Les coulisses de la saga

Il n’est pas toujours évident d’approcher des acteurs, surtout pour une saga aussi renommée que celle-ci. Un défi n’effrayant absolument pas le journaliste Éliséo Lucey, grand enquêteur et investigateur pour une chaîne de télévision reconnue. Pour lui, c’était un grand jour, car il avait été choisi pour tenir les interviews de plusieurs grands acteurs et actrices ! C’est avec empressement qu’il se rendit dans le grand studio de cinéma puis dans le confortable salon dédié, prêt à recevoir ses premiers invités.


Premier Entretien, histoire de rousse

Éliséo Lucey – Miss Jade, c’est un véritable plaisir de vous recevoir ce soir. Vous faites partie des nouvelles venues, dans la saga, comment s’est déroulée votre intégration dans l’équipe ?

Mara – J’ai débuté avec une équipe restreinte, ceux jouant les Jedi, ça m’a beaucoup aidé à me sentir à l’aise, avant de rencontrer peu à peu le reste du casting.

Éliséo Lucey – Aviez-vous été surprise, lorsque vous avez été prise ?

Mara – Je m’y attendais un peu, car mon profil mental et physique ressemble beaucoup à celle jouant ma sœur, dans la saga. Je n’ai même pas eu besoin de me teindre les cheveux.

Éliséo Lucey – Quoi, vous êtes une vraie rousse ?! Mais alors, vous n’avez pas d’âm…

Le journaliste se baissa de justesse pour éviter la tasse de café jetée sur lui à vive allure, puis se redressa avec un grand sourire, l’air de rien. Alors que le malheureux projectile s’éclatait contre le mur du fond.

Éliséo Lucey – Formidable ! Alors que vous débutez doucement dans la saga, les rumeurs prêtent déjà à votre personnage une future romance avec un autre personnage, Luke. Que pensez-vous de cela ?

Mara, de mauvaise humeur – Je ferai mon métier. Vous aviez d’autres questions ?

Éliséo Lucey – Une petite cent…

Mara – Parfait, au revoir !

Éliséo Lucey – Mais ! Attendez !

Il tente bien de la rattraper mais l’actrice plonge à travers la fenêtre, en l’explosant au passage, puis s’enfuit au courant, après une cascade digne des plus grands. C’est donc un poil ronchon que Lucey dit à son équipe qu’il peut passer au suivant.


Deuxième Entretien, la folie grinçante

Éliséo Lucey – Nous retrouvons dès à présent un grand duo d’acteurs, présents depuis l…

Vitiate, déjà agacé – Pourquoi avez-vous explosé la fenêtre du salon ? Cela coûte cher, monsieur ! Quand et comment comptez-vous rembourser ?

Éliséo Lucey – Mais ce n’est pas moi !

Plagueis – Marrante, votre chemise, on dirait un du lin mais le toucher fait songer à du…

Éliséo Lucey – Eh, bas les pattes, vous !

Vitiate, au téléphone avec la maintenance – Non seulement il brise le mobilier, mais en plus, il est grognon ! Allô ? Oui ? Bonjour, nous avons besoin d’une équipe au premier, au salon des relations publiques, pour réparer une fenêtre brisée. Vous adresserez la facture à monsieur Lucey.

Éliséo Lucey – Puisque je vous dis que ce n’est pas moi mais votre collègue ! Et vous, là, arrêtez de me tripoter, je ne suis pas un rat de laboratoire !

Plagueis – L’état de vos dents me persuade du contraire.

Éliséo Lucey – Mais ça suffit, oui !

Vitiate – En effet, cela suffit, comptez-vous débuter votre travail un jour ou bien allez-vous vous contenter de pulvériser autre chose ?

Le journaliste marmonne quelque chose d’incompréhensible, incluant une obscure histoire de mères, de trous et de fesses, avant de se reprendre. Et surtout, de chasser son seconde invité toujours occupé à l’examiner d’un peu trop près, pour le renvoyer dans son fauteuil.

