uliar. C’est vrai qu’il n’a pas su être particulièrement discret.

La bonne nouvelle reçue ensuite fit au moins que les renforts étaient arrivés auprès des civils. Très bien. Le temps qu’ils parviennent ensuite jusqu’ici, le combat sera sûrement terminé depuis un moment, ils étaient loin des différentes entrées de ce fichu vaisseau. Les tirs ne marquaient plus aucune pause, les pirates s’en donnaient à cœur joie, pensant sûrement qu’un feu le plus nourri possible allait tous les empêcher de se redresser et riposter. Le bruit couvrait celui, plus lointain et sourd, de celui mené auprès des civils, rendant encore plus impossible de savoir ce qu’il en était, sans communication avec les équipes. Une des lumières fut explosée au cours de la bataille, Veeren crut d’abord à un tir perdu avant de comprendre ce que fichait Thrawn. Excellente idée, ça ! Même si ça allait pas mal gêner les quelques humains de leur propre groupe, peu importe.

Une fois le noir assez tombé, le flot des tirs pirates baissa quelques peu, elle en tendit certains pousser des jurons, chercher d’autres sources de lumière, des lampes, ce qui les rendra une cible plus facile. Tirer dans le tas devint bien plus simple, ils possédaient une bien meilleure vision qu’eux dans l’obscurité. Le combat reprit de plus belle mais tournant cette fois à l’avantage de leur propre groupe. Thrawn, Feesa, Formbi, elle-même, ils avaient des cibles toutes faites et peu dures à atteindre face à eux. Se déplacer tout en tirant était aussi devenu moins pénible, pour éviter que les pirates ne ripostent dans la direction d’où venaient les tirs. C’est au cours d’une brève pause », accroupie derrière un abri, qu’elle sut pour ce qui arrivait à Lorana, haussant les sourcils en entendant ce qui lui arrivait. Elle-même avait bien connu ça, par trois fois, bientôt quatre, mais pas au milieu d’un champ de bataille. Et la petite humaine ne pouvait pas être déjà… Ah… Quoi que si, en fait. Elle se remit sur la fréquence commune, tout en se protégeant.

– Vanto, faites-la se coucher sur le côté droit, les jambes légèrement repliées. Puis dès que la douleur revient, dites-lui de respirer profondément, longuement. Elle ne doit plus bouger du tout. Pour moi, ce sont des contractions, à cause du choc, mais évitez de la faire paniquer. Vous aussi, Thrass, pas de panique, ce n’est pas le moment. On doit attendre les renforts avant de la faire évacuer, il y a un peu trop de monde qui lui en veulent.

Entre C’Baoth, les pirates et certains des colons… Veeren ne comptait pas prendre de risques inutiles, surtout si la jeune femme attendait bel et bien un enfant. Elle-même enceinte, elle pouvait comprendre ce qu’elle ressentait, même si ça dépendait beaucoup de chaque femme.

Jorus C’Baoth, Jedi Noir

Même si Jorus ne s’était plus réellement entraîné depuis son retour à cette vie, pas avec un sabre laser en tout cas, il estimait encore pouvoir défaire son adversaire et s’en prendre ensuite aux autres. Les deux lames s’entrechoquaient avec une certaine fureur, ripant parfois après une riposte contre le sol ou les murs de tôles et de ferraille tordue. Il fonça en percevant une faille, sa lame frappant le vide quand son adversaire bondit sur le côté pour l’esquiver. Le maître fou grogna tel un ours de colère, puisant dans cette dernière pour obtenir de nouvelles forces. Son sabre fusa en un mouvement souple, arrêté par la lame jaune, repartant aussitôt pour dévier un tir perdu. Au même moment, son adversaire se rapprocha brusquement et une très vive douleur l’assaillit tout entier en recevant un coup entre les deux jambes. Une douleur qui lui remonta comme une flèche jusque dans le cœur.

Alors, on arrête là, ou tu comptes t’acharner jusqu’à la fin ? Regarde un peu autour de toi, tes hommes sont en train de se faire décimer.

Absolument incapable de répondre, plié en deux, Jorus ne put émettre qu’un bref gémissement d’une douleur pure, à deux doigts de succomber à une crise cardiaque. Ce, ce, ce… D’un seul coup, il le haïssait bien plus que le commandant Chiss, pourtant très bien placé dans son classement personnel. Une haine immense qui le submergea brutalement et le poussa à ré-attaquer sans plus aucune précaution, avec un hurlement combinant rage et douleur, un hurlement qui n’avait plus grand-chose d’humain mais qui exprimait très bien son ressenti. Au même moment, l’un des idiots de ce foutu groupe crut très intelligente de tirer dans toutes les lumières, une à une. Ignorait-il donc que les maîtres de la Force pouvaient parfaitement combattre dans la plus parfaite obscurité ?! Ils étaient entraîné pour cela ! Entraînés pour surpasser les autres et les dominer !

Ses hommes cafouillaient, dans le noir, incapables de se défendre efficacement et donc contraints parfois de tirer au hasard. Ces imbéciles ! Le maître pesta contre eux, reculant avant de prendre un autre coup, moins agile à cause de la douleur lui vrillant toujours le corps et le cœur. La consternation l’envahissait alors qu’il comprenait qu’il ne pourra aller beaucoup plus loin. Dans un ultime souffle de colère, il voulut frapper à plus grande échelle, frapper son ancienne apprentie, frapper ce type qui était mort avec elle. Son adversaire se dressa devant lui, il n’eut guère le temps de comprendre. Seule quelques brèves secondes lui furent donné avant qu’il ne s’écroule. Emportant avec lui pour la seconde fois, dans la mort, le regard d’un second adversaire haï plus que tout…

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Combat contre Nat (plus malus) : 18
Combat des pirates contre le groupe : 13

C’était définitivement plus facile de toucher quelqu’un avec un bon blaster plutôt qu’avec un sabre laser entre les doigts, en tout cas, c’était son impression pour le moment. Elle visa, tira, se cacha, puis continua à tirer. A côté, ce n’était pas la fête, Thrass était blessé mais tenait bon, par contre, Lorana semblait aller de moins en moins bien. Feesa s’accroupit brusquement, le tir passa à quelques centimètres au-dessus de sa tête, puis se redressa encore pour tirer sur celui qui venait de la viser. Alors que l’amiral, à l’autre bout de la salle, se mettait à tirer sur les lumières, Eli vint les rejoindre, portant un des lézards dans les bras. Elle le salua d’un sourire, avant de continuer la séance de tirs sur les pirates, pour une fois ravie d’avoir pris du temps pour s’entraîner, même si ce n’était pas sa formation de base. Le noir tombé ne la gênait pas plus que ça, sa vue était bonne, par contre, ça en gênait plus d’un parmi les pirates. La dernière source de lumière visible était celle des sabres lasers, s‘entrechoquant l’un contre l’autre. C’Baoth poussa tout à coup un hurlement de bête, de douleur, ou de colère, pou un mélange des deux. Lui non plus n’avait pas l’avantage, on dirait bien.

