Épidémie à Lexsan

Un vent froid et brusque balayait toute la région, sans discontinuer, aplatissant la végétation déjà aride des environs. Le village, bien qu’assez grand, se détachait bien peu, vu du ciel, au milieu de la plaine, simplement traversé en son milieu par une rivière partant telle un serpent vers l’horizon et entouré de champs en jachères. A peine eut-elle posée un pied dehors que Saadia se sentit déjà pétrifiée de froid jusqu’aux os. Frileuse de base, malgré qu’elle ait pourtant grandi sur une planète aux températures peu élevées, elle l’était d’autant plus avec une telle météo. Elle resserra avec soin sa veste, cintrée à la taille avant de s’élargir légèrement en retombant jusqu’aux genoux, puis se couvrit la tête. Tout en ignorant le sourire gentiment moqueur d’un de ses collègues, habitué à ces grincements de dents contre la météo.

Lexsan comportait un peu moins de huit cents habitants, selon le maire. Depuis quelques temps, une épidémie frappait la localité, dont la population avait été fragilisée par cet empoisonnement brutal et la difficulté de maintenir les récoltes. Elle marcha rapidement, un sac en bandoulière, l’autre sur le dos, une main tenant son voile pour se protéger le visage du froid, accompagnée par Goldan, son collègue. Pour plus de praticité, les malades avaient été regroupés dans la salle des fêtes locales, reconvertie en hôpital de fortune depuis une semaine ou deux, d’après ce qu’on leur avait signalé. A leur entrée, elle fut autant soulagée de sentir une douce chaleur qu’inquiète en sentant la forte odeur de médicaments et surtout, en entendant les gémissements de nombreux patients. Ça n’augurait rien de bon.

« Je commence par l’aile Est, » indiqua-t-elle en déposant son manteau, puis reprenant ses affaires d’auscultation et de soin. « A tout à l’heure. »

Inutile de perdre du temps en longues discussions, ils savaient tous les deux ce qu’ils avaient à faire ici et comment. Un peu plus d’une centaine de personnes, déjà, était soignée ici, c’était considérable, étant donné la taille du village et en disant long sur la vitesse de propagation. Mais il s’agissait d’une maladie connue, virale, respiratoire, longue à soigner, pouvant être mortelle pour les tous-petits et simplement épuisante pour les adultes. Du moins, ceux n’ayant aucun problème de santé supplémentaire. Elle commença donc par aller voir les plus jeunes, les plus fragiles. Sur l’ensemble des patients, on retrouvait huit enfants, dont deux très jeunes. Installés avec plus d’appareils de surveillance autour d’eux que les adultes. Elle débuta au chevet d’un bébé, auprès duquel veillait ses parents.

Prendre le temps auprès de chaque patient, de rassurer, n’était pas une mince affaire, avec autant de personnes à s’occuper. C’est au cours de son parcours qu’elle remarqua la présence d’un autre soignant, dont le maire lui avait simplement désigné comme se nommant Aj et qui avait proposé son aide, bien qu’il ne soit pas d’ici. Il n’avait, en effet, pas la même allure que les gens du coin. En l’observant de loin, elle tiqua légèrement sur le matériel qu’il utilisait. Puis attendit qu’il ait terminé un soin de son côté, avant de s’approcher et le saluer.

« Monsieur Aj ? Bonjour. Je suis le docteur Hloud, nous sommes venus avec mon collègue sur demande du maire. J’ai cru remarquer que vous aviez peu de matériel. Souhaitez-vous que nous en donnions plus, puisque vous aidez ici ? »

Je m'étais retrouvé coincé sur ce petit monde. J'avais fait un voyage jusque là pour découvrir cette Coalition, n'ayant jamais u un gouvernement de ce type durant ma vie ou ma mort. C'était une chose excitante, de découvrir une nouveauté, une nouvelle forme de nation multi-planétaire. De comprendre son mode de fonctionnement, ses forces et faiblesses. Et d'imaginer comment j'aurais pu la diriger... ou la faire chuter. Enfin non, je sais déjà quel leader j'aurais été : despotique, tyrannique, avec peu de patience pour les incompétents mais récompensant ceux le méritant. Un Seigneur de guerre du Côté Obscur, comme je le us jadis, dans des temps si reculé que plus personne n'en parle. C'est pour résister à la tentation que j'évitais de me mêler des affaires des autres, en tant général.

