Suite à votre requête, le BRI vous a informé l'existence d'un collier de rares perles noirs qui sera prochainement mis aux enchères dans l'hôtel du Généreux Hutt, un vieil établissement très peu fréquenté de nos jours et idéal pour les enchères privées et discrètes. Ce collier n'est pas le seul objet qui sera présenté : il fait parti de la collection d'un vieil hutt mort et qui a décidé que tout sera vendu, et l'argent investi dans une quelconque oeuvre de charité, plutôt que de léguer le moindre centicrédits à son héritier.

Vos collègues vous ont assuré pouvoir vous fournir la couverture de votre choix, autant celle d'un membre du personnel que d'une invité, en demandant au passage si vous pourriez en profiter pour dresser un inventaire ou en obtenir un sur les quelques centaines d'articles mis en vente.

Il y aura une petite foule d'acheteurs : quelques hutts avec leur assistant et deux gardes du corps, le maximum autorisé, quelques magnats parmi les contrebandiers et même peut-être un ou deux hauts placés impériaux, déguisés bien sur. La sécurité de l'établissement est assurée par son personnel, qui ont tous au moins quelques compétences en combat, ancien mercenaire ou membres de gangs locaux, qui soit payent une dette ou se sont engagés pour avoir un job pas trop mal payé et plus sur.

Devant le petit miroir de la salle de préparation encore bien plus petite et en sous-sol de l’hôtel, Shira finissait d’appliquer une dernière couche de rouge-à-lèvre avant de prendre un peu de recul pour observer son reflet, sans la moindre surprise. Les mâles étaient définitivement tous pareils, et les hutts, bien que biologiquement hermaphrodites, n’y faisaient pas la moindre exception pour autant. Bien sûr que le BRI avait réussi a facilement corrompre un membre du personnel pour la laisser entrer et prendre la place de l’une de leurs serveuses bien malencontreusement tombée malade par pur hasard ! La mini-jupe de son uniforme était évidemment bien trop courte pour couvrir pratiquement quoi que ce soit, offrant une vue des plus aguichantes sans qu’elle n'est à vraiment se pencher, ce qui ne manquerait pas de satisfaire le cerveau qu’ils avaient entre les jambes lorsqu’elle viendrait leur servir leurs rafraichissements et autres en-cas. Et que dire de cette parodie d’uniforme, par ailleurs ! Le haut, dans un tissu qui se voulait aussi feutré qu’il n’était transparent suffirait sans doute à faire tourner les têtes des clients et les inciter à boire. A condition, bien sûr, que les regards de ces derniers ne soient pas fixés sur la paire de bas à la limite de l’outrageant qui galbait ses jambes…  Lorsque le chef du service lui avait rappelé ses tâches, Shira s’était même demandé s’il n’allait pas profiter de l’occasion pour lui la faire à l’envers et lui claquer un collier d’esclave autour du cou !

Shira poussa un soupir, en ajustant sa coiffure, le temps de parer son visage d’une expression longuement travaillée avec ses précepteurs adeptes des grands bals et réceptions du Palais Impérial et de recentrer son esprit sur la raison de sa présence dans un des nombreux hôtels plutôt « hupés » -selon le standard Hutt- mais délaissés de la Lune des Contrebandiers : mettre la main sur ces perles et filer d’ici en faisant porter le chapeau à un des nombreux syndicats et autres mafias en lutte contre le Cartel des Hutts. Le BRI pourrait bien aller se faire voir avec leur histoire d’inventaire, vu la situation dans laquelle ils venaient de la jeter. Elle finit par attacher la petite ceinture faite de fines lanières brodées de fausses dorures autour de sa taille, et y ranger le petit blaster à deux coups que le gérant lui avait refilé après lui avoir expliqué que les serveuses, ici, participaient aussi à la sécurité. D’aaacord, soit. Nul doute que ces filles -là ne devaient pas faire long feu en cas de fusillade, vu ce qu’il pouvait se retrouver en face… Bref. Elle profita surtout des deux petites poches pour y glisser un poison, un laxatif, des somnifères, divers psychotropes ainsi qu’un petit collier de contrefaçon.

