Mosia était passé rapidement, pour venir lui déposer tout le dossier qu’il s’était fait envoyer de l’Ascendance et qu’il avait même pris le temps de traduire. Soit les programmes scolaires suivis par les enfants de neuf et dix ans, ainsi que les activités recommandées pour cette tranche d’âge, dans leurs écoles. Soontir le remercia mille fois, il allait pouvoir passer ça au commandant ! Pour Nuru, ça sera parfait, ils allaient pouvoir mieux connaître les niveaux scolaires attendus à cet âge et l’aider à y parvenir. Il remercia encore le sergent, avant que chacun ne doive repartir de son côté, ravi qu’il ait bien voulu l’aider sur ce sujet. Il courut ensuite dans les couloirs, pour ne pas arriver en retard, en pensant à ce qu’il restait à planifier pour leurs enfants. La petite devait avoir ses autres vaccins, très bientôt, le rendez-vous était déjà pris. Il devait aussi en prendre un pour leurs fils, histoire de faire un bilan et voir où il en était dans ses rappels. Et lui donner absolument le rappel de celui contre la peste plagueisienne, au passage.

Il passera voir le commandant ce soir, après le travail, pour discuter de l’école, sauf si Syal avait le temps d’y aller avant lui. Oh et ne pas oublier qu’ils avaient un petit meuble à monter, pour l’ajouter à la chambre des enfants, maintenant que Nuru avait enfin une garde-robe digne de ce nom, ils devaient mieux ranger. Les sacs en vrac, ça allait bien cinq minutes. Il lui faudrait sans doute un bureau, aussi, pour qu’il puisse être plus à l’aise pour faire ses devoirs et ranger ses livres. Arrivant au bureau du patron, il le salua formellement, puis alla s’asseoir, jetant un vague coup d'œil aux habituelles œuvres affichées ici. L’une d’elle lui semblait familière, mais comme il ne connaissait rien à l’art, dur de l’affirmer. Le seul « art » qu’ils avaient, chez eux, c’était ce qu’ils avaient peint au-dessus du lit de bébé de leur fille. Sa femme aimerait beaucoup avoir plus de peintures, dans l’appartement, mais encore fallait-il en trouver quelque part et qui lui plaisait.

"Bien, il y a plusieurs sujets dont je souhaite discuter avec vous, dont une mission que le général Yularen souhaiterait vous confier."

Qui voulait lui confier une mission ?? A lui ?? Il écarquilla les yeux malgré lui à cette annonce improbable, peinant ensuite à se reprendre et surtout, ne pas rigoler. Yularen lui avait déjà fait comprendre tout l’amour qu’il pensait de ses méthodes de travail alors apprendre qu’il voulait lui confier quoi que ce soit ! Aaaah, à moins que ce ne soit pour se débarrasser de lui quelques jours, voire quelques semaines, ça serait logique.

"Mais commençons dans l'ordre, voulez-vous. Comment se sont passés les exercices et rencontres avec la flotte chiss ?"

"Ceux militaires se sont très bien passés, c’était une catastrophe terrible," répondit-il sans réfléchir, juste avant de réaliser. "Enfin, je veux dire, en ce qui concernait le travail à faire et la coopération avec les Chiss, ça a été, par contre, il y a eu pas mal de soucis de compréhension ou de traduction. Heureusement qu’il y avait des gens pour ne s’occuper que de ça et aider. Il n’y a pas eu de problèmes à signaler pendant les manœuvres et les plans définis… Je les ai à peu près suivis, au début. ça a fonctionné, sur les trois jours."

Que des résultats, comme disait Syal, ne parler que des résultats, rien de plus, rien de moins. Il essayait vraiment de cacher qu’il avait vécu cette expérience comme il aurait vécu un séjour en prison sous la torture.

"En amont, j’ai surtout dû parler avec quelques politiciens, mais je ne saurais dire si ça s’est bien déroulé, je n’ai pas compris pourquoi ils me par… Ce qu’ils voulaient, en fait. Il y a eu aussi le père des Ufsa… Non, le patriarche, plutôt, leur chef, quoi, qui est venu discuter au début. Selon Samakro, il y a une affaire de rivalité interne chez eux avec je ne sais plus qui et je ne sais pas en quoi ça me concernait, quoi qu’il en soit. Hum, voilà, si on exclut la politique, les manœuvres se sont bien déroulées pour notre équipage."

