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Tentative de quitter la planète

 :: Bordure Extérieure :: Nord Extérieur :: Lothal
Ven 23 Fév 2018 - 21:17
Il y avait du mouvement, quelques destroyers étaient partis mais le reste ne quittait pas la planète, le blocus était toujours fermement installé. Nuru baissa un peu la tête, les yeux toujours fermé, plongé dans une profonde méditation depuis trois bonnes heures. Il y avait tellement d'ennemis, tellement d'agents de l'Empire, certains étaient très... Il ne saurait pas exactement le définir, ça ne présageait pas grand-chose de bon. C'était horrible que la République ait été abattue comme ça, aussi sèchement. Elle n'était pas parfaite, mais elle avait ses bons côtés, elle ne s'imposait pas par la terreur et les peuples ne subissaient pas de représailles très lourdes en cas de cessation. Durant ces quelques jours, Nuru avait pu se glisser dans les endroits où il pouvait trouver l'holonet et les informations glanées ci et là n'étaient pas joyeuses. Tant de choses avaient changé, en vingt ans, c'était à vous rendre malade.

Il rouvrit les yeux lorsqu'il perçut la présence de l'agent Fel, attendant assis sur le petit lit, en tailleur, qu'il arrive et rentre. Il le sentait moins à l'aise, plus inquiet, que s'était-il passé ? Il avait eu des ennuis, entre-temps, depuis la dernière fois qu'il avait pu venir ici ? Si c'était à cause de lui, ils auraient déjà été arrêtés tous les deux, il avait dû se produire autre chose. Le jeune garçon ne dit rien dans l'immédiat, sélectionnant ses mots avec soin. Il avait pas mal réfléchi, ces derniers jours, c'était bien tout ce qu'il avait à faire de toute façon, et il aimerait tenter de faire voir les choses d'une autre façon au soldat. Surtout avec les récentes informations qui étaient tombées, sur Corellia, la planète allait avoir de graves ennuis, avec l'Empire, et Fel avait lâché vite fait qu'il en était originaire. Qu'arrivera-t-il si on l'envoyait en mission là-bas ? Luttera-t-il contre son propre peuple ? Car c'est bien ce qui risquait d'arriver.

– Il semble que des batailles vont bientôt être menées contre les mondes de la Confédération, d'après ce que j'ai appris ces jours-ci. Enfin, je ne pense pas que l'Empire reste sans réagir.

Il se mordit un peu les lèvres, sans lâcher l'instructeur de son regard rouge sang. Cet homme avait demandé sans rien lui demander, il l'avait caché, il prenait des risques importants en voulant lui faire quitter clandestinement la planète puis rejoindre les siens. Alors pourquoi travaillait-il pour un Empire qui faisait massacrer des enfants et qui servait les Siths ? Nuru ne pouvait pas comprendre ça. Enfin, si, si jamais c'était la seule solution pour aider ou protéger tout un peuple, ça se comprenait, mais ici, non, bien au contraire.

– Ecoutez... Après m'avoir aidé, vous allez continuer à servir l'Empire, comme ça ? Est-ce que vous avez déjà imaginer ce que vous pourriez faire d'autre ? Comment vous pourriez vivre sans cette menace permanente ?
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Sam 24 Fév 2018 - 11:53
La formation avait été très courte, enfin, si ce n’était que ça qu’ils pouvaient avoir, ce n’était déjà pas si mal. Au moins un des pilotes, sur les six, devrait mieux s’en sortir et surtout former les hommes sous son commandement à plus oser. Quant aux autres, et bien… Soontir hésita un instant sur ce qu’il devait dire dans son rapport de fin de formation, assis à son bureau en se grattant la joue avec un bout de métal, pensif. Pour Fenrir, l’appréciation était très positive, il s’en était sorti remarquablement et avait vite pris le rythme de ce qu’on lui demandait, il pouvait aller loin s’il prenait la peine de s’entraîner plus régulièrement et s’il s’efforçait de laisser tomber ses dernières appréhensions. Un bon capitaine, somme toute, à l’aise en vol et assez patient avec les autres pour leur expliquer comment s’y prendre à leur tour. Ses cinq confrères étaient plus… Moins… Ils étaient un peu… Disons que ce n’était pas deux semaines de formation, qu’il leur fallait, mais plutôt deux ans. Cette remise à niveau ne risquait pas de changer grand-chose, dans leur cas, une fois qu’ils seront de retour sur un champ de bataille. Soontir soupira puis se remit au boulot, laissant tomber les formules policées pour écrire franchement ce qu’il en pensait.

Il les pensait surtout vexés d’avoir été traités comme de simples élèves, ravaler la fierté n’était pas forcément facile et le sergent n’était pas non plus connue pour garder la langue dans sa poche. Si l’un se comportait comme un crétin en vol ou était mauvais dans un exercice, il le disait et point final. Ça n’avait pas plus à deux d’entre eux. « Un simple sergent instructeur » qui osait gueuler ! Et ouais, les mecs… Ce n’est parce que Fel avait été mis au placard et rétrogradé qu’il devait la fermer avec soin pour ne pas se faire plus d’ennemis ou attirer des emmerdes. Ça allait le suivre toute sa vie, ça, même Yularen le lui avait ressorti. Mmh… Il secoua la tête ne repensant à cet entretien, quasiment convaincu, maintenant, que ce n’était plus qu’une question de jours avant qu’il ne se fasse arrêté. Et le pire était qu’il ne savait toujours pas pourquoi ce maudit colonel s’était intéressé à son cas. Ou plutôt l’Empereur, qui avait « ordonné » la tenue de cet entretien. Il n’arrivait vraiment pas à comprendre comment il avait pu s’attirer cet ennui-là, c’était tellement inconcevable que l’Empereur en personne se préoccupe du dossier d’un simple pilote.

