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Interrogatoire

 :: Bordure Médiane :: Sud Médian :: Naboo :: Theed
Jeu 15 Fév - 22:17
Il arrivait que certaines enquêtes soient bien plus rapides que d’autres, soit grâce à des coups de chance, soit parce que l’on possédait déjà les clés d’une affaire sans le savoir. Yularen s’installa tranquillement dans le petit fauteuil face au bureau, dans une aile tranquille du centre de communication. Avant toute chose, le colonel ouvrit le dossier du jeune sergent Fel, pour le consulter plus tranquillement et en détails. Cadet à l’académie Impériale de Carida, il était donc Corellien et avait fait parti d’une promotion plutôt fameuse, cette année-ci. Dont avait aussi fait parti Solo, tiens… Le jeune Fel avait obtenu la médaille du mérite pour ses talents, on le décrivait très doué et passionné par le pilotage, un « élément prometteur » tel qu’il était inscrit à ses débuts.

Puis la fameuse bataille de Nar Shaddaa, les pirates et contrebandiers, la débandade. Yularen connaissait déjà l’histoire et n’en fit pas grand-cas, sa réflexion se porta sur tout ce qui avait été consigné quant au comportement affiché par le capitaine Fel, avant, pendant et après la bataille. Au sein de l’Empire, trouver des officiers ne considérant pas ses hommes comme des mouchoirs jetables était très appréciable. Une mentalité hélas peu répandue et même, comme dans ce cas-ci, réprimée et punie. Il avait donc été dégradé au rang de sergent instructeur, continuant tout de même de faire ce qu’il savait le mieux. Il aurait été bien idiot de se priver d’un tel talent, ceci étant. Il avait des qualités indéniables pour former ses élèves, impossible de lui ôter cela, si seulement tous les instructeurs étaient ainsi, l’Empire n’aurait plus guère de problèmes avec la Rébellion.

Ensuite, le rapport de la Cour Martiale, le sergent avait été jugé après la désertion de deux de ses meilleurs élèves, qui avaient rejoints les rangs des Rebelles. Il avait eu une chance passablement infernale d’avoir sauvé sa peau du peloton d’exécution, ce jour-là, sans pareils états de service, il aurait fini sa carrière ainsi. Venait ensuite l’affection à son nouvel escadron et les résultats qu’on leur connaissait ensuite. Mmh… Wullf observa longuement le visage du sergent, dans le rapport, tout en réfléchissant au profil de ce Roan Fel, dont le Sith Krayt leur avait donné une description. Une description, bien entendu, hautement confidentielle, autant parce que cet homme n’était pas venu de cette faille et autant parce que ce n’était pas le genre d’affaires à ébruiter. Et celle-ci était assez épineuse pour que l’Empereur lui demande d’enquêter « en urgence ».

Le colonel mit le dossier de côté pour le moment puis établit le contact avec le sergent. D’ordinaire, il trouvait bien préférable de voir les personnes face à face, pour mieux juger de leurs paroles, gestes et réactions, mais cette fois-ci, il avait bien du travail sur Naboo et se contentera donc, dans un premier temps du moins, d’un interrogatoire de ce style. Lorsque l’hologramme se forma, Yularen salua formellement leur « pilote-génie », en se présentant de nouveau et en lui disant qu’il avait quelques questions à lui poser, sur les ordres de l’Empereur. Si tout se déroulait bien, cet entretien sera rapide. Cela dit, Yularen espérait tout de même organiser une rencontre en face à face.

« – Sergent Fel, j’ai récemment étudié votre dossier, je dois avouer que vos états de service sont admirables, malgré quelques points moins avantageux dans votre parcours. Vous semblez montrer beaucoup de soins à protéger les hommes sous votre tutelle. »

Palpatine s’inquiétait surtout de savoir si cet homme pouvait être un rebelle, ou en devenir un sous peu, et s’il avait des liens avec la Rébellion ou avec les Jedis. Après tout, les antécédents familiaux avaient une très lourde incidence sur la vie et les actions menées par les descendants, sans oublier ce lien avec la Force. Le sergent n’était pas un sensitif, mais peut-être aimait-il, encore secrètement, une femme ayant le potentiel d’une Jedi. Lui ou un de ses enfants futurs. Mais ils n’en étaient pas encore là.

