Jeu 10 Fév - 22:02 Tôt le matin, ouverture de l’agence
Un nouveau jour se lève pour l’agence de recrutement Skyguy. Un nouveau jour avec de nombreux rendez-vous et de dossiers à traiter. Dans son bureau, avec un café, Luke reçut la première cliente de la journée et lui dit de s’installer à son aise.
Luke – Alors, mademoiselle Brie, vous êtes donc au chômage depuis quelques jours, c’est bien ça ? Comment avez-vous perdu votre précédent emploi ?
Shira Brie – Mon patron a malheureusement explosé dans un réacteur nucléaire. Il a glissé, à son âge, pourtant, on lui avait bien dit de faire attention !
Luke – Ah oui, ennuyeux. Quel genre de poste cherchez-vous ?
Shira Brie – M’occuper d’enfants ! J’adoooore les enfants, comme mon ancien patron, j’adore m’en occuper très étroitement et les serrer très très fort dans mes bras jusqu’à ce qu’ils deviennent violets, puis…
Luke, en mettant ses lunettes – Et vous avez des qualifications particulières ?
Shira Brie – Des quoi ?
Luke – Des compétences. Vous savez, le genre de choses que vous savez faire et qui prouvent que vous saurez vous débrouiller à un tel poste.
Shira Brie – Heu…
Luke – Une formation dans le domaine, peut-être ?
Shira Brie – Heu…
Luke – Une première expérience ?
Shira Brie – A l’académie, on se soûlait avec les autres… ?
Luke – Une expérience dans la garde d’enfants.
Shira Brie – On droguait aussi les plus jeunes !
Luke – Mademoiselle Brie, savez-vous seulement ce qu’est une véritable compétence ?
Un sec bruit de combat se fait tout à coup entendre dans le bureau, avec le bruit de deux sabres lasers s’entrechoquant et le cri de rage guttural d’une femme. Pas de quoi perturber une autre employée de l’agence Skyguy, pieds sur le bureau, renversée dans son fauteuil et occupée à se limer consciencieusement les ongles. Julia n’avait cure des bruits dans le bureau voisin et encore moins d’entendre Luke crier à la rouquine énervée qu’il allait la jeter dans un réacteur nucléaire. Elle ne bougea que lorsque la porte de son propre bureau s’ouvrit.
Darth Vitiate, s’installant comme s’il était chez lui – Quel manque de civilités, chez vous… Des cris, pas une salutation, personne pour vous accueillir à l’entrée, c’est très décevant.
Julia – Dites donc, grand-père, ne vous gênez surtout pas, installez-vous comme si c’était votre bureau !
Darth Vitiate – Bien évidemment, inutile de le préciser. Faites donc un café, petite, plutôt que rester assise sans rien faire.
Julia – Je ne suis pas là pour obéir aux ordres d’un chômeur !
Darth Vitiate – Oh, du travail, j’en ai, mais j’ai besoin de plus de bras… Il paraît que des gens qui veulent du boulot, vous en avez dans vos fichiers. Je souhaite en commander une petite fournée, pour débuter, disons, un petit million.
Julia – … Quoi ?! Mais vous êtes malade ! Aucune armée ou entreprise n’est assez grande pour embaucher d’abord un million de personnes juste comme ça ! Qu’est-ce que vous comptez faire, vous allez les manger ?
Lord Vitiate sourit sans répondre. Julia a tout à coup un très gros doute et se rassit correctement. Les bruits de fond du combat cessent tout à coup, sur un gros soupir de Luke puis le curieux son de morceaux de corps tombant par terre.
Darth Vitiate – Soyons sérieux, je ne dévore personne… De plus, il est plutôt dans mes habitudes de siroter des cocktails un peu chargés pour garder la jeunesse, pas de m’adonner au cannibalisme.
Julia, très renfrognée – Grmbl… Bon, d’accord, mais un million de personnes, je n’ai pas autant de stock ! Je veux dire, je n’ai pas autant de personnes qui cherchent du travail.
Darth Vitiate – Même des personnes ayant déjà un travail peuvent être intéressées… Les conditions, chez moi, sont très intéressantes. De plus, pour mes plus fidèles employés, je peux même offrir une vie plus longue que prévue. Une vie immortelle.
Julia – Ah ?? Sous quelles conditions ? Et ça marche vraiment ??