Éliséo Lucey – Hum, donc, heu, qu’est-ce que je disais… Ah, oui ! Nous retrouvons donc dès à présent un grand duo d’acteurs, présents depuis fort longtemps et jouant un grand rôle, dans la saga. Première question pour vous, Vitiate. Vous tenez l’une des plus grands rôles de méchant, dans la série. Quel est votre secret, pour faire perdurer cette aura ?

Vitiate, en le regardant fixement – La rigueur… Beaucoup de rigueur. Mon rôle principal est de broyer, pour ensuite reconstruire. Mais il est tout aussi agréable, avec certains, d’annihiler sans prendre la peine de recoller les morceaux ensuite.

Éliséo Lucey, commençant à suer – Ah oui, hé hé, je vois… Heu, et vous, Plagueis, vous êtes un des tous premiers méchants officiels à avoir rejoint la saga. Votre personnage est l’archétype du Joker. Comment devez-vous vous préparer, avant chacune de vos scènes, pour rentrer dans une telle mentalité ?

L’acteur hausse lentement un sourcil, puis se tourne à moitié vers son confrère, un grand sourire aux lèvres.

Plagueis – Je peux lui montrer ??

Vitiate – Puisqu’il te l’a demandé.

Vitiate se leva, pour partir tranquillement se servir une tasse de café. Qu’il dégusta en douceur, sans faire fi des bruits suspects et quelques cris derrière lui. Ni de prendre garde au bruit de corps traîné sur le sol. C’est lorsque l’équipe de maintenance arriva qu’il leur indiqua que quelqu’un devait venir remplacer monsieur Lucey. Le malheureux avait dû s’absenter pour une affaire privée…


Troisième Entretien, art en boîte

Patrice Poivre-Sel, tout sourire – Nous revoilà pour une nouvelle entrevue ! Bonjour, merci à vous d’avoir accepté de nous répondre ! Vous jouez votre personnage depuis longtemps et vous avez dû suivre de nombreuses évolutions. Vous possédez désormais une grande base de fans. Quel est, pour vous, le secret de votre réussite ?

Thrawn – Le travail… Écoutez, je suis guide touristique au musée d’histoire de l’art, à la base, pas acteur.

Patrice Poivre-Sel – Alors comment en êtes-vous venu à participer au casting initial ?

Thrawn – Je ne l’ai pas fait. C’était une si belle journée, il y avait du monde, au musée. Je guidais un groupe de quarante personnes et je leur expliquais depuis six heures et quarante-trois minutes la signification de la peau de banane posée au sol, sur les quatre pixels du coin gauche, de ce magnifique tableau de l’artiste Jean-Pierre Coffrefort, son centième lors de sa période printanière de l’an ci…

Patrice Poivre-Sel – Hum, oui, oui ! Donc vous expliquiez cela et ?

Thrawn – Eh bien, quand je me suis retourné, tous les membres du groupe avaient disparu ! Tous, plus personne ! Quelle déception ! Il n’en restait plus qu’un, le producteur de cette saga. Affalé sur un des bancs du musée, à ronfler. Bien sûr, j’ai pensé qu’il s’était évanoui, frappé par la beauté du tableau. Lorsqu’il a repris ses esprits, il m’a regardé en bavant à moitié et m’a dit que j’aurais une meilleure tête, si j’avais la peau bleue. Il m’a ensuite menacé d’une arme et ordonné de le suivre ici, dans le studio.

Patrice Poivre-Sel – Mais, heu… Ce n’est pas un kidnapping, ça ??

Thrawn – Pas du tout. On appelle cela les relations sociales ! J’avais utilisé la même manière, lorsque j’ai eu besoin d’un nouveau collègue, pour le musée. Je suis parti à l’université voisine, j’ai cherché un petit jeune pouvant faire l’affaire et puis…

Patrice Poivre-Sel, écoutant à moitié et alertant la police – Ah oui, très bien, quel lancement de carrière atypique !

Quelques minutes plus tard, la police débarque, pour venir arrêter le suspect. Le jeune journaliste en profite pour aller se rafraîchir un peu et prendre un bon remontant. Il n’avait pas imaginé le métier comme ça.