Une fois apprêtée, Shira se déplaça quelque peu dans les coulisses et couloirs dérobés, suivant les autres filles tout en jetant ci-et-là des regards pour observer les rotations du personnel, sécurité comprise, et tenter de dénicher où le trésor mis aux enchères pouvaient bien être stocké le temps de l’évènement. Elle n’eut, hélas, qu’assez peu de temps pour cela avant qu’elle ne déboule avec les autres dans la grande salle où allait se dérouler la vente d’ici un peu moins d’une heure. Les invités, à priori, n’étaient pas tous encore arrivés. Notamment les Hutts, qui semblaient vouloir, comme à leur habitude, se faire désirer. Cela n’avait pas empêché les clercs de commencer leur travail de conseil auprès de certains acheteurs, sans nul doute en y gonflant les prix après avoir discuté avec le clerc-principal et le commissaire-priseur. Clignant des yeux, elle tourna la tête vers le responsable du service, qui lui glissa aussitôt un plateau rempli de boissons alcoolisées en lui demandant d’aller les servir avec le sourire. C’est vrai qu’il serait plus rentable pour l’établissement si les acheteurs potentiels étaient enivrés, et donc susceptible d’être manipulés par les clercs à dépenser plus que de raison… Soit.

Shira aurait pu utiliser de ses dons pour influencer le responsable pour qu’il la laisse tranquille mais le moment n’était pas encore opportun. Ce tour de chauffe serait également un bon moyen d’observer les alentours. Le moindre passage, la moindre routine dans la sécurité et le moindre client pouvait s’avérer utile pour la suite. C’est avec ça en tête qu’elle se glissa dans la salle d’une démarche sensuelle, tournant autour des tables des acheteurs pour les servir, mais aussi les inciter à boire. Rien de plus facile que d’influencer un homme en se penchant exagérément sur la table d’à côté, ou bien en venant presque se coller à lui pour lui susurrer s’il souhaiterait boire quelque chose d’autre. Ils étaient si faciles à envoûter, finalement, qu’elle se demanda un bref instant pourquoi son maitre n’avait jamais cherché à exploiter chez elle, au Palais, cette partie-là de la formation qu’il lui avait pourtant fait dispenser... Avant de se dire que ce fut sans doute pour garder son existence secrète. Ce qui n’était pas plus mal, puisqu’elle remarqua la présence de plusieurs impériaux qu’elle avait déjà croisée sur Coruscant, parmi les acheteurs. Elle n’avait pas leurs noms en tête mais les avaient déjà vu en compagnie de certains Moffs et Grands-Amiraux.

S’étant arrêtée un instant vers le fond de la salle pour chercher du regard le ou les commissionnaires, sa cible actuellement privilégiée de la soirée puisqu’ils étaient chargés de transporter les œuvres mises en vente entre le coffre, la salle, et les box où les acheteurs viendraient récupérer leurs biens à la fin de l’évènement, son observation fut soudainement interrompue sans qu’elle n’ait pu obtenir de résultats concrets par un petit homme attablé juste à côté, flanqué par deux gaillards bien plus grands -des mercenaires très probablement à son service-. D’abord polie et un peu simplette, lui proposant sur un ton suave s’il souhaitait boire ou manger quelque chose, Shira déduisit assez vite que l’homme devait être un Bimm, de fait de sa petite taille -il était plus petit qu’elle !-, et de son adoration évidentes de l’art sous toutes ses formes, vu la façon dont il commençait à la baratiner, ne lui laissant pas en placer une, et lui faisant perdre un temps précieux. Temps que ses gardes du corps ne manquassent pas d’exploiter à observer son corps sous toutes ses coutures, au point qu’ils en avaient presque la bave aux lèvres. Uuuh… Elle finit malgré tout par s’en libérer, lorsqu’une autre fille s’approcha pour la tirer par le bras, l’air de dire que le client était peut-être roi, mais seulement s’il avait des creds à dépenser. Tant mieux, car Shira n’était alors pas loin de les endormir tous les trois…

Allez... nouvelle tournée. Il allait falloir qu'elle obtienne plus d'infos, peut-être en se glissant dans les coulisses, avant que les Hutts n'arrivent.

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Dés : 10, 13.

Alors que vous retournez en coulisse, vous entendez nue discussion venir de la cuisine, entre le chef cuistot et le chef trandoshan des mercenaires "non féminins", selon ses termes pour bien séparer les "vrais" combattants des filles de la salle. Visiblement, les gardes n'ont pas été nourri, encore, et désire que cela se fasse rapidement, même sur leur lieu de garde. Vous notez après un coup d'oeil rapide le placard, mal verrouillé, où se trouve les produits d'entretien et savez déjà où se trouve la minuscule pharmacie, non loin, dans un placard mural du couloir.