Une fois son travail de la journée bouclé et le rapport de formation envoyé à l’amiral, Soontir put se préparer pour son « escapade » nocturne. Il n’avait pas pu joindre les rebelles et doutait même que la cellule habituelle de Lothal se trouve sur la planète en ce moment… Par ailleurs, un autre problème s’était ajouté, il avait appris qu’une nouvelle affectation l’attendait bientôt, lui et son escadron avaient été affecté à la Flotte commandée par Thrawn, pour la prochaine bataille sur Onderon. Ou sans doute le blocus, dans un premier temps, il n’en savait rien, mais ça n’arrangeait pas ses affaires. Ses confrères de l’escadron devaient arriver ce soir, en croiseur, et il montait les rejoindre. Son plan était d’aller au croiseur avec le petit, tout de même, puis de le faire se cacher dedans en attendant de pouvoir l’évacuer soit par capsule de sauvetage vers une planète quelconque, d’où il pourra repartir, soit en l’emmenant lui-même, et le déposer en lieu sûr. C’était dangereux mais il n’y avait que peu de choix, sinon le petit allait rester coincé des années entières. Thrawn ne risquait pas de lâcher la planète de sitôt, avec son projet des nouveaux chasseurs TIE.

Par ailleurs, si Soontir devait agir pour l’aider, c’était maintenant ou jamais, avant d’être arrêté. Il n’avait encore jamais été confronté à la torture ni aux pouvoirs mentaux bizarres des Siths, s’il devait craquer et avouer, autant faire en sorte en amont que le jeune Padawan ne soit plus coincé sur Lothal, à attendre qu’on vienne le cueillir. Il quitta donc l’académie, pour filer à la faveur de la nuit dans les rues de la ville, avec au ventre une boule d’appréhension grossissant à chaque pas. Dans quoi s’était-il fourré … ? Bah, faire machine arrière était trop tard et il le refuserait, de toute façon. En arrivant à la petite maison où se cachait l’enfant, il referma avec un grand soin derrière lui, en le saluant avec rapidité. Le petit Chiss était assis en tailleur sur le lit, peut-être occupé à méditer ou un truc du genre. Bien. Soontir posa ses affaires puis enfila une veste plus passe-partout, vérifiant une énième fois qu’il n’avait pas été suivi. Soit ça fonctionnait parfaitement, soit ça échouait lamentablement. Au moins, l’Empire aura une vraie raison de l’arrêter, tiens.

– Il semble que des batailles vont bientôt être menées contre les mondes de la Confédération, d'après ce que j'ai appris ces jours-ci. Enfin, je ne pense pas que l'Empire reste sans réagir.

Oui… Les spéculations allaient bon train et les journalistes n’avaient pas tord, l’Empire ne restait jamais sans réagir lorsqu’on l’attaquait ainsi… Soontir hocha la tête avec lenteur, marmonnant que c’était vrai, oui. Si Thrawn était envoyé sur Onderon, il y avait de fortes chances pour que ce soit Tarkin qui soit en charge de Corellia. La peur prenait le sergent lorsqu’il repensait aux horreurs faites sur Humbarine, sous les ordres de cet officier cruel, et lorsqu’il imaginait ce qu’il pourra faire subir à Corellia. La planète pouvait très bien être rasée et dévastée, elle aussi, subir un bombardement orbital si violent que tout sera détruit à la surface. Ses mains tremblèrent un peu lorsqu’il revit les paysages si chers à son cœur, tout ce qui avait bercé son enfance, les amis qu’il avait là-bas, la famille. Tous risquaient d’être tués.

– Écoutez... Après m'avoir aidé, vous allez continuer à servir l'Empire, comme ça ? Est-ce que vous avez déjà imaginé ce que vous pourriez faire d'autre ? Comment vous pourriez vivre sans cette menace permanente ?

– De quoi est-ce que tu parles ? soupira-t-il en se retournant vers lui.

Question inutile, oui, Soontir le savait très bien mais il ne s’était pas attendu à ce que le gosse aborde le sujet comme ça. Il fit un bref signe las, le dissuadant de répondre, et se tourna à nouveau vers les fenêtres, arrangeant encore et encore un pli qui n’avait pas besoin de l’être. Yularen lui avait presque posé la même question, l’autre jour. Lèvres pincées, il prit un temps pour réfléchir, voyant bien où le petit voulait en venir. Pourquoi ne pas juste cesser de servir un Empire aussi cruel avec les populations ? Pourquoi ne pas partir ? Pourquoi ne pas mener sa vie d’une autre façon ? Pourquoi ne pas déserter… Il ne pouvait tout de même pas faire ça, l’Empire, c’était tout ce qu’il avait connu, il s’était engagé jeune dans la voie des pilotes et il ne savait faire que ça. Alors oui, il ne partageait pas tous les principes de ce régime, oui, beaucoup de points le révulsait, oui, il était mort de trouille pour Corellia. Mais déserter ?

– Mon escadron est arrivé, le croiseur a rejoint le blocus. Nous devons participer au prochain assaut sur Onderon. Le blocus sur cette planète va durer, lui, donc si tu dois partir, c’est ce soir, avec moi. Je te cacherai sur le croiseur, puis je verrai comment te faire partir vers une autre planète, d’où tu pourras obtenir de l’aide, soit en capsule de sauvetage, soit en vaisseau avec moi. Nous verrons selon comment ça se passera.

Il attendit qu’il rassemble ses affaires puis sortit avec lui. Soontir avait laissé son chasseur près de l’académie, dans la zone réservée à l’armée, pour pouvoir rejoindre ses hommes dès ce soir. Le trajet prit un temps fou, car il personne ne devait les voir. En arrivant près de la zone, Soontir s’occupa de discuter avec le type en faction un moment, pendant que Nuru grimpait se blottir derrière le siège pilote du TIE. Après ça, il grimpa à son tour dans l’appareil et referma le cockpit, avec une grimace désolée pour le petit Chiss qui était obligé de s’accroupir derrière, très serré. Ce n’était pas conçu pour deux personnes, hein, désolé. Heureusement qu’il n’avait pas sa taille adulte. Soontir enclencha les moteurs puis prit contact avec la tour de contrôle, pour signaler son départ et donner ses codes d’accès. Il prit aussi contact avec le croiseur, où il devait arriver, avant de décoller, amorçant une manœuvre douce pour quitter la zone de l’académie et attendre qu’on lui donne ses autorisations. Ses mains tremblaient un peu, sur les manettes, il put par contre répondre d’un ton égal lorsqu’il eut le feu vert.

