En vaut-il la peine

Chaque nouvelle planète était une nouvelle occasion, pour elle, de découvrir de nouvelles choses à manger ou à boire. Petite passion secrète, elle adorait découvrir ce genre de trucs. Ici, il y avait plein de fruits, mis sous serres à cause du changement de climat, au goût très sucré et qu’elle n’avait jamais vu avant. Assise par terre près d’une table basse, elle l’épluchait et goûtait des morceaux, tout en préparant de quoi manger, ce matin. Ils étaient dans une petite maison abandonnée, où les rebelles installaient les voyageurs de passage voulant les rencontrer. Sans doute pour mieux surveiller. Il paraît qu’il y avait plein d’endroits comme ça car beaucoup d’habitants avaient été arrêtés et déportés, avec l’ancienne gouvernante de la planète. Rey n’en savait pas beaucoup plus, sur cet monde.

Alex dormait encore, sur une couchette dans un coin, enfoui sous sa couverture. Elle terminait juste de préparer leur petit-déjeuner lorsqu’il se réveilla, avec un léger grognement. Il était encore tôt… Il vint la rejoindre, après avoir préparé du café. L’ambiance était un peu bizarre, aujourd’hui. Ils devaient rencontrer d’autres rebelles, avant de rejoindre l’Alliance, ceux de ce monde avaient fait passer le message. Alex hésitait encore, c’était visible. Ils discutèrent de ça tout en mangeant, à voix base, même si les patrouilles impériales n’opéraient plus sur ce monde. Les habitudes avaient la vie dure ! Elle lui demanda s’il en savait un peu plus, sur Lothal, mais lui non plus n’en avait jamais entendu parler avant d’arriver ici. Ça semblait très agricole, il n’y avait pas l’air d’y avoir de très grandes villes.

Un des rebelles locaux vint les chercher deux heures plus tard. Ils devaient rencontrer un représentant de l’Alliance, normalement, dans un bâtiment à l’écart de la ville, tranquille et discret. Rey ne savait pas trop à quoi s’attendre et si ça allait donner quoi que ce soit. Alex non plus et ne s’en cacha pas, sur le trajet. Il faut dire que dans son cas, c’était plus compliqué… Il avait été forcé de déserter, au final, car revenir dans l’Empire faire son travail tranquillement après avoir bossé comme mécanicien sur un bâtiment mutin… Autant dire qu’il aurait payé pour les autres. Et il avait déjà exprimé sa colère contre les chefs militaires se lançant dans de telles opérations, sans prendre en compte une seule petite seconde qu’ils gâchaient au passage les vies de tous les non soldats, employés sur le vaisseau, n’ayant rien demandé.

Les rebelles étaient déjà là, quand ils arrivèrent. Les présentations furent plutôt formelles… Elle donna son prénom, d’où elle venait, précisa qu’elle était arrivée d’une autre époque future il y a déjà un bon moment, au cas où cette information-là n’avait pas été remontée. Puis Alex fit de même, lançant qu’il avait dû déserter pour les Révanites lorsque le commandant du vaisseau où il bossait avait décidé de le faire, car il ne lui restait plus de possibilité de rentrer vers les siens sans leur causer des ennuis. Durant ce temps, Rey portait un œil aussi inquisiteur qu’intrigué sur le commodore. Les rebelles devaient se demander si on pouvait leur faire confiance, mais il en était de même de leur côté, bien entendu.

"D’où je viens, je faisais partie d’un groupe de résistants," enchaîna-t-elle ensuite. "Ça existait toujours, car la République n’avait pas, disons, résisté très longtemps. L’Alliance est ce qui se rapproche le plus de ce que j’ai connu, aujourd’hui. En plus grand. Je cherche où poursuivre la lutte activement."

Lothal était une planète plutôt tranquille de la Bordure Extérieure, qui avait connu son lot de difficultés il y a de ça quelques années, mais qui avait l’immense privilège d’être libérée de la présence impériale, désormais. Ares n’avait pas vu d’un bon œil cette opération isolée, la jugeant trop opportuniste mais surtout couteuse sur le temps long. Bien sûr, chasser l’Empire était déjà une prouesse en soit, accomplie avec brio par les résistant et les équipes envoyées par l’Alliance. Il n’y avait pas à rougir des résultats. Le commodore se demandait juste si ce cette dépense en vie humaine, matérielle, et en temps valait réellement le coup. C’était, à l’instar de Mandalore, un ilot isolé au milieu de territoires contrôlés par l’Empire. Certes, ce dernier était beaucoup moins présent depuis que les régions lointaines étaient durement touchées par ce qui frappait la galaxie, mais rien ne l’empêchait de concentrer suffisamment de moyens pour venir mener une frappe punitive envers ses habitants. Qu’il ne l’ait pas déjà fait avec Mandalora, par ailleurs, était assez incompréhensible. C’était aussi, hélas, une façon d’éparpiller les ressources déjà précaires de l’Alliance, là où la concentration des forces restait pourtant la norme.