Ce qui ne l’empêchait guère de vouloir les oublier, ne serait-ce que pour la fastidieuse expérience de s’être retrouvé emprisonné sur cette fourrure passerelle au lieu de faire son véritable travail. Il avait dû être si ridicule.

"En effet, il y a eu des erreurs du aux incompréhensions, mais je les avais prévu. Je suis sûr que, du côté de l'Ascendance, ils vont y travailler et n'auront plus ce soucis lors du prochain exercice. L'amiral Parcks et moi allons, de notre côté, veiller  ce que nous soyons à la hauteur également. D'une part en instaurant plus d'heure de cours de langue mais aussi en veillant à ce qu'un traducteur soit installé sur chaque passerelle. Quand à ce qui vous concerne, il ressort des rapports que votre rôle a été plus que remarqué dans chacun des exercices où vous avez participé. Sur plusieurs, vos résultats ont même reçu des notes excellentes. Malgré que cela soit votre première fois en tant que capitaine de vaisseau, vous avez fait preuve d'un talent indéniable, capitaine. "

En improvisation, surtout, comme toujours. Mais cette fois, bizarrement, ça n’avait pas l’air de faire grincer autant les dents, ce qu’il trouvait assez bizarre, honnêtement, mais bon, il n’allait pas s’en plaindre. Peu importe, de toute façon, c’était passé, la pression était retombée et il n’y aura normalement plus d’exercices du même genre avant… Un an ou deux ? A voir, car avec deux nations, c’était plus dur à organiser. L’Empire en organisait tous les ans, pour les différentes sections de sa flotte et aussi selon les endroits où chacune était engagée. Ceux envoyés dans la Bordure Extérieure, voire l’Espace Sauvage, avaient bien plus rarement l’occasion de s’y coller. D’une part, car ils étaient occupés, d’autre part, parce qu’ils étaient souvent trop loin ou trop isolés. Au contraire, les troupes en postes dans le Noyau en avaient souvent. Histoire de les garder entraînées.

Bref, il attendait maintenant ce dont il s’agissait, pour cette histoire de mission par Yularen, curieux de savoir quel genre de travail le papy grincheux s’attendait bien à ce qu’il réalise. Mais la suite ne fut pas du tout celle-là… Il se sentit pâlir, la pression revenant tout d’un bloc le saisir tout entier et il ne put empêcher une lourde grimace lui tordre le visage. Mais… Mais… C’était une blague ! Il n’avait rien fait de mal ! Il ne… Ah oui, c’est vrai, justement, c’est parce qu’on ne faisait rien de mal que… Mais non ! Pourquoi ?! Il n’allait quand même pas le coincer pour de bon sur une passerelle ! Ce… cette impression de se manger un mur bien violemment, tout à coup, ça lui donnait mal au ventre. Il regarda la petite boîte posée devant lui comme s’il allait se brûler les deux mains juste en la touchant. Mais pourquoi… ?

"Je vous confierais, quand vous reviendrez de la mission que le général Yularen désire vous voir accomplir, une mission particulière. Officiellement, vous serez à la tête d'un croiseur léger, mais vous aurez la charge de créer une unité spéciale, constituée de pilotes mais aussi apte à mener des opérations de commandos ou d'infiltrations. Un peu dans le genre de l'escadron Rouge du capitaine Antillès, au sein de l'Alliance, ou des unités d'élite corelliennes."

Il faisait vraiment de son mieux pour effacer de son visage l’expression de pure horreur et l’envie pressante de s’enfuir de là. Vraiment ! Mais c’était… Compliqué… Parce que ce n’était pas normal, comme situation ! Les gars venant de Corellia et s’engageant dans l’armée montaient rarement en grade, à l’exception de la faible poignée, parmi eux, plus posés et tranquilles que les autres. Mais ils étaient combien, ceux-là… Quatre ou cinq maximum, sur l’ensemble ? En tout cas, de mémoire, seul Pellaeon avait réussi à grimper dans la hiérarchie assez haut. Pour tous les autres, c’était compliqué de se conformer à l’ensemble des règles. Renier une partie de votre culture natale, pour un bénéfice personnel ou une carrière, c’était considéré comme une honte atroce, sur Corellia. Un déshonneur dont on ne se relevait pas. C’était bien pour ça que seuls ceux capables de faire profil bas arrivaient à s’en sortir ailleurs. Et encore, certains, comme Han, se révoltaient avant même d’avoir eu le temps d’essayer de monter en grade.