Elle lança un regard vers Eli et les autres, ça n’avait pas l’air de s’arranger… Elle avait été blessée où, sinon, au ventre ? Et comment ? Le jeune humain s’y connaissait un peu, apparemment, elle laissa donc faire et se concentra sur ses adversaires, dont le nombre pouvait maintenant diminuer un peu plus vite, ils n’y voyaient plus rien. Ce qui la ravissait le plus, cette fois-ci, était qu’elle n’était pas obligée de compter sur d’autres pour s’en sortir, capable de se défendre et d’abattre certains ennemis. Eli finit par lâcher qu’il ne comprenait pas d’où venait la douleur, mais aucun d’entre eux en pouvaient comprendre, là ! A par attendre l’arrive des renforts… Ils ne pouvaient pas y faire grand-chose. Feesa s’agenouilla derrière l’abri le temps qu’un des pirates, particulièrement énervé, cesse de tirer vers eux avec un grognement colérique, sans pouvoir simplement viser car il n’y voyait rien. Elle était toujours accroupie lorsque Sev’eere’nuruodo lâcha sur la fréquence commune, tout naturellement, qu’elle pensait que Lorana avait des contractions, et qu’il fallait la coucher sur le côté en attendant les renforts pour l’évacuer. Des… oh.

Feesa prit un très grand soin à ne surtout pas faire de commentaires et détourner le regard, le temps que les deux hommes s’occupent de la Jedi, écarquillant un peu les yeux ensuite en direction du combat entre son maître et le fou. Ce dernier s’était jeté das un nouvel assaut puis… Ce fut rapide, très brusque, mais il vit clairement la lame jaune le frapper en plein coeur, sans laisser la moindre chance. Et elle n’était pas la seule à avoir vu cette fin, plusieurs pirates aussi, et certains s’étaient même figé en plein combat, tournés vers le corps du vieux fou. Un instant de flottement bizarre, avant qu’ils ne se secouent, et reprennent les tirs, cette fois autant contre ceux derrière les abris que contre son maître.

– Le vieux fou est mort ! sourit-elle largement aux autres.

Qu’est-ce qui pouvait bien lui arriver ? Elle n’avait pas été blessée gravement, ni au ventre. Il tâchait de s’occuper d’elle, de trouver comment la soulager derrière leur maigre abri, quand Vanto vint les rejoindre, alors que les lumières étaient toutes détruites une à une. Il s’écarta un peu pour laisser le jeune humain examiner Lorana, lui tenant juste une petite lampe torche en couvrant la lumière au maximum, pour qu’ils ne deviennent pas des cibles. De son côté, Feesa continuait à les tirer, et à les couvrir, plutôt douée dans le domaine, même pour son âge. Il lui sourit puis reporta son attention sur Lorana, surveillant aussi qu’aucun pirate ne fonçait sur eux. Vanto était penché sur elle à la soigner mais elle avait toujours mal… Plus qu’elle en devrait, avec cette blessure au flanc. Pour s’être pris le même coup dans la jambe, il savait ce que ça faisait.

En silence, il attendit que Vanto l’examine, ne voyant pas non plus de blessures lorsqu’il souleva sa tunique pour poser la main sur le ventre de la demoiselle. Suivant ses indications, il se mit derrière elle, la faisant poser la tête et les épaules contre ses lui, agenouillé par terre. Il ne comprenait pas non plus, alors ? Qu’est-ce qui pouvait bien lui arriver ? Thrass soupira un peu, repoussant quelques mèches rebelles venant se perdre sur le visage de sa petite amie. Tant que les renforts ne seront pas là, ils ne pourront pas avoir de soutien médical plus poussé. Le combat faisait toujours rage, même si la situation s’était un peu renversée après avoir détruit les lumières. Quelques instant plus tard, Veeren prit la parole sur fréquence commune. Ça y est, les renforts allaient être là plus tôt ?

"Vanto, faites-la se coucher sur le côté droit, les jambes légèrement repliées. Puis dès que la douleur revient, dites-lui de respirer profondément, longuement. Elle ne doit plus bouger du tout. Pour moi, ce sont des contractions, à cause du choc, mais évitez de la faire paniquer. Vous aussi, Thrass, pas de panique, ce n’est pas le moment. On doit attendre les renforts avant de la faire évacuer, il y a un peu trop de monde qui lui en veulent."

Des… contractions ?! Il ignorait si Lorana avait entendu ça, mais dans le doute, il se mordit assez fort la langue pour éviter de le lâcher à haut voix sous le choc. Elle ne pouvait pas être enceinte ! Ils avaient couché ensemble, oui, mais il y a dix jours de ça, environ, et depuis… Au bout de combien de temps une grossesse devenait visible ? C’était à cause du coup reçu au flanc qu’elle.. Bon. Il aida Vanto à la mettre dans la position que l’Aristocra avait demandé, se plaçant près d’elle de façon à bien la tenir et essayer de la soutenir au maximum. Dès qu’elle avait à nouveau mal, il lui chuchotait de respirer à fond, garder son calme. Tout en le tenant comme il fallait, il gardait le combat à l’œil, et surtout C’Baoth, ne voulant surtout pas qu’il comprenne ça, autant le laisser croire que son ancienne élève était gravement blessée.

Le maître Jedi fou ne resta cependant pas un problème très longtemps. Thrass soupira de soulagement lorsqu’ils eurent la confirmation que Skywalker s’en était finalement débarrassé. Le combat virait à sens unique, les pirates étaient défavorisés par l’obscurité, leurs adversaires non, et ils ne pouvaient plus compter non plus sur C’Baoth. C’était sur le point de se terminer. Le temps que le reste du « mange » se fasse, il resta près de Lorana et d’Eli, cherchant toujours comment la soulager un peu. Dans cette posture, il la trouvait un minimum plus détendue, il ignorait par contre comment plus l’aider. Il sembla s’écouler un temps infini avant que le combat ne se termine, et que les derniers ennemis tombent aux côtés des leurs. Une fin qui vint de pair avec un silence presque assourdissant, l’espace d’un instant.

