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Troubles politiques
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Ils avaient pu empêcher de justesse leur cible de se suicider, le perdre aussi bêtement aurait été profondément contrariant, surtout après une aussi longue enquête et recherches pour lui mettre la main dessus. L’homme fut conduit avec précaution hors d’ici, puis emmené vers le vaisseau et la cellule qui l’y attendait. Le colonel se tourna vers le laboratoire que ses troupes étaient en train de fouiller minutieusement, emmenant les preuves, fichiers, documents, échantillons, tout ce qu’il était possible de trouver. Cet endroit, en apparence, était très propre, bien organisé, avec du matériel à la pointe de la technologie, tout ce qu’on pouvait trouver de mieux dans les mondes du noyau, le plus brillant pouvant sortir des usines fournissant le matériel médical. Une façade rutilante et très sécurisée, une vitrine bien jolie cachant des dessous beaucoup plus glauques et misérables. C’est au sous-sol du laboratoire que le BSI découvrit quelques chambres froides dont le contenu avait de quoi vous donner des cauchemars pour le reste de vos jours. Le colonel n’était pas une nature sensible mais fut tout de même dégoûté par ces innombrables restes de corps, entiers ou non, parfois si dégradés qu’il serait impossible, sans analyse, de dire l’espèce d’origine.

Le colonel retrouva l’air pur de l’extérieur avec un certain soulagement, lançant un vague derrière lui avant de remonter également à bord du vaisseau. Le travail ici allait durer encore un moment, en parallèle de l’interrogatoire de leur prisonnier. Un travail parmi d’autres, on pouvait dire que l’ambiance était très délétère, au sein de l’Empire, ces derniers mois. Et pas seulement à cause de la pandémie et du bilan mortel qui en avait été tiré, lorsqu’elle s’était enfin achevée. La purge menée dans les rangs des officiers et simples soldats avait été forte, aussi forte que durant les premières semaines ayant suivi la naissance de l’Empire, forte, brûlante, dure et sans pitié. Après les rangs de la Marine, ils étaient passés à ceux des politiques. A la pléiade de sénateurs et de leurs assistants, aux gouverneurs des centaines de planètes, à leurs employés, et ainsi de suite. L’élite politique, bien souvent, se croyait intouchable, forte de leur pouvoir, leur influence, leur réputation et surtout leurs relations. La haute sphère de Coruscant pensait pouvoir mener ses affaires, en tous genres, sans se préoccuper d’être abattue un jour, considérant la galaxie avec un mépris total. Une impunité dont beaucoup se réjouissaient et se vantaient, convaincus qu’elle durera éternellement.

C’était une bien lourde erreur.

Maintenant que la purge dans les rangs de la Marine était officiellement terminée, un autre ménage se menait dans la sphère politique, un combat bien différent, plus difficile, et aussi plus habituel, pour le colonel. Il avait passé sa vie toute entière à cela, naviguer dans cette boue infecte et résister contre vents et marées à toutes les intrigues possibles. Au fil du temps, il avait appris à reconnaître puis manier à son tour les divers rouages, il avait appris les règles et en avait joué à sa façon, il avait appris à s’asseoir sur certains principes moraux au cours d’affaires délicates, et enfin, à retourner les règles contre ceux les ayant édictées. Wullf rentra dans son bureau et referma doucement la porte derrière lui, la verrouillant. Il n’était revenu dans la Bordure Extérieure que depuis peu de temps, les événements se succédaient, la situation avait l’air de s’empirer, pourtant, ils n’en étaient pas au point d’il y a vingt ans. Il s’assit à son bureau, jetant un bref regard à l’heure, puis pressa le bouton de l’holo-communicateur. Étant donné la mauvaise réception, il fallut un peu de temps avant que l’image de son premier interlocuteur s’affiche, suivi peu de temps après des autres.

Yularen ne pouvait que ressentir un profond malaise, ces derniers temps, face aux récentes découvertes faites, et même s’il ne montrait pas ce malaise à qui que ce soit, il était conscient que le Grand Moff, entre autres, devait déjà s’en douter. Cette nouvelle réunion, en petit comité, était un élément de plus renforçant le malaise. Il salua formellement le Grand Amiral Nial Declann lorsqu’il se joignit à eux, son hologramme, lui, très net, montrant son regard aussi dur que fier. C’était un homme dangereux, dont certaines « capacités » étaient inconnues de tous, mis à part une minuscule poignée de personnes. Yularen était également resté dans l’ignorance et n’avait soulevé le voile sur des détails perturbants que depuis peu de temps. Leur Empereur était décidément d’un naturel… très prévoyant. Calculateur. Surtout calculateur, très dangereux.

« – Le travail dans les rangs de la Marine Impériale est sur le point de s’achever. Les derniers stages de reconditionnement sont en cours, les individus irrécupérables ont été exécutés. Mes hommes sont prêts à poursuivre le travail dans la sphère politique. Autant dans les mondes éloignés que dans la vase de Coruscant. »
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Sam 10 Nov 2018 - 20:57
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Il était bien dommage que l’Empereur n’ait pu être présent, à la dernière minute, pour cette petite réunion, quoi que le souci l’ayant retenu était très important. Soit, cela arrivait, et Tarkin disposait des atouts, pouvoirs et accès nécessaires pour mener cette réunion. Ils avaient plusieurs points à voir, ce matin. Rentrant dans la salle de réunion, il s’installa à sa place habituelle, faisant signe aux autres de prendre également place. Isard s’assit souplement à côté, sans se départir de son air aussi dur habituel, avant de prendre ses documents. Voilà bien longtemps que le Grand Moff n’avait plus eu l’occasion de la croiser en personne, chacun avait été très occupé de son côté, avant, pendant et surtout après la pandémie. Ces derniers temps, l’ensemble des services de Renseignements et de Sécurité, BSI et BRI confondus, tournaient à plein régime. La maladie qui avait dévasté la galaxie n’avait pas eu que des mauvais côtés, c’était l’occasion pour eux de terminer le ménage dans les rangs et aussi de revoir l’organisation de quelques infrastructures spécifiques. Il avait fallu parer au plus urgent, avant de se pencher sur le sujet, le chaos provoqué par la pandémie avait déstabilisé bien des secteurs.

