Traque de pirates !

Je regardais les traits blancs de l'hyperespace, debout sur la petite passerelle de mon croiseur. Je songeais, avec une fierté légitime, à la fin des événements survenus sur Felucia.

Pendant que mes hommes s'occupaient de faire monter les détenus à bord du Xerxès, j'avais été parler avec les habitants de ce village, des aliens autochtones, pour leur dire qu'ils pouvaient retourner à leur vie paisible, que l'Empire venait tout juste de s'occuper du sort de quelques pirates, dont on allait d'ailleurs détruire la base. Bien sur, cela ne se fit qu'après l'exécution de presque tous les pirates. J'avais décidé de conservé en vie quelques-uns de ceux qui avaient semblé être des chefs, capturés dans deux navettes qui avaient vainement tenté de fuir. Tous les autres passèrent par un peloton d'exécution, comme il se doit pour une telle vermine, pendant qu'on récupérait toutes les données des ordinateurs de cette base, et des navettes capturées qu'on avait reposé là, faute d'avoir la place de les conserver sur le Xerxès. Puis, des explosifs savamment placés détruisirent les bâtiments et vaisseaux, laissant la nature reprendre sa loi sur ce lieu.

Puis, nous avons pris la direction d'une autre planète où déposer les victimes des pirates dans une base impériale, afin qu'ils puissent rentrer chez eux sereinement, sauf le vieil homme qui avait accepté de nous aider à poursuivre cette affaire, nous ayant parlé de trafics étranges sur son monde natal, Taris, où il avait été enlevé. D'ailleurs, je lui avais octroyé le statut de "conseiller civil". J'avais tapé mon rapport des événements, sans omettre la difficulté que nous avons eu à parcourir la "jungle" locale, contrairement à certains de mes confrères qui auraient omis ce passage par pure vanité, et mettant en l'honneur le sergent Olstim, qui mérite largement une récompense. J'avais aussi signalé mes doutes quand à une possible corruption de l'administration - ou militaire- impériale locale, estimant difficile de croire que personne n'ait remarqué une base avec un système de bouclier aussi puissant ! Ce rapport fut laisser au commandant de la base où j'ai fais escale, en plus des personnes que j'ai libéré et d'un des pirates capturés. J'en conservais un pour l'interroger moi-même pendant le vol vers Taris. Un double du rapport fut envoyé au BSI, vu que tout ce qui touche à la corruption, trahison, etcc... c'est à eux qu'il faut s'adresser. Dans le même temps, j'envoyais une demande de personnel pour remplacer les pertes en stormtroopers. C'était important de le faire, tôt, car il devient plus dur d'avoir du personnel ces derniers temps.

Pour finir, j'avais envoyé des holo-message pour les familles de ces hommes morts, afin de présenter mes condoléances à leurs familles et d'assurer à ces dernières le rôle important qu'on eut celui qui vient de disparaître dans la lutte contre la criminalité qui gangrène notre empire.

Le pirate se révéla décevant ! Il n'avoua rien, allant même jusqu'à nier honteusement faire du trafic d'êtres vivants. En désespoirs de cause, espérant peut-être tomber sur quelqu'un du BSI plus à même que moi de le faire parler, je le plaçais en isolement, nourrit à intervalle irrégulier et de façon légère. Peut-être que la perte de la notion du temps et la faim finira par le faire craquer ? Bizarrement, j'avais un léger doute là-dessus.

Je sortis de ces pensés en voyant le paysage changer, une planète apparaissant sous mes yeux. Une partie étant d'une couleur un peu maladive, résultat d'une forte pollution de jadis, causée par un bombardement orbital si ma mémoire était bonne, et lune partie du reste fortement urbanisée. Je connaissais un peu ce monde, ayant eu un camarade de classe natif de Taris mais c'était la première fois que je venais. Je fis placer notre vaisseau sur une orbite de garage, signalant ma présence au commandement local, déclarant être là pour effectuer une maintenance de routine. Une excuse passe-partout qui me permettrait de rester un peu ici, suffisamment pour mener mon enquête sans trop attirer l'attention.

Je convoquais mes officiers et mon "conseiller civil", qui avait pu se reposer durant la semaine qui s'était écoulée depuis notre départ de Félucia, afin de discuter de ce que nous allions faire, maintenant. Le sergent Olstim, promu temporairement chef des fusiliers de bords, y participera bien sur.


Connaissance d'Elena sur Taris : 9
Interrogatoire du pirate : 19

C’est dans une infirmerie d’un vaisseau militaire, un vaisseau impérial, perfusé avec des médicaments anti-poison, que le ministre recouvra ses esprits. Il eut l’impression de sortir d’un long brouillard et d’avoir littéralement perdu le souvenir d’une partie de sa vie. Épuisé et confus, il du rester deux jour dans ce lit d’hôpital, en profitant au passage pour comprendre ce qui s’était produit. Tout était très flou, dans sa mémoire, certaines images revenaient mais il ne parvenait pas à les fixer. Toutefois, après avoir compris ce qui s’était produit et la résolution sur Felucia, il n’avait pu qu’en être heureux. Ses rapports envers l’Empire avaient toujours été assez simples, plutôt neutres, même. L’Empire s’agitait peu sur Taris et lui-même n’avait jamais eu à s’en préoccuper particulièrement. Se faire secourir par eux était donc une surprise agréable, plus encore d’apprendre qu’ils allaient les aider à régler les problèmes sur leur monde.

A la fin du voyage, il fut convoqué avec d’autres, par la capitaine du vaisseau, pour une réunion sur la suite des événements. Durant cette petite semaine et une fois dans une cabine, le ministre n’avait pas fait que se reposer. Il en avait profité pour écrire un rapport sur la situation de Taris et tout ce dont il avait souvenir, ce qui avait été découvert, jusqu’à son enlèvement et ceux de ses concitoyens, avec d’autres personnes venues de planètes proches. Sa colère envers ces vauriens n’en était que plus vive et il était on ne peut plus heureux qu’ils aient été exécutés. Enlever des femmes, des enfants… Un crime aussi odieux ne pouvait demeurer impuni. C’est avec son dossier sous le bras qu’il entra dans la salle prévue pour la réunion. Bien que des traces de fatigue persistaient, il veillait à faire bonne figure. Il s’agissait de son monde, son monde natal, celui où il avait travaillé toute sa vie et dont il était devenu ministre il y a une petite dizaine d’années. La protection de Taris lui tenait plus à cœur que n’importe quel autre sujet.

Cela dit, au milieu d’officiers de l’Empire, il n’était pas très à l’aise, ignorant comment était censée se dérouler une réunion de ce genre. Les seuls militaires qu’il avait pour habitude de croiser étaient les membres de police de la ville, des unités d’autres villes, parfois quelques impériaux pour des affaires routinières, le plus souvent administratives d’ailleurs… Taris n’était pas une planète très agitée, en temps normal. Il attendit donc le bon moment pour exposer les faits, parler de ce qui était arrivé à leur planète et les informations qu’il avait pu recueillir. En espérant intérieurement que ces officiers n’allaient pas se plaindre d’un quelconque manque de rigueur ou de méthode. Il ne pourrait faire un rapport formel comme ils devaient en avoir l’habitude. Glissant sa clé dans la petite fente, il afficha une carte de la planète en holo, ainsi que, juste à côté, une d’une partie de la ville.

« Nous avons eu connaissance de trafics il y a trois mois, dans ce secteur de la ville. Au départ, cela apparaissait comme de la contrebande habituelle. Puis nous avons reçu des alertes d’enlèvement, d’abord uniquement des enfants, puis, plus tard, des adultes. D’après les informations que j’ai pu recevoir et les méthodes employées par les pirates, nous avons pu comprendre qu’il s’agissait d’un trafic d’esclaves. Les victimes étaient toutes issues, dans le cas de Taris, de ce quartier. Il est plutôt riche et ses habitants ont globalement une santé plus solide qu’ailleurs. »

S’il comprenait que pour du trafic d’esclaves, les pirates préfèrent des personnes fortes, tout cela clochait grandement. S’en prendre à des personnes au plus haut niveau de vie n’étaient pas dans leurs habitudes, car les familles engageaient bien plus de moyens pour les retrouver. Quant à enlever des enfants…

« Nous avons travaillé un temps avec la garnison impériale locale et la police de Taris, pour retrouver les disparus et traquer les pirates. Cela reste à vérifier mais nous pensons que l’astroport servant aux pirates est celui-ci, à un kilomètre de la caserne impériale. C’est en me rendant à la garnison que j’ai été enlevé, pour ma part. »

« Bien. Avant toute chose, il nous faudrait plus d'information. Monsieur Harkwood, auriez-vous un ami sur, quelqu'un en qui vous avez une totale confiance, que vous pourriez contacter et qui accepterait de ne pas divulguer avoir discuté avec vous ? J'aimerais savoir ce qui a été annoncé après votre disparition, si une enquête a été faite et qui s'en est occupé, si on vous a déjà remplacé. J'aimerais aussi, s'il vous plaît, le nom des personnes en charge de l'enquête sur les disparitions, que ce soit au sein de la police que de la garnison. Ah et qui était au courant que vous vous rendiez à la garnison, à votre connaissance, quand on vous a kidnappé. »

« Ce doit être possible, » dit-il plus lentement, pensif.

A vrai dire, il espérait bien que cette dame officier ne suspecte pas les membres de la police de Taris ou encore ceux de la garnison impériale ! Il lui était complètement inconcevable qu’ils puissent être, de près ou de loin, liés aux actes infâmes de ces hors-la-loi. Ces représentants de l’ordre et de l’autorité n’avaient jamais causé le moindre ennui aux habitants de Taris, ils étaient bien formés et des moyens avaient été engagés, pour qu’ils puissent accomplir leurs missions en paix. Le ministre avait toujours été un fervent défenseur de la lutte engagée pour la sécurité de leur planète, il ne comptait donc pas déroger à ses devoirs et se mettre à soupçonner les représentants de l’ordre à tord et à travers. Il était possible qu’il y ait un traître, un seul. Une brebis galeuse dans le tas. A la rigueur, pourquoi pas, c’était possible, mais de là à songer à une plus grande trahison, à l’échelle d’une garnison, certainement pas ! Il avait confiance en ces hommes et femmes, il travaillait avec eux depuis des années, impossible de les croire impliqués dans une affaire aussi sordide et grave.

