Rencontre en civils

C’était… Hum… Comment le dire poliment… Bizarre ? Solian patienta dans le hangar, sur le côté, attendant que la petite famille quitte la navette, avant de venir à leur rencontre pour les saluer. Il avait été très surpris en apprenant que ce capitaine Chiss veuille le rencontrer, encore plus quand il avait su qu’il viendrait avec sa famille, à l’occasion d’une permission. Enfin, il comprenait que la petite ait là l’occasion de jouer avec le jeune Nuru, afin de débuter un rapprochement avec son peuple natal. Mais pourquoi vouloir le rencontrer, lui… Il salua le couple et leur enfant en Sy Bisti, plutôt à l’aise dans cette langue, désormais, quoi qu’avec une certaine réserve, avant de les inviter à le suivre. Nuru pourra sans doute rencontrer la petite, un peu plus tard, elle avait son âge, ils devraient bien s’entendre. Certes, il restait la barrière de la langue, mais à un tel âge, ce n’était pas aussi important qu’une fois adulte. Il invita les parents à s’asseoir, avec leur petite, puis leur proposa quelque chose de chaud à boire, tout en veillant à bien cacher sa surprise.

La situation était pourtant redevenue normale, durant toute une période… La vie était de nouveau calme, il avait retrouvé presque tous ses repères et si on excluait les terreurs nocturnes dont il ne parvenait pas à se défaire, tout se déroulait très bien. Jusqu’à ce qu’il reçoive un message de la part d’un capitaine de la nation voisine… Alors qu’il n’avait jamais entendu parler de lui avant et se demandait bien comment l’inverse avait pu se produire. Certes, Solian s’était déjà rendu une fois dans l’Ascendance, il y a longtemps, mais il n’y avait pas croisé le moindre soldat, seulement des politiciens. Il apporta le café sur la table et du jus de fruit pour la petite. Puis il leur demanda finalement la raison de leur venue et ce qu’ils pouvaient faire pour eux. Et fut d’autant plus surpris en écoutant la raison de leurs venues. Il n’aurait pas songé que ça puisse intéresser des membres de la Flotte, parents de jeunes enfants. En soi, l’idée était bonne, mais était-ce réalisable, c’était une autre question.

« Il faudrait en parler aux parents de la base, mais pour tout vous dire, il n’y a, en ce moment, que trois enfants en âge d’aller à l’école, deux petits garçons, dont Nuru, ainsi qu’une fillette. En partant du principe qu’ils soient d’accord, il faudrait voir les modalités pratiques… Ne serait-ce que prendre en compte le temps de voyage nécessaire, ce qui implique des voyages plus longs pour laisser le temps nécessaire aux enfants. Ainsi que déterminer qui s’en occuperait, qu’ils soient ici ou chez vous, sous quelle responsabilité… Et que tous les parents rencontrent bien celles et ceux qui veilleront sur leurs enfants, durant ces périodes. »

Il n’entrevoyait qu’à peine l’organisation que cela demanderait, même en envisageant simplement un ou deux échanges par an, par exemple, à la fin d’une année scolaire. Ça pouvait toujours se faire, bien sûr, il faudrait néanmoins bien y réfléchir. Pourquoi était-ce à lui qu’ils venaient s’adresser pour cela, en revanche… Il était nounou, professeur, mais en aucun cas celui pouvant décider de telles mesures et encore moins mettre les moyens en œuvre pour que cela puisse se réaliser.

« Qu’envisagez-vous, plus précisément, comme échange ? Vous souhaitez que les enfants apprennent leurs langues respectives, mutuellement ? Ou des échanges plutôt culturels ? Et il s’agit d’une, comment dire… C’est officiel, cette volonté de certains parents ou plutôt caché ? »

Un « détail » loin d’être anodin, car si ça n’avait rien d’officiel, organiser toyt ça, même avec très peu d’enfants, devra se faire avec d’autant plus de discrétion. Ce qui n’était pas forcément facile, car d’après ce qu’il avait compris, le système scolaire Chiss n’était pas le plus enclin à laisser ses jeunes vagabonder trop longtemps dans la nature.

"Sais-tu que tu devrais te détendre un peu ?" sourit Thalias en venant s’asseoir à côté de lui.

"Je suis déjà très détendu," marmonna-t-il, tout en continuant de pianoter sur son questis. "Croiser ce genre d’organisation en face à face donnerait confiance à n’importe qui, évidemment, surtout quand tu vois quel genre d’énergumènes sont déjà dedans et…"

Il s’interrompit lorsqu’elle se pencha vivement sur lui pour l’embrasser sur la joue, le coupant dans son élan. Il soupira un peu, rendant les armes lorsqu’elle faisait ça, puis lui sourit. Navré, il avait du mal à ne pas s’inquiéter. Il n’avait pas pensé se retrouver chargé de ce sujet et encore moins de devoir porter avec lui les inquiétudes de certaines familles, vis à vis de leurs proches en poste là-bas, désireuses de savoir si tout se passait réellement bien. Sans compter qu’il s’attendait à tomber dans un nouveau problème ou… C’était Thrawn qui gérait ça, après tout. Il sentait déjà des vieux soupirs de désespoirs refoulés remonter le hanter, à la lisière de sa mémoire, pour les dizaines de fois où il avait dû s’obliger à se retenir… Comme si elle lisait dans ses pensées, ou bien elle déchiffrait parfaitement toutes ses expressions, sa femme éclata de rire puis lui lança que ça allait très bien se passer, ce n’est pas comme s’ils allaient sur un champ de bataille.

"Alors… Techniquement…"

"Au fond, tu l’apprécies, admets-le."

"Lui, oui, ses méthodes, non. Même si ça donne des résultats, c’était aussi une manière complètement hors de contrôle, loin de toutes règles et ça attire bien trop facilement des ennuis de tout genre… Et encore, je pensais qu’on ne pouvait pas trouver pire, avant de rencontrer Mitth’ras’safis. Il cachait bien son jeu, visiblement."

"C’est un politicien, après tout. Mais il est sans doute trop, hum… Pas assez incisif, plutôt. Il ne mord pas assez."

"Si tu compares à Thurfian, forcément."

"Oh, par rapport à beaucoup, je trouve. C’est plutôt rare, dans ce métier, de ne pas avoir les dents longues."

"Il compense en se fourrant dans des ennuis improbables," ricana légèrement Samakro, avant de se reprendre.

Ils étaient sur le point d’arriver, Thalias alla donc secouer leur fille, à moitié endormie sur sa couchette. La petite n’aimait pas les voyages spatiaux, c’était le moins qu’on puisse dire. Les mouvements, même légers, du vaisseau lui donnaient mal au cœur. S’ils ne savaient pas encore vraiment vers quelle carrière elle se dirigera, son père était au moins certain qu’elle ne suivra pas ses traces. De toute façon, son caractère ne la portait pas vers une vie où la rigueur et la discipline étaient de mise. A l’école, ils avaient pu avoir une cession de vol, sur simulateur, ce qui lui avait encore moins plu, elle leur avait raconté sa peur de chuter droit dans le vide. Sa maman lui prit la main, alors qu’ils se rendaient en navette à la base, la sentant encore un peu nauséeuse. Pourvu que ça lui passe, en grandissant, sinon elle sera malade à chaque court voyage en navette. Arrivés à destination, le commandant Simoor vint les accueillir, puis les escorter dans les couloirs. Samynr n’essayait même pas de courir, preuve qu’elle n’avait pas digéré le voyage.

