Ven 12 Nov 2021 - 10:34 L’établissement psychiatrique Au bout du Tunnel est très renommé, à travers la galaxie. C’est ici que les cas les plus sévères sont envoyés, pour un séjour plus ou moins importants, afin d’y soigner leurs divers troubles. Ce jour-là, le docteur Kenobi et son équipe de médecins expérimentés devront prendre en charge, comme chaque jour, les patients hospitalisés.
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Chambre 22, docteur Kenobi et patiente Shira Brie
La patiente est dans son lit et a l’air d’avoir très mal dormi. Elle tient un comprimé pour le mal de tête et un verre d’eau comme s’il s’agissait de trésors inestimables.
Docteur Kenobi – Encore des migraines, Shira ?
Shira Brie – J’entends toujours des voix dans ma tête…
Docteur Kenobi – Plusieurs personnes souffrent de ça, ici… Qu’as-tu entendu ?
Shira Brie, en gémissant – Plein !! D’abord, la voix d’un homme qui criait qu’il en avait marre des Jedis, des Siths et de sa fille qui sortait avec n’importe qui, puis j’ai entendu la voix d’une femme qui cherchait un joli voile pour cacher ses yeux et il y a une autre femme qui lui a répondu qu’elle allait la découper en morceaux ! Puis encore des voix d’homme, il y en a un qui marmonnait un très, très, très long discours qui donnait envie de dormir… Puis j’ai entendu un vieux rire comme une hyène et un autre vieux murmurer que c’était important d’aspirer la vie sur les planètes.
Docteur Kenobi, prenant des notes – Très divers, tout cela. Essayais-tu de répondre à ces voix ?
Shira Brie, en se redressant d’un coup – Oui !! Oui, parfaitement ! Et je leur ai hurlé de dégager de ma tête parce qu’ils ne payaient pas de loyer !!
Docteur Kenobi – Que t’ont-ils répondu ?
Shira Brie – Le type qui parle trop s’est lancé dans une conférence très longue sur les relations maîtres-padawans et il ne m’a pas écouté… Mais l’autre gars, celui qui ne sait pas élever sa fille, lui a mis un coup de poêle dessus, je crois, j’ai entendu un très gros boum, ça a fait rire les deux femmes. Les deux vieux m’ont dit de d’abord leur rembourser les travaux qu’ils avaient fait chez moi, avant de partir ! Comment on rembourse deux vieux qui squattent votre tête ?
Docteur Kenobi – Shira, toutes ces voix n’existent pas. Tu ne peux pas les rembourser.
Shira Brie – Quoi ? Alors elles ne partiront jamais ? Noooooooooooooonnnn !!
Elle s’effondra de nouveau dans son lit et se mit à pleurer lourdement. Sans plus écouter le docteur tentant de la faire se lever et parler.
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Bureau de consultation, docteur Thrass et patient Sheev Palpatine
Sheev Palpatine – Docteur, je pense avoir un problème avec les enfants.
Docteur Thrass – Quel genre de problème ?
Sheev Palpatine – Eh bien, j’adore les enfants ! Surtout les petites filles. Rousses de préférence. J’adore les regarder, les toucher, rentrer en elles…
Docteur Thrass, commençant à suer très fort – Ah, vraiment ?
Sheev Palpatine – J’aime les prendre avec moi tout seul et leur faire plein de choses… C’est si docile, les petites filles, elles gobent tout…
Docteur Thrass, prenant son téléphone – Je vois, je vois.
Sheev Palpatine – Vraiment, j’adore les tous petits enfants, docteur ! J’adore aussi massacrer leurs familles et écouter leurs parents couiner. J’aime bien prendre les petites filles sur mes genoux et leur dire que je les aime. Rentrer en elles. Les torturer. Prendre leur esprit et ne jamais le leur rendre.
Docteur Thrass, au téléphone – Allô, la police ?
Sheev Palpatine – J’envoie mes inquisiteurs voler des bébés et j’envoie mon armée dézinguer leurs parents. J’aime voir des planètes exploser, docteur, c’est très rigolo. Juste avant, je regarde quand même s’il n’y a pas de petites filles rousses dessus. Vous ai-je dit que j’aimais bien m’installer dans les petites filles, docteur ?
Cinq minutes plus tard, la police galactique, la brigade de protection des mineurs et les forces spéciales entraient dans le bureau de consultation en fracassant les fenêtres et la porte. Ils embarquèrent aussitôt le suspect avec eux. En fracassant au passage la seule fenêtre survivante pour faire bon genre.
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Bureau de consultation, docteur Cygni et patient Scourge
Le patient était allongé dans un divan, mains serrées contre lui, en observant tristement le plafond. Installé dans un fauteuil près de la cheminée allumée, avec ses documents, le docteur l’écoutait.