Sate Pestage était également présent physiquement avec eux, fait tout aussi rare, bien que Tarkin ait régulièrement à faire avec lui. Peu de temps après, le Grand Amiral les rejoignit, par hologramme interposé, ainsi que le colonel Yularen. Le Grand Moff les salua tous les deux, vérifiant que tous les protocoles de sécurité étaient bien enclenchées, cette conversation devait demeurer discrète. Après les quelques échanges habituels et un bref listing des points de la réunion à aborder, ils passèrent directement dans le vif du sujet. Le colonel Yularen commença par indiquer que le purge dans les rangs de la Marine était sur le point de s’achever, il ne restait qu’une poignée de stages de rééducation, ainsi que quelques exécutions à planifier. Tarkin jeta un regard en même temps à la liste, voyant qui était encore en cellule en attente, puis ouvrit les fiches une à une pour signer aussitôt les ordres d’exécution, afin de ne pas perdre plus de temps sur le sujet. La susceptibilité du haut Commandement s’en remettra sans nul doute très bien, ils n’étaient pas ici pour perdre du temps avec tous les traîtres et incapables de la Marine.

– Mes hommes sont prêts à poursuivre le travail dans la sphère politique. Autant dans les mondes éloignés que dans la vase de Coruscant.

Son opinion des politiciens était toujours aussi élevée, à ce que Tarkin voyait. Voyons voir… Isard fit un bref point sur les effectifs actuels des services de renseignement, puis indiqua les secteurs les plus « durs », où les interventions planifiées étaient les plus nombreuses. Comme on pouvait s’y attendre, deux secteurs étaient surreprésentés, Coruscant en tête, rien de plus normal pour la planète où se réunissaient le plus de gouverneurs, Moffs et politiciens de tous bords, de tous les niveaux de pouvoir. A combien étaient estimés les effectifs à vérifier puis nettoyer ? Par ailleurs, il faudra également faire très attention aux critères définis, pour cette vague éliminatoire. Certains seront simplement « déplacés » à de nouveaux postes, d’autres auront quelques ennuis mais rien de grave, certains seront exécutés… Tout dépendait de l’utilité personnelle de chacun, leur utilité en groupe, leurs relations et influences, en plus d’un bon nombre d’autres critères politiques spécifiques. Ils avaient aussi quelques cas… particuliers, à Coruscant, en ce moment. Pestage y vint la minute suivante, affichant en hologramme le premier homme concerné, soit le gouverneur de Coruscant en personne, Americ Diapasel.

– L’enquête du BSI a permis d’écarter tous soupçons pour l’affaire des raffineries, indiqua Isard en reprenant le rapport d’enquête que le colonel avait fourni il y a quelques jours. Mais la fouille de ses comptes a mis en lumière d’autres éléments plus troublants, notre homme a trempé dans une longue liste d’affaires de corruptions et abus de pouvoir, rien d’inhabituel, sauf pour le cas de Corellia. Jolac, le nouveau gouverneur qu’il y a fait nommer en poste fixe se laisse soudoyer, disons, un peu trop aisément… Un nouveau mouvement Rebelle, sur place, a été grandement facilité.

– De nombreux troubles y ont déjà été relevés, ajouta le Grand Amiral. Nightswan y a été repéré mais il nous a filé entre les doigts, on le soupçonne d’être reparti vers l’Espace Sauvage, les troupes stationnées là-bas sont alertées.

– Diapasel et Jolac se connaissent de longues dates, ce sont de grands accrocs aux casinos et jeux d’argent. Le deux ont perdu pas mal de gains suite à des mauvais placements mais ils continuent de jouer. Ils ont besoin de renflouer leurs caisses. Placer Jolac comme gouverneur de Corellia lui donnait une bonne place pour recevoir pots de vins et autres magouilles, avec les nombreux trafics en tous genres, sur place. Et une partie était reversée en échange à Diapasel, pour sa protection et les trafics d’influence.

– Classique, sourit le Grand Moff.

– Le problème est que le trafic leur rapportant le plus est celui des armes, des armes servant pour les rebelles de la planète et divers groupes d’insurgés du secteur. Des armes dont ces petits rats se servent bien sûr pour attaquer nos bases.

Aucun des deux gouverneurs n’était un Rebelle en bonne et dû forme, bien sûr, en revanche, ils aidaient beaucoup trop la rébellion par leurs actes et leur corruption. Là où la situation devenait délicate, c’est qu’il s’agissait de « gros clients », dont on ne pouvait pas se débarrasser aussi facilement, sous peine de nuire gravement à l’équilibre politique, et très officieux, installé dans la galaxie. Tout n’était que jeux d’alliances et de pouvoirs, le moindre frémissement pouvait avoir de graves conséquences.

– Bien, que proposez-vous, colonel Yularen ? Nous touchons là à votre grande spécialité.
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Lun 12 Nov 2018 - 12:57
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Il était bien plus facile de faire le ménage dans la Marine que dans certains secteurs d’influence et de pouvoir. Ou disons plutôt qu’il y avait trois cas de figure. Tout d’abord, les politiciens qu’ils pouvaient arrêter, simplement, ou faire exécuter, pour trahison. Ensuite, les politiciens plus hauts placés, où il fallait manœuvrer d’une façon plus fine pour les éjecter, sans forcément les faire exécuter. Enfin, les intouchables, ceux que même le BSI, pourtant chargé de surveiller les hauts fonctionnaires, ne pouvait pas atteindre. Une catégorie extrêmement restreinte dont les membres se comptaient sur les doigts d’une seule main. Le Grand Moff, par exemple, en faisait partie… Wullf était plus que conscient de ces limites officieuses et très délicates, des limites à ne surtout pas franchir, si on tenait un tant soit peu à la vie. Mains croisées devant lui sur la table, il lança un bref regard à Isard lorsqu’elle fit un point sur les effectifs et champs d’intervention, avant qu’ils n’en viennent au cœur de leur première affaire à aborder. Lorsqu’on parlait des politiciens ardus à toucher, en voilà un bel exemple. Être gouverneur de Coruscant indiquait disposer d’un degré élevé de pouvoir.