Il s’attendait aussi, à tout moment, à ce que Thrawn surgisse dans son dos sans prévenir, comme il en avait toujours eu la manie, ce qui avait le don de le rendre nerveux à chaque fois. Enfin… Cette fois, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même, il avait aussi bien accepté de remplir les tâches demandées que de faire ça en cachette… Le commandant leur ouvrit finalement les portes d’un espace clairement destiné aux enfants. Il glissa le regard sur une aire de jeu pour tous-petits, puis à côté, un espace de lecture, ainsi qu’un autre sans doute dédié à l’école. Une fois tous assis devant un café, sur une table dans un coin, près du bureau, Samakro se chargea de détailler à cet homme la raison officielle de leur venue. Assise à côté de lui, sa petite touchait à peine à son jus de fruit, essayant plutôt de faire passer les nausées. Elle ne comprenait pas encore bien le Sy Bisti, bien que ça soit une matière l’intéressant déjà bien plus que les voyages hyper-spatiaux ou le pilotage.

Trois enfants en âge, bien entendu, c’était encore très peu, mais c’était là un début, sans compter qu’on ne parlait pas non plus d’échanges sur une année scolaire complète. C’était bien pour cela qu’ils étaient venus sur place, discuter des modalités et se faire le porte-voix, la liaison entre les quelques familles intéressées de leur côté et les parents de cette base, pouvant potentiellement l’être. Les rencontrer, ainsi que leurs enfants, débuter de premiers échanges sur le sujet, voir ensemble ce qui était réalisable ou non et dans quelles circonstances ou conditions.

"Qu’envisagez-vous, plus précisément, comme échange ? Vous souhaitez que les enfants apprennent leurs langues respectives, mutuellement ? Ou des échanges plutôt culturels ? Et il s’agit d’une, comment dire… C’est officiel, cette volonté de certains parents ou plutôt caché ?"

Il se posait de bonnes questions, ce gars-là. Samakro retint un léger rictus, tout en buvant son café, puis reposa la tasse tranquillement. Autrefois, jamais il ne serait posé de telles questions, mais aujourd’hui, l’éducation offerte aux plus jeunes avait revêtu une importance capitale, à ses yeux, c’était bien loin d’être un sujet qu’il prenait à la légère. Il avait dû attendre la naissance de sa propre fille avant d’enfin comprendre toutes les responsabilités que cela impliquait. Il arrivait encore à Thalias de se moquer un peu de lui, sur ça, rappelant qu’il ne l’avait pas cru, lorsqu’elle disait que s’occuper de Che’ri ne consistait pas simplement à lui faire à manger et la réconforter après un cauchemar.

"Apprendre une ou deux langues commerciales ne peut décemment pas faire de mal," commença-t-il en ressortant son questis, pour afficher le résumé des demandes des parents Chiss et le tendre au commandant. "Le but principal est de leur apprendre à comprendre et accepter les différences. Cela dit, ça n’a effectivement rien d’officiel. Globalement, notre peuple est assez peu réceptif à ce genre de programmes, les jeunes voulant voyager un peu le font alors qu’ils sont déjà adultes, si leur parcours et les moyens de leurs familles le leur permettent."

Il le laissa parcourir la fiche, s’il le souhaitait. Durant ce temps, voyant que leur petite avait un peu de mal, il la souleva en douceur, pour venir l’asseoir sur ses genoux et la serrer dans ses bras. Là, ça va aller… Il se pencha pour l’embrasser dans les cheveux et lui frotta un peu le dos, pour la réconforter.

"Ça va aller, ma puce," lui dit-il dans leur langue maternelle, cette fois. "Tu as bien pris le médicament que t’avais donné maman, tout à l’heure ?"

Une légère moue, avec un hochement de tête, pour toute réponse. Samakro profitait quand il le pouvait, pour la câliner, car malheureusement, son travail l’éloignait d’elle sur de longues périodes. Ce métier devenait automatiquement plus oppressant, lorsque vous laissiez un enfant derrière vous.

Thrawn aimait bien surprendre ses subordonnés, c'était une vérité. Oh, il ne le faisait pas pour s'amuser mais pour s'assurer qu'ils soient vigilants. C'est bien pour cela qu'il tâchait de ne le faire que lorsqu'ils étaient de quart. Et sur la plupart des bons officiers, cela avait un effet positif. Aussi, quand il apprit qui était les passagers de la navette qui approchait de Nirauan, car il tenait à être informé de l'identité des chiss qui venaient quand il se trouvait dans la base, il termina sa tâche, qui consistait juste à étudier une oeuvre d'art holographique obtenue récemment,  Il fit un détour par sa cabine personnelle, celle jouxtant son bureau et non celui qu'il partageait avec Vuewimea, histoire de passer une veste plus propre et d'être impeccable devant de tels visiteurs.

Il monta ensuite par un turbolift, arrivant au niveau des hangars rapidement. Il passa entre les navettes lambdas, posées là en attendant d'être utilisées ou pour être entretenues. Il s'arrêta à la sortie, restant sous l'aile coubrée d'une des navettes, à l'ombre de celle-ci, pour regarder la manoeuvre d'approche du petit vaisseau chiss, qui se posa avec aisance sur la large plateforme extérieure. Il vit passer l'ex commandant Simoor, qui marchait vivement pour accueillir les visiteurs, et décida de rester un peu plus là pour le laisser faire. Il estimait que cela ferait du bien à cet homme. Il commençait à reprendre confiance en lui et ce serait contre-productif que le grand amiral, commandant en chef de cette base et des forces impériales dissidentes viennent le remplacer dans ce rôle.

Il se recula et s'éloigna, par un autre hangar, pour aller ailleurs, faisant signe à Rukh, qui était encore mieux caché et non loin, de laisser cette navire tranquille.

Une cvingtaine de minutes plus tard, il arpentait à nouveau les couloirs, allant vers la salle où se trouvait les visiteurs, dans l'aile réservée aux civils et qui était un petit salon de détente. Le chiss s'était assuré que la suite pour ce rtio était correctement aménagé, comme il se doit pour des invités de marque. Il ouvrit la porte et entra, saluant le couple d'un sourire, tout en gardant une main dans le dos.

"Permettez moi de vous souhaiter à mon tour la bienvenue sur Nirauan, Samakro, Thalias, et à vous aussi, mademoiselle."

Il était un peu surpris, mais pas choqué, de les découvrir en couple et avec une enfant. C'était une chose qui peut arriver, il est vrai, mais cela lui rappelait que tout n'était pas prévisible dans la vie. S'arrêtant devant la jeune chiss, il sorti de derrière son dos une peluche de lothcat et la lui tendit en cadeau. Il en avait reçu plusieurs, de la part de connaissance qu'il avait là-bas mais nous passerons sur les plaisanteries qui accompagnaient le colis.

"Je m'appelle Thrawn et voici un petit présent pour vous aider à supporter votre séjour parmi nous." Puis il regarda les trois adultes. "Puis-je me joindre à vous ?"