En arrivant en orbite, face au blocus, il jeta un regard méfiant vers les destroyers puis suivit tranquillement la trajectoire pour atteindre le croiseur. Une fois arrimé, il salua une patrouille qui passa et attendit qu’elle disparaisse au loin, avant de vérifier les alentours. C’était le moment où jamais. Il fit sortir en vitesse le petit de là puis l’emmena aussitôt avec lui vers les soutes et les réserves, à l’arrière du croiseur. Par chance, il ne croisa aucun ennui sur la route et put atteindre sans encombre les coins les plus reculés du croiseur. Son niveau de stress avait, lui, augmenté à chaque pas, et lorsqu’il trouva enfin son bonheur, il s’efforça de se détendre un peu avant de succomber à une crise cardiaque.

– Parfait… Ici, ce sera très bien. Tu dois rester caché, quoi qu’il arrive, compris ?

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Dés : https://coeur-et-force.forumactif.com/t309p50-les-lancers-de-des#5847
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Lun 26 Fév 2018 - 14:23
– De quoi est-ce que tu parles ?

De fuite et il l’avait très bien compris. C’était peut-être assez abrupt mais ils n’avaient pas le temps pour les faux-semblants, les détours et les circonvolutions très policées qui vous faisaient perdre des heures en paroles. L’instructeur lui fit un geste du type « Laisse tomber », puis se détourna, pour regarder vers l’extérieur. Toujours aussi troublé. Il n’y avait jamais pensé, sérieusement ? Même avec tout ce qui se passait ? Ou bien il n’avait pas envie d’imaginer ce qu’il pourrait faire, en quittant les rangs Impériaux ? Personne ne l’attendait dehors ? Il devait bien avoir des amis, une famille qui pourrait l’aider à tout plaquer et recommencer une nouvelle vie. Même s’il ne devenait pas Rebelle, il pouvait quand même « recommencer » refaire sa vie, loin de tout ça, loin des officiers qui ordonnaient des massacres. Non ? Au moins y réfléchir ? S’il l’avait aidé, c’est bien qu’il avait déjà dû y penser, sans quoi, il se serait contenté de le livrer.

– Mon escadron est arrivé, le croiseur a rejoint le blocus. Nous devons participer au prochain assaut sur Onderon. Le blocus sur cette planète va durer, lui, donc si tu dois partir, c’est ce soir, avec moi. Je te cacherai sur le croiseur, puis je verrai comment te faire partir vers une autre planète, d’où tu pourras obtenir de l’aide, soit en capsule de sauvetage, soit en vaisseau avec moi. Nous verrons selon comment ça se passera.

Très bien… Ce plan paraissait un poil suicidaire et culotté – le réfugié qui doit éviter l’Empire et se planque sur un de ses croiseurs… – mais il n’y avait pas le choix. Nuru se leva donc, fourrant rapidement ses quelques affaires dans un petit sac, puis le suivit à l’extérieur, après s’être assuré qu’il ne laissait aucune trace derrière lui. Le sergent était vraiment très nerveux, Nuru moins… Ils avaient un plan à suivre et il trouvait ça bien plus rassurant que de filer à la one again, en improvisation complète. Toujours avoir un plan à suivre ! Et aussi un plan de secours au cas où le premier foirait. Et aussi divers moyens de se replier, au cas où. L’improvisation, c’était vraiment la pire des façons de faire. Ils arrivèrent avec lenteur à l’endroit où attendait le chasseur TIE, l’académie se dressait de toute sa hauteur à côté. Soontir partit distraire ceux qui pouvaient les surprendre et le petit Chiss en profita pour rejoindre l’appareil.

Être petit présentait quelques avantages mais il ne ferait tout de même pas un long voyage coincé là-dedans. Blotti en position fœtale derrière le siège, jambes repliées contre lui, il retint son souffle, attendant. Le pilote arrive peu de temps après, fermant l’écoutille sur eux puis se mettant en position. Le jeune Chiss n’avait jamais vraiment aimé les voyages en vaisseaux, même courts, c’était quand même plus sympa de garder les deux pieds sur la terre ferme. Et maintenant ? Il redressa la tête pour observer les faits et gestes de l’agent Impérial, pendant qu’il demandait les autorisations de décoller puis enclenchait les moteurs. Le TIE lui sembla affreusement petit, léger et trop mal protégé lorsqu’ils quittèrent le sol, il volait vraiment avec ça tous les jours ? Le ciel noir fit bientôt place à l’immensité de l’espace, immensité gangrenée par un nombre impressionnant de destroyers et de croiseurs impériaux.

Étape délicate suivante, l’arrivée dans le croiseur. Nuru se fit encore plus petit au fond de l’appareil, baissant la tête au cas où quelqu’un puisse le voir de loin, à travers le hublot du chasseur. Un peu secoua lorsque le chasseur s’arrima, il attendit encore, pendant que Fel sortait, puis saisit la main qu’il lui tendait pour sortir à son tour. Aussitôt après, il le suivit de près dans les coursives, couloirs et passages, déjà perdu mais il faisait confiance à Soontir pour l’emmener dans un endroit sûr. Ils dépassèrent la salle des machines et l’hyperdrive, pour s’enfoncer encore un peu sous les coursives. Entre les fils, les machines et les réserves, il y avait une sorte de placard, isolé et bien caché.

– Parfait… Ici, ce sera très bien. Tu dois rester caché, quoi qu’il arrive, compris ?

– Compris.

Il ne restait plus qu’à s’armer de patience et attendre. Nuru le suivit du regard lorsqu’il repartit puis s’installa assis par terre dans son petit coin. Attendre, ne pas se faire remarquer, rester parfaitement tranquille… Le reste de la journée se passa dans le calme, très peu de personnes venait dans le coin et il pouvait se cacher facilement. Nuru s’occupa en méditant, puis en essayant de se reposer au maximum en prévision des jours, des semaines à venir. Il ne se faisait pas trop d’illusions, la vie avait toutes les chances de beaucoup ressembler à ce qu’il avait connu durant la guerre des clones. Y penser lui ramena en mémoire Veeren, qui avait elle aussi perdu la vie à cause de ce conflit. Venue pour discuter avec le chancelier d’un possible accord et d’une alliance entre l’Ascendance et la République, elle avait été tuée lors de la mission sur Vaced. Elle avait été la première membre de son peuple natal qu’il avait rencontré, à part Larin, et aussi la dernière. Larin était repartie dans l’Ascendance, Veeren était morte, il n’avait plus jamais revu aucun Chiss depuis lors.