« – Tout d’abord, parlez-moi de la façon dont vous enseignez à vos élèves. Vos méthodes, de façon détaillée. Ce que vous leur dites en cours de formation, les tâches que vous leur donnez à faire, ce genre de choses… Je souhaite connaître votre point de vue, sur ce que doit être une bonne formation, pour un pilote impérial. »

Il se tut, attendant posément qu’il lui explique cela. Inutile d’être tendu, ce n’était qu’une simple discussion, pas un interrogatoire musclé avec un criminel ou un traître. Yularen aurait bien laissé Kallus se charger de ce travail, puisqu’il se trouvait également sur Lothal en ce moment, mais soit, puisque l’ordre émanait de l’Empereur et que certains « détails » étaient confidentiels…
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Sam 17 Fév - 21:06
*Respire et arrête de stresser, personne ne t’a vu, personne ne te soupçonne, personne ne sait pour le petit.* Soontir continua de se répéter mentalement et en boucle cette phrase tout en arrangeant un peu son uniforme. Le petit en début de semaine, Thrawn et ses nouveaux jouets hier, et le colonel Yularen aujourd’hui. Convoqué expressément pour un interrogatoire à dix heures précises, monsieur, pas intérêt à être en retard. S’il ne s’était pas encore trop inquiété quand la convocation était venu de l’amiral, être convoqué par un colonel du bureau de sécurité impérial l’angoissait beaucoup plus. Avait-il offensé un quelconque Dieu, dans cette galaxie, pour en arriver là ? Les yeux fermés,il inspira encore profondément, puis se redressa, partant d’un bon pas dans le petit bureau où il devait avoir son entretien. Ou cet interrogatoire… Peut-être avait-on encore autre chose à lui reprocher ? L’accident impliquant le commandant Vanto, peut-être ? Non… La BSI ne se dérangerait pas pour si peu. Soit on l’accusait d’il ne savait quoi, soit le bureau était au courant pour le petit Chiss.

Et si c’était le cas, une escouade serait déjà venu l’arrêter…

Très bien, le « mieux » qu’il pouvait espérer était d’avoir commis il ne savait quelle faute, il risquait sans doute une mise à pied, voire un petit séjour en cellule pour lui refroidir les idées, ce genre de choses. Soontir avait beau retourner le problème dans tous les sens, impossible de comprendre comment ni pourquoi le bureau de sécurité impérial pouvait s’intéresser à son cas. Debout et bien droit, il se mit au garde à vous et salua le colonel lorsque son image s’afficha, recevant en retour un salut non moins formel. Une fois assis, Fel tâcha de prendre une attitude détendue, une tâche devenant encore moins aisée lorsque le colonel déclara qu’il avait des questions à lui poser sur ordre de l’Empereur. Là, ça sentait encore plus mauvais… Qu’avait-il bien pu faire pour que l’Empereur en personne s’intéresse à son cas ?! Cette fois, il s’attendait vraiment à trouver un petit comité derrière la porte pour l’arrêter, ou pire encore, un ou deux Siths. Jamais il ne s’était senti encore moins en sécurité.

– Sergent Fel, j’ai récemment étudié votre dossier, je dois avouer que vos états de service sont admirables, malgré quelques points moins avantageux dans votre parcours. Vous semblez montrer beaucoup de soins à protéger les hommes sous votre tutelle.

– C’est le cas, mon colonel.


Des points moins avantageux… Il devait faire référence au petit incident de parcours qui lui avait valu la dégradation, ou bien à son affection à l’escadron 181. Ou aux deux. Cette entrée en matière était très neutre et ne l’aidait pas à comprendre ce que ce vieillard lui voulait. Soontir avait déjà entendu un peu parler de lui, cet ancien Républicain avait toujours voué sa vie à combattre la corruption et traquer les espions, sous un régime ou sous un autre, on ne pouvait pas lui reprocher le moindre défaut de loyauté. Il faisait son job, peu importe qui était aux commandes. Le sergent posa les mains contre lui, sur ses cuisses, en conservant un air neutre pour son interlocuteur. Officiellement, personne n’avait rien à lui reprocher, ces derniers temps. Certes, il avait dû essuyer un blâme pour l’accident, mais c’était du passé. Le jeune visage de Nuru revenait malgré lui tourner en boucle dans ses pensées, si fort qu’il en bénissait le fait que Yularen ne puisse pas les lire. Officiellement rien à se reprocher, on se détend et on respire… Par ailleurs, il restait plus simple de ne pas se trahir lors d’une conversation à distance qu’en face à face.