Apprendre les langues faisait donc bien partie du programme, une évidence dans un tel contexte. Solian parvint à conserver un air neutre, en apprenant que ces démarches, de la part de plusieurs parents, étaient officieuses, tout en récupérant le datapad tendu. Pourquoi n’en était-il pas surpris… Il se pencha sur le document, après avoir simplement répondu qu’il comprenait. Tout d’abord, un court texte de salutations de la part des parents concernés, en guise d’introduction, avant de passer au vif du sujet. Voyons voir… Il le parcourut dans les grandes lignes, dans un premier temps, puis leur demanda s’il pouvait se permettre de faire une copie du document. De quelques pages, tout de même. Tout cela lui semblait assez simple, plus ce qu’il avait imaginé. Plus… Disons, pragmatique, également. Les quelques enfants ainsi concernés avaient tous moins de douze ou treize ans, ce qui n’était pas plus mal, par rapport aux âges moins élevés de leurs trois petits scolarisés actuels. Toutefois, il s’inquiétait quelque peu des niveaux respectifs de chacun, s’ils voulaient préparer des activités communes le plus harmonieuse qui soit.

« L’écart scolaire est certainement important, » dit-il en allant chercher un de ses carnets de note, avant de venir se rasseoir avec. « La petite Anne, par exemple, était scolarisée par ses grands-parents puis a dû être cachée un temps, avant de pouvoir être récupérée par ses parents puis conduite ici. Ce qui fait qu’elle n’a pu avoir cours durant environ un an et débute à peine l’apprentissage de la lecture. Gal a lui aussi eu un parcours scolaire compliqué, encore une fois due au fait qu’il a été contraint de fuir l’Empire, avec sa mère, quittant l’école où il se trouvait. Nuru n’a pas eu autant de soucis, fort heureusement. Cela dit, il a débuté une nouvelle formation auprès d’un maître, sans suivre ensuite beaucoup de cours plus classiques. En comparaison d’enfants ayant eu la chance de ne pas quitter le cadre scolaire… Il nous faudra plus de temps pour harmoniser les activités réalisables, afin qu’aucune des deux parties ne s’ennuie ou ne soit perdue. »

« Pour ce qui est des connaissances basiques, oui, » glissa la jeune mère avec une moue pensive. « Mais la culture générale peut-elle être réellement prise en compte, sachant qu’ils seront issus de régions et de cultures si éloignées ? Ils ne peuvent avoir les mêmes références. »

« On peut jouer là-dessus pour les intéresser, les enfants sont curieux. Plutôt que sur des apprentissages scolaires purs et durs. De toute manière, apprendre une langue se fait mieux quand on s’y amuse. »

«Ces enfants ont déjà voyagé ? »

« Oui et non. Enfin… »

Il feuilletait son lourd carnet de notes pour retrouver ce qu’il avait préparé il y a quelques semaines, déjà, pour Gal, lorsque la porte s’ouvrit sur la petite salle. Pour laissa passer l’amiral. Solian écarquilla légèrement les yeux, très surpris de le voir débarquer ici, puis se leva pour le saluer formellement. Avant de comprendre, l’instant d’après, qu’il connaissait déjà le couple. Ah, tant mieux… Il se détendit doucement, ayant d’abord cru qu’il y avait un problème, une catastrophe ou il ne savait quoi. Non pas qu’il pensait aussitôt à des ennuis dès qu’il voyait un haut officier débarquer à l’improviste, mais… Bon, soit, peut-être un peu. Mais pour sa défense, c’était devenu plus rare ! D’ordinaire, il croisait surtout les enfants et leurs parents. Et… Respirer un peu, cacher son air ébahi en voyant le grand amiral sortir une peluche. Même si Solian savait pourtant très bien que son supérieur hiérarchique avait lui aussi des enfants, enfin, un et bientôt trois de plus, il ne pouvait pas s’empêcher de trouver bizarre de le voir avec une peluche entre les mains. Il n’était pas le seul officier rendant cette impression étrange, d’ailleurs. A l’extrême opposé, il y avait des cas, comme le capitaine Fel, où était plus surpris de les voir tirer sérieusement au blaster que de câliner un bébé.

« Je m'appelle Thrawn et voici un petit présent pour vous aider à supporter votre séjour parmi nous. Puis-je me joindre à vous ? »

Pourquoi vouvoyait-il une fillette aussi jeune… Là encore, il parvint à cacher sa surprise, se contentant plutôt d’hocher la tête et lui proposer à lui aussi un café. Le préparer était très rapide, grâce à la machine installée dans le coin de la salle. Une fois la tasse remise, il poussa un peu l’ordinateur sur le côté, jetant un petit coup d’oeil pour savoir si la copie était bien faite, puis l’éteignit et rendit ainsi le datapad à son propriétaire.

« Pour mieux vous répondre, madame, oui, ils ont techniquement déjà effectué des voyages, tous les trois, mais comme je vous le disais, Gal et Anne l’ont fait dans la clandestinité, pour être enfin récupérés par leurs parents, sur cette planète. Nuru l’a fait dans l’infirmerie d’un destroyer. Quant aux autres petits, ils sont nés ici même. Dans tous les cas, il faudrait d’abord en parler aux parents. Monsieur et madame Munbes seront sans doute assez frileux, entre nous. Ils sont très protecteurs Monsieur Birw, ça devrait aller, je pense. Le couple Fel, bon, j’ai du mal à les imaginer s’inquiéter pour ça. Comptez-vous participer également ? Vous semblez vous aussi père poule. »

La mère de famille fit un très léger mouvement mais resta impassible. Il avait d’abord cru qu’elle ait ajouter quelque chose mais non.

Il frotta doucement le dos de la petite, avant qu’elle ne se remette sur sa chaise. Allez, allez, ça passera, un peu de patience. Avec du repos et quelque chose dans l’estomac, tout à l’heure, elle se sentira bien mieux. Durant ce temps, le commandant était parti rapidement chercher un de ses documents de travail, un paquet considérable de notes manuscrites, d’après ce que le capitaine survola du regard. Il s’était attendu, bien sûr, à ce qu’il existe des différences entre les niveaux scolaires des enfants, toutefois, pas pour cette raison précise… Quelle tristesse, d’être ainsi ballottés à cet âge, ces enfants commençaient bien leurs vies ! Cela dit, ce n’était pas une fatalité. Il reprit son café, pour en boire quelques gorgées, pensif. En plus des différences culturelles, il faudra en sus surmonter les chocs et autres traumatismes, puissants ou non, pouvant affecter les relations avec d’autres ou la manière d’appréhender le monde.

L’idéal serait en en fin d’un cycle scolaire, d’une année charnière, car les vacances étaient alors légèrement plus longues. Mieux, pour les parents concernés, dans la Flotte, c’était aussi l’occasion de demander des permissions plus prolongées, afin de profiter de leurs familles et bien accompagner leur progéniture, dans cette nouvelle étape. Il reposa la tasse, son regard s’égarant un instant sur leur petite. Le stress, oui, c’était l’émotion principale du moment. Elle ne cessait de se demander dans quelle section d’études elle se retrouva la semaine prochaine. Et Samakro ne cessait de lutter pour qu’elle ne réalise qu’eux aussi stressaient, pour ne pas en rajouter. C’est à ce moment-là que la porte s’ouvrit derrière eux et qu’il tressaillit en entendant cette voix. Bon sang, il le savait, en plus, qu’il allait s’amuser à surgir de nulle part ! Samakro se leva pour le saluer, puis haussa légèrement un sourcil devant la peluche, sans reconnaître ce qu’était cette bestiole. Ce à quoi son ex-commandant répondit qu’il s’agissait d’un « lothcat ».