Il n’en dit rien, cependant, se contentant d’écouter patiemment le plan de la capitaine, avant que chacun ne puisse se mettre au travail. Le ministre réfléchit tout d’abord assez longuement à qui était parfaitement digne de confiance et qui pourra être discrète. Il prit ensuite contact avec elle, en se servant du poste de communication de ce vaisseau. Avec l’aide du second qui lui en expliqua le fonctionnement. Lorsqu’on avait pas l’habitude, ces postes de communication apparaissaient bien étranges… Il put contacter Samian assez facilement. Un ami mais surtout, un homme loyal, pour lui, avec qui il travaillait depuis cinq ans, environ. Lorsque le contact vidéo se noua, Samian faillit presque chuter de sa chaise en le voyant puis en bondit, s’écriant que ce n’était pas possible, qu’ils l’avaient cherché durant des semaines. Le ministre eut le plus grand calme à le calmer, avant de pouvoir parler calmement. Et s’assurer que du côté de son ami, on ne pouvait pas l’entendre facilement. Une fois rassuré, il lui fit un rapide résumé de la situation, puis parla avec lui des éléments que la capitaine désirait obtenir.

Broarm fut particulièrement contrarié d’apprendre qu’il avait été remplacé – littéralement le lendemain de son enlèvement – par un petit arriviste Coruscantii, encore plus vieux que lui, par-dessus le marché. Comment avaient-ils pu trouver quelqu’un aussi vite, en plus… ? Il apprit également qu’une enquête avait été menée par le commandant Colemi, responsable de la garnison impériale locale, une enquête qui avait duré en tout et pour tout une petite semaine avant d’être classée. Que ses proches avaient mal pris l’affaire et engager des privés pour tenter d’en apprendre plus. L’annonce officielle, à la fin de « l’enquête », était qu’il avait décidé de partir de son plein gré, en abandonnant ses fonctions, pour mener une retraite paisible. Broarm bondit à son tour en entendant cette aberration, furieux, faisant sursauter au passage les quelques uns en poste sur la passerelle et aussi le second de la capitaine, occupé, en-dehors du champ de la caméra, à prendre des notes.

« Comment a-t-il pu oser dire ça ?! » s’écria-t-il, complètement outré.

Le lieutenant Kagenec lui fit un petit signe, pour baisser d’un ton, puis lui mima de respirer profondément et se détendre. Humph. Il se rassit en marmonnant que c’était indigne, s’efforçant de se calmer. Ils échangèrent un bref temps, avant que la communication ne soit coupée. Broarm conclut ses notes, ajouta les noms qu’il connaissait concernant ceux et celles ayant enquêté sur ces disparition, puis enfin, nota ceux dont il était sûr qu’ils avaient su où il se rendait. Le lieutenant récupéra le tout, en lui assurant que toute lumière sera faite sur cette affaire.


A la surface de la planète, dans la garnison impériale, l’ambiance générale était plutôt un certain relâchement qu’une rigueur militaire à toute épreuve. Du moins, en surface. Dans les zones plus reculées, à l’abri des regards de la plupart des soldats, un curieux trafic se met en branle dès la tombée de la nuit. Des caisses longues et peu larges sont entreposées puis chargées peu à peu dans des navettes de transport. Le tout issu d’un petit entrepôt, très discret, en arrière des bâtiments.

Bon, voilà qui éclairait un peu la situation. Les informations fournies par monsieur Harkwood et par mes hommes ont permis d'en apprendre un peu plus sur la situation. Il y avait donc au moins un complice au niveau de l'enquête, pour avoir permis qu'on l'arrête après seulement une semaine, sur un résultat "il a dit que" sans même expliquer comment ils ont obtenu cette réponse, j'imagine. Quand aux mouvements suspects signalés, j'imagine qu'il s'agit du transfert des personnes kidnappés. Cela étant, je reste assez coincée sur certains points. Je ne peux intercepter une navette impériale comme cela, sauf si le BSI me l'ordonnait, ce qui voudrait dire avoir un de ses agents à mon bord. Et, sincèrement, cela ne me donne pas très envie d'avoir un barbouze sur la passerelle du Xerxès. Mais avais-je le choix ?

Je mis ses informations dans un petit dossier, que j'enverrais au central du BSI, sur Coruscant, après une dernière réunion avec mes officiers. Comme cela, au moins, si le BSI décide d'agir, il y a des chances pour qu'ils m'impliquent dans cette histoire, et du coup que j'ai enfin les pouvoirs d'agir au grand jour, plutôt que de devoir jouer les fantômes. Cela fait, j'organisais une nouvelle réunion avec mes officiers et notre "conseiller spécial", monsieur le ministre Harkwood.

"Bon, j'aimerais bien pouvoir intercepter une de ces navettes mais si on fait ça comme ça, on risque d'avertir tout le réseau qu'on est sur leurs traces. Pire, s'ils ont un peu d'influence sur le gouverneur, ils pourraient lui demander de m'ordonner de quitter Taris. Donc, si on veut en apprendre plus, il va falloir qu'on s'écarte un peu des chemins battus !"

Je regardais tout le monde, mais mes officiers semblaient près à me suivre. Ce sont tous des hommes et femmes loyaux et la piraterie, le trafic d'êtres intelligents et la trahison ne doivent pas faire partis des choses qu'ils apprécient. Enfin, je l'espère. Mes idées allaient un peu à l'encontre de plusieurs règles, c'était certains, et j'allais recevoir des plaintes à mon encontre mais c'était ça ou ne rien faire jusqu'à ce que le BSI ne se bouge ses fesses engourdies !

"Tout d'abord, on va organiser un exercice d'interception avec notre escadrille. Par le plus grand des hasard, il se trouve que la cible sera la navette par laquelle transite ces caisses." Je regardais mon chef d'escadrille, justement. "Vous en profiterez pour la scanner, pendant qu'ils râleront que vous perturbez leur planning. Il faudra faire vite car ils en informeront surement le centre de contrôles, à qui vous devrez expliquer avoir ordre de contrôler tout ce qui vole et à les renvoyer sur moi.  Après cette navette, vous devrez, d'ailleurs, intercepter quelques autres appareils pour que cela paraisse crédible."

Le choix d'agir de façon "nocturne" allait me servir d'argument : il y a moins de trafic donc agir à ces heures là me permettait, officiellement, de moins perturber le trafic spatial qu'à d'autres moments. Je tournais mon attention vers Olstim.

"Pendant ce temps, sergent, vous allez agir à la surface. En compagnie de monsieur Harkwood, si vous êtes volontaire monsieur, et de vos hommes, vous allez visiter cet entrepôt. Monsieur Harkwood vous aidera à vous déguiser en malfrat local : officiellement, vous allez être un gang qui cherche à cambrioler cet endroit. Tâchez donc de voler quelques bricoles et à laisser traîner des foulards, ou un autre truc qui vous identifiera comme un criminel local, s'il vous plaît."

"On pourrait aussi mettre un tag sur un mur. Le soldat Spoon a quelques talents, amateurs, d'artiste peintre."

"Bonne idée, Kagenec. Olstim, vous prendrez un holo du chef d'oeuvre de Spoon : que je puisse juger de son talent."

Je dis cela en souriant, histoire de profiter des rires du à la plaisanterie de mon second. Spoon n'a pas de vrais talents d'artistes mais d'après son dossier, il aurait fait parti d'un gang dans sa prime jeunesse, sur Coruscant. Il devrait donc être à l'aise pour faire un tag, voir pour aider les autres à se faire passer pour des membres d'un petit gang.

"Plus sérieusement, vous devrez agir de nuit, après le départ de la navette et une fois que ceux ayant amené les caisses soient partis. Avec de la chance, ils ne remarqueront rien avant le lendemain soir et croiront que le "cambriolage" aura eu lieu dans la journée."

"Excusez moi, commandant." Je hochais la tête vers mon discret ingénieur chef. C'est un homme plutôt timide, ce qui rendait sa position un peu surprenante de le voir commander des hommes mais, dans le feu de l'action, il a tendance à oublier qu'il est mal à l'aise quand il doit prendre la parole. "Je me disais, puisqu'on doit agir de façon peu orthodoxe, on pourrait faire un peu plus que cela. Je pourrais récupérer le système visuel et auditif d'un mse-6, ils sont très petits vous savez, et lui adjoindre un petit comlink. En bidouillant un peu, cela ferait une caméra qui transmettrait ses informations sur une courte portée."

"Un peu comme un droid sonde miniature, en somme ?"

"Euh non mon lieutenant. Ce sera purement basique : pas de cerveau-moteur ou ce genre de chose, juste des capteurs passifs, donc normalement indétectable à du matériel de recherche. Et même si quelqu'un tombait dessus, c'est du matériel tellement basique que personne ne pourra identifier l'origine du matériel et si on laisse quelqu'un à.. euh.. deux kilomètres je dirais, il pourrait catper les signaux de notre matériel."

"Où faudra-t-il le placer ?" questionna le pragmatique sergent.

"Euh... dans un système d'aération, je dirais ?  C'est généralement en hauteur et par la grille, il pourrait avoir une bonne vue."

Olstim hocha la tête. Il était troublant de voir la facilité que des militaires ont pour devenir de vils criminels et espions. Pas étonnant que ceux passés chez les rebelles soient si compétents, s'ils sont aussi adaptable que cela.