La présence en orbite de l’Aspiration depuis plusieurs jours en était une preuve accablante. Son navire était bloqué ici, en mission de réassurance et de dissuasion, alors qu’il pourrait être employé ailleurs, là où l’Alliance avait le plus besoin de lui. Au lieu de cela, il servait d’épouvantail pour effrayer pillards, pirates et groupes d’infiltrations impériaux de venir s’installer sur une planète qui n’avait, de part sa position et son industrie, qu’une faible valeur stratégique. Ares était, au contraire, un ardent défenseur de la concentration des forces disponibles à l’Alliance sur un axe d’effort le long d’une des routes commerciales s’étendant à travers la Bordure, pour chasser définitivement l’Empire de secteurs tout entiers ; en leur fermant leurs sources d’approvisionnement, notamment. Il n’avait, cependant, pas été beaucoup entendu sur le sujet, et respecterait les ordres qui lui étaient donnés. L’arrêt sur Lothal permettait malgré tout de ravitailler son navire en denrées périssables. Il n’allait certainement pas cracher sur cela, même s’il aurait sans doute pouvoir récupérer quelques recrues ou matériels de guerre supplémentaires.

Ares avait été contacté au milieu de leur escale par l’administration rebelle à la surface, au sujet d’un invité désirant s’entretenir avec un représentant plus officiel de l’Alliance. Il avait été surpris que les locaux ne se chargent pas d’eux-mêmes de contacter le Conseil pour les informer de cette situation, mais avait tout de même accepté de se rendre à la surface pour rencontrer ces individus. En l’absence de son second, il avait donc quitté le bord en laissant le contrôle du navire au lieutenant-commandeur Carden. A la surface, il avait tenté d’obtenir un maximum d’information au sujet de ces invités, mais les rebelles locaux ne semblaient pas en savoir beaucoup eux-mêmes. Bon, tant qu’ils étaient certains qu’ils ne s’agissaient pas d’un piège...

La réunion en elle-même avait été organisée discrètement, dans un endroit tranquille. Ares était venu accompagné d’un fusilier marin chargé de son escorte, et d’un officier subalterne chargé de servir de témoin et de prendre des notes pour cette discussion. Il se présenta simplement, déclinant son grade, tout en faisant référence au fait qu’il commandait le bâtiment qu’ils n’avaient sans doute pas manquer d’apercevoir en arrivant. Qu’il pouvait servir d’intermédiaire avec le Conseil de l’Alliance, si besoin, avant d’observer attentivement la jeune femme et l’homme qui l’accompagnait. Le récit de ce dernier n’était, hélas, guère surprenant. Celui de cette Rey, en revanche, avait de quoi raviver chez lui quelques sueurs froides. Les trois derniers sensitifs qu’il avait rencontré ne lui avait pas laissé une très bonne impression. La première l’avait utilisé pour infiltrer l’Alliance, le second servait l’Empire, et le troisième était simplement apparu au milieu de l’Aspiration. Si cette entrevue pouvait aussi honnête que bénéfique, pour une fois…

« D’où je viens, je faisais partie d’un groupe de résistants. Ça existait toujours, car la République n’avait pas, disons, résisté très longtemps. L’Alliance est ce qui se rapproche le plus de ce que j’ai connu, aujourd’hui. En plus grand. Je cherche où poursuivre la lutte activement. »

Ares haussa un sourcil, en venant s’asseoir plus confortablement sur le couvercle d’une des caisses présentes dans la salle. Voilà qui était curieux. Dans les rapports qu’il avait pu lire sur l’avenir, la République lui était apparu beaucoup plus forte qu’annoncé. Était-ce parce qu’elle leur mentait, ou bien parce que leurs actes ici avaient déjà grandement influencé le futur ? Ou bien cela n’avait-il rien à voir ? D’une façon, il avait envie d’y croire, ne voyant pas en l’Ancienne République le remède à cet Empire qui lui avait succédé. Ramener les vieilles institutions ne pouvait pas être une solution. Pour beaucoup, ce serait remplacer un gouvernement dominateur par un autre.

« Lothal est l’exemple même de ce que peut accomplir l’Alliance face à l’Empire. Cette planète est libre, désormais. Comme plusieurs autres. Mais la route s’annonce encore longue. L’Empire, même affaibli, reste une formidable machine qu’il serait fou de sous-estimer. Nous visons à rétablir une République à la place de cet Empire, le moment venu. A apporter la liberté et l’espérance aux peuples laissés à l’abandon, ou exploités depuis des années, voir des décennies. De là à dire que les institutions de l’Ancienne République doivent être rétablies telles qu’elles l’étaient, ce n’est pas à moi d’en décider, pour le moment. »

Mais des informations fournies par des gens venant du futur pouvaient donner des pistes sur la manière de constituer ces institutions, pour ne pas commettre les erreurs ayant mené à la chute de la République dans sa… temporalité ? Son monde, Alsakan, n’avait jamais vu d’un bon œil le gigantisme de l’Ancienne République, et la corruption latente exercées par les entités privées. L’Empire avait balayé une partie de cela, mais n’avait pas amélioré la situation pour autant. Peut-être que les volontés séculaires de son peuple, d’une République plus restreinte, plus fédérale, et donc plus forte, pouvait être le compromis recherché…

« Vous dîtes que votre République n’a pas su tenir ses engagements. Pourquoi ? Qui dirige cette Résistance ? Quels étaient leurs idéaux ? Quels sont les vôtres ? »

