Les préparatifs progressaient doucement. Tout un protocole devait être respecté et du temps était nécessaire, à la fois pour la construction d’un palais de verre et de fleurs temporaire, non loin de la capitale, dans la région des lacs, ainsi que pour la préparation des tenues de mariage. Sans oublier la fabrication des écharpes de soies, qui seront offertes aux invités afin qu’il les noue contre le torse, de manière traditionnelle, pour les porter durant la cérémonie. Sans oublier bien d’autres petites choses, la liste serait trop longue pour la mentionner. Yenla versa tranquillement l’infusion dans deux tasses en céramique, décorées de motifs de nénuphars, puis les posa sur un plateau de bois, avant de les apporter sur la table extérieure. La matinée avait été très chargée en travail et en ce début d’après-midi, elle avait pu profiter d’un déjeuner plus tranquille avec Nevil, avant qu’ils ne puissent se reposer ici.

Les lacs couverts de nénuphars et de fleurs s’insinuaient partout, dans la grande cité, en canaux et étendues plus ou moins vastes, alors que les bâtiments épousaient les formes du courant. Ponts de bois arrondis, arabesques, voiles flottant au vent, cette atmosphère avait toujours beaucoup plus à Yenla. Cette terrasse, juste derrière ses appartements, se situait sur un ponton face à un de ces étangs s’enfonçant dans la ville. Les beaux jours jours, alors que le soir tombait et que les torches de papier s’illuminaient en douceur, elle aimait venir s’asseoir ici et en observer les reflets, sur l’eau si peu troublée. Une fois rassise dans un confortable fauteuil, auprès de Nevil, elle prit sa propre tasse, appréciant autant la chaleur qu’elle dégageait que les rayons doux de leur étoile sur sa peau.

C’est une infusion de fleurs, que j’apprécie de préparer pour toute personne reçue dans ces appartements, sourit-elle après avoir bu une première gorgée. Qu’elle ait ou non l’habitude de se rendre ici. Je prends soin de toujours d’en offrir à mon frère lorsqu’il me rend visite.

Hissië prenait moins ce temps qu’elle ne l’aurait souhaité, hélas. Ce n’était pas tant le travail mais ses propres passions, qui lui demandaient bien du temps, lui faisait parfois oublier de passer au palais durant toute une semaine, voire plus. Son jeune frère avait cette liberté, n’ayant pas de responsabilité à assumer au palais ou pour le pouvoir tant qu’elle-même était en vie ou avait au moins une héritière. Lorsqu’il plongeait dans son art, il en oubliait le monde. Ils avaient de tendres liens, bien qu’enfants, ils se soient souvent disputés, comme de nombreux frères et sœurs.

Il me semble que vous deviez rencontrer prochainement les responsables de l’Alliance Rebelle, reprit-elle en détachant le regard du lac pour le porter sur Nevil. Vous pensez qu’ils sont désormais prêts à moins de méfiance ?

Il y avait des jours, comme celui-ci, où malgré des circonstances des plus agréables, Nevil avait quelque peu du mal à se détendre. Principalement, cette fois, par la faute de l’auto-proclamé commandant Aversh, un pirate Kaleesh trop nerveux pour son propre bien et qui, après avoir avoir demandé conseils et soutiens, avait finalement décidé de n’en faire qu’à sa tête. Si cela arrivait régulièrement et n’avait, d’ordinaire, pas de quoi l’émouvoir, cette fois était bien différente, car son attitude avait mise en grave danger une autre équipe, sous ses ordres, puis conduit au décès de deux de ses hommes, dans des conditions infâmes. Le pirate Kaleesh était tout simplement incapable de conserver ses distances, à défaut de respecter, les autres groupes luttant pourtant pour le même but. Les imbéciles comme lui devaient être écartés…

Nevil n’avait aucun scrupule à se débarrasser de ce type de personne, à partir du moment où elles menaçaient la stabilité d’une région ou encore qu’elles causaient des tords à des populations civiles, n’ayant rien demandé. Bien au contraire. C’était bien pour cela qu’il n’était jamais parvenu à trouver la moindre entente avec les rebelles extrémistes de Gerrera et qu’il n’aimait guère non plus accueillir les imbéciles arrogants, bouffis du syndrome du sauveur. Fort heureusement, l’arrivée de ce genre de bestiole restait un phénomène rare. Il y en avait bien eu un qui s’était approché de la Coalition, ces derniers temps, avec son petit groupe, mais ils avaient vite été recadrés face à leur attitude désastreuse, par les responsables locaux. S’amuser, en sus, à le faire sur une planète où des impériaux étaient bien en place reflétait un tel culot.

