Nouveau départ ( Maul) :

L’ombre d’un sourire passa sur le visage du Zabrak lorsqu’il sentit la colère commencer à grandir chez sa jeune élève. Un sourire qui n’avait rien de moqueur, bien au contraire. La frustration de ne pas parvenir à un exercice aussi simple ? Probablement. Cependant, il ne fit pas le moindre commentaire négatif… et l’encouragea même.

« Bien. Cela commence à venir… la colère. »

Il ne cessait de tourner lentement autour de la rose noire comme un prédateur, observant ses réactions et sondant la Force autour d’elle.

« Laisse la colère venir alimenter ta force. Ne la retiens pas, ne la bride pas. Laisse-la s’exprimer. »

D’expérience, il savait que cela pouvait avoir un côté déroutant voir même effrayant. En particulier pour quelqu’un préférant jouer d’ordinaire sur les deux tableaux de la Force en restant en équilibre précaire. Embrasser son propre potentiel pouvait amener à un blocage psychique si l’on s’y prenait mal.

« Recommence. »

Encore une fois, il attendit qu’elle soit concentrée pour renvoyer les cinq pierres dans sa direction.




HJ : Même règle que précédemment MAIS avec les dés Lumière / Obscurité en plus pour chaque pierre (et si Rosas décide d'écouter Maul, bien sûr).

Ex. : Si ton perso' a fait 2 réussites et 3 échecs mais que tu as fait 1 lumière et 4 obscurités, la colère alimentant le Côté Obscur t'a permis de contrer ces deux échecs donc c'est une réussite totale pour les pierres.

Le Zabrak continua de marcher lentement autour de la jeune femme tout en sondant la Force. La colère, la frustration… qui se muaient progressivement en quelque chose d’autre lié à la rage de ne pas parvenir à réussir à exercice aussi simple. Ainsi que la fatigue qui commençait aussi à se faire sentir et qui pouvait être bénéfique autant qu’elle pouvait desservir.

Il plissa un instant le nez comme s’il fronçait sourcils. La volonté de continuer de Rosas était impressionnante, il devait bien le reconnaître.

« Très bien. »

Il lui laissa cependant quelques minutes pour se recomposer et récupérer. Il attendit un moment que la concentration revienne, qu’il perçoive la Force affluer de nouveau en elle… et envoya de nouveau les cinq pierres fatidiques sur elle.





HJ : Même règle que précédemment avec les dés de lumière/obscurité compris

Encore une fois, les pierres dégringolèrent rapidement tandis que la colère laissait place à une profonde frustration, au même titre que la fatigue s’empara du corps de la jeune femme pour lui faire perdre pied. Cessant enfin de marcher autour d’elle, le Zabrak laissa les propres pierres qu’il avait fait léviter tout du long retomber en bruit mat sur le sol poussiéreux de la planète. Il la regarda longuement, attendit qu’elle prenne la parole.

Et parole elle prit pour lui faire part de sa frustration de ne pas parvenir à un exercice qu’elle jugeait tellement si simple. Il ne put s’empêcher d’avoir un léger sourire devant sa combativité, bien que cela soit à double-tranchant.

« Nous allons arrêter là pour aujourd’hui. »

Sa phrase ne laissait aucune place à une discussion à ce sujet. Il épousseta ses vêtements pour retirer la poussière récalcitrante qui s’y était accrochée. Ses yeux orangés se baissèrent ensuite sur Rosas.

« Je ne m’attendais pas à ce que tu réussisses du premier coup. C’est un exercice très difficile que je t’ai demandé, encore plus pour quelqu’un qui a toujours tourné le dos à un certain spectre de ses émotions. C’est un travail de longue haleine qui ne peut se faire d’un claquement de doigts. »

Il fit une pause un instant.

« C’est à toi de trouver ce qui peut te bloquer inconsciemment ou consciemment, et ce sera ton prochain objectif. »

Maul n’en dit pas plus. Après tout, c’était à elle de faire ce travail sur elle-même ou de lui demander son aide au besoin à ce sujet… mais il fallait, de toutes évidences, que la demande vienne d’elle et non pas qu’il vienne la chercher. Comme il l’avait dit : un travail de longue haleine.

« Nous devrions rentrer, tu dois être épuisée et ton corps va réclamer réparation : repas et repos. »

Maul garda le silence tout du long, écouta ses paroles. Sa réaction était légitime et parfaitement normal. Mais cela étant… elle avait elle-même un début de réponses à ses questions. Quant à mettre en pratique ce qui était dit à haute voix, c’était une toute autre histoire. Pour certains, le travail de toute une vie. Pour d’autres, un combat de fortes volontés face à un adversaire redoutable : soi-même.