– Tout d’abord, parlez-moi de la façon dont vous enseignez à vos élèves. Vos méthodes, de façon détaillée. Ce que vous leur dites en cours de formation, les tâches que vous leur donnez à faire, ce genre de choses… Je souhaite connaître votre point de vue, sur ce que doit être une bonne formation, pour un pilote impérial.

Ses méthodes ? Il l’avait convoqué pour que Fel lui parle de ses méthodes ?! Qu’est-ce que ça cachait ? L’Empereur ne lui avait quand même pas demandé de l’interroger uniquement pour savoir comment le sergent s’y prenait avec ses élèves, alors où voulaient-ils en venir ? Il se reprit, après un léger temps d’arrêt, en commençant par expliquer qu’il privilégiait les petits groupes, jamais plus de dix élèves de façon générale, pour avoir le temps de suivre chacun d’eux et de faire attention à la moindre de leurs manœuvres. *Que me voulez-vous vraiment, toi et l’Empereur...* songea-t-il tout en détaillant une première leçon type, pour les élèves qu’il ne connaissait pas encore. Il s’était attendu à pas mal de question, mais pas à celle-ci.

– Je ne suis pas les procédures impériales habituelles car je considère qu’elles restreignent trop l’apprentissage des élèves et les prises de risques qu’ils seront ensuite capable de mener contre leurs ennemis. Je leur apprend donc à être plus autonomes et à savoir quand suivre strictement la hiérarchie et quand suivre, au contraire, leur intuition. Et à prendre soin les uns des autres, je ne suis pas adepte des attaques de masse qui se terminent souvent en sacrifices inutiles pour bon nombre de pilotes, mais plutôt pour des frappes plus précises, moins douloureuses en pertes humaines.

Tout ce qu’il disait là était pourtant très facile à prouver, c’était ce genre de méthodes qui faisait toute la fierté de son escadron, mais allez savoir pourquoi, le colonel tenait visiblement à ce qu’il le lui explique en personne. Quelle sera le plat principal, après cette petite mise en bouche ? L’accusera-t-on d’un quelconque crime contre l’Empire ? Ou bien… Soontir sentit brusquement un très long frisson lui parcourir le dos alors qu’il se demandait si quelqu’un de l’escadron 181 n’avait pas déserté.

– Pour les exercices pratiques, je m’efforce de varier au maximum les environnements. C’est selon moi ce qui aide le mieux les cadets à progresser. Ou les pilotes expérimentés à se remettre à niveau.

S’il voulait des précisions, à lui de demander… Soontir s’efforçait de rester détendu, comptant malgré lui les minutes s’écoulant depuis le début de cet entretien. Sera-t-il arrêté ? La question restait en attente…
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Jeu 22 Fév - 15:23
Très bien, jeune homme, très bien… Parlons un peu de vos méthodes, pour débuter cette petite conversation, et tâchons de définir un peu plus qui vous êtes. Il était évident que bon nombre des agents de l’Empire n’approuvaient pas les méthodes utilisées, lui-même avait en horreur certaines actions militaires, qu’il jugeait profondément honteuses et avilissantes, pour autant, ces actions pouvaient « passer » grâce à la loyauté et si on pensait avant tout à la cause commune, le but à atteindre. Yularen écouta le pilote avec une très grande attention, quand il commença par expliquer comment il formait de petits groupes et la façon dont il s’y prenait avec eux. Il ne lui semblait pas très à l’aise, ceci étant, c’était rarement le cas lorsqu’on se trouvait face à un membre du Bureau de Renseignement ou de Sécurité, et ce n’était donc pas une preuve de culpabilité. Le colonel se demandait surtout si cet homme n’avait pas déjà été contacté secrètement par ce Roan Fel, en supposant bien sûr que lui aussi ait traversé ces failles. Et si c’était bien le cas, la vie de Fel senior avait toutes les chances de changer drastiquement. Le colonel espérait simplement qu’il ne lui soit pas fait trop de mal, à condition bien sûr qu’il n’ait pas trahi, car il était bien stupide de gâcher ainsi de bons éléments.