En salle, où le chef du personnel vous dit de retourner, alors que lui-même s'y dirige avec un gros plateau rempli d'amuse-gueule vivant pour hutt, Garmo le hutt fait son entrée sur scène. Cela détourne l'attention des acheteurs, mais pas vraiment de leurs escortes respectives, qui surveillent soit les serveuses soit les issues mais jamais les deux à la fois. Pour le moment, Garmo fait un discours pour remercier ses clients d'être venus, tout en vantant sa propre gloire. Vous entendez une fille soupirer marmonner qu'il va y en avoir pour au moins un bon quart d'heure.

Aller et venir des coulisses vers la salle principale ne posait aucune difficulté, les gardes, mercenaires ou non, passant plus de temps à la mater qu’à vraiment vérifier si elle avait une raison de passer par-là. Les autres membres du personnel, eux, étaient systématiquement bloqués, et devaient se justifier plus que nécessaire. On se demandait bien pour quoi… Bah, c’était là moindre mal dont elle pouvait se détacher, pour le bien de la mission. Du moment qu’ils ne venaient pas la toucher, auquel cas elle ne pouvait répondre de rien. Sa colère, elle, était pour le moment tourner vers ses collègues qui lui avaient promis une infiltration simple, facile, efficace. Il valait mieux pour les organisateurs de cette vaste blague et leurs clients qu’il en reste ainsi. Bref. Shira secoua la tête pour se vider l’esprit et se concentrer. Il lui fallait accélérer le mouvement. Ce qu’elle réservait à ces salopards du BRI était un sujet pour un autre jour. Une fois la deuxième tournée servie, la rousse se glissa une fois de plus dans les coulisses, bien décidée à ce que ce soit la dernière. Il lui fallait trouver cette réserve, prendre ce qu’elle avait besoin et sortir d’ici avant que la vente aux enchères ne débute vraiment.

Son instinct lui disait qu’elle ne devait pas se trouver à cet étage, mais plutôt en sous-sol ; Là où il serait en théorie plus simple de la garder sous surveillance sans mobiliser une armée privée pour la protéger. Quoi qu’avec les Hutts, cela restait dans le domaine du possible… Elle détestait cette vermine. Une peste pour la galaxie. Il n’était utile que pour maintenir les populations de leur région sous contrôle sans déployer le moindre soldat impérial. Sans ça, son maitre les aurait sans doute tous fais massacrer… C’est en tout cas ce qu’elle aurait fait elle, et ce à cœur joie. De tous les aliens qui peuplaient cette galaxie, c’était bien eux les pires. Partant de là, foutre en l’air leur petite enchère ridicule ne lui posait pas le moindre problème. Au contraire, elle se ferait un malin plaisir à le faire avec panache, si cela lui était possible. Néanmoins, ce n’était pas encore le moment d’y songer. Une chose bien plus intéressante était en train de se dérouler non loin, et Shira n’hésita pas à tendre l’oreille en faisant mine d’attendre de nouvelles instructions.

Le trandoshan guère aimable -y en avait-il seulement ?- était en train de vociférer contre le cher cuisinier comme quoi les gardes n’avaient toujours pas été nourris, en précisant bien qu’il parlait des vrais gardes, et non de la débauche érotique en petite tenue qui se ferait massacrer au premier coup de feu -c’était un euphémisme, de son point de vue-; Et qu’il avait intérêt à rectifier cette erreur rapidement s’il ne voulait pas finir en fines tranches dans l’heure qui vienne. Vu le visage livide que tira aussitôt le cuistot, la menace avait dû faire mouche… Shira se plaqua alors au mur pour laisser passer le lézard, avant de jeter un coup d’œil à gauche et à droite puis de se diriger elle-même vers les cuisines. C’était là une opportunité à ne pas manquer. Peut-être était-ce même l’occasion tant attendue de s’éclipser et de passer à l’action. Elle avisa le placard d’entretien. Oui, cela pouvait faire l’affaire à condition de se soustraire au chef du personnel qui, la voyant trainer, lui ordonna de le suivre alors qu’il tenait en mains un gros plateau rempli de bestioles hideuses dont les Hutts raffolaient tant. Beurk… Toute cette moisissure… Leur simple vue lui donna un haut le cœur. Et que dire de la puanteur…