Thrass était légèrement assommé, ça ne s’était pas du tout passé comme il l’avait imaginé et certains imprévus en cours de route l’avaient assez perturbé. Il serra un peu l’épaule de Lorana en sentant qu’elle bougeait, appuyant pour l’empêcher de se remettre debout, murmurant simplement qu’elle ne devait pas bouger, lorsqu’elle protesta un peu. Tant qu’ils n’avaient pas la confirmation de son état, et ce qu’elle avait précisément, il n’était pas question qu’elle se mette encore plus en danger. Elle et le… bébé… Cette idée lui coupait toujours le souffle, pas une seule seconde, il n’avait alors pensé à cette possibilité-là.

"Où en sont les civils et les troupes de Ar’lani ? Il n’y a pas eu trop de pertes ?"

Comment ce son-là pouvait-il sortir de la bouche d’un être humain, c’était naturel ? La haine qui jaillissait par tous les pores de la peau du cinglé empestait l’atmosphère ambiante, on se serait cru face à un vrai sith. Et il pourrait sans doute le devenir si on lui laissait assez de temps. Un tel flot, c’était un peu hallucinant, c’était le coup dans l’entrejambe qui l’avait énervé à ce point ? Tout de même pas ! Nat n’eut cependant pas l’occasion de plus y réfléchir, la haine excédant de son adversaire ne laissait pas planer le moindre doute quant à ses intentions. Sur le moment, Nat dû sans doute y aller un peu fort, frappant à son tour comme s’il avait en face de lui Darth Krayt en personne ou un de ses sbires, ne pensant pas plus à ce petit problème de failles ou au reste, ni au fait qu’il était préférable de faire enfermer ce sale type plutôt que de lui donner la mort. Trop tard pour reculer, lorsqu’il lui porta le dernier cou, fatal, et qu’il réalisa que ce n’était pas la meilleure chose à faire. Son adversaire dû ne pas non plus comprendre ce qui lui arriva, seule un mélange de haine et de choc lui envahit les traits avant qu’il ne s’effondre.

Il reviendra sans nul doute, cependant, ils étaient plusieurs dans cette galaxie à savoir comment le vaincre et ce type n’était pas non plus l’adversaire le plus dangereux d’entre tous, d’autres Siths ou populations entières étaient des ennemis à craindre tout autant. Ce sera toujours ainsi, ils ne pouvaient pas écarter tous les dangers de leurs vies. Le corps disparut avec une certaine grâce, puis Nat releva son arme pour parer un des tirs des pirates, légèrement énervé. Se retournant vers l’autre combat, il tendit sa main libre et arracha avec la Force les armes de ceux qui comptaient s’en prendre à lui, les jetant plus loin dans l’obscurité. Un peu de calme, messieurs, merci, la bataille était d’ores et déjà achevée, ils ne pouvaient plus espérer gagner. Tous ne comprenaient pas cette notion pourtant simple, hélas, c’était le lot commun à de trop nombreux êtres, dans cet univers. En terminer une bonne fois pour toutes avec ce combat prit cependant moins de temps que prévu, il ne restait plus tant que ça de pirates, dans cette salle, et ils avaient perdu leur avantage.

Nat désactiva son sabre et le l’accrocha à sa ceinture, une fois le combat achevé, jetant un bref regard vers l’endroit où C’Baoth était mort. Voilà… longtemps qu’il n’avait plus affronté de la sorte un autre sensitif et n’aurait jamais cru devoir tuer celui-là. Bien, maintenant, où était Feesa ? Il la rejoignit et vérifia d’abord si elle était blessée, satisfait de voir qu’elle s’était bien débrouillée et avait combattu sans crainte. Par contre, l’état de Lorana était… Il haussa un peu les sourcils en comprenant que les autres la croyaient enceinte, jetant un rapide regard vers Thrass. Et bien, ça, c’était du travail rapide, ils n’avaient pas perdu de temps lorsqu’ils s’étaient retrouvés. Bon, félicitations à eux, après tout. Lorana allait avoir besoin de repos, si elle avait pris un coup comme ça, les femmes enceintes pouvaient être très fragiles. Quoi que ça dépendait de pas mal de choses… Les renforts arrivèrent plus tard, après la bataille comme on s‘y était attendu. Une équipe médicale s’occupait de soigner les blessés, de les faire évacuer, sur un brancard dans le cas de Lorana.

– Au final, Feesa, ça tourne au vinaigre même quand ton oncle reste tranquille.

Il lui tapota un peu l’épaule avec un fiable sourire, jetant un regard à Formbi, au loin. Qui sait ce que cet homme allait devenir, par la suite… S’il allait seulement évoluer comme il l’avait fait. Ou s’il restera ainsi, en ne vivant pas les mêmes affaires. C’était pour son apprentie que ça allait être le plus pénible, car elle en pouvait même pas s’approcher de nouveau de son oncle, différent de celui qu’elle avait connu. Ni même réellement de sa propre mère. Dans un tel contexte, il était très compliqué de confronter l’image mentale qu’on s’était forgé au cours de l’enfance avec la réalité, en plus des peurs intrinsèques aux orphelins. Il lui posa une main sur l’épaule et serra un peu en signe de réconfort, comprenant, grâce à ses propres enfants adoptifs, ce qu’elle pouvait ressentir au milieu de tout ça.

– Oui… Oui, très bien, ne t’inquiète pas.

Certaine, n’est-ce pas ? Mais pas le temps d’approfondir le sujet, les pirates ne lui en laissaient aucune occasion. L’Aristocra avait déjà passé du temps à s’entraîner et se préparer, « au cas où », et un peu pour le plaisir, pour se maintenir en forme, en revanche, jamais il ne s’était retrouvé au beau milieu d’un champ de bataille. A un moment, des tirs commencèrent à pleuvoir sur les différentes lumières, plongeant l’endroit dans l’obscurité et offrant un nouvel avantage à leur groupe. Ils redoublèrent leur assaut, alors que les pirates essayaient d’esquiver, se protéger plus maladroitement. Certains étaient blessés mais tenaient, par contre, la Jedi Jinzler était passée hors jeu. Et lorsque Formbi entendit pourquoi, selon Veeren… Alors là, ça n’allait pas arranger le cas de Thrass, ça ! Il leva les yeux au ciel, puis continua plutôt de tirer dans le tas, laissant les autres gérer ce problème-là.