La corruption était toujours très élevée, plus encore à Coruscant qu’ailleurs, où son coût pouvait atteindre des sommes équivalentes au budget annuel des petites planètes. On ne pouvait vraiment l’éradiquer, Yularen avait fini par se faire une raison, c’était impossible… Mis à part se ruiner la santé et l’état mental, continuer à vouloir l’abolir pour de bon ne lui apportera rien. Tout ce qu’il était possible de faire était la juguler et la contrôler. Imposer, par la peur souvent, ou par a manipulation, des règles officieuses et des limites à ne pas franchir. Ces dernières années, ces limites avaient été de mieux en mieux respectées, les « hommes en blanc » de l’Empire, soit le BSI, avaient assez joué leur rôle d’oiseaux de malheur pour refermer leur contrôle sur tout ce petit monde. Il en restait malgré tout, comme ce gouverneur, qui franchissaient la ligne rouge, en se laissant entraîner, par arrogance, ou par appât du gain. Un certain niveau de corruption était inévitable et restait « acceptable », si on pouvait nommer les choses ainsi. Lorsque ça ne concernait que de petites rivalités, pouvoirs personnels ou autres, ils laissaient passer. Le BSI n’intervenait que lorsque ces hauts fonctionnaires devenaient nuisibles au bon fonctionnement de l’Empire ou lorsqu’ils en compromettaient la sécurité.

« – De nombreux troubles y ont déjà été relevés. Nightswan y a été repéré mais il nous a filé entre les doigts, on le soupçonne d’être reparti vers l’Espace Sauvage, les troupes stationnées là-bas sont alertées. »

Oui, c’était la très grande spécialité de Nightswan, de leur échapper à chaque fois qu’ils pensaient le tenir enfin. Le colonel reconnaissait son talent dans le domaine. Il était logique qu’il ait profité de cette brèche énorme sur Corellia, n’importe qui d’autre en aurait fait de même. Bref. Le cas de Diapasel était des plus classiques, comme le souligna d’ailleurs le Grand Moff juste après, ce n’était pas la première fois qu’ils face à ce genre de plan. Besoins de nouveaux financements ou simple appât du gain, moyens illégaux de s’enrichir, trafics d’influence, protection en échange de faveur, le genre d’ingrédients qu’on retrouvait tous les jours, chez tous les politiciens possibles. Le seul point surveillé était ce qu’ils faisaient vraiment, par la suite, de cet argent. S’il ne s’agissait que de grossir une fortune personnelle ou se mettre mal dans des casinos et autres, autant dire que plus personne au BSI ne s’épuisait à les arrêter, des cas comme ceux-là, il y en avait beaucoup trop. Dommage pour les deux gouverneurs qu’ils ne s’en soient pas tenus à ça.

« – Bien, que proposez-vous, colonel Yularen ? Nous touchons là à votre grande spécialité. »

S’en prendre à Jolac le premier ne serait pas utile, même sans évoquer la protection dont il bénéficiait, il n’était qu’un vulgaire pion, utilisé habilement, une simple conséquence, un opportuniste et un arriviste comme il y en avait des milliards, dans cette galaxie. Non, la cible, c’était bel et bien Americ Diapasel, gouverneur de Coruscant depuis maintenant une dizaine d’années. Yularen se concentra un instant sur le profil de leur homme, tranquillement assit dans son bureau, son datapad posé près de lui. On e pouvait malheureusement pas arrêter aussi simplement un homme à ce niveau de pouvoir. Ou plutôt, si, ils pouvaient arrêter n’importe qui dans cette galaxie, mais les instructions étaient longues et ce genre de vers avait assez de pointes, en avocats, pour s’en tirer plus ou moins facilement, à moins qu’il ne fasse graisser la patte des bons contacts pour obtenir sa libération. Pour les faire chuter, deux choses étaient utilisées. Soit les accuser de Haute Trahison pour une exécution rapide, ce qui n’était hélas pas le cas ici, on ne parlait que d’atteinte à la sécurité, soit prendre le temps de les saborder jusqu’au point de non-retour, pour ensuite les évincer, et enfin les faire disparaître.

« – Nous avons infiltré les usines d’où partent les armes détournées pour leurs trafics, la priorité va être de les saborder. Dans un premier temps, leurs bénéfices n’en seront pas impactés. Par la suite, pour se charger du cas du Gouverneur Diapasel, des manœuvres classiques peuvent être utilisées. En commençant par ruiner une à une, en les rongeant peu à peu, chacune des plus grosses entreprises qu’il dirige. En parallèle, se charger de ses propres relations et aides sociales, par des déplacements, en les menaçant, ou plus simplement en s‘en débarrassant. Une fois sa fortune et influence assez rongées, l’attaquer en justice, cette fois-ci, tout en détruisant son image auprès des médias et en utilisant d’autres influenceurs importants. »

Cela prendra du temps, bien sûr, mais c’était le résultat qui comptait. Quant aux dommages collatéraux, il y en aura un bon nombre, et cela comptait peu au regard ce qui était attendu.
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Mar 13 Nov 2018 - 7:33
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Certains gouverneurs perdaient du temps et de l’énergie à s’acharner sur des petits poissons, d’autres s’amusaient à des trafics plus importants, jusqu’au jour où ils se brûlaient les ailes. Un jeu amusant, aux yeux du Gouverneur, et qu’il avait pratiqué lui-même de nombreuses années, encore maintenant. Soit ils s’en sortaient bien et gagnaient en pouvoir, soit ils se prenaient les pieds dans leurs propres aspirations et étaient défaits. Le Gouverneur de Coruscant était qu’un imbécile imprudent, rien de plus. Pris dans la vase, sans plus de moyens de s’en sortir, charge à lui de profiter au maximum de ses derniers instants de répit et de liberté. Tarkin écouta leur confrère, hochant lentement la tête face à ce qui était prévu. Ce sera un peu plus long que de coutume, bien entendu, mais au moins pourront-ils se débarrasser de cet homme sans fragiliser toute la structure politique, déjà bien en peine depuis la pandémie. Il voyait bien que cette méthode ne plaisait pas à Isard, adepte de façons de faire plus agressives et radicales. Cette femme pouvait être brillante, dans son domaine d’activité, elle avait cependant une plus faible sensibilité politique que Yularen.