Shira fit mine de le suivre un tant avant de discrètement s’arrêter. Puis fit demi-tour, s’arrêta près de la petite pharmacie pour la dévaliser, et transporta le tout dans le petit placard d’entretien. A présent, la partie la plus amusante. Elle vérifia vite fais son maquillage puis se dirigea les mains vides, mais d’une démarche exagérément chaloupée, vers les cuisines. Là, elle se pencha en avant sur le comptoir en battant des cils pour attirer l’attention de sa cible. Evidemment, en bon petit mâle qu’il était, le cuisinier tomba facilement dans le panneau. Si prévisible… plus encore dans ce milieu… Autant dire que le convaincre de la laisser s’occuper de livrer leur pitance aux gardes se révéla d’une facilité des plus déconcertantes. Petit mordillement de lèvres, bref souffle chaud dans le creux de sa nuque, vue plongeante sur son décolleté et le tour était joué. L’homme, bien sûr, ne manqua pas de venir lui faire un petit chantage, en venant lui faire comprendre que ce petit service méritait un rendu, et qu’il n’y aurait pas meilleur endroit que sa chambre, au quatrième étage, pour régler ce dû. La rouquine, bien évidemment, joua le jeu à fond en lui caressant la joue, lui murmurant qu’elle prenait un plaisir tout particulier à payer ses dettes.

L’homme envoûté, elle présenta son plateau et attendit qu’il lui prépare le tout. Peu ragoûtant, pour le coup. Les gardes, sans surprises, n’étaient pas logés à la même enseigne que les invités. Soit, cela l’arrangeait parfaitement. L’odeur cacherait facilement le goût des petits suppléments qu’elle comptait leur offrir en guise de signature. Chose qu’elle ne manqua pas de faire une fois le plateau prêt, en se glissant dans le petit placard d’entretien. Somnifères, détergent, laxatif… Un petit cocktail à retardement qu’ils ne manqueraient pas d’apprécier, à n’en pas douter. Dommage qu’elle ne puisse pas contempler les réactions de l’audience lorsqu’ils s’écrouleront comme des mouches, où s’enfuiront à toutes vitesses vers les chiottes… Avec un peu de chance, paranos qu’ils étaient, ces abrutis s’entretueraient ! Ah, que ce serait parfait ! Hélas, elle ne comptait pas être là pour le voir… La surprise préparée, la délivrer au travers de la salle fut d’une simplicité déconcertante. Tout comme se faufiler de nouveau dans les coulisses, pour servir ceux qui gardaient les différentes entrées aux travées et allées.

Le tout rapidement, d’un pas vif mais élégant, avant de simplement laisser glisser le plateau vide sur une des étagères qui longeait les couloirs des coulisses et se diriger vers l’escalier qu’elle avait repéré au cours de son précédent service. Dommage qu’il n’y ait pas de porte pour en condamner l’accès derrière-elle si jamais ces types se voyaient pousser un neurone et décidaient de la traquer…

Bah. Elle se débrouillerait. L’escalier était étroit, le couloir aussi. Un blaster avec suffisamment de cartouche et elle ferait un massacre dans pareil coupe-gorge…

Shira se tourna un instant pour regarder derrière-elle et s’ouvrir à la Force, pour vérifier s’il y avait de la suspicion dans l’air. Elle ne remarqua rien de tel en surface, que ce soit chez le personnel comme chez les invités. Ce que ne manqua pas de noter la rousse, cependant, c’était l’étrange sensation de malaise qui venait des étages inférieurs vers lesquels les marches la menaient, accompagnée d’un froid prenant, presque glacial et familier. Celui de l’obscurité. Entrainant, entêtant… Comme un objet ou une chose cherchant à attirer les plus méritants. Une bête ? Non, pas une bête. Elle ne ressentait pas de danger imminent… Un artefact, alors ? Ces mégalos étaient-ils vraiment ignorants à ce point ?!

Mmmph… Ok. La mission secondaire des types du BRI qui l’avaient envoyé ici venait de regagner en popularité.


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Lancers de dés
- Se faufiler sans interruptions dans les coulisses et influencer le cuisinier : 8.
- Se repérer et se diriger vers l'objectif : 9.