« Pendant toute ta vie… tu as tourné le dos à cet aspect de la Force. Parce qu’il représentait un danger comme le disent les Jedi. Ton corps et même ton esprit se sont habitués à cet entrave et a enfermé cela dans une prison intérieure. »

Il observa un instant le Temple Sith dont il discernait la silhouette au loin, revint ensuite sur la jeune femme.

« Il va te falloir trouver où se cache cette prison ainsi que sa clé et en ouvrir la porte. Tu as déjà un début d’idée sur le pourquoi, c’est une bonne chose : nous aurons un point de départ. Mais c’en est assez pour aujourd’hui, tu dois te reposer et manger. Ton corps en a besoin. »

Comme s’il ne lui laissait pas le choix, le Zabrak se dirigea vers le speeder qu’il avait précédemment utilisé pour les emmener jusqu’à cette zone d’entraînement improvisé, mettant définitivement fin à la session d’exercices.

« Je t’apprendrai quelques rituels pour méditer et t’ouvrir à la Force, cela te sera utile. »

La remarque de la jeune femme concernant sa fatigue le fit sourire.

« Je t’ai forcée à exploiter quelque chose que ton corps n’est pas habitué à faire en temps normal, je t’ai fait puisé dans des ressources qu’il n’a pas coutume d’utiliser. Plus encore, il allait à l’encontre de tout ce que tu lui as habitué à faire jusqu’à présent. Par conséquent, tu te fatigues plus vite et il te fait comprendre que ce n’est pas normal. »

Le Zabrak démarra sa monture de métal une fois certain qu’elle s’était bien accrochée à lui. La fatigue n’aidant pas, il n’allait pas perdre Rosas en chemin parce qu’il aurait pris un virage trop serré à un moment donné. Conservant le silence parce que le bruit de l’engin couvrirait ses mots s’il essayait de parler, ils firent de nouveau route vers le Temple Sith.

Aidant la rose noire à descendre et laissant le speeder rejoindre les autres, ils rentrèrent au sein de la bâtisse et vers les appartements qui lui avait été octroyé lors de sa venue sur Dathomir.

« Je ne pourrai te donner que des conseils à ce sujet. Pour faire sauter ce fameux verrou… cela ne dépendra que de toi. »

« L’endurance est quelque chose qui te viendra naturellement à force de pratiquer. »

Pour cela, il était on ne peut mieux placé pour en parler. Il avait cessé de compter ses nombreuses heures à se battre contre les droïdes sous une pluie battante ou un soleil de plomb, par vents violents ou calme plat. Peu importait… il fallait toujours progresser, endurer pour pouvoir être préparé à tout.

Il la laissa ouvrir la porte de ses appartements, observant un moment les affaires que la jeune femme y avait entreposées avant de couler son regard orangé sur elle. Se dirigeant vers la petite salle qui servait de salle d’eau, il appuya sur une pierre qui permit d’ouvrir une sorte de petite cache dans le mur de pierre et en sortit des bandes imprégné de bacta qu’il lui apporta.

« Mets ça sur des plaies les plus importantes. Cela te soulagera et tu guériras plus rapidement, avant de pouvoir te prendre une douche et dormir. »

Il se redressa ensuite.

« En réalité, je t’ai déjà mise face à bien plus qu’une simple et fine surface du Côté Obscur. Tu te souviens du lac en profondeur près du village des Sœurs de la Nuit ? Un endroit imprégné par le Côté Obscur de la plus pure manière qui soit… et tu as reculé quand je t’ai proposé de t’y rendre plus près. De manière inconsciente : cela t’effraie au plus profond de toi. »

Il fut assez surpris par sa remarque sur les orages mais n’en montra rien. Surpris, dans le sens positif du terme. C’était une excellente chose, un travail en moins qu’elle devrait faire sur elle-même puisqu’elle l’avait déjà fait en amont. Parfait. Il ne la ménagerait donc pas concernant la pratique et l’usage de la Force au quotidien.

Le Zabrak appuya son dos contre le mur à côté de la porte d’entrée des appartements. Il demeura un moment silencieux, secoua légèrement la tête ensuite de droite à gauche comme s’il triait des idées.

« Prends une image assez simple : pour le moment, tu te dissocies totalement de toi-même. Comme si vous étiez deux dans un seul corps mais que tu avais choisi d’enfermer cette personne au fond de toi et de l’oublier. Elle est toujours là, elle cherche à se libérer mais sa prison est résistante. »

Il croisa ses bras, observant attentivement la jeune femme de ses yeux orangés.