Samynr était contente, en tout cas, quoi que surprise. Donc bon, tant mieux. Il se rassit ; tout en essayant de ne pas soupirer, genre, très fort. Il y en avait un qui n’avait pas changé… Mis à part pour les signes de l’âge. Ce n’était pas plus mal, d’ailleurs, qu’il en soit arrivé à ce type de postes, ça évitait bon nombre de crises, de procès, de manœuvres dans les recoins, de coups dans le dos, de problèmes politiques, de… Bon, on respire, c’était du passé, tout ça… Le commandant Simoor revint avec un café supplémentaire, puis répondit plus précisément à Thalias. Pauvres gamins, une fois de plus…

"Dans tous les cas, il faudrait d’abord en parler aux parents. Monsieur et madame Munbes seront sans doute assez frileux, entre nous. Ils sont très protecteurs Monsieur Birw, ça devrait aller, je pense. Le couple Fel, bon, j’ai du mal à les imaginer s’inquiéter pour ça. Comptez-vous participer également ? Vous semblez vous aussi père poule."

Il ne… Thalias sembla retenir un rire, alors que Samakro croisait les bras en retenant de toutes ses forces une moue vexée. Il marmonna simplement en Cheunh que les Humains étaient décidément bien trop directs, avant de se reprendre. Samynr leva brièvement les yeux, vers eux, puis la reporta sur sa peluche, tout occupée à l’observer puis la câliner.

"N’importe quel parent mettrait son enfant au centre de ses priorités," lança-t-il en Sy Bisti.

"Et certains plus que d’autres, surtout après avoir affirmé que ce n’était pas leur genre," souffla Thalias avec un sourire sarcastique.

"Et, bref, donc, oui, cet échange concernerait aussi notre fille. En tout cela, cela fait six familles intéressées. A voir donc avec celles ici. Le capitaine Fel en a déjà discuté, il est un peu, hum… Il est déjà très à l’aise avec les échanges entre peuples."

Pour ne pas dire autre chose. Samakro n’en revenait toujours pas… Ce type n’avait à la fois aucun sens des réalités, aucun sens des priorités et surtout, aucun instinct de survie. Mais soit. Il retourna ensuite la tête vers Thrawn, toujours un peu troublé de le revoir avec une tête si différente et dans ce genre d’uniformes.

"Je re-précise que tout cela doit être parfaitement officieux. L’ambiance globale, chez nous, n’est pas propice aux échanges entre civils et l’armée n’est prête à le faire qu’en envoyant promener une partie de la Syndicure. Nous ne souhaitons que ça attire des ennuis avec les politiciens. Et que personne ne les provoque. Ne faites pas comme votre frère, s’il vous plaît."

Thrawn accepta le café, sans sucre, que lui prépara l'ancien commandant. Il se contenta d'écouter la conversation, sans chercher à s'en mêler. Son unique contribution à ce projet avait été de l'autoriser, et il ne comptait pas s'en mêler davantage.

« Pour mieux vous répondre, madame, oui, ils ont techniquement déjà effectué des voyages, tous les trois, mais comme je vous le disais, Gal et Anne l’ont fait dans la clandestinité, pour être enfin récupérés par leurs parents, sur cette planète. Nuru l’a fait dans l’infirmerie d’un destroyer. Quant aux autres petits, ils sont nés ici même. Dans tous les cas, il faudrait d’abord en parler aux parents. Monsieur et madame Munbes seront sans doute assez frileux, entre nous. Ils sont très protecteurs Monsieur Birw, ça devrait aller, je pense. Le couple Fel, bon, j’ai du mal à les imaginer s’inquiéter pour ça. Comptez-vous participer également ? Vous semblez vous aussi père poule. »

Thrawn du se retenir de sourire, connaissant assez bien son ancien subordonné pour avoir une idée de la réponse, sans compter qu'elle était clairement visible sous ses yeux. Toute l'attitude de Samakro le trahissait. Sans parler de Thalia qui a failli rire de cette demande.

"N’importe quel parent mettrait son enfant au centre de ses priorités.".

"Et certains plus que d’autres, surtout après avoir affirmé que ce n’était pas leur genre," souffla Thalias avec un sourire sarcastique.

"Et, bref, donc, oui, cet échange concernerait aussi notre fille. En tout cela, cela fait six familles intéressées. A voir donc avec celles ici. Le capitaine Fel en a déjà discuté, il est un peu, hum… Il est déjà très à l’aise avec les échanges entre peuples," poursuivit Samakro avant de se tourner vers Thrawn. "Je re-précise que tout cela doit être parfaitement officieux. L’ambiance globale, chez nous, n’est pas propice aux échanges entre civils et l’armée n’est prête à le faire qu’en envoyant promener une partie de la Syndicure. Nous ne souhaitons que ça attire des ennuis avec les politiciens. Et que personne ne les provoque. Ne faites pas comme votre frère, s’il vous plaît."

"Capitaine, je suis parfaitement conscient des conséquences de ma participation à ceci et celle-ci se limite à l'autoriser."

Thrawn regarda le chiss d'un air un peu déçu, comme s'il avait attendu mieux de sa part que cette remarque. Il était parfaitement conscient des conséquences e chacune de ses interactions avec d'autres chiss, pour eux, faisait en sorte de "marcher avec des pincettes", comme disent les humains, lorsqu'il devait le faire, et encore plus dans ses interactions avec l'Ascendance. Après, le capitaine n'était pas non plus censé savoir qu'il y avait eu des opérations communes avec la Flotte d'Expansion, officieuse elles-aussi. La seule qui fut officielle fut le sauvetage de la soeur de Formbi, et du commandant Simoor, ainsi que des enfants, capturés et ou manipulés par les Grysks.

"Je laisse tout cela entre les mains de monsieur Simoor, du capitaine Fel et de Vuewimea. Comme vous le constatez, je ne me mêlais pas à votre conversation, attendant simplement que vous ayez terminé pour discuter avec d'anciens amis."

Il sourit, gentiment, pour la jeune fille, reprenant son attitude cordiale ensuite, en reprenant une gorgée de café.

C’est bien ce qu’il avait pressenti, père poule ayant du mal à se l’avouer, étant donné la réaction du couple. Six familles, donc ? Il nota ça dans son carnet, en plus du reste, hochant juste la tête en disant que ça prendra un peu de temps avant d’obtenir les réponses des familles concernées, sur Nirauan. Ne serait-ce que parce que les parents étaient bien occupés. Il n’eut qu’un bref sourire, à la mention du capitaine Fel, répondant que ce n’était pas très compliqué, dans son cas, d’échanger avec les autres peuples. Bien plus que ce capitaine, visiblement, il semblait tellement nerveux à l’idée que cet échange, même si ce n’était encore qu’au stade de projet, soit découvert. Ils avaient tant de soucis ça, avec leurs politiciens ? Quelle ambiance… Solian termina rapidement son café puis rassembla ses notes, rangeant le tout dans le petit dossier.