"D’accord," parvint-il enfin à articuler sur un ton normal, en essayant de se concentrer sur l’essentiel.

Il avait tant l’habitude d’entendre parler de son beau-frère par son prénom ou son surnom qu’il avait mis cette petite minute à réaliser que le grand amiral parlait de lui. Bon sang, il allait bien se marrer, celui-là, s’il apprenait ça, lui qui ne ratait jamais une occasion de le vanner sur le nombre de fois où il avait été gardé puis dégradé en boucle, durant ses quelques années impériales.

"Et quel genre de mission veut le colonel Yularen ? Je pensais qu’il n’appréciait pas mes méthodes."

Doux euphémisme, mais soit, peut-être que papy grincheux voulait justement l’envoyer sur un truc où les méthodes en question allaient servir. Mais bon sang, bon sang… Il y a des jours, comme celui-là, où Soontir se demandait sincèrement pourquoi il n’était pas retourné sur Corellia, pour faire sa vie là-bas. Quel crétin. Voilà où ça menait, aujourd’hui, on venait lui demander de diriger les autres…

"D’accord."

Un seul mot, même si la réaction du nouveau commodore était très parlante sur sa réaction personnelle à cette nouvelle promotion. Mais le fait que sa réponse verbale soit si courte était déjà une victoire et la preuve que Fel commençait à accepter le rôle futur que le Grand Amiral, et pas que lui d'ailleurs, envisageait pour lui. Certes, le chiss estimait que l'humain n'était pas encore prêt et qu'il fallait continuer à le préparer mais cette même innocence était un atout qu'il tenait à conserver. C'était la raison pour laquelle il y allait tranquillement, malgré que certains de ses amiraux, général et vice-amiraux voulaient monter Soontir davantage dans la hiérarchie. Lui était contre, afin de ne pas risquer de voir ses plans échouer.

"Et quel genre de mission veut le colonel Yularen ? Je pensais qu’il n’appréciait pas mes méthodes."

Thrawn fit apparaître l'holoportrait d'un officier impérial, un colonel seront sa barette d'uniforme, âgé et moustachu. Laissant l'image tourner légèrement sur le côté de son bureau, il expliqua tranquillement.

"Voici le colonel Frat, en charge de la garnison de Shulstine V depuis une vingtaine d'années. Le général Yularen et moi estimons qu'il serait plus que susceptible de rejoindre nos rangs, pour peut que quelqu'un lui offre cette opportunité. Or, il se trouve que le colonel est corellien, comme vous, et a autant de respect pour les pilotes que la plupart des natifs de votre monde natal. Je sais," dit-il en intervenant avant que Fel puisse rappeler ce détail, "que l'amiral Pellaeon aussi est corellien mais il est actuellement en mission et ne peut être rappelé pour cette mission avant un moment. Ce qui nous laisse vous, commodore, comme meilleur choix pour convaincre le colonel Frat de nous rejoindre. C'est important, car son expérience nous sera très utile pour commander la garnison de Kalaan à la place du colonel Mordryn."

Ce n'était qu'un léger résumé de cette mission, car Thrawn laissera Yularen briefer Soontir sur le colonel Frat mieux que lui-même ne le ferait. Car selon le général, il y a des raisons politiques qui font que le-dit colonel souhaiterait déserter, pas uniquement ses affinités avec les non-humains ou ses appréciations artistiques. Rajouter le rôle que le grand amiral souhaite proposer au colonel n'est pas un mal non plus.

L’image holographique affichée juste après fit hausser les sourcils à Soontir. Cet homme, il le connaissait très bien, avant même que l’amiral ne lui rappelle son nom. Mais il semblait… Enfin, ce n’était pas qu’une question d’âge, tout le monde changeait en dix ans et quelques, c’était plutôt le regard. Bien plus fatigué qu’il ne s'en souvenait. Donc ils estimaient qu’il pourrait déserter au profit des FID ? Possible… Il hocha vaguement la tête, assez troublé à ce que ça ressorte comme ça, maintenant. Il avait été pris de court, ne s’attendant pas à ce que Yularen ou Thrawn aient pu entendre parler de lui ni pourquoi, aujourd’hui, le sujet venait sur la table. Qu’avait-il fait récemment pour se faire remarquer par Yularen ? Après tout, de base, s'il avait été envoyé sur Shulstine V, c'était justement pour qu'il ne fasse plus de vagues.