Leur dernière rencontre l’avait pas mal laissé confus. Elle l’avait traqué durant des jours entiers juste pour lui dire qu’il y avait un danger, une conspiration, pour prendre le contrôle de la galaxie, qu’il devait se méfier et chercher des informations, puis elle était parti, comme ça. Niveau conspiration, elle avait eu raison, mais soupçonnait-elle déjà Palpatine, à cette époque ? Il ne pensait pas… Et maintenant, il était un peu trop tard pour les questions. Perdu dans ses pensées, Nuru passa les heures suivantes à réfléchir à où se rendre ensuite et comment participer à rétablir la République. Tenter de repartir dans l’Ascendance serait tentant, mais… Il devrait renoncer à la Force, faire comme s’il ne s’était jamais rien passer et reprendre le cours d’une vie plus ordinaire, changer d’identité, même, ou simuler une amnésie pour que ce soit plus simple à expliquer, il ne pouvait pas parler de ces failles à son peuple. Renoncer à la Force pour vivre parmi les siens ? Il ne pensait pas pouvoir le faire…

Reprendre sa formation et la terminer auprès d’un maître Jedi était ce qu’il avait le mieux à faire. Les jours suivants, alors que le convoi s’était mis en route pour Coruscant, sans doute une brève halte avant de partir vers d’autres conflits, il partagea son temps entre la méditation, se cacher des gardes du croiseur et les visites de Soontir Fel. Le jeune Chiss n’avait pas encore abandonné l’idée de l’inciter à quitter l’Empire et ne plus servir ce monstre, Palpatine. Il abordait le sujet dès lors qu’il voyait le pilote. Comme ce soir-là, alors qu’ils étaient presque arrivés sur Coruscant. L’approche de la planète-monde rendait Nuru très nerveux, il avait grandi ici, et y était mort, y retourner n’était pas un motif de joie. Assis par terre au milieu des câbles, il partageait un petit repas avec le pilote, tout en tentant encore de le convaincre.

– Un Empire, pourquoi, le système politique en soi, peu importe. Par contre, avec un Sith à sa tête, ce n’est pas possible. Qu’allez-vous faire, si un jour on vous ordonne d’attaquer Corellia ?
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Lun 26 Fév 2018 - 20:53
Pour le moment, tout se passait très bien. Personne ne soupçonnait qu’un Padawan se planquait dans les tréfonds du croiseur et personne non plus ne soupçonnait Soontir de l’avoir récupéré à son arrivé dans ce temps. Retrouver le reste de l’escadron l’avait beaucoup aidé à se détendre et chasser pas mal d’idées idiotes de sa tête. Qu’est-ce qui lui avait pris, de songer à déserter ? Ce travail, il le menait depuis des années et il ne s’était jamais posé plus de questions que ça. Pas la peine de rêver, une République ne pouvait pas être rétablie comme ça, pas alors qu’elle avait prouvé pourvoir être corrompue de tous les bords si facilement et ne pas être non plus capable de faire cesser la Guerre des Clones. L’Empire avait pas mal de tords, c’est vrai, mais c’était sur ces points faibles qu’ils devaient travailler, pas à restaurer un gouvernement qui avait prouvé qu’il ne pouvait pas assumer. Il ignorait encore comment faire pour améliorer tous ces travers, en revanche… Ce sera très long, compliqué, le jeu ne pouvait pas être rendu plus trouble encore avec les mouvements et les alliances politiques, qui venaient s’ajouter à la sauce.

Durant les quelques jours de voyage qu’ils suivaient, à présent, il avait été voir le petit Chiss fréquemment et ce dernier s’était visiblement mis en tête de lui déballer tous les arguments possibles et inimaginables pour le convaincre qu’il ferait mieux de quitter l’Empire. Il sortait de la tête de ce gamin un nombre incalculables de raisonnements, dont il devait reconnaître la logique, tous dans le but avoué de pousser à la désertion. Résultat des courses, Soontir balançait sans cesse entre sa certitude, peut-être très naïve, oui, de faire changer l’Empire, et la possibilité de tout laisser tomber et travailler à abattre ce même Empire. D’accord, il y avait beaucoup de points qu’on ne pouvait sans doute pas changer… Mais ça valait tout de même le coup d’essayer. Trouver, à son niveau, un moyen d’agir. La veille de leur arrivée à Coruscant, il prit de nouveau de quoi manger, pour deux, et se glissa discrètement jusqu’au « placard » où se cachait son jeune protégé. Il s’installa par terre à côté de lui pour manger, en silence dans un premier temps. Un silence relatif, il était fermement convaincu que le gamin allait revenir à la charge d’ici une minute ou deux.

Il ne tint même pas une minute, d’ailleurs, avant de se lancer à nouveau. Décidément, il ne lâchait pas l’affaire facilement, celui-là. C’était un trait de caractère commun à tous les Chiss ou ce n’était que lui qui affichait une telle obstination? Et puis, déserter, déserter… C’était plus facile à dire qu’à faire ! L’envie pouvait être là, cependant, franchir véritablement le pas était plus difficile qu’il n’y paraît. Ça signifiait tout quitter et laisser derrière soi ce qu’on avait connu toute sa vie. Il comprenait bien que pour les Rebelles qui avaient souffert par la faute de l’Empire dès le plus jeune âge, ce chemin était évident. Pour lui, beaucoup moins. Pour Nuru, c’était plus qu’évident aussi, Fel comprenait mieux ce qui le motivait, il lui avait raconté son histoire dans les grandes lignes. Voir un Empire détruire tout ce qui avait reconstitué le renouveau de votre existence, c’était violent.

– Un Empire, pourquoi pas, le système politique en soi, peu importe. Par contre, avec un Sith à sa tête, ce n’est pas possible. Qu’allez-vous faire, si un jour on vous ordonne d’attaquer Corellia ?

– Je n’en sais rien. Enfin, si, je le sais, je ne veux pas juste imaginer qu’on puisse en arriver là. J’espère que les dirigeants de Corellia accepteront aussitôt la reddition et que la planète n’aura pas à souffrir de mauvaises décisions.