« Je laisse tout cela entre les mains de monsieur Simoor, du capitaine Fel et de Vuewimea. Comme vous le constatez, je ne me mêlais pas à votre conversation, attendant simplement que vous ayez terminé pour discuter avec d'anciens amis. »

« Lorsqu’on a des politiciens qui vous agacent autant, qui a encore besoin d’ennemis ? »

Il eut un léger rictus, moitié ironique, moitié blasé par la situation. Navré, il n’aurait pas dû leur dire cela et en même temps, il n’avait pu se retenir. La mère de famille eut, elle aussi, un air dépité, brièvement, avant de recouvrer une moue plus neutre. Solian ne souhaitait pas connaître les détails, il avait déjà bien compris que tous avaient déjà eu pas mal d’ennuis par rapport à ça, l’amiral y compris, sans nul doute. Et la première des règles, dans une telle situation, était de ne pas poser de questions, ne pas s’en mêler, ne pas chercher à savoir, d’autant plus lorsque ça concernait une nation étrangère. Simple instinct de survie. Il en avait déjà entendu plus qu’assez, récemment, avec les ennuis politiques où Vuewimea s’était retrouvée plongée jusqu’au cou.

« Bien, comme je vous le disais, je vais voir ça et je vous donne des nouvelles le plus rapidement possible. En attendant, est-ce que votre fille aimerait rencontrer Nuru ? Ils ont le même âge, ils devraient pouvoir bien s’entendre. A cette heure, il doit avoir terminé son entraînement sur ces trucs de Force, avec Ryan. »

Il attendit que les parents lui traduisent ça et obtiennent une réponse, en finissant de ranger. Si elle voulait bien, il pouvait la guider, ça lui permettra de se dégourdir les jambes et elle s’ennuiera certainement moins qu’ici. La petite parut hésiter un bref instant puis se leva à son tour. Il promit, bien sûr, aux parents de faire attention, avant de sortir avec elle et la guider dans les couloirs. Même avec la barrière de la langue, il ne doutait pas que les deux enfants puissent bien s’entendre, à cet âge, ce n’était pas tant un soucis.

"Capitaine, je suis parfaitement conscient des conséquences de ma participation à ceci et celle-ci se limite à l'autoriser. Je laisse tout cela entre les mains de monsieur Simoor, du capitaine Fel et de Vuewimea. Comme vous le constatez, je ne me mêlais pas à votre conversation, attendant simplement que vous ayez terminé pour discuter avec d'anciens amis."

Samakro se retint de répliquer ça sous-entendait aussi de ne pas autoriser pour le moment d’opérations communes, à moins que ça ne soit fait, une fois de plus, sous le tapis, que personne parmi la classe politique ne puisse le réaliser. Dans ce cas, passe encore… Il croisa de nouveau les bras, soufflant très légèrement et doucement, pour recouvrer son calme et une certaine détente. Une petite technique dont Thalias lui avait parlé, juste après leur mariage, pour l’aider à se calmer. En général, c’était plutôt efficace et ça avait le mérite de rester discret, surtout. Il l’employait très régulièrement, en particulier lorsqu’il avait affaire à la Syndicure.

"Lorsqu’on a des politiciens qui vous agacent autant, qui a encore besoin d’ennemis ?"

Il savait frapper là où ça faisait mal, ce type. Samakro pinça un peu les lèvres, sans rien répondre. Il n’avait pas tord, après tout… Il leur demanda ensuite s’il pouvait emmener leur fille rencontrer le ptit Nuru, le temps que lui commence à voir leur affaire avec les autres familles. Eh bien, si la petite était partante… Mais avant ça, il lui donne un comlink puis lui répéta de les appeler au moindre souci. Et de ne pas aller se promener dans des zones où elle n’avait pas le droit. C’est qu’il s’attendait à moitié à la retrouver se faufiler dans un hangar et grimper dans un chasseur… Il eut quand même un petit pincement au cœur, en la regardant partir, car ils ne connaissaient pas du tout cet endroit et qu’il craignait qu’elle se perde, qu’elle ait un accident ou… Il sursauta quand sa femme lui frotta brusquement les cheveux, en se levant, un sourire aux lèvres, penchée vers lui.

"Tu es encore en train de t’inquiéter pour rien, là, non ?"

"Pas du tout ! Attends, ne fais pas ça ici."

Ils n’étaient pas chez eux, c’était gênant ! Surtout devant son ex-supérieur ! Elle ne répondit pas mais se rassit tout de même, bien plus à l’aise que lui. Il se recoiffa rapidement de la main, en tentant de retrouver contenance.

"Bien, sinon, pour les nouvelles, nous nous sommes mariés environ deux ans après votre exil," reprit-il en ravalant la gêne. "Samynr a bientôt dix ans. Mais vous, qu’est-ce qui vous est arrivé, depuis votre exil ? Eli n’en a dit que quelques brides. Mais il est attachant."

"Tu es encore en train de t’inquiéter pour rien, là, non ?"

"Pas du tout ! Attends, ne fais pas ça ici."

"Il n'y a aucune raison de vous inquiéter. Les enfants n'ont pas accès aux salles militaires. Il faut des clés pour cela," explique Thrawn, montrant le petit cylindre se trouvant dans la poche de sa veste, à côté de l'indicatif de son grade. Il ne précisa pas que les clés donnaient des autorisations différentes, en fonction des grades, des affectations et du rôle d'une personne car il estimait le couple assez compétent pour le deviner tout seul.

Il comprenait l'inquiétude de son ancien mi-capitaine. Après tout, plusieurs officiers supérieurs avaient ce genre de crainte. Enfin, ils en avaient mais autrement : eux craignaint que Soontir Fel n'outrepasse les règles pour amener Nuru sur un simulateur de tie. Il en avait discuté avec plusieurs. Lui ne trouvait pas mauvais qu'un enfant de l'âge de Nuru apprenne le pilotage mais il tait possible de le faire sur des simulateurs imitant des appareils civils, dans un premier temps. Ce qui demande donc de la patience, le temps de trouver un simulateur civil, ce qui devrait se faire aisément, sur un des mondes libérés, conquis aux yeux de certains, par les FID.

"Bien, sinon, pour les nouvelles, nous nous sommes mariés environ deux ans après votre exil. Samynr a bientôt dix ans. Mais vous, qu’est-ce qui vous est arrivé, depuis votre exil ? Eli n’en a dit que quelques brides. Mais il est attachant."

"Oui, je sais l'effet qu'Eli peut avoir."

thrawn sourit un peu, amusé de voir Samakro reconnaître apprécier l'humain.

"Pour ma aprt, j'ai fais ce qu'il fallait. J'ai intégré la flotte de l'Empire, gravissant les échelons tout en apprenant un maximum de chose qui seraient utiles pour la défense de l'Ascendance. Comme ce que l'amiral Bak'if et moi l'avions prévu."

Thrawn estimait qu'il pouvait le dire à Samakro et Thalias. En dehors d'eux, il n'y avait que Bak'if, Ar'alani et Cygnu à savoir la mission de Thrawn dans les régions intérieures. L'idée, à la base, venait du vieux général bien sur. Ensembles, lui et Thrawn en avaient rapidement fait ce qu'elle est devenue, même si le chiss avait espéré pouvoir faier un premier rapport plus tôt. Mais le chemin qu'il avait pris, intégré l'armée de Palpatine, ne le lui avait pas permis de rendre de discret rapport. Par contre, il n'avait jamais pensé pouvoir donner un destroyer à son peuple, chose qu'li n'avait pu faire que lorsque Palpatine avait décidé que Thrawn était un traître, lors du mariage de Thrass et Lorana. Thrawn sourit à ses invités, avec amusement, une fois encore.