« Lothal est l’exemple même de ce que peut accomplir l’Alliance face à l’Empire. Cette planète est libre, désormais. Comme plusieurs autres. Mais la route s’annonce encore longue. L’Empire, même affaibli, reste une formidable machine qu’il serait fou de sous-estimer. Nous visons à rétablir une République à la place de cet Empire, le moment venu. A apporter la liberté et l’espérance aux peuples laissés à l’abandon, ou exploités depuis des années, voir des décennies. De là à dire que les institutions de l’Ancienne République doivent être rétablies telles qu’elles l’étaient, ce n’est pas à moi d’en décider, pour le moment. »

Ah, il y en avait pour croire que ce n’était pas une bonne idée ? Enfin ! Elle retint un léger soupir de soulagement, contente d’entendre enfin un autre type de discours. Pour ce qu’on lui en avait raconté, la République était tombée car, alors trop grande, elle avait dû accepter l’aide d’une armée louche et que cette dernière s’était retournée contre elle, puis l’Empire était arrivé. Les guerres avaient été terribles et vu les traces en restant, y compris sur son mode natal, franchement, elle imaginait très bien à quoi ça avait dû ressembler. Et il y avait les pouvoirs de son grand-père… Qui pouvaient être… Mmh, mieux valait ne pas trop y penser, elle s’en effraierait trop alors qu’en réalité, elle n’en soupçonnait qu’une infime partie. D’ailleurs, Vader aussi devait être vivant, dans cette époque ! Beuh… Encore un qu’elle ne mourrait pas d’envie de rencontrer…

« Vous dîtes que votre République n’a pas su tenir ses engagements. Pourquoi ? Qui dirige cette Résistance ? Quels étaient leurs idéaux ? Quels sont les vôtres ? »

« Ce n’est pas tant qu’elle ne les a pas tenus, » grimaça Rey en secouant la tête. « La République et l’Empire coexistaient, c’était une sorte de guerre froide, si vous voulez. La résistance restait formée car elle savait que l’Empire, tôt ou tard, allait attaquer plus frontalement et que sans un minimum de personnes restant en état d’alerte, pour les espionner et contrecarrer leur avancée sur des mondes jugés plus isolés, ça pouvait dégénérer très vite. C’est Leia Organa, qui dirigeait la Résistance, elle a toujours été convaincue que cet Empire attaquerait. Et c’est ce qui est arrivé… Ils ont frappé en plein cœur de la République et ses institutions. Je sais déjà qu’ici, elle vous a trahi, mais d’où je viens, elle maintenait la rébellion en vie car elle ne croyait pas que l’Empire puisse se contenter du statut quo. »

C’est ce qui la désolait le plus, dans ce temps, elle ne tentait pas de s’en cacher… Elle avait eu une telle foi et une telle confiance en la générale ! Tout le monde la respectait ! Avoir appris ça lui avait fait terriblement mal, plus que tout le reste ! Si seulement la République avait conservé une armée puissante, au moins autant que celle impériale, et n’avait pas autant fermé les yeux…

« Après ça, l’Empire nous a traqué et a presque failli nous exterminer pour de bon. Nous n’étions plus qu’une poignée, ils auraient fini le travail si maître Skywalker n’était pas intervenu pour les ralentir et nous permettre de nous échapper. Et il en est mort… Après tout ça, on s’est reformés plus ou moins péniblement et voilà où ça en était, lorsque j’ai été arrachée de mon temps. L’Empire puissant, une Résistance quasi décimée, occupée à se reformer lentement, la République en miettes car visiblement, conserver une armée digne de ce nom, c’était trop demandé ! »

D’accord, elle laissait peut-être un peu trop échapper son amertume. Ce qui lui avait le plus soulevé le cœur, au départ, c’était la mort de Han. Un symbole vivant revenu tout à coup, qu’elle avait d’abord admiré au travers de récits puis découvert en chair et en os, voyant en lui un modèle à suivre. Les graines de la colère, ce qui l’avait le plus motivée à se battre, au lieu de se contenter de survivre.

« Je veux me battre pour que ça n’arrive plus. Qu’il y ait le retour d’une République, plus petite, d’accord, mais qu’elle ait au moins une armée, bon sang… »

Ares écouta en silence le récit qu’on lui fit, analysant et comparant chaque détail avec ce qui lui avait été dit de ce futur. Il y avait des similitudes, cette histoire de guerre figée entre la Nouvelle République et l’Empire ou ses Vestiges. Il réalisait qu’il n’en savait vraiment pas grand-chose. Les éléments restaient troublants. Pourquoi la République serait-elle devenue molle face à un adversaire qui n’était visiblement pas battu ? Pourquoi se désarmer, alors que la menace n’était pas écartée ? La lassitude de la Guerre Civile les avaient-ils gagnés, ou avaient-ils été manipulés d’une certaine façon de l’intérieur ? C’était une possibilité, puisqu’il ne voyait pas comment les rebelles pouvaient aussi facilement établir un nouveau pouvoir sur Coruscant et au-delà sans gracier les anciens impériaux en grands nombres pour maintenir les administrations à flot. Une purge générale était impensable, ce serait un bain de sang qui saperait toute la crédibilité que l’Alliance avait travaillé depuis sa fondation. La trahison de Leia Organa l’avait déjà pas mal entamé. Certains s’étaient même demandés si elle n’avait pas eu raison de vouloir combattre le mal par le mal. Ares n’y croyait pas vraiment. Il n’y avait aucun signe d’un quelconque travail de sape. Ces gens-là n’étaient que des fantaisistes.

