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Un moment de détente
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Du temps juste pour soi. Ce n’était pas si fréquent. Et loin de Csilla… D’ordinaire, l’Aristocra partageait son temps entre son bureau, au Parlement de Csaplar, et la maison qu’il possédait dans la capitale. Il passait la majeure partie de sa vie dans la capitale, pour y travailler, rencontrer ses confrères ou d’autres personnes suivant les besoins, s’occuper des affaires de son Clan et de celles de l’Ascendance, etc. Il devenait presque rare qu’il ne puisse rentrer sur Sarvchi, la planète où vivaient ceux de son Clan. Il adorait ce monde, pourtant… C’était une belle planète, petite et très paisible, couverte pour la majeure partie de forêts, de rares montagnes, et deux océans, communiquant l’un avec l’autre avec la petite mer Aryd. Et la seule planète, d’ailleurs, de toute l’Ascendance où vivaient aussi quelques non-Chiss. Enfin, maintenant, Csilla aussi accueillait ses deux humains. Mais là-bas, c’était mal vu, voilà toute la différence.

La maison de Formbi se situait à Ivywood, une ville dans l’hémisphère sud de la planète, toute proche de la mer, et à moitié installée dans la forêt. Ils n’étaient pas très nombreux, ici, il devait à peine y avoir plus de vingt mille habitants. Formbi s’était installé dans la large pièce où il avait installé son piano, avec les fenêtres ouvertes pour laisser passer le soleil et l’air frais. Il jouait depuis une bonne heure, maintenant, et pour une fois, se sentait pleinement apaisé et tranquille. La musique était son exutoire, son refuge privé et presque secret, il jouait dès qu’il avait un peu de temps juste à lui et n’avait parlé de cette passion à personne, à son travail. C’était son père qui lui avait appris à jouer, lorsqu’il était tout petit, et depuis, ce piano était devenu un ami fidèle. Il y passerait des jours entiers s’il le pouvait.

Il avait quand même certains regrets… Enfant, il avait très souvent rêvé de faire de la musique son métier, de jouer et d’apprendre plusieurs instruments, de composer… Puis la vie et sa formation l’avaient conduit sur une toute autre voie, la musique avait dû rester dans le domaine privé. Tout en jouant, ce matin, il se surprit à regretter assez fort de n’avoir pu suivre ce chemin. Bien sûr, c’était logique de suivre la voie qui vous était destinée par vos capacités, mais tout de même… Bah, il n’en était pas arrivé à 73 ans, maintenant, pour commencer à se bercer de regrets. 73 ans dont il avait passé la barre il y a peu de temps. Seule sa sœur, son meilleur ami et Namia le lui avaient souhaité, car Formbi n’était pas du genre très causant, sur sa vie privée, avec ses collègues. Il cessa de jouer juste quand sa femme entra dans la pièce et lui adressa un sourire détendu.

– Je t’ai réveillée en jouant ? Désolé, je sais que tu as besoin de te reposer.

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Mar 1 Sep 2020 - 10:09
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Un doux rayon de soleil avait sorti Namia d’une courte sieste, plus tôt, puis un air de musique plus lointain était venu s’ajouter à l’atmosphère paisible du salon. Allongée dans le canapé, pieds nus et avec une légère couverture par-dessus elle, Nama sourit doucement, gardant les yeux fermés en écoutant l’air diffus. Elle aimait écouter Formbi, lorsqu’il s’installait à son piano ou qu’il jouait un autre instrument, trouvant cela apaisant. Pour lui aussi, c’était bon, il se détendait énormément lorsqu’il s’installait à la maison pour la musique. Il jouait surtout des airs plutôt lents et mélancoliques, lui semblait-il, et elle ignorait si c’était conscient ou s’il n’en avait pas une réelle idée. Tout en écoutant, elle tourna le regard vers la fenêtre laissée ouverte, observant le vent léger agiter les lourdes branches des hauts arbres, tout autour de la maison.

Pour elle, qui avait toujours vécu sur Csilla, emménager ici avait été un gros changement et pas désagréable. Vivre à l’air libre longuement était… Une expérience totalement nouvelle et étonnante, presque étrange. Se lever le matin pour découvrir un ciel toujours changeant, respirer de l’air frais, qui n’avait pas été filtré au préalable avant de parvenir jusqu’à eux, évoluer sur un monde où les températures étaient plus hautes que sur Csilla, voir la nature, les arbres, le soleil et la mer, plutôt que les roches lourdes, la glace et la neige… La chaleur plutôt que le froid. L’air pur. Une ville plus petite, entourée par la forêt. Elle avait dû venir sur Sarvchi une fois, peut-être, avant de suivre son mari ici. Vivre ici n’avait absolument rien de comparable à la vie sur Csilla. Bien sûr, elle aimait toujours autant la capitale, là où elle était née et avait vécu, mais ici, c’était… différent.

La maison ici, telle qu’elle l’avait découverte, était aussi un refuge de célibataire. Peu de décorations personnelles, une organisation laissée un peu à la va-vite, et autres petits détails. Namia avait poussé Formbi à mettre plus de photos, ici et là, changer un peu la décoration des pièces pour leur donner un air plus chaleureux, plus habité, aussi. Elle sourit en y repensant, bercée par la musique de son époux. Il s’écoula un moment ainsi, avant qu’elle ne se lève finalement, enfile ses chaussures et aille le retrouver. Il cessa de jouer lorsqu’elle entra, souriant. Ah, si seulement tout le monde pouvait voir ce sourire-là, ils sauraient que Formbi n’était pas si froid ou grognon qu’on le prétendait. Il pouvait être très doux et paisible, il suffisait d’apprendre à le connaître. Elle alla le rejoindre, enveloppée dans un petit châle fin.

"Je t’ai réveillée en jouant ? Désolé, je sais que tu as besoin de te reposer."

"Je ne dormais déjà plus et tu ne peux pas me gêner en jouant au piano."

Elle s’assit sur le petit banc à côté de lui, comme à chaque fois qu’ils n’étaient que tous les deux et qu’il jouait aussi pour elle. Il pouvait continuer… Jouer le rendait plus heureux, elle s’en rendait parfaitement compte, et rien que pour cela, elle aimait l’écouter durant de longs moments. Parfois, elle essayait aussi de le pousser un peu à chanter. Il avait une belle voix, de son point de vue. Grave, basse, d’un bon ton et juste. Pourtant, sans qu’elle ne comprenne pourquoi, il n’osait que rarement se lancer. Il n’était pas timide, alors pourquoi ? Elle lui sourit puis s’approcha un peu plus pour l’embrasser sur le bout du nez, posant une main contre son visage.

"Tu veux bien me chanter quelque chose ?" murmura-t-elle.
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Mar 1 Sep 2020 - 13:40
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– Je ne dormais déjà plus et tu ne peux pas me gêner en jouant au piano.

