Mer 12 Jan 2022 - 8:58 La Force est puissante, audacieuse, omnipotente, belle et désirable… Mais des fois, la Force en a aussi un peu marre de tous les ploucs qu’elle a pu engendrer et se demande bien à qui elle pourrait les refiler pour faire garderie. La Force est comme tout le monde, il y a des jours où malgré sa très sainte puissance, elle commence à fatiguer d’entendre certains hurluberlus…
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Siège central des âmes, 9 heure du matin
La Force prenait tranquillement son café dans l’espace détente lorsqu’un nouvel arrivé se présenta. Quoi que nouveau n’était pas le terme le plus adapté. La Force soupira très fort lorsqu’il arriva pour se servir un café à son tour, en sifflotant.
La Force – Dis-moi, Tenebrae…
Vitiate, touillant tranquillement son sucre – Oui ?
La Force – Tu n’étais pas déjà décédé une fois… ?
Vitiate – Si, pourquoi ?
La Force – Mes créations ne meurent qu’une seule fois, généralement.
Vitiate, buvant son café – Peut-être bien, je ne connais pas la vie de la plèbe. De toute façon, je ne fais que passer.
La Force – Pardon ?!
Vitiate – Oui, je viens simplement prendre un peu de repos et voir quelques vieux copains, puis je redescend. J’ai du travail, encore, qui m’attend là-bas.
La Force – Mais…
Vitiate – Ah et je vais sans doute continuer à t’envoyer quelques personnes, ne t’étonne pas. Il faudra sans doute que le service après-vente leur refasse une petite beauté mais ne t’en fais, je vais essayer de ne pas tant les abîmer que ça ! Peut-être deux ou trois trous dans le corps et des brûlures, rien de plus, promis.
La Force – Mais…
Vitiate avale d’un trait son café, jette le gobelet à la poubelle et fait un signe d’au revoir de la main, avant de tourner vivement les talons. La Force soupire encore plus fort et décide d’oublier cette conversation. Elle se prie plutôt elle-même pour que rien d’autre de bizarre ne se produise.
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Bureau des plaintes, 9h10 du matin
Un appel en provenance de la galaxie. La Force cesse un instant son activité favorite, le coloriage de gentils chatons pour se passer les nerfs et décroche. L’image sur son écran, qui s’affiche, est celle de son petit Anakin.
La Force – Aaah, mon enfant ! Comment vas-tu ?
Anakin – Mal.
La Force – Très bien, très bien ! Hum, je veux dire, flûte, que t’arrive-t-il ?
Anakin – Je veux rompre notre contrat.
La Force, continuant à colorier – Ah non, non, Ani, on en a déjà parlé, c’est non. Je gère beaucoup de vies, d’espace-temps différents et d’affaires, je ne vais pas rompre les contrats établis à la naissance de mes créations. Surtout le tien, mon petit.
Anakin – Il me pourrit la vie, notre contrat !!
La Force – Comme tu exagères. Moi, je te trouve rayonnant de bonnes couleurs, tu as un joli teint.
Regard noir de haine, sur un visage dévasté et bardé de cicatrices, comme seule réponse. La Force lui dit de se détendre un peu, voyons, car là, il devenait vraiment un peu pâlot.
La Force – Écoute, mon grand, je sais que tu as des difficultés dans tes relations sociales, mais tu dois apprendre à être moins influençable. Je t’avais pourtant bien soufflé de te méfier de ce vieux monsieur.
Anakin – Il ne se serait jamais intéressé à moi si tu ne m’avais pas lié comme ça à toi dès la naissance !
La Force – Techniquement, c’était avant ta naissance. Soyons précis.
Anakin – Je n’ai jamais demandé à être « l’Élu » !!
La Force – Bien sûr, puisque tu ne pouvais pas encore parler, dans le ventre de ta maman. Je ne te reproche pas ça.
Anakin – …
La Force – Ce qu’il te manque, ce sont des amis ! Des personnes sympathiques, très ouvertes… Tiens, qu’est-il arrivé à cette charmante petite Aphra ?
Anakin – Je l’ai éjectée dans le vide spatial, encore vivante.
La Force – … Ah. Hum… Et le petit Galen ?
Anakin – Devenu un ennemi mortel.
La Force – Bon, soit. Kenobi ?
Anakin – Mort, on s’est affronté en duel.
La Force commence à se demander si elle n’aurait pas un peu merdé quelque part, avec son Élu, mais elle garde le sourire. Pourtant, lorsqu’elle avait préparé sa fiche de recette, pour la création de Vader, ce n’était pas censé se dérouler ainsi ! Elle fouille dans ses fiches, délaissant son coloriage.
La Force – Alors… Tarkin ? Il a l’air bien symp… Mmh, en fait, non. Thrawn ? Vous êtes bien amis ?
Anakin – Quoi ?! Bien sûr que non !