Scourge – J’ai eu beaucoup de problèmes, dans ma vie, docteur… Vous savez, au début, j’étais un simple et très gentil assassin sanguinaire, tout ce qu’il a de plus respectable ! J’avais un travail stable, des armes formidables et un doudou en forme de blaster. Tout allait très bien et puis… J’ai commencé à plonger…
Docteur Cygni – Comment cela a-t-il débuté ?
Scourge – J’ai eu beaucoup de mauvaises fréquentations. Même encore aujourd’hui. Déjà, un de mes patrons m’a rendu immortel mais il m’a aussi pris tous mes sentiments pendant trois siècles. Enfin, c’était bien pour tuer les gens sans état d’âme, mais j’arrivais plus non plus à être satisfait lorsque j’allais sur des sites de l’Holonet comme Échangisme intergal… Hum, bref. En plus, il était sévère comme patron ! J’avais même pas de congés payés. Alors je me suis dit qu’il fallait le tuer.
Docteur Cygni – Tuer votre patron ?
Scourge – Ouais, ouais, ouais ! Dans cette quête, j’ai rencontré plein, plein, plein d’autre gens très bizarres et pas très fréquentables. Je pense que ce sont eux qui m’ont fait déprimer ! Parce que vous savez, docteur, il n’y en avait pas un seul de normal dans le tas. Moi, j’étais juste un assassin ordinaire, mais eux, ils étaient tous fous. Ça m’a fait mal au cerveau de les fréquenter souvent. J’ai rencontré ma femme dans ce tas-là mais elle est folle aussi. Et nos enfants aussi. Tout le monde est fou.
Docteur Cygni – Peut-être que la folie est la nouvelle norme, là où vous vivez. Avez-vous au moins réussi à tuer votre patron ?
Scourge – Bien sûr, quatre fois !
Docteur Cygni – Pardon… ?
Scourge – Ah mais c’est qu’il est difficile à tuer, docteur. On le réduit en poussière mais il ne veut pas rester mort longtemps. Alors on recommence. Encore, encore, jusqu’à ce qu’il soit assez mort pour ne plus être en vie.
Docteur Cygni – D’accord, je comprends. Êtes-vous plus heureux depuis les quatre décès de votre patron ?
Scourge – Je ne sais pas trop. Je souffre de racisme car des gens me détestent car je suis grand et rouge. Ma femme est gentille mais elle n’arrête pas de faire exploser les vaisseaux que je gare dans le jardin. Nos enfants sont tout le temps sorti au lieu d’étudier et en plus, ils vont embêter les animaux dans la forêt. Je me sens triste, docteur. Des fois, je regrette ma petite vie tranquille d’assassin, comme avant.
Docteur Cygni – Allons, allons, ça va passer. Vous êtes simplement dans la petite phase dépressive liée à votre 340ème anniversaire. Je vais vous prescrire quelques remontants. Essayez de plus sortir, de voir vos amis et de faire du sport, on va se revoir dans deux semaines pour un nouveau point.
Scourge – D’accord…
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Chambre 18, docteur Pavan et patient Eli Vanto
Le docteur Pavan tentait vainement de faire au moins sortir la tête de son patient de sous les couvertures, mais rien à faire. De guerre lasse, il s’installa sr un siège à côté du lit, résigné à devoir lui parler en ne voyant que le tas de couvertures.
Docteur Pavan – Bien, alors Eli, c’était votre première nuit passée chez nous. J’ai lu dans votre dossier que vous avez été libéré de vos kidnappeurs, après plus de dix ans entre leurs griffes. Comment vous sentez-vous ?
Eli Vanto, la voix étouffée – Ils vont revenir !
Docteur Pavan – Pas ici, ne vous inquiétez pas, notre service de sécurité est au top.
Eli Vanto, la voix étouffée – C’est qui, votre service de sécurité ?
Le docteur Pavan laissa échapper un rire nerveux et répondit que oh, le service était nickel, pas de soucis ! Il n’ajouta pas que ce service était tellement nickel et efficace que même les employés de l’hôpital devaient s’enfuir par le toit, tous les soirs, s’ils voulaient rentrer chez eux.
Docteur Pavan – Donc, vous avez été kidnappé par un Chiss alors que vous étiez encore un jeune cadet, c’est bien cela ?
Eli Vanto, la voix étouffée – C’était mon chef qui m’a jeté devant lui puis abaanddonnnéééé !
Docteur Pavan – Nous sommes là pour vous aider à surmonter tous ces traumatismes, mon garçon. Savez-vous pourquoi votre kidnappeur vous est tombé dessus, initialement ?
Eli Vanto, la voix étouffée – J’ai osé dire le nom de son peuple à voix haute.