Le fait que ce soit elle, dans son futur, qui dirigeait cette « résistance » avait malgré tout un côté amer. Cela avait dû lui faire un choc, aussi, de l’apprendre, mais il fallait passer à autre chose. Ses propos au sujet de cette organisation n’était pas glorieux. A l’entendre, ils n’étaient pas plus qu’une petite poignée condamnée à disparaître, si loin de ce qu’était actuellement l’Alliance Rebelle. En fait, ils ne devaient pas être mieux lotis que les premières cellules rebelles qui s’étaient formées après l’avènement de l’Empire. Ares comprenait son amertume à peine voilée, face à la naïveté de la République qu’elle avait dû connaître. Décris comme cela, c’était presque un crime horrible commis envers ses citoyens, et ceux qui croyaient en ses idéaux. Que la galaxie puisse vivre en paix, sans armées, était une vieille utopie qui n'avait jamais vraiment fonctionné. Des forces de sécurités avaient toujours existés, même lors de la grande époque ou la République n’avait pas d’armée. Son peuple, sa planète natale, n’avait jamais accepté d’un bon œil ce genre de désarmement. Il était fort peu probable qu’ils aient accepté de suivre cette Nouvelle République, après avoir été contraint de le faire par l’Empire…

« Je veux me battre pour que ça n’arrive plus. Qu’il y ait le retour d’une République, plus petite, d’accord, mais qu’elle ait au moins une armée, bon sang… »

« Sur ce point, soyez assurée que l’Alliance partage une position claire. Il n’y aura pas de paix tant que l’Empire représentera une menace existentielle. Il faut seulement prendre en considération que nous ne sommes plus les seuls à lutter contre les forces de Palpatine. Ces gens ne partagent pas notre vision, mais ne cherchent pas ouvertement les hostilités contre la rébellion. Pour le moment, du moins. Ce n’est que lorsque l’Empire sera vaincu, que ce genre de questions pourront être mises sur la table. Personnellement, je n’ai aucune volonté de baisser ma garde. Pas tant que mon monde ne sera pas libre, et en sécurité. Et je suis certain que cet avis est partagé par tous. Or, cela ne peut passer que par des garanties fournies par une alliance forte. »

Il ne pouvait pas dire qu’il y avait malgré tous des dissensions au sein de l’Alliance. Il ne pouvait pas donner une image fragile de la Rébellion. C’était une question de politique. Il ne connaissait rien de cette jeune femme et de son ami. Il ne remettait pas en cause qu’elle puisse très probablement venir du futur, bien qu’il n’ait aucun moyen de le vérifier. L’Alliance n’était pas faible, de toute manière. Il y avait juste des opinions divergentes sur la conduite des opérations. De son point de vue, le but final recherché était partagé par tous.

« A titre personnel, je ne pense pas qu’une union galactique soit la solution. Pas à court terme. Le danger viendra nécessairement d’une dilution des forces de l’Alliance sur un territoire trop vaste, ou par une menace venue de l’intérieur après la défaite de l’Empire. Pour le moment, vous n’avez pas à douter de notre volonté de libérer la galaxie. »

Il marqua une pause, pour prendre une longue inspiration. Il était convaincu qu’ils parviendraient à vaincre, un jour. Peu importe ce que les siths, l’Empire, ou la Force en elle-même pourrait leur jeter à la figure, leur détermination était trop grande. Totale.

« Connaissiez-vous d’autres personnes que Skywalker ou Organa ? Des gens qui connaissaient votre famille, dans cette époque ? »

« Sur ce point, soyez assurée que l’Alliance partage une position claire. Il n’y aura pas de paix tant que l’Empire représentera une menace existentielle. Il faut seulement prendre en considération que nous ne sommes plus les seuls à lutter contre les forces de Palpatine. Ces gens ne partagent pas notre vision, mais ne cherchent pas ouvertement les hostilités contre la rébellion. Pour le moment, du moins. Ce n’est que lorsque l’Empire sera vaincu, que ce genre de questions pourront être mises sur la table. Personnellement, je n’ai aucune volonté de baisser ma garde. Pas tant que mon monde ne sera pas libre, et en sécurité. Et je suis certain que cet avis est partagé par tous. Or, cela ne peut passer que par des garanties fournies par une alliance forte. »

Du coin de l’œil, elle vit Alex secouer légèrement la tête, une grimace aux lèvres, comme s’il ne croyait pas à ce qu’il entendait. Mais il ne dit rien, ne bougea même pas, assis sur un rebord de caisse, les bras croiser, en silence, comme depuis le début de cet échange, mis à part lorsqu’il avait expliqué qui il était. De son côté, elle n’était pas trop sûre, encore, de savoir quoi en penser. Parce que c’était… Il n’y avait pas grand-chose qui correspondait à… Mais n’était-ce que le faute de ces failles, qui avait absolument tout bouleversé ? Mais ce n’était pas de leur volonté ou de leurs objectifs, qu’elle doutait, pourtant. C’était de savoir si elle pouvait réellement travailler avec et comment. S’ils allaient accepter quelqu’un qui venait d’un autre temps ! Pour ce qui étaient des menaces internes ou externes… Disons qu’elle avait déjà constatée que certaines menaces pouvaient surgir de n’importe où. Littéralement. Malheureusement…