La Force – Mais je ne sais pas, moi, fais un effort aussi ! En plus, tu dois bientôt revoir ton fils, non ? L’Empereur veut le rencontrer aussi, sur cette charmante petite planète pleine de peluches cannibales. Profites-en pour te changer les idées, lui, Palpatine et toi ! Jouez à un jeu !
Anakin – Un jeu…
La Force – Ouiii ! Un jeu qui détend ! Un jeu du même style que je suis le sénat, par exemple, Palpatine a toujours adoré ce jeu !
Anakin, avec une grimace tordue – Je vois…
La Force – Tu verras, ça te fera du bien. Et ça te changera des gros bouleversements galactiques.
Anakin, avec un sourire de démon – Très bien, je note, merci de tes précieux conseils.
En raccrochant, la Force a tout à coup un mauvais pressentiment. N’avait-elle pas fait une nouvelle bêtise, par hasard ? Oh, quoi que, ça restait une simple rencontre entre son enfant instable, un jeune Jedi très idéaliste et naïf et un vieux Sith destructeur. Aucune raison que ça se déroule mal.
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Bureau principal, 9h30 du matin
La Force était un peu agacée, face à sa petite création brune. Elle tapote des doigts contre son bureau avec une expression fâchée.
La Force – Trois siècles de retard !! Qu’est-ce que c’est que ces manières, jeune fille ? Arriver à une heure aussi tardive !
Meetra – Ce n’est pas ma faute ! Il fallait bien que j’aide l’esprit de Revan à résister à Vitiate !
La Force – C’est très vilain de rejeter la faute sur les autres. Trois siècles, bon sang ! Et pendant ce temps-là, bien sûr, tous les devoirs qui t’attendaient ici sont restés en suspens ! Réalises-tu seulement le travail monstrueux que tu dois rattraper ?
Meetra – Quoi ? Mais attends, je croyais qu’une fois mort, on avait la paix ??
La Force – Il n’y a pas de mort, il y a la Force. La Force, c’est moi. Or, quand je dis l’heure, c’est l’heure ! Et lorsque je dis que tu as des devoirs à faire, tu t’y mets aussitôt ! Quel manque d’éducation !
Meetra croise les bras et boude. La Force lui fait la très longue liste de toutes les tâches qu’elle doit effectuer et qui n’attendent qu’elle, en remontant au premier jour de la mort. Une liste si longue qu’il faut plus de deux heures, sur un ton très rapide, avant d’en venir à bout.
Meetra – Je dois vraiment faire tout ça ?! Mais c’est impossible !
La Force – Tu serais à jour si tu n’avais traîné en bas trois siècles, bon sang ! Maintenant, monte dans ta chambre.
Meetra – Je n’ai pas envie de partager ma chambre avec Darth Marr.
La Force, dans un murmure – Je m’offre la Foi à moi-même…
Meetra – Hein ?
La Force – DANS TA CHAMBRE TOUT DE SUITE !
Meetra s’en va en claquant la porte. La Force fait apparaître prestement une caisse entière de bouteilles de brandy et se colle une grosse cuite. Une minute plus tard, on frappe à la porte. Le jeune Thexan rentre, l’air très ennuyé. La Force, le regard vitreux, marmonne qu’il peut s’asseoir.
La Force – Quoiii … ?
Thexan – Je souhaite retourner dans la galaxie vivante.
La Force – Non. Tu es mort une fois, ça suffit.
Thexan – Mon père est déjà mort deux fois, lui !
La Force, grommelant – C’est une exception. J’étais bourrée lorsque je l’ai conçu. Revenir en vie pour faire quoi, de toute façon ?
Thexan – Je veux aider mon frère à péter la tête de notre père. Et de notre sœur, au passage.
La Force, se resservant un verre de brandy – J’crois bien que j’ai merdé le chapitre familial, chez vous.
Thexan – Ah, parce qu’il y a une famille de forceux qui s’en sort bien ?!
La Force – Oui ! Dans un espace-temps plus lointain, il y a les… Quoi que…
La Force repense à son petit Anakin qui a étranglé sa femme, puis tué l’homme qui a élevé sa fille, avant de faire assassiner la famille adoptive de son fils, puis coupé la main de son fils… Hum, donc, bref. Peut-être doit-elle envisager de réviser ce qu’étaient de bonnes relations familiales ? Elle chasse Thexan de son bureau en répétant qu’il n’est pas question de le renvoyer mettre encore un peu de zone dans son espace-temps, non mais oh. Elle se ressert ensuite un énième verre de brandy puis va vérifier ce qu’est une bonne relation père-fils.
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Bureau des plaintes, 10h15 du matin
La Force relit une nouvelle fois le rapport, peinant quand même un peu à y croire. Ses créations avaient parfois des comportements… quelques peu… bizarres ? Elle relève la tête et regarde alternativement Thrawn et Ezra, assis face à son bureau.
