[La Roue/The Wheel] Je mise tout sur la rouge ! [PV Luna]

Il était encore tôt ce matin dans les petites coursives des niveaux intermédiaires de la grande station spatiale. Les quelques habitants et les nombreux clients des hotels avoisinants allaient et venaient en petit nombre entre les étals du marché où étaient proposés par de vulgaires escrocs bon nombre de produits à des tarifs hors de prix. Certains protestaient d’ailleurs contre cette extorsion, seulement pour se voir aussitôt chassés par des vigiles douteux. Dans l’embrasure d’une porte, cachés dans l’obscurité, plusieurs individus se complaisaient dans leurs trafics à l’abri des regards indiscrets. Plus loin, au bout de la coursive, des badauds sortaient dans un état plutôt lamentable d’une cantina et strip-club après avoir consommé toute la nuit. Perdus loin de l’anneau-promenade de la station, ils restaient néanmoins chanceux de ne pas vivre dans les niveaux inférieurs proche des réacteurs. La vie dans le petit quartier était donc assez paisible à défaut d’être parfaitement tranquille. Les gens y vivaient loin de l’actualité galactique, se complaisant dans la dépense de leurs crédits fraichement gagnés dans les nombreux casinos de la Roue sans ne se soucier ni des conséquences, ni de leur avenir. La police locale, milice au service d’un Empire ne désirant pas s’investir pleinement dans la sécurité d’une station qui ne lui rapportait pas grand-chose en dehors des taxes qu’il pouvait appliquer sur les jeux, passait toujours de temps en temps et maintenait plusieurs antennes locales dans les niveaux environnants. Les murs étaient couverts de nombreuses enseignes et néons et une musique rythmée étouffait aisément les moindres discussions exprimées à voix basses, forçant les clients, visiteurs et habitants à hausser le ton pour se faire entendre tandis que les plus jeunes, souvent accompagnants de leurs parents dépensiers, se perdait dans la contemplation des petits vaisseaux qui allaient et venaient de la station via les quelques hublots qu’ils avaient pu trouver.

Cette routine quotidienne allait soudainement être balayée par un violent souffle assez puissante pour repousser en arrière ceux trop près de son épicentre, qui pourrait être localisé avec aise comme étant au centre de la longue coursive, entre un marchand de pièces détachées et un vendeur à la sauvette. Des pièces détachées qui, pour la grande majorité, furent projetées dans les airs par cette manifestation brutale de la Force. En son centre, une jeune femme à la chevelure blonde se tenait le flanc, un genou à terre, ramenée des méandres du passé dans un présent nouveau. Les quelques autochtones expérimentés s’étaient agrippés au matériel le plus solide et fixe qu’ils aient pu trouver, croyant probablement que leur compartiment venait d’être soumis à une brève mais intense décompression. Les badauds, eux, étaient pour la majorité resté incrédules face à une situation que leur cerveau ne savait interpréter. Les autres avaient déjà pris la fuite sans demander leur reste, en hurlant. Ils seraient bientôt suivis par d’autres. Sous leurs yeux, le corps de la jeune jedi tremblait terriblement. Le visage crispé de cette dernière en disait long sur la douleur qui l’habitait l’instant précédent, avant de se retrouver prise dans un puissant maelstrom qu’elle n’avait ni vu, ni prévu. Talanis ouvrit soudainement les yeux et sa main droite se referma plus fermement sur son flanc lorsque la douleur disparut soudainement là où elle avait pourtant été grièvement frappé il y a peu, avant de prendre la fuite à bord d’une des navettes du vaisseau qu’elle et Maitre Rao était sensés convoyer en secret. La jeune blonde se mit presque aussitôt à suffoquer, sa poitrine oppressée par la violence du transport, et se plia en deux alors qu’une douleur semblait vouloir compresser et retourner son sternum. Encore ignorante de son nouvel environnement, elle se retrouva les deux mains sur le sol froid de la coursive, à régurgiter vivement le moindre élément encore présent dans son estomac, sous les regards incrédules et soudainement inquiets des gens. Ceux-ci avaient déjà commencé à réagir de vive voix à ce qui venait de se produire, au fait que cette femme n’était là l’instant d’avant, qu’elle était simplement apparue en saccageant leurs commerces, le tout dans une spirale enivrante et entrainante qui déboucha sur une conclusion limpide et fantaisiste qui avait néanmoins de don de répondre à toutes leurs interrogations :

« C’est.. c’est une sorcière ! Fuyez ! »

L’affirmation puissante retentit dans toute la coursive et la foule, imprégnée de crainte et d’incompréhension, s’y raccrocha avec ferveur avant de réagir sans la moindre once de cohésion, et dans une cacophonie généralisée. Talanis avait soudainement redressé la tête aux premiers cris, pour assister à ce spectacle triste et incompréhensible : la foule s’était mise à hurler et à courir dans tout les sens, cherchant à s’enfuir par la moindre porte dans un grand mouvement de panique. La jeune jedi en resta tout simplement incrédule, le souffle encore court. Elle n’avait tout simplement pas la force de les interpeller. La nausée passée, elle venait enfin de réaliser que quelque chose ne tournait pas rond. Sa douleur, pourtant effroyable, avait disparue. Tout comme sa blessure. Il lui suffit d’un coup de regard sur son flanc pour se rendre compte que derrière le cuir brûlé de sa tenue, sa peau s’était résorbée en une affreuse cicatrice. Elle regarda aussitôt autour d’elle et plissa un peu plus le regard. Elle n’était plus dans la navette. Elle n’était plus aux portes de la mort. Pour quelles raisons ? Avait-elle sombré dans l’inconscience pour se réveiller seulement maintenant ? Avait-elle dormi longtemps ? Et pourquoi s’était-elle réveillée au milieu d’un couloir et non dans un lit d’infirmerie ? Et où était Maitre Rao ? Avait-elle réussi à le sauver, après l’avoir trainée loin des mandaloriens ? Dans ce cas, pourquoi se sentait-elle soudainement si… seule ? Anxieuse ? Pourquoi avait-elle l’impression que quelque chose d’horrible venait de se produire ?

Talanis ferma les yeux et porta une main sur son crâne. Toutes ces questions lui donnaient mal à la tête et elle n’avait aucune réponse pour s’en soulager. Elle soupira à nouveau et déglutit péniblement. Rah, elle avait encore le goût infect dans la bouche...

La jedi se redressa un peu péniblement, et porta une main sur sa hanche gauche pour s’assure qu’elle avait au moins son sabre-laser à la ceinture. Elle poussa un soupir en réalisant qu’il était toujours là, ce qui constituait une première bonne nouvelle. La blonde tourna ensuite sur elle-même, pour tenter de comprendre où elle était et pourquoi tout ces gens avaient fui après l’avoir regardé comme un rat de laboratoire. Vu la tête des couloirs, elle se trouvait sans doute à bord d’un vaisseau, ou plutôt d’une station, vue le nombre de portes et d’enseignes qui étaient affichées sur les murs. C’était un début. Peut-être qu’elle avait réussi après tout. Peut-être qu’ils avaient échappé aux mandaloriens mais que dans sa faiblesse, un des rescapés avait prit le relai et redirigé le vaisseau vers cet endroit. Ça n’expliquait cependant pas pourquoi elle s’était réveillée là, et comment elle avait pu être soignée aussi vite. Talanis s’arrêta et ferma les yeux pour prendre de grandes inspirations. Elle avait besoin de se calmer et de réfléchir. Ensuite elle pourrait obtenir ses réponses et trouver Maitre Rao.