– Tout de même…

Il se poussa un peu pour lui faire de la place, lorsqu’elle vint s’asseoir à côté de lui, continuant de faire très doucement voler ses doigts sur le clavier. Des arpèges, principalement, très doux, sur des notes plus ou moins graves et évasives. Il stoppa juste un instant lorsqu’elle se pencha contre lui pour l’embrasser au bout du nez, puis lorsqu’elle lui demanda de chanter pour elle. Formbi eut une légère moue, peu convaincu, car il ne sentait très à l’aise pour chanter en compagnie d’une autre personne, fusse sa propre femme. Il hésita, tout un moment, puis finit par se décider, malgré le malaise. C’était pour elle, après tout, et il voulait qu’elle se sente bien. D’autant plus avec le bébé qu’elle portait. Il y avait une chanson qu’il fredonnait souvent, quand il était petit et débutait out juste à apprendre à jouer.

Elle débutait d’un ton presque mélancolique, avant de s’envoler peu à peu vers des tons plus vifs, plus forts et plus joyeux. Il l’avait toujours aimé. Il ferma presque les yeux, en commençant à chanter, toujours gêné, même pour elle. Désolé, ça ne venait que de lui, il était plus à l’aise en politique que chez lui à fredonner, c’était comme ça.

– Je me souviens de ces matins d'hiver
Dans la nuit sombre et glacée
Quand je marchais à côté de mon frère
Sur le chemin des écoliers
Quand nos membres, encore tout engourdis
De sommeil, grelottaient sous les assauts du vent
Nous nous battions à grands coups de boules de neige
En riant

Nous arrivions dans la salle de classe
Où le maître nous séparait
Nous retrouvions chaque jour notre place
Et l'on ne pouvait plus se parler
Puis bercés par les vagues d'une douce chaleur
Que nous prodiguait le vieux poêle
Nos esprits s'évadaient pour se rejoindre ailleurs
Vers des plages
Où il fait toujours beau, où tous les jours sont chauds
Où l'on passe sa vie à jouer
Sans songer à l'école, en pleine liberté,
Pour rêver

Où il fait toujours beau, où tous les jours sont chauds
Où l'on passe sa vie à jouer
Sans songer à l'école, en pleine liberté,
Pour rêver

Je me souviens de l'odeur fade et chaude
De notre classe calfeutrée
Des premières lueurs pâles de l'aube
A travers les vitres givrées
Je revois les yeux tendres et les visages tristes
Qui autour de moi écoutaient
Et pendant les leçons dans mon coin je rêvais
A des îles

Où il fait toujours beau, où tous les jours sont chauds
Où l'on passe sa vie à jouer
Sans songer à l'école, en pleine liberté,
Pour rêver

Où il fait toujours beau, où tous les jours sont chauds
Où l'on passe sa vie à jouer
Sans songer à l'école, en pleine liberté,
Pour rêver
La la la la la la


A mesure que la chanson avait progressé, Formbi avait pris, sans le réaliser, plus d’assurance et s’était un peu redressé. Porté par cette chanson qui avait bercé toute son enfance. Il poursuivit la mélodie même après la fin des paroles, un doux sourire aux lèvres. S’il aimait tant cette chanson, c’était aussi parce qu’il l’associait à Sarvchi, aux moments où ils vivaient les belles saisons, loin de l’hiver éternel frappant la capitale et surtout cette vie, sous terre, sans fin. Qu’il y avait-il de mieux que la vie à l’air libre, pourtant ? Peut-être étaient-ils moins à l’abri sur les autres planètes de l’Ascendance, peut-être, mais à ses yeux, ça en valait pourtant la peine. Il fit courir les notes en douceur sur les touches noires et blanches, puis stoppa finalement. Une petite minute s’écoula, en silence, avant que lentement, il ne reparte sur une autre mélodie, aux tons bas, de nouveau mélancolique.

Malgré ses efforts, le regret demeurait présent au fond de son esprit. Mais il ne voulait pas en parler, préférant déverser ses sentiments au fil des notes et ne pas lâcher un seul mot au-dessus de ça. Cela dura tout un moment, il s’assurait juste que Namia ne s’enfonçait pas dans l’ennui ou ne s’agaçait pas. Elle était patiente, avec lui… Et probablement une des rares femmes qui ne l’avait pas fui dès qu’ils eurent passé plus de cinq minutes ensemble.

– Tu voudras sortir te promener, avec moi ?

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Mer 9 Sep 2020 - 14:16
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Namia posa une main contre l’épaule de son mari, derrière, et posa la tête contre lui, doucement, en attendant… Après une minute ou deux, il finit par accepter et débuta une douce mélodie, un peu mélancolique lors des premières notes, puis débuta la chanson en elle-même. Elle ferma les yeux, écoutant en se laissant bercer par le rythme des chansons et des paroles. Bien rares étaient les chansons parlant de l’envie des enfants de jouer au loin avec leurs amis plutôt que de se concentrer sur l’école… D’ordinaire, ils entendaient plutôt des odes sur l’importance de l’éducation, de l’école et des formations diverses, plutôt qu’une envie de jouer et liberté. Néanmoins, elle comprenait très bien pourquoi cette chanson, précisément, pourquoi, au vu de l’expression qu’il prenait, elle lui tenait autant à cœur. Et c’est ce qui le rendait encore plus touchant, à ses yeux, cette manière unique qu’il avait de dévoiler certains de ses sentiments, dans leur intimité, et loin de tout autre regard. Lorsqu’il osait dévoiler la part de fragilité qu’il cachait habituellement au fond de lui.

Il était dommage qu’il n’ose pas chanter plus souvent… Qu’il n’ose pas même le faire pour sa petite sœur, Namia avait finit par l’apprendre, malgré le fait que tous deux soient si proches. Sa voix était grave, portait beaucoup lorsqu’il s’énervait à cause de son travail ou d’une personne l’agaçant, cette voix qui pouvait aussi se révéler profonde et entraînante lorsqu’il la modulait de cette manière. Elle s’imaginait déjà, après avoir accouché, écouter son mari chanter aussi pour leur fils, en le tenant dans ses bras, en lui donnant une sensation de chaleur et de sécurité. Par ailleurs, elle avait aussi l’impression que Formbi chassait une part de ses vieux démons, lorsqu’il se plongeait dans la musique. Il n’avait plus le même caractère… Parfois, elle se demandait quel avait été son état d’esprit exact, ces derniers années. S’il s’était déjà senti bien heureux. Et surtout, s’il se sentait mieux aujourd’hui. Elle espérait, égoïstement sans doute, que sa présence puisse l’aider un peu… Qu’il se sente plus détendu. Était-ce très présomptueux ?