"Vous comprenez, le général Bak'if et moi étions d'accord que ne pas utiliser mon exil serait un vrai gâchis. Enfin, c'était son idée à la base, même si aucun de nous deux ne pensaient que j'arriverais dans une telle situation."

Est-ce que Thrawn leur dit ou pas ?
)> Lumineux, oui

"Oui, je sais l'effet qu'Eli peut avoir. Pour ma part, j'ai fais ce qu'il fallait. J'ai intégré la flotte de l'Empire, gravissant les échelons tout en apprenant un maximum de chose qui seraient utiles pour la défense de l'Ascendance. Comme ce que l'amiral Bak'if et moi l'avions prévu."

Quoi… ? Il n’avait quand même pas fait ce que Samakro pensait ! Si… ? En le voyant sourire, il se renfrogna un peu, retenant d’extrême justesse un soupir, alors que sa femme avait un léger rictus ironique. Et lui, ça le faisait rire ! Mais la vraie question, c’était bien pourquoi ça l’étonnait, ce genre de plan, le général était, après tout, déjà un de ses soutiens de la première heure. Mais… Une minute ! Ça signifiait que le général avait pensé utiliser cette affaire pour encore se mêler sans autorisation des affaires de leurs voisins et s’en servir, d’une manière ou d’une autre, pour l’Ascendance ?? Il ne… ! Il… Pourquoi ça l’étonnait, une fois de plus ? Et ça, là, tout cette base était le reste, c’était prévu aussi… ? Ah, non, quand même pas ? Bon sang, il pouvait au moins se consoler en se disant que le nombre de personnes au courant était certainement très limité.

"La vraie question est pourquoi ça m’étonne encore, ce genre de d’histoires…" soupira-t-il, à demi-désespéré.

Thalias lui tapota tranquillement l’épaule d’une main, finissant son café de l’autre.

"Tant que ça ne remonte pas à certains oreilles, tout va bien," sourit-elle en reposant la tasse. "Et c’est utile ! C’est aussi moins dangereux et aberrant que les problèmes internes dont s’occupe Mitth’ras’safis."

"Mmh."

Il se frotta un peu les yeux le visage, avec une grimace. A chaque fois, c’était la même chose… Ils parvenaient à surveiller les frontières, contre les menaces extérieures, à les éliminer, le général et ses petits protégés menaient des actions supplémentaires et secrètes pour en faire plus… Mais le problème principal venait de l’intérieur. La Flotte de Défense était limitée, sur ceux-là, elle ne pouvait agir comme elle l’entendait sur les différents mondes et encore moins y intervenir aisément en cas de problème. Des limites qu’il comprenait, aujourd’hui, grâce à ce qu’Eli et Thrass avaient trouvé en fouillant dans les archives et que le jeune Humain leur avait partagé. Et pour ne rien arranger, ils étaient certains que le capitaine Humain des FID avait lui aussi mis un doigt dedans, sans le vouloir, il s’était peint une cible dans le dos, avec ses actions.

"Sans vouloir être vexant, comment avez-vous réussi à en arriver là, justement ?" reprit-il d’un ton plus calme. "Qui vous a couvert, cette fois, au niveau politique, le temps que vous fassiez le chemin côté militaire ? D’après ce qui se raconte sur cet Empire, ça semble être le même nid à serpents que chez nous. Et même aujourd’hui… Que comptez-vous faire ? Tôt ou tard, cette base va finir par être perçue comme une cible rêvée, de tous les façons possibles. Sans être intégrés à une nation, la méfiance explosera."

Samakro ne doutait pas qu’il ait un plan, pour tout ça, qu’il veuille ou non le partager, mais il ne pouvait s’empêcher de se faire du soucis. Une base efficace aux portes du Chaos pouvait tout aussi bien devenir une véritable poudrière, en très peu de temps.

"La vraie question est pourquoi ça m’étonne encore, ce genre de d’histoires…"

"Tant que ça ne remonte pas à certains oreilles, tout va bien.Et c’est utile ! C’est aussi moins dangereux et aberrant que les problèmes internes dont s’occupe Mitth’ras’safis."

"Mmh."

"Mais tout aussi important. Le but étant de prévenir certaines menaces contre l'Ascendance, comme une seconde attaque des Grysks."

Ou bien un retour de ces fameux Yuuzan Vong. Et, bien sur, il y avait une possibilité que les nations hors-Chaos puissent avoir des intentions belliqueuses ou envoient des vaisseaux à la recherche du Vol vers l'Infini. Bref, de multiples endroits à surveiller. La découverte de cet empire, confirmant certaines rumeurs entendues par les services de renseignements de la Flotte, avait convaincu le grand amiral de changer ses plans et d'intégrer les forces militaires, ce qui était un gain sur de nombreux plans à ses yeux. Dommage que le iveil homme ait agit de façon si peu réfléchie pour une fois.

"Sans vouloir être vexant, comment avez-vous réussi à en arriver là, justement ? Qui vous a couvert, cette fois, au niveau politique, le temps que vous fassiez le chemin côté militaire ? D’après ce qui se raconte sur cet Empire, ça semble être le même nid à serpents que chez nous. Et même aujourd’hui… Que comptez-vous faire ? Tôt ou tard, cette base va finir par être perçue comme une cible rêvée, de tous les façons possibles. Sans être intégrés à une nation, la méfiance explosera."

"Plusieurs personnes, dont l'Empire même s'il a agit de façon indirecte, ont agi pour préserver ma carrière au sein de l'Empire. Ce qui fut une bonne chose car ils n'ont jamais eu le réflexe de séparer les affaires politiques de celles militaires."

Thrawn était assez réaliste pour savoir que Palpatine avait veillé à ce qu'il monte en grade, afin de bénéficier du talent du chiss mais aussi diviser les autres grands amiraux. Si l'empereur l'avait voulu, le chiss n'aurait jamais atteint le grade de capitaine de vaisseau, voir intégré la Flotte. Le fait que le vieil humain ait déjà entendu parler de lui, par Skywalker mais aussi par Doriana bien avant, avait aidé le chiss à cela, même si, dans ces deux rencontres, il n'avait pas anticipé que cela ait pu être utile de cette façon.

"Songez donc que je suis le seul grand amiral à avoir été nommé à ce poste pour mes compétences militaire. Les onze autres l'ont été uniquement pour des raisons politiques."

Thrawn sourit,c ar Samakro devait penser, à juste titre, que c'était une aberration. Nommer des politiciens, des ingénieurs, aux plus hauts rangs d'une armée n'étaient pas logiques, sauf quand on désire créer du chaos. Diviser pour mieux régner devait être l'une des devises préférées de darth Sidious.

"Quand à ma force, comme son nom l'indique, elle ne peut appartenir à une autre nation qu'un empire réformé. Nous ne sommes pas exactement des déserteurs : nous sommes en guerre civile contre l'Empereur, qui est l'un des responsables de la pandémie vu qu'il a financé et encouragé les recherches de Plagueis. C'est, en tout cas, le but que j'ai donné à ceux qui me suivent."