– En parallèle, se charger de ses propres relations et aides sociales, par des déplacements, en les menaçant, ou plus simplement en s‘en débarrassant. Une fois sa fortune et influence assez rongées, l’attaquer en justice, cette fois-ci, tout en détruisant son image auprès des médias et en utilisant d’autres influenceurs importants.

– Très bien, nous allons pouvoir déclencher le processus.


Pestage, de son côté, en souriait déjà largement, visiblement ravi de pouvoir bientôt assister à la chute d’un homme qu’il détestait depuis déjà bien longtemps, une vieille rivalité, semble-t-il, de ce que Tarkin en avait découvert. Il était toujours agréable de pouvoir régler ses comptes, n’est-ce pas ? Maintenant que ce petit détail était réglé, ils allaient pouvoir en passer à un autre sujet. Ces derniers temps, afin de répondre à la demande de l’Empereur et pour faire face aux bouleversements de cette année, un nouveau secteur de formation particulier avait été créé, dans les profondeurs de Coruscant, sous le Palais Impérial lui-même. Certes, il y avait déjà longtemps que l’Empereur se chargeait de sélectionner et forme des sensitifs comme hommes de main pilotes particuliers, assassins, etc., il s’agissait de passer à l’étape supérieure. Le Grand Amiral Declann était lui-même un de ces sensitifs, formé dans le plus grand secret, dont Palpatine comptait se servir comme relais à son propre pouvoir. Le Grand Moff ignorait si l’amiral avait conscience qu’il n’était qu’un simple outil pour l’Empereur ou s’il demeurait convaincu d’avoir un vrai rôle à jouer. La seconde option lui apparaissait bien plus probable.

Quoi qu’il en soit, c’était lui qui allait superviser la mise en place des nouveaux lieux de formation et d’entraînement, ainsi que la recherche des sensitifs pouvant être acquis à leur cause. Qu’ils oit conscient ou non d’être un outil n’avait aucune importance, tant qu’il menait son travail avec zèle. Tarkin présenta la façon dont allaient se dérouler ces formations, avec les ajustements prévus pour éviter, à l’avenir, de nouveaux ratés, comme lavait été Mara Jade. Cette dernière avait été formée avec soin, pourtant, mais elle manquait de fermeté. Si l’avis de recherche sur sa jolie tête rousse était aussi élevée, ce n’était pas pour rien, quand bien même la prime n’était pas liée à la dangerosité du sujet. Soit, ils en reviendront à son cas plus tard, qu’elle courre donc pour le moment où elle le voulait. Le Grand Amiral parla ensuite des modules d’entraînement prévus, la place qu’auront ces sensitifs dans l’armée et la marine une fois formés, puis des missions terrain qui seront menées. Parler du terrain les amenait vers un autre point, directement lié, et qui allait avoir une importance plus conséquente, dans les jours à venir.

– Le cas de notre princesse rebelle a également bien évolué. Comme vous le savez, elle est responsable de la débâcle de Bespin et a même trahi son propre frère pour le vendre à l’Empire. La situation progresse plus vite que nous l’avions escompté. Selon nos informateurs, un bon nombre de rebelles se rallient à une forme plus agressive de combat. En poursuivant sur cette voie, nous avons une opportunité claire de briser l’Alliance Rebelle pour de bon, grâce à la trahison d’une de leurs leaders les plus estimées.

Ce n’était guère peu dire. Leur jeune princesse était issue d’une famille respectée, avait commencé à combattre jeune, et était aimée au sein des Rebelles car elle représentait aussi la nouvelle génération, se levant face à la dictature. Plus le Côté Obscur grignotait son esprit, plus elle glissait entre leurs mains.

– Il nous faut la pousser dans ses retranchements. Le faire se sentir plus menacée afin qu’elle réagisse vivement. Son frère ne peut plus essayer de lui retourner l’esprit, c’est déjà une très bonne chose.
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Dim 18 Nov 2018 - 11:46
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« – Très bien, nous allons pouvoir déclencher le processus. »

La base était déjà engagée, ceci étant, ils ne pouvaient réellement aller plus loin sans avoir garanti leurs arrières, étant donné la délicatesse du dossier. Il était on ne peut plus… agréable de pouvoir faire chuter de son piédestal un de ces hommes, pour qui la corruption était devenue un véritable sport. Tout le sel de leur métier était là, le cœur battant du BSI était précisément ce travail, plus ou moins difficile selon les situations, consistant à traquer la pourriture jusque dans ses moindres recoins. Les dommages collatéraux soulevés en chemin n’empêcheront pas le colonel de dormir, tant qu’ils pouvaient faire jeter en cellule l’une des pourritures les plus marquées de cette décennie. Il croisa le regard de « l’adjoint » de l’Empereur, occupé à sourire d’un air mauvais et vicieux. Évidemment… Cet homme nourrissait de longue date une rancune tenace envers le gouverneur de Coruscant, assister à sa chute lui procurera le plus grand des bonheurs, de quoi même organiser une petite fête privée lorsque cela touchera à la fin. L’occasion de réévaluer les rapports de force, pas seulement pour son cas mais aussi pour de nombreuses familles puissantes de Coruscant, pour des fonctionnaires divers et des arrivistes de tous les bords. La boue habituelle, somme toute.