Parler de ce qu’on ressentait vraiment, ce n’était pas un exercice facile, elle en était parfaitement conscience. Après tout, exprimer ses ressentis n’était pas très utile, que ce soit dans la cellule familiale ou publique, au travail ou ailleurs, ce n’était pas avec les sentiments qu’on pouvait résoudre les problèmes du quotidien. Pourtant, elle avait toujours ressenti cette petite gêne, au fond de son âme, de ne pouvoir faire ressortir librement ce qu’elle pouvait ressentir. Même au sein de sa famille proche. Elle enviait, même, cette facilité qu’avaient d’autres à montrer leurs émotions, leurs joies et leurs peurs, par exemple, comme Ewime. Sa belle-sœur montrait très aisément si elle était heureuse, triste, inquiète ou en colère, peu importe où elle se trouvait et avec qui. Comment elle s’y prenait, ça, c’était une autre affaire, et un mystère total. Plongée dans ses pensées, elle ne revint à la réalité que lorsque son mari lui proposa de sortir se balader, ensemble. Ça lui plairait beaucoup, après cette période de repos et de détente, oui. Par contre, elle devait s’habiller un peu mieux que ça.

Il ne lui fallut que peu de temps pour mettre une tenue plus correcte, pour sortir, puis aller retrouver Formbi. Ils étaient encore dans les beaux jours, sur cette planète, c’était agréable. Bientôt, l’hiver tombera, ici aussi. Ils s’engagèrent sur un chemin de forêt, derrière la maison, un sentier fréquemment emprunté par les promeneurs locaux. Bras dessus-dessous, tranquillement.

"Dis-moi, comment se fait-il que ta petite sœur arrive si facilement à exprimer ce qu’elle ressent ?" finit-elle par demander, assez perplexe. "Vous avez pourtant été élevés de la même manière."
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Sam 12 Sep 2020 - 15:39
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Formbi referma les fenêtres de la maison avant qu’ils ne sortent, le temps que sa femme se prépare, puis l’attendit dans l’entrée. Une fois prêts, il lui présenta son bras avant de filer avec elle. Ils empruntèrent un sentier de randonnée, partant à très peu de distance de la maison, pour s’engager sous les bois. Il avait l’habitude de s’y balader seul, lorsqu’il rentrait chez lui, et pouvoir le faire avec quelqu’un était très nouveau encore, pour lui. Il s’imaginait encore moins pouvoir le faire avec une poussette et un petit bébé couché dedans… En fait, il ne s’imaginait tout court face à une poussette, avec son fils dans les bras ni… Il ne s’imaginait pas être père, en réalité… Pourtant, la grossesse se voyait bien, se passait bien, il avait vu les échographies, entendu le cœur du bébé battre et tout ce qui s’ensuit ! Mais ça restait… Presque étrange…

– Dis-moi, comment se fait-il que ta petite sœur arrive si facilement à exprimer ce qu’elle ressent ? Vous avez pourtant été élevés de la même manière.

– Oh, ça, c’est… Assez récent, en fait. Enfant, elle était comme moi, elle ne s’est plus détendue qu’en arrivant à l’âge adulte, mais elle a toujours été un peu renfermée. Je ne sais pas trop comment c’est venu, en fait, ça date d’il y a un an ou deux. Elle s’est beaucoup ouverte et aujourd’hui, elle arrive facilement à s’exprimer.

C’était là un parfait mystère, car auparavant, sa petite sœur avait été même bine plus renfermée que lui ! Et il en fallait beaucoup, pour dire ça. Il ignorait pourquoi elle avait changé, exactement, mais n’allait pas s’en plaindre, bien loin de là. Elle était heureuse, en ce moment, et c’était le principal ! Même s’ils avaient fini par avoir la nouvelle que leur petite Feesa était rentrée dans son temps… Un départ aussi soudain, ça lui avait fait mal, mais il s’était consolé en se disant qu’elle allait enfin retrouver sa vraie maison, ses amis, son temps et tous ses repères. Avait-elle gardé le moindre souvenir de ce qui s’était passé dans cette époque ou tout cela s’effacera-t-il de sa mémoire, comme un rêve partant au petit matin, sans qu’on ne puisse en retenir quelques brides ? Sans doute serait-il moins douloureux, pour elle, que ce soit la seconde option la bonne. Mais où qu’elle soit aujourd’hui, il lui souhaitait d’être la plus heureuse possible.

Il y avait un autre sujet dont il souhaitait parler avec Namia et c’était de leur bébé. Il l’avait laissée faire, pour le choix de la décoration de la chambre, de l’ameublement et de tout ce qui s’ensuit. Une chambre à faire en double, pour leur maison ici et pour celle sur Csilla. Pour ce genre de chose, l’aménagement des couleurs et tout ce qui s’ensuit, il s’en référait pleinement au bon goût de son épouse. Lui-même n’avait qu’une très vague idée de tout ça et ignorait également quels meubles, accessoires et vêtements il fallait absolument trouver dans la chambre d’un bébé. A nouveau, il glissa un moment contre le ventre arrondi de sa femme, espérant au fond de lui sentir le petit bouger, mais il n’en fut rien. Il allait être père. Lui. La vie était des plus surprenantes. S’il ne doutait pas une seule seconde de pouvoir donner beaucoup d’amour à cet enfant, il doutait toujours d’être capable d’être un bon père.

– Penses-tu que ça ira, entre ce bébé et moi ? Je veux dire… Il est logique qu’un lien fort se développe entre une mère et son bébé, mais je demande si j’arriverai aussi à cela. A être un père assez… Comment dire… Assez bon. Et présent. Comment faire si ce petit ne m’aime pas, ensuite ?

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Jeu 17 Sep 2020 - 14:49
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"Oh, ça, c’est… Assez récent, en fait. Enfant, elle était comme moi, elle ne s’est plus détendue qu’en arrivant à l’âge adulte, mais elle a toujours été un peu renfermée. Je ne sais pas trop comment c’est venu, en fait, ça date d’il y a un an ou deux. Elle s’est beaucoup ouverte et aujourd’hui, elle arrive facilement à s’exprimer."

"C’est assez… étrange. Bien pour elle, mais étrange."

Un an ou deux, mmh, elle ne pourrait guère l’aider à comprendre ce petit mystère, étant donné qu’elle ne connaissait pas encore suffisamment sa belle-sœur et guère depuis assez longtemps. Pour le moment, donc, elle laissa cette question se ranger plus loin dans un coin de son esprit, ne pouvant y apporter la moindre réponse. Ils marchaient tranquillement, sur le sentier, et l’espace d’un instant, son mari vint glisser la main, à plat, contre son ventre arrondi, délicatement souligné par sa robe. Elle aimait ces moments simples, où ils n’étaient que tous les deux, à profiter du calme. Beaucoup ne croiraient pourtant pas que Formbi était aussi capable du plus grand calme et de se détendre… Elle-même n’y aurait pas cru, avant d’apprendre à le connaître. En se promenant sous les hauts arbres, elle profitait de cet air frais venant leur caresser le visage, appréciant cela plus que tout. Ici, il était facile de comprendre pourquoi beaucoup des leurs ne supportaient pas la vie sous terre, dans la capitale ou les autres villes de Csilla. Cette sensation de liberté, à pouvoir marcher sous l’éclat du ciel, n’avait pas de prix.

"Penses-tu que ça ira, entre ce bébé et moi ? Je veux dire… Il est logique qu’un lien fort se développe entre une mère et son bébé, mais je demande si j’arriverai aussi à cela. A être un père assez… Comment dire… Assez bon. Et présent. Comment faire si ce petit ne m’aime pas, ensuite ?"