Darth Vitiate – Il paraît que certaines petites natures perdent leurs émotions, dans les effets secondaires. Ce qui n’est, évidemment, trois fois rien.
Julia, refroidie – Mmmh, booon, je peux toujours faire passer l’annonce… Peut-être que des personnes seront intéressées. C’est quoi, le nom de votre entreprise ?
Darth Vitiate – CCLG.
Julia, tapotant sur le clavier – C’est l’abréviation de quoi ?
Darth Vitiate – Crimes Contre La Galaxie. J’ai longtemps hésité avec Je Vais Tous vous Écraser Dans Les larmes Et Le Sang, mais c’était un peu long. Le marketing est parfois compliqué, voyez-vous.
Julia – Très poétique. Vous prévoyez aussi une assurance maladie pour vos futures employés ?
Darth Vitiate – La majorité d’entre eux n’auront pas le temps de tomber malade.
Julia – Vous acceptez les employés un peu, disons, fragiles mentalement ?
Darth Vitiate – Bien sûr, je peux être un véritable père, pour eux.
Julia compléta le dossier et le donna à son client pour signature, sans lui promettre pour autant qu’elle parviendra à envoyer pas moins de un million de nouveaux employés à la CCLG. Mais ils feront leur possible, car après tout, beaucoup de personnes un peu désespérées étaient capables de répondre à de tels appels.
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Après la pause café, milieu de matinée
Luke vérifia rapidement le dossier, face à son nouvel interlocuteur. Un Chiss d’un certain âge, observant d’un air dubitatif le morceau de tête rousse qui dépassait de la corbeille à papier.
Luke – Donc vous êtes dans l’armée depuis longtemps et vous retournez à la vie civile… Jolie CV.
Thrawn – Merci.
Luke – Beaucoup de boîtes cherchent des gardes de sécurité, ce n’est pas le boulot qui manque. On a aussi des postes de garde du corps à pourvoir.
Thrawn – Vous avez dans les musées ?
Luke – Gardien de musée ? Avec votre parcours, vous pouvez viser mieux, tout de même.
Thrawn – Non, non. Un poste de conservateur, par exemple. Ou d’attaché de conservation.
Luke – … Vous avez fait votre vie entière dans l’armée et votre rêve de reconversion, c’est épousseter des tableaux ?
Thrawn – Ces postes représentent bien plus que cela !
Luke – Oui, peut-être, mais vous n’avez pas les compétences nécessaires.
Thrawn – J’ai toujours aimé l’art et je suis parfaitement capable d’analyser les œuvres et d’en récolter de nouvelles.
Luke – Vous avez une formation militaire.
Thrawn – J’étudie l’art de manière personnelle depuis des dizaines d’années.
Luke – Ce qui compte, pour les futurs employeurs, est le diplôme officiel.
Thrawn – Mais ça n’a aucun sens, puisque j’ai les compétences.
Luke – Ce n’est pas moi qui fait les règles. Allez passer d’abord un diplôme officiel.
Thrawn – Une personne peut très bien étudier dans une voie puis être dirigée vers autre chose car c’est là que ses compétences la poussent… Ou que d’autres personnes la poussent. Mais ça ne signifie pas qu’elle n’est pas toujours capable de réaliser de grandes choses en rapport avec sa voie d’origine. Il n’y a rien de mal à pousser très fort une personne à cela. Donc…
Luke, suspicieux – Vous avez été kidnappé dans une école d’art pour être jeté dans une école militaire ? Ou vous avez kidnappé quelqu’un dans son école pour le jeter dans une autre ?
Silence. Long silence. De longues minutes s’écoulèrent, puis alors qu’à nouveau, un bruit de sabre se faisait entendre, Thrawn quitta précipitamment l’agence de recrutement pour plutôt aller voir celle d’en face, moins regardante sur les diplômes. A côté, dans le bureau de Julia, son second rendez-vous de la journée susurrait un délicieux thé.
Julia – Votre CV est particulier… Vous avez été renvoyé de combien de laboratoires, au juste ?
Darth Plagueis – Oh, je l’ignore, une petite vingtaine. Du thé ?
Julia – J’ai mon café, merci. Vous avez été renvoyé à chaque fois pour… Attendez, quoi, pour tentative d’empoisonnement ??
Darth Plagueis – Noooon, je sucrais trop le café et ils n’aimaient pas ça, voilà tout. Gâteau à la citrouille ?