« – Je ne suis pas les procédures impériales habituelles car je considère qu’elles restreignent trop l’apprentissage des élèves et les prises de risques qu’ils seront ensuite capable de mener contre leurs ennemis. Je leur apprend donc à être plus autonomes et à savoir quand suivre strictement la hiérarchie et quand suivre, au contraire, leur intuition. Et à prendre soin les uns des autres, je ne suis pas adepte des attaques de masse qui se terminent souvent en sacrifices inutiles pour bon nombre de pilotes, mais plutôt pour des frappes plus précises, moins douloureuses en pertes humaines. »

Il s’agissait là d’un des problèmes récurrents, dans les rangs de l’Empire, en effet, les officiers trop peu aptes à veiller sur leurs subordonnés… Ou plutôt, les officiers considérant leurs subordonnés comme de simples outils utilisables une fois puis jetables, sans le moindre scrupule ni considération. Wullf n’ajouta toujours rien, suite à cela, son regard rivé sur le jeune sergent, l’observant avec la plus extrême des attentions. La tension le prenant ne diminuait toujours pas, alors même que rien ne l’avait menacé… Yularen pouvait comprendre cette part de peur chez une personne traînée dans les bureaux de la BSI pour un interrogatoire en règle, ou pire encore, dans ceux de la BRI, mais ici… Il s’agissait d’une conversation très simple, à distance, où aucune tension ne devrait transparaître si la personne n’avait rien à se reprocher. Cet homme n’était pas très clair, aux yeux du colonel. Hum, finalement, peut-être ferait-il mieux de le convoquer plutôt que de se contenter de cette forme d’interrogatoire. L’Empereur lui avait signalé que l’escadron 181 devait faire parti des effectifs de la Flotte de l’amiral Thrawn, pour le combat à Onderon, le colonel devait donc s’assurer avant que ce sergent n’était pas un des serpents dans le panier. Et s’il se révélait effectivement en être un, l’Empire pouvait se servir de lui avant de le faire éliminer. Les traîtres percés à jour pouvaient être utiles, durant un temps.

« – Pour les exercices pratiques, je m’efforce de varier au maximum les environnements. C’est selon moi ce qui aide le mieux les cadets à progresser. Ou les pilotes expérimentés à se remettre à niveau.

– C’est une approche peu répandue, dans les rangs de la Marine. Et j’entends bien que certaines méthodes courantes ne plaisent guère à tous… Vos anciens élèves ont d’ailleurs déserté précisément pour ces raisons, n’est-ce pas ? »


Un premier point commun s’était dévoilé, un premier trait que cet homme avait sans nul doute transmis à ses enfants, enfants qui avaient à leur tour perpétué cet héritage. La volonté de méthodes plus respectueuses de la vie, dans les rangs de l’Empire, empêcher un trop-plein de violence qui était jugé aussi inutile que dangereux, pour la stabilité du régime. Selon Krayt, c’était là la volonté principal de ce Roan Fel, la non-violence, l’usage de méthodes pacifiques pour mettre fin aux conflits et gagner le cœur des populations. Le Sith n’avait guère dissimulé son mépris, quant à ce point de vue. Yularen avait laissé un léger sourire glisser sur son visage, sans cesser de dévisager son interlocuteur. Bien des points obscurs devaient encore être éclaircis, l’Empereur avait raison de se méfier de la possible accointance de cet homme avec la rébellion. Cet état d’esprit se retrouvait chez beaucoup de déserteurs, dont la confiance en le régime était peu à peu érodée, avant de finalement s’effriter complètement et les pousser dans les rangs rebelles. L’Empire se créait lui-même ses propres ennemis, hélas, la Doctrine Tarkin muselait certes bien des mondes, ceci étant, elle en soulevait presque autant dans la révolte.