"Formbi, allons !" se mit-elle à rire en tournant la tête vers lui. "Bien sûr que ce bébé va aussi t’aimer et s’attacher à toi, il s’agit de ton fils, tout de même, pas seulement le mien. Dès lors qu’on aime et qu’on prend d’un enfant, il vous aime en retour, c’est l’ordre naturel des choses, comment craindre cela. Un enfant reconnaît la voix et l’odeur de ses parents dès sa naissance, il saura, dès qu’il sera dans tes bras, que tu es son père. Il aura entendu ta voix en étant dans mon ventre."

C’était une crainte non fondée, à ses yeux. Voyant un bain, un peu plus loin, elle poussa son mari à s’y asseoir avec elle, puis lui reprit les mains pour les lui faire poser contre son ventre rond. Ce contact était on ne peut plus important, le bébé devait se sentir déjà aimé et entouré.

"Tu as su être présent et aimer ta nièce, de ce qu’elle a raconté, n’est-ce pas ? Tu sauras faire de même pour ton propre enfant. C’est normal d’être un peu craintif ou stressé, pour l’arrivée de son premier bébé, et pourtant, je ne vois pas comment cela pourrait mal se passer, entre toi et notre fils. Et puis… Tu as quelques soucis relationnels, avec les adultes, je ne peux pas nier ça, mais les enfants t’aiment bien."

C’était d’ailleurs un point qu’elle avait toujours trouvé autant drôle qu’adorable. Avec les adultes, Formbi était distant, souvent grognon ou agacé, et il ne se laissait pas approcher facilement, voire ne se laissait pas approcher du tout. Mais les enfants, eux, allaient facilement vers lui et il ne les repoussait pas.

"Laisse-toi aller, simplement cela."
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Dim 4 Oct 2020 - 10:59
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– Formbi, allons ! Bien sûr que ce bébé va aussi t’aimer et s’attacher à toi, il s’agit de ton fils, tout de même, pas seulement le mien. Dès lors qu’on aime et qu’on prend soin d’un enfant, il vous aime en retour, c’est l’ordre naturel des choses, comment craindre cela. Un enfant reconnaît la voix et l’odeur de ses parents dès sa naissance, il saura, dès qu’il sera dans tes bras, que tu es son père. Il aura entendu ta voix en étant dans mon ventre.

Ah ? C’était sûr, ça ? Et comment ça fonctionnait ? Parce que, pour lui, ça ne semblait pas logique, pas du tout, parce qu’il… Son début de protestation fut interrompu quand sa femme l’entraîna vers un banc, à quelques mètres de là, puis le fit asseoir à côté d’elle, avant de lui prendre les mains et les lui faire poser contre son ventre. Immobile, il tenta encore d’essayer de sentir le bébé bouger, un peu frustré que rien ne se passe… Il attendait ça depuis quasiment le début de la grossesse, mais dans le même temps, il n’était plus sûr d’à partir de quel mois il était possible de sentir bouger l’enfant. Tout ce qu’il avait bien pu lire n’avait pas fait de lui un expert dans ce domaine pour autant ! Et puis, entre la théorie et la pratique… Namia était si confiante, à côté de lui ! Il devrait être capable de faire bien mieux que ça, pourtant ! Ça devrait être naturel et pas une épreuve insurmontable.

– Tu as su être présent et aimer ta nièce, de ce qu’elle a raconté, n’est-ce pas ? Tu sauras faire de même pour ton propre enfant. C’est normal d’être un peu craintif ou stressé, pour l’arrivée de son premier bébé, et pourtant, je ne vois pas comment cela pourrait mal se passer, entre toi et notre fils. Et puis… Tu as quelques soucis relationnels, avec les adultes, je ne peux pas nier ça, mais les enfants t’aiment bien.

– Hum…

Il n’était pas sûr de savoir si c’était là un reproche glissé au passage ou une simple constatation. De toute manière, il n’y pouvait rien ! C’était comme ça, c’est tout… Il y avait une multitudes de petits détails qui l’importunaient, au quotidien. Des détails de comportements, de réactions, de façons de penser, même de manières de vivre, qui le lassait ou l’énervait, c’est selon. Une sorte… Une espèce de retenue générale, dans la société, dans la vie de tous les jours, qui avait le don de l’étouffer ! Et c’était en partie pour cela qu’il avait tant de mal à aller vers les autres. Alors que les enfants… Jusqu’à un certain âge, du moins, jusqu’à leurs huit ou dix ans… Les enfants étaient plus prompts, plus naturels, plus expressifs ! Ils ne se posaient pas trop de questions, ils n’étaient pas encore trop… Trop modelés par une éducation très stricte et cadrée, pour en faire des adultes qui…

Se laisser aller, comme disait sa femme, ce n’était pas simple. Bien loin de là ! Il ne pouvait pas se laisser aller, car s’il le faisait, il serait un très mauvais responsable de Clan, c’était plus que certain. En se laissant aller, il risquait de ne plus suivre à la lettre certaines règles et traditions, de commencer à réfléchir d’une autre façon, pire encore, de mener pour de bon certaines idées qu’il avait en tête sans plus tenir compte des règles et des exigences de l’Ascendance. Et ça, il n’en était pas question. En tant que chef de sa Famille, il n’avait pas le droit de se laisser aller. Mais il répondit tout de même à sa femme qu’il allait faire un effort, pour ne pas la blesser. Bien que la manière dont s’était conduite Feesa laissait supposer à son oncle qu’il n’avait effectivement pas réussi à l’élever dans le parfait respect des règles et des traditions…

– Je voudrai réussir à agir, avec tout le monde, comme une véritable grande famille. Donc même en incluant l’autre abr… Bon, hum, enfin, tu comprends. J’aimerai éviter que notre enfant, ou celui de ma sœur, n’aient ce sentiment de solitude, ou d’une famille trop réduite, en grandissant. Qu’ils puissent nouer des liens entre eux dès le plus jeune âge, finalement.

En fait, tout bêtement éviter à tout prix ce qu’avait connu Feesa. A savoir se sentir isolée, avec juste lui comme famille proche, et ne rien connaître de ses grands-parents, de ses oncles ou tantes, à peine savoir qui était sa propre mère, ne pas avoir de cousins ou de cousines. Formbi avait encore des efforts, beaucoup d’efforts à faire, soit, mais si c’était pour le bien de ces enfants à naître, il les fera. Il releva les mains pour les poser contre les épaules de sa femme et se pencher pour longuement l’embrasser.

– Ce doit être possible, non ? dit-il ensuite. Même si on ne vit pas tous à proximité.

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Mer 21 Oct 2020 - 11:13
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"Je voudrai réussir à agir, avec tout le monde, comme une véritable grande famille. Donc même en incluant l’autre abr… Bon, hum, enfin, tu comprends. J’aimerai éviter que notre enfant, ou celui de ma sœur, n’aient ce sentiment de solitude, ou d’une famille trop réduite, en grandissant. Qu’ils puissent nouer des liens entre eux dès le plus jeune âge, finalement."