"Bien, on va avoir une dizaine d'heure devant nous pour préparer tout cela. Sergent, j'aimerais faire une inspection de vos hommes, je veux dire de votre gang bien sur, avant que vous ne partiez. Par discrétion, vous tâcherez de poser votre navette sur un espace public. Personne n'y fera attention, et de nuit. Monsieur Harkwood en connaîtra peut-être quelques-uns qui soient discret. D'ailleurs, la vie de monsieur le ministre prime sur le succès de la mission."

"Bien, commandant."

"Si vous avez des suggestions, tâchez de me les faire savoir d'ici dix heures quinze, heure à laquelle le gang quittera le Xerxès. Nos Tie débuteront leurs exercices dans onze heures, si la navette suspecte est ponctuelle. Rompez."

Une fois les officiers partis, je me tournais vers Harkwood, en soupirant. Il n'y a bien que devant un civil que je peux abaisser mon masque de confiance.

"J'espère que tout se passera bien. Je n'ai pas envie de détruire la carrière de mes hommes."

Je ne m'inquiète pas pour la mienne : si ça foire, on me mettra surement face à un peloton d'exécution, si j'ai de la chance.

"D'ailleurs, monsieur, pourriez vous faire un petit holo message, détaillant ce que vous avez vécu et ce que votre ami vous a dit ? J'aimerais l'ajouter au dossier que je vais envoyer au BSI. Ils me prendront peut-être plus au sérieux si j'ai le témoignage d'un civil haut placé."

S'il acceptait, j'enverrais le rapport une fois qu'il m'aura remis son message, et sinon je le ferais au plus tard deux heures avant le début des opérations. Ainsi, le temps que le BSI le lise et l'étudie, ils ne m'enverront pas le moindre ordre et je pourrais agir de mon propre chef. Toutefois, mes plans avaient un truc qui me déplaisait fortement : j'allais devoir rester sur le Xerxès à garder l'air confiante pour mes homes, tout en me rongeant le sang et en espérant que tout se passe bien !

Spoiler:

Des traîtres dans l’administration impériale de Taris… Broarm en était toujours bouleversé et arriva à la nouvelle réunion de briefing le cœur très lourd. Quelle honte, quelle… Comment était-il possible que ça puisse arriver ? Pour des actes, de plus, aussi atroces que l’esclavage ? Et qu’est-ce que cette capitaine et son équipage pourront y faire, qui acceptera de les croire ? Il savait que la machine impériale pouvait être lourde et destructrice, que les « petits officiers » n’étaient pas souvent, voire pas du tout, écoutés. C’est en pensant à ça et avec beaucoup d’amertume pour toute cette situation qu’il l’écouta détailler la suite de son plan, concernant une interception de ces navettes. Puis une opération de surface, cette fois avec lui-même inclus dedans, pour « visiter » l’entrepôt d’où partait les caisses suspectes. Il haussa légèrement les sourcils. S’il savait bien sûr à quoi ressemblaient les dégaines des malfrats locaux, il n’avait en revanche pas la moindre idée de comment passer pour l’un d’entre eux. Comment allaient-ils, en plus, rentrer dans l’entrepôt ?

Les hommes autour de lui, visiblement, ne voyaient aucun problème à ce type de missions, ni à se faire passer pour des criminels, ce qui le laissait assez perplexe. Une opération de nuit dans la clandestinité, pourtant, ce n’était pas rien. Il écouta avec attention leurs plans et recommandations, les idées des uns et des autres, tout en s’efforçant de ravaler son amertume. Lorsqu’une autorité publique ou militaire était corrompue, c’était toute l’intégrité d’une planète qui était remise en cause. Hors, ça, c’était très douloureux. Il s’en voulait également, au fond, de ne pas avoir vu les signes et traces de corruption, alors qu’il était encore au travail, en débutant cette enquête. Quels signes avait-il manqué et qui auraient dû pourtant l’alerter ? Qu’aurait-il dû faire de plus et comment ? La politique était une chose, ce genre de complot en était une autre… Il pouvait amplement se débrouiller avec les manœuvres politiciennes habituelles mais se sentait très démuni dans une affaire pareille. Cela dit, jamais il ne pourra pardonner à ces pirates d’avoir utilisé ainsi des enfants.

« Bien, on va avoir une dizaine d'heure devant nous pour préparer tout cela. Sergent, j'aimerais faire une inspection de vos hommes, je veux dire de votre gang bien sur, avant que vous ne partiez. Par discrétion, vous tâcherez de poser votre navette sur un espace public. Personne n'y fera attention, et de nuit. Monsieur Harkwood en connaîtra peut-être quelques-uns qui soient discret. D'ailleurs, la vie de monsieur le ministre prime sur le succès de la mission. »

« Bien, commandant. »

« Si vous avez des suggestions, tâchez de me les faire savoir d'ici dix heures quinze, heure à laquelle le gang quittera le Xerxès. Nos Tie débuteront leurs exercices dans onze heures, si la navette suspecte est ponctuelle. Rompez. »

Si jamais tout se déroulait bien et surtout, que cette histoire se terminait sur une note positive, il priait pour ne plus jamais, jamais, jamais avoir à se retrouver au milieu d’une opération militaire de sa vie. Se retournant vers la capitaine après son soupir et sa réflexion, il hocha juste la tête pour lui confirmer qu’il pourra se charger de ça. Il connaissait le BSI et sa réputation, ce n’était pas le genre d’entité qu’il aimerait voir arriver sur Taris, mais soit, si cela pouvait aider. Il s’occupa dudit message, par la suite, avant de préparer avec l’équipe l’opération de la nuit. Au moment du départ, son stress était à son plus haut niveau, bien qu’il soit entouré de soldats… La descente et l’atterrissage sur un petit coin public de la ville se fit en douceur, comme la lancée vers l’entrepôt. C’est en y arrivant que son stress monta tout d’un bloc. Le sergent Olstim avait déjà pris les choses en mains et repéré un endroit moins bien gardé, où ils pouvaient grimper puis se faufiler de l’autre côté.

Il peinait à passer à son tour lorsqu’un des hommes le tira par le col pour l’aider à grimper plus vite puis à le faire passer… Merci… Les opérations de ce genre, ce n’était plus de son âge ! Une fois dans l’entrepôt, le ministre découvrit avec stupeur les premiers gardes chargés de patrouiller en train de ronfler dans un coin. Avec un jeu de cartes abandonné sur une caisse renversée et quelques bouteilles d’alcool. Pire encore, les caméras étaient désactivées, il le voyait bien car il connaissait ce système. On aurait dit certaines avaient pris des coups malencontreux et n’avaient jamais été réparées.

« Qu’est-ce qu’ils sont mauvais, c’est pas possible » marmonna-t-il dans sa barbe. « Quand je pense aux fonds qu’ils avaient exigé pour sécuriser la zone et qui aurait pu servir à la nouvelle gare à la place… »

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Dés : Entrée, 5, alerte des soldats sur place, 19

Je regardais la navette s'éloigner du Xerxès. J'espérais que tout se passerait bien pour eux. Je reste un peu inquiète pour cette phase de mon plan, sur lequel je n'ai plus aucun contrôle. Il pourrait se passer tout un tas d'ennui à leur encontre. Le pire serait de se faire prendre et que mes hommes tombent en disgrâce pendant que les réels traîtres s'en tirent sans le moindre soucis.

Mais cessons de s'inquiéter : je ne peux plus rien pour eux et je dois me concentrer sur ma propre tâche. Je fis déplacer le croiseur, tranquillement. Cela n'a rien de si exceptionnel que cela : il est normal d'allumer la propulsion pour contrôler qu'elle marche correctement, quand on a des soucis mécaniques.
En tout cas, cela n'alarma personne au contrôle spatiale de la planète. Il est vrai qu'il y a pas mal de trafic sur Taris. L'important reste qu'on est placé sur la trajectoire potentielle de notre cible.

Il s'écoula plusieurs heures avant que ce côté de la planète n'entame son cycle nocturne et on me signala l'apparition d'une navette lambda, sur nos senseurs, et en train de traverser l'atmosphère. J'ordonnais dnoc le début de "l'exercice", lâchant mes chasseurs, qui ciblèrent le premier appareil venu, qui se trouve être "par le plus grand hasard", être la-dite navette. Son équipage se ontra rétif et j'eus rapidement un message du contrôle spatiale, cette fois.

"Ici le contrôle Spatiale au Xerxès, veuillez répondre s'il vous plaît."

"Ici le capitaine Vala, que puis-je pour vous, contrôle ?"

"Le transport Triumph nous signale avoir des ennuis avec des chasseurs venant de votre croiseur, pourriez-vous vous expliquer."

"Oh, ce n'est rien. Je fais des exercices d'intercetpion et de contrôle, afin que mon équipage ne rouille pas trop." Je m'attendais à devoir argumenter davantage, prête à expliquer pourquoi je le faisais à ce moment précis.

"Ah ? C'est sympa de nous donner un coup de main, capitaine. Nous allons dire à ceux qui protestent de coopérer avec vous. Bon exercice à vous."

"Merci."

Je clignais des yeux sous la surprise, alors que la communication, purement verbale, se coupait. A voir la tête de certains de mes hommes, eux aussi pensaient qu'un tel niveau de laxisme, au sein de l'empire.. Bon, c'était une bonne chose car j'vais donc les coudées franches mais quand même, je m'étais attendu à autre chose qu'une approbation et même un soutien. Ce alors que je n'avais, normalement, aucune légitimité à faire ce genre d'exercice sans l'accord local.

"Bon, signalez aux chasseurs de pousser la navette vers notre sas, que nous puissions l'inspecter."