L’autre tournant du combat fut celui où Skywalker abattit finalement le vieux fou. Sèchement, rapidement, puis venant prendre part à leur propre combat. Sur le moment, Formbi en était légèrement resté sous le choc, il voyait les Jedis comme des sortes de soldats sensitifs un peu bizarres prônant la paix dans la galaxie et apportant des ennuis en cascade à tous ceux qu’ils pouvaient croiser, mais ne pensait pas qu’ils tuaient leurs adversaires ! Il croyait qu’ils voulaient toujours favoriser la capture ou… A moins qu’il n’ait définitivement rien compris à leur credo ou mentalité. Ça, ou bien, autre option, Nat ne s’embarrassait des mêmes principes que ses confrères, un fait qui le lui rendait un peu plus sympathique.

La fin du combat sonna avec un léger ahurissement et aussi un fort soulagement. Les corps des pirates jonchaient le sol, quelques uns, rares, s’étaient rendus, et avaient été faits prisonniers. Formbi s’occupa en premier lieu de vérifier si sa sœur allait bien, soulagé de la voir debout, blessée mais pas gravement, par bonheur. Il l’embrassa sur le front préférant ne pas la serrer dans ses bras pour ne pas lui faire mal. Il aurait aussi pu remercier Thrawn de l’avoir protégée mais cette simple idée l’étranglait par avance, aussi ne dit-il rien du tout. Mis à part un vague marmonnement très vite interrompu. Feesa aussi allait bien, ni blessée ou quoi que ce soit. Quant aux troupes, elles n’allaient plus tarder. Il fit un point avec Veeren, puis avec les effectifs en route. Eux-mêmes n’avaient que très peu de prisonniers, le combat avait été rude, mais ça s’était tout de même mieux déroulé qu’escompté.

– Où en sont les civils et les troupes de Ar’lani ? Il n’y a pas eu trop de pertes ?

– Il y a tout de même une dizaine de civils qui ont été tués pendant l’évacuation. Et autant de pirates, le reste à été fait prisonnier.

Il fallut encore du temps avant que les leurs ne puissent les rejoindre, les membres du corps médical prirent en charge les blessés, légers ou plus graves. Lorana devait être évacuée sur un brancard, peu importe les protestations de la demoiselle, qui au passage n’avait sans doute pas encore dû comprendre qu’on la soupçonnait d’être enceinte. Pendant qu’on l’emmenait, comme les prisonniers, Formbi chercha sa nièce du regard, la trouvant un peu plus loin, en compagnie du maître Jedi. Cette enfant avait su très bien se protéger grâce à la Force, il en était heureux, par contre… Il ne pouvait pas être vraiment content, convaincu que cette sensibilité lui apportera des ennuis de plus en plus graves. Ça plus son caractère, et… Bref. Une fois rentrés sur Csilla, ils devront fixer le sort des sensitifs revenus par les failles mais aussi trancher sur d’autres sujets, comme la base de Nirauan. Après avoir vu sa nièce s’éloigner de l’Ascendance, c’était aussi Ewime qu’il pouvait voir s’éloigner pour de bon.

L’idée avait largement de quoi le faire frémir et ce n’était pas terminé. Il ne parvenait pas à comprendre pourquoi sa petite sœur s’écartait ainsi, ce qui pouvait bien l’inciter à rester ainsi sur une base militaire éloignée, seule, en plus ! Comment allait-elle faire, sans personne pour veiller sur elle, sans personne à qui parler, passer du temps, simplement se détendre ? Il hésita à lui poser franchement la question, puis laissa tomber, ce n’était pas le moment. Ils devaient déjà sortis tous d’ici, procéder à l’évacuation des civils sur le croiseur, puis se préparer pour le voyage retour. En sortant enfin de ce vaisseau en ruine, il repéra facilement l’amirale Ar’alani, descendue sur terre pour coordonner ses hommes et l’évacuation de la quarantaine d’humains restants. Son uniforme blanc la rendait très repérable, au milieu de tous ces uniformes d’un noir profond. Il la salua d’un signe de tête, plongé à nouveau dans ses pensées. L’avenir qui s’annonçait lui semblait… très chargé…

– Vanto, faites-la se coucher sur le côté droit, les jambes légèrement repliées. Puis dès que la douleur revient, dites-lui de respirer profondément, longuement. Elle ne doit plus bouger du tout. Pour moi, ce sont des contractions, à cause du choc, mais évitez de la faire paniquer. Vous aussi, Thrass, pas de panique, ce n’est pas le moment. On doit attendre les renforts avant de la faire évacuer, il y a un peu trop de monde qui lui en veulent.

Eli écarquilla un peu les yeux en entendant le mot « contactions », il n’avait pas pensé sérieusement que la Jedi puisse être enceinte ! Bon, bref, se reprendre, et se concentrer sur l’essentiel. A la base, Thrawn avait sûrement voulu qu’il se rapproche pour aider son frère, pas pour jouer les infirmiers d’urgence comme ça… Il lança un bref regard à Thrass, imaginant bien le choc que ça avait dû lui faire, puis le reporta sur Lorana, s’arrangeant pour qu’elle ne puisse plus bouger, sans lui faire du mal. Autour d’eux, le combat se poursuivait avec violence, puis Feesa s’écria soudainement que C’Baoth était mort. Après la princesse Organa qui liquidait le Muun, c’était un autre membre de la famille qui se débarrassait de C’Baoth, à quand le prochain ? Et tuer ainsi des sensitifs, qui pouvaient revenir plus tard par une faille, ce n’était pas une bonne idée, qu’on se le dise.

Le seul point positif était que plus personne ne pouvait se faire étrangler à distance, dans cette pièce. Suite à cette mort brutale, le combat ne fut plus très long à s’achever, le calme revenant peu à peu. Peu de prisonniers, pas mal de morts étendus au sol… Quant au corps du maître fou, il avait purement et simplement disparu. C’était normal, ça, personne ne soulevait le petit détail ? Il fallut encore du temps avant que les renforts ne les rejoignent et qu’on prenne les blessés en charge. Eli s’écarta puis alla récupérer le petit ysalamiri dans ses bras, le portant comme un bébé en le sentant trembler un peu. Ces lézards n’étaient pas habitués à être autant secoués. Eli grimaça en entendant le nombre de morts, parmi les civils, même si ça aurait pu être encore bien pire. Globalement, la mission était un succès… même s’il y avait des points lourds de conséquences.