« – Les Rebelles forment un groupe cherchant à briser la sécurité et la stabilité du régime par des actions terroristes, c’est un fait. Cela dit, je leur reconnais certains principes moraux d’une grande valeur. Des principes qui, autrefois, avaient aussi faits la fierté de la République. Aucun régime ne peut être parfait, et pour avoir connu la République comme l’Empire, j’admets avec facilité quels sont les points forts des Rebelles et je les partage. Tout comme vous, à ce que je vois. Plus de respect de la vie et des troupes est loin d’être un mal. »

L’Ordre Jedi, de son temps, aurait eu beaucoup à gagner à mettre de l’eau dans son vin, par exemple, en acceptant qu’une faction entièrement blanche ou entièrement noire ne peut être que déséquilibrée, fragile et soumise à toutes les tempêtes de son temps. Un camp n’est ni noir, ni blanc, il est un mélange des deux, un mélanges de desseins très différents, de rêves et de peurs, d’objets collectifs et personnels…

« – Ce qui compte par-dessus tout est la stabilité commune. Une stabilité fragilisée par cette guerre civile. Vous êtes un bon élément, sergent, et je vois que vous vous servez de votre tête. Comment imaginez-vous travailler à restaurer la stabilité de la galaxie ? Si on vous offrait la possibilité d’agir librement, que feriez-vous ? »
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Jeu 22 Fév - 21:13
– C’est une approche peu répandue, dans les rangs de la Marine. Et j’entends bien que certaines méthodes courantes ne plaisent guère à tous… Vos anciens élèves ont d’ailleurs déserté précisément pour ces raisons, n’est-ce pas ?

En effet... Il se contenta de hocher la tête, préférant ne pas s'engager dans ce sujet encore assez douloureux et sensible, pour lui. Le colonel ne le lâchait pas du regard, depuis toute à l'heure, à un point dérangeant, Soontir avait de plus en plus l'impression d'être passé au détecteur ou aux rayons gamma, il en venait à se demander si l'Empire n'avait pas développé des détecteurs de mensonge qui fonctionnaient à distance, sur ce type d'appels. Dingue combien on pouvait se sentir mal à l'aise dès lors qu'on était moins clair... Ce qui était idiot, au final, car c'était précisément à cause de cet état d'esprit qu'on finissait par se trahir tout seul, par ses gestes et réactions. S'il se montrait trop nerveux, ça ne pourra qu'attirer les soupçons. Fel s'obligea donc à respirer de manière égale, serrant un peu les mains contre ses genoux, en profitant qu'on ne puisse pas les voir, pliant et dépliant les doigts en rythme, tout en comptant mentalement, pour se calmer. Un, deux, trois inspirations, on se détend, il devait retrouver le même état d'esprit qu'il y a une semaine seulement, où son plus gros souci était de se demander comment amener ses hommes au meilleur niveau possible.

– Les Rebelles forment un groupe cherchant à briser la sécurité et la stabilité du régime par des actions terroristes, c’est un fait. Cela dit, je leur reconnais certains principes moraux d’une grande valeur. Des principes qui, autrefois, avaient aussi faits la fierté de la République. Aucun régime ne peut être parfait, et pour avoir connu la République comme l’Empire, j’admets avec facilité quels sont les points forts des Rebelles et je les partage. Tout comme vous, à ce que je vois. Plus de respect de la vie et des troupes est loin d’être un mal.

C'était bien la première fois que le sergent entendait un discours de ce type de la part d'un officier de l'Empire, y compris venant d'un ancien de la République. Il se demandait s'il était franc ou s'il ne s'agissait là que d'une énième technique d'interrogatoire, utilisée pour piéger ceux qu'on voulait amener dans ses filets. Son ton était clair et franc, mais ça ne voulait rien dire, en guise de manipulation, on pouvait pousser les choses où on le voulait. Il préféra donc garder le silence, encore une fois, attendant simplement la suite, s'il y en avait une. Comment réagir à ça, de toute façon ? Fel assumait parfaitement ses valeurs, par contre, si cela servait à l'accuser d'être un Rebelle, que devra-t-il dire pour se défendre ? Il n'avait même pas connu la République, ou à peine disons, il avait été trop jeune pour se soucier de tout ça, donc connaître ses valeurs... Soontir se sentait un peu perdu, il ne comprenait toujours pas le but de cet interrogatoire ni où le colonel voulait l'emmener, ce qui le rendait encore plus stressé et méfiant qu'il ne pouvait se permettre de l'être, pour son propre bien.