Comme ça avait déjà été le cas lorsque la Confédération avait « pris les choses en mains ». Terrible… Soontir baissa la tête sur son bol rempli de nouilles avec un peu de viande, le brassant en pensant à ce que ça donnerait. Une destruction de Corellia serait effectivement une raison de déserter sans aucune hésitation et combattre l’Empire comme n’importe quel autre ennemi. Il soupira, continuant à manger un petit instant sans rien dire, hochant vaguement la tête de temps en temps en écoutant le petit. A vrai dire, Soontir ne comprenait pas pourquoi il tenait tant à le faire tout quitter, quelle importance cela avait, un pilote qui restait ou quittait son poste ?

– Qu’est-ce que ça change, pour toi ? finit-il par demander. Je doute qu’on se recroise un jour, tu pourras oublier tout ça, poursuivre ta formation là où elle a été interrompue. Pourquoi tu tiens tant à me faire quitter l’Empire ?
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Mar 27 Fév 2018 - 17:00
– Je n’en sais rien. Enfin, si, je le sais, je ne veux pas juste imaginer qu’on puisse en arriver là. J’espère que les dirigeants de Corellia accepteront aussitôt la reddition et que la planète n’aura pas à souffrir de mauvaises décisions.

Ce serait quand même compter sur la chance, une très grosse chance, pour qu’on n’en arrive pas là. Nuru ne répondit pas tout de suite, se mordillant les lèvres sans plus manger, pour l’instant. Il ignorait comment le convaincre, à vrai dire, il avait déjà utilisé pas mal d’arguments, la plupart avaient fait bon effet, il l’avait vu, mais pas encore assez pour retourner le sergent. Réfléchissant, il reprit doucement la parole en suivant son raisonnement de toute à l’heure, appuyant sur le fait que penser à éviter une guerre totale sur Corellia était difficilement envisageable, il arrivera forcément un moment où il y sera confronté. Sachant cela, il pouvait s’y préparer en amont, ne pas se retrouver contraint de suivre les ordres. Il l’écoutait, au moins ? Hey, ouh ouh ? Ah, si, on dirait. Le jeune Chiss retint un profond soupir, mangeant enfin un peu. Il pourrait sans doute s’adresser à la poignée de la porte avec le même résultat.

– Qu’est-ce que ça change, pour toi ? Je doute qu’on se recroise un jour, tu pourras oublier tout ça, poursuivre ta formation là où elle a été interrompue. Pourquoi tu tiens tant à me faire quitter l’Empire ?

– J’ai l’impression que toutes les personnes que je croise et avec qui je me lie, même un tant soit peu, meurent prématurément… Mon premier maître, puis maître Ambase, tous mes amis à l’académie sur Coruscant, même Veeren. Alors… Et bien, je n’ai pas envie d’apprendre plus tard que vous avez été tué vous aussi.

Il n’avait pas voulu lui expliquer ça mais les mots étaient sortis seuls et directement avant qu’il ne puisse se retenir. Oh, et puis quelle importance, il pouvait bien être franc, sur ce sujet-là. Nuru avait rebaissé le regard sur son bol, la gêne le reprenant maintenant que le sang-froid revenait. Et puis, qu’est-ce qu’il en savait, c’était possible qu’ils se recroisent un jour. Qui pouvait le savoir, hormis la Force ? Si on était objectif, non, ça ne changeait rien pour lui, leurs chemins allaient se séparer un moment de toute façon, c’était juste que… Il en avait juste assez de voir tant de personnes y rester, pour des raisons horribles. Il y avait déjà eu trop de morts, il ne pouvait pas effacer de sa mémoire ses amis qu’il avait vu être assassinés avant d’y rester à son tour, en rajouter encore était au-dessus de ses forces. Laissant son bol par terre à côté de lui, il demanda à Fel de tendre son poignet puis y attacha un petit bracelet en tissu qu’il avait cousu lorsqu’il était sur Lothal.

– C’est l’emblème de l’Ascendance Chiss, expliqua-t-il en lui montrant le premier symbole dessus, et ça, c’est un signe que maman portait, sur son uniforme, mais je ne sais pas trop à quoi il correspond.

Peut-être un signe militaire, il ne savait pas trop. Il avait été trop petit pour connaître et s’intéresser à ça. En lui donnant ça, il voulait juste que le pilote se rappelle de cette rencontre et qu’il sache qu’il pouvait compter sur lui s’il avait besoin d’une personne pour témoigner, auprès de la Rébellion, qu’il n’était pas mauvais. Le tissu était noir et les emblèmes d’un blanc soutenu, ressortant très bien. Il termina de l’attacher puis recula pour se rasseoir, reprenant son bol entre ses mains. Il ne pouvait pas grand-chose de plus, pour le remercier de ce qu’il avait fait, ce sera plus tard, s’il se décidait à quitter l’Empire.

– Vous n’oublierez pas qu’il y a d’autres chemins possible, pas vrai ?
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Mar 27 Fév 2018 - 19:32
– J’ai l’impression que toutes les personnes que je croise et avec qui je me lie, même un tant soit peu, meurent prématurément… Mon premier maître, puis maître Ambase, tous mes amis à l’académie sur Coruscant, même Veeren. Alors… Et bien, je n’ai pas envie d’apprendre plus tard que vous avez été tué vous aussi.

Le pilote se sentit mal d’avoir été assez abrupt, tout à coup, il ne s’était pas attendu à cette réponse et encore moins à ce que le jeune garçon laisse transparaître cette part de vulnérabilité. Désolé, il… Il n’avait pas voulu le blesser ou lui rappeler de mauvais souvenirs. Il avait tendance à oublier qu’il s’adressait quand même à un enfant, Padawan ou pas, Chiss ou pas, et que cet enfant avait vécu des événements traumatisants, dans sa vie. Le massacre des enfants et novices au Temple Jedi de Coruscant… Il chercha quoi lui dire pour se rattraper et lui faire arrêter de penser à tout ça, à ceux qu’il avait perdu, réfléchissant deux minutes avant d’être interrompu dans sa réflexion, lorsque le petit lui dit de tendre le bras. Heu, pour ? Perplexe, il prit le bol de la main gauche et lui tendit la droite, sourcillant lorsque le Padawan sortit de sa poche un bracelet noir en tissu, avec deux symboles blancs. Il le passa autour de son poignet, après avoir un peu relevé la manche, pendant que Soontir lui lançait un regard interrogateur. Ce truc avait une signification particulière, c’était un genre de symbole local ou une tradition, qu’il avait apprise dans sa petite enfance ? Les deux signes lui étaient parfaitement inconnus.