Quitter le vaisseau fut à peine moins long qu’à l’aller, ils savaient par où passer et le chemin avait été dégagé, éclairé, mais ça n’en restait pas moins immense et difficilement praticable. Retrouver l’air libre fut par contre un soulagement sans nom, même sur une planète désolé comme celle-ci. Pas mal de Chiss étaient descendus, prenant en charge les blessés et colons, tous en uniforme noirs, plus une en blanc, probablement une amirale. Eli se rapprocha des colons, pour leur parler, rassurer ceux qu’il pouvait, surtout les enfants. Chas Uliar y était aussi occupé, indemne et apparemment encore dégoûté d’avoir eu de l’aide de « Jedis ». Une aide qui avait quand même été sacrément utile, ça n’aurait pas été la même, si C’Baoth leur avait foncé directement dessus. Privé ou non de la Force, il pouvait quand même combattre au sabre.

Le civils embarquaient peu à peu sur les navettes, pour rejoindre ensuite la Flotte. A présent, les conduire sur une planète neutre, voir si certains d’entre eux voulaient de l’aide pour retrouver leurs familles, puis ce sera le retour à des affaires plus « courantes », avec l’Empire, dans l’Espace Sauvage. Eli soupira longuement à cette idée, peu pressé de retrouver les vaisseaux Impériaux et les Siths pouvant parfois aller avec. Par bonheur, il restait un peu de répit avant ça.

PNJ Amirale Ar’alani

Les pirates n’avaient pu leur résister bien longtemps, malgré tout, ils avaient eu le temps de faire des dégâts dans les rangs des colons avant qu’ils n’arrivent sur place. Les blessés furent évacués en premier vers le croiseur, certains marchaient, d’autres étaient emmenés sur des brancards, suivant les cas. L’amirale suivait l’opération d’évacuation avec soin, estimant préférable d’être le plus rapide possible, ils en avaient assez faits, par ici. Les prisonniers, eux aussi, furent conduits dans une des navettes, ils s’occuperont de leur sort plus tard. La militaire était aussi satisfaite que tout se soit achevé sans plus de dégâts, qu’ils en aient enfin terminé avec cette histoire et ce vaisseau, il était temps de tourner la page. Ils n’allaient pas repartir immédiatement de là, car il fallait un peu de temps pour fouiller la carcasse, bien s‘assurer qu’il n’y ait plus personne derrière eux. D’autant depuis l’affaire du gamin ramassé en cours de route.

Ils allaient estimer les effectifs ayant besoin de rester un peu ici, soigner sur place les blessés qui pouvaient l’être et en envoyer d’autres dans des hôpitaux. D’autres planètes annexées par l’Ascendance, plus proches que Csilla, avaient des hôpitaux plus que convenables pour prendre en charge les blessés. Une fois remontée dans leur vaisseau principale, l‘amirale commença par s’occuper de ça, parant d’abord au plus urgent. Concernant les valides, une idée fixe de planète n’avait toujours pas été décidée, lui semblait-il… Il était pourtant temps de s’en soucier. Ar’alani interrogea quelques colons tout en faisant son tour d’inspection, mais très peu osaient parler et encore moins envisager sereinement leur avenir, il vaudrait mieux leur faire parler avec des humains, directement… Ils en avaient au moins deux, dans le groupe, pouvant servir d’intermédiaire, Skywalker et Vanto.

La jeune Jinzler, quant à elle, avait été envoyée aussi à l’infirmerie, à l’écart des autres car certains lui en voulaient visiblement, pour on ne sait quelle raison. Ar’alani se mit donc à la recherche des deux humains, afin de voir s’ils pouvaient servir d’intermédiaires avec les colons. Après l’heure du combat, c’était maintenant l’heure du débriefing et des décisions concrètes. Le problème causé par le gamin lui flottait aussi en tête… Un gamin sur ses gardes, qui n’inspirait pas à lui faire confiance tant il était fuyant et avec une attitude étrange. En arrivant, elle salua les deux Aristocras, avec un rapide récapitulatif de la situation des colons. Beaucoup étaient sous le choc et refusaient de leur parler, c’était encore très tendu.

"Quant à l’enfant que vous avez aussi fait sortir de là, il prétend s’appeler Micah, je doute que ce soit vrai. Il n’a pas donné son nom de famille. Il ne sait sans doute pas lui-même comment il s’est retrouvé là-bas. Il apparaît quand même débrouillard, malgré tout."

L’amirale allait passer sur la course-poursuite ridicule à laquelle le capitaine avait lamentablement perdue, parvenant à se perdre sur un vaisseau où il travaillait pourtant depuis des années entières. Celui-là, dès la fin de ce voyage, il sera affecté à une base au sol, puisqu’il était visiblement incapable de se repérer dans une station de combat. Elle tourna rapidement le regard vers un de ses subordonnés et lui dit d’aller chercher l’enfant. Qui sait, peut-être qu’avoir dû passer quelques heures enfermé sous haute surveillance l’avait calmé un peu.

"Qu’en fait-on, à présent ?"

Une quarantaine de personnes, dont un peu moins de dix enfants, voilà ce qui demeurait des colons qu’on venait de ramener. Une population loin d’être viable, si on laissait seule sur une planète loin de tout, neutre ou pas, ce serait la condamner une seconde fois. Il restait deux solutions, donc, soit faire en sorte que tous puissent retrouver leurs mondes d’origine, soit les faire s’intégrer à une population plus importante, humaine si possible ou en partie, dans les Régions Inconnues ou dans l’Espace Sauvage. Veeren en discuta avec Formbi, le long du chemin une fois de retour dans le vaisseau, d’un ton bas et rapide. Ce sera l’un des derniers « problèmes » à gérer avant de devoir s’occuper d’autre chose. Elle ouvrit la porte d’une des salles de travail où ils allaient travailler à la conclusion de cette affaire, entrant suivie de son confrère.

Ils n’étaient pas encore sur le départ, même si ça ne devrait pas trop tarder, et elle aimerait dire un mot avec quelques uns des membres du groupe avant le voyage et avant que tous ne se séparent à nouveau. Il était plus que probable que les leurs sensibles à la Force soient exilés, cependant, Veeren tenait à conserver un contact, qui pourra leur servir par le futur. Les luttes intestines entre rebelles, jedis, empire ou elle ne savait quoi l’intéressaient peu, ils étaient tous capables de collaborer ensembles, ça avait été prouvé une fois encore, et il existait des dangers, dans les Régions Inconnues, où de telles coopérations seront indispensables à l’avenir. Si on parvenait à maintenir des relations entre tout le monde, même infimes, là était le plus gros problème.