Mais d’abord, elle devait en savoir plus sur le lieu où elle se trouvait et commença à aller d’étal en étal à la recherche d’informations, au point d’en oublier qu’elle avait fait fuir tout une ruelle remplie de passants. Des passants qui s’étaient enfuit en hurlant à la sorcière…




Lancers de dés

Le Constantine devait se ravitailler. A mi-chemin entre Nar Shaddaa et Dromund Kaas se tenait une station parfaite pour cela : The Wheel. Une station casino un peu oubliée de l'Empire mais pas trop. Un peu riche mais pas trop. Bref un point de ravitaillement parfait et un lieu de détente presque parfait. Ça n'avait ni les charmes de Zeltros ni la diversité de Nar Shaddaa mais ça restait encore acceptable. Pendant que Orus dirigeait les opérations de ravitaillement, Lunariss avait décidé d'aller prendre l'air et de s'amuser un peu. Les twi'leks à moitié nues n'étaient ici pas mal vues et plutôt monnaie courante entre le nombre de club de strip tease et les escort girls. La sith avait choisi d'emmener avec elle l'esclave twi'lek qui était dorénavant l'un de ses apprentis. L'adolescente avait une empreinte puissante dans la Force mais commençait tout juste à découvrir son potentiel. Une station de plaisir était le meilleur endroit pour commencer son éducation. La twi'lek rouge au tatouages rituels et la twi'lek rose fushia quittèrent le vaisseau amarré à un sas. Lunariss utilisa la manipulation mentale sur l'homme qui vint les inscrire sur le registre et récolter les taxes. Elle s'arrangeait chaque fois pour que son vaisseau soit inscrit sous un autre nom et une autre immatriculation et pour donner l'illusion d'avoir payé l'intégralité des taxes. Son apprentie ne dit rien, observant les fluctuations dans la Force. Pour la Dame Noire, ce ne fut guère compliqué, s'entrainant à cette technique depuis toujours. Néanmoins, le désavantage que pouvait procurer les lieux de plaisir étaient que ses charmes pouvaient être moins efficaces dû à l'habitude que les habitants avaient de voir ce genre de spectacle. Fort heureusement sa puissance dans la Force et son charisme renforcé arrivaient à bout des récalcitrants.

- Allons faire un tour.

Ce n'était pas la première fois que Lunariss faisait halte ici. Elle connaissait déjà pas mal d'endroit. Après réflexion, elle se dit que commençait par les casinos serait une mauvaise idée. Trop de monde. Il y-avait trop de risques que son apprentie perde le contrôle et ne fasse des dégâts qui amèneraient un éclairage un peu trop voyant sur elles. Elle choisit de descendre dans l'anneau inférieur. Il y-avait là des endroits tout à fait adéquats et moins en vue que dans l'anneau supérieur. Son apprentie ne disait rien, la suivant. Lunariss était vêtue de sa traditionnelle tenue : Bandeau en cuir renforcé soutenant sa poitrine, son pagne en cuir et ses cuissardes. Sa poignée de sabre laser pendait à son côté droit et son fouet laser au côté droit. Il était rare qu'elle prenne cette seconde arme mais elle avait la responsabilité d'une apprentie non-formée dans une station sous contrôle - même éloigné - impérial et on ne savait jamais.

Après un moment de marche, elles arrivèrent devant une enseigne clignotante : "Unchained". Les mots clignotaient en rythme d'un logo montrant des menottes ouvertes. Les pas de la twi'lek se dirigèrent vers le lieu. Elle pouvait sentir la luxure en émaner. Elle poussa la porte et entra dans un vestibule sombre. Une jeune femme vêtue d'un corset de cuir et d'un mini short les accueillit en souriant.

- Bienvenue à l'Unchained, son regard s'attarda sur Lunariss avant de glisser sur son apprentie. Pardonnez moi mais les mineurs ne sont pas acceptés.
- Elle peut entrer, dit Lunariss la voix emprunte de pouvoir et le regard fixé sur la jeune femme.
- Elle peut entrer, répéta l'employée d'une voie atone, avez-vous des effets à déposer au vestiaire ?

Lunariss fit signe que non et la jeune femme déverouilla la porte d'accès via un bouton sous son comptoir. Les twi'lek entrèrent dans le club de strip tease. L'ambiance était tamisé, rouge et noire. Un podium principal trônait au centre de la pièce. Une togruta s'effeuillait lascivement autour de la barre argentée. Lunariss choisit une table dans une alcôve. Les banquettes étaient en velours et des voiles séparaient les alcôves des salles principales. Il y-avait quelques clients. Pas la foule mais c'était parfait pour s'exercer. Elle se laissa absorber un moment par le spectacle jusqu'à ce qu'une serveuse vêtue d'une guêpière et de bas blancs tranchant sur sa peau ébène vint leur demander leur commandes. Lunariss commanda puis dit à son apprentie :

- Il me semble que tu as observé lorsque j'ai manipulé l'employé du hangar et l'ouvreuse. Montre moi ce que tu en as retenu en suggérant à la serveuse que nos boissons sont payées.

La serveuse revient et l'apprentie la fixe intensément. Lunariss s'est ouverte à la Force pour ressentir l'utilisation de ses pouvoirs par son élève. La serveuse la regarde et lève un sourcil. La twi'lek rose s'efforce de plier la Force et d'envoyer des signaux dans le cerveau de la strip teaseuse. Pour un premier essai c'est pas mauvais bien que ce soit un échec. La poigne de Lunariss vient se greffer sur celle de son apprentie et elle la guide.

- Les boissons sont payées.

Le regard de la serveuse se voile un instant et elle hoche la tête. Alors que la jeune femme s'apprète à partir Lunariss dit, toujours en imprimant un ordre :

- Restez un peu avec nous.

Ses yeux dorés suivent la serveuse qui s’assoit entre elle et son apprentie. Avoir un cobaye pour un cour c'est toujours plus pratique. Caressant doucement les épaules de la strip teaseuse, elle explique télépathiquement à son apprentie comment forcer la Force à obéir et comment plier quelqu'un à sa volonté.

Tandis que son apprentie s'efforce de faire boire la serveuse, Lunariss percoit une fluctuation dans l'avenir proche. Une femme blonde, de cuir vêtu, apparaissant de nulle part à quelques mètres du club. Une vision claire de qui, quand et où. Son apprentie, qui a enfin réussi à faire boire la serveuse qui s'est dorénavant calé au creux des bras de la Dame noire qui joue de ses doigts graciles entre les dentelles de la guêpière, relève la tête.

* Maîtresse, j'ai senti quelque chose. *

Lunariss pose les yeux sur Ann'Aola.

* Oui. Nous devons y-aller, attends moi au vestiaire. *

Une fois son apprentie partie, Lunariss embrasse à plein bouche la serveuse.


* Quelqu'un arrive, il faut que je sois à pleine puissance. *

La Dame Noire relâche son pouvoir qui glisse comme l'eau qui déborde d'une baignoire. La passion infuse chaque particule d'air et de Force de la pièce. En un battement de cil, la sith a descellé les besoins profonds de tous et la sueur et les gémissements de plaisirs remplacent la musique et les regards avides. Lunariss marche au milieu des insectes qui vont la nourrir. Le côté obscur pulse au rythme des corps déchainés. Elle écarte les bras et aspire la vie telle une vague de de pouvoir qui reflue vers elle. Elle frissonne. Leur plaisir, son plaisir. Leurs vie, sa vie.

Soudain des râles d'orgasme.
Soudain des corps s'effondrent.
Soudain le silence.