Docteur Pavan – Et ensuite ?
Eli Vanto, la voix étouffée – C’est tout…
Docteur Pavan – Pardon ?
Eli Vanto, la voix étouffée – J’ai rien fait de plus…
Docteur Pavan – Mmh, en effet, c’est dur. Ce peuple est connu, cela dit, pour facilement enlever de jeunes gens et les manipuler, nous avons perdu d’autres personnes de cette façon. Mais nous allons travailler avec vous pour réduire le traumatisme. Vous voulez bien sortir de ce lit, pour commencer ?
Eli Vanto, la voix étouffée – Nan.
Le docteur soupira légèrement. Voilà un cas de plus qui allait être bien long à traiter, il le sentait.
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Chambre 11, docteur Maul et patient Vader
Le docteur soupire, assez agacé. Le patient, lui, soupire plus tristement encore, roulé en boule dans son lit.
Docteur Maul – Mais enfin, Vader, vous avez gagné un super boulot ! J’ai fait le même travail que vous, il y a quelques années, avant de devenir médecin. C’est formidable, comme poste, vous avez du pouvoir, des moyens, vous voyagez beaucoup et vous rencontrez de nouvelles personnes. N’est-ce pas assez pour être heureux ?
Vader – Ma femme est morte… Mon fils s’est enfui loin de moi… Ma fille se méfie et ne veut pas me parler… Mes petits-enfants sont soit des Jedis, soit des gros cinglés… Tout le monde me déteste… Mon ancien meilleur ami m’a découpé en petits morceaux et jeté dans la lave…
Docteur Maul – Vous savez, se faire découper en deux, c’est très surfait, de nos jours. Même si je reconnais que votre ancien meilleur ami a une certaine passion pour le tranchage de membres. Pensez à votre travail, n’est-ce pas merveilleux de pouvoir étrangler impunément plein de personnes ? Mieux encore, vous pouvez massacrer des classes entières d’enfants, imaginez le bonheur de leurs parents, lorsque vous les libérez de ce fardeau !
Vader – Mes enfants ne m’aiment paaaaaaas…
Docteur Maul – Certes, certes… Si leur dire gentiment de vous suivre n‘a pas d’effets, avez-vous essayé les baffes ?
Vader – Mon fils en a pris plein et il a été en prison plein de fois aussi, ça ne l’a pas calmé ! Il ne veut toujours pas tuer des gens en riant comme sa sœur, il ne cherche pas le pouvoir et comble de la honte, il ne veut même pas venir dans le côté obscur !! J’ai honte, en soirée, docteur, quand on me demande ce qu’il fait.
Docteur Maul – Beaucoup d’enfants traversent leur période rebelle. Mais rassurez-vous, ça ne dure que quelques années. Une fois adultes, ils reviennent à la raison. Vous devez néanmoins être très ferme et montrer que c’est vous, le patron.
Vader – Comment ? Je lui en ai déjà collé une, en duel, ça n’a pas marché.
Docteur Maul – Soyez plus incisif ? Essayez la torture physique ou psychologique.
Vader – D’accord, docteur ! Je vais tester en rentrant. Et comment au travail, je peux faire en sorte que les gens arrêtent de se plaindre ? Tout ça parce qu’il m’arrive d’en étrangler un ou deux par semaine ! Vraiment, on ne peut plus rien faire, de nos jours ! Après ils se plaignent, ils ont peur, ils se syndiquent à la Chambre Anti-Harcèlement et je ne sais quelle autre connerie. Ces gens m’épuisent, docteur, c’est tout de même consternant d’en arriver là.
Docteur Maul – Ils ne doivent simplement pas apprécier le bruit de suffocation. A moins que la simple technique d’étranglement, ils ne trouvent cela lassant. Je vous conseille d’être plus créatif, dans vos exécutions, pour améliorer l’ambiance au travail. Soyez imaginatif ! Par exemple, si deux personnes se plaignent, obligez la première à arracher à mains nues les yeux de l’autre, pendant qu’il est conscient bien sûr. Puis attachez la première à un réacteur électrique et allumez le courant. Si vous vous amusez un peu plus, vos employés aussi s’amuseront plus et cesseront de se plaindre. C’est de ça dont vous avez le plus besoin, Vader, de divertissement. Vous pensez trop au travail, vous devez aussi vous amuser.
Vader – Oh, vous avez raison docteur. Je vais m’efforcer de plus jouer avec les employés mécontents !
Il se releva d’un bon, remercia vivement le docteur puis repartir en courant vers son travail. Prêt à tester moult techniques variées et récréatives. Le docteur Maul lui fit des signes d’au revoir avec un mouchoir blanc, satisfait d’avoir rendu la joie de vivre à un énième patient.