« Nous approfondirons cela plus tard. Pour le moment, prends une douche, mange et reposes-toi. Tu en as besoin. »

Le Zabrak ne put s’empêcher de la dévisager un instant. Se retrouver face au Côté Obscur à proprement parler ? Il émit un léger grondement comme celui d’une bête sauvage, le coin supérieur de sa lèvre se relevant légèrement avant qu’il ne mette des mots sur ses pensées.

« Si je suivais ton idée et t’emmenais de nouveau chez les Sœurs de la Nuit et le lac qu’elles protègent et gardent, ce serait signer ton arrêt de mort : tu perdrais l’esprit, deviendrait folle et finirait par te tuer ou te faire tuer. »

Il fit une pause, laissa ses mots faire brièvement leur chemin avant de s’expliquer davantage à ce sujet.

« Le Côté Obscur n’est pas comparable à la peur d’un orage. Tu ne peux pas simplement l’affronter et y faire face en y allant frontalement : il te consumerait. Beaucoup ont perdu la vie en agissant de la sorte. En tant que… » Il chercha un instant ses mots, se demandant s’il devait se qualifier de mentor ou de maître étant donné que rien n’avait été officiellement dit « … guide, je me dois de te déconseiller fortement cette approche. »

Maul décroisa ses bras alors qu’il se détendait légèrement, l’ombre d’un sourire passa même sur ses lèvres.

« C’est normal : c’est moi qui te l’ai proposé. »

Et un Sith tenait toujours parole, de quelques manières que ce soit... et pas forcément la plus agréable pour autrui.

Cette fois, le sourire du Zabrak se fit plus franc. La volonté de la jeune femme d’avancer sur cette nouvelle voie qui s’offrait à elle avait quelque chose de naïvement touchant. À lui de faire attention à ce qu’elle ne tombe pas de ce sentier étroit qu’elle arpentait sur cette falaise abrupte.

« Dathomir est une planète qui a une relation particulière avec le Côté Obscur. Même de manière infime, tu dois le sentir au fond de toi : comme une voix qui appelle doucement, pour certains, des murmures délicats dans la tête pour d’autres. Le Côté Obscur revêt le visage le plus attrayant pour séduire… et celui des plus grandes peurs pour dissuader. »

Il passa un instant sa main sur la pierre du temple, comme s’il caressait la mémoire de cet endroit.

« Ce temple Sith distille le Côté Obscur de manière très régulière mais suffisante pour permettre à quiconque se trouve en son sein de s’y habituer petit à petit. Mes hommes le perçoivent, même si aucun d’entre eux ne maîtrise la Force. »

Sa main retomba le long de son corps tandis qu’il reportait son attention sur Rosas.

« Cette pièce, par exemple, serait parfaite pour toi pour méditer : c’est ta chambre, ton sanctuaire. Personne ne viendra t’y déranger et tu seras mise face à tes propres doutes, tes craintes et tes démons. »

Le Zabrak ne put s’empêcher de ressentir une once de fierté lorsqu’elle mentionna la « voix » de Dathomir qui l’appelait. Ce n’était pas tout le monde qui était apte à être aussi réceptif, sans compter vouloir y prêter attention. Il inclina légèrement la tête à l’affirmative, appuyant par là même ses propos.

La remarque concernant les villages l’amusa, il fallait bien l’avouer.

« Les Sœurs de la Nuit vivent au plus proche des puits du Côté Obscur qu’elles protègent. C’est pour cette raison que même leur présence est parfois sujet à malaise ou mal-être chez d’autres qui ne sont pas habitués à les côtoyer. »

Pour les Frères de la Nuit, c’était une autre histoire… Après tout, les Zabrak en question côtoyaient quasi quotidiennement les Sœurs de la Nuit. Par conséquent, il fallait bien que le Côté Obscur déteigne sur eux aussi sans toutefois aller jusqu’au mal être ambiant que pouvait faire ressentir les Sorcières de Dathomir.

« Prends cependant garde aux voix que tu pourrais écouter, certaines sont plus insidieuses que d’autres. » la mit-il cependant en garde contre les murmures du Temple. « À présent, tu devrais dormir. Je t’apprendrai demain quelques rituels simples de méditation. » ajouta-t-il en percevant sans le moindre mal le bâillement.

Percevant le signal sous-entendu, Maul se détacha du mur contre lequel il s’était appuyé durant leur conversation. Sa main se leva pour effleurer un instant une des mèches rosés de la jeune femme puis, s’écartant, il fit une légère inclinaison du buste pour la saluer.

« Reposes-toi bien. »

Il esquissa un léger sourire, n’ayant pas le cœur à lui dire qu’ils n’étaient qu’en début de soirée, et sortit ensuite de la pièce pour retourner parmi ses hommes et femmes afin de reprendre ses affaires occultes là où il les avait précédemment mises en pause.





HJ : Fin pour moi aussi, merci pour ce RP !