Eh bien, pour l’attachement à tous les membres de la famille, il restait encore un très gros travail à effectuer… Namia ignorait pourquoi son mari détestait « l’autre abruti », comme il l’appelait, et n’avait pas non plus cherché à approfondir le sujet, par contre de raviver des souvenirs potentiellement agaçants ou douloureux. Du peu qu’elle en avait compris, cependant, c’était une vieille histoire, qui remontait à vingt ans, même plus, trente ans, non ? A son sens, Formbi pourrait oublier sans peine et laisser tout ça loin derrière lui… D’autant plus que, bien que Ewime et Thrawn ne soient pas mariés, ce dernier était techniquement le beau-frère de Formbi malgré tout. Le mariage n’était pas tout, les deux vivaient ensemble, formaient un couple et attendaient un enfant, c’était assez à ses yeux. Les conditions auraient certes pu être plus favorables, mais soit…

Pour le reste, oui, elle comprenait très bien, et jugeait cela tout aussi important que lui. Son mari posa tout à coup les mains contre ses épaules puis se pencha pour l’embrasser, longuement… Elle glissa ses propres mains autour de son cou, les yeux fermés, sans se préoccuper que quelqu’un puisse les apercevoir. Plusieurs minutes plus tard, toujours blottie contre lui, elle posa sa tête dans le creux de son cou, les yeux fermés, se sentant en parfaite sécurité dans ses bras. Sa question la fit sourire et elle lui chuchota que oui, bien entendu, c’était possible. Son mari pouvait être si ferme quand il travaillait et ensuite si inquiet pour de petites choses, dès lors que ça touchait au domaine privé. Très déterminé et confiant au travail, très angoissé pour ses proches, il ne cessait de valser entre ces grands écarts.

"Pour commencer," dit-elle après un petit moment, "tu peux accomplir un premier geste. Lorsque tu reverras ton beau-frère, la prochaine fois, commence par lui dire calmement que tu veux faire la paix avec lui et comporte-toi gentiment. Peu importe ce qui s’est produit il y a des années, c’est du passé. Ça fera très plaisir à ta sœur, aussi. Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour elle. Fais-le pour moi aussi, je ne veux pas entendre de disputes dans notre famille."

Elle redressa la tête le temps de lui déposer un baiser sur la joue puis sur les lèvres, autant pour l’amadouer que pour l’empêcher de répondre une bêtise, de s’énerver ou de marmonner qu’il aura du mal.

"En plus de ça, je ne pense pas qu’il te déteste, de ton côté. Il sait que c’est toi qui a élevé sa fille, non ?"
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Mar 27 Oct 2020 - 9:48
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– Pour commencer, tu peux accomplir un premier geste. Lorsque tu reverras ton beau-frère, la prochaine fois, commence par lui dire calmement que tu veux faire la paix avec lui et comporte-toi gentiment. Peu importe ce qui s’est produit il y a des années, c’est du passé. Ça fera très plaisir à ta sœur, aussi. Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour elle. Fais-le pour moi aussi, je ne veux pas entendre de disputes dans notre famille.

De, il, non, ah, c’est, de, ne, pas, je, il, elle, grmmblll… Curieuse impression de sentir son cerveau vous couler par les oreilles sous l’effet d’imaginer une pareille scène… Il cligna des yeux trois fois de suite en essayant de reprendre contact avec la réalité, aidé en cela lorsque sa femme l’embrassa sur la joue, avant de glisser contre ses lèvres. Un petit coup au cœur fit aussi secouer le cerveau, d’un seul coup, et il revint d’un bloc à lui. Être « gentil » avec son beau-frère… gentil… Gentil ?! Il… Gentil ! Bon, oui, c’était lui-même qui avait dit qu’il voulait faire des efforts et tout, mais, mais, mais… Gentil, ça, c’était beaucoup, il pouvait essayer au moins de ne plus l’insulter et parler calmement, dans un premier temps, mais être « gentil » ! Brmll… Alors ça, chère épouse, c’était une étape encore largement au-dessus de ce qu’il était capable d’atteindre pour le moment ! Il leva un peu les yeux au ciel, puis reprit les mains de sa femme entre les siennes, avec douceur.

– En plus de ça, je ne pense pas qu’il te déteste, de ton côté. Il sait que c’est toi qui as élevé sa fille, non ?

– Quel rapport ? Élever sa nièce, lorsqu’elle se retrouve orpheline, il n’y a tout de même rien de plus naturel que cela ! J’agirai de la même façon aujourd’hui, même pour l’enfant d’un ami proche, dans une situation identique. Que Thrawn soit le père ou non, peu importe, Feesa est aussi la fille de ma sœur. Et maintenant, s’il… devait aussi arriver le moindre malheur, je prendrai aussi soin de son fils.

Abandonner un bébé, un si petit être innocent, juste parce qu’il n’appréciait pas son père… Comment oserait-il se regarder à nouveau dans une glace s’il commettait un acte aussi cruel ? Penser à ça, à la possibilité de se retrouver un jour face à la tombe de sa propre sœur, lui fit monter les larmes aux yeux. C’était sa plus grande peur. Ne pas avoir pu l’aider à vivre longtemps, n’avoir rien pu faire de plus, et se retrouver un jour à déposer des fleurs sur une tombe sans rien d’autres que des regrets. Cependant, pour ne pas inquiéter sa femme, il s’obligea à ravaler très vite larmes et peur, et lui adresser un sourire à la place.

– Excuse-moi…

Il l’incita doucement à se relever, avec lui, et reprendre leur balade sur le petit sentier. C’était juste… certains sujets étaient très sensibles, voilà tout. Sur le chemin, il changea de sujet, voulant éviter de reparler de leur famille pour le moment, histoire de ne pas fondre stupidement en larmes en pensant aux malheurs pouvant arriver. A la place, il parla plutôt à sa femme d’un autre de ses projets, puis, ensuite, de la chanson qu’il était en train de composer pour elle et dont il lui avait déjà fait écouter un ou deux tests. S’il n’en était toujours pas satisfait et continuait de travailler dessus, il tenait aussi à lui faire part des avancées. Ça lui donnait de nouvelles inspirations ou idées, quand elle lui donnait son avis. Elle était, de toute manière, la seule à avoir entendu quelques notes et elle sera la seule à écouter la musique toute entière, lorsqu’elle sera achevée. Il fera de même pour son fils, avant qu’il ne vienne au monde. Lui composer une berceuse, juste pour lui.

– J’espère que notre petit garçon ne restera pas fils unique. Qu’il ait un jour une petite sœur ou un petit frère. Qu’en dis-tu ? Voudrais-tu avoir une grande famille ?