Julia – Non merci. On ne renvoie pas les gens pour trop de sucre dans le café.
Darth Plagueis – Que voulez-vous, certains sont si susceptibles. Topinambour ?
Julia – Non non. Vous recherchez toujours un poste en laboratoire ou vous allez changer ? Avec vos antécédents, les employeurs vont beaucoup se méfier…
Darth Plagueis – C’est du passé… Maintenant, je suis gentil, très aimable… Gâteau à la patate ?
Julia – Non merci, je n’ai pas faim. Quand même, un ancien collègue a noté à la main sur votre feuille de salaire que c’était vous, son empoisonneur.
Darth Plagueis – Calomnies. Je n’ai jamais fait de mal à personne. Verre de vin rouge ?
Julia – Ooooh, je veux bien, merci !
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Déjeuner, salle de pause de l’agence
Julia, en sueur et le souffle coupé – Je sais pas ce que j’ai aujourd’hui, j’ai chaud, je me sens pas bien…
Luke – Pour une déclaration de maladie, va remplir le formulaire A62T en quatre exemplaires et n’oublie pas de signer.
Une minute plus tard, Julia chuta lourdement par terre dans un râle d’agonie. Luke soupira que cet endroit n’était pas autorisé pour les siestes et demanda à un droïde de mettre le corps dans un endroit plus approprié.
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Début d’après-midi, peu après le déjeuner
Julia est affalée dans son siège, sous deux couettes, une serviette humide sur le front et un thermomètre dans la bouche. Sa nouvelle interlocutrice a l’air perplexe.
Natasi – Avec une tronche pareille, on dirait que vous allez crever.
Julia fronça les sourcils, visa soigneusement et recracha vivement le thermomètre droit sur le front de Daala. Cette dernière cria de dégoût et se nettoya vivement, avec des petites lingettes.
Natasi – C’est immonde !
Julia – Crever, ouais, mais avec panache. Bon, cherchez quoi, comme boulot ?
Natasi – Une entreprise où le patron sait reconnaître les arguments de valeur.
Julia – Hein… ?
Natasi – Je n’ai besoin que de cela, pour grimper les échelons et obtenir une vie confortable.
Elle croisa avec soin les jambes pour faire remonter sa mini-jupe et mit ensuite en valeur son décolleté plongeant jusqu’au centre de la terre. Agacée, Julia leva les yeux au ciel puis cria à Luke qu’il y avait une rousse, dans son bureau. Un bruit de sabre laser qu’on allumait, très enthousiaste, se fit aussitôt entendre…
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Milieu d’après-midi, dans les bureaux
Dinht – Pourquoi il y a deux têtes, dans votre corbeille à papiers… ?
Luke – Je sortirai les poubelles toute à l’heure, ne faites pas attention. Donc, monsieur Roven, vous avez un passif de cambrioleur, de voleur à la tire, de malversations financières, d’escroquerie, de pillages, de vol à l’arrachée…
Dinht, tout fier – C’est exact !
Luke – Alors pourquoi vous voulez entrer dans la police… ?
Dinht – Heu, je ne sais pas trop, je me suis dit que ça pouvait être rigolo. Le commissaire Revan a l’air sympa, en plus, vous ne trouvez pas ? C’est même lui qui m’a invité à les rejoindre !
Luke – Vous ne vous êtes pas dit qu’il a fait ça juste pour que ses hommes vous attrapent enfin ?
Dinht – Jamais il ne ferait ça ! Il me protégera et fera de moi son élève, j’en suis sûr, c’est un ami ! Je lui ai adressé la parole au moins une heure, dans ma vie !
Luke – Vous allez quand même devoir réfléchir sérieusement, il n’a pas l’air très fiable, votre ami.
Julia, entrant à la volée en titubant, avec une bouteille de vin – Moiii aussiiii, j’ai un amiii ! Il, il… hips ! Il m’a donné çaaa ! Tiens, goûte, mon gars !
Dinht – Merciii, vous êtes tellement gentille !
Les deux s’enfilent le reste de la bouteille de vin et ne tardent pas à s’effondrer, suffoquer et rire sur le tapis du bureau. Luke soupire très fort, jette un regard maussade à la corbeille à papiers déjà pleine puis allume son sabre. Très bien, faire des morceaux plus petits, pour que ça tienne, il n’y avait que ça de vrai !
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