"Je sais que l'amiral Pellaeon aussi est corellien mais il est actuellement en mission et ne peut être rappelé pour cette mission avant un moment. Ce qui nous laisse vous, commodore, comme meilleur choix pour convaincre le colonel Frat de nous rejoindre. C'est important, car son expérience nous sera très utile pour commander la garnison de Kalaan à la place du colonel Mordryn."

"Il s’agit de mon parrain, amiral," répondit-il en tentant de retrouver ses esprits, perturbé de le revoir resurgir d’un seul coup et dans un tel contexte. "Je n’ai plus eu l’occasion de le revoir depuis des années. Il a été mon mentor, c’est lui qui m’a appris à piloter lorsque j’étais béb… Heu, enfant."

Quoi qu’il ne se souvenait, évidemment, pas des toutes premières leçons, seulement des suivantes. Installé sur les genoux de son mentor, tant qu’il était encore trop petit pour attraper toutes les manettes et pédales, à bord d’un vieux cargo servant aux leçons des plus novices. Puis plus tard, il se tenait assis sur le siège copilote et enfin, à terre avec une radio, encourageant et guidant. Soontir n’avait plus eu tant l’occasion de le voir en entrant à Carida puis les années suivantes, forcément, car il partait n’importe où en mission pour l’Empire. En revanche, l’amiral devrait… Enfin, Yularen aussi… Comment dire… Si le papy avait déjà du mal avec lui et son caractère, il risquait fort de ne pas s’entendre non plus avec Narel. Ce dernier était certes plus calme, car l’âge avançait, mais il n’en avait pas des convictions moins fortes pour autant. Même Soontir n’était pas passé aussi souvent en cours martiale que son mentor. Il se mordilla la langue, pour se retenir de le préciser, car après tout, le général comme l’amiral devaient déjà le savoir, s’ils avaient épluché le dossier.

Bref, donc, deux missions, former cette nouvelle unité et retrouver son parrain pour le convaincre de déserter. Tout en étant coincé sur un croiseur… Celle-là, il ne la digérait toujours pas. Mais silence, sur le sujet, en tout cas, ici. Parce qu’il savait que ça ne servirait à rien de râler.

"Puisque nous parlons de garnison, celle de cette base souhaite faire passer un message, de plus en plus de personnes s’interrogent sur l’avenir. Sur ce que les FID deviendront, car très peu croient possible qu’un futur empereur, même plus calme que Palpatine, ait la moindre confiance en une troupe entière de déserteurs et souhaite la réintégrer. J’ai été chargé de vous signaler que ça s’agite pas mal à ce niveau et que le personnel voudrait plus de communication sur ces futurs réalisables."

Futur encore lointain, en quelque sorte, donc ce n’était pas un drame absolu, mais bon, puisqu’ils le voulaient… Pourquoi on lui avait demandé, à lui, de faire passer le message, ça, allez savoir. A croire qu’on le prenait pour un représentant syndical, maintenant. On venait le voir dès qu’il y avait un problème de communication.

"Il s’agit de mon parrain, amiral. Je n’ai plus eu l’occasion de le revoir depuis des années. Il a été mon mentor, c’est lui qui m’a appris à piloter lorsque j’étais béb… Heu, enfant."

Thrawn haussa un sourcil de surprise. Non sur le fait d'apprendre qu'on a mis Soontir Fel bébé sur les genoux d'une personne en train de piloter un véhicule, terrestre, aérien ou spatial, voir peut-être même submersible, mais d'apprendre qu'il avait un lien personnel avec Frat. En même temps, on ne notait pas ce genre de lien dans un dossier militaire, quelque soit la nation en question.

"Et bien, cela fait de vous le parfait candidat pour l'approcher. Je vais dire au général Yularen de vous donner le dossier de votre parrain et de vous expliquer quelle couverture il envisage de vous cnofier pour que vous puissiez vous rendre en toute discrétion sur place. Ainsi que l'identité de son contact local, si le général en a un."

