Tests à réaliser

Le fameux type sur qui circulaient tant de rumeurs, souvent désobligeantes…

C’est vrai qu’il avait l’air, hum, grognon. Et un peu strict ou dur, selon son regard et ses expressions. Et une attitude très fermée. Et… Bref, au premier abord, pas très engageant. Mais bon, Alexsandr savait très bien que ce n’était pas lié à ça, ce qui se racontait sur son dos, mais bel et bien à cause de son nom de famille. Et c’est tout. Ce qu’il trouvait particulièrement con, au passage ! Si on se mettait à juger tous les membres d’une même famille au motif que l’un des membres avait commis des horreurs, c’était le retour direct à une pseudo-justice clanique et vengeresse, le plus éloignée qui soit d’une démocratie. Les Rebelles oubliaient bien trop ça, à son goût, dès que ça concernait cette famille. Oui, il y avait eu Vader et la princesse Leia, sauf que ce n’était pas une raison. Pour des personnes luttant pour le retour d’une République, une telle attitude, c’était franchement lamentable.

Ils se trouvaient dans un avant-poste rebelle, encore assez petit mais qui prenait peu à peu plus d’importance. Pas encore au point de parler de base, en bonne et due forme, mais qui sait, peut-être que cela viendra un jour. Il afficha la liste des pièces et matériaux récupérés, pour l’ingénieur, tout en décrivant les améliorations espérées par l’Alliance, pour les différents outils de surveillance, des plus gros aux plus infimes. Un chantier permanent. Ils ne cessaient de vouloir tout améliorer. Sans compter qu’ils n’avaient pas tant d’ingénieurs que ça, sous la main, ça leur compliquait sévèrement la tâche. Enfin bref. Il discutait de tout ça en s’efforçant d’être le plus précis possible, ce qui était compliqué car il n’était pas tout expert dans le domaine. Comme souvent, d’ailleurs, on l’envoyait ici et là, il devait se démerder, sans avoir quelqu’un de mieux formé avec lui. Vive la guérilla, une fois de plus.

"Cet endroit sert aussi de test grandeur nature," ajouta-t-il en faisant un vague geste de la main pour désigner les installations autour d’eux. "Mis à part quelques petits groupes habituels de pirates, les attaques sont rares. Je ne suis même pas sûr que l’Empire soit déjà venu sur ce monde."

Ou peut-être était-il passé en orbite, à l’occasion d’une patrouille dans le secteur, difficile à dire. Il y avait pas mal de petites colonies, des zones agricoles – ayant beaucoup soufferts de l’empoisonnement – des zones d’élevage, une petite mine plus au nord et enfin, quelques spatioports. Un monde très classique, comme tant d’autres du même styles avaient été colonisés sans que personne ne s’en soucie. Pas de très grandes ressources, assez pour faire subsister les colonies mais pas assez intéressantes pour attirer l’attention de conglomérats ou grandes factions politiques. Ils étaient en sécurité, ici, pour tester et expérimenter tout ce qu’ils voulaient.

"En plus des intérêts purement défensifs, le Conseil veut aussi mettre l’accent sur les protections plus basiques, contre un environnement pouvant devenir agressif brutalement. On ne sait jamais, si un nouvelle empoisonnement survient ou on ne sait quelle horreur. Qu’en pensez-vous ?"

Il avait l’impression de poser des questions sur un bien trop vaste champ, qu’on ne pouvait fournir grand-chose, à partir de là, que des grands axes, avant de pouvoir rentrer dans le détail… Comme toujours, les demandes, en amont, étaient toujours vagues. Les ingénieurs et diverses équipes posaient ensuite les grandes lignes, avant d’approfondir les idées. Alexsandr n’était pas très à l’aise, avec ce genre de système, il préférait le concret.

Nat prenait des notes à la main, tout en écoutant le capitaine Kallus, un œil sur le calepin, l’autre sur les données et cartes affichés par hologramme au centre de la table. Ils étaient installés dans une arrière-salle de la petite base rebelle, seuls, mis à part parfois quelques brefs passage des rebelles, occupés à leurs propres tâches. Il était revenu de son voyage sur Nirauan il y a peu de temps, plus rassuré et donc plus serein, pour d’autres préoccupations occupant purement les rebelles. Ayant, de toute manière, renoncer à plus leur parler du reste, y compris des préparatifs qu’il ne serait pourtant pas mauvais de mettre en place sans attendre la fin de la guerre contre l’Empire. Personne ne l’écoutait, on lui avait bien fait comprendre de cesser de ramener le sujet sur le tapis et qu’il en agaçait plus d’un à insister, en particulier le Conseil et tous ses représentants.

Bien sûr, cela exigerait des ressources importantes, bien sûr, ce serait des moyens en moins alloués à l’effort de guerre contre Sidious, bien sûr, cela représentait un sacrifice important pour une menace encore inconnue. Néanmoins, pour le bien d’une toute jeune et nouvelle République, risquant sérieusement d’être balayée de nouveau à peine créée, Nat estimait que ça en valait la peine. Un avis non partagé par ceux désirant pourtant la création et la survie de cette future République… Il était tout de même terrible d’en arriver à compter sur Thrawn pour cette surveillance accrue, alors que lui-même ne militait même pas pour cela mais pour un Empire différent. Où se trouvait la logique, dans toute cette histoire ? Il n’avait pas pris la peine de parler de cette entrevue aux Rebelles, peu importe, tant que le travail était réalisé.