Le sujet suivant, néanmoins, était bien moins agréable. Le colonel inspira légèrement mais put demeurer impassible, écoutant simplement Tarkin présenter les petits aménagements effectués dans les profondeurs du Palais Impérial, qui se développaient de plus en plus. Depuis combien d’années, maintenant, l’Empereur faisait-il sélectionner de jeunes enfants sensitifs pour les former en secret et en faire ses nouvelles armes ? Parfois en les prenant de force à leurs familles, plus ou moins âgés, plus ou moins conscient que c’était anormal. Même si ces enfants, ou adultes, n’étaient pas vraiment des Siths, en tout cas pas dans le sens plus pur du terme, il n’en restaient pas moins des éléments incroyablement dangereux. Wullf soupçonnait leur grand Amiral ici présent d’être lui-même un de ces enfants pris en bas âge pour être formé et devant servir à l’Empereur dans ses combats… Declann était lui aussi un cas d’ascension, et comme pour l’amiral Chiss, il n’avait pas de relations justifiant cela. Un point qui appuyait qu’il ait donc certaines compétences très spécifiques, utiles à l’Empereur.

Yularen n’était pas à l’aise avec l’idée de renforcer la collaboration avec ces « siths » et avec la Marine Impériale… Il faudra sans doute en arriver là, tôt ou tard, et il en avait très conscience, mais ça n’en restait pas moins très désagréable. Même si une meilleure intégration de ces effectifs particuliers empêchera à l’avenir de nouveaux cas, comme celui de Plagueis. Autant, autrefois, le colonel s’était fait bien vite un travail en collaboration avec les membres de l’Ordre Jedi, même si certains étaient un peu plus agités que d’autres, autant il ne pouvait pas se résoudre si facilement à collaborer avec des Siths. L’idée lui était repoussante, répugnante, il sentait au fond de lui qu’il restera incapable de l’accepter. Et que pouvait-il faire contre ? Peu de choses… Voire rien, absolument rien. Déserter n’était pas une option, ce ne serait que fermer les yeux et fuir, ce serait abandonner, or, jamais il n’avait abandonné quoi que ce soit, tout au long de son existence. Cet Empire avait un avenir, pour peu que certaines limites ne soient pas franchies. Ce dont il doutait, avec plus de siths ou sensitifs dans les rangs de la Marine. Un Empire Sith ne pouvait pas être un Empire stable.

« – Le cas de notre princesse rebelle a également bien évolué. Comme vous le savez, elle est responsable de la débâcle de Bespin et a même trahi son propre frère pour le vendre à l’Empire. La situation progresse plus vite que nous l’avions escompté. Selon nos informateurs, un bon nombre de rebelles se rallient à une forme plus agressive de combat. En poursuivant sur cette voie, nous avons une opportunité claire de briser l’Alliance Rebelle pour de bon, grâce à la trahison d’une de leurs leaders les plus estimées. »

Effectivement, l’Alliance courrait droit vers sa propre destruction, néanmoins, elle en ressortira toujours vivante, quoi que scindée en groupes plus petits. Exactement telle qu’elle était autrefois, somme toute, peu de temps après la naissance de l’Empire. Il avait fallu plusieurs années avant qu’une Alliance émerge, celle-ci était encore jeune et donc fragile, la faire éclater en sera d’autant plus aisé. La situation de la jeune princesse d’Alderaan n’était, elle, pas si surprenante. Yularen avait combattu avec Anakin, et peu à peu,a lors que les mois de guerre s’enchaînaient, il l’avait vu changer, son esprit se durcir et plus s’éloigner des préceptes Jedis. Son basculement ne s’était pas fait en quelques jours, c’était le fruit d’une longue succession d’épreuves douloureuses connues dans la guerre, couplé à une émotivité très forte, ainsi qu’à un repli certain sur lui-même. La jeune Leia empruntait tout bonnement le même chemin que son père biologique, depuis déjà quelques années, pour en arriver au résultat qu’on connaissait. Dans le cas du père comme de la fille, leur lien, visiblement aigu, avec la Force n’était pas non plus un élément en leur faveur. Tout cela était bien triste.

« – Il nous faut la pousser dans ses retranchements. Le faire se sentir plus menacée afin qu’elle réagisse vivement. Son frère ne peut plus essayer de lui retourner l’esprit, c’est déjà une très bonne chose. »

Exact… Ceci posé, le colonel doutait qu’ils arrivent eux-mêmes à retourner l’esprit du gamin. Pas s’il avait lui aussi le mental tout particulièrement borné et typique de cette petite famille. Difficile de le juger sans l’avoir jamais rencontré en personne.

« – Selon nos informateurs, les rebelles n’ont pas encore retrouvé une nouvelle base, depuis que les leurs ont été trop infestées par la pandémie. Leur Flotte demeure en mouvement et rend leur localisation exacte compliquée. Leurs attaques se sont réduites, ces dernières semaines. Poursuivre le harcèlement augmentera de toute façon la pression, nous pouvons aussi l’accentuer sur des zones ciblées dans la Bordure Extérieure. Les Bureaux ont ciblé les mondes leur apportant un soutien financier certain, des mesures sont prises contre eux. »

Cela allait de la simple déstabilisation politique à des mesures plus retorses et vicieuses, selon le cas de chaque monde et la gravité avérée de l’affaire. Certaines planètes, comme Chandrila par exemple, étaient déjà saignées à blanc, autant au niveau gestion ordinaire qu’au niveau économique. Bien sûr, beaucoup de mondes-soutiens ne pouvaient être frappés de la même façon car ils se trouvaient loin dans l’Espace Sauvage et échappaient à la coupe impériale. Sans oublier les quelques peuples et planètes dont on n’avait encore aucune preuve de leur soutien à l’Alliance. Ça ne saurait tarder, néanmoins, les enquêtes progressaient plus vite qu’ils ne l’avaient escompté.

« – Naboo et Alderaan restent des soutiens de poids, malgré ce qui a déjà été fait. L’Empire peut soumettre ces planètes aux mêmes mesures que Chandrila. »
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Mar 27 Nov 2018 - 13:29
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– Selon nos informateurs, les rebelles n’ont pas encore retrouvé une nouvelle base, depuis que les leurs ont été trop infestées par la pandémie. Leur Flotte demeure en mouvement et rend leur localisation exacte compliquée. Leurs attaques se sont réduites, ces dernières semaines. Poursuivre le harcèlement augmentera de toute façon la pression, nous pouvons aussi l’accentuer sur des zones ciblées dans la Bordure Extérieure. Les Bureaux ont ciblé les mondes leur apportant un soutien financier certain, des mesures sont prises contre eux.