« Connaissiez-vous d’autres personnes que Skywalker ou Organa ? Des gens qui connaissaient votre famille, dans cette époque ? »

« J’ignore où est ma famille, à cette époque, » soupira-t-elle. « Ou même si mes parents se connaissent déjà. S’ils sont déjà en fuite et où. Je ne sais même pas par quoi ils étaient poursuivis et par qui, juste que c’était déjà le cas avant ma naissance. Ils ont dû avoir des problèmes avec l’Empire de Palpatine. J’ai connu Han Solo, durant quelques temps, avant son assassinat. »

Sa bouche se tordit légèrement en une grimace de douleur, alors que la scène lui resautait aux yeux… Mais elle ne pouvait pas s’y replonger, ce n’était pas le moment, pas le bon endroit. Et puis, il était sûrement encore en vie, dans cette époque ! Y songer lui ramena une touche d’espoir.

« Ceux que j’ai surtout côtoyé ne sont sans doute même pas nés, encore, » ajouta-t-elle avec une certaine lassitude. « Ou s’ils le sont, ils doivent avoir quoi… Deux ans, six ans ? Ce qui me gêne le plus, depuis mon arrivée ici, c’est qu’il y a plein de… Et de types… Des batailles et des personnes, dans votre époque, dans votre passé, je veux dire, qui ne sont jamais arrivés dans le mien. Il y a des gens censés avoir marqué votre histoire, même avant ces failles, dont nous n’avons jamais entendus parler. Ce n’est pas normal ! »

Bien sûr qu’elle paniquait, sur ce point ! C’était comme si… Comme si ce passé, même au-delà des failles et des changements allant avec, n’avait jamais existé dans sa temporalité. Il y avait des personnes dont les noms se reconnaissaient, mais certainement pas assez, en comparaison de ce qu’elle avait pu entendre depuis son arrivée. Non seulement ce n’était pas la même époque mais elle avait aussi l’impression que ce n’était pas non plus le même univers. Alex posa soudainement une main sur son bras, en déclarant que ça allait, ça ne servait à rien de s’en faire, il fallait simplement du temps pour s’habituer aux changements. Peut-être… Mais ça clochait. Elle était certaine que ça clochait. Comme s’il y avait deux tableaux, en apparence identiques, mais où une foule de détails étaient différents, si on y prêtait attention.

« Notre temps est comme une mauvaise boucle infinie où les mêmes erreurs se répètent… Mais comme une… Pas une copie, mais un miroir où tout serait déformé. En plus vide et froid… Votre époque paraît étrangement plus vivante et active. Enfin, c’est… Une simple impression. Les rebelles accepteraient une étrangère qui débarque comme ça ou bien il faut d’abord passer une sorte de test ou autre chose ? »

Ares se sentit franchement désolé d’entendre qu’elle n’avait aucune idée d’où pouvait bien se trouver sa famille, dans ce temps. La façon dont elle en parlait, il pensa même un instant qu’elle ait pu être orpheline, pour en savoir si peu. Peut-être était-ce le cas, mais il serait bien maladroit de sa part de lui demander ce genre de choses. Il ne voulait pas rouvrir d’éventuelles blessures, ou paraître impoli en posant simplement la question. Il n’était pas là non plus pour mener un interrogatoire, mais seulement pour prendre contact avec cette personne et son associé, et l’informer au mieux de ce que l’Alliance pouvait offrir. C’était, après tout, pour cela qu’on lui avait demandé de quitter le confort de son vaisseau. Il s’efforçait d’être le plus sincère possible, bien qu’il ne pût pas tout dévoiler non plus à une parfaite inconnue. Quant à son associé, elle n’avait pas dit qu’il venait du futur, lui aussi, et supposait donc qu’il était probablement mieux informé qu’elle sur les aléas de ce temps. En vérité, sa réaction en disait beaucoup sur ce qu’il pouvait bien penser de sa maigre présentation.

« Vous m’en voyez navré, dans ce cas. » répondit-il sobrement, avant de déglutir. « C’est souvent plus facile d’intégrer tout ce qui se passe dans cette époque, lorsque vous avez quelqu’un pour vous y aider. Nous pouvons être là, pour cela. Le capitaine Solo est toujours en vie, ici. »

Si cela pouvait être une maigre consolation, ou une piste à suivre pour elle, c’était toujours ça de pris. Le pauvre homme avait toujours du mal à digérer que Leia Organa ait pu tourner le dos à tant de choses pour se lancer dans une aventure incertaine avec une sith. Si seulement elle avait pu laisser des indices sur ses intentions, pour prouver qu’elle agissait bien dans l’ombre contre l’Empereur, l’Empire, et ses siths… Ares ne savait pas trop ce que devenait le contrebandier et son ami wookie, mais s’il y avait eu un accident, l’information se serait vite répandue à travers les rangs de l’Alliance. Ce n’était pas le cas, donc ils devaient continuer à œuvre dans leur coin pour la cause, d’une façon ou d’une autre. S’il constituait une figure paternelle pour cette jeune femme, peut-être que Solo accepterait de la rencontrer. Ecouter son récit pourrait aussi lui redonner de l’espoir, concernant Organa… Ce n’était qu’une idée. Sinon, il avait bien une idée de comment elle pourrait leur être utile, vu que venant du futur, elle était probablement inconnue de l’Empereur et de ses sbires.