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Sam 7 Nov 2020 - 10:53
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Le rapport, mon cher, est qu’il y avait bel et bien de nombreuses personnes reportant leur colère contre une personne contre les enfants de cette personne, ce n’était pas si naturel et normal que cela pour beaucoup. Même si, bien entendu, l’enfant n’y était pour rien. Par ailleurs, elle pensait que n’importe qui, dans ce monde, serait reconnaissant envers la personne qui aura pris soin de son bébé, ou au moins, que le geste sera apprécié ou respecté. Il ne voulait sans doute pas le voir ainsi ou l’admettre, pour le moment… Elle lui sourit doucement, posant une main contre sa joue en voyant son expression changer, il était presque sur le point de pleurer. En silence, elle attendit patiemment, sachant à quel point c’était un sujet sensible et délicat. A quel point il avait peur, chaque jour, que la santé de sa petite sœur se dégrade subitement. Il n’avait pas à s’excuser de ça, c’était bien normal qu’il craigne pour sa famille.

Ils reprirent tous les deux leur balade, bras dessus-dessous, son mari veillant à changer de sujet, revenir à des discussions plus légères. Il parla tout un moment de la chanson qu’il était en train de composer et écrire pour elle. C’était un sujet commencé il y a… Quelques mois, maintenant, peu de temps après leur mariage. Lorsqu’elle l’avait appris, elle avait d’abord été très surprise, puis très touchée, d’autant plus qu’elle n’avait pas pensé une seconde qu’il aurait envie de faire cela. Il l’interrogeait sur divers sujets pour trouver de l’inspiration, lui demandait son avis, et à chaque fois, Namia le trouvait de plus en plus touchant. Sous cette carapace de grand dur colérique, il y avait un cœur sensible et capable du plus beau. Dommage qu’il le cache tant aux yeux de la société. Il y a tant qui seraient si surpris, cela cassait si fort son image d’homme très grognon et très solitaire.

"J’espère que notre petit garçon ne restera pas fils unique. Qu’il ait un jour une petite sœur ou un petit frère. Qu’en dis-tu ? Voudrais-tu avoir une grande famille ?"

"Je voudrai avoir deux ou trois enfants. Depuis petite, je me dis que c’est le nombre idéal, si on peut parler comme cela, du moins. J’ai dû être un peu influencée. Enfin, c’est surtout qu’à mon âge, et au tiens, ça me semble plus raisonnable, dorénavant."

Avoir des parents plus âgés que la moyenne, ça pouvait être compliqué à vivre, pour un jeune enfant, à l’école ou ailleurs, elle ne se voyait donc plus avoir une plus grande famille. A moins d’avoir des enfants de manière bien plus rapproché qu’il n’était coutume d’en avoir ? La plupart des frères et sœurs avaient souvent une grande différence d’âge, le plus fréquent était de voir un minimum de cinq ans entre les enfants, souvent presque dix ans ou plus. Namia ne connaissait que très peu de famille dont les frères et sœurs avaient moins de cinq ans d’écart. Dans l’esprit collectif, ce n’était pas très judicieux, car cela permettait moins de prendre le temps de développer la maturité d’un enfant, en ayant trop à faire si le suivant était dans les mêmes âges. Exception faite des jumeaux, bien entendu. Enfin, ils n’en étaient pas rendus là, ce petit bout devait avant tout venir au monde, avant de songer plus avant encore.

Ils discutèrent d’éducation et de leurs points de vue sur comment mener les choses, pour un bébé, puis pour les moments où l’enfant commence à aller à l’école. C’est à cette occasion qu’elle se rendit compte que Formbi avait un point de vue moins strict que le sien, en ce qui concerne l’éducation, et elle en fut beaucoup surprise. Il n’avait rien contre le fait que son enfant sorte des frontières de l’Ascendance pour rencontrer des étrangers, par exemple, alors que Namia, de son côté, craignait beaucoup cela, car il pouvait y avoir des dangers ou des mauvaises influences. Comment faire pour veiller à ce que tout se passe bien, dans ces cas-là ? Quand leur petit sera adulte, bien entendu, ce sera très différent, il saura se défendre, mais enfant ou adolescent… Elle ne tenait pas à ce qu’il soit exposé trop jeune au danger. Il devra d’abord gagner en prudence et en maturité, c’était plus qu’essentiel.

"Comment se fait-il que tu considères si bien les contacts extérieurs à l’Ascendance ? Tu ne te méfies pas des étrangers ?"
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Dim 22 Nov 2020 - 11:44
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– Je voudrai avoir deux ou trois enfants. Depuis petite, je me dis que c’est le nombre idéal, si on peut parler comme cela, du moins. J’ai dû être un peu influencée. Enfin, c’est surtout qu’à mon âge, et au tiens, ça me semble plus raisonnable, dorénavant.

– Sommes-nous déjà si âgés ? répliqua-t-il d’un ton amusé.

Voilà ce que c’était, de s’interroger si tardivement sur la question du mariage, et avec elle, de la fondation d’une famille. Ils continuaient leur progression sur le sentier de randonnée, sous le couvert des hauts arbres, en parlant de comment chacun voyait l’éducation idéale pour un enfant. Sa femme avait des idées bien plus précises que les siennes, preuve qu’elle avait déjà longuement réfléchi à cette question. Une éducation plutôt traditionnelle, de ce qu’elle lui expliqua, parfaitement dans les normes attendues par la société, le tout agrémenté par quelques idées plus personnelles, ici et là. De quoi élever un enfant qui sera, plus grand, capable de se glisser facilement dans la société Chiss et s’y sentir à l’aise, que ce soit dans son travail ou dans sa future vie sentimentale. Elle avait déjà réfléchi à tout ce qui pourra l’aider à rentrer dans les clous.

L’Aristocra, de son côté, avait plutôt réfléchi à ce qui permettra à son enfant de ne pas se blesser sur ces clous et savoir les contourner en cas de besoin. Il ne voulait pas élever son fils comme lui l’avait été, d’une manière trop… formelle. Ou stricte. Il tenait à ce qu’il ait l’esprit ouvert et de la curiosité. Évidemment, il n’existait pas de méthode miracle plus pour ça, c’était une appréciation au quotidien… Formbi ne tenait pas à ce que son enfant ait, comme son père dans sa jeunesse, surtout des réprimandes et des centaines de règles de conduite, jusqu’à le rendre effrayé à l’idée de s’amuser ou de faire un peu de bruit en jouant. Enfin, sans que ça ne le desserve ensuite à l’école ! Il voulait qu’il… se sente libre d’être lui-même, dans ses choix de vie, dans son caractère, ses actions.

– Comment se fait-il que tu considères si bien les contacts extérieurs à l’Ascendance ? Tu ne te méfies pas des étrangers ?

Si bien… ? Il tourna un regard un peu surpris vers elle, n’ayant jamais eu l’impression de « si bien » accepter les contacts extérieurs ou les étrangers ! Il en avait eu peu ! Les Jedis, Nat Skywalker, puis encore eux, sa nièce, bien sûr, Luke, le petit Vanto et sa femme… Il en avait accueilli plusieurs chez lui. Mais « si bien », allons ! Il émit un petit rire, puis son sourire se perdit lorsqu’il se mit à y réfléchir sérieusement. Il était le seul, parmi les Aristocras, à avoir accueilli chez lui et à plusieurs reprises des étrangers à l’Ascendance, et le seul, avec Veeren, à avoir aidé un peu les deux humains et les suivre. D’un point de vue extérieur, ça pouvait paraître… légèrement troublant. Il ne savait plus quoi répondre à sa femme… Après tout un moment d’hésitation, il lâcha un soupir et haussa les épaules.