Parfait, une base en mouvement fournissait obligatoirement un effort de guerre moindre, privée d’une partie de ses ressources, nécessaires pour rester mobiles. Que cela complique la tâche de localisation était un dommage secondaire. Combien de mondes étaient aujourd’hui soupçonnés ou accusés de leur fournir du soutien, peu importe de quelle nature ? Il avait souvenir d’un nombre assez élevé, bien que la plupart ne donne rien mis à part quelques vieux vaisseaux ou des médicaments, selon leurs moyens. Le Grand Moff lança un regard à leur liste qui venait de leur être communiquée, mise à jour, tandis que Isard pinçait fortement du nez en lisant les premiers noms. Oui, hélas, contrôler les foules était un travail difficile, bien que fascinant, par certains aspects. Par ailleurs, il n’y avait rien de surprenant à découvrir certaines planètes, sur cette liste. Isard était d’une personnalité appréciable, travailler avec elle permettait d’esquiver bon nombre de détours et démarches utiles, malgré cela, elle ne s’intéressait pas encore assez aux secteurs plus éloignés, là où pourtant un gros travail de sape était mené, de la part des Rebelles.

– Naboo et Alderaan restent des soutiens de poids, malgré ce qui a déjà été fait. L’Empire peut soumettre ces planètes aux mêmes mesures que Chandrila.

– Nous devons d’abord nous assurer que le moment est bien venu, politiquement parlant, ces deux planètes n’ont pas la même réputation que Chandrila. Sur Alderaan, nous pouvons dans un premier temps prendre le contrôle de la filière du transport spatial, et celui des transactions financières publiques et privées, sur Naboo. Entre autres.


Il s’interrompit pour lancer un bref regard à Pestage, qui avait déjà saisi où il voulait en arriver et pris le relais, commençant tout d’abord par Naboo. Cette dernière était plus « abordable » que Alderaan, car seule a haute société, et une petite partie de la population, soutenait réellement les rebelles et leurs actions. Alors que sur Alderaan, bien évidemment, toute la population était derrière leur ancien vice-roi, encore recherché activement, et surtout derrière leur princesse rebelle adorée, qui leur faisait tant honneur. Le Grand Moff avait bien hâte que ladite population découvre les agissements de leur petite princesse, ce sera sûrement très amusant à observer. Ils passèrent les trois heures suivantes à définir les mesures politiques et financières à adopter, pour chacune des deux planètes, et le plus important, les filières précises à impacter. Le but n’était pas de trop profondément malmener Naboo, les frappes se devaient d’être un peu plus chirurgicales. Malheureusement pour Alderaan, ils n’avaient guère les mêmes freins, bien loin de là. Au moins le petit ménage dans les rangs impériaux était terminé, sur l’une comme sur l’autre.

Une fois ce point terminé, ils en revinrent peu à peu au cas de la princesse, mêlée à une autre affaire de trafics qui les intéressait, pas pour la démanteler, cette fois-ci, mais plutôt pour l’utiliser. Le grand Vizir tout comme Ysane étaient d’accords avec Tarkin sur le fait que gérer ainsi cette femme était une très grande prise de risques, pour l’Empereur, quand bien même cela leur apportait aussi de gros avantages. Le jeu en valait-il la chandelle ? Là était toute la question… Vader était certes devenu une arme redoutable, lui aussi, et le Grand Moff avait mis longtemps avant d’y croire, alors qu’il suivait de près l’évolution du jeune Anakin Skywalker, durant la Guerre des Clones. Se retrouver dans le même cas de figure, cette fois avec la fille, lui procurait les mêmes doutes et interrogations. Pestage ajouta d’un ton lent qu’il n’était pas non plus très prudent de garder un Jedi « simplement » comme ça, en cellule, d’autant plus qu’ils ne pouvaient même pas le tuer, sans plus se poser de questions. C’était du quitte au double, soit la Force le « gardait », soit elle le renvoyait et mieux entraîné en prime. Ou plus jeune, ce qui serait très amusant.

– Le petit n’a toujours rien craché ? demanda Isard en tapotant des doigts sur la table de conférence.

– Pas encore. Et comme cela a déjà été souligné, nous ne pouvons pas le tuer.

Face à certaines personnes, le répéter ne lui semblait pas superflu. Cœur de Glace n’était pas réputée pour le « soin » qu’elle était capable d’apporter à leurs prisonniers, or, ce petit-là, ils ne pouvaient pas se permettre de le voir mourir. Hélas… Jamais un sujet n’avait autant frustré Tarkin.

– Nous pouvons cependant le confier aux services de renseignements, s’ils peuvent progresser là-dessus, le temps que l’Empereur statue sur son sort. Il nous faut un agent capable de discrétion, cependant. Il a été annoncé que le gamin était mort.
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Lun 24 Déc 2018 - 12:27
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On parlait souvent des rebelles, néanmoins, le coup le plus violent sera bel et bien pour les habitants d’Alderaan, lorsqu’ils sauront ce que devenaient leur princesse. Sans compter les répercussions. Apprendre ça brisera pour de bon la confiance portée en elle mais aussi, si son identité était dévoilée, la confiance encore accordée à son frère jumeau. Sans oublier celle donnée au vice-roi, qui pourra être jugé comme complice de tout cela, en ayant auparavant adoptée et protégée la jeune fille d’un seigneur Sith. Alderaan n’était guère au bout de ses peines, c’était dommage, une si belle planète, pourtant très tranquille jusque-là, dans le seul tort avait été de refuser de suivre l’Empire à sa création. Le prix sera lourd, très impactant, autant au niveau économique que militaire, au niveau politique et au niveau social. Pour se relever de cela, la planète devra ou bien consentir enfin à filer droit, ou bien attendre l’avènement d’un nouveau régime, moins totalitaire. Un régime plus proche de ce qu’avait été la république, tout en sachant que cette dernière aussi avait eu de graves travers, l’ayant conduite à sa perte.