« Notre temps est comme une mauvaise boucle infinie où les mêmes erreurs se répètent… Mais comme une… Pas une copie, mais un miroir où tout serait déformé. En plus vide et froid… Votre époque paraît étrangement plus vivante et active. Enfin, c’est… Une simple impression. Les rebelles accepteraient une étrangère qui débarque comme ça ou bien il faut d’abord passer une sorte de test ou autre chose ? »

Il secoua doucement la tête, avant de dire que rien n’indiquait que telle ou telle époque future était la bonne. Probablement aucune, d’ailleurs, désormais. En fait, l’histoire qu’elle lui avait racontée constituait sa plus grande crainte quant à l’avenir de l’Alliance, et de la Nouvelle République. Que les mauvaises décisions soient prises, et qu’ils soient incapable d’établir un état stable sur le long terme. Il y avait beaucoup réfléchi récemment, après avoir écouté ce que lui avait exposé Camalia Vilchis il y a de ça quelques jours, sur la vision que certains avaient de son monde natal pour l’avenir, après l’Empire. Une forme de République lui semblait la meilleure union possible. Ou plutôt, la moins pire de toute. Mais une République hégémonique, comme par le passé, n’apparaissait que comme un doux rêve ; une chimère, avec toutes ces factions qui luttaient à travers la galaxie. Mh. Il allait devoir longuement y réfléchir, tout comme il avait longtemps étudié la proposition plus… privée qui lui avait été communiqué.

« D’ordinaire, les gens débarquant du futur ou du passé, comme vous, ont tendance à exprimer leur souhait de s’entretenir avec les Jedi, qui sont plus à même de les aider, et de les intégrer. » reprit-il, en levant les mains devant lui. Cela tombait sous le sens, ils se comprenaient, c’était sans doute plus facile pour eux, ainsi. « Mais ce n’est pas une nécessité. L’Empire reste hégémonique, et l’Alliance ne ferme pas la porte à des personnes volontaires, et qui n’ont rien à perdre à s’engager dans cette lutte. »

Malgré leurs succès, ils n’étaient rien en comparaison de la machine de guerre impériale. Ils avaient besoin de force vive, de ressources, de vaisseaux. Sur ce point, la proposition de Camalia Vilchis était alléchante, mais ce n’était pas le sujet du jour. Cette femme pouvait être utile, mais il ne voulait pas commettre la même erreur qu’avec Mara Jade. Celle de ce temps, pas celle venue du futur. Il l’avait accueilli, logé, nourrie, blanchie… Pour apprendre plus tard qu’elle était au service de l’Empereur. Elle n’avait rien tenté contre lui, mais ce n’était sans doute pas la mission que Sidious lui avait confié. Peut-être aurait-elle profité de sa position, plus tard… Maintenant, c’était impossible de le savoir. Pour Rey, en revanche… Ce n’était rien de personnel, il n’avait juste pas envie de commettre les mêmes erreurs une fois de plus.

« Il vous faudra tout de même faire vos preuves, bien entendu, mais je n’ai pas de doute qu’une personne comme vous n’ait de problème particulier avec ça, vu ce que vous avez vécu. A moins que vous ou votre associé ayez un sombre secret à cacher, bien entendu, bien que je doute que ça ait une grande importance, vu toutes les révélations successives que nous avons eu ces dernières années. »

Mara, notamment. La trahison d’Organa. L’identité de Vader et son lien de parenté avec Organa et Skywalker. Sa désertion. Celle de Thrawn et de Yularen. Les actions de Plagueis. Le retour de ce vieil empereur sith… La liste était bien trop longue pour que quoi que ce soit puisse encore surprendre Ackbar, et le Conseil de l’Alliance… Mais poser la question ne coûtait rien. Il estimait qu’il valait mieux être honnête maintenant, que de regretter un tel secret plus tard. A condition qu’elle en ait un, évidemment…

« Après, nous serons obligés d’informer les Jedi de votre présence parmi-nous. C’est une façon pour nous tous de garder un œil sur qui est présent dans cette époque. Sith comme Jedi. Et non alignés. Avez-vous déjà une idée de la façon dont vous pourriez aider la cause ? Vous venez d’un autre temps, donc je présume que vous avez été entrainée aux voies de ce qu’ils appellent la Force ? Savez-vous piloter ? »

Ouais, on ne pouvait plus savoir, pour le futur, il n’avait pas tord, là-dessus. Ça l’effrayait mais il n’avait pas tord. Quant aux Jedi, mh… Elle n’avait toujours pas envie de les rencontrer. Pas tout de suite ! Pas maintenant. Elle hocha simplement la tête quand il ajouta qu’il faudra faire ses preuves, ça, ça coulait de source, il n’aurait même pas eu besoin de le préciser. C’était comme partout, non ? Puis la mention de sombre secrets à cacher la fit sourire un peu, amusée. Mieux valait en rire qu’en pleurer, parfois, de ces fameux sombres secrets. Surtout qu’elle n’avait encore aucune preuve que ça soit vrai. C’était aussi pour cela qu’elle avait voulu se rendre sur Coruscant, en arrivant dans cette époque, pour ça qu’elle désirait retrouver ses vrais parents. Elle voulait savoir si c’était vrai.