La Force – Donc vous êtes morts dans un carambolage contre un champ d’astéroïdes, en hyperespace, après avoir été traîné par des baleines volantes de l’espace jusque dans le Chaos… ?
Thrawn – Confier le moindre vaisseau à Bridger ne pouvait qu’amener à cette fin.
Ezra – Hey, ce n’était pas moi qui pilotait !
Thrawn – Si cela avait été le cas, nous serions morts dès la première minute.
Ezra – Vous êtes juste vexé d’avoir perdu cette bataille, rien de plus.
Thrawn – Je me demande plus particulièrement si la simple existence de baleines de l’espace ne devrait pas créer un immense trou noir, dans la galaxie, par son absurdité.
La Force, perplexe, en marmonnant – Quand est-ce que j’ai créé des baleines volantes de l’espace, au juste…
Thrawn – Un moment de faiblesse ?
Ezra – Elles sont très mignonnes, ces baleines !
La Force se gratte la tête, pas très convaincue. Enfin soit. Au moins, les deux énergumènes dans son bureau s’étaient calmés et avaient cessé de se crier dessus, l’un contre l’autre. Mais des baleines de l’espace…
La Force – Bon, bon, d’accord… Je vais vous dire où vous installer puis ce que vous pourrez faire comme tâches.
Ezra – Heu, je ne connais pas trop de métier…
Thrawn, avec un sourire mesquin – Mais pas de problème, je peux le former, ce garçon.
Ezra – Quoi ?!
La Force – Oh, c’est gentil, merci. Vous pourrez choisir votre domaine favori, ce sera plus simple.
Thrawn – Bien entendu.
Ezra – Eh, eh, eh, attendeeez !!
Thrawn prend Ezra par l’épaule et le traîne avec lui hors du bureau. La Force referme ce dossier en se disant que pour une fois, tout s’est très bien terminé. Lorsque des décédés s’entraident entre eux, c’est tout de même beaucoup plus agréable.
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Siège central des âmes, 12h
La Force arrive au réfectoire avec son plateau déjeuner lorsqu’elle aperçoit de nouveau Tenebrae, occupé à déguster une raclette, avec un bon verre de vin. Elle s’assoit en face de lui, tranquillement.
La Force – Ta troisième mort s’est bien passée ?
Vitiate – Oui, merci. Beaucoup de cris et de mauvaise humeur, cependant, la plupart de mes ennemis ne savent pas discuter sans hausser le ton.
La Force – Mmh. Bon, Tenebrae, il va falloir rester avec nous, maintenant. Ça commence à jaser, beaucoup crient au favoritisme, ici.
Vitiate – Ce n’est tout de même pas ma faute si tous ces ratés sont incapables de faire la même chose.
La Force se sent très fatiguée, tout à coup… Vraiment très fatiguée… Et aussi assez agacée… Personne ne l’écoute, ici ! Et personne ne fait plus attention. Peut-être doit-elle faire quelque chose de spectaculaire pour montrer sa puissance et calmer tout ce petit monde ? Peut-être… Doit-elle y réfléchir…
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Siège central des âmes, une belle nuit tranquille
Les deux assistantes de la Force, Mort et Vie, s’échangent des regards puis fixent la Force. Et demandent si elles ont bien compris ce que la patronne demande. La Force hoche la tête, tout en jouant avec sa tasse de café.
Mort – Vous voulez vraiment prendre des sensitifs au hasard et les jeter dans l’espace-temps numéro huit comme ça… ?
La Force – Ouais.
Vie – Et vous voulez que je les autorise à être vus des vivants sur place et à pouvoir se reproduire ?
La Force – Exactement.
Mort – Mais enfin, c’est complètement interdit, de faire ça !
La Force – Je fais ce que je veux. Plus personne ne me respecte, alors ils vont voir, quand ils seront tous à pleurer qu’ils ne comprennent pas ce qui se passe !
Vie – Heu, mais, madame, avec tout le respect que je vous dois… Ce n’est pas un peu… Comment dire… Un peu trop fou ?
Mort – Ouais, c’est débile. Et puis, c’est moi qui doit m’amuser à tous les emmener au siège des âmes. Bonjour le boulot, si je dois le faire quatre ou cinq fois pour tous les sensitifs !
Vie – Et vous avez pensé à mon planning ? Je n’ai pas prévu de naissances pour des gens déjà morts ! Vous imaginez un peu le bazar ?
La Force – Je ne vous paye pas pour râler mais pour faire votre travail !
Mort – Justement, vous ne nous payez pas.
La Force – Ah oui, c’est vrai. Bah, peu importe. Faites ce que je vous dis !
Vie et Mort partirent en maugréant très fort, pour aller chercher quelques premières âmes et les jeter dans l’espace-temps désigné. La Force, très satisfaite, se sert un autre café pour fêter son idée. Nul doute qu’à partir de maintenant, elle allait enfin bien s’amuser.
Accueil 
et Thrawn promet de bien former Ezra ! 