– Oui et non, enfin, sans doute pas autant qu’autrefois. Je trouve simplement qu’il n’y a pas que des personnes dont il faut se méfier, en-dehors de nos frontières. Une fois que l’on commence à connaître les gens, c’est même plutôt agréable. J’aime bien le petit Jedi blond, par exemple, il est agréable à vivre. Vanto aussi, finalement. Même s’il est un peu plus naïf.

Ce qu’il n’avouera bien sûr jamais à haute voix devant les deux principaux intéressés. Ni à personne d’autre que Namia. Un bon observateur le verrait dans son comportement, cela dit, mais le premier qui s’avisera de venir lui en faire la remarque…

– Je voudrai surtout que notre fils ne craigne pas le monde extérieur et qu’il reste curieux de tout, qu’il sache aller vers les autres, sans se laisser freiner par les traditions. Lui apprendre le Basic ou le Sy Bisti en plus, dès tout-petit, ça me semble une bonne idée, par exemple. Qu’en dis-tu ?

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Dim 6 Déc 2020 - 10:39
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On dirait bien qu’il n’avait jamais vu les choses sous cette angle, ou qu’il n’y avait jamais réfléchi, plutôt. Elle lui rendit son sourire, puis détourna la tête, pour regarder où elle marchait, tandis que son époux se perdait un instant dans ses réflexions. De sa main libre, elle souleva un peu le bas de sa robe pour ne pas la faire traîner au sol par inadvertance, alors que le sentier commençait à se faire un peu boueux, dans ce secteur de la forêt. Mine de rien, ils étaient déjà beaucoup éloignés de chez eux, marchant d’un bon pas, et le sentier, sinueux mais plat, n’était pas très ardu à emprunter. Ils n’avaient encore croisé personne, ou elle n’y avait pas prêté attention. Un nouveau bon point au bénéfice de ce monde, la capacité de se promener à l’air libre et en plus d’être parfaitement seul et en paix. Désormais, elle se demandait comment elle avait si longtemps toléré de vivre sous Csilla et la lumière froide régnant sur ses villes. Comment elle n’avait pas rêvé plus tôt de sentir la chaleur du soleil sur sa peau.

"Oui et non, enfin, sans doute pas autant qu’autrefois. Je trouve simplement qu’il n’y a pas que des personnes dont il faut se méfier, en-dehors de nos frontières. Une fois que l’on commence à connaître les gens, c’est même plutôt agréable. J’aime bien le petit Jedi blond, par exemple, il est agréable à vivre. Vanto aussi, finalement. Même s’il est un peu plus naïf."

Le petit Jedi blond ? Namia ne voyait pas de qui il parlait, exactement, pour elle, les humains se ressemblaient un peu tous. Vanto, elle voyait bien de qui il s’agissait, en revanche. Il fallait bien dire que, depuis son arrivée sur la planète, sa compagne et lui avaient fait les frais d’un nombre incalculable de rumeurs, de ragots, d’histoires colportées, la plupart sans doute fausses d’ailleurs… Elle n’avait vu beaucoup le jeune homme, mais fréquentait de temps à autre la jeune Tayla, éprouvant une certaine pitié pour elle. Jetée ainsi sur un monde inconnu, avec un peuple dont la majorité était clairement hostile, c’était très dur. Leurs noms étranges n’aidaient pas non plus, nombreux étaient ceux ne comprenant pas comment ils étaient censés les appeler, exactement, d’où certains surnoms… Disons, peu flatteurs, et dont elle espérait qu’ils n’atteignent jamais les oreilles de ces jeunes gens.

"Je voudrai surtout que notre fils ne craigne pas le monde extérieur et qu’il reste curieux de tout, qu’il sache aller vers les autres, sans se laisser freiner par les traditions. Lui apprendre le Basic ou le Sy Bisti en plus, dès tout-petit, ça me semble une bonne idée, par exemple. Qu’en dis-tu ?"

"Hum… Pourquoi pas. Ça peut lui servir plus tard."

Ayant elle-même grandit coincée, littéralement, par toutes les traditions, respectées à la lettre, elle n’était pas encore très à l’aise à l’idée de laisser lesdites traditions sur le côté et ne pas toutes les enseigner, plus tard, à son enfant à naître. Ils empruntèrent un petit virage, puis un sentier, pour revenir chez eux, car celui qu’ils suivaient devenait peu à peu impraticable. Et puis, elle ne pouvait pas marcher durant des heures sans que son ventre ne commence à la tirer et la faire souffrir, surtout dans le bas du dos.

"Tout de même… Il y a certaines traditions importantes. Tu as un statut et un rang social à tenir, ignorer trop de règles n’est pas bon pour toi et ne le sera pas non plus pour ton fils. Faire ne sorte qu’il soit ouvert d’esprit, bien sûr, c’est important, je suis tout à fait d’accord avec ça. Mais dans le même temps, il nous faudra veiller à ce que son éducation respecte les codes attendus."
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Jeu 31 Déc 2020 - 17:52
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Apprendre d’autres langues, dès la petite enfance, c’était utile pour n’importe quelle personne dans la galaxie toute entière, comment nier ce fait. Il adressa un petit sourire à sa femme, ralentissant un peu l’allure ensuite en voyant qu’elle commençait à fatiguer. Ils finirent, de toute façon, par bifurquer sur un autre sentier, moins salissant, pour reprendre la direction de la maison, sur une pente légèrement descendante. Entre les arbres, de là, ils pouvaient voir la petite ville, à peut-être deux ou trois cents mètres, et les routes l’entourant. Leur propre maison était un peu à l’écart, sous l’abri de la forêt. Une maison héritée de ses parents, construite il y a déjà pas mal de générations. Ce sera la première fois depuis un bon nombre d’année que cette maison allait de nouveau abriter un bébé, maintenant qu’il y pensait… Le dernier en date était sa petite sœur.

– Tout de même… Il y a certaines traditions importantes. Tu as un statut et un rang social à tenir, ignorer trop de règles n’est pas bon pour toi et ne le sera pas non plus pour ton fils. Faire en sorte qu’il soit ouvert d’esprit, bien sûr, c’est important, je suis tout à fait d’accord avec ça. Mais dans le même temps, il nous faudra veiller à ce que son éducation respecte les codes attendus.

Allons, il suivait les règles et les traditions ! Quand ça l’arrangeait… Il soupira légèrement et commença par répondre qu’il savait reconnaître les moments où suivre les règles était vital mais aussi ceux où les briser était essentiel. Que ça en agace plus d’un dans le Conseil ne l’avait jamais spécialement gêné, à vrai dire, il ne s’était jamais senti touché ou blessé par les opinions des autres à son sujet. Pas plus qu’il ne se laissait influencer par elles. Si c’était le cas, il aurait suivi le même tracé de carrière que bon nombre de ses collègues et il se serait aussi marié à l’âge « convenable ». Après tout, être touché par ce que les autres pensaient de vous, c’était une perte de temps considérable, à ses yeux.