Le plan pour évincer Aversh des territoires où il n’ajoutait rien d’autre qu’un chaos inutile et destructeur était prêt, ne restait plus qu’à l’appliquer. Bien évidemment, la Coalition n’y sera pas impliquée, ni officiellement, ni officieusement, il n’en utilisait jamais les ressources pour régler des problèmes « privés ». Son travail de consultant lui offrait bien d’autres moyens d’agir, pour gérer lesdits problèmes. Il se redressa doucement et inspira, profitant de l’air pur offert par cet endroit. C’est à ce moment-là que sa fiancée revint, avec les tasses d’infusion qu’elle avait tenu à préparer seule. Il la remercia, avant de prendre l’une des tasses. L’odeur lui était vaguement familière, ce devait être fait avec l’une des plantes locales. Selon ce qu’il en avait vu, les artisans locaux proposaient une variété de thés et d’infusions proprement affolante. Le choix était si étendu, jamais il n’aurait cru cela possible.

"C’est une infusion de fleurs, que j’apprécie de préparer pour toute personne reçue dans ces appartements. Qu’elle ait ou non l’habitude de se rendre ici. Je prends soin de toujours d’en offrir à mon frère lorsqu’il me rend visite."

Lui demander de deviner quelles étaient les fleurs utilisées serait un jeu impossible, pour lui, même une fois l’infusion goûtée. S’il était devenu au fil du temps un expert en minéralogie et pétrographie, la botanique n’était pas un de ses points forts.

"Il me semble que vous deviez rencontrer prochainement les responsables de l’Alliance Rebelle. Vous pensez qu’ils sont désormais prêts à moins de méfiance ?"

"Cela reste à déterminer," sourit-il faiblement. "La plupart de leurs dirigeants sont avant tout des militaires et avec ce qui s’est passé, ces trente dernières années, ils ne peuvent s’empêcher de considérer d’un mauvais œil des systèmes comme la Coalition. Difficile de leur en vouloir. Ce sera un travail sur du long terme."

Ce n’était pas un point qui l’inquiétait plus que cela. Même en période de paix, ce genre de chose exigeait beaucoup de patience. Les rebelles de l’Alliance étaient loin d’être idiots, ils voyaient les intérêts à long terme et surtout, les erreurs à éviter pour ne pas finir avec une République dans le même état.

"Cependant, seul, je crains de passer toujours pour le consultant rebelle de l’Espace Sauvage, plutôt que le représentant de la Coalition. En tant que membre du conseil, accepteriez-vous de participer à ces entrevues ?"

Cela reste à déterminer. La plupart de leurs dirigeants sont avant tout des militaires et avec ce qui s’est passé, ces trente dernières années, ils ne peuvent s’empêcher de considérer d’un mauvais œil des systèmes comme la Coalition. Difficile de leur en vouloir. Ce sera un travail sur du long terme.

J’imagine.

Une part d’elle regrettait qu’ils aient si peu d’éléments sur l’ancienne République… Des photos, des films, de la musique, des récits, un ensemble qui aurait pu mieux leur permettre de la comprendre et visualiser ce qu’elle était. Toutefois, l’isolationnisme pouvait également avoir du bon. Elle se rehaussa légèrement dans son siège, contre le coussin posé dans son dos, puis souffla légèrement sur la tasse, avant d’en boire une gorgée. La remarque suivante de son fiancé prêtait à sourire, bien qu’il n’ait pas tord. Bien entendu qu’on devait toujours le considérer comme tel, en-dehors des frontières de leurs mondes. Sa réputation avait été construite ainsi, au fil des années. Mais si cela pouvait l’aider, bien entendu qu’elle acceptait de l’accompagner. Elle ajouta qu’il faudra néanmoins en parler dès aujourd’hui à son équipe, afin que le voyage puisse être préparé dans les meilleures conditions.