L’amirale Ar’alani vint les rejoindre quelques temps après, commençant par leur donner un récapitulatif d’où en étaient les colons. La majorité était rendue à l’infirmerie, soit blessés, soit choqués par les événements, et aucun n’était pour le moment disposé à ouvrir la bouche ou juste coopérer. Tout avait été trop rapide et brutal, ça pouvait se comprendre. Enfin… Uliar était avec eux, il saura les rassurer, leur parler, et leur faire accepter ce changement soudain de situation, il était leur directeur, avant le retour de C’Baoth, il pourra gérer tout ça. Par mesure de précautions, Lorana était soignée à l’écart. La demoiselle était bel et bien enceinte, Veeren avait vu juste… Il était cependant bien trop tôt pour déterminer le sexe de l’enfant, c’était si récent qu’elle ne portait encore qu’un petit fœtus, à peine plus gros qu’un ongle.

– Quant à l’enfant que vous avez aussi fait sortir de là, il prétend s’appeler Micah, je doute que ce soit vrai. Il n’a pas donné son nom de famille. Il ne sait sans doute pas lui-même comment il s’est retrouvé là-bas. Il apparaît quand même débrouillard, malgré tout.

Ah oui, c’est vrai, l’Aristocra l’avait presque oublié, ce gamin, dans le feu des événements… Elle hocha vaguement la tête quand l’amirale envoya le chercher, se frottant les yeux avec une certaine lassitude. S’il ne voulait pas dire son nom, ils n’allaient quand même pas le torturer pour ça, par contre, il ne réalisait pas que ça ne les incitait pas à le relâcher n’importe où dans la nature. Qu’est-ce qu’ils allaient en faire, très bonne question… Il n’était pas encore assez grand pour se débrouiller complètement seul, à cet âge-là, même si on est plus mature ou prêt, même si on peut travailler ou gagner plus d’indépendance, il faut quand même la présence d’un adulte fiable dans les parages. Vu sa taille, il devait avoir quinze ans… Voire un petit peu moins. Elle haussa donc vaguement les épaules, allant un peu plus loin dans la salle et demandant à Chaf’ewime’asu si elle allait mieux.

– Bien joué, pour le coup des lumières, dit-elle ensuite à Thrawn. On devra faire un point tous ensemble, plus tard, quand ça se sera un peu tassé. Je me demandais si certains colons ne seront pas plus à l’aise et utiles sur Nirauan. Vu leur nombre, maintenant… Je doute que beaucoup veuillent repartir vers l’Empire.

Elle s’interrompit lorsque le capitaine revint, accompagné du gamin. Ou plutôt tirant de force le gamin vers eux en le tenant par le bras. Visiblement, son petit séjour sur le vaisseau n’avait pas contribué à le calmer.

– Très bien… « Micah », donc. Tu n’es toujours pas décidé à avouer qui tu es vraiment ?

– En essayant de ne pas mentir, cette fois, glissa Ar'alani d'un ton paisible. Je te l'ai déjà dit, on ne compte pas te faire du mal ou te livrer à je ne sais quel Sith.

Les heures défilaient, lentement, des heures que Skeeto passa muré dans le plus grand silence. Assis par terre dans un coin de la cabine, genoux repliés contre lui et tête posée dessus, les bras serrés autour de ses jambes en position fœtale, il n’avait plus lâché un seul mot depuis qu’il avait été enfermé ici. Le type resté avec lui ne disait rien non plus, devant sans doute s’ennuyer à mourir, assis sur la couchette, les bras croisés, à regarder le plafond. Le jeune garçon n’arrivait pas à se calmer, réfléchissant à la situation, sans arriver à prendre de recul. Sa vie avait un peu trop tendance à plonger, remonter, plonger à nouveau, et il finissait par ne plus vraiment en comprendre le savoir et encore moins savoir ce qu’il était censé devenir. Tout ça n’était qu’une affaire de fou et il en avait assez que sa famille soit tout le temps en danger, assez de la guerre, assez d’y perdre des proches, assez de se retrouver embarqué dans des histoires de fous.

Il s’était écoulé un très long moment lorsque la porte de la cabine s’ouvrit et qu’un autre soldat lui dit en Basic de sortir de là. Skeeto redressa un regard méfiant, se levant et hésitant à obéir. Ce qui suffit visiblement à cet homme pour venir le prendre par le bras et le tirer avec lui ensuite dans les couloirs du vaisseau. Il tenta vraiment de se dégager et freiner, avec cependant le léger détail gênant, sa taille et son poids, par rapport à celui qui l’emmenait, qui ne jouaient pas en sa faveur. Où est-ce qu’il le conduisait ?! Ils passèrent plusieurs salles et couloirs, sans que le jeune garçon ne trouve une opportunité de fuite, avant d’arriver dans une autre salle, plus petite, avec quelques Chiss près d’une table de travail et de chaises. Il reconnut de loin l’amirale de toute à l’heure, qui l’avait interrogé.

Les autres, en revanche, il ne les avait jamais vu, sauf peut-être… Celui a l’air dur, il le reconnaissait, c’était le même qu’il avait vu plusieurs fois en holo, lorsqu’ils était intéressé à l’Histoire des Jedis, un visage associé à l’époque de la guerre contre les Yuuzhan Vong, il y a… Environ une centaine d’années. Mais ce type était mort depuis longtemps ! Quand au second, qu’il pensait reconnaître, lui aussi était censé être mort depuis encore plus longtemps que le premier.

"Très bien… « Micah », donc. Tu n’es toujours pas décidé à avouer qui tu es vraiment ?"

"En essayant de ne pas mentir, cette fois. Je te l'ai déjà dit, on ne compte pas te faire du mal ou te livrer à je ne sais quel Sith."

D’un coup, Skeeto s’inquiétait plus de comprendre comment deux hommes censés être morts et enterrés depuis d’un siècle pouvaient se trouver là, bien portants. Il était convaincu que c’était bel et bien eux, même si c’était impossible, les fixant alternativement avec choc, la bouche entrouverte. Mais bon sang, non, on se reprend, ça ne pouvait être ceux à qui il pensait, ils étaient morts. Depuis des années ! Mais c’était quand même extrêmement troublant…

"Savoir qui je suis ne va rien changer à votre vie, laissez-moi juste partir. Je sais que nous sommes dans les Régions Inconnues, et alors, je peux me débrouiller seul. Vous et votre peuple, vous ne vous fichiez pas de ce que faisaient les autres, autrefois ? Ce serait bien d’en revenir un minimum à ça et me laisser tranquille."