Le Triumph se fit un peu tirer l'oreille mais, après la menace de démolir sa propulsion s'il n'obtempérait pas, il suivi les directives et s'amarra à notre sas bâbord. Aussitôt, mon équipage monta à bord, avec moi, neutralisant les deux hommes s'y trouvant, et les menottant. La fouille révéla vite la présence des mêmes caissons que sur Félucia, avec des personnes endormies dedans. Je fis envoyer ces gens à l'infirmerie de bord, et l'équipage du Triumph en détention. Un navigateur prit leur place et fit s'éloigner le vaisseau, par un petit saut hyperspatial. Ainsi, les supérieurs de nos nouveaux détenus pourront croire à leur départ, et je pourrais récupérer mon homme demain. Bon, rassurée sur la réussite de cette partie du plan, je remontais sur ma passerelle, envoyant mes chasseurs intercepter d'autres vaisseaux. On est censés faire un exercice, après tout.


Le sergent Olstim regardait la façade du bâtiment. C'était un vétéran mais sans relation, sans s'être fait remarquer, et ce qui expliquait sa stagnation à ce grade. Non que cela le dérange. Il trouvait que "sergent", ça lui allait bien : il n'avait que quelques hommes à superviser, très peu de paperasse à remplir et très peu de contact avec les officiers supérieurs. Cela l'agaçait un peu que son lieutenant soit mort sur Félucia, et que la capitaine Vala l'ait choisi lui pour le remplacer à la tête des stormtroopers du Xerxès. Il en comprenait la raison, bien sur, mais cela risquait de signifier la fin de sa vie pépére. Il n'envisageait pas de saboter la mission pour empêcher ça, il était trop soucieux de son travail. Sans compter qu'il appréciait l'état d'esprit de la gamine, comme il surnommait la capitaine dans sa tête. Il faudrait d'avantage d'officiers comme elle, selon lui, qui se souciaient de leur devoir et de leurs hommes avant leur carrière.

Il cessa ses pensées en repérant une fenêtre, à trois mètres du sol, ouverte et avec quelques caisses posées dessous. Un bon endroit pour entrer dans cet entrepôt. Il fit signe à ses hommes, tous habillés comme de vrais racailles, d'y aller. En plus, passer par la fenêtre serait dans le ton : la plupart des soldats de l'empire ont tendance à utiliser les portes d'entrées. Il fallut aider un peu le ministre Harkwood mais c'était normal il n'était plus si jeune et n'avait pas l'entraînement d'un soldat. Une fois à l'intérieur, Olstim fut vite dégouté par ce qu'il vit : rtois hommes dans leur armure blanche en train de roupiller autour d'une table, des cartes de sabbac répandues dessus avec des crédits impériaux.

« Qu’est-ce qu’ils sont mauvais, c’est pas possible. Quand je pense aux fonds qu’ils avaient exigé pour sécuriser la zone et qui aurait pu servir à la nouvelle gare à la place… »

"J'ai peur que vous ayez à faire face à un détournement d'argent, monsieur. Cela étant, c'est plutôt à notre avantage. Lester, Chalwik, assommez les gardes et attachez les dans un coin. Oh, bandez leurs les yeux, aussi."

Aussitôt dis, aussitôt fait. Les deux soldats ne se privèrent pas , profitant pleinement du sommeil des vigiles pour s'assurer que le bruit ne les réveille plus. Ils leur retirèrent leurs casques et les attachèrent avec des cordes, et mirent des foulards autour de leurs yeux, avant de les emmener dans un coin de la pièce.

"Spoon, prend les gars et piquez tout ce qui peut intéresser les racailles que nous sommes. A commencer par ces crédits, là, sur la table." Il venait de se dire que de vrais bandits venant des bas quartiers les auraient probablement déjà fait disparaître dans une poche. "Lester, toi et ton potes, allez installer la caméra. Monsieur, si vous le permettez, on va fouiller les lieux."

Les "racailles" commencèrent à s'égayer dans l'entrepôt. L'un d'eux siffla en repérant les caméras... totalement inertes. Olstim secoua la tête, mais il était en train d'ouvrir des caisses, ne comportant rien de vraiment intéressant, quand Spoon signala avoir trouvé un ordinateur. Le vétéran alla le rejoindre, laissant le ministre gérer cela. Toutefois, il fut abasourdi : l'ordinateur n'avait pas de réelle sécurité et comprenait des données... intéressantes : dates des départs, nombres de navettes utilisées, quatre visiblement, pour faire les rotations entre ici et Félucia, nombre de "caisses de marchandises" envoyées. Il y avait même quelques noms sur un document.

"On devrait prendre l'ordinateur, chef. C'est pile ce que voulait la cap... la patronne."

"Tu es sur ? Ca risquerait de leur mettre la puce à l'oreille."

"Pensez donc, chef. Ca rapporterait pas mal, un ordi, au marché noir. A lui seul, il rentabiliserait le cambriolage. En plus, ça prendra du temps pour tout inspecter."

Olstim rechignait un peu mais Spoon avait raison. Et ils n'avaient pas de datapad ou de droid avec eux pour copier le contenue de la machine. "Ok, tu le prends. Comme ça, vous pourrez l'examiner en détail à bord, monsieur."

Il reprit un peu ses fouilles mais sans rien trouver qui soit aussi intéressant. Dix minutes plus tard, il siffla et fit signe en direction de la fenêtre par où ils sont entrés. A l'aide de caisses, ils se firent un petit escalier pour pouvoir filer avec leur butin : en plus de l'ordinateur et des crédits récupérés sur la table, et dans les poches des vigiles impériaux, il y avait quelques caisses d'alcool, dans lesquelles les trois gardes avaient visiblement piochées, et deux des caméras de surveillance. Spoon avait dit avec ironie que, quitte à en laisser une, on pouvait en piquer.

Le soleil ne s'était pas levé quand le "gang" regagna sa navette et pu renfiler leurs uniformes, au soulagement d'Olstim.


"Capitaine, les permissionnaires signalent qu'ils rentrent à bord."

"Très bien. Mm, je pense qu'on peut arrêter l'exercice, messieurs. Bon travail. A vous la passerelle, lieutenant Otario."

Je me levais de mon fauteuil, pour me diriger vers la salle de rénuion du vaisseau, passant par le mess pour récupérer un peu de café, ainsi que de quoi grignoter pendant le débriefing de la mission à terre. J'y croisais mon second, Kagenec, qui avait l'air d'avoir aussi peu dormi que moi cette nuit, c'est à dire pas du tout.

"Je crois que j'ai trouvé quelque chose, capitaine. J'allais vous en parler."

Je hochais la tête. Bien, on avançait aussi sur ce point là. Il n'avait pas fait une nuit blanche à fouiller des dizaines de dossiers pour rien. Il m'expliqua brièvement que plusieurs officiers de taris et de félucia avaient fait leurs études ensembles, sur Carida. Même classe visiblement. Mieux, ils avaient aussi servi sous le même commandant pendant leur première affectation. Or ce même officier était un des membres de l'état-major de l'amiral en charge de Taris.

Cela me fit un peu grimacer car un simple capitaine comme moi n'allait pas pouvoir faire grand chose contre un officier aussi haut gradé. Et le BSI ne semblait pas très actif : je n'avais toujours eu aucune réponse, mis à part les accusés de réception de mes messages. J'envisageais sérieusement de contacter directement un chefs de la sécurité intérieure, du coup, ce qui est du quitte ou double en général.

"Bon, l'équipe d'Olstim et du ministre sera là dans dix minutes. On fera une liste de tout ce qu'on a trouvé et on verra comment on peut agir maintenant. Je crains qu'il ne faille déranger en personne un haut gradé et ça ne m'enchante guère."

"J'ai un cousin qui sert sur le navire de l'amiral Versio, si vous voulez, capitaine."

Je regardais mon second, ayant un peu oublié que sa famille, nombreuse, avait une longue tradition militaire. Si, effectivement, il avait quelqu'un travaillant sous les ordres de l'amiral Versio, un des haut gradé du BSI.. oui, cela serait une bonne chose de passer par lui. Ou la fin de ma carrière si l'amiral prenait ombrage d'un tel procédé.

"On en parlera avec Harkwood. Allons préparer du café, on va en avoir tous besoin."


Susceptibilité du contrôle spatial de Taris (à convaincre si 13 ou plus) : 2
éactivité du BSI : 20
Fouille de l'entrepôt : 3
Recherche de Kagenec dans les dossiers du personnel de Taris et de Félucia : 7

« J'ai peur que vous ayez à faire face à un détournement d'argent, monsieur. Cela étant, c'est plutôt à notre avantage. Lester, Chalwik, assommez les gardes et attachez-les dans un coin. Oh, bandez-leurs les yeux, aussi. »

A leur avantage, certes, il n’empêchait que cela lui donnait mal au cœur… L’argent fourni ici aurait pu servir pour la construction ou l’entretien d’équipements publics bien plus importants et nécessaires ! Mais ici… Il trouvait très frustrant de ne pouvoir régler ses comptes, ici-même, dès cette nuit. Et espérait forte que toute cette affaire puisse être jugée au plus tôt. La justice impériale ne pourra tolérer de tels cas dans l’Empire, ni de telles exactions, il en était persuadé ! Une fois les gardes assommés et attachés dans un coin, l’ancien ministre soupira un peu, au moins soulagé que ces hommes-là ne tuent pas gratuitement. Il devait y avoir procès et sanctions prises, mais il n’était pas pour la peine de mort. Tuer ainsi vous ravalait au même rang de sauvage que de vulgaires pirates, sans scrupules. Les exécution sommaires lui faisaient horreur et il ne pouvait supporter les impériaux usant de telles méthodes. Incapables de se faire respecter sans cet usage. Et il y en avait, bon sang qu’il y en avait… Bien des officiers qui étaient incapables d’inspirer force et respect sans avoir à tuer gratuitement pour ça. De purs nuisibles à ses yeux.