Je n’ai jamais quitté notre secteur ou simplement le nord de l’Espace Sauvage, murmura-t-elle d’un ton pensif. Pas même pour me rendre un jour dans la Bordure Extérieure. Sa réputation est si chaotique qu’y voyager n’a jamais été une option envisageable, par sécurité. Je connais la réputation que nous-même avons là-bas, bien sûr. Elle me convient, c’est un repoussoir efficace et nous aimons notre tranquillité.

Bien sûr, cela ne justifiait pas les remarques ignobles parvenues jusqu’à leurs oreilles, clamant que leurs régions avaient mérité ce qui leur était arrivé, avec la pandémie, car elles étaient « sales » et sous-équipées, habitées par des sous-peuples sans culture. Sans doute pensaient-ils encore cela aujourd’hui, ignorant de la solidarité considérablement renforcée entre les derniers mondes habités. Une coopération grandement aidée, désormais, par le faible nombre d’habitants restant et donc le rapprochement de tous, pour favoriser le commerce, la protection et les échanges. Même ceux encore en-dehors de la Coalition conservaient des liens étroits avec eux. Pourraient-ils tous, un jour, former un seul et grand peuple ? Unis par le malheur, rassemblés par nécessité, restant ensuite ensemble par choix et désir d’isolationnisme ?

L’Alliance est une chose, mais ce que le Conseil se demande, avant tout, est si vous allez rencontrer Lieutenant-colonel Persec, ainsi que le dirigeant de Trelor. Sans autres intermédiaires, cette fois. Ils doivent conserver une attacha avec l’Empire mais il se dit que les convois deviennent de plus en plus rares. Faute d’hommes et de moyens, depuis la pandémie.

Elle ne songeait pas qu’ils puissent déserter, pas alors que l’Empire restait si puissant et qu’ils étaient chargés d’une mission aussi particulière. Mais d’autres choses pourraient-elles être mises en place ?

Très bien, ce voyage sera plus agréable, si elle acceptait de venir avec lui. Il la remercia d’un sourire, puis hocha la tête lorsqu’elle souligna les préparatifs nécessaires à mettre en place avant cette expédition. Une chose dont il n’avait pas encore l’habitude, des préparatifs. Pour sa part, voyager sans escorte ou avec quelques hommes à travers l’Espace Sauvage ou la Bordure Extérieure ne lui avait jamais posé de soucis particuliers. Tout simplement car cela avait été une nécessité durant des années. Savoir être discret et rapide, une condition indispensable pour survivre face aux sbires impériales. Mais pour elle, la situation était bien différente. Il eut un bref sourire amer, lorsqu’elle parla de comment les deux régions se considéraient l’une et l’autre. Ah ça… Et encore, les mots d’amour que s’échangeaient les deux supra-secteurs n’étaient rien en comparaison de la manière dont les Mondes du Noyau qualifiaient ces deux-là.

"L’Alliance est une chose, mais ce que le Conseil se demande, avant tout, est si vous allez rencontrer le Lieutenant-colonel Persec, ainsi que le dirigeant de Trelor. Sans autres intermédiaires, cette fois. Ils doivent conserver une attache avec l’Empire mais il se dit que les convois deviennent de plus en plus rares. Faute d’hommes et de moyens, depuis la pandémie."

"C’est prévu avant la rencontre avec l’Alliance, si tout se déroule comme prévu… Il reste quelques détails à régler. En ce qui concerne Trelor, ils sont théoriquement prêts à rejoindre la Coalition, en revanche, je doute qu’ils franchissent le pas tant que l’Empire ne sera pas officiellement tombé, étant donné leur situation particulière. Ce serait aussi dangereux pour eux que pour nous de le faire, dans l’état actuel. Mais il y a d’autre chose que l’on puisse faire… Dans tous les cas, une rencontre va en effet être indispensable. Il y aura la question des FID. Les hommes de Persec les ignorent autant que possible, mais si une coopération secrète doit s’étendre, avec nous, il faudra s’assurer qu’ils ne prennent pas plus de risque de se croiser. Ou définir un statut quo. Je dois voir au passage ce qu’ils songent d’eux."

Il aimerait définir un cadre plus clair, afin d’éviter tout accident ou confusion, car le risque était bel et bien présent. Nevil comprenait la situation de Persec et le malaise qu’il devait ressentir, en étant pris entre deux feux. Moitié loyal, moitié déserteur, le tout à cause de circonstances cruelles les dépassant tous, ballotté entre la nécessité de servir l’Empire pour éviter la reprise de la pandémie et celle de s’en détacher autant pour la source de la pandémie que pour l’abandon progressif subit. Il y avait de quoi devenir fou. Mais pour le moment, ils ne possédaient pas les moyens nécessaires pour entièrement remplacer les forces impériales en blocus des planètes contaminées… Bien que les ressources allouées par l’Empire diminuaient, elles restaient plus conséquentes que les leurs.