Il releva un bref instant le regard sur le capitaine, visiblement assez stressé à l’idée de manquer un élément ou de mal expliquer les désirs des Rebelles, pour le travail et les tests devant être réalisés pour cet endroit. Inutile de s’en faire. Il est vrai que cette planète était idéale, pour mettre en place différents systèmes et les tester, avant de pouvoir les déployer sur une plus large échelle. Une fois préparés, bien sûr, il devra d’abord travailler dans les laboratoires techniques des Rebelles, avec d’autres ingénieurs et techniciens.

« En plus des intérêts purement défensifs, le Conseil veut aussi mettre l’accent sur les protections plus basiques, contre un environnement pouvant devenir agressif brutalement. On ne sait jamais, si un nouvel empoisonnement survient ou on ne sait quelle horreur. Qu’en pensez-vous ? »

« Tout dépend du type d’empoisonnement. S’il est causé par de la sorcellerie Sith ou par une espèce adepte des armes biologiques, l’empêcher sera moins évident que se contenter de s’en préserver un maximum. Parmi les solutions possibles, il y a celle de développer une agriculture concentrée au sein même d’un vaisseau, afin de ne plus être autant contraint par les brusques agressions causées aux différentes planètes, dans de tels cas. Peut-être en réalisant en plus des modifications génétiques. Il faut en discuter avec des ingénieurs agronomes. »

Bien entendu, étant donné le temps et les investissements, une fois de plus, exigés pour ce type de recherche et développement, il n’y avait qu’une chance infime que l’idée séduise le Conseil. Du moins, en ce moment. Sans doute allaient-ils recevoir la même réponse, que les efforts moyens et financiers devaient, avant tout, être consacrés à la guerre contre l’Empire. Que ce genre de projet ne ferait que ralentir alors que les ressources étaient déjà limitées. Bien qu’il comprenne parfaitement le raisonnement, Nat ne pouvait qu’en être lassé. C’était bien parce que la guerre empêchait brutalement tout projet à plus long terme que les temps d’après-guerre étaient aussi fragiles.

« Le constat est assez similaire en ce qui concerne la protection des besoins physiologiques purs. Les appareils existants sont efficaces, bien qu’une fois de plus, seule la vie dans l’espace permettra de mieux se soustraire à ces problèmes, malgré les contraintes exigées. »

"Tout dépend du type d’empoisonnement. S’il est causé par de la sorcellerie Sith ou par une espèce adepte des armes biologiques, l’empêcher sera moins évident que se contenter de s’en préserver un maximum. Parmi les solutions possibles, il y a celle de développer une agriculture concentrée au sein même d’un vaisseau, afin de ne plus être autant contraint par les brusques agressions causées aux différentes planètes, dans de tels cas. Peut-être en réalisant en plus des modifications génétiques. Il faut en discuter avec des ingénieurs agronomes."

"Dans les vaisseaux…"

Genre… Littéralement ? Organiser ça dans une salle d’un destroyer ?? Il n’aurait jamais pensé à ce genre de solutions ! Déjà, parce que toute la place disponible était déjà assignée à une série de tâches bien établie, ensuite car il imaginait très mal comment diable ça pourrait bien être mis en place. Sans compter tous les essais et tests qu’il faudrait faire avant ! Mais pourquoi pas, hein… Il secoua légèrement la tête, perplexe, puis prit tout de même des notes. Si jamais un empoisonnement similaire se reproduisait, c’est vrai que ça serait une solution de secours idéale. Après tout, aucun Sith ne pouvait modifier la structure même de l’espace…. Aucun Sith ne le pouvait, n’est-ce pas ?

"Le constat est assez similaire en ce qui concerne la protection des besoins physiologiques purs. Les appareils existants sont efficaces, bien qu’une fois de plus, seule la vie dans l’espace permettra de mieux se soustraire à ces problèmes, malgré les contraintes exigées."

"Ah ça, niveau contraintes, il y aura largement de quoi s’amuser. Pour assurer la vie d’une colonie en voyage permanent, il faudrait un vaisseau énorme, vraiment énorme, je ne sais même pas si ça a déjà été créé par le passé. Sans compter qu’il faudrait soit suffisamment de personnes à bord, soit un renouvellement régulier, pour ne pas compromettre la survie à bord et éviter les problèmes de… Pour le dire poliment, manque de brassage génétique. Il y aurait aussi des problèmes avec la taille du vaisseau, tôt ou tard. Mais déjà, se imiter aux cultures possibles à développer à bord, c’est un assez bon début."

Pour le reste, ça lui semblait bien drop dingue, comme projet, à conceptualiser ! Qui serait le fou qui mettrait un truc pareil en place… Sans compter que, admettons, si ça pouvait réellement de faire, combien d’années faudrait-il pour préparer le départ ? Ce serait un véritable gouffre de ressources financières et de matières premières ! Tout ça pour, en sus, avoir un nombre forcément limité de personnes à bord. A moins d’avoir de multiples vaisseaux de ce genre et là, aucune nation, à ses yeux, n’avait le pouvoir d’en faire autant. Même pas l’Empire.

"Mais même, admettons, il faudrait d’abord concevoir de nouveaux destroyers ?"