Et, même si ce n'était pas le but du chiss, il fera tout pour le remplir. La galaxie avait besoin d'un Empire fort, même s'il ne domine pas tout l'espace connu, afin de prévenir l'invasion des Yuuzan Vong. Le chiss espérait aussi utiliser sa liberté opérationnelle et sa force pour amener un peu de paix et de stabilité dans le Chaos, tout en menant sa guerre civile en même temps. C'était un travail ardu, le plus difficile qu'il ait jamais mené, mais il l'appréciait. C'était un défi qui sollicitait ses compétences et talents comme jamais, après tout.

"Ne vous inquiétez donc pas pour moi ou les FID, capitaine." Dit-il, avait un léger accent disant "je sais ce que je fais" "Dites-moi plutôt, avez-vous pu étudier les informations que la Flotte a reccueilie sur le destroyer que je vous ai donné?"

Thrawn se doutait que les ingénieurs de l'Ascendance avaient eu accès à ce savoir, et continuait d'en décortiquer certains, mais il ignorait si cela était le cas des capitaines des deux flottes de l'Ascendance. Les amiraux oui, ne serait-ce que pour préparer des exercices pour le cas où les forces chiss seraient confrontées à un ennemi ayant des technologies comparables, comme l'empire, la rébellion, une future république ou autre. Il était intéressant de savoir jusqu'à quel point les informations ont été distillées.

"Plusieurs personnes, dont l'Empire même s'il a agit de façon indirecte, ont agi pour préserver ma carrière au sein de l'Empire. Ce qui fut une bonne chose car ils n'ont jamais eu le réflexe de séparer les affaires politiques de celles militaires. Songez donc que je suis le seul grand amiral à avoir été nommé à ce poste pour mes compétences militaire. Les onze autres l'ont été uniquement pour des raisons politiques."

Quels imbéciles… Il retint un soupir, à la dernière minute, pinçant juste un peu les élèves et ne voyant pas pourquoi son ancien capitaine y trouvait à y sourire. Bref, c’était bien ce qu’il avait pensé, sinon, pour le reste, comme quoi, ce genre de problèmes et d’intrigues se retrouver chez tous les peuples ou presque, rien de nouveau. Bref. Il écouta plutôt la suite, assez pensif sur le sujet. Il avait beau dire, sa force était bel et bien toute une équipe de déserteurs, bien qu’ils veuillent retrouver un Empire réformé et débarrassé de Sith à sa tête. Sans compter que cette guerre civile pourrait bien être suivie d’une autre, si les autres factions se battant contre leur Empereur ne voulaient pas d’un Empire, tout court, pour la suite. D’ordinaire, ça n’aurait pas préoccupé Samakro une seule seconde, chacun ses problèmes ! Mais ici, c’était différent, car la pandémie et les autres événements avaient la fâcheuse tendance d’également s’inviter chez eux. Découvrir un beau matin une toute nouvelle poudrière juste à côté de chez eux ne l’enthousiasmait pas.

Peut-être que l’amiral savait ce qu’il faisait, au niveau militaire. Mais au niveau politique, maintenant qu’il devait gérer ça seul, ici… Meh.

"Dites-moi plutôt, avez-vous pu étudier les informations que la Flotte a recueillie sur le destroyer que je vous ai donné?"

"Pas personnellement," indiqua-t-il en se renfonçant légèrement dans la chaise, plus confortablement. "Pas encore, du moins, mais cela doit venir. Le capitaine Fel a proposé des manœuvres avant de repartir en courant et l’idée a plu aux amiraux. Ils comptent profiter de l’occasion pour que nous familiarisons un peu plus avec tout ça. Surtout, la situation globale commence à se calmer et les opérations extérieures reprennent leur rythme habituel. Seule Csilla reste sous tension, finalement… Des équipes de chercheurs commencent à installer des camps de base, pour surveiller tout ça de plus près et étudier l’évolution de la situation. Ils avaient eu la chance de repérer de très vieux vestiges, lors de la fonte des glaces, mais la formation des océans les a détruits."

Un sujet qui avait dégoûté tout le monde… Même ceux les moins initiés à ce type de découvertes, tant c’était exceptionnel de trouver cela. Hélas, le site était au beau milieu d’une plaine autrefois prise dans les glaces et leur fonte avait alimentée un des nouveaux océans de la planète. La force si violente des eaux, couplée aux tremblements de terre, avait englouti et démoli ce qu’il restait des vestiges préservées jusque là. Autre conséquence, ces troubles météorologiques avaient épaissi l’atmosphère de la planète et renforcé considérablement sa couche nuageuse. Piégeant bien mieux certains gaz et accélérant le réchauffement de la planète. La température habituelle de surface, en moyenne, était passé de dix degrés sous zéro à un peu plus de six ou sept, selon les derniers rapports.

"Il ne reste plus rien à sauver ou protéger, sur Csilla, de toute façon," glissa Thalias d’un ton neutre. "Les eaux ont tout emporté. Mais c’est juste… Aberrant de se dire qu’un tel changement a pu être provoqué par un seul homme. Par ses actes. Hum… Sinon, il y a autre chose dont je devais parler. Enfin, j’en ai parlé avec Thrass il y a quelques temps et il n’ose pas en discuter directement."

Ouh là… Samakro n’avait, pour le coup, pas la moindre envie de se retrouver mêlé à cette discussion-là. Non seulement ça ne le regardait absolument pas mais en plus, la dernière chose qu’il voulait, c’était de se retrouver mêlé par accident à des histoires de famille ! Pour sa femme, soit, c’était déjà trop tard, mais lui, pas encore.

"Il avait mené des recherches, autrefois, sur votre famille. Votre famille biologique, je veux dire. Et il avait réussi à retrouver votre sœur. Je l’ai rencontrée, moi aussi."

Elle se mit à plus détailler tout ça, en reprenant depuis le début. Samakro s’était déjà tenu éloigné de ces deux-là, lorsqu’ils en avaient discuté, après le repas chez le couple mixte. Et à présent, il observait un petit tableau accroché non loin, pour ne pas écouter. Première règle de survie, peu importe les circonstances, ne pas s’occuper des histoires de famille des autres.

"Pas personnellement. Pas encore, du moins, mais cela doit venir. Le capitaine Fel a proposé des manœuvres avant de repartir en courant et l’idée a plu aux amiraux. Ils comptent profiter de l’occasion pour que nous familiarisons un peu plus avec tout ça. Surtout, la situation globale commence à se calmer et les opérations extérieures reprennent leur rythme habituel. Seule Csilla reste sous tension, finalement… Des équipes de chercheurs commencent à installer des camps de base, pour surveiller tout ça de plus près et étudier l’évolution de la situation. Ils avaient eu la chance de repérer de très vieux vestiges, lors de la fonte des glaces, mais la formation des océans les a détruits."

Thrawn s'y était attendu. Heureusement, Csilla n'était pas un monde aussi peuplé qu'on pourrait le penser. Et il était facile de bloquer et protéger certaines cavernes, situées non pas sous la glace mais des montagnes, comme c'était le cas pour les demeures principales de chaque Famille importantes, qu'elles soient régnantes ou le furent. Mais cela voulait aussi dire creuser de nouveau passage pour les rendre accessible, pour les plus profondément enfouies. Il restait maintenant intéressant de savoir combien de temps ces océans tiendront, selon les spécialistes, avec l'étoile froide du système mère de l'Ascendance. Heureusement, cette fois, le peuple chiss savait à quoi s'attendre et pouvait prendre le temps d'y réfléchir.