« Après, nous serons obligés d’informer les Jedi de votre présence parmi-nous. C’est une façon pour nous tous de garder un œil sur qui est présent dans cette époque. Sith comme Jedi. Et non alignés. Avez-vous déjà une idée de la façon dont vous pourriez aider la cause ? Vous venez d’un autre temps, donc je présume que vous avez été entraînée aux voies de ce qu’ils appellent la Force ? Savez-vous piloter ? »

« Si je découvre vraiment un sombre secret, j’en parlerai, » soupira-t-elle, lasse d’avance. « Pour les Jedi, si vous voulez, peu importe. Je n’ai juste pas envie de les rejoindre ou de faire parti d’un Ordre, ou… Bref, ce n’est pas mon truc. Je n’ai reçu qu’un entraînement sommaire, pour la Force, avec maître Luke. Il est décédé peu de temps après, mais les rebelles ont trouvé ça épique. »

C’était… Bête de le dire, mais c’était ça qui était revenu le plus souvent, dans les conversations. Il avait impressionné tout le monde, même si personne n’avait vu la fin du combat. Rien que la manière dont il était allé au devant des ennemis et avait capté toute l’attention sur lui, pour leur permettre de se sauver…

« Je sais piloter et me battre, » poursuivit-elle avec plus de confiance. « Mais je suis surtout douée en mécanique et pour me faufiler dans des endroits improbables. Sinon, le reste, ça doit s’apprendre. »

Tout ce qui était les langues les plus parlées dans la galaxie en-dehors du basic, les cultures les plus représentées, les mafias à éviter, comment se débrouiller seul dans des environnements dont elle n’avait pas l’habitude, n’ayant connu que le désert, apprendre à nager et ainsi de suite. Elle avait eu une éducation, pour le moins… Limitée. Apprendre à lire et écrire s’était fait sur le tas, péniblement car elle n’avait aucun tuteur. Même chose pour le bricolage et le pilotage, elle avait appris quasiment seule. Pas de parents ni d’école, l’apprentissage de la violence pour survivre. Dans ces conditions, bien sûr qu’elle savait se battre, puisque enfant, c’était le seul moyen qu’elle avait, soit voler, soit se battre avec d’autres pour leur prendre de la nourriture ou défendre ce qu’elle avait déjà. Voire se défendre tout court, pour sa vie.

Ares n'avait pas besoin d'en savoir plus, car il ne serait pas celui chargé d'étudier un potentiel passé qui pourrait être connu. Il n'avait toujours aucune preuve tangible qu'elle vienne du futur, et aucun moyen de le vérifier. C'était là ce qui le frustrait le plus. D'être sans défenses, sans moyen de se prémunir de ce genre de situation. Il fut un temps où les jedis pouvaient se permettre de disperser des membres au sein des entités de la République, des individus qui auraient été à même de dire si tel ou tel sensitif était connu ou non. Cette époque, hélas, ne le permettait plus et il se sentait quelque peu responsable de n’avoir rien fait des années plus tôt. Peut-être que ça aurait fait une différence, peut-être pas. C’était impossible à savoir, maintenant. Et les échos qu’il avait eu du futur étaient si… flous, et parfois décourageant. Une part de lui, finalement, si leurs actes dans le présent avaient vraiment un impact, ou au contraire, si tout était prédestiné à l’avance, quelque soient les décisions prises. Le fait de s’être fait décrire un futur très différent de ce qu’il avait pu entendre lui redonnait un certain espoir que tout restaient encore à déterminer…

« Pour les Jedi, si vous voulez, peu importe. Je n’ai juste pas envie de les rejoindre ou de faire parti d’un Ordre, ou… Bref, ce n’est pas mon truc. Je n’ai reçu qu’un entraînement sommaire, pour la Force, avec maître Luke. Il est décédé peu de temps après, mais les rebelles ont trouvé ça épique. »

« Je peux comprendre cette réaction. J’ai vu bon nombre de jedis à l’œuvre pendant la Guerre. Leur capacité à façonner le champ de bataille à notre avantage reste sans pareil. » dit-il, non sans nostalgie, en se remémorant cette période sombre qu’était la Guerre des Clones, où les jedis, makgré tout, étaient encore vu comme les porteurs de l’espoir d’une paix à venir… L’annonce de leur trahison, à l’époque, avait choqué tout le monde. « Mais comme je vous l’ai déjà dit, nous sommes juste tenus de tenir avec eux un registre sur les personnes allant et venant dans cette époque, rien de plus. Ils ont juste à être informé que vous travaillez avec nous. Cela s’arrête là. »