Toutefois, c'était plus compliqué ici. Il y avait une épidémie sur la planète, causée par le désastre climatique qui l'a frappé et qui a réveillé quelques vieux microbes ou virus -je ne me souviens jamais comment on les distingue- qui auraient mieux faire de rester endormi. Du coup, la population, qui comprend des humains mais aussi une espèce indigène aquatique, en souffraient énormément. Et si je ne pouvais partir, c'est qu'une quarantaine totale a été ordonné, et puis aussi car mon chauffeur est malade lui aussi. J'aurais bien volé son appareil mais je n'ai pas non plus envie qu'on mette ma tête à prix.

Ayant appris que les volontaires pour aider à soigner les malades étaient nourris et logés, je me suis porté volontaire. Quand on a vécu plus d'un siècle et participé à des centaines de combats, on a appris deux-trois trucs en matière de soin. Je ne serais jamais un médecin, sauf si je me lance dans des études en bonne et due forme, mais je sais reconnaître les symptômes que l'on m'indique et donner les traitements nécessaire. Servir d'infirmier, en somme. Et je risque peu de tomber malade moi-même : quand on a côtoyé des savants fous aimant modifier les choses, on apprend à protéger son organisme come il faut.

Donc, je me suis retrouvé dans un petit poste au bord de la ville, un discret mouvement de la main ayant suffit pour qu'on m'affecte là. Ce n'était pas l'un des plus touché mais il fallait bien quelqu'un pour aider l'équipe locale. Je terminais de faire une piqure, sur un jeune aquatique qui commençait à avoir des symptômes, lui disant de retourner dans sa maison -située au fond du lac proche- et de se reposer. Il devra donner des nouvelles au médecin du secteur, membre de sa rac, s'il souffre d'autres soucis, que je lui décris. Cela indiquerait qu'il souffre de la seconde phase de la maladie, auquel cas il devra être mis sous surveillance médicale car il pourrait développer le stade 3, qui est mortel. J'avais essayé de faire plus mais, je dois bien l'avouer, je ne me souviens plus de cette technique jedi, qui aide à renforcer le corps d'une autre personne. J'utilise encore une version obscure mais elle ne se partage pas. Bah, il est vrai que j'ai été un guerrier du côté obscur bien plus longtemps qu'un jedi.

« Monsieur Aj ? Bonjour. Je suis le docteur Hloud, nous sommes venus avec mon collègue sur demande du maire. J’ai cru remarquer que vous aviez peu de matériel. Souhaitez-vous que nous en donnions plus, puisque vous aidez ici ? »

"Oh, enchanté docteur. Je suis Aj, et toute aide serait la bienvenue. La planète n'a pas les stocks nécessaire pour une telle crise et si vous pouviez suppléer le manque, tout le monde vous en sera reconnaissant."

Je souris à la jeune femme, cordialement. Je me penchais dans le même temps sur mon tabouret, pour ranger ma sacoche mais aussi mettre dans une poubelle adéquate le matériel utilisé, et dans une autre celui qu'on ne peut réutiliser. Il était évident qu'elle n'était pas d'ici, vu sa tenue et son accent, bien différent du parlé local.

"Feriez-vous partie de cette force dissidente à l'Empire ? Enfin, je le suppose vu votre uniforme."

Je n'avais jamais rencontré des personnes de cette force militaire jusque là. C'était intéressant, de voir une partie d'une armée sith déserter pour en chasser les dirigeants sith, tout en voulant garder une partie de la nation crée par ce-même sith. Et très ironique, de voir des individus essayer d'expliquer à un seigneur Noir qu'il n'a pas sa place à leur tête. Comme si Palpatine allait tolérer cela.

Booster un peu les soins que je donne avec une petite technique jedi
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« Oh, enchanté docteur. Je suis Aj, et toute aide serait la bienvenue. La planète n'a pas les stocks nécessaire pour une telle crise et si vous pouviez suppléer le manque, tout le monde vous en sera reconnaissant. »

Elle répondit d’un ton doux qu’ils en avaient en effet déjà ramené plus de matériel, un peu plus tôt, avant de débuter le travail dans la vaste salle. Bien sûr, il manquait quelques détails, étant donné qu’ils n’avaient eu qu’une part des informations nécessaires avant d’arriver sur place, comme bien souvent, par ailleurs. Difficile de se faire une idée exacte avant d’avoir constaté soi-même quels étaient les véritables besoins. Enfin, cela sera réglé incessamment sous peu. Échanger avec la Coalition était à la fois simple et rapide, pour ce genre de choses, ils n’avaient pas à se soucier de grands dangers durant le trajet ni d’attaques surprises de la part des populations croisées en chemin.