Lunariss bourdonne d'une aura sombre de pouvoir, de passion et de luxure. Elle frissonne de bien-être. Il est rare qu'elle se laisse aller mais elle soupire de bonheur. Quittant les lieux, son regard mordoré se fixe intensément sur son apprentie.

- Allons accueillir la sensitive.

Devant son aura son apprentie déglutie. Elle sait que sa maîtresse ne lui fera pas de mal mais elle voit sa véritable puissance et elle se promet qu'elle sera aussi forte qu'elle.


Lunariss marche et se poste face à l'endroit où doit arriver la femme blonde d'un instant à l'autre. Elle a la main droite sur la hanche, dans un déhanché sexy en diable, proche de la garde de son sabre et l'autre qui caresse délicatement sa cuisse nue. Son apprentie est juste derrière elle, à distance raisonnable.

- Ressent la Force qui va se déchirer mon apprentie. Et accroche toi, ca va souffler.

Ayant vu ce qu'il va se produire, elle déploie un bouclier de Force autour de chacune d'elle. Et soudainement, la Force se fissure, se déchire. Et dans un souffle d'un violence impressionnante qui projette des débris contre les  boucliers et dévaste la rue, une jeune femme blonde apparaît. Exactement comme dans sa vision. La rue se vide de passants effrayés et paniqués. Lunariss ne bouge pas. Elle examine la sensitive, évalue son degré de dangerosité. Actuellement, elle a juste l'air d'un insecte. Les derniers passants et commerçants avaient disparu. Il ne restait qu'elles trois dans la rue.  Par précaution, Lunariss renouvelle les boucliers avant d'attirer l'attention de la femme. Se tenant droite, dans sa posture sensuelle, elle dit :

- Bienvenue sur la Roue en l'an 1 après la destruction Manaan. Je suis la Dame Noire Lunariss et la Force m'a prévenue de ton arrivée.

La voix chargée de puissance de la sith coule comme du velours doux et caressant, comme un souffle chaud et sensuel.

- La Force envoie des sensitif du passé et du futur dans mon temps. Qui es-tu et à quelle époque appartiens-tu ?

La sith bougea légèrement avec grâce. Sa position n'avait rien d'agressive mais elle était prête à répliquer.


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Pressentir la distorsion dans la Force
1- Luna + dé de maitre : 1 (3-2)
2- Ann'Aola : 6
Manipulation mentale d'Ann'Aola : 11

La Jedi ne les avait pas remarqués immédiatement, encore bien trop confuse et étourdie par ce qui venait de se produire, son esprit fasciné par la nécessité de connaître son nouvel environnement, d’étudier où elle se trouvait et ou pouvait être Rao, son mentor. Les premiers éléments ne concordaient pas avec ses derniers souvenirs, ceux d’un vaisseau sur le point de fuir dans l’hyperespace avec à son bord des passagers blessés et exténués, ceux de son propre corps, gravement touché au flanc, et de son esprit, au bord de l’inconscience. Quelle ait rouvert les yeux l’instant d’après et s’être découvert à genoux au milieu de ce qui semblait bel et bien être des étals d’un marché n’avait pas de sens. Se pouvait-il qu’elle soit en train de divaguer dans un rêve ? Non, la douleur qu’elle avait ressentie était bien trop profonde pour ne pas être réelle. Talanis en avait encore la nausée. Quant à la Force… ah… ce qu’elle ressentait autour d’elle n’était alors que troubles et instabilité, conséquences d’un voyage qu’elle ignorait encore et qui n’allait pas tarder à lui être balancé en pleine figure sans la moindre once de tact. Le flux, bien qu’il semblât la transcender sans peine, avec une certaine puissance, comme il l’avait toujours fait depuis sa naissance, semblait également encore onduler légèrement autour d’elle à la manière d’un jeune enfant face à une nouvelle découverte fascinante. C’était une sensation que Talanis n’avait jamais ressenti jusqu’à présent et qui s’estompait désormais un peu plus de seconde en seconde pour laisser place à une forme de paisibilité qui s’harmoniait petit à petit avec la sienne, comme cela aurait toujours dû l’être. Maintenant qu’elle commençait à avoir les idées claires, ce fut la Force, encore, qui l’alerta à la manière d’un vent glacial de la présence des deux femmes au bout de la promenade.

Talanis frissonna en ressentant là la signature de ce qu’on lui avait appris à considérer comme le Côté Obscur et se tourna d’un quart de tour sur sa droite pour faire face au duo dont émanait ce pouvoir malaisant. Elle fronça légèrement du nez en découvrant de qui il émanait : il s’agissait de deux twi’leks, l’une définitivement plus vieille que l’autre mais probablement guère plus âgée qu’elle. C’était étrange car il n’y avait pas eu de twi’lek à bord du transporteur duquel Rao et elle s’étaient échappés, ce qui confortait légèrement Talanis dans l’idée qu’elle s’était probablement évanouie après avoir propulsé la navette dans l’hyperespace, et qu’elle avait, pour elle ne savait encore qu’elle raison, reprit pleinement conscience plus tard au milieu d’un endroit inconnu, ou du moins, qu’elle ne reconnaissait pas. Se pourrait-il qu’elle fasse du somnambulisme ou quelque chose du genre ? Non, ce serait d’autant plus étrange que ce serait la première fois que quelque chose du genre lui arrive. Elle n’avait pas non plus de réelle explication sur comment sa blessure avait pu se résober aussi vite pour ne laisser qu’une vilaine et moche cicatrice derrière le trou béant et calciné sur le flanc de son haut, au niveau de son bas-ventre… A moins que… Peut-être que c’était ça ce que les jedis appellent la vie après la mort ? La vie dans la Force ?

Talanis eut le temps de lever très brièvement les yeux au ciel. Quelle idée saugrenue ! Voyons, elle ne se serait pas retrouvée en face de deux twi’lek suintant le Côté Obscur dans un environnement qui lui paraissait bien trop réel si elle avait quitté le monde des mortels. La première justement, à la peau rouge, était celle qui rayonnait le plus par sa noirceur, sa puissance et… sa quasi nudité. La jedi n’eut pas eu à trop se creuser les méninges pour reconnaître l’une des armes qu’elle avait à la ceinture, bien que différente du sien en bien des aspects. Un sabre-laser d’un format étrangement compact, comme elle n’en avait jamais vu. La plus jeune, au teint fuchsia et à coup sûr adolescente, était pour sa part bien moins offensante et impressionnante. Néanmoins, le fait qu’elle se tenait légèrement en retrait de la première laissait à penser qu’elle voyageait avec elle.

Sa propre arme était bien là, à sa hanche, reliée à sa batterie d’alimentation toujours présente à sa ceinture. Talanis pouvait sentir la présence de l’ensemble sans même en toucher la garde, et les bras le long du corps, quoique légèrement écartés. Bien que très méfiante et sur ses gardes, elle ne cherchait pas à faire preuve de trop d’animosité, car c’était la première fois que la Jedi se retrouvait confronté à des individus sensibles à la Force en dehors de l’Ordre Jedi et des Falanassis qui vivaient sur son monde natal de Lucazec et qu’elle ignorait comment il régirait. La padawan avait bien entendu Rao parler de jedis qui se perdaient dans la Force, qui s’égaraient du chemin de l’Ordre et qui sombrait dans des promesses corruptrices de pouvoir et de liberté mais si sa première intuition était la bonne, elle n’en avait jamais croisé jusqu’à aujourd’hui.