– Ce qui compte par-dessus tout est la stabilité commune. Une stabilité fragilisée par cette guerre civile. Vous êtes un bon élément, sergent, et je vois que vous vous servez de votre tête. Comment imaginez-vous travailler à restaurer la stabilité de la galaxie ? Si on vous offrait la possibilité d’agir librement, que feriez-vous ?

Heu... Cette question était encore plus inattendue que le reste... C'était normal qu'on demande ça à un simple sergent instructeur ? Et surtout dans quel but ? Toujours silencieux, il prit un moment pour réfléchir, laissant transparaître, sans le réaliser, une part de son trouble. Il était juste pilote, un simple pilote, peu importe le grade, finalement, son travail, c'était de piloter des TIE et d'aller frapper les cibles qu'on lui désignait, c'est tout. Donc... Merde, il n'aurait pas dû lui exposer ses idées aussi franchement dès le début de cet entretien, car se contenter d'un laconique "Je n'en sais rien, monsieur" ne pourrait pas être crédible, à présent. Il savait bien que ça cachait pire pour la suite. Allez, merde, il ne pouvait pas rester trop longtemps sans rien dire.

– En tant que pilote, je travaille déjà à conserver cette stabilité, colonel, en menant mes missions à bien pour l'Empire. Si je n'étais pas à ce poste, et bien... Je...

La suite mourut sur ses lèvres alors qu'il esquissait un début de phrase, à la fois parce qu'il ignorait ce qu'il devait répondre et à la fois parce qu'il commençait vraiment à craindre de se vendre tout seul. Mais pourtant, il n'était pas un Rebelle ! Il ne les avait jamais aidé, jamais croisé sinon lors des combats ! D'accord, il y avait le petit Padawan, mais personne n'était au courant de son arrivée dans cette époque.

– Si j'avais cette liberté, je ferai en sorte que le respect de la vie de nos collègues et confrères soit plus une norme, dans l'Empire. Il pourrait ainsi inspirer du respect, pas seulement de la terreur, et les rébellions s'éteindraient par elle-même. On ne combat pas un régime qui ne vous menace pas, au contraire, on peut vouloir s'allier avec lui, créer des échanges. C'est ce à quoi je travaillerai, si j'en avais la possibilité, aider l'Empire a gagné la guerre par d'autres tactiques que celle de destructions de masse.

Car l'Empire en lui-même était un régime comme un autre, quoi qu'on en dise, le problème ne se situait pas là ! Le problème, c'était les hommes qui s'en occupaient, ceux qui donnaient les ordres, et qui en faisaient un instrument de malheur au lieu de véritablement en faire un instrument de force et de stabilité.
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Mar 27 Fév - 13:39
Une question difficile ? Allons, tout le monde avait une opinion sur ce genre de sujet, même si cette dernière n’était pas longuement réfléchie, travaillée et peaufinée, même si elle ne sortait que sur le coup de la pression, la colère, la peur ou l’incertitude, le tout saupoudré, bien souvent, par un esprit à vif et rebelle, presque révolutionnaire. Par ailleurs, il était assez rare de dénicher des personnes qui avaient mûrement réfléchi à cette question… La majorité n’y avait jamais pensé, certains l’avaient fait inconsciemment, d’autres ne vivaient plus que pour les mettre en place, quitte à y scarifier leur vie. C’était le cas de la leader actuelle des Rebelles, Mothma. Le colonel ne tenta pas de briser le silence qui s’était installé, observant juste le trouble se dessinant, sans doute involontairement, sur le visage du pilote. Des pistes de réflexion, il ne doutait pas qu’il en possède, le début de cet entretien l’avait déjà prouvé. L’agent du BSI souhaitait maintenant savoir à quel point il avait creusé cette réflexion et si celle-ci était bien la même que celle soutenue par son descendant. Et donc mesurer le « degré de dangerosité » et de risques de cet homme, son potentiel de nuisance, si on pouvait exprimer les choses ainsi.