« Spoon, prend les gars et piquez tout ce qui peut intéresser les racailles que nous sommes. A commencer par ces crédits, là, sur la table. Lester, toi et ton pote, allez installer la caméra. Monsieur, si vous le permettez, on va fouiller les lieux. »

Il n’avait pas une grande idée de ce qu’ils étaient censés récupérer ou repérer, à vrai dire… S’il avait déjà commandité des enquêtes, il s’était toujours entouré de spécialistes des questions concernées et n’allait pas lui-même rechercher des informations sur le terrain. A moins que ça ne soit le terrain politique. Toute la troupe s’éparpille, pour observer, fouiller… Soupirer devant les caméras éteintes, comme il l’avait fait à leur arrivée. A un tel niveau, on pourrait nommer ça du sabotage. Dans les caisses, rien de très intéressant, surtout du matériel pour les vaisseaux, du carburant, des pièces de rechange. Le nécessaire pour les voyages spatiaux, somme toute. Un autre des hommes eut plus de chance, en dégotant un ordinateur, possédant une sécurité visiblement plus que limitée. Un détail de plus, qui fit très sérieusement songer Broarm à faire brûler entièrement cet endroit, afin de reconstruire, plus tard, un complexe mieux organisé, mieux, géré, mieux sécurisé, avec en place des personnes loyales et compétentes. Lorsqu’il n’y avait rien à sauver, autant tout raser et reconstruire à neuf.

Quoi qu’il était un peu dur, une majorité des murs et du plafond étaient en bon état. Une fois la fouille achevée, ils repartirent en vitesse, avec les objets volés et l’ordinateur, pour retourner à la navette. Très amer, Broarm fit quand même bonne figure, en apparence. Des incompétents, des escrocs, des trafiquants… Sur leur planète… Chez des personnes censées en assurer la sécurité… Il avait envie de vomir… Durant le court voyage de retour, il en profita pour un ou deux rapides exercices de relaxation. A leur retour, ils purent apprendre que l’équipage avait intercepté la navette et trouvé d’autres personnes enlevées… Il tint à faire un détour par l’infirmerie avant de se rendre dans la salle de réunion, afin d’aller les voir. Il ne reconnut qu’une personne, parmi elles, mais ce fut déjà bien assez pour réveiller une forte colère et son dégoût, contre ces trafiquants. Après cela, il suivit de nouveau le petit groupe jusqu’à la salle de débriefing. A l’intérieur, un des hommes était en train de refaire du café et en distribuait à tout le monde. En apprenant que personne dans l’administration impériale n’avait encore répondu, Broarm décida alors de tenter un appel à une personnalité sur Coruscant qu’il connaissait bien. Si le contact pu s’établir, ce fut néanmoins un échec, car il ne put pas laisser de message ni joindre directement celui qu’il voulait.

« Et maintenant ? Que fait-on ? Avez-vous assez de preuves et de prérogatives pour faire arrêter ces types ? »

Mes autres officiers arrivèrent pour cette nouvelle réunion tout comme monsieur Harkwood, et l'on partagea les informations dont on disposait. Kagenec nous fit alors sa révélation, le résultat de son travail administratif, pendant que nous autres faisions joujou dans l'espace ou sur la surface.

"Nous avons un lien entre la garnison de Félucia et celle de Taris." Il fit apparaître une premier humain, qui devait approcher la quarantaine. "Voici Louis Durand, lieutenant de première classe. Il est affecté sur Félucia depuis trois ans, maintenant. Il a déjà eu des sanctions pour de mineures histoires de marché noir et trafic sur des vaisseaux, d'où son affectation sur une planète et son grade peu élevé." L'image changea, révélant un autre humain, du même âge environ et ayant une vague ressemblance avec le premier. "Peut-être connaissez-vous le colonel Eric Martin, monsieur Harkwood. Pour les autres, il s'agit du commandant en second de la garnison de Taris, et cousin du lieutenant Durand. Ils ont un an d'écart, et se sont engagés ensembles. Ils ont fait tous les deux suivit les cours sur Carrida, où le colonel Martin avait de bonnes notes et le lieutenant Durand de moyennes, à l'école d'officiers de l'armée de terre.

En dehors des sanctions données au lieutenant Durand, il y a peu à dire sur eux. Ils n'ont participé à aucune bataille ni à aucune opération particulière."

"Cela nous donne au moins une idée de qui coure les pirates. Merci, lieutenant, bon travail."

Olstim fit aussi son rapport, et je le félicitais tout autant, ainsi que son équipe. On avait bien avancé, et sans le moindre incident. J'étais fière de mes hommes et j'escomptais bien qu'ils le sachent tous !

« Et maintenant ? Que fait-on ? Avez-vous assez de preuves et de prérogatives pour faire arrêter ces types ? »

"On a des preuves de l'activité pirate, d'une collusion d'une part d'officiers impériaux mais aucune preuve directe, hélas. Et même avec, j'ignore si le commandement local me suivrait si je tentais d'arrêter le colonel Martin, ou s'il ne me ferait pas arrêter, moi, plutôt. Et le BSI ne semble pas pressé de bouger ses fesses."

Je bus un peu de mon café, en fermant les yeux. Personne ne semblait trop savoir quoi faire. Une idée me venait en tête mais... Ce serait un vrai quitte ou double. Un peu suicidaire, en faite. Totalement même. Mais si le colonel essaye d'agir discrètement... ? Moui, cela reste très risqué. Je rouvris les yeux, posant ma tasse devant moi, calmement.

"En fait, la seule façon qui me permettrait d'arrêter le colonel, c'est qu'il avoue lui-même ses crimes. S'il le fait, personne ne pourrait rien le protéger. J'ai peut-être un plan mais je vais avoir besoin de vous, monsieur Harkwood. J'aimerais tenter de le faire venir à mon bord, en lui faisant croire que j'ai sur le Xerxès un individu se prétendant ministre de Taris et parlant d'avoir été kidnappé. Et je le contacterais pour qu'il puisse vous identifier et me dire s'il y a effectivement eu disparition récemment d'un ministre local.

Si je ne me trompe pas, le colonel Martin ne voudra pas traiter cela dans une communication, qui pourrait être interceptée, tout comme il ne prendra pas le risque que je vous amène à la surface, où vous risqueriez d'être reconnu. Le connaissez-vous assez, monsieur, pour savoir si cela marcherait ? Saavez-vous s'il a des penchants particuliers qui pourrait nous aider à le faire se trahir ? Vous sentez-vous capable de jouer le "vieux fou" qui se prétend ministre ?"

J'ignorais trop de chose sur ce colonel mais li était l'une des deux charnières pouvant nous permettre de faire cesser ce trafic, avec son cousin. Le soucis est que le second avait déjà du savoir pour la destruction de la base pirate sur Felucia et prévenu son cousin. ce dernier devait ignorer le rôle du Xerxès, et le mien, sinon il aurait déjà réagi à mon encontre. J'étais reconnaissante envers mon instinct qui ne m'avait fait envoyer aucun rapport au gouverneur de Félucia !

« On a des preuves de l'activité pirate, d'une collusion d'une part d'officiers impériaux mais aucune preuve directe, hélas. Et même avec, j'ignore si le commandement local me suivrait si je tentais d'arrêter le colonel Martin, ou s'il ne me ferait pas arrêter, moi, plutôt. Et le BSI ne semble pas pressé de bouger ses fesses. »

Donc ils étaient coincés, c’est ça ? Le ministre retint un soupir d’extrême justesse puis fit le tour, du regard, de la table, pour jauger la réaction des uns et des autres. Un silence s’était abattu et la plupart avaient plutôt l’air dépités, plus qu’autre chose. Des preuves indirectes, alors, ça ne pouvait vraiment pas suffire ? Il y avait même à bord des personnes enlevées, une bonne trentaine de témoins récupérées sur Felucia ! Que fallait-il donc de plus ? Pourquoi le BSI n’avait-il toujours pas répondu ? Alors qu’on parlait tout de même de trafic d’esclave, d’enlèvements, de détournements de fonds, de… Bref, ce n’était pas assez pour inciter à une réaction ? Même une petite ! Il songea tout à coup à cette vieille blague, qui circulait depuis longtemps, affirmant que l’administration impériale était encore plus lourde que tous les vaisseaux de la flotte réunis. Ça l’avait toujours fait un peu sourire, sauf aujourd’hui. Comme quoi, dès lors qu’on était soi-même concerné… Il continuait de regarder les uns et les autres, avec l’espoir que l’un d’entre eux ait une idée, une solution. Ils n’allaient pas arrêter là, comme ça… N’est-ce pas ?! Il ne pourra rien faire seul, même en allant plaider sa cause sur Coruscant, avec les autres victimes, qui allait les recevoir ? Les croire ?

« En fait, la seule façon qui me permettrait d'arrêter le colonel, c'est qu'il avoue lui-même ses crimes. S'il le fait, personne ne pourrait rien le protéger. J'ai peut-être un plan mais je vais avoir besoin de vous, monsieur Harkwood. J'aimerais tenter de le faire venir à mon bord, en lui faisant croire que j'ai sur le Xerxès un individu se prétendant ministre de Taris et parlant d'avoir été kidnappé. Et je le contacterais pour qu'il puisse vous identifier et me dire s'il y a effectivement eu disparition récemment d'un ministre local. Si je ne me trompe pas, le colonel Martin ne voudra pas traiter cela dans une communication, qui pourrait être interceptée, tout comme il ne prendra pas le risque que je vous amène à la surface, où vous risqueriez d'être reconnu. Le connaissez-vous assez, monsieur, pour savoir si cela marcherait ? Savez-vous s'il a des penchants particuliers qui pourrait nous aider à le faire se trahir ? Vous sentez-vous capable de jouer le "vieux fou" qui se prétend ministre ? »

« Bien sûr, si c’est la dernière solution. Quant au colonel, attendez une seconde… »

Il prit deux ou trois minutes pour rassembler tous ses souvenirs qu’il avait de cet homme et lister mentalement ses forces et ses faiblesses. C’était un arriviste, du genre pur et dur, qui n’avait jamais eu la moindre d’hésitation dans son travail ou l’exécution des ordres, il avait pour réputation d’obéir aveuglement à toutes les directives, y compris celles considérées comme indignes. Le ministre ignorait d’où il venait, plus précisément, il y avait déjà assez longtemps qu’il travaillait sur Atris. La planète possédait quelques avantages certains. Il y était facile de s’y construire une carrière en paix, sans être envoyé dans des territoires beaucoup plus sensibles. L’activité rebelle y avoir toujours été très faible, voire même inexistante sur de longues périodes.