Des individus qui, en plus de cela, semblait se complaire dans l’interdit. Dans le Côté Obscur. Et dont l’une d’entre elle rayonnait d’un pouvoir insoupçonné, et improbable. Ce fut d’ailleurs celle-ci qui prit la parole la première, en feintant un air décontracté qui ne masquait pourtant nullement sa préparation aux yeux de ceux capables de la ressentir dans la Force. Bien que Talanis ne comprit que peu de choses de ce qu’elle dit, le fait de l’entendre parler la conforta dans l’idée que tout ceci n’était pas une simple illusion, mais au contraire quelque chose de bien réel. Au moins savait-elle désormais où elle se trouvait, bien qu’elle n’ait aucune idée d’où cet endroit se trouve sur la carte galactique : La Roue, donc ; très certainement une station spatiale, comme elle l’avait deviné.

Quant à cette « destruction de Manaan », là, c’était quoi ? Un code qu’elle était censé comprendre ? Un mot de passe ? Un sens caché ? Non parce que Manaan se portait très bien au moment où elle avait perdu conscience après avoir découpé plusieurs combattants mandaloriens… Et encore, si elle n’avait fait que rentrer légèrement la tête dans les épaules en entendant cela, Talanis ne put retenir un léger rire frustré et contrit d’incompréhension en entendant parler de passé, présent et futur. Non, sans blague, un voyage temporel ? Allons, allons. Le somnambulisme de tout à l’heure était quand même bien plus crédible qu’un voyage à travers l’espace et le temps !

« … Vous vous moquez de moi, c’est un test de Rao, c’est ça ? Franchement, votre histoire, j’aurais pu y croire mais l’anéantissement des selkaths et un voyage temporel ? Ah… n’importe quoi. »

Elle renifla légèrement et glissa machinalement un doigt sous ses narines avant de reculer d’un pas. Oui, elle était bien bonne. Vraiment.

« Mais bon allez, je veux bien jouer à votre petit jeu, pour lui faire plaisir ! Moi c’est Talanis. » dit-elle en se retenant de rire à nouveau pour ménager sa cage thoracique encore un peu fébrile. « Certains disent Maitre Talanis ou Maitre Jedi mais franchement, ils savent pas faire la différence… »

Nouvelle pause, histoire d’écarter les bras comme le ferait un acteur de théâtre pour surjouer son rôle.

«  Ah ! Et nous sommes en dix-neuf sept-cent-vingt-deux ! Là, ça vous va... Dame Lunariss, c'est bien ça ? »

Spoiler:

* Ah les moins que rien. * pensa Lunariss, se retenant de lever les yeux au plafond.

La sith avance de quelques pas vers la blonde à l'haleine fétide. Ses yeux mordorés luisent dans la pénombre, l'explosion ayant quelques peu ravagé les lumières du coin. Son regard glisse sur la combinaison épousant les formes aguicheuses de la blonde.

- Je vous invite à bien vite vous mettre ceci dans la tête : vous êtes une antiquité ici. Si je calcule bien, et je pense que mon intelligence n'est pas quantité négligeable, vous venez de quelques 5 337 années dans le passé.

Déshabillant Talanis jusqu'à la ceinture d'un regard de braise, la Dame noire ajouta, un petit sourire en coin :

- Une batterie externe, comme c'est charmant. Votre sabre est le plus antique de tout ceux que les voyageurs du temps m'ont donné de voir.

Secouant négligemment et innocemment la main opposée à son sabre, quelques gouttelettes de pouvoir se rependent autour d'elle.

- Il va falloir vous y faire Talanis, plus vite vous vous adapterez, plus vite vous éviterez les ennuis. Connaissez-vous beaucoup de personne capable de se téléporter ?

A la réflexion la sith n'en connaissait à vrai dire pas. Enfin pas de la téléportation au sens propre. Bien sûr, elle avait appris ce pouvoir mineur permettant de se déplacer de quelques de sa position mais il fallait avoir marquer la position de retour au préalable et les distances étaient relativement courtes.

- Je vois d'ailleurs que votre tenue laisse apparaître une coupure dans le cuir bien nette issu d'une brûlure récente, poursuivit-elle en regardant avec gourmandise la peau blanche mise à nue. Étant moi-même habituée à carboniser des choses, j'en déduis donc qu'il y-a peu vous étiez en pleine bataille. et pour terminer : regardez autour de vous, même si votre arrivée à fait pas mal de dégâts, ça ressemble à votre époque ?

Désignant des néons grésillants en partie pendant dans le vide et des affiches collées sur le mur :

- Est-ce là exactement la même écriture ?

Minaudant d'un rire de gorge léger comme une nuée de papillon, Lunariss se pencha en avant, exhibant sa poitrine généreuse et offerte. Elle fit un clin d'oeil sexy à la sensitive :

- Alors, qui de moi ou de vous, ma jolie colombe, est dans le déni ?

Talanis serait bien partit dans un fou rire prolongé vu le peu de sérieux qu’elle trouvait dans l’explication de la twi’lek si celle-ci n’avait pas fait quelques pas dans sa direction, son aura aussi obscure et malfaisante se déplaçant avec elle. Cette noirceur dérangeante qui venait doucement gratter et ronger son espace, précédée par une brise légère mais glaciale, était à elle suffisante pour la convaincre de reculer d’autant de pas. Si ses propos ne tenaient pas la route le moins du monde à ses yeux, la jeune jedi ne pouvait pas ignorer la gravité de l’intonation de cette femme lorsqu’elle reprit la parole, ses mots résonnants plus comme une menace qu’une invitation au dialogue. Pourtant elle continuait à se répandre en balivernes improbables. Impossibles, même. Un voyage dans le temps et l’espace était inenvisageable. C’était une théorie qui avait été testée et réfutée depuis la nuit des temps, jetée dans l’oubli tant elle était complexe et dangereuse. Talanis n’était évidemment pas une experte, mais c’était la seule conclusion dont elle se souvenait de ses cours sur l’influence de la Force sur l’écoulement du temps. Un sujet qu’elle avait trouvé tout aussi passionnant qu’ennuyeux, d’ailleurs, au point de tout simplement décrocher au milieu de chaque cours, bercée par la voix monotone du professeur. La voix de la twi’lek en revanche, aussi mielleuse fut-elle, ne provoquait chez elle que le contraire, la maintenant bien en alerte tant elle emplit de dédain et de suffisance.

A l’évocation de son arme, Talanis y apposa doucement sa main sur sa garde. Elle ne croyait toujours pas une seule seconde à l’idée du voyage dans le temps, même si la twi’lek continuait bec et ongle dans cette direction. Il y avait des dizaines d’autres explications bien plus crédibles que cela, à commencer par une nouvelle épreuve vouée à tester son mental, et sa capacité à discerner la réalité de l’illusion. C’était là, après tout, un des tests qui pavait le chemin menant au rang de chevalier jedi ! Bon, ça n’expliquait pas pourquoi elle ne se souvenait pas de ce qui s’était passé entre le moment où elle avait enclenché l’hyperespace de la navette et cet instant mais là aussi il pouvait y avoir une explication toute simple. Elle était peut-être dans un de ces rêves conscients que certains consulaires évoquaient avoir dans leur sommeil ! Et pour sa blessure, elle avait probablement été soignée pendant son inconscience ; après tout ça pouvait prendre des jours ! A vrai dire, la jeune femme était en mesure de trouver une explication à chaque incohérence, sans forcément se soucier du fait que ces explications venaient en lever d’autres. Talanis était encore troublé par ce qui venait de se passer même si son corps commençait à rapidement s’en remettre. 5337 ans... Non, vraiment, c’était impossible. Ça n’avait strictement aucun sens, vraiment. Cette situation, n’avait aucun sens, à moins d’être amnésique ou en possession de faux souvenirs…

« La téléportation est un concept. Je ne l’ai jamais vu de mes propres yeux, et ce n’est certainement pas ce qui m’est arrivé. » rétorqua-t-elle machinalement, son regard se détournant un bref instant de la twi’lek pour faire un très rapide nouveau tour d’horizon à la recherche du moindre indice qui pourrait lui confirmer que tout ceci était véritablement un test. Un test où son amnésie pouvait faire partie des règles.