"Ce qu’il manque également, c’est une station de recherche dédiée à ces planètes interdites, afin de trouver comment y éradiquer pour de bon la maladie. On ne pourra compter que sur la Coalition, pour trouver des ressources, puis des fonds, ainsi qu’attirer des spécialistes. Nous devrons discuter de ce sujet lors de la prochaine réunion du conseil."

Les fonds et ressources, il avait commencé à y travailler, bien entendu, grâce à son réseau. Cependant, c’était là un travail long et le conseil de la coalition pourra sans doute se charger de quelques tâches. Nightswan ne pensait pas trouver une grande aide ailleurs. L’Empire empêchait l’accès à ces planètes et c’était déjà un bon travail. La rébellion… avait sans doute déjà oublié depuis très longtemps qu’il subsistait plusieurs mondes interdits car contaminés. Les FID avaient déjà largement de quoi s’occuper. Et dans tous les cas, ces mondes étant dans leur secteur, il leur revenait de s’en soucier. Entre ça et tant d’autres projets, que ce soit les mines, les nouvelles usines en plein développement, pour certaines déménagées depuis d’autres planètes abandonnées à cause de la pandémie, le secteur agricole se remettant de l’empoisonnement… C’était toute une filière qui se relevait, toute une économie, le chantier était considérable. Mais ils avaient des ressources et matières premières, avant toute chose, une base solide sur laquelle relancer leur économie.

"Le début des recherches pourrait, en sus, être accueilli sur les vaisseaux en poste, auprès de ces planètes. Selon ce qui pourra être mis en place, avec une coopération un peu plus poussée."

Bien, voilà qui allait rassurer le Conseil, lorsque la rencontre sera officiellement actée. Quand bien même il ne sera pas question d’échanges officiels pour le moment, tous jugeaient essentiel de se rapprocher un maximum des officiels en charge de ces mondes interdits. Afin d’assurer, peu à peu, une plus grande protection, dès que la Coalition disposera de plus de moyens. La question de l’Empire étant plus… Délicate à gérer. En revanche, elle n’aurait pas pensé que la présence régulière des FID dans le secteur pourrait poser problème, puisque ces hommes et ceux des FID s’ignoraient mutuellement, justement. S’il pensait que poser un cadre plus formel permettrait d’éviter tout accident, cela dit, elle lui faisait confiance.

Ce qu’il manque également, c’est une station de recherche dédiée à ces planètes interdites, afin de trouver comment y éradiquer pour de bon la maladie. On ne pourra compter que sur la Coalition, pour trouver des ressources, puis des fonds, ainsi qu’attirer des spécialistes. Nous devrons discuter de ce sujet lors de la prochaine réunion du conseil. Le début des recherches pourrait, en sus, être accueilli sur les vaisseaux en poste, auprès de ces planètes. Selon ce qui pourra être mis en place, avec une coopération un peu plus poussée.

Oui… Il est vrai que si l’Empire chutait, la défense de ces mondes ne reposera plus qu’entièrement sur eux. Les autres peuples des différentes Bordures n’y avaient jamais glissé ne serait-ce qu’un crédit ou un simple vaisseau, même léger, pour contribuer à leurs protections. Il était même probable que toutes aient oublié qu’il existait des mondes où le virus sévissait encore, tant enfoncé profondément dans les sols et les eaux. L’Empire, quant à lui, avait beau être cruel et autoritaire, on ne pouvait lui retirer son sens profond des responsabilités face aux menaces sévères créées par des Sith et toujours dangereuses. L’affaiblissement des ressources allouées était la conséquence directe de l’empoisonnement récent, pas une volonté politique, cela, ils le savaient grâce aux impériaux sur place.