Quatrième Entretien, le grand brûlé

Patrice Poivre-Sel – Pour la suite de nos interviews, nous recevons un des plus récents acteurs, venus s’ajouter au casting. Bonjour à vous ! Votre personnage est l’un des plus particuliers, possédant des caractéristiques intéressantes et rares, dans la saga. Un tel rôle est-il ardu à jouer ?

Sion – Oh, le plus dur, c’est le maquillage, je pense. Des heures, des heuuures à ne plus les compter, avant chaque scène. Je tente de dormir, durant ce temps, tant c’est long.

Patrice Poivre-Sel – Votre personnage est décrit comme un guerrier bourrin, aisément manipulable, quoi que puissant. N’avez-vous parfois pas des difficultés à rester dans cet état d’esprit ?

Sion – Bien entendu, je suis hautement intelligent. Cependant, l’art du cinéma est aussi de savoir jouer autant de nobles rôles que ceux plus dégradants ou ineptes ! J’apprécie énormément ce poste, car jouer un zombie pua… Je veux dire, jouer un guerrier de cette force est autant un défi qu’un immense honneur ! J’ai bien entendu accepté sans l’ombre d’une hésitation et j’ai foncé vers le studio avec mon brave vél… Heu, je veux dire, j’ai pris le premier avion pour venir ici. J’ai bien hâte que les spectateurs découvrent mes toutes premières scènes et d’enfin recevoir mon chèq…  Heu, pardon, de…

Un grand gargouillis de faim interrompt son discours. L’acteur rougit légèrement puis se racle la gorge.

Sion – Enfin, voilà, de tels rôles de détraqués, je veux dire, de grands guerriers, ça inspire et motive énormément.

Patrice Poivre-Sel – Vous voulez mon paquet de gâteaux ?

Sion, en reniflant – Je veux bien, merci.

Patrice Poivre-Sel – Donc vous avez accepté ce rôle par amour du cinéma ?

Sion, en mangeant – Oui, oui ! J’ai aussi plein de… Disons, d’amis, qui m’ont fortement conseillé d’accepter, vu le cachet en jeu. Ils attendent d’être remboursés depuis longtemps, vous comprenez ? Si je n’y arrive pas, ils ont prévu de m’aider !

Patrice Poivre-Sel – Comment ça, vous aider ?

Sion – Je ne sais pas trop, ils m’ont juste dit qu’ils avaient de quoi me faire rentrer bien plus dans la peau du personnage.

Le journaliste rebaissa la tête sur son portable, hésitant à rappeler la police… Durant ce temps, Sion mangea tout le paquet de gâteau avec une reconnaissance non dissimulée, les larmes aux yeux. Finalement, le jeune Poivre-Sel se décida à d’abord terminer son entretien, puis une fois fait, glissa quelques numéros à l’acteur, pour l’aider. Ainsi qu’un contact, chez la police, sait-on jamais…


Cinquième Entretien, les liens familiaux

Patrice revint rapidement des toilettes, juste à temps pour recevoir sa nouvelle invitée et revenir à son siège. Prêt à débuter son interview.

Patrice Poivre-Sel – C’est curieux, il y avait plein de traces, dans les vestiaires, on aurait juré du sang séché.

Rey, haussant les épaules – Certainement de la peinture.

Patrice Poivre-Sel – Sans doute. Cela dit, bienvenue, mademoiselle ! Vous avez débuté en force, dans la saga, en commençant aussitôt des combats d’importance. Vous faites partie des jeunes gens, dans le casting. Vous êtes, en plus, la petite-fille d’un des plus célèbres acteurs de notre temps ! Entrer vous aussi dans une carrière d’actrice, était-ce naturel, pour vous, en ayant grandi dans ce milieu ?

Rey, marmonnant très bas – Mongrandpèremaforcée…

Patrice Poivre-Sel – Excusez-moi ?

Rey – Je disais que c’est très naturel, bien sûr, je n’ai connu que cela depuis mon plus jeune âge. Dès que l’opportunité s’est présentée, je n’ai pas hésité !