Reportant de nouveau son attention sur la twi’lek, Talanis fit signe à cette dernière de garder la distance, sans pour autant le faire verbalement, l’assise de sa main sur son arme, encore attachée à sa ceinture étant bien plus parlante que des mots. Si elle avait pris la chose à la rigolade sur l’instant, la jedi commençait à admettre qu’il y avait de plus en plus d’inconnues. Des inconnues qu’elle pouvait toujours combler par n’importe quelle explication bien évidemment mais la situation restait des plus troublantes. Profitant de l’éloignement relatif, elle porta son regard sur plusieurs prospectus et déposa ses doigts gantés sur le rebord d’une gamelle encore chaude qui était tombé d’un étal à son arrivée. Elle devait admettre que son absence de blessure là où elle avait pourtant été durement touché par un tir de blaster au point que sa combinaison en armorweave n’ait pu dissiper la charge était une véritable énigme. Elle avait pourtant bien une cicatrice marquée, comme si elle avait guéri mais ne possédait aucun souvenir de sa convalescence. C’était ce qu’il y avait de plus troublant, et qui la faisait de plus en plus douter que tout ceci puisse-t-être un test dessiné de toute pièce par Maitre Rao. Un piètre test par ailleurs.

« J’ai pris un tir à bout portant. Blaster lourd. C’est cicatrisé. » répondit-elle à nouveau mécaniquement et sans pincettes tandis qu’elle se redressait pour faire face de nouveau à la twi’lek.

Cette femme restait elle aussi une énigme. Son aura restait déstabilisante, à contre-pied de l’attitude qu’elle essayait de se donner. Son allure séduisante et ses mouvements aguicheurs tranchaient littéralement avec ce qui se dégageait d’elle, à savoir un pouvoir comme Talanis en avait peu vu chez quelqu’un qui semblait avoir à peu près son âge, et dont l’aura sombre tranchait vivement avec la sienne, dressée en bouclier contre les filaments pernicieux qui grattait toujours sa surface. La Force, justement, semblait lui être désormais un peu plus ouverte désormais mais restait mystérieuse lorsqu’elle l’interrogeait sur ce qui s’était passé, comme si elle se délectait de la voir réagir à son nouvel environnement, dans l’attente de voir ce qui allait se produire face à cette succube qui cherchait, et il ne fallait pas être miraluka pour le voir tellement cela manquait de retenue, à apposer ses griffes uen bonne fois pour toute sur elle.

« L’écriture ne prouve rien. L’aurebesh est répandu dans une bonne partie de la galaxie, et d’autres dialectes existent au niveau local. » répondit-elle d’abord à la première question de son interlocutrice en détournant ostensiblement le regard pour mon montrer son désaveu quand à la manière dont celle-ci se comportait, qui plus est devant une enfant, fut-elle avec elle ou non.

Et cela avant d’embrayer dans l’idée de retourner la situation à son avantage. Puisque cette « dame noire » se vantait de tout savoir sur tout, peut-être pourrait elle commencer par être plus crédible, en en disant plus sur elle, sa condition, et ce qu’elle fait ici, comme par hasard prête à bondir sur la première jedi venue ?

« J’ignore ce que vous êtes, et j’admets ne pas vraiment vouloir le savoir. Pourtant c’est nécessaire. Aucun n’adepte de l’obscur dont j’ai entendu parler ne s’est autant enfoncé dans la noirceur depuis des millénaires. Vous voulez établir le dialogue ? Très bien. Commencez par me dire par quel miracle vous vous retrouvez comme par hasard juste à cet endroit, comme prête à me cueillir au vol ? Tout cela est-il de votre fait ? Et si oui, pourquoi ? Dans quel intérêt ? »

Bon, c’était aussi une manière de jouer la montre, mais elle n'allait pas le lui dire ouvertement. Après tout, tous les commerçants et passants qui avaient fuit à son arrivée avait probablement alerté les autorités locales par panique…. Ne dit-on pas que plusieurs avis valent mieux qu’un ?

Lunariss pouvait être patiente mais elle détestait devoir expliquer longtemps pour que les gens comprennent vite et il était clair que la blonde en face d'elle, tout mignonnette et de cuir vêtue qu'elle n'était n'était pas une flèche. La blonde était carrément dans le déni et clairement elle en avait ras les lekkus. De plus, la discussion se prolongeait et la milice du coin risquait de s'intéresser un peu trop à elle et elle n'avait pas envie que l'Empire ait des échos. Il allait falloir abréger.

La Dame noire porta ses doigts à son front simulant un massage de la tempe.

- Il semblerait que vous soyez obtuse et qu'il n'y-ait pas grand chose à faire de vous.

Le regard de la sith déshabilla une fois de plus la sensitive.

- C'est dommage, vous êtes pourtant une jolie jeune femme. Si vous acceptiez les choses, ça vous faciliterez la vie.

Soupirant théâtralement elle poursuivit :

- Malheureusement, même la Force ne peut rien pour les esprits faibles.

La sith écarta les bras et son corps s'éleva dans les airs de quelques centimètre. Son regard était fixé sur la sensitive. Soudainement une pluie d'éclairs améthyste sur déchaîna autour de Talanis. La twi'lek contrôlait sa tempête pour qu'aucun des éclairs ne touche directement la sensitive. Cependant elle laissa certains d'entre eux frapper violemment aux pieds de la blonde.

- Vous devriez ôter vos doigts de votre sabre sauf si vous voulez que je reprenne là où votre précédent assaillant en était. Et vous avez amenuisé une partie de ma patience.

Les yeux mordorés de Lunariss brillait d'un jaune éclatant.

- Votre bêtise commence vraiment à me taper sur les nerfs. La prochaine fois que vous ouvrez la bouche, réfléchissez bien à ce que vous allez dire, je pourrais ne pas vous louper.

Lunariss ramena ses bras contre son corps et repris sa position amicale et sensuelle habituelle.

- Je suis Une seigneur Sith et si vous ne savez pas ce que c'est, c'est que vous êtes une petite jedi encore bien inconsciente de la vraie puissance. Et si vous êtes une jedi, vous savez que la Force envoie des visions à ses maîtres. Vous pensez vraiment que je n'ai que ça à faire de mes journées, cueillir une jedi aussi belle que stupide ?

La patience de la Sith était à bout.

- Je vous donne le choix. Soit vous venez avec moi et je vous remet à mes collègues de l'Empire, soit vous venez avec moi et je vous remet à mes collègues de l'Empire.

Si la petite blonde ne se tenait pas bien et n'avait pas compris les avertissement.

- Apprentie, va retenir la sécurité. Tu devrais pouvoir persuadé mainetnant, montre moi que tu vaux vraiment le coup, dit Lunariss à Ann'Aola en twilecki.

En même temps, la sith frola la marque d'Orus sur sa hanche, établissant le contact et lui ordonna de se ramener avec quelques hommes.