« A mon humble avis, s’il vous rencontre, ce ne sera pas avec moi, il refusera. S’il doit vous voir, ça sera dans la confidentialité de son bureau, il ne reçoit jamais personne ailleurs et il ne se déplacera pas lui-même rencontrer une personne soit moins gradée que lui, soit avec qui il n’a jamais travaillé, il trouvera un prétexte pour que ça se déroule au sol. C’est un homme nerveux et d’une méfiance maladive… Il méfiant au point d’examiner tous les jours ce qu’ont font ses propres hommes lorsqu’il n’est pas là pour les surveiller. En revanche, son niveau de méfiance est égal à son niveau de corruption. Il peut très facilement, disons, changer d’opinion, si la personne se présente avec une bonne bouteille d’alcool. Même très radicalement d’opinion, j’ai pu le voir. S’il voit un intérêt pour lui, il négocie aussitôt. »

Ce qui avait déjà causé problème, au passage, aux administrés de Taris, mais qui pouvait être utile dorénavant. Le ministre se tut, suite à ces explications, les laissant en débattre en discuter, opter pour la meilleure démarche à suivre.


Le colonel Martin, suite à votre message, refusa de venir vous rencontrer sur votre vaisseau, encore moins de rencontrer l’homme se prétendant ministre. Il confirma simplement que « l’ex-ministre de Taris » avait quitté son poste sans prévenir qui que ce soit, sans qu’on ait de nouvelles depuis. Un rendez-vous est maintenant fixé, avec vous seule, dans l’élégant bureau du colonel. Charge à vous, désormais, d’attendrir le colonel et de faire preuve d’assez de diplomatie et de charme pour le convaincre.

Monsieur Harkwood avait eu raison. Le colonel Martin refusa de monter à bord du Xerxès et fini par me demander de venir à son bureau. Pas immédiatement mais quelques heures après la discussion matinale. En fait, l'heure de la rencontre qu'il fixa était celle du repas de midi, selon les horaires locaux. Bien sur, ce n'était pas un repas qu'il me proposait, de base, mais une discussion qui se rajoutait dans son planning. Bon, j'ignorais si c'était vrai ou mensonger mais il y avait une occasion à saisir. Je descendis à terre sans tarder, non sans m'être fait conseiller quelques boutiques par monsieur Harkwood. Si ce salopard de [censuré] de [censuré] de Martin était amateur de bon vin, j'allais pouvoir lui proposer une bouteille pour m'excuser de l'heure où je le rencontre. Cela le flattera, j'espère, même si c'est lui qui a fixé l'heure et non moi. Bien sur, je portais sur moi un micro dissimulé, dans un endroit un peu gênant mais que seul le pire des malotrus tenterait de fouiller, et aucun officier impérial digne de ce nom ne se le permettrait. Je refusais par contre l'aide financière de monsieur Harkwood, lui disant que je me débrouillerais et qu'une bonne bouteille ne coûte pas si cher. Je du me retenir de ne pas rire en voyant sa tête "mais elle ne connaît rien à la vie, cette fille". Si, je m'y connais mais 'est juste que mes revenus ne sont pas ceux qu'on attend d'un capitaine impérial. De fait, ma famille me verse toujours de "l'argent de poche", un montant supérieur à mon salaire, et comme j'ai peu de dépense avec le travail... tout juste si je me paye un bon restaurant de temps à autre.

Dans la boutique, je trouvais rapidement mon bonheur. En fait, il y avait du choix ! Je discutais un peu avec le vendeur avant de me décider pour un Amidala 7. C'était une bonne année, un bon vin d'une quinzaine d'âge provenant de Naboo. Le cru portait le nom d'une de leurs anciennes souveraines, morte à la fin de la guerre des clones, je crois bien. Et oui, j'ai aussi une bonne connaissance des vins, et de la gastronomie en général. C'est l'un des legs d'arrière grand-père, qui aimait la bonne nourriture. En fait, il y a des jours, sur le Xerxès, où j'ai envie d'aller en cuisine pour me faire mon propre repas plutôt que ceux fournit par l'Empire. Mais, hélas, l'équipage risquerait de mal le prendre et donc, je sacrifiais les desiderata de mon estomac pour la tranquillité de mon commandement. Pour finir, bien sur, je payais, ce qui du surprendre certains en orbite qui surveillait la conversation. J'imagine, en souriant, que Kagenec doit expliquer que je viens de la haute société d'une planète.

Bref, je me rendis aux quartiers de la garnison. Je parvins devant la porte du bureau du colonel Martin, où deux soldats me demandèrent de leur confier mon arme et mon comlink. Je rechignais un peu pour le second, c'est normal car si l'on ne peut garder son arme en présence d'un supérieur, un comlink ça passe normalement, et l'un d'eux me promis que si mon vaisseau cherche à me contacter, il me le fera savoir. Puis, ils annoncèrent mon arrivé au [censuré] de colonel Martin, s'écartant quand la porte s'ouvrit.

Je rentrais, effectuant un salut militaire tout à fait normal, portant mon uniforme ordinaire. Bref, donnant l'apparence d'un officier qui n'a guère eu de temps devant lui.

"Bonjour, mon colonel. Merci une fois encore d'avoir accepté de me recevoir, surtout à une heure pareille. D'ailleurs, je me suis permise de vous amener ceci, pour m'excuser de décaler votre repas."

Je m'avançais vers lui en souriant un peu, lui tend précautionneusement la bouteille que je tenais. Je m'assis en retour du geste de sa main, le voyant siffler légèrement en voyant le nom et l'année inscris sur la bouteille. Bien, en tout cas, malgré son manque de moralité, il avait au moins bon goût en matière viticole. Je retirais ma casquette pour tenter de me donner un air moins rigide, plus décontractée, la posant sur mes cuisses. Il savait ce pourquoi je venais donc je le laissais débuter la conversation.

moment du rendez-vous )> 10
1-3 petit déjeuner
4-8 matinée
9-11 diner
12-16 après-midi
17-18 souper
19-20 soir

Qualité du vin trouvé (plus c'est bas, plus c'est top) => 7

Colonel Martin, bureau de la garnison impériale

Ce ne fut pas une vieille aigrie comme on trouvait beaucoup dans l’administration impériale qui pénétra dans son bureau mais une toute jeune femme, dans la fleur de l’âge. Il l’observa effectuer le salut réglementaire, puis se perdit du regard dans les yeux de cette jeune beauté, la bouche légèrement entrouverte. Un regard noir, en douce forme d’amande, telle la nuit brillante s’élevant au-dessus de Taris, les beaux soirs d’été. Sa gorge s’assécha quelque peu, en détaillant ces traits si fins, si délicats, avec la grâce et la délicatesse d’une plume, bercée par le vent. On aurait dit qu’une fleur s‘était égarée par surprise, dans son bureau, emmenant avec elle un parfum nouveau et envoûtant. Il se sentit envahi d’une forte chaleur, tandis qu’il baissait légèrement les yeux pour observer les formes de son corps, avant de revenir sur ce beau visage. Un visage qui avait balayé toutes les inquiétudes eues jusqu’alors, toutes les interrogations. Elle était si belle… Un ange arrivé des étoiles… Comment pareille femme avait-elle pu vivre sans qu’il ne le sache ? Sans qu’il n’ait osé en rêver ?

"Bonjour, mon colonel. Merci une fois encore d'avoir accepté de me recevoir, surtout à une heure pareille. D'ailleurs, je me suis permise de vous amener ceci, pour m'excuser de décaler votre repas."

Le colonel revint assez brusquement à ma réalité, s’avançant pour accepter la bouteille. Voilà une femme de goût, elle n’était pas seulement belle, elle connaissait aussi les bonnes manières ! Il l’invita à s’asseoir, puis regretta tout à coup d’avoir fait préparer deux déjeuners de travail, pour ce soir, au lieu d’avoir un véritable repas, dans une salle de repos. Mmh, dommage, mais qu’importe, avoir l’occasion de partager un repas avec une telle créature compensait amplement ce petit dérangement. Il prit donc soin de déboucher la bouteille et de leur en servir un verre, à chacun, afin d’accompagner ce repas. Deux plateaux sobres, dans le plus pur style de l’armée, somme toute, montés juste avant qu’elle n’arrive ici. Si la vue était extrêmement agréable, il n’en demeurait pas moins que leur affaire ne l’était pas du tout. Quel dommage qu’elle ne soit guère arrivée en ces lieux en d’autres circonstances.

"J’ose espérer que ce repas vous conviendra, tandis que nous travaillons."

C’était l’une de ses habitudes, déjeuner tout en travaillant, il avait pris coutume de le faire pour la plupart de ses rendez-vous, afin de ne guère perdre de temps. Néanmoins, aucun de ces repas n’avait eu l’excellence d’un tel cru en accompagnement.

"Vous évoquiez donc un vieil homme affirmant être le ministre de Taris, dans votre précédent appel. L’ancien ministre a disparu il y a déjà quelques temps, les recherches n’ont rien donné et il est désormais présumé mort. Ce n’était pas le genre d’hommes à quitter son poste sur un simple coup de tête. Néanmoins, il y avait eu régulièrement des tensions, avant sa disparition, des luttes de pouvoir politiques. Comme partout, allez-vous me répondre… J’ignore si cela à un lien avec sa brutale disparition. Comment en êtes-vous venue à rencontrer votre passager ?"

Il ponctua cette phrase en goûtant une gorgée de ce vin, le trouvant tout à fait à son goût. Ce qui eut le mérite de le mettre d’excellente humeur, malgré la gravité des faits.