C'était une chose pour laquelle Thrawn faisait confiance à Yularen, gérer ses agents comme il le souhaite. Ils ne sont aps si nombreux que cela à l'avoir suivi, au sein du BSI, mais ce nombre comprend d'excellents agents et Thrawn n'étant pas un expert en matière d'infiltration, bien qu'il ait de bonnes compétences dedans, préfère laisser quelqu'un de plus compétent s'en occuper.

"Puisque nous parlons de garnison, celle de cette base souhaite faire passer un message, de plus en plus de personnes s’interrogent sur l’avenir. Sur ce que les FID deviendront, car très peu croient possible qu’un futur empereur, même plus calme que Palpatine, ait la moindre confiance en une troupe entière de déserteurs et souhaite la réintégrer. J’ai été chargé de vous signaler que ça s’agite pas mal à ce niveau et que le personnel voudrait plus de communication sur ces futurs réalisables."

"Ce genre de rumeurs nous est déjà arrivé aux oreilles, commodore, mais c'est appréciable que cela soit dit de façon officielle, en effet," répondit Thrawn en hochant la tête. "Nous en avons déjà discuté, le général et moi, et notre réponse reste, pour l'heure, la même : nous nous battons pour renverser l'Empereur et installer quelqu'un de plus correct sur le trône à sa place. Bien sur, cette personne ne sera ni moi ni le général. Nous avons plusieurs pistes en tête mais rien qui ne sera rendu officiel tant que notre choix ne sera pas arrêté ni la personne formé pour ce rôle."

Thrawn regarda Soontir avec sérieux, sans sourire, mais sans se montrer froid ou agressif. Le sujet était débattu non seulement avec Yularen mais aussi certains amiraux et vice-amiraux. Il y avait même une forme de consensus mais Thrawn et Yularen avaient gardé certaines informations pour eux, et le chiss préférait que cela prenne son temps et vienne naturellement, de toute façon. Ainsi, le choix de la base des FId pour les représenter était un pas de plus dans son programme. Rien de plus, rien de moins.

"Y a-t-il un autre sujet sur lequel vous souhaiteriez discuter, commodore ?"

"Ce genre de rumeurs nous est déjà arrivé aux oreilles, commodore, mais c'est appréciable que cela soit dit de façon officielle, en effet. Nous en avons déjà discuté, le général et moi, et notre réponse reste, pour l'heure, la même : nous nous battons pour renverser l'Empereur et installer quelqu'un de plus correct sur le trône à sa place. Bien sur, cette personne ne sera ni moi ni le général. Nous avons plusieurs pistes en tête mais rien qui ne sera rendu officiel tant que notre choix ne sera pas arrêté ni la personne formé pour ce rôle."

Même s’il pourra le leur rapporter, à ceux ayant demandé de faire passer le message, ça n’avait rien de très officiel pour autant. Du genre, il n’était pas un porte-parole, quoi, ce n’était qu’une question de rendre service. Enfin bref, il hocha juste la tête, se disant qu’il devra aller parler aux autres avant de repartir. Ils risquaient d’être assez angoissés ou débuts, même si ça restait logique que les choses ne puissent pas être plus concrètes. Soontir fit de son mieux pour ne pas tiquer sur le grade – qu’il avait déjà oublié – puis répondit que non, c’était la dernière chose, de son côté en tout cas, qu’il allait voir le général pour récupérer le dossier en question puis se mettre au travail. Il prit à contrecœur la boîte puis ressortit, après avoir salué et attendre d’être suffisamment loin du bureau pour lâcher un énorme soupir blasé. Puis réaliser, dans la foulée, qu’il allait aussi perdre le travail habituel avec ses confrères pilotes. Beuh.

Il ne savait pas trop à quel moment ça avait merdé, en fait, pour en finir comme ça… Avant ou après les manœuvres, pour commencer ? Mis à part le problème avec le petit Nosig, il ne s’était pas fait remarquer, les autres missions extérieures menées étaient toutes habituelles. Et souvent banales, pour la plupart, entre les patrouilles et la chasse aux pirates, le ravitaillement ou l’escorte… C’était peut-être un rêve et il allait se réveiller ? Il s’arrêta dans le couloir, le temps de se pincer le bras et vérifier. La petite douleur vive ressentie lui indiqua, hélas, qu’il ne rêvait pas. Pfft. Bon, bon, bon… Voyons le côté positif des choses, comme, heu… Revoir des proches, déjà, c’était bien. Puis ça ne l’empêchera pas de continuer à piloter, au moins un peu, sur le temps libre.