Un long et profond soupir. Talanis aurait pu résumer en cette simple phrase sa réaction à la scène que lui offrit aussitôt la twi’lek au corps si peu vêtu. Que pouvait-elle bien répondre ? La jeune blonde ne faisait que perdre son temps, il était désormais évident qu’elle n’obtiendrait rien de bien concret de la part de cette femme et de son associé. Elle ne trempait pas dans leur histoire absurde de voyage spatiotemporel, préférant encore croire à une hallucination ou une projection de Force. Elle ne se sentait d’ailleurs que peu concernée par les soucis de la rouge, et il en allait de même pour ses propos. Clairement, la twi’lek ne devait pas être une adepte du dialogue, et devait avoir plutôt l’habitude d’écraser le visage de ses interlocuteurs contre sa poitrine. Talanis préférait se concentrer sur les remous légers de la Force et la manière dont elle pouvait les interpréter, quitte à détourner brièvement le regard pour trouver une once de concentration suffisante pour se mettre à l’œuvre. Trouver un sens à cette situation improbable devait et restait sa priorité. La jeune jedi, du haut de sa petite quinzaine d’années d’expérience dans le domaine, ne ressentait aucun élément résiduel qui pourraient aller dans le sens de la théorie délirante de la twi’lek. Ce genre de choses devait laisser une marque profonde et elle ne ressentait pas le moindre tressaillement. L’agitation de la rouge, en revanche, était clairement perceptible, tout autant que sa montée en puissance.

Talanis ne se retourna néanmoins vers elle que lorsqu’elle sentit l’énergie, sombre et glaciale, la contourner pour affluer encore et encore dans la direction de la tatouée. Un sentiment de malaise s’empara doucement d’elle, tandis que légèrement courbée en avant, elle découvrait avec effarement que la twi’lek ne touchait plus le sol et était, au contraire, portée dans les airs par ce déchainement de puissance malfaisant. La Jedi ne resta bouche-bée que quelques secondes, le temps de voir la première volée d’éclairs captant aussitôt son attention en s’abattant non loin à côté d’elle, rapidement suivit d’une autre, et d’encore une autre. Talanis fit dans le même temps un léger pas en arrière, juste avant qu’une nouvelle volée ne s’abatte à ses pieds. L’intention de se saisir de son arme à l’aide de sa dextre s’intensifia malgré la menace de la sith. L’esprit de la blonde, réveillé par le soudain rush d’adrénaline, réagit au quart de tour et son regard se fit fuyant, à la recherche de la moindre solution qui pourrait lui éviter un affrontement avec ce qu’elle considérait désormais comme la seule et unique menace de l’instant présent. Et dire que l’instant d’avant, cette dernière avait voulu qu’elle lui fasse confiance et croit à son histoire à dormir debout…

La jeune blonde reconnaissait que la twi’lek possédait un pouvoir qui n’était pas à sous-estimer. A vrai dire, elle n’avait jamais constaté un tel déchainement de puissance, et elle n’était pas vraiment certaine de savoir comment s’y soustraire. La situation la conforta ironiquement dans l’idée que celle-ci n’était qu’un test, peut-être l’ultime, développé par Rao pour l’évaluer, et ce fut avec un regain de vigueur et de détermination, au point qu’il ne s’en fallut pas loin pour qu’elle réponde avec pédantisme à la dernière remarque de la twi’lek que celle-ci, si la situation l’ennuyait, elle n’avait qu’à passer son chemin et rentrer chez elle pour réfléchir à son avenir ; mais Talanis était peut-être bornée, elle n’était pas stupide pour autant. Elle savait que lâcher pareille phrase choc alors qu’elle n’était pas prête à se défendre signerait son arrêt de mort. Au lieu de ça, elle préféra digérer l’ultimatum qui lui était fait pour gagner un peu plus de temps, le tout en se demandant qui était la plus obtuse des deux, désormais ?

A vrai dire, un plan avait déjà commencé à se dessiner dans sa tête, et celui-ci reposait sur trois points, chacun composant avec leurs propres aléas. Premièrement, les civils qui avaient fuit allaient rameuter la sécurité d’un instant à l’autre. Deuxièmement, elle allait devoir quitter cet endroit clos et se mêler à la foule pour échapper à la twi’lek psychopathe. Troisièmement, il fallait pour cela décontenancer suffisamment la dite tatouée. Un plan qu’elle allait dérouler dès maintenant, pour ne pas perdre plus de temps.

Profitant peut-être des remous provoqués par l’appel de pouvoir faite par la rouge, Talanis canalisa son alliée autour de sa dextre, qu’elle projeta soudainement dans la direction de la twi’lek dans une déferlante qui avait à l’origine plus vocation à la déstabiliser qu’à véritablement la projeter. Dans le même temps, ou plutôt dans la seconde qui suivit, le corps de la jeune blonde se plia en avant, pour s’élancer dans une course pour la sortie opposée à celle prise par l’apprentie rosée avec une rapidité qu’elle espérait inégalable. Si cela fonctionna un temps, celui-ci lui sembla néanmoins bien trop bref. Talanis avait tout juste pu s’élancer dans une série de corridors qu’elle sentit son appel à la Force s’estomper tandis que d’une reconnaissance vive derrière elle, elle pouvait sentir l’empreinte de la twi’lek se rapprocher de nouveau. La Jedi arriva néanmoins au milieu d’une vaste esplanade intérieure, une très grande salle aussi large que haute traversée par de multiples passerelles dans les airs et où de nombreux commerces s’étaient depuis longtemps établis pour servir leurs clients à la fois en intérieur qu’en terrasse.

Son arrivée brutale provoqua une légère panique, et de nombreuses personnes aux origines bien différentes s’écartèrent autour d’elle lorsqu’elle s’arrêta soudainement face à l’obstacle qu’ils provoquaient malgré eux sur son chemin. Talanis jeta rapidement un coup d’œil dans le plan horizontal puis dans le plan vertical à la recherche d’une issue avant de se résigner à faire volte-face pour s’opposer à l’entrée qu’elle venait tout juste d’emprunter et, d’un mouvement subtil de la main, appela son protosabre laser à elle. Celui-ci se retrouva rapidement entre ses doigts, et la jeune Jedi n’hésita pas une seule seconde à en faire jaillir la lame aux accents turquoise sur sa droite. Là, elle n’attendit pas longtemps avant de voir jaillir la sith devant elle, la mettant en joue en tenant sa lame pointée dans sa direction, devant elle.

« J’ai réfléchis à ce que vous m’avez dit. Je crois plutôt que vous n’êtes qu’une jeune prétentieuse insolente qui a l’habitude que l’on se plie à ses moindres petits caprices. »  

Son regard resta figé sur la twi’lek, alors qu’autour d’eux les curieux semblaient s’agglutiner comme un essaim. Talanis tenta de les ignorer, bien qu’ils allaient clairement être une gêne, et d’un mouvement léger en arrière, se place en posture de combat, ramenant son arme à l’horizontale à hauteur de son épaule.

« Au regret de vous décevoir, je n’entrerais pas dans la nuit sans combattre. »  


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Lancers de dés

Lunariss se lécha le bout des doigts tandis qu'elle attendait la reddition de la blonde. Mais la jedi sembla à nouveau décidée à être fatigante. Elle projeta une bague de force que la Dame Noire eut à peine le temps de sentir mais qu'elle pu contrer. Cependant elle vit la course de Talanis et perdit quelques secondes de plus à regarder son très joli postérieur moulé dans le cuir, les cheveux volant aux vents. Se  pourléchant les babines tel un tigresse sombre en chasse, elle s'élança à son tour, tirant dans son surplus de pouvoir pour rattraper tout en appréciant les ondulations du corps musclé de l'abrutie devant elle. Elles allaient rejoindre une zone avec des civils et la Sith sourit. Elle n'aurait aucun problème à éliminer des civils. Quelle idée que d'aller faire cela quand on est une jedi. Utiliser des civils comme bouclier humain. Ne savait-elle rien ? Oh bien sûr, Lunariss préférait les morts utiles et le plaisir mais parfois, il fallait faire ce qu'il faut.