Aux yeux du colonel Yularen, aucun des deux régimes, République ou Empire, ne rattrapait l’autre. Les deux avaient eu leurs tords, les deux avaient eu leurs faiblesses, et les deux avaient eu aussi leurs propres forces, leurs méthodes et manières d’agir. Des horreurs, il y en avait eu dans les deux camps, l’Empire n’avait plus frappé les esprits que parce qu’il possédait des armes beaucoup plus destructrices, grâce à un niveau technologique plus élevé. Ceci étant, la république aurait-elle pu ordonner la destruction totale de toute une planète avec l’Etoile Noire, si elle l’avait eue en sa possession ? Il ne le songeait pas. Pour avoir connu ce gouvernement et le Sénat de l’époque, et malgré toute la propagande faite, il restait conscient que jamais ce genre de crime n’aurait pu être fait. Un tel acte aurait signé la fin définitive de la République, là où il avait été relativement accepté au sein de l’Empire. Peut-être que l’Empereur n’avait guère conscience du dégoût provoqué dans ses propres rangs, de la peur et de la colère, dirigés contre lui. Bien au-delà d’une affaire de tel ou tel gouvernement, ce qui comptait par-dessus-tout, c’était bel et bien qui le dirigeait.

En attendant, il fallait bien pourtant poursuivre. Qu’importe ses états d’âmes actuels, ou ce qu’il pouvait bien songer de leurs dirigeants, la réalité n’attendait guère qu’on daigne s’intéresser à elle pour progresser. En pleine réunion avec trois des personnalités les plus importantes et influentes de tout cet Empire, il ne pouvait simplement pas se permettre de divaguer ou donner le sentiment de ne pas s’impliquer dans les affaires en cours. Une heure, puis deux, puis trois… définir comment frapper les planètes ciblées en plein cœur, avec quelles armes, sur combien de temps, contre quelles personnes plus précisément, quels secteurs toucher en priorité, quelles mesures coercitives mettre en place, quelle surveillance adopter. Une sorte de programme « d’assainissement », ou plutôt un programme visant à serrer ces planètes dans un fourreau étroit où le seul moyen de retrouver leur souffle sera d’obéir à l’Empire. Voilà quatre personnes pouvaient décider du sort de milliards d’habitants, ainsi que celui des partenaires sociaux, économiques et militaires attachés à eux. Terminé, le temps où des centaines de Sénateurs devaient décider du nouveau visage de la galaxie… l’Empire savait être plus radical dans ce domaine. Une des forces du Totalitarisme.

Ils en revinrent ensuite au cas de la jeune princesse. Un sujet épineux… Si tous étaient d’accord sur la grande utilité à se servir d’elle, tous étaient aussi d’accord que le faire revenait à jouer avec le feu. Elle était jeune, encore, soit. Mais elle avait été aussi formée dès le plus jeune âge en politique grâce aux bons soins de l’ex vice-roi d’Alderaan, puis formée à la guerre une fois affiliée à la Rébellion. Et à présent, elle était donc formée à l’usage de la Force. Le mot « Sith » planait fortement dans l’air, sans qu’aucun ne le prononce pour autant. Wullf ne s’inquiéterait certainement pas autant si cette enfant était formée par l’Ordre Jedi, sincèrement. Mais formée par l’Empereur en personne, il jugeait cela beaucoup trop dangereux. Ils pouvaient briser en partie la rébellion avec soit, mais personne ne s’inquiétait que cela puisse aussi briser l’Empire ? Rebelle, cette princesse pouvait être contenue. Si elle devenait Sith, lui appelait ça une bombe sur le point d’exploser. Le colonel regrettait, au fond, que son frère n’ait pu avoir de vraies occasions de la ramener à la raison. Il était prisonnier, à présent, mais cela dit… Après tout, il était difficile de garder un Jedi dans une simple cellule…

« – Le petit n’a toujours rien craché ? »

« – Pas encore. Et comme cela a déjà été souligné, nous ne pouvons pas le tuer. »


Ce jeune homme était un de leurs ennemis, pas encore un des plus dangereux, même si ça pouvait venir. Un ennemi qui pouvait aussi être une opportunité, selon le colonel. De ce qu’il avait appris sur son caractère, il savait qu’il ne lâchera pas l’affaire, concernant sa sœur, et c’était de ça qu’ils avaient réellement besoin. Yularen était bien évidemment très satisfait de toutes les opportunités pouvant contribuer à défaire l’opposition à l’Empire et ramener l’ordre, la paix ! En revanche, cette opportunité-là lui restait en travers de la gorge, laisser une femme, avec ce potentiel, courir droit vers la corruption la plus totale, il refusait de le laisser faire gentiment. Ça pouvait aller beaucoup trop loin, peu importe que l’Empereur ne le réalise pas. Ils n’avaient aucune garantie que son frère pouvait la ramener à la maison, pourtant, Yularen s’accrochait à cet espoir-là. On ne peut pas briser les liens du sang, même avec toute la volonté du monde, et abandonner n’était pas dans l’état d’esprit du tout jeune homme. Tâcher d’empêcher que cette femme devienne Sith était beaucoup plus précieux, pour lui, que de laisser un jeune Jedi se balader librement dans la nature.

