Combats rituels

• Méthode : Classique
• Difficulté : Moyenne
• Planète : Phaeda
• Participants : Alexsandr Kallus, Wei Nishi

La tribu des Abyssins vous est tombée dessus par surprise, alors que vous étiez éloignés de la base Humaine, pour aller chercher des ressources rares, dans une zone pourtant réputée comme tranquille par les nombreux peuples locaux présents sur cette planète. La capture a été brève et d’une violence rare, vous voilà à présents tous les deux enfermés dans une cahute de bois, de pierre et de matière impossible à identifier, gardée à l’extérieur par quelques gardes. Il semble se préparer, seulement pour vous, une grande série de combats avec ce peuple.

Wei se redressa, à genoux, dans la poussière, alors que la porte était claquée juste derrière eux, puis se frotta le nez. Ils n’avaient pas eu le temps de réagir, pris par surprise, tout s’était passé bien trop rapidement. Ils leur avaient juste pris leurs armes les plus visibles mais ne les avait même pas fouillés. Pfiou… Il lança un regard vers Kallus, en s’asseyant, pour vérifier s’il allait bien, lui aussi, malgré la brutalité de l’attaque, assis en tailleur par terre. Bon, ça pourrait être pire, au moins, ils n’étaient pas blessés. Du moins, pas plus que d’habitude, dans son cas. Ils étaient dans une sorte de maison très primitive, avec une seule pièce ronde, gardée devant, ils entendaient les grognements de leurs adversaires. Ça ne semblait pas très solide… Ni la porte ni la cahute elle-même… Leurs ennemis n’avaient pas récupérés ce qu’ils jugeaient inutiles, heureusement. Comme les ustensiles qu’il portait toujours avec lui car il avait oublié de les déposer au camp de base.

Avec ça, ça devrait aller… C’est plutôt lourd.

Il sortit une louche et la présenta au capitaine, avec un faible sourire. Qu’est-ce qu’il en disait, comme arme de fortune ? Ça pouvait marcher, non ? De toute façon, ils n’avaient pas le choix ! Il se souvenait que même tout petit, au Temple, on leur disait parfois que l’idée la plus folle était souvent la plus susceptible de fonctionner. Il devait avoir confiance en la Force. Et confiance, plus que tout, en tout ce que lui avait appris son père, comme techniques de combat au corps à corps, depuis des années. Se levant, il s’approcha de la porte, pour en examiner la structure et le blocage. Oh, ça, ce ne sera heureusement pas le plus difficile. Il frappa la serrure de toutes ses forces, avec la louche, puis mit un coup d’épaule dans la porte. Aussitôt, les deux immenses gardes derrière se jetèrent sur lui avec un hurlement d’alarme. Wei esquiva le premier et lui fit un croche-patte au passage, puis fila un coup de louche en pleine face au second.

Le reste de la tribu se jetait déjà sur eux. Concentré, il s’efforça d’esquiver les coups, distribuant coups de louche à tour de bras, frappant aussi avec les mains ou les pieds lorsqu’il le devait. Comme lorsqu’il affrontait son père, c’était essentiel de bien se rappeler… Heureusement, malgré leur force bine plus importante et leur nombre, Wei restait plus agile et plus rapide. C’était là-dessus, qu’il comptait, bien avant la force physique. Complètement focalisé sur le combat, laissant pour une fois la Force guider chacun de ses gestes au lieu de vouloir la repousser, il en avait même oublié la présence de Kallus. Qui, de toute façon, se débrouillait sûrement très bien pour se mettre à l’écart des ennuis.

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Etat physique 4. Kallus, 3. Puis 4 pour sortir. Contre-attaque ennemie : 20 Je suis désolé mon Vivi !

"Avec ça, ça devrait aller… C’est plutôt lourd."

"Une… Louche ? Vous êtes sérieux ?"