Patrice Poivre-Sel – Votre grand-père vous conseille-t-il ?

Rey – Heu… Oui. D’un certain point de vue.

Patrice Poivre-Sel – Avez-vous de la pression familiale, pour réussir comme actrice ?

Rey, de plus en plus sombre – On peut dire ça…

Patrice Poivre-Sel – Que répondez-vous à ceux vous accusant de ne pas mériter votre rôle, que vous n‘êtes là que grâce à vos liens familiaux ?

Le journaliste dû couper vivement le micro, pour ne pas exploser les tympans de tous ceux écoutant, lorsque la jeune déversa un véritable tombeau d’insultes. Qui dura longtemps, très longtemps, vingt bonnes minutes, avant qu’elle ne se calme et reprenne son souffle.

Patrice Poivre-Sel – Un sujet sensible, je vois !

Rey – Je n’ai pas le droit d’échouer ni de décevoir !

Elle s’effondra tout à coup en larmes, face à Poivre-Sel, qui tenta vainement de la réconforter. L’équipe technique prit ensuite le relais, pour emmener la jeune actrice se reposer, à l’écart. Là où son papy attendait, pour la réconforter lui-même. A sa manière.


Sixième Entretien, paix sur vous

Obi-Wan – Vous semblez un peu secoué, mon cher.

Patrice Poivre-Sel – Moi, heu, oui, non, je… Bref ! Bonjour. Acteur phare de la saga, présent depuis le début, vous… Awn, merci pour les chocolats.

Il en grignota doucement deux, s’asseyant en tailleur dans son fauteuil, très ému lorsque l’acteur le recouvrit d’un plaid et lui donna en plus une peluche à serrer contre lui.

Obi-Wan – Allons, allons, ça va aller. Que vous est-il donc arrivé ?

Patrice Poivre-Sel, en commençant à pleurer – Eeeeh, bien, d’abord, il y a eu ce type qui a kidnappé un étudiant et qui lui-même été kidnappé par un autre kidnappeur ! Et puis, et puis, il y a eu ce pauvre homme qui est menacé, je ne pouvais pas beaucoup l’aider ! Et cette petite, elle pleurait, elle… Vous croyez que tous les acteurs, ici, sont emprisonnés, ici ?? En plus, mon collègue, Lucey, il a disparu !

Obi-Wan, en l’entourant de ses bras, très calme – Mais non, mais non… Chhht… Tout va bien se passer…

Patrice hocha doucement la tête. C’était peut-être vrai… Il commençait à se sentir mieux… Il avait chaud… Il était de plus en plus somnolent… Bercé par la voix réconfortante de son invité du moment… La peluche glissa de ses mains, tandis que son corps devenait plus mou et relâché. Ses yeux se fermèrent, il s’affala encore plus… Obi-Wan patienta, silencieux, puis se leva, laissant le journaliste glisser complètement du fauteuil. C’est à ce moment-là que la porte s’ouvrit, laissant passer le producteur, d’un pas tranquille.

Producteur – Excellents, ces chocolats, Plagueis avait bien raison de nous les recommander. Merci de l’avoir géré, celui-là, vous faites le travail plus proprement que notre bon collègue. Bien, sur ce, il est temps de reprendre le tournage.

Ils quittèrent tous les deux la pièce, laissant l’équipe technique se charger du ménage. Bien peu de temps ne s’écoula avant que le petit salon ne retrouve son calme et sa douceur. A l’extérieur, sur les différents plateaux, le travail avait reprit. L’histoire ne pouvait s’arrêter là.

merci pour ce fou-rire

Merci pour cette barre de rire, ça fait du bien, j'adore le pauvre journaliste qui pleure et bibi qui passe en mode psy pour tous. Une suite serait amusante

Nooon maiiiis vous n'êtes pas obligé de détailler toutes les relations sociales menées avec les journalistes.... !

*pousse discrètement le cadavre sous le tapis*

Tout à fait, il faut être rigoureux avec ceux qui posent trop de questions...

Aaah, merci, j'avais besoin de rire et tu écris très bien !