Bon, et voilà, il e trouve face à une fille et il me reluque. Franchement, je commence à en avoir un peu assez de ce genre e comportement. Franchement, ces affiches pour promouvoir la procréation ne sont pas une si bonne idée que cela : les hommes comme ce type sont incapables de ne pas y voir une opportunités de draguer, ou d'intimider pour coucher avec une officier ou une soldat, sans scrupule, vu que c'est encouragé par les supérieurs, qui ne font pas mieux parfois d'ailleurs. Je comprend, bien sur, le besoin qu'il y a de combler les terribles pertes infligées par la pandémie mais de là à agir de cette façon, quand même... Enfin, heureusement que ce n'est pas une obligation, parce que j'ignore si je serais restée. Tant que ce n'était que du harcèlement via des regards, je pouvais le subir.

"J’ose espérer que ce repas vous conviendra, tandis que nous travaillons."

"Je ne m'étais pas attendue à manger durant cet entrevue, monsieur, je ne vais donc pas m'en plaindre."

Je retins, avec une grande habitude, de soupirer devant la vue d'un repas typique de l'empire, par contre. Je m'assis en déplorant, une fois n'est pas coutume, les bons plats d'un bon chef ! Si je n'avais pas été sur Taris pour des raisons professionnelles, j'aurais surement pu profiter de ce midi pour manger dans un bon restaurant cinq étoiles, au lieu de devoir manger avec un traître un repas minable.

"Vous évoquiez donc un vieil homme affirmant être le ministre de Taris, dans votre précédent appel. L’ancien ministre a disparu il y a déjà quelques temps, les recherches n’ont rien donné et il est désormais présumé mort. Ce n’était pas le genre d’hommes à quitter son poste sur un simple coup de tête. Néanmoins, il y avait eu régulièrement des tensions, avant sa disparition, des luttes de pouvoir politiques. Comme partout, allez-vous me répondre… J’ignore si cela à un lien avec sa brutale disparition. Comment en êtes-vous venue à rencontrer votre passager ?"

Je mangeais un peu avant de lui répondre, une bouchée en avalant rapidement. Ainsi, je préserve mon palais de la piètre saveur de ce plat.

"C'est là où c'est étrange, monsieur. Vous voyez, le Xerxès est dédié aux patrouilles anti-pirate, un poste peu prestigieux mais qui peut amener à des opportunités."

Je bus un peu du vin, aussi bon qu'il est attendu de sa provenance. Cela me permettait aussi de laisser un brin d'ambiguïté sur ces opportunités. Moi, j'y voyais des opportunités de carrière car chaque affrontement étai source d'expérience, sans parler de finir dans notre dossier. C'était de bonnes choses et tout cadet penserait cela, même si c'est encore plus valorisant d'affronter des rebelles.. Maintenant, à quoi pouvait donc penser un officier comme lui ?

"Il se trouve qu'on a perçu un signal bizarre aussi suis-je aller voir et nous sommes tombés sur un vaisseau pirate accouplé à une navette lambda. Mes artilleurs ont ouvert le feu et endommagé la propulsion des pirates, qui ont aussitôt fui à bord de la navette impériale alors que mes Tie commençaient leur approche. Nous avons fouillé le vaisseau pirate un peu rapidement, vu que nous commencions à être à court de ravitaillement. Nous y avons trouvé ce vieil homme, dans une capsule de stase. comme il disait venir d'ici, nous sommes venus sur Taris pour le ravitaillement. Aussi, je voulais m'assurer de la vérité sur cet homme auprès des officiers locaux."

Je découpais un morceau dans le steak de la viande, si on peut appeler ça ainsi, du repas. J'ignore ce qu'il va penser de cette histoire, qui a tout pour être crédible.

"Quand au vaisseau des pirates, son hyperpropulsion est détruite et je l'ai poussé à la dérive, comme il est trop gros pour que je l'embarque sur le Xerxès. Une fois mon ravitaillement terminé, je pourrais retourner à son bord pour une inspection complète." Je soupirais un peu, achevant ma phrase avant de gober le morceau de la pseudo viande. "C'est surement une perte de temps vu que sa soute était quasiment vide mais vous connaissez le règlement. Je ne peux achever mon rapport sans avoir fait cette inspection."

Colonel Martin, bureau de la garnison impériale

"C'est là où c'est étrange, monsieur. Vous voyez, le Xerxès est dédié aux patrouilles anti-pirate, un poste peu prestigieux mais qui peut amener à des opportunités."

Des opportunités. Il aurait pu en rire, s’il n’était pas tant absorbé par cette paire de jolis yeux. Des opportunités permettant d’atteindre quels buts, pouvait-on savoir ? Une meilleure place à une cantina un soir de détente avec ses hommes ? Ce type d’assignation n’avait effectivement rien de très prestigieux et n’apportait jamais aucune gloire, ce n’était que là des pis-aller ! Des postes obligés, en quelque sorte, pour les jeunes officiers, avant d’avoir – ou non – la chance d’être muté sur des missions plus intéressantes. Sans doute disait-elle cela par simple politesse, pour faire croire qu’elle aimait sincèrement son poste. Ah là là, pauvre petit bout de femme… Délaissée ainsi… De toute manière, il était évident que si les femmes possédaient d’indéniables qualités, ces dernières ne les prédestinaient pas à être de bons officiers ou simplement des soldats. La nature n’était pas faite ainsi ! Il aimait la visualiser d’une toute autre façon… Sans cet odieux uniforme ne montrant rien…

"Il se trouve qu'on a perçu un signal bizarre aussi suis-je allée voir et nous sommes tombés sur un vaisseau pirate accouplé à une navette lambda. Mes artilleurs ont ouvert le feu et endommagé la propulsion des pirates, qui ont aussitôt fui à bord de la navette impériale alors que mes Tie commençaient leur approche. Nous avons fouillé le vaisseau pirate un peu rapidement, vu que nous commencions à être à court de ravitaillement. Nous y avons trouvé ce vieil homme, dans une capsule de stase. Comme il disait venir d'ici, nous sommes venus sur Taris pour le ravitaillement. Aussi, je voulais m'assurer de la vérité sur cet homme auprès des officiers locaux."

Si cette histoire était vraie, alors ces pirates étaient encore plus abrutis qu’il ne l’avait songé. Certes, ils n’avaient jamais été de véritables flèches, mais de là à faire preuve d’aussi peu de prudence et de capacité à s’enfuir… Sans même parler de dissimuler leurs traces. Il but une longue gorgée de vin, puis une seconde, assez las et dans le même temps, plutôt agacé, intérieurement. Voilà pourquoi il avait longuement été contre l’idée de cette association… Du moins, avec cette troupe en particulier. Il avait souhaité faire appel tout d’abord à des « professionnels », si on pouvait dire cela, du crime organisé. Des personnes compétentes, autrement dit, ayant l’habitude de gérer de telles affaires. Ses associés dans toute cette histoire avaient argué que des pirates seraient plus malléables et plus faciles à embarquer. Mais voici la preuve que leur idiotie pouvait aussi apporter des problèmes… Ah, qu’il regrettait de ne pas être resté campé sur ses positions et faire appel au Soleil Noir. Ou à une autre organisation du même type, une compétente.

"Quant au vaisseau des pirates, son hyperpropulsion est détruite et je l'ai poussé à la dérive, comme il est trop gros pour que je l'embarque sur le Xerxès. Une fois mon ravitaillement terminé, je pourrais retourner à son bord pour une inspection complète. C'est surement une perte de temps vu que sa soute était quasiment vide mais vous connaissez le règlement. Je ne peux achever mon rapport sans avoir fait cette inspection."

"Je vois. Sans doute une perte de temps, en effet…"

Il commençait à avoir de plus en plus chaud, à mesure que le niveau de son verre descendait peu à peu. Il s’agissait véritablement d’un très bon cru, quoi qu’il fût assez fort. En tout cas, plus qu’il n’en avait jamais goûté. Cela avait tendance à lui faire baisser sa garde, bien aidé en cela par l’attraction que suscitait cette jeune femme chez lui.

"Si cet homme est ce qu’il réclame, il sera bon de l’emmener à l’hôpital, il a dû être traumatisé par une telle expérience. Il y a bien de quoi vous embrouiller l’esprit, voire vous pousser à vous imaginer des horreurs. Après tout, les civils ne sont guère entraînés à toutes ces choses."

Un sourire, cette fois salace, lui échappa, alors qu’il poursuivait, sans cesser de boire et manger, l’examen visuel de cette beauté des étoiles. Plus que jamais, il jugeait que leur uniforme réglementaire nuisait fortement à l’apparence de cette femme.

"Cet homme était-il la seule victime à bord ?"

Je sais qu'il y a des pervers, dans la flotte, des machistes et bien d'autres qualificatifs peu flatteur mais j'ai rarement la certitude de croiser quelqu'un les accumulant tous. Franchement, ça ne le gênait pas de baisser aussi souvent les yeux sur mon uniforme, ce type ? Il n'y a pas besoin d'être douée en psychologie pour comprendre ce qu'il a tête, ce type. C'est même probablement le genre à abuser de sa position pour convaincre ses subordonnées féminins de respecter la demande de l'Empereur de repeupler la galaxie ! Je suis bien contente de ne pas être sous ses ordres, pour le coup. Enfin, j'étais au sein de la flotte depuis ma majorité et des machistes j'en avais vu beaucoup, et je savais faire bonne figure devant eux.

Après tout, aucun ne pouvait égaler le sergent Highway. Cet homme là avait été un vrai dur, pour la courte période d'entraînement sur le terrain, obligatoire pour les élèves officiers sur Carrida. Le but était de nous donner une expérience du champs de bataille mais ce salopard était encore plus dur envers les rares filles qu'il avait sous ses ordres, ce qui n'était pas plus mal, et n'hésitait pas à punir celles qui le regardaient de travers. C'était un vieux, un vétéran de la guerre des clones, ayant combattu aux côtés de vrais clones d'ailleurs, et même si j'ai le regret de le dire, son enseignement m'avait été utile plus d'une fois. Il l'est encore ce midi avec ce [censuré] de Martin !