Il se leva à son tour, passant la main sur les murs de la cahute puis écoutant les bruits à l’extérieur, pour tenter d’estimer leur nombre d’ennemis. Ils avaient été pris par surprise, alors qu’ils étaient simplement occupés à récolter des plantes rares et essentiels, pour les médicaments que devait fabriquer elle-même l’alliance. Ils s’apprêtaient d’ailleurs à repartir, lorsque ces sauvages leur étaient tombés dessus. Si au moins, ils arrivaient à se débarrasser des deux gardes juste devant puis esquiver les aut… Alexsandr sursauta brutalement, en plein dans ces plans, lorsque le cuisiner fracassa la porte avec sa louche, puis un coup d’épaule, puis se chargea de la même manière des deux gardes en question. Que, que… Quoi ?! Mais comment… Mais quoi ?! Il se précipita à la porte, s’arrêtant net en observant la scène, bouche bée.

Le cuistot, genre, le cuistot avec qui il était parti de la base, tout frêle, qui était en train de littéralement défoncer à lui seul l’ensemble de la tribu. C’est… C’est… Wooaaaaah ! Alors qu’en discutant avec lui durant le trajet, Kallus avait su qu’il avait des capacités en combat, qu’il s’était entraîné avec sa famille, mais… Bon, pour être parfaitement honnête, en voyant sa carrure, son air très pâle en permanence et sa voix basse, il ne l’avait pas cru une seule seconde, lorsqu’il avait affirmé se « débrouiller ». Tout occupé qu’il en était à admirer le spectacle, à la fois culpabilisant de ne pas l’avoir cru et effaré qu’il soit simplement cuisinier alors qu’il pourrait parfaitement intégrer un commando, le capitaine ne prit plus assez attention à ce qui se passait bien plus proche de lui. Et fut donc frappé violemment par une de ces brutes de deux mètres, avant d’avoir eu le temps de réagir.

Ses tentatives de défense et de se reprendre ne furent pas très concluantes, mais heureusement, son collègue gérait parfaitement la situation. Sonné, Kallus resta un instant à terre, en regardant tous leurs adversaires, dans la même situation. Il se releva avec un peu de difficulté, en se tenant les côtes, avant qu’ils ne partent vite de là. Avant que ces brutes ne se réveillent. Ce n’est qu’une fois de retour dans leur petit véhicule et en route qu’il se reprit lentement, complètement soufflé, en regardant le jeune homme.

"Mais c’était incroyable ! Comment avez-vous fait ça ? Même si vous vous entraînez depuis aussi longtemps, je n’aurai jamais cru ça possible, contre autant d’adversaires en même temps ! Qu’est-ce que vous foutez simple cuisinier, encore ?? Vous n’avez jamais pensé à intégrer un groupe de combats ?"

Sa louche était complètement fichue mais le combat était fini… Il la laissa retomber par terre, le souffle court, le cœur battant à très vive allure, bouleversé par le flot d’adrénaline soudain, en tremblant. Il ne s’était plus laissé aller comme ça depuis… Plusieurs années. Même seul en entraînement face à son père, pourtant parfaitement au courant de son état, Wei n’osait que rarement laisser la Force le guider en combat, préférant des méthodes bien plus traditionnelles. Il se retourna vers Kallus, voyant qu’il avait pris un coup mais il ne semblait pas si gravement blessé. En tout cas, pas assez pour l’empêcher de marcher, bien qu’il avait l’air d’avoir mal. Ils devaient partir d’ici, avant que tous ces types ne se réveillent, allez. Ils filèrent aussi vite que possible vers l’endroit où leur petit speeder était resté, puis le jeune homme prit les commandes pour rentrer.

Mais c’était incroyable ! Comment avez-vous fait ça ? Même si vous vous entraînez depuis aussi longtemps, je n’aurai jamais cru ça possible, contre autant d’adversaires en même temps ! Qu’est-ce que vous foutez simple cuisinier, encore ?? Vous n’avez jamais pensé à intégrer un groupe de combats ?

Wei, qui ne s’était pas attendu à un tel enthousiasme soudain, resta un instant coi, en lui jetant un regard en travers. Du calme, enfin ! Oui, d’abord, il s’entraînait depuis des années, malgré tout, comme beaucoup de rebelles, et Kallus le savait très bien, il ne devrait donc pas être aussi surpris ! Ensuite, il y avait aussi eu une part de chance, comme dans n’importe quel combat, ce n’était pas négligeable. En bref, pas de quoi hurler que c’était exceptionnel ou incroyable. Ce n’était pas tant une question de force que de savoir repérer vite les points faibles de ces adversaires puis d’en profiter, une fois qu’on les avait blessé ou étourdi, pour les assommer. S’il avait le choix, il refusait tout net de tuer gratuitement, qu’il soit en situation de légitime défense ou pas. Hors situation où il ne pouvait pas prendre le temps de réfléchir à ça. Arracher la vie était un acte horrible.