La jedi finit par s’arrêter et faire volte-face. Lunariss ralentit et déboucha à son tour, émergeant telle une reine sith, suffisante, magnifique, les yeux fixés sur sa proie.

- Alors ma petite souris, on a finit de courrir.

Faisant le signe non non avec son index elle dit :

- Utiliser des civils sans défense comme bouclier humain, mais c'est pas très beau pour une jedi.

A cet instant Orus toqua à l'esprit de sa maîtresse. Lui seul pouvait faire cela grâce à leur lien si spécial. Elle lui ouvrit un peu de son esprit tandis que les gens autour commençait à s'intéresser aux deux jeunes femmes.

* Ma Dame, nous serons en retard. Votre apprentie a été si convaincante que la milice a fermé l'accès, nous devons faire le tour pour vous rejoindre.*
* Faites au plus vite.*

L'ordre claqua et elle referma son esprit.

La jedi eut la bonne idée de sortir son sabre et la twi'lek sourit. Elle lui facilitait tellement la tache ! Elle la laissa déblatérer son blabla d'héroïne pathétique puis regarda autour d'elle. Les civils avaient commencé à chuchoter en pointant un doigt vers le sabre ou en regardant la blonde avec effroi. Des *terroristes*, *sorcière* et *jedi* commencèrent à circuler.

Lunariss insuffla du pouvoir à sa voix et balaya les gens qui s'étaient amassés.

- Citoyens de La Roue, cette dangereuse terroriste jedi refuse de se soumettre à son arrestation. Elle vient de dévaster le quartier Rouge. Toute aide sera récompensée et la prime partagée.

Plusieurs civils se détachèrent de la foule avec la ferme intention d'en découdre avec la jedi.

- Rends toi Jedi et aucun mal ne te sera fait. L'Empire saura se montrer généreux.

La sith s'approcha sans crainte de son sabre de pacotille. Dans le pire des cas, elle dégainerait le sien et serait obligé de passer au plan B en tuant tout le monde, mais elle avait une bouc-émissaire toute désignée.

- Alors que choisis-tu ? Te rends-tu ou devons nous te rouer de coups ? Dernier avertissement.

Les civils s'étaient rapprochés d'elle et les terroristes voir des insultes un peu plus violente commençaient à fuser. La propagande avait été efficace même si elle ne l'aimait pas car il n'avait aucune vision, juste une besoin stupide de s'accrocher à un trône qui lui serait pris d'une manière ou d'une autre. Lunariss bien que préférant les odeurs de luxure inspira profondément la colère et la haine qui se répandait tel un venin. Il était vraiment toujours plus facile de mener les gens à la guerre qu'à l'amour.

Lunariss tenta alors d'entrer dans la tête de la jedi mais cette dernière semblait avoir la volonté des ânes bâtés et elle ne pu que lui délivrer un message succin plutôt que l'image mentale du bain de sang que la sith prévoyait si elle ne se rendait pas très vite.

* Tous morts. Ta faute. *


Esquiver la vague de Force d'une pointe de vitesse de force : 9
Se rapprocher grace a elle de la jedi : 2
Temps pour l'arrivée de Orus et du commando : 18
Subjugué la foule contre Talanis : 6 (8-2)
Télépathie avec Talanis : 12 (14-2)

Talanis resta interdite, le jeu de la twi’lek ne l’amusant pas. A vrai dire, elle ne savait pas si celle-ci tenait simplement un rôle devant elle ou si elle était simplement trop atteinte. Elle avait déjà vu des êtres drogués aux épices se comporter avec autant de légèreté et de folie. Ses petites piques enfantines n’avaient aucun effet sur elle. Il n’avait de totue façon jamais été dans son intention de se servir de civils d’une quelconque manière que ce soit. C’était là l’arme des lâches et des psychopathes. Elle était Jedi, et ces gens n’avaient pas à être impliqué dans ce qui ne la concernait qu’elle. Ils n’étaient que des innocents, mais elle n’avait pas le pouvoir ni même la légitimité pour leur demander de se disperser. Elle ne pouvait, au mieux, que leur demander de partir, pour leur propre sécurité. Mais il était déjà trop tard pour cela, car la twi’lek était là. Devant elle, devant eux. Concentrée sur cette personne à l’aura maléfique qu’elle considérait alors comme la seule menace sérieuse autour d’elle, Talanis ne fit pas de suite attention à ce qui se passait ou se disait du côté de la foule qui était venue les encercler, attisée autant par la curiosité que par des sentiments de colère et de haine imprimés en eux par des années de propagande impériale. Chose qu’elle ignorait, bien évidemment. Ce n’est que lorsque la rouge se mit à invectiver la foule avec une explication grotesque et fallacieuse et que certains badauds commencèrent à sortir des rangs que Talanis prit totalement conscience de la situation dans laquelle elle se trouvait, à savoir encerclée d’une foule non simplement curieuse mais hostile qui venait s’ajouter à la menace avérée qui se trouvait en face d’elle et qui s’approchait à nouveau, sans crainte aucune, de la pointe de son sabre.

La jedi eut un léger mouvement de recul alors que la colère de la foule grandissait que et que les insultes à son égard pleuvaient de plus en plus. Quelque peu décontenancée, Talanis abandonna sa position statique et ramena son sabre à la verticale devant elle, les deux mains fermement ancrées autour de la poignée. Son regard, fuyant, glissait de gauche à droite pour analyser son environnement le plus proche et s’assurer que personne n’entrait dans sa zone de sécurité. Elle ne voulait faire de mal à personne mais si son intégrité physique venait à être menacée, alors la lucazec n’hésiterait pas à faire usage d’une force proportionnée pour se défendre. La lame de son arme vrombit soudainement vers sa droite avant de revenir tenir en respect la twil’ek lorsqu’un civil tenta de l’attraper en tendant son bras en avant, forçant ce dernier à faire un bon arrière par crainte. C’est alors qu’elle sentit une pression sur son esprit, venant de celui de la rouge, et Talanis se hâta d’y faire opposition de toutes ses forces. Elle eut presque une moue dégoutée, mais elle n’était pas bien surprise que cette femme poursuive sur le chemin de la lâcheté. Dommage pour elle, car l’esprit de la lucazec n’était pas faible. Au contraire, cela acta sa décision de ne pas céder un pouce de terrain supplémentaire.

« Non. » Elle étendit son bras armé en direction de la twi’lek, non pas pour porter une estocade mais pour la forcer à reculer ou à dégainer. « Sortez de ma tête ! »

Hélas, la foule était toujours aussi vindicative et elle dû de nouveau intervenir en tenant en respect deux gaillards qui tentèrent maladroitement de l’agripper dans son dos. C’est à cet instant, cependant, que la jeune blonde sentit son ventre se nouer, tandis que le vrombissement d’un autre sabre-laser que le sien se fit entendre hors de son champ de vision. La Jedi eut tout juste le temps d’incliner son dos en arrière pour éviter une taillade rougeoyante. Son sabre claqua contre celui de la twi’lek pour l’écarter vers l’avant et s’offrir une brève porte de sortie. Faisant un pas en avant, elle pivota pour faire face à la menace principale, tandis que la foule s’était soudainement éloignée à la vue des premiers pas de danse des deux principaux protagonistes. Concentrée et méthodique, Talanis fit un pas en arrière pour trouver un appui solide et laisser son adversaire frapper à nouveau. Ramenant son sabre en diagonale vers le haut devant elle, les lames ripèrent à nouveau dans un claquement sourd avant que la jedi ne plonge en avant pour mettre la pression, emmenant son sabre d’abord à la verticale dans une frappe brutale, puis sur sa gauche, vers le bas, pour bloquer une contre-riposte de son adversaire. Prise dans son élan, la blonde rebondit sur son pied gauche pour se projeter légèrement de côté dans un mouvement tournoyant. Pliant les genoux, elle évita une nouvelle frappe de son adversaire avant de revenir au contact, sa lame crépitante contre celle de la sith. Le visage fermé, Talanis laissait la Force la transcender pour accentuer ses facultés tout en laissant le flux la guider dans sa gestuelle.