– C’est l’emblème de l’Ascendance Chiss, et ça, c’est un signe que maman portait, sur son uniforme, mais je ne sais pas trop à quoi il correspond.

Un symbole artistique, peut-être ? Soontir était profondément touché, d’un seul coup, et il sourit maladroitement au petit pendant qu’il nouait le bracelet à son poignet. Il regarda les deux signes, d’un blanc éclatant sur le tissu noir, reconnaissant sans peine à cet enfant un talent pour la couture. Même s’il n’avait rien à voir avec l’Ascendance et en avait ignoré jusqu’à l’existence avant que Nuru ne lui raconte son histoire et d’où il venait, il comprenait ce que deux symboles pouvaient représenter pour cet enfant, l’importance qu’ils avaient pour lui. Les traces, les souvenirs, d’une vie qu’il avait perdu et qu’il ne retrouvera probablement jamais… Quand avait-il cousu ce bracelet ? Durant les jours passés sur Lothal ? C’était le plus probable. Soontir avait beau y réfléchir, il n’avait jamais vu ces signes traîner où que ce soit, dans la galaxie, si le petit ne lui en avait pas dit la signification, au moins pour l’un, il aurait été incapable de comprendre.

– Vous n’oublierez pas qu’il y a d’autres chemins possible, pas vrai ?

– Je le garde en tête, ne t’en fais pas. Merci beaucoup.

Il observa les symboles plus attentivement. Le premier, donc l’emblème de l’Ascendance, était un grand cercle, reliés à trois plus petits qui gravitaient autour par des filaments légers. Il ignorait la signification exacte de tout ça et n’était pas certain que Nuru puisse lui en dire plus, il avait tout quitté si jeune, après tout… A peine assez grand pour courir partout sans l’aide de ses parents et encore très dépendant d’eux. Le second symbole était plus épuré, on aurait dit la représentation artistique d’un oiseau s’apprêtant à s’envoler. Définitivement pas un insigne militaire, à moins que les Chiss n’aiment ce genre de symbole stylisé pour leur armée. Laissant cette interrogation pour le moment, il évoqua plutôt avec le jeune Padawan les moyens de lui faire rejoindre Coruscant discrètement. Il pouvait le conduire, ou bien le faire se glisser dans un vaisseau au moment où d’un départ pour aller chercher des ressources ou provisions, ou bien du carburant. Tout dépendra du niveau d’attention, dans le croiseur, pour la méthode utilisée. Soontir aimerait s’assurer que le gosse arrive bien à terre, cependant, il n’oubliait pas non plus l’entretien avec Yularen et se méfiait des espions.

– N’essaye même pas de t’approcher de ce qu’était le Temple Jedi. Pour t’éviter des ennuis. Depuis Coruscant, tu trouveras facilement de quoi partir pour une autre planète, où tu le voudras tant qu’elle n’est pas sous blocus Impérial. D’ailleurs, ce sont les Jedis qui t’ont appris à parler le basic ? Ça a dû être très étrange et dur, pour toi, de t’adapter à autant de changements.
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Mer 28 Fév 2018 - 18:35
– Je le garde en tête, ne t’en fais pas. Merci beaucoup.

Nuru lui adressa un petit sourire, sentant qu’il avait compris son message et espérant que ce sera plus utile à l’avenir. Il avait déjà assez insisté, s’il ne voulait pas plus, très bien, le Chiss guettera une prochaine occasion. Il avait mis pas mal de temps sur la couture des deux symboles, si l’emblème de l’Ascendance n’était pas forcément le plus compliqué en soit, une fois qu’on s’était entraîné, l’oiseau lui avait donné plus de mal car ses souvenirs étaient un peu flous, lointains. Il revoyait encore ce signe, sa mère le portait en broche et l’avait aussi cousu sur son uniforme, au niveau de l’épaule. Lorsqu’il avait du temps libre, au Temple, Nuru avait toujours bien aimé coudre, ajoutant des dessins, symboles et formes partout où il le pouvait. Cette activité l’apaisait, il pourrait y passer des heures en oubliant le monde autour de lui. Ses parents l’avaient encouragé à avoir une activité artistique dès qu’il avait su marcher et parler.

Tout en terminant de manger, il parla avec le sergent de leurs possibilités, pour qu’il puisse quitter ce croiseur et rejoindre la planète-ville, lorsqu’ils arriveront. Lui était d’avis de ne plus l’impliquer, dès à présent, trop d’espions, trop d’oreilles indiscrètes. Il pourra se glisser dans une navette de ravitaillement puis, une fois arrivé sur terre, trouver un moyen de partir loin des sbires de Palpatine et loin des Siths. Et advienne que pourra. Sa priorité était de retrouver les survivants et les autres nouveaux arrivants des failles de l’Ordre Jedi, puis un maître pour achever sa formation. Peut-être pourra-t-il obtenir des informations auprès des Rebelles, s’il parvenait à les rencontrer ? Ils devaient bien travailler avec l’Ordre, non ? Pensif, il reposa le bol vide puis but un peu d’eau, avant de ramener ses jambes contre lui et poser le menton sur ses genoux.

– N’essaye même pas de t’approcher de ce qu’était le Temple Jedi. Pour t’éviter des ennuis. Depuis Coruscant, tu trouveras facilement de quoi partir pour une autre planète, où tu le voudras tant qu’elle n’est pas sous blocus Impérial. D’ailleurs, ce sont les Jedis qui t’ont appris à parler le basic ? Ça a dû être très étrange et dur, pour toi, de t’adapter à autant de changements.