« – En tant que pilote, je travaille déjà à conserver cette stabilité, colonel, en menant mes missions à bien pour l'Empire. Si je n'étais pas à ce poste, et bien... Je... »

Certes… Il était facile de pointer ça en guise de défense, ceci étant, ce trouble qui ne le lâchait plus le rendait plus suspect qu’il n’aurait pu l’être. Qu’avez-vous donc à vous reprocher, sergent Fel ? L’un de vos hommes est-il sur le point de déserter à son tour et vous tâchez de le couvrir ? Ou bien est-ce une faute personnelle ? Vous sentez-vous plus mal à l’aise dans le rôle que vous tenez et doutez de votre allégeance et de votre travail envers l’empire ? Aucun incident notable n’avait encore été signalé. Enfin, si, mais il ne concernait pas Fel, l’affaire touchait un capitaine du Chimaera. Un jeune officier déjà sur liste de surveillance, par ailleurs, il était habituel. Après tout, garder à l’œil les officiers les plus hauts placés dans l’Empire passait aussi par garder sous surveillance ceux qui les soutenaient le plus, d’autant plus si ce soutien durait depuis déjà plusieurs années. Ce jeune-là était sans doute trop naïf pour le réaliser.

« – Si j'avais cette liberté, je ferai en sorte que le respect de la vie de nos collègues et confrères soit plus une norme, dans l'Empire. Il pourrait ainsi inspirer du respect, pas seulement de la terreur, et les rébellions s'éteindraient par elle-même. On ne combat pas un régime qui ne vous menace pas, au contraire, on peut vouloir s'allier avec lui, créer des échanges. C'est ce à quoi je travaillerai, si j'en avais la possibilité, aider l'Empire à gagner la guerre par d'autres tactiques que celle de destructions de masse. »

Très bien, ce jeune sergent venait de recevoir directement l’étiquette « à surveiller, danger potentiel », par le biais de cette réponse. C’était donc bel et bien de lui que venaient toutes les idées de ce Roan Fel, l’Empereur avait eu raison de s’en méfier. Yularen le remercia pour sa franchise, tout en envoyant dès maintenant l’enregistrement de cette première partie de leur échange à l’Empereur, qu’il se fasse un début d’opinion sur le soldat. Ce point de vue était pourtant Noble et au fond, Yularen le croyait réalisable. S’il était né dans la même époque que Roan Fel, sans doute l’aurait-il suivi sans aucune hésitation, offrant une loyauté sans faille pour l’aider à garantir ce point de vue et ces valeurs plus respectueuses. Un modèle d’Empire démocratique, somme toute. La sécurité de l’Empire alliée aux valeurs Républicaines, pour former un régime plus sain et moins meurtrier. Las, ils n’en étaient pas là et de très loin.

« – Je comprend votre point de vue, sergent, ce serait une bonne façon de ramener la paix dans la galaxie. »

Il était au moins sincère là-dessus et le lui affirmait sans aucune arrière-pensée, car c’était une opinion personnelle. Cela dit, ce n’était pas là la ligne de conduite définie par l’Empire et les agents Impériaux décidant de s’en écarter devenaient des faiblesses, voire des dangers, pour la stabilité de l’armée toute entière. Il ne pensait pas que le sergent soit encore arrivé au point de rupture, à cet instant où on franchit finalement le pas, abandonnant derrière soit ses anciens principes pour tourner sa loyauté vers un autre camp. Pas encore, du moins… Il en approchait, doucement, si de petits éléments continuaient à s’accumuler, il viendra ce moment où il franchira le cap. Yularen consulta avec rapidité quelles étaient les futures affectations allouées à l’escadron de Fel, voyant en premier lieu les prochaines manœuvres sur Onderon, avec la septième Flotte. Bien. Si d’aventure, il avait été affecté à la Flotte commandée par Tarkin, destinée à attaquer Corellia, le colonel aurait fait une demande pour l’en écarter. Inutile qu’ils incitent eux-mêmes leurs pilotes ou agents à déserter.

« – Nous aurons bientôt une discussion en face à face, ce sera bien mieux que de cette façon. Merci pour avoir pris un peu de votre temps, sergent. Je reprendrai contact avec vous. »

Il le salua puis coupa la communication, restant ensuite un instant pensif dans son fauteuil. La suite de l’enquête allait être enclenchée, et selon les éléments qu’ils allaient trouver, la prochaine discussion sera ou bien calme, ou bien plus musclée. D’ici là, le sergent Fel allait avoir droit d’entrer sur la liste de surveillance prioritaire, où se trouvait déjà quelques personnes affectées à la septième Flotte. Yularen fit le nécessaire pour cela, puis quitta le centre. Il avait encore bien à faire sur cette planète avant de la quitter.
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