"Il ne reste plus rien à sauver ou protéger, sur Csilla, de toute façon. Les eaux ont tout emporté. Mais c’est juste… Aberrant de se dire qu’un tel changement a pu être provoqué par un seul homme. Par ses actes. Hum… Sinon, il y a autre chose dont je devais parler. Enfin, j’en ai parlé avec Thrass il y a quelques temps et il n’ose pas en discuter directement. Il avait mené des recherches, autrefois, sur votre famille. Votre famille biologique, je veux dire. Et il avait réussi à retrouver votre sœur. Je l’ai rencontrée, moi aussi."

Thrawn allait protesté que, non, il y avait toujours des choses à protéger, que tout n'avait pas du être emporté. Son peuple était capable de réagir rapidement et il se doutait que, dès le début de la fonte, les mieux dotés avaient su agir pour protéger certains endroit. Il suffisait, par exemple, de champs de force pour bloquer un passage et empêcher l'eau de s'y engloutir, de construire une protection, voir de faire s'effondrer volontairement un passage. Mais il ne dit rien, visiblement surpris par ce que dévoilait Thalias. Jamais il n'a été aussi surpris, mis à par à deux occasions.

Il ferma les yeux, sans répondre immédiatement, se calmant pour y réfléchir posément et ne pas réagir sous le coup de l'émotion, évidente car c'était trop violent en lui pour qu'il puisse cacher sa colère, son agacement, sa gratitude aussi. Il avait oublié avoir parlé à Thrass de sa soeur, une seule fois, et n'avait jamais songé qu'il ferait des recherches, même s'il aurait pu s'en douter s'il y avait réfléchie. Il finit par soupirer, quelques minutes plus tard, et rouvrir les yeux, plus calme et regarda la couple, inclinant légèrement la tête en signe de reconnaissance.

Il avait écouté l'xplication de Thalias, dans un silence complet, assimilant cela. Cette idée, celle que sa seur fut une navigatrice, lui était venue bien après avoir découvert l'existence de celles-ci. Leur jeune âge, le fait qu'elles ne soient toutes que des filles. C'était en partie pour cela qu'il avait toujours bien traités ces enfants, pas uniquement parce qu'elles étaient jeunes et qu'on leur demandait beaucoup. Pas uniquement parce qu'elles étaient des personnes précieuses et indispensables pour protéger leur peuple. Le fait que sa soeur ait disparue si jeune, qu'on ait effacé toute trace possible, et le jeune âge des navigatrices lui avait fait songer que c'était une possibilité. Parmi d'autres.

"Je vous suis reconnaissant de m'avoir dit cela, Thalias." Sa voix était nu peu hésitante, tâchant de ne pas se laisser emporter par un flot d'émotion violente. "Je comprend aussi pourquoi Thrass me l'a caché, avec raison, à l'époque. Je n'aurais pas été assez mûr pour me contrôler." Admit-il.

Certes, il y avait probablement aussi le fait que Thrass ait voulu d'abord voir la soeur de Thrawn avant de lui en parler. A moins qu'il ne l'ait découvert que peu de temps avant l'histoire du Vol vers l'Infini. Mais il est vraisemblable que son frère ait estimé que Thrawn aurait sur-réagi en l'apprenant. Lui-même était bien incapable de dire ce qu'il aurait fait, s'il avait su à cette époque-là, ce qui était arrivé à sa soeur.

"Rassurez-vous, capitaine. Je ne vais pas faire de crise ici."

Autant il comprenait que Thalias ait eu besoin d’en parler, autant il avait vraiment du mal à savoir si c’était réellement une bonne idée ou non. Jamais il ne s’était senti aussi mal à l’aise, de sa vie entière… Et il aurait préféré ne pas être là, clairement, le temps qu’elle en parle, si vraiment il fallait que ça se passe. Il s’attendait à ce que son ancien commandant se mette en colère ou autre chose, mais si cela se voyait qu’il était bouleversé, pour une fois, il ne dit absolument rien, durant tout le temps que dura cette explication. Samakro resta enfoncé dans son fauteuil, les bras croisés, tentant de faire fi de la tension ambiante et de se fermer le plus possible à ce qui se disait. Souhaitant même devenir temporairement sourd. Il ne voulait pas savoir tout ça, il n’y avait rien qui le regardait, là-dedans !

L’amiral finit par soupirer, puis dire à Thalias, d’une drôle de voix, être reconnaissant. Ce qui fit enfler la gêne un peu plus. Les affaires de famille, c’était toujours compliqué… Surtout une où l’armée s’en était mêlée autant. C’est là que le capitaine comprit soudainement mieux l’attitude de son ex-supérieur envers les petites, depuis le début. Il avait bien dû supposer, à un moment ou un autre, que ça pouvait être cela… Et Thrass était parvenu à dénicher la vérité. Tss… Et même aujourd’hui, il était toujours aussi doué pour creuser, celui-là… Avec Eli aussi, d’ailleurs. Eli qui avait, lui aussi, travaillé avec d’autres anciennes navigatrices, d’ailleurs… Il n’avait pas donné de nom ni dit où il partait, aussi régulièrement. Il allait bien finir lui aussi par tomber sur cette histoire, s’il continuait de fouiner, tiens.

"Je comprend aussi pourquoi Thrass me l'a caché, avec raison, à l'époque. Je n'aurais pas été assez mûr pour me contrôler. Rassurez-vous, capitaine. Je ne vais pas faire de crise ici."

"Je n’ai rien dit," déclara-t-il assez vite en levant les deux mains, l’espace d’un bref instant. "Simplement, si vous… Bon, si un jour, vous avez besoin d’en savoir plus, j’imagine qu’Eli sera le mieux placé pour aider. Je sais qu’il rencontre régulièrement beaucoup d’anciennes navigatrices. Il disparaît très souvent pour ça."

Enfin, disparaître était un bien grand mot. Disons plutôt que leur collègue, ces derniers mois, passait bien plus de temps à ces « voyages » qu’à bord du vaisseau. Et qu’il ne parlait à personne de ce qu’il trafiquait. L’amirale devait évidemment être au courant mais c’est tout. Lui savait simplement avec qui il travaillait, il le leur avait confié car Thalias était également à moitié impliquée, mais sans plus.

"Il paraît qu’il a amadoué en un rien de temps un dignitaire Stybla très anti-Humains," glissa Thalias avec une moue perplexe. "Vah’nya me l’a raconté… Elle n’en revenait pas."

"Oui, bon, c’est Eli."

Il se frotta un peu les yeux, lui aussi, au fond, toujours sidéré par ce don et aussi assez habitué pour ne plus s’en étonner autant.

"Les clans sont toujours divisés, sur l’alliance avec votre nouvelle nation et la place à lui accorder," reprit-il en se redressant. "Ça et d’autres sujets. Sans compter le volt-face officiel du Clan Chaf, après leurs remous politiques internes. Une partie des amiraux, pour aider à calmer le jeu, souhaiterait des échanges plus réguliers et officiers avec un membre des FID pouvant présenter une image officielle, plus rassurante et surtout, stable. Même si vous ne pouvez pas remplir ce rôle, avez-vous une personne qui en soit apte ?"