Assez, mais lorsqu’on était aidé, on pouvait trouver vite ses marques… Nuru hocha la tête, doucement. En un sens, il avait eu beaucoup de chances d’arriver aussi jeune au Temple, il était connu que plus les enfants, toutes espèces confondues, étaient petits, plus vite et mieux ils s’adaptaient lorsqu’on les fourrait dans une nouvelle situation et un environnement complètement inconnu, pour eux. Le Chiss savait qu’il ne se serait pas aussi bien adapté, ou en tout cas pas aussi vite, s’il avait débarqué comme ça à dix ou quinze ans, ou même adulte. Et puis, au Temple, il n’avait pas connu le racisme qui infestait l’Empire d’aujourd’hui. Aliens et Humains s’étaient mêlés dans l’académie sans haine ni rejet, il n’avait jamais connu la xénophobie. Cette dernière n’avait commencé à se développer qu’avec la guerre des clones, or, Nuru n’avait pas pu vivre assez vieux pour bien expérimenter la haine contre les aliens qui avait suivie.

– J’ai eu de l’aide, murmura-t-il. Il y avait une autre Chiss, un chevalier Jedi, qui était au Temple quand j’y ai été emmené. Elle s’appelait Larin. Elle est repartie dans l’Ascendance quand la guerre des Clones a commencé et j’ignore ce qu’elle est devenue ensuite. Encore sur Csilla, sans doute. Elle m’a appris à parler le basic. Puis il y avait tous les autres enfants, maître Yoda, aussi, les Jedis de façon générale… J’étais tout petit mais pas isolé, c’est ça qui m’a le plus aidé. J’ai perdu mon premier mentor au déclenchement de la guerre. Puis il y a eu l’attaque du Temple.

Il n’avait pas envie d’y repenser. Pas envie de revoir encore le massacre de sa famille d’adoption. Se concentrer sur le présent, sur ce qu’il devait faire maintenant, ce sera déjà beaucoup plus constructif ! Il remit donc ce qui allait se produire le lendemain au centre la conversation, insistant sur le fait qu’il était préférable qu’on ne les voit pas côte à côte, visage dissimulé ou non.

– Dites, comment en êtes-vous arrivé à travailler pour l’Empire ? Qu’est-ce qui vous plaît, là-dedans ?
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Jeu 1 Mar 2018 - 18:00
Il y avait donc, ou plutôt il y avait eu autrefois, trois Chiss séparés du reste de l’Ascendance, dont deux étaient sensibles à la Force et membres de l’ordre Jedi. Mieux encore, les trois étaient membres du même clan et avaient eu des destins très différents. Une femme, chevalier Jedi, la seule à être rentrée parmi les siens et qu’on avait plus jamais revu depuis la Guerre des Clones. Un homme, qui avait gravi les échelons jusqu’à devenir le seul non-humain de tous les officiers de l’Empire à accéder à un tel grade, grâce à ses compétences tactiques et militaires. Et enfin, un enfant, récupéré à la dérive dans une capsule de sauvetage, élevé parmi les Jedis, tué violemment dans ce même Temple où il avait grandi, âgé de quinze ans à peine. Même clan, peut-être, mais les ressemblances s’arrêtaient là. Soontir serait assez curieux de voir ce qui se produirait si les trois se revoyaient, bien qu’il valait mieux que ça n’arrive jamais. Même en admettant que Thrawn ait encore de la considération pour son peuple, il n’en restait pas moins qu’il servait l’Empire. Ce qui rendaient cette Larin et le petit Nuru des ennemis déclarés.

Le regard du pilote se baissa jusqu’au bracelet noir attaché à son poignet, observant de nouveau les deux symboles finement travaillés. Comme si un simple emblème allait l’aider à savoir s’il y avait toujours une personne, là-bas, qui n’avait pas oublié l’enfant perdu et le recherchait encore. Un enfant qui aurait dû avoir avoir une trentaine d’années, aujourd’hui, sans la guerre, sans ces failles. Tout dépendit de l’attachement en réalité. Soontir était convaincu, au fond, que lui-même refuserait de lâcher, si un de ses enfants disparaissait, tant qu’il n’avait pas la preuve formelle de leur mort. Reportant le regard sur son bol, il termina de manger en discutant avec le petit de la façon dont ils allaient le faire rentrer discrètement dans un vaisseau de ravitaillement le lendemain. Plus question d’utiliser son chasseur TIE, un appareil aussi reconnaissable se baladant comme ça dans Coruscant servirait juste à alerter tout le monde. Il ne pouvait pas non plus emprunter les voies réservées aux civils ou transports marchands, ni aller où il le voulait. Le Corellien espérait qu’il n’aura plus à retourner sur cette planète ensuite, il la détestait.

– Dites, comment en êtes-vous arrivé à travailler pour l’Empire ? Qu’est-ce qui vous plaît, là-dedans ?

– De base, je devais reprendre la suite de mon père, dans une entreprise de transport Corellienne, mais la vie en a voulu autrement. Des histoires de dispute et de jeux de pouvoirs, enfin peu importe. Mon père m’a mis  l’académie impériale pour m’écarter et me protéger.

Il ne faudrait d’ailleurs pas que ça devienne une habitude, ces mises au placard ! D’abord par sa propre famille, puis par l’amiral Greelanx après la bataille de Nar Shaddaa, une sacré tête de con ce type, puis par la Cour Martiale après que ses élèves aient déserté. Ça faisait trois fois en même pas dix ans, on pouvait appeler ça un record ? La Marine était prompte à vous traduire en Cour Martiale et on ne pouvait pas dire que le Haut Commandement non plus brillait par sa formidable capacité à reconnaître les véritables tords de chacun, c’était tellement plus simple de se choisir une seule tête de Turc et se défouler dessus, brisant et piétinant des carrières au passage. Ils avaient aussi cru briser la sienne en l’envoyant dans un escadron qui était considéré par tous comme la « poubelle » des pilotes à problèmes. Enfin, on allait bien voir si Yularen comptait l’envoyer face à un tribunal, une fois de plus. Soontir expliqua au petit qu’il avait toujours adoré piloter et que sa formation initiale à l’académie avait renforcé encore cette passion.

– L’empire ou autre chose, tu sais… Je n’ai pas de points de comparaison, j’étais encore trop jeune lorsque la Guerre des Clones a débuté pour m’y intéresser, je ne faisais pas parti comme toi d’un Ordre voué à défendre la galaxie et protéger les habitants, j’étais juste un adolescent qui s’amusait à piloter avec ses amis et qui se préparait à prendre la succession de son père, rien de plus. Il y a de la corruption partout, des abus de pouvoir, Coruscant est un véritable nid à complots… Je commence seulement à comprendre pourquoi mes élèves ont déserté. En partie grâce à toi, en fait, il y a des choses que je ne peux pas accepter. Je sais que l’Empire traque les Jedis, par contre, je ne peux pas livrer un enfant.