« – Nous pouvons cependant le confier aux services de renseignements, s’ils peuvent progresser là-dessus, le temps que l’Empereur statue sur son sort. Il nous faut un agent capable de discrétion, cependant. Il a été annoncé que le gamin était mort. »

« – En ce cas, vous pouvez nous le confier. Nous avons plus de moyens pour garder en sûreté ce genre de prisonniers, les vaisseaux du BSI sont équipés spécialement pour ce genre de cas. »


Le Grand Vizir semblait ennuyé qu’on s’attarde sur ce point et manifestait son envie d’avancer au plus vite, le colonel comptait donc bien qu’il appuie cette idée afin qu’on puisse passer à autre chose. De toute manière, c’était bien vrai, ils étaient préparés à ce genre de situation. A présent, pour récupérer l’enfant, ils devaient s’organiser, afin que cela reste discret. La Flotte de Tarkin, ainsi que l’Etoile Noire, se trouvaient dans la Bordure Extérieure, le propre vaisseau de Yularen en était aux frontières, il leur faudra environ une semaine pour se rejoindre. Un temps qu’il comptait mettre à contribution pour prendre ses dispositions, préparer ce qu’il lui fallait. Le régime actuel avait beau souffrir de nombreux défauts, il était encore viable et pouvait être modifié, il pouvait évoluer, pour devenir plus juste et égalitaire. Plus sain. Or, cela n’arrivera jamais si on le laissait s’autodétruire ainsi… Un Empire plus démocratique, à la fois fort et respectueux de la vie, c’était possible, s’ils s’en donnaient les moyens.

« – Il y a un sujet, plus pressant qu’un jeune Jedi récalcitrant, que nous devons aborder. Ce qui doit être communiqué, ou non, aux effectifs de la Marine Impériale, concernant la nouvelle académie de Coruscant ainsi que la place des Siths dans l’Empire. Nous devons absolument apaiser les tensions, maintenant qu’une nouvelle organisation a été mise en place et que la coopération s’est nouée. »
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Sam 29 Déc 2018 - 15:27
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Tarkin
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Tarkin
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Laisser le gosse directement au BSI ? Pourquoi pas, après tout, c’était aussi une part de leur travail, de se charger de ce genre de cas, et il était aussi préférable que cette affaire reste près de personnes bien au courant. Très bien, leur vaisseau devra alors les rejoindre, s’ils partaient assez vite, cela devrait leur prendre environ une semaine. L’Etoile noire était lente, en hyperespace, laisser le colonel venir à leur rencontre sera plus rapide que l’inverse. Isard semblait déçue, cependant, elle qui avait sûrement espéré essayer quelques une de ses méthodes personnelles sur le gamin, c’était raté pour cette fois. Tarkin ne pensait guère, de toute façon, s’adresser à elle pour ça, elle avait une trop fâcheuse tendance à laisser mourir ses prisonniers et on avait bien vu ce que ça avait donné, avec Kenobi. Le Grand Moff lui lança un rapide regard en biais, moitié lassé, moitié blasé, puis transmit leurs coordonnées actuelles au colonel du BSI, accompagnées de certaines indications. Bien, maintenant que ce petit détail était réglé, ils pouvaient passer à la suite. Lors de son rapport pour l’Empereur, il devra aussi mentionner ce petit détail.

– Il y a un sujet, plus pressant qu’un jeune Jedi récalcitrant, que nous devons aborder. Ce qui doit être communiqué, ou non, aux effectifs de la Marine Impériale, concernant la nouvelle académie de Coruscant ainsi que la place des Siths dans l’Empire. Nous devons absolument apaiser les tensions, maintenant qu’une nouvelle organisation a été mise en place et que la coopération s’est nouée.

– Ne vous inquiétez donc pas tant, colonel Yularen, cela aussi est prévu.


A présent, maintenant que la Marine été assainie et qu’ils avaient paré au plus urgent concernant les problèmes soulevés à la fin de la pandémie, ils avaient pu se pencher plus sérieusement sur ce souci-là. Autant dire que ces dernières semaines avaient été très occupées pour les dignitaires de l’Empire et pour Palpatine, on parlait ici de changements conséquents pour toute la structure et la plupart de ces changements n’allaient pas forcément plaire. Il y en avait un bon nombre que le Grand Moff n’appréciait pas non plus, et pourtant… Cette transition était nécessaire pour amener le régime vers ce que désirait l’Empereur. Il commença par présenter les mesures principales, celles qui impacteront directement la Marine Impériale, le fonctionnement global du régime, une phase longue, importante. Une phase qui leur prit une bonne heure de plus. Tarkin coupait toutes les tentatives pour tâcher de le joindre, à son poste de travail. Oui, voilà un après-midi tout entier, maintenant, qu’ils étaient en réunion, mais ce n’était pas pour s’amuser. A moins que ce ne soit l’Empereur en personne qui le fasse contacter ou qu’il y ait un problème grave, alors identifiable grâce à une ligne de communication dédiée, il ne comptait pas se déranger.

Une fois les mesures principales faites, il passa plus dans le détail, certains points repris par Isard qui était le superviseur de pas mal de projets. Elle était notamment en charge du centre de rééducation politique et militaire, ainsi que du service dédié au « recrutement » des élèves de la nouvelle académie, qu’ils soient adultes ou enfants. L’Empereur aimait à privilégier l’entrée d’enfants, plus souples et malléables, plus simples à formater, comme il le faisait déjà depuis quelques années maintenant. Ils en avaient déjà déniché pas mal dans les académies militaires, tout simplement. Lors des tests passés aux jeunes cadets de l’Empire, durant leur première année d’étude, certains étaient dédiés au repérage des éléments les plus prometteurs et de ceux possédant une certaine affinité avec la Force. Des cadets qu’on retirait ensuite des académies pour leur faire suivre un entraînement bien plus particulier. Il était bien plus simple de procéder ainsi que de rechercher des bébés extérieurs, même s’ils devaient le faire aussi. Leur réunion se termina sur ce point, la gestion des jeunes enfants et l’éducation donnée ensuite. Qui pourrait ensuite dire que l’Empire ne prend pas soin de la jeunesse ?

Il ne leur restait maintenant plus qu’à mettre tout cela en place, définitivement. Tarkin salua le colonel Yularen et le Grand Amiral, avant que la communication à distance soit coupée, puis raccompagna ses autres collaborateurs jusqu’à leurs vaisseaux. Il allait attendre que le colonel Yularen récupère l’enfant prisonnier avec eux, puis ils feront également route vers Coruscant.
Tarkin
Lun 31 Déc 2018 - 7:40
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