Formbi interrogea un peu plus sa consœur sur l’affaire de ce gamin ramassé en cours de route, comprenant que leur retard venait en partie de ça. Un enfant qui devait avoir maximum quinze ans au compteur, « apparu » comme ça, sorti de nulle part, qui s’était retrouvé évanoui par terre dans un vaisseau en ruine, au beau milieu des Régions Inconnues, et qui avait une attitude bizarre ? Pour lui, ça pouvait effectivement être un des mioches arrivés des failles, Sith ou Jedi, il l’ignorait. Un petit « détail » dont il comprenait mieux l’importance, à présent… Quoi que ça ne pouvait pas être un apprenti Sith, Veeren avait ajouté qu’il craignait aussi d’être livré à eux. Alors un apprenti Jedi ou juste un môme qui n’avait jamais eu conscience d’être sensible à la Force ? A moins qu’il ne fasse bien parti des colons et qu’il… Mmh, ce serait bizarre.

Bref, ils allaient sans doute bientôt obtenir une réponse, et ils avaient aussi autre chose à gérer. Pour commencer, tous se réunir et faire le point sur la suite. Où emmener les colons, que faire des pirates capturés, puis déterminer comment ramener ceux qui le souhaiteront sur leurs planètes d’origines. Tout le monde n’était pas encore arrivés, Thrass était d’ailleurs peut-être encore à l’infirmerie. Le médecin-chef de bord avait signalé qu’il devait aussi lui parler de quelques détails, concernant l’enfant que Lorana portait. C’était sans doute le premier enfant métis Humain-Chiss en gestation de toute l’Histoire de la galaxie, ils ignoraient tous si la grossesse allait bien se dérouler et si les ressemblances biologiques étaient assez marquées pour que tout se passe bien. Sans oublier que les deux parents étaient issus d’une de ces failles, comment savoir si cela aura une incidence sur le bébé ?

– Bien joué, pour le coup des lumières. On devra faire un point tous ensemble, plus tard, quand ça se sera un peu tassé. Je me demandais si certains colons ne seront pas plus à l’aise et utiles sur Nirauan. Vu leur nombre, maintenant… Je doute que beaucoup veuillent repartir vers l’Empire.

Il restait quarante d’entre eux, c’était bien ça ? Difficile de les imaginer tenir correctement sur une planète déserte et coupée de tout, en effet… Formbi se massa un peu les nuques sans rien dire, sur le sujet, pensif. Tant qu’ils en avaient enfin terminé avec cette affaire, c’était tout ce qui comptait. Malgré tout, il en gardait quand même un goût un peu amer, un certain regret. Si seulement ils avaient pu profiter de out ça pour en finir pour de bon avec… Bref. Il y avait eu bien assez de problèmes pour qu’on en rajoute encore. Et il y a aura d’autres problèmes à gérer juste après. Ils devaient fixer pour de bon leur décision concernant la coopération avec Nirauan, justement, mais aussi le sujet des sensitifs, et certains autres points. Le retour sur Csilla devra se faire aussitôt que possible. Avec de la chance, ils auront un temps de répit avant de s’enfoncer de nouveau.

Un moment plus tard, on leur ramena aussi l’enfant en question. Mmh, en effet, s’il avait quinze ans, c’était un grand maximum. Et encore… Formbi lui trouvait un air incroyablement jeune, il n’était pas bien gros, ce qui l’incitait à croire que ce garçon n’avait que douze ou treize ans, au grand maximum. Plutôt pâle, les cheveux châtains en bataille, le regard marron clair. Et un gamin qui les fixait, lui-même et Thrawn, comme s’il venait de voir deux fantômes. Formbi haussa légèrement les sourcils, les bras croisés. Qu’un gosse humain reconnaisse Thrawn, vu le poste qu’il occupait, ça ne l’étonnait pas. Mais lui ? Il ne se baladait pas tranquillement dans toute la galaxie, aux dernières nouvelles.

– Très bien… « Micah », donc. Tu n’es toujours pas décidé à avouer qui tu es vraiment ?

– En essayant de ne pas mentir, cette fois. Je te l'ai déjà dit, on ne compte pas te faire du mal ou te livrer à je ne sais quel Sith.

C’était qu’il était vraiment choqué, en plus de ça, et Formbi comprenait de moins en moins comment ce gosse pouvait savoir qui il était. Son air parlait pour lui. Et ça commençait moiti à devenir gênant, l’Aristocra détestait cette sensation-là. Quand quelqu’un face à vous donnait le sentiment de savoir des choses sur vous alors même que vous étiez convaincu de ne jamais avoir rencontré cette personne, de votre vie toute entière.

– Savoir qui je suis ne va rien changer à votre vie, laissez-moi juste partir. Je sais que nous sommes dans les Régions Inconnues, et alors, je peux me débrouiller seul. Vous et votre peuple, vous ne vous fichiez pas de ce que faisaient les autres, autrefois ? Ce serait bien d’en revenir un minimum à ça et me laisser tranquille.

D’accord, donc ça confirmait l’hypothèse qu’il venait d’un temps futur. Ils avaient de plus de plus de preuves que leur peuple était effectivement plus ouvert aux autres dans ledit futur, et ça, c’était encore plus troublant que tout le reste réuni ! Impossible, en revanche, de comprendre ce qui avait provoqué ces changements, il espérait juste que ça n’avait aucun rapport avec les sensitifs, la Force, les Jedis, les Siths ou il ne savait quoi encore, car ça ne pourra qu’apporter des ennuis à l’Ascendance. Par ailleurs, le môme ne semblait conscient, ou ne croyait pas plutôt, à l’affaire « Tu viens de faire un bond dans un autre temps que le tien ».

– Sinon, on a bien Skywalker qui vient de loin, il saura peut-être plus en faire. On pourrait simplement lui refiler le gamin et il se débrouille avec.

Amirale Ar’alani

Tiens, un visage qu’elle n’avait plus revu depuis très longtemps… L’amirale salua son ancien subordonné avec politesse, avant d’en revenir à leurs affaires courantes. Que tout cela se soit terminé sans trop de mal était un soulagement, jamais elle en pourra apprécier ce genre d’opération, surtout si deux de leurs chefs de Clans pouvaient y disparaître ainsi. Ce n’était pas leurs places mais celles des soldats. Même si Sev’eere’nuruodo était effectivement bien entraînée, on pouvait affirmer de même que Chaf’orm’bintrano, de son côté, avait disposé d’une exceptionnelle chance. Bien qu’elle sachez depuis longtemps que leur cheffe de famille n’ait un qu’un instinct très limité de survie, elle n’aurait pas songé que le chef de la famille Chaf montre ainsi que lui non plus ne possédait pas un grand sens de la conservation personnelle. Bien, au moins, s’en était terminé, c’était tout ce qui comptait.