A son grand désarroi, d’une certaine façon. Il voyait toujours les jedis comme l’une des forces majeures de la libération tant espérée. Avec eux, tout veci ne pouvaient aller que plus vite. Les voir si dispersés le troublait fortement. Et d’entendre ce que Rey venait de répétait était désolant. Encore était-il encourageant de l’entendre prononcer sa volonté d’aider l’Alliance malgré tout. Il ne pouvait pas en dire autant de son collègue, qui n’avait pas cessé de montrer son désaccord, ou son désintérêt pour une telle cause. Bah, il pouvait comprendre, malgré tout. La galaxie ne pouvait pas être toute noire ou toute blanche. Elle était nuancée, avec des individus suivant leurs propres chemins. Parfois au sein d’une cause, parfois non. Il n’était plus un impérial, et il n’avait jamais été de ceux capables d’enrôler qui que ce soit de force. Ca n’avait aucun intérêt. Un combattant trouvait sa plus grande force dans la cause pour laquelle il croit. Et si cette cause est ce pourquoi il se bat, il est certain que vous pourrez en tirer le meilleur combattant qu’il soit.

« Je sais piloter et me battre. Mais je suis surtout douée en mécanique et pour me faufiler dans des endroits improbables. Sinon, le reste, ça doit s’apprendre. »

Il inclina la tête, pour mesurer le poids de cette information. L’Alliance manquait cruellement de combattants et de pilotes, c’était une certitude. La masse critique n’était pas là, face au gigantisme de l’Empire. Mais tous ces combattants avaient aussi besoin que leurs équipements fonctionnent, qu’ils soient approvisionnés convenablement, soutenu et informé tout autant. Le guerriers seuls n’ont jamais suffit à gagner une guerre. Une sensitive capable de se battre, en revanche, était une ressource bien plus rare…

« Effectivement, et j’ai peut-être déjà une idée de comment vous pourrez vous rendre utile, pour commencer, si vous désirez toujours vous battre pour les idéaux qui sont les vôtres, au sein de l’Alliance. » dit-il, avant de faire une pause pour s’entretenir avec son subordonné. Oui il avait bien une idée, mais il fallait pas bruler les étapes. Surtout pas. Pas une seconde fois. « Le départ de mon bâtiment est prévu pour dans deux jours. Je pourrais vous accueillir à bord vous et votre ami le temps de vous emmener dans une de nos bases, où vous passerez les tests nécessaires. Ensuite, vous pourrez essayer de retrouver le capitaine Solo, suivre votre propre voie, ou revenir vers moi, si vous le désirez. Il y a beaucoup de choses à faire. Surtout en ce moment. Est-ce que cela vous conviendrait ? »

Elle pourrait, par la même occasion, profiter du voyage pour voir si cet univers lui convenait toujours. Une décision maintenant ne constituait aucun engagement définitif.

Elle attendit qu’il discute avec son allié, juste le temps nécessaire pour, de son côté, souffler un peu. Alex s’était légèrement rapproché, une petite grimace inquiète aux lèvres et dans le même temps, légèrement plus d’espoir.ça, elle le comprenait ! Quand toute votre vie basculait du jour au lendemain et que vous ne cherchiez plus qu’une main tendue pour vous rattraper… Rey espérait aussi. Même si, comme chez les Révanites, elle se demandait si elle n’était pas en train de faire une connerie. La question se posait forcément ! Par contre, pouvoir revoir Han, ça serait bien. Au moins une tête connue et sympathique, même s’il était plus jeune, peu importe.

« Le départ de mon bâtiment est prévu pour dans deux jours. Je pourrais vous accueillir à bord vous et votre ami le temps de vous emmener dans une de nos bases, où vous passerez les tests nécessaires. Ensuite, vous pourrez essayer de retrouver le capitaine Solo, suivre votre propre voie, ou revenir vers moi, si vous le désirez. Il y a beaucoup de choses à faire. Surtout en ce moment. Est-ce que cela vous conviendrait ? »

« Très bien, pour moi. »

Elle tourna la tête vers Alex, peu sûre de savoir ce qu’il comptait faire… le mécanicien hésitait très clairement, couvant le commodore et son adjoint d’un regard circonspect. Tout son être exprimait la crainte de leur faire confiance. Après un moment de silence, il finit par lancer qu’il travaillait avant tout comme mécanicien et qu’en rejoignant les rebelles, il ne voulait pas être jeté quelque part comme soldat ou il ne savait quoi encore. Oh, ça, normalement, ça devrait être bon, pas vrai ? Des hommes de terrain, ils devaient déjà avoir ce qu’il fallait ! Alors que des mains de l’ombre, pouvant régler les problèmes, approvisionner et ainsi de suite, c’était déjà plus dur d’en avoir des qualifiés. En plus, Alex connaissait parfaitement les destroyers impériaux, il y avait travaillé toute sa carrière, depuis son apprentissage.

Elle se doutait qu’ils seront surveillés ou autre chose, pendant le trajet, mais ça faisait partie du jeu. En attendant, ils pouvaient même les fouiller, ils n’avaient rien sur eux, à part leurs armes, déjà visibles. Alex tenait une drôle de mine, depuis tout à l’heure, et finit par lui dire qu’il cherchait simplement à se rappeler s’il avait déjà entendu parler du commodore avant. Ah, peut-être, en travaillant ici et là pour l’Empire.