« Feriez-vous partie de cette force dissidente à l'Empire ? Enfin, je le suppose vu votre uniforme. »

« Tout à fait, » hocha-t-elle la tête tranquillement. « Quoi que pour ce qui nous concerne, nous nous soucions plus de conserver les vies plutôt que les ôter. Mais si cela peut vous rasséréner, nous nous rendons assez peu sur les différents mondes de la Coalition, notre présence doit rester discrète. Voir souvent des soldats s’y promener donnerait un climat anxiogène. »

De plus, ils devaient tous rester conscients des limites imposées. Les FID étaient un allié de la Coalition, certes, mais ils n’étaient pas là pour s’imposer aux habitants, simplement collaborer avec eux et organiser, ainsi qu’appliquer, leurs tâches sans être trop… Comment le dire… Trop oppressants. Un équilibre délicat, qui participait à la bonne tenue des opérations. Après tout, il ne fallait pas négliger que certains avaient, que leur force s’empare de celle-ci, afin de s’agrandir et de profiter d’une nation « de base », devenir une puissance dominante dans ces régions. Le désir de paix et de repli de ces peuples les rendaient encore plus méfiants et ça se comprenait très bien. Enfin, bien qu’il ne semblait pas faire partie des anxieux sur ce sujet, elle préférait mettre les choses au clair directement, pour éviter tout malentendu.

« Nous venons d’arriver et mis au travail aussitôt, nous n’avons pas encore pu faire le point sur l’organisation locale, pour cette épidémie, » ajouta-t-elle en désignant la salle d’un petit signe de tête. « Vous semblez plus habitué, pouvez-vous nous spécifier s’il y a des conditions ou contraintes particulières à prendre en compte ? Ne serait-ce que dans l’organisation du travail ? Vous avez été envoyé ici par un hôpital local ou bien êtes-vous originaire de ce village ? »

« Tout à fait. Quoi que pour ce qui nous concerne, nous nous soucions plus de conserver les vies plutôt que les ôter. Mais si cela peut vous rasséréner, nous nous rendons assez peu sur les différents mondes de la Coalition, notre présence doit rester discrète. Voir souvent des soldats s’y promener donnerait un climat anxiogène. »

Oui, oui, bien sur. Il y avait des militaires préférant éviter de tuer, d'autres ne voulant que cela et la majorité se situant quelque part entre les deux. En ce qui me concerne, je dirais que cela dépendait des moments. Sans avoir jamais un pur sanguinaire, j'avais à l'occasion ordonné de ne faire aucun prisonnier, surtout à la fin du conflit, quand notre situation à commencé à faiblir, dans la dernière décennie du conflit. Après, oui, jamais je n'aurais dis cela à un allié, bien sur. Annoncer qu'on aimait éliminer sans pitié ses ennemis, voir qu'on envoie ses hommes en missions suicides, cela a, bizarrement, un impact souvent négatif au niveau diplomatique.

[color=blue]« Nous venons d’arriver et mis au travail aussitôt, nous n’avons pas encore pu faire le point sur l’organisation locale, pour cette épidémie. Vous semblez plus habitué, pouvez-vous nous spécifier s’il y a des conditions ou contraintes particulières à prendre en compte ? Ne serait-ce que dans l’organisation du travail ? Vous avez été envoyé ici par un hôpital local ou bien êtes-vous originaire de ce village ? »(/color]

"Oh non, je ne suis pas un habitué. Je suis juste une personne de passage, avec de maigres compétences, juste de quoi servir d'assistant. Comme ce poste accueille peu de cas grave, quelqu'un comme moi suffit amplement. Et puis les Xamp, un peuple aquatique local, ne peuvent rester longtemps hors de l'eau, donc une fois qu'on identifie des symptômes chez eux, on ne peut que les renvoyer et alerter les responsables de leur partie de la ville."

Comme il n'y avait plus personne à ausculter, je me levais vers la cafetière, pour me servir une tasse, en proposant une à la doctoresse militaire. Ce n'était pas grand chose mais, avec les repas livré et la petite chambre au grenier, l'un des rares luxes dont je disposais ici.

"Il ne faut pas vous attendre à voir beaucoup d'expert sur une planète comme celle-ci, vous savez. Vous êtes peut-être même le médecin ayant eu les plus longues études du coin, docteur," dis-je sincèrement, e lui tendant une tasse légèrement fumante.