"Bien joué, pour le coup des lumières. On devra faire un point tous ensemble, plus tard, quand ça se sera un peu tassé. Je me demandais si certains colons ne seront pas plus à l’aise et utiles sur Nirauan. Vu leur nombre, maintenant… Je doute que beaucoup veuillent repartir vers l’Empire."

Si certains d’entre eux savaient se battre et qu’ils ne voulaient pas revenir, cependant… L’amirale referma la bouche avant de dire quoi que ce soit, d’autant plus que le sujet de Nirauan n’était pas encore tranché clairement, dans l’Ascendance, cela faisait partie des quelques points devant encore être discutés officiellement. Un point qui aurait dû l’être depuis longtemps, certes, mais la pandémie avait quelque peur ralentie ce genre de sujets, les reléguant au placard pour se concentrer sur l’urgence. Quelques instants plus tard, on leur ramena l’enfant, toujours aussi peu coopératif. La façon dont il fixa alternativement Chaf’orm’bintrano et Thrawn la conforta également dans l’idée qu’il venait d’un temps plus éloigné que le leur. De combien d’années, ensuite, difficile de juger… Ni Chaf’ees’aklaio ni son maître n’en avaient beaucoup dit sur le futur, rien sur ce qu’était devenue l’Ascendance. Ils savaient simplement que leur peuple était un peu plus ouvert, sans en connaître dans quelle mesure.

"Très bien… « Micah », donc. Tu n’es toujours pas décidé à avouer qui tu es vraiment ?"

"En essayant de ne pas mentir, cette fois. Je te l'ai déjà dit, on ne compte pas te faire du mal ou te livrer à je ne sais quel Sith."

S’il continuait obstinément d’avouer son identité, dire au minimum d’où il venait, ils pourront le laisser vivre avec les colons, au moins ne sera-t-il pas isolé ni jeté ensuite on ne sait où. Il était un sensitif, sans doute pas entraîné sinon il se serait mieux défendu contre eux, mais il devait déjà avoir un certain passif avec les Siths. Autrement dit, un bon potentiel pour s’attirer des ennuis, en se baladant seul dans cette galaxie.

"Savoir qui je suis ne va rien changer à votre vie, laissez-moi juste partir. Je sais que nous sommes dans les Régions Inconnues, et alors, je peux me débrouiller seul. Vous et votre peuple, vous ne vous fichiez pas de ce que faisaient les autres, autrefois ? Ce serait bien d’en revenir un minimum à ça et me laisser tranquille."

"Sinon, on a bien Skywalker qui vient de loin, il saura peut-être plus en faire. On pourrait simplement lui refiler le gamin et il se débrouille avec."

Ce n’était pas une mauvaise idée. L’amirale hocha doucement la tête, interrogeant son subordonné du regard en lui demandant dans leur langue maternelle où était passé le Jedi, d’ailleurs. Le soldat réfléchit un instant et répondit qu’il l’avait vu auprès des colons, plus tôt, mais qu’il ignorait s’il se trouvait toujours avec eux. Il devait les rejoindre, pour faire le point conclure toute cette histoire, de toute manière, autant lui demander à ce moment-là pour l’enfant. Elle reprit ensuite la parole, toujours en délaissant le Basic au profit de leur propre langue.

"En ce qui concerne Jinzler, elle n’est pas en état de voyager bien loin. Le médecin de bord a confirmé sa grossesse. Etant donné la… L’ambiance actuelle, sur Csilla, je doute qu’elle y soit vraiment en sécurité, si on l’y amène. Il doit y avoir d’autres solutions."

– Savoir qui je suis ne va rien changer à votre vie, laissez-moi juste partir. Je sais que nous sommes dans les Régions Inconnues, et alors, je peux me débrouiller seul. Vous et votre peuple, vous ne vous fichiez pas de ce que faisaient les autres, autrefois ? Ce serait bien d’en revenir un minimum à ça et me laisser tranquille.

– Sinon, on a bien Skywalker qui vient de loin, il saura peut-être plus en faire. On pourrait simplement lui refiler le gamin et il se débrouille avec.

Ce sera le plus simple, en effet. Veeren hocha simplement la tête, encore plus lassée qu’elle ne l’était il y a trois minutes. Ensuite, pour le cas de la Jedi… A vrai dire, ils n’avaient pas cinquante solutions, tant pis si Csilla était effectivement un peu plus risqué, il suffira de prendre des mesures adaptées. D’ici à ce qu’ils se décident sur le sort des sensitifs, qui sera probablement l’exil, ils avaient un léger répit, qui permettra à tout le monde de se reposer et se soigner. Quant aux colons, enfin… Il y avait des planètes moins isolées que d’autres, et où vivaient déjà de petites communautés, où ils pourront les faire s’installer, en attendant de savoir lesquels d’entre eux voulaient tenter de rejoindre leurs familles. Elle en discuta un peu avec les autres, avant de soupirer et dire à l’amirale de préparer le départ et les avertir dès que ce sera bon. Quant au petit, qu’ils fassent rechercher où était Nat, il pourra peut-être aider sur ça.

D’ici là, tous pouvaient prendre un peu de repos, ce temps sera bien assez court, déjà… Formbi aussi sera sûrement heureux d’avoir un peu de répit avant de devoir parler de l’exil de sa propre nièce avec leurs confrères. Veeren lui adressa un faible sourire d’encouragement, avant de quitter la pièce. En un sens, ce n’était pas plus mal… Pour se préparer à la suite, autant faire en sorte que certains des leurs soient aussi loyaux à d’autres camps et factions, pour garder un contact, même infime. Veeren avait une certaine confiance en les Jedis, un sentiment certes très peu partagé, mais ce leur sera tout de même utile par la suite.

Cet Event est à présent achevé

Le voyage du retour va bientôt débuter, les colons et les blessés pris en charge. C'est la signature d'une fin d'une histoire débutée il y a presque trente ans, dont peu se souvenaient encore. La mort de C'Baoth n'a guère plu à tout le monde, maintenant qu'il est connu que le Jedi Fou puisse revenir par une des failles de la Force...


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Merci à tous d'avoir bien suivi et joué le jeu, au cours de cette histoire.