"Je vois. Sans doute une perte de temps, en effet…"

Il n'allait pas dire le contraire, vu que je venais de lui expliquer avoir arraisonner un de ses "partenaires commerciaux". Je remplis son verre, comme il semblait le boire comme un vulgaire vin de table. Aucun respect pour un grand cru ! Bon, allez, peut-être qu'il n'en a pas l'habitude, aussi. Moi, je ne buvais qu'une petite gorgée à la fois, et après avoir bien mangé entre chacune, histoire qu'il y ait de quoi éponger le vin dans mon estomac, même si j'aurais préféré de la nourriture de meilleures qualités. Et, en plus, lui semblait ne pas tenir le coup, vu qu'il commençait déjà à être un brin rouge.

"Si cet homme est ce qu’il réclame, il sera bon de l’emmener à l’hôpital, il a dû être traumatisé par une telle expérience. Il y a bien de quoi vous embrouiller l’esprit, voire vous pousser à vous imaginer des horreurs. Après tout, les civils ne sont guère entraînés à toutes ces choses."

Je hochais sincèrement la tête, pour une fois. Les civils ne comprennent pas toujours les choses que vivent les militaires. Ils sont là à discuter, donner des ordres mais ils ne comprennent pas ce que nous vivons, parfois, quand on aborde un vaisseau pirate. Bon, après, j'admet n'avoir jamais cru qu'un officier impériale irait jusqu'à aider des pirates à pratiquer l'esclavage.

"Cet homme était-il la seule victime à bord ?"

"C'est là où 'est étrange, monsieur, car oui. Sa capsule de stase était même la seule de la soute. On n'a même pas trouvé une trace de butin."

Je fis un léger soupir de déception, tâchant de me souvenir de mes quelques cours de théâtre de ma jeunesse, ceux imposés par ma mère avant que grand-père ne la convainque d'arrêter, parce que, moi, je n'aimais pas ça. Avec de la chance, il pourrait finir par me croire vénale et s'ouvrira enfin, me faisant une offre illégale, qui sera alors entendue par mes subordonnés.

"C'est aussi bizarre parce que le chariot à répulseur était près de la porte de la soute, comme s'ils étaient sur le point de récupérer la cargaison de la navette lambda ou d'achever d'y transférer leur cargaison."

Je mangeais, bien sur, et pris ma seconde petite gorgée, savourant le goût d'un bon Amidala 7.

"D'ailleurs, mon officier en second suggère que ces pirates envisageaient d'utiliser cette navette pour infiltrer les bases du secteur et y écouler leur butin. C'est sur sa demande que j'ai inscris dans mon futur rapport que je préconise la fouille de toutes les navettes des secteurs entourant celui de Taris, votre monde étant inclus bien sur, ainsi que des entrepôts impériaux, pour le cas où ces pirates sans scrupule utiliseraient ceux-ci pour y planquer leur marchandise. C'est un peu excessif mais mon officier en second insistait tellement. Il est parfois agaçant, vous savez ?"

Je lui souris, essayant de le conforter dans son idée stupide qu'une femme n'est pas vraiment apte à diriger et que le vrai commandant d'un vaisseau avec une femme officier, c'est son second, un homme comme il se doit. En tout cas, s'il doit se trahir, ça doit être maintenant, alors que ce que je disais risquait de le faire plonger, si le BSI lisait ce rapport et se disait que ça ne leur coûterait rien de le faire. Bon, c'était peut-être gros alors que le BSI n'avait toujours pas réagi à un rapport réel ! Mais ça, Martin ne le savait pas.


Jet de psychologie sur le colonel
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Jouer la comédie
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Colonel Martin, bureau de la garnison impériale

"C'est là où 'est étrange, monsieur, car oui. Sa capsule de stase était même la seule de la soute. On n'a même pas trouvé une trace de butin."

Eh bien, ces imbéciles avaient dû commettre plus d’erreurs qu’il n’avait pu le penser, de prime abord. Le colonel eut un très léger hoquet, alors qu’elle soupirait, posant un instant sa main libre devant sa bouche. Les détails ajoutés achevèrent de le convaincre, si besoin était encore, que ces pirates idiots avaient mérité leur sort, même si ça gênait bien ses plans. Il avait bien chaud… Il desserra un peu le col de son uniforme, le visage plus rouge que tout à l’heure. Ah, bon sang, il n’avait pourtant pas si chaud, dans ce bureau, d’ordinaire, mais était-ce dû à cet excellent vin, à la présence de cette superbe créature aux yeux noirs aussi profonds que les étoiles ou un subtil mélange des deux ? Ah, bon sang, bon sang, bon sang, ce qu’il avait chaud. Peut-être le vin, en priorité ? Il en but une nouvelle gorgée et l’effet de chaleur s’accentua quelque peu, la bouchée suivante n’y changea rien. Il avait plutôt l’habitude de boire de la piquette, étant donné qu’il n‘avait ni le temps ni l’envie de s’intéresser durant des heures à l’œnologie. De plus, mis à part pour des moments comme celui-ci, à quoi bon y perdre du temps ?

"D'ailleurs, mon officier en second suggère que ces pirates envisageaient d'utiliser cette navette pour infiltrer les bases du secteur et y écouler leur butin. C'est sur sa demande que j'ai inscris dans mon futur rapport que je préconise la fouille de toutes les navettes des secteurs entourant celui de Taris, votre monde étant inclus bien sur, ainsi que des entrepôts impériaux, pour le cas où ces pirates sans scrupule utiliseraient ceux-ci pour y planquer leur marchandise. C'est un peu excessif mais mon officier en second insistait tellement. Il est parfois agaçant, vous savez ?"

Ah là là, les femmes, les femmes, les femmes ! Était-elle ou non la commandante de ce vaisseau, ne pouvait-elle plus s’affirmer ? Non, bien sûr que non, elle ne le pouvait pas, ce n’était qu’une femme. Ses fonctions naturelles étaient bien loin de l’armée et la voir malgré tout ici était vraiment pathétique. Elle lui inspira, tout à coup, une très forte pitié. Sans doute beaucoup aidé par le vin. Les femmes… Elles étaient dans leur rôle naturel dans la maison de leurs pères ou leurs époux ! Elles étaient faites pour se charger de la douceur d’un foyer et assurer la naissance de la future génération. Une femme n’avait pas à intégrer l’armée ! Les autoriser à le faire était si… Si ridicule. Elles ne devraient même pas travailler, surtout si elles avaient des enfants dont il fallait s’occuper.

"Je comprends que cela vous agace, l’armée n’est, de toute façon, pas un milieu convenable, pour une femme. Encore moins une femme avec vos attributs. A l’heure actuelle, vous pourriez être entretenue par votre époux et mener une vie moins angoissante et stressantes. Quel gâchis… Les femmes, de toute façon, n’ont rien à faire dans une armée. Elles n’ont pas les mêmes qualités physiques que les hommes, elles sont moins fortes, ont moins d’endurance morale et physique, et pour couronner le tout, elles se laissent guider par leurs émotions."

Un petit rire lui échappa, juste après avoir finalement terminé son verre.

"Cela dit, si vous avez tant besoin d’argent, il existe d’autres moyens, plus expéditifs. Bien que parfois parsemés de problèmes, rien qui ne soit insurmontable. Qul est votre désir le plus cher, ma belle ?"

"De vous assurer une vie plus intéressante et palpitante, simplement, ma belle. J’ai pu développé des moyens de s’amuser un peu autrement plus intéressants que le peu proposé par cette petite planète, tout en pouvant gagner pas mal d’argent. Je compte en discuter avec mon associé, afin de vous faire parvenir une proposition."

Son visage désormais bien rouge vous indique son niveau de soûlerie, il ne prend plus guère la peine de masquer ses attitudes ou envies, ni même de faire semblant. Il continue ainsi de vous expliquer avec des gestes peu cohérents qu’il peut faire en sorte que votre vie devienne moins morne que la simple traque de pirates, que vous pourriez devenir tellement plus. C’est sur cette note lamentable que le repas touche peu à peu à sa fin. Désormais, le choix est entre vos mains.

Le ministre de Taris est plus à l’aise dans ce genre d’exercice que sur un terrain militaire, comme il vous le prouve aisément par la suite. L’état d’énervement et de stress de la population avait, sans aucun doute, était grandement sous-estimé. Le retour du ministre pour un grand déballage médiatique met le feu aux poudres. La conférence n’a guère le temps d’être achevée que déjà, sa diffusion en direct suffit à faire perdre tout reste de patience aux habitants de Taris. Spontanément, la foule se rassemble et va vers le complexe militaire, pour manifester et aussi commencer à jeter des pierres et tout ce qui leur tombe sous la main. La situation vire très vite à l’émeute générale.

Vous n’aurez désormais plus guère de temps à attendre avant un contact de la part des responsables du BSI, un contact assez furieux, pour avoir laissé déballer les choses en public. Mais au moins, à partir de maintenant, les affaires vont évoluer bine plus vite que prévu.

Les événements sur Taris vont désormais être pris en main par l’Empire et de plus hautes instances. Le bilan est toutefois mitigé, car si d’un côté, vous avez contribué a grandement amélioré l’image de vitre faction sur la planète, d’un autre côté, votre déballage publique a été très mal reçu par vos supérieurs.


Récompense de fin : Vous ne serez guère en odeur de sainteté auprès de l’administration impériale durant un bon moment… Néanmoins, grâce au ministre de Taris, vous gagnerez peu à peu une bonne réputation auprès des gouverneurs civils, sur des planètes neutres ou pro-impériales, au sein de la Bordure Extérieure. Sur les autres planètes de cette même région, cette réputation vous permettra, à l’avenir, de ne pas être directement cataloguée comme une ennemie sanguinaire.