Ce n’est pas parce que je sais me battre que je ferai un bon commando pour autant, soupira-t-il légèrement, le regard sur la route. Avec ça, je peux me défendre dans ce genre d’occasion particulière, mais vous voyez bien que je n’ai pas la carrure pour intégrer un tel groupe et faire ça à longueur de temps. Avoir été entraîné par un soldat ne suffit pas pour en faire un de vous.

Ça lui semblait évident mais ça ne l’était pas pour tout le monde, dirait-on bien. Il fallait cultiver une certaine mentalité, pour être un bon soldat, ce qu’il n’avait tout simplement jamais accompli, ce serait inutile, dans son cas. Sans compter qu’il avait eu largement autre chose de plus urgent et préoccupant à se soucier. La base même, chez un militaire, était de savoir tuer et accepter d’être tué, c’était un agent de la force violente et légitime, au service d’une nation. Wei refusait de l’être. Encore moins de devenir un mercenaire, en totale roue libre, au service de son propre profit.

Vous avez été blessé ? Vous aurez besoin de soins, une fois de retour au camp de base ?

Ils n’avaient pas de cuve à bacta, cela dit, il ne semblait pas en avoir besoin. Le médecin de l’équipage devrait suffire, pour son cas.

Eh ben, la tête qu’il lui tira, on dirait qu’il venait d’avaler un citron entier. Pourtant, il devrait être autant ravi que fier ? Non ? Ah, non, il n’était pas du tout convaincu qu’il pourrait parfaitement intégrer un groupe de combat en se battant comme ça, quand bine même il avait effectivement la carrure d’une allumette. Alexsandr se gratta un peu l’arrière du crâne, en le regardant de haut en bas, sans comprendre pourquoi l’idée avait l’air d’autant le rebuter. Il était un rebelle, après tout, donc cuisinier ou pas, s’il était là, c’est bien qu’il avait des griefs contre l’Empire ! S’il avait voulu mener une vie tranquille, alors il aurait pu trouver du travail absolument n(‘importe où, dans la galaxie, jamais personne ne l’aurait remarqué. En temps normal, si une personne était « repérée » pour ce genre de capacités, peu importe son poste, chez les rebelles, jamais on ne se retrouvait face à des refus, si on vous proposait d’en faire plus. Parce que personne ne s’engageait dans la rébellion par hasard.

"Vous avez été blessé ? Vous aurez besoin de soins, une fois de retour au camp de base ?"

"Non, ce n’est rien de trop grave, merci."

Il continuait de le détailler, de plus en plus curieux. En vrai, sa technique de combat lui avait beaucoup rappelé Kanan, sur le coup. Avec cette manière d’esquiver les coups juste avant qu’ils ne vous arrivent dessus, comme s’il pouvait les prévoir à l’avance. Sans compter qu’il fallait une sacré force physique, pour assommer de tels colosses à peine armé, et encore, avec une louche ! Alors qu’il avait bel et bien une carrure plutôt… Fine, pour ne pas dire autre chose ! Non, franchement, il y avait un truc de très bizarre, là-dedans. Depuis que l’ex-agent du BSI avait croisé le chemin d’Ezra, des années auparavant, il devenait automatiquement soupçonneux dès qu’il croisait un type qui, en apparence, n’avait rien de particulier ni d’apparence dangereuse, avant de découvrir qu’il pouvait réaliser des trucs aussi improbables qu’incroyables. Bon, même si jusque là, ses soupçons n’avaient jamais été confirmés.