Il adressa un faible sourire à Nuru, puis empila les deux bols et couverts avant de les remettre dans le petit sac emmené avec lui. Cette conversation lui faisait repenser à ce qu’il avait dit à Yularen, la façon possible d’améliorer tout ça. Même en supposant qu’on lui offrait vraiment les moyens d’agir, il restait à savoir si cette tâche était possible. Restons positifs, ça le sera peut-être. Un jour. Bien, maintenant, préparer le départ, ce serait mieux que Nuru se glisse dans l’un des vaisseaux avant qu’ils n’arrivent sur Coruscant.

– Je suppose qu’il me reste juste à te dire au revoir et bonne chance. On se croisera peut-être un jour, à nouveau.
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Ven 2 Mar 2018 - 14:59
C’était dingue de voir le nombre de personnes qui avaient prévu tout à fait autre chose, un parcours de vie complètement différent, et qui au final traçaient une route qu’ils n’auraient jamais cru emprunter un jour. Des fois, ce n’était que par la force de choix personnels, d’autres fois, c’était par la faute d’autres personnes, qui influençaient plus moins fortement votre vie, et enfin, dans certains cas, des événements particuliers vous éloignaient de tout ce que vous aviez pu penser et prévoir. C’était le cas du pilote comme du sien, il y a trop de situations qu’on ne peut pas maîtriser. La politique, cependant, était encore plus vicieuse et retorse que tout le reste. Nuru avait toujours eu du mal à la comprendre et les cours sur le sujet à l’académie avaient tendance à l’endormir. Ce ne serait pas plus simple qu’on se concentre uniquement sur les compétences réelles de chacun pour leur confer des responsabilité plutôt que de jouer avec des milliards de paramètres politiques ?

Il pouvait facilement sentir toute la passion dans la voix du pilote lorsqu’il évoquait son métier, même s’il ne lui avait pas expliqué clairement, il était évident que toute sa vie était dans les étoiles et dans les voyages spatiaux, dans les courses, la vitesse, les prises de risques et sensations fortes. Dans l’adrénaline folle qui faisait battre votre coeur plus vite que jamais en se lançant dans un ballet aérien effrénée. Nuru comprenait… Enfin, un peu. Il comprenait ce genre de passions et tout le sel qu’il y avait là-dedans, en revanche, il ne comprenait où était le plaisir à se mettre volontairement en danger. Son credo personnel était plus la prudence, réfléchir avant d’agir somme toute. Se lancer sans avoir de plan au préalable, et même mieux en avoir deux au cas où le premier foirait, c’était tout sauf recommandé. Il était rare de ne pas avoir le choix, tout de même, ce n’était pas si souvent que ça qu’on se retrouvait dans une situation si désespérée qu’il n’y avait pas le temps pour réfléchir.

– L’empire ou autre chose, tu sais… Je n’ai pas de points de comparaison, j’étais encore trop jeune lorsque la Guerre des Clones a débuté pour m’y intéresser, je ne faisais pas parti comme toi d’un Ordre voué à défendre la galaxie et protéger les habitants, j’étais juste un adolescent qui s’amusait à piloter avec ses amis et qui se préparait à prendre la succession de son père, rien de plus. Il y a de la corruption partout, des abus de pouvoir, Coruscant est un véritable nid à complots… Je commence seulement à comprendre pourquoi mes élèves ont déserté. En partie grâce à toi, en fait, il y a des choses que je ne peux pas accepter. Je sais que l’Empire traque les Jedis, par contre, je ne peux pas livrer un enfant.

Merci. Il lui rendit son sourire, puis lui tendit le bol qu’il rangea dans le sac avec le reste. Nuru espérait que cette réflexion se poursuive, et qu’un jour, il le revoit parmi les rangs Rebelles, toujours pilote mais cette fois-ci, libre de faire ce qui lui plaisait, libre de parler à qui il le voulait sans avoir besoin de se cacher, libre de défendre les mondes et peuples qu’il voulait. Ne plus avoir besoin de se planquer dans le fin fond d’un croiseur Impérial avec le risque d’être découvert et capturé.

– Je suppose qu’il me reste juste à te dire au revoir et bonne chance. On se croisera peut-être un jour, à nouveau.

– Je l’espère !

Si possible dans des circonstances plus détendues. Nuru vérifia bien qu’il avait tout et ne laissait pas de traces derrière lui, avant de sortir discrètement. Le pilote avait déjà pu repérer les navettes et vaisseaux qui allaient se rendre sur Coruscant, le lendemain à leur arrivée, toutes étaient dans le second hangar, prêtes à partir. Nuru se cacha, accroupi, derrière des containers en observant le va et vient des employés, certains poussaient des chariots remplis à ras-bord, d’autres étaient là visiblement pour la maintenance, deux ou trois officiers passèrent un peu plus loin en parlant fort avec de grands gestes. Maintenant, tâcher de se faufiler… Le pilote était resté à l’affût, non loin, pour l’aider à se cacher à nouveau si jamais ça tournait mal. Au pire, s’il était attrapé, on l’accusera d’être un passager clandestin… Il avait entièrement démonté son sabre et mis les morceaux au fond de son sac. Même le cristal était ôté, rangé dans une petite pochette intérieure, contre son coeur, qu’il avait cousue à sa tunique. Dès que les hommes du chargement tournèrent le dos, il bondit et se glissa dans la navette, avant de s’y cacher.

Blotti dans un petit coin, dans l’ombre, il s’autorisa enfin à relâcher un petit soupir. Très bien… A partir de maintenant, il était de nouveau seul et en route libre vers l’inconnu. Il aurait vraiment aimé que le pilote soit là, à la fois parce qu’il n’aimait pas le savoir retourner sous les ordres de Palpatine et à la fois parce qu’il était plus agréable de ne pas faire sa route en solitaire. Ils se reverront peut-être… Nuru jeta un dernier coup d’œil au hangar avant que la porte du vaisseau ne soit refermée pour la nuit et que le silence revint. Au revoir, oui...

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Dés par ici.
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