– Les conventions sociales sont importantes dans certaines situations, d’accord, et je ferai bien sûr attention à ce qu notre fils n’ait jamais d’ennuis à cause de ça…

Quitte à prendre absolument toute la responsabilité sur le dos si son enfant, dans les années à venir, se retrouvait impliqué avec lui dans une affaire pouvant mettre en rogne le Conseil. Il y avait des moyens d’empêcher que les investigations et enquêtes ne remontent jusqu’à une certaine personne, tant qu’il se mettait en travers de la route pour la protéger. Il avait déjà fait ça pour Fartha, il y a quelques années, et le refera sans complexe pour son propre fils si ça devait se reproduire un jour. La politique était un jeu fascinant, quand on savait comment modeler les règles à son avantage. Il sourit en repensant à ce coup-là. La personne en charge de l’enquête était encore persuadée aujourd’hui que Fartha avait été impliquée mais n’avait aucun moyen de le prouver. Formbi s’était fait un ennemi de plus, ce jour-là, mais pas de quoi troubler son sommeil.

– Je comprends que ça puisse t’inquiéter, malgré tout, il y a peu de raisons. Se trouver à cette place, ce n’est pas juste pour protéger et faire grandir son Clan, c’est aussi pour faire évoluer l’Ascendance. Si tout le monde reste sagement dans le rang, à jamais, génération après génération, rien ne changera. Ce ne sera bon pour personne. Si je parviens à faire évoluer certaines mentalités, ou règles, et que ça me coûte ma place ou je ne sais quoi, ça en vaudra la peine. Je sais comment me débrouiller pour n’entraîner personne d’autre avec moi dans la chute. Ce n’est pas toujours très légal, soit… Enfin, c’est comme ça.

Peu rassurant, sans doute, comme réponse… Il secoua un peu la tête, légèrement blasé par tout ça.

– Dans tous les cas, ni toi, ni notre enfant, ni qui que ce soit n’aura à en pâtir au passage, je te le promets.

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Dim 3 Jan 2021 - 12:19
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Il avait décidément un caractère assez… Comment dire cela… Particulier… Un caractère qu’on retrouvait très peu, dans l’Ascendance, car personne n’était encouragé à penser ainsi, dès la petite enfance. Elle se doutait déjà qu’il prendra toutes les précautions du monde pour leur fils, pour elle aussi, mais qu’en sera-t-il de lui ? Tout en l’écoutant expliquer son point de vue sur le sujet, Namia tentait de mieux le cerner, le comprendre. Il y avait certains points où elle voyait bien où il souhaitait en arriver, certes, mais d’autres… Pourquoi tenait-il tant au changement ? Était-ce en rapport avec ce qu’il avait vécu avec sa nièce, durant son passage dans ce temps, et ce qu’il avait appris sur elle, sur les brides de ce futur ? A ce que Namia avait compris, la petite en avait pourtant très peu parlé, mais ça avait dû suffisant pour pousser plus encore Formbi à se remettre en question. Quelle famille… En filant ainsi, il risquait effectivement de perdre son poste, oui.

"Dans tous les cas, ni toi, ni notre enfant, ni qui que ce soit n’aura à en pâtir au passage, je te le promets."

"J’ai confiance en toi."

Même si elle avait très peur, toujours, pour lui, elle avait confiance en ses capacités, il n’était pas arrivé à ce poste par le hasard le plus complet. La politique était un terrain délicat à maîtriser, les règles du jeu changeantes et compliquées, et il fallait garder son sang-froid dans les temps les plus durs, y compris face aux menaces internes et externes. C’était un milieu qu’elle connaissait, plus ou moins, car beaucoup de ses proches y évoluaient, mais où elle ne comptait pas travailler elle-même. Ils discutèrent encore un peu de ce sujet sur le chemin du retour, car elle souhaitait se faire une idée plus précise de ce que son mari avait réellement en tête, ses projets, somme toute, pourquoi il souhaitait ces changements, dans quels buts et comment comptait-il y parvenir. Certaines de ces idées lui semblaient encore très aberrantes, ou impossibles à réaliser… Et dans le même temps, elle se disait que c’était possible, tant qu’il y avait des personnes y croyant assez fort. Tous les plus gros projets avaient dû être considérés comme impossible, tant qu’une ou plusieurs personnes n’avaient pas décidé de les porter à bout de bras, quitte à y laisser beaucoup de plumes au passage.

Une fois de retour à la maison, elle alla d’abord prendre une petite douche, autant pour se détendre car elle avait transpiré sur le trajet, puis enfila une tenue plus confortable. De loin, elle pouvait entendre que Formbi était revenu à son piano, les notes flottaient jusqu’à elle, malgré la distance. Souriante, elle se coiffa tout en observant par la fenêtre le paysage tranquille de Svarchi et les silhouettes, plus loin sur les chemins et près de la ville, de ses habitants. Il y avait un bel air de vie campagnarde, ici, car la ville était finalement très petite, les allers et venues peu nombreux. Ça lui plaisait beaucoup. Une planète agricole, tranquille… A ses yeux, il s’agissait d’un endroit idéal pour y élever un enfant en toute quiétude. Une fois terminé de se coiffer, elle posa les mains contre son ventre, comme son bébé bougeait, souriante. Il bougeait toujours un peu plus, lorsqu’elle sortait de la douche, mais ne savait pas vraiment pourquoi. Sa grossesse était tout aussi tranquille que la vie sur cette planète, Namia n’était pas certaine que tout aurait été si serein si elle était restée vivre à la capitale.

Tout était prêt, pour accueillir dignement cette petite vie. Sa chambre l’attendait, les vêtements et fournitures étaient bien rangés dans les commodes de la chambre, quelques peluches attendaient sagement dans le berceau, et la touche finale à la décoration avait été ajoutée il y a peu. Finalement, Formbi l’avait laissée quasiment tout choisir, il n’était visiblement pas trop à l’aise avec ce qui était le mieux à installer dans une chambre d’enfant ou choisir les tons de peinture qui ne soient pas agressifs à l’œil. Namia aimerait qu’il aille, plus tard, à l’école sur Svarchi, plutôt que sur Csilla. Certes, l’éducation à la capitale avait la réputation d’être de meilleure qualité, mais elle était aussi plus élitiste et basée sur des règles plus strictes et contraignantes. Les écoles de Svarchi, d’après ce qu’elle avait obtenu comme informations, étaient beaucoup moins rigides. Son mari aussi devrait y trouver son compte, d’après ce qu’il pensait, après tout, il sera ravi que leur fils ne soit pas formé dans un cadre trop serré ou étouffant.

En attendant le repas du soir, elle retourna dans le salon pour poursuivre la lecture d’un roman, entamé la veille, et se reposer. Bercée par la musique que produisait son époux dans le même temps…
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Sam 9 Jan 2021 - 15:37
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