"Vous savez, c’est quand même bien dommage," reprit-il en croisant les bras et en reportant innocemment le regard sur la route. "L’Empire a perdu énormément d’effectifs dans la pandémie mais nous aussi… Des tas d’opération ont dû être annulées, d’autres ne peuvent pas être mises en place, aujourd’hui, comme on le voudrait. La majeure partie de nos actions se déroulent dans la Bordure extérieure, on est même souvent contraints d’envoyer des équipes minuscules sur des missions de recherche ou de piratage, tant il manque des personnes compétentes. Ça reste un problème majeur, nous sommes incapables de recruter assez de personnes pour revenir à notre niveau initial, pas alors qu’il y a eu autant de morts. Sans compter qu’avec le bouleversement climatique global, les priorités de nombreux mondes sont leurs propres survies et certainement pas la guerre contre l’Empire. Tous ceux déjà engagés dans la Rébellion doivent donner leur maximum, sinon, on ne s’en sortira pas."

Il y en avait pas mal, chez les rebelles, qui jouaient les gros bras, affirmaient que ça ne changeait rien, que les opérations se poursuivaient, que tout allait bien… La vérité était que l’Alliance Rebelle avait subit elle aussi un coup terrible et perdu en efficacité globale, le nier serait complètement idiot et désastreux. C’était facile de se moquer de l’Empire, contraint à délaisser en partie la Bordure Extérieure, alors que l’Alliance était dans le même état de repli. La fierté mal placée de certains Rebelles le gavait profondément, sur ces sujets.

"Si combattre n’est pas votre voie, pourquoi avoir choisi l’Alliance ? Vous auriez pu vous rendre n’importe où."

S’il pouvait arrêter de le fixer comme ça, avec un air aussi soupçonneux, maintenant… Wei grimaça légèrement, le regard fixé sur la route défilant devant lui, en sentant une bouffée de stress remonter à la surface. Il détestait se faire remarquer, marqué par une peur inconsciente d’être retrouvé un jour, comme un des fuyards, cette nuit-là, puis être purement et simplement exécuté. Il savait que d’autres avaient été traqués par l’Empire et abattus. Au point de réduire à peau de chagrin les survivants déjà si peu nombreux… Kallus lança tout à coup que c’était dommage. De quoi parlait-il, encore… ? Oui, il était bien conscient de la perte massive de personnes à cause de la pandémie, d’un côté comme de l’autre, mais quel rapport avec ce qui venait de se produire ? Il ne… Ah, il embrayait sur le besoin de trouver des personnes compétentes, pour les opérations avortées en ou attente, d’accord.

Wei voyait bien que ce capitaine cherchait à le faire culpabiliser… Alors qu’il devrait bien voir que ce n’était pas l’ajout d’une seule personne – surtout lui ! – qui allait magiquement changer la donne et ramener l’espoir dans les rangs de la rébellion. Surtout que le jeune homme était déjà son « maximum », en ce moment… Il ne pouvait pas encore donner plus, quand bien même il le voudrait plus que tout. Impossible car il n’avait rien à offrir de plus intéressant et utile, à la rébellion, que de courts moments comme celui-ci, pour ce combat. Il avait toujours eu le sentiment d’avoir ce plafond de verre, qu’il était incapable de briser, au-dessus de lui. Au-delà, les possibilités d’un avenir différent flottaient dans le flou le plus total, inaccessibles.

Si combattre n’est pas votre voie, pourquoi avoir choisi l’Alliance ? Vous auriez pu vous rendre n’importe où.

Parce que combattre n’est pas la seule chose qu’on puisse faire, pour l’Alliance, justement. Vous pouvez trouver ça décevant, je fais simplement ce que je peux. Et si ce n’est pas assez, je ne vois pas encore comment y remédier.

Il se sentait déjà suffisamment écœuré de lui-même, tout seul, pour ne pas avoir envie d’en plus se justifier de tout ça auprès d’autres personnes. Il devait d’abord régler… Certains angoisses et soucis personnels, avant d’envisager quoi que ce soit d’autre. Tant pis si ça ne plaisait pas à son entourage actuel, que certains s’agaçaient ou se posaient des questions ou même qu’on le prenne pour un lâche.

Bref, on arrivera bientôt, vous pouvez vous reposer en attendant.

Traduction, qu’il le lâche et dorme, le reste du trajet, Wei n’avait pas envie de discuter de tout ça. Ni aucune envie de discuter, tout court… Pas maintenant. Qu’il le laisse juste digérer un peu, peut-être qu’ils en reparleront plus tard, peut-être pas. En tout cas, pour le moment, c’était fini.