Ancrée dans l’instant présent, ses gestes étaient précis et habiles, et sa motivation, claire. Son adversaire était très probablement en mesure de la surclasser en tout point. La maitrise de la Force dont elle avait fait preuve plus tôt en était une preuve accablante. Talanis n’avait pas en tête de remporter cet affrontement, mais plutôt de le faire durer le temps de trouver l’opportunité qui lui permettrait de fuir. Un combat rythmé et dansant typiquement inspiré de l’Ataru dans sa forme terrestre, c’est-à-dire limité aux deux dimensions et n’incluant donc pas l’aspect aérien de la forme du chauve-faucon lui semblait donc la meilleure option, car permettant de garder la distance tout en se déplaçant dans l’espace. Leurs lames claquèrent à nouveau après un enchainement de tourbillons, les mouvements de la jedi se révélant néanmoins plus lent et plus amples du fait de la présence gênante du cordon d’alimentation de son arme. Si elle devait être frappée à mort, au moins n’aurait-elle pas le temps de voir le coup venir.

La blonde tentait de se saisir des rares opportunités qui s’offraient à elle, en laissant plonger son sabre sur les côtés, pour chercher la blessure légère mais handicapante, sans jamais réellement la trouver. La foule, quant à elle, s’agitait pour éviter les coups de sabre, bien que Talanis faisait très attention à ne pas prendre le risque de blesser qui que ce soit, ce qui représentait un poids supplémentaire dans ce combat et la forçait à adopter une posture plus défensive qu’espérée. Le problème d’un échange tournoyant était qu’il était entrainant, et nécessitait de prévoir le coup de l’adversaire pour être la première à porter l’estocade, ou le coup fatal. Cette danse ne pourrait pas durer éternellement, et chaque coup échangé la rapprochait du moment où elle devrait rompre l’échange pour adopter une posture plus rigide. Les sabres continuaient de claquer l’un contre l’autre. En haut. En bas. Sur le côté. Encore en bas. Puis en haut.

Elle reculait.

Et plus elle reculerait, et plus les ouvertures se présenteraient pour son adversaire…

La foule avait réagit exactement comme attendue, attaquant la jedi perdue dans un mon de qu'elle ne comprenait pas. Lunariss regardait, se délectant des ondes d'incompréhension de la voyageuse du temps et des ondes de colère de la foule. Ses narines frémirent de plaisir. Elle observait la petite souris prise dans ses filets. Elle n'avait pas accepté son aide pour comprendre un monde qu'elle ne connaissait pas et en payait le prix.

La sith attendit que la jedi soit acculée avant de sortir son sabre. Il y-avait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas utilisé. La garde familière vint se loger naturellement dans son poing. Elle savoura un instant la sensation qui lui procura des frissons remontant le long de son bras. Puis activa la lame rouge sang et plongea dans la mêlée. La petite jedi para. Elles effectuèrent les premiers pas de la danse mortelle des sensitifs. Lunariss s'amusait. Il y-avait longtemps qu'elle n'avait pas eu l'occasion de se battre avec un sensitif. Gorlick ne comptait pas vraiment, c'était un apprenti et la Force l'avait repris bien vite. Cependant il fallait avouer qu'elle ne pouvait pas exploiter la plein puissance de ses styles favoris, l'ataru et le Sokan. Elle faisait donc des assauts et contres grâce à sa maîtrise parfaite du Makashi. Ce style de combat lui plaisait beaucoup car il alliait élégance et précision. Observant les coups et mouvement de son adversaire, elle avait reconnu une utilisatrice de l'ataru et du soresu. Talanis s'en servait bien cherchant les ouvertures grâce à l'un et parant efficacement grâce à l'autre. Lunariss pourrait attendre que la jedi se fatigue. L'Ataru demandant une énorme quantité d'énergie lié à une connexion permanente à la Force cependant, ce ne serait pas spectaculaire et elle lui avait cassé les pieds. Tant pis pour sa bonne résolution de la livrer vivante à l'Empire.

La foule s'était écartée. La Sith en profita, insufflant à nouveau du pouvoir à sa voix :

- Les Siths vous protègent contre les terroristes jedis.

Lunariss utilisait la propagande à son avantage et il était temps que les Siths fassent du marketing auprès des peuples et usurper le credo jedi ne lui posait aucun problème. Même si elle n'avait pas grand chose à faire de ceux là, ils parleraient. Elle fit un bond en arrière .

- Je t'avais prévenue Jedi, tu aurais du te rendre. Tu es un danger pour notre société.

La sith fit un moulinet de sabre, la lame grésilla dans un éclair rouge tandis qu'elle se connectait à la Force et que la marée obscure refluait vers elle. Finit de jouer. Elle s'élança vers la jedi dans une trainée rouge. Talanis para de justesse mais la twi'leck ne se laissa pas attendrir. Elle commença à enchainer les passe d'escrime que la blonde tentait de parer. Lunariss avait un sourire malicieux que démentait son regard concentré. Elle restait une sorcière plus qu'une escrimeuse mais elle savait que la populace n'était pas prête pour des éclairs ou sa vision mortelle. La sith enchainait les assauts, grillant un bout de cuir par ci un autre par là, paré ici. Les deux sensitives n'étaient malheureusement pas de même niveau et Lunariss gorgée de pouvoir surpassait son adversaire. Le laser flirtait avec la chair et une odeur de grillé commença à monter des flans de la jedi. Lunariss combina alors une vitesse de force à sa connexion Ataru, dépassa Talanis et coupa ses tendons. La jedi tomba à genoux

- Tu es à moi ! chuchote Lunariss pour que Talanis l'entende mais pas la foule.

Lunariss transperce alors le cœur de la jedi avec son sabre d'un coup net. La jeune fille meurt sur le coup, un filet de sang coule à la commissure de ses lèvres. La sith éteint son sabre et le corps de Talanis tombe au sol.

- Qu'on se le dise, les Siths lutteront toujours contre les terroristes jedi et protègent les peuples de leur violence, de leurs mensonges et de leur dépravation !

Lunariss s'inclina face à la foule puis la harangua :

- Cette terroriste a massacré toutes les personnes présentes à l'Unchained et dévasté la rue attenante. Elle a résisté à son arrestation. Elle est à vous.

Les personnes présentent approuvèrent. La sith ramassa le sabre antique de Talanis car même si la pauvre servait la cause des siths et lapropagande impérial, il était hors de question de laisser ce genre d'arme aux mains de la plèbe. Orus rejoignit enfin la place bientôt suivi par Ann'Aola et la milice. Lunariss feignit la modestie et laissa la foule faire le rapport à sa place. Elle en profita pour se retirer avec ses gens. Elle avait donné suffisamment en pâture pour que la foule brode autour. De plus toute cette agitation et le surplus de Puissance porté pendant tout ce temps faisait rembler toutes ses terminaisons nerveuses. Elle devait reoindre au plus vite son vaisseau et prendre Orus avant de dévaster la station. Et enfin quitter cet endroit.