Cela dit, l’Empereur devait être bien plus sensible que n’importe qui d’autre aux nouveaux dégâts que pourrait provoquer le Sith fou, directement ou non. Il était logique qu’il prenne soin de laisser des équipages en place, même si ces derniers souffraient de plus en plus de délaissement, dus aux nouvelles circonstances. Enfin… Ils devaient se préparer à prendre le relais malgré tout. Elle discuta un moment avec Nevil des moyens possibles, pour récupérer des ressources et des moyens. Si ce sera le sujet principal de leur prochaine réunion, alors elle comptait y réfléchir en amont et également en discuter avec ses propres conseillers. Chacun des onze mondes de la Coalition pouvait contribuer.

L’alerte sur le retour du Sith fou a été largement diffusée, soupira-t-elle alors qu’ils venaient de parler du nombre de volontaires prêts à s’engager dans ces surveillances. D’ici à ce qu’il prépare une nouvelle horreur… Devrait-on imposer de nouvelles normes d’hygiène et de contrôle, ou désinfection, de tous les cargos et navettes en transition dans la Coalition, avant le décollage ou l’arrivée dans les spatioports ?

Les ressources, le nerf de la guerre, comme toujours… Il en discuta assez longuement avec sa fiancée, ainsi que des personnes ayant récemment pris part au débat et ayant émis le souhait de s’engager dans la surveillance future de ces mondes. Les différents peuples et communautés de la Coalition étaient volontaires, sur le sujet, mais il est vrai que l’annonce du retour du fou avait provoqué de très gros bouleversements. La peur s’était installée dans les cœurs et il était difficile de lutter contre. Comment rassurer sachant que le responsable de tant de morts était de nouveau en liberté ? Pour le moment, mis à part la piste initiale donnée par Skywalker, nul ne savait où le Sith s’était rendu. Bien qu’il soit hélas probable qu’il soit plus proche de l’Espace Sauvage que de Coruscant.

"Devrait-on imposer de nouvelles normes d’hygiène et de contrôle, ou désinfection, de tous les cargos et navettes en transition dans la Coalition, avant le décollage ou l’arrivée dans les spatioports ?"

"Pour rassurer, au moins, c’est une bonne idée."

Ils ne pouvaient malheureusement pas se préparer beaucoup plus, en ignorant tout des plans futurs du Sith, mais au moins pouvaient-ils préparer le terrain de cette manière, en plus des recherches. Il termina tranquillement son thé, attendit que la douce jeune femme ait également but le sien, puis lui proposa d’aller marcher avec elle, sur les longs pontons de bois, serpentant autour ou sur les lacs, gorgées de larges fleurs et nénuphars. L’esprit chargé, entre les prochains sujets à aborder au conseil, les préparatifs à faire, les plans actuels pour la récolte de ressources et moyens, les relations de « travail » à entretenir avec des corporations, les actes de sabotage rebelles à suivre, les pirates à combattre et ceux qu’il pouvait utiliser, les futures rencontres approchant avec des responsables de factions ou de communautés… Au milieu de tout cela, sa vie personnelle peinait toujours à se tailler une place. Se poser était difficile. Ça l’avait toujours été.

S’il aimait Yenla et voulait fonder une histoire solide avec elle, il ne voyait pourtant pas comment il pourra ralentir son rythme de vie. Car cela signifierait renoncer à certains engagements et il ne pouvait s’y résoudre. C’était d’ailleurs bien pour cette même raison que durant toutes ces années de cavale, il s’était interdit de s’attacher d’une telle manière à qui que ce soit. Se poser plus que d’ordinaire en un seul endroit lui avait fait baisser la garde sur ce sujet. Il en avait entendu certains s’interroger, voire être suspicieux, sur cette relation. Il pouvait un peu le comprendre. Oui, ils se vouvoyaient toujours, mais c’était avant tout pour une raison de respect. Ils n’étaient pas encore mariés. Lorsqu’il était encore enfant, Nevil se souvenait d’avoir entendu ses parents affirmer qu’il était grossier de tutoyer sa compagne tant qu’ils n’étaient pas officiellement liés par le mariage. Le tutoiement étant un signe d’intimité profonde, d’où il venait. Réservé aux membres de la famille et aux amis très proches. Ainsi, pour qu’il tutoie quelqu’un, il devait soit avoir développé depuis des années une amitié très forte, soit avoir une relation familiale. Quant à votre compagne, seul le mariage autorisait de la tutoyer.

"Lorsque nous serons marié, l’essentiel pour vous sera d’avoir un jour une fille ? Comment cela se déroule-t-il, lorsque seuls des garçons naissent ?"