Vous voici maintenant dans les sous-sols de l'hôtel. Ceux-ci comprennent trois niveaux. Le premier est composé, selon les panneaux indicateurs de l'escalier, du garage. Le second sert de réserve, pour la nourriture mais aussi le mobilier. Quand au troisième, l'accès est visiblement interdit.

La porte possède un vieux système de fermeture ne s'ouvrant qu'à la présentation d'un badge. Dotée d'une fenêtre, vous pouvez voir un couloir avec plusieurs portes au fond. Dans ce couloir, il y a deux gardes humains assis sur des chaises, en train visiblement de passer le temps à jouer au sabacc sur une caisse. Rien ne semble indiquer la présence de caméras mais els deux individus sont bien équipés, avec un plastron solides, un holsters à la hanche, un poignard à la ceinture et un fusil à portée de main, pour chacun.

Une fois l’étage principal laissé derrière elle, les niveaux inférieurs se révélaient bien plus vides qu’elle ne l’aurait imaginé. Le premier était celui des garages et ateliers de maintenance de speeders et offraient un moyen plutôt facile de quitter les lieux une fois ses objectifs atteints. Son seul défaut, finalement, était justement qu’il se trouvait bien trop proches des festivités en cours. Si jamais elle venait a être découverte, cette porte de sortie pourrait rapidement se retrouver condamnée. Idem si elle mettait trop de temps, et que quelqu’un venait la chercher ici-bas. Enfin, ça c’était si les mercenaires qui servaient de service de sécurité à la limace n’étaient tous coincés aux chiottes à vomir leurs intestins… Shira eut un sourire malsain à cette pensée, avant de rapidement balayer le niveau inférieur où étaient stockés le mobilier, les divers denrées et autres amuse-gueules pour Hutts. Rien de bien intéressant là-dedans. De toute façon la rousse ne s’était pas attendue à y trouver quoi que ce soit. Son instinct pris aux tripes par la sensation de froideur que faisait régner la source Obscure voulait la guider encore plus bas.

Les deux sous-sols intermédiaires étant dépourvus de surprises ou dangers, elle se laissa descendre prudemment le long des escaliers. Les talons n’étaient pas très discrets, mais elle préférait encore faire du bruit que de chopper elle ne savait qu’elle maladie en marchand pieds nus dans un lieu aussi sale. Il n’y avait ni pièges, caméras ou alarmes. Seulement une grande porte, verrouillée par un lecteur de badge qui semblait autant obsolète que rare. Heureusement, une fenêtre lui permettait de voir au-delà. Un long couloir s’étendait derrière, avec plusieurs portes et deux gardes qui ne l’avait pas entendu descendre, visiblement trop concentrés sur leur jeu plutôt que sur leur véritable devoirs. Ils semblaient bien équipés, mieux que les mercenaires qu’elle avait pu voir plus haut. Si quelqu’un devait avoir une carte d’accès, c’était bien eux. Sauf qu’ils se trouvaient de l’autre côté de la porte, trop loin pour qu’elle puisse les neutraliser sans alerter tout l’hôtel. Elle avait besoin qu’ils se rapprochent ; qu’ils lui ouvre la porte. Elle regarda son reflet provocateur dans le miroir. Mmph… Autant s’en servir. D’une main, elle dénoua sa chevelure rousse pour qu’elle tombe sur ses épaules, canalisant la Force de l’autre, avant de frapper fort contre la vitre pour attirer leur attention.

Les deux gardes sursautèrent, interrompant leur jeu de cartes. L'un d'eux, un grand gaillard brun au visage marqué, s'approcha de la vitre en plissant les yeux, tandis que son compagnon restait en arrière, la main déjà posée sur son blaster par réflexe.

« Hé, les garçons… Je parie que vous devez vous ennuyer ferme ici-bas, pas vrai ? » lança-t-elle d’une voix envoûtante, avec un ton légèrement rauque.

Les mercenaires échangèrent un regard, hésitants. Le grand chauve se pencha vers le petit haut-parleur intégré près du lecteur de badge. Shira lui offrit son sourire le plus charmant, ses lèvres rouges s’étirant en une moue innocente. Elle appuya son corps contre la vitre, laissant son décolleté faire tout le travail. C’est ça, approche toi…

« Qu'est-ce que tu fais là, toi ? C'est un accès restreint. » aboya-t-il, sa voix rugueuse trahissant une note de confusion, le regard nettement plus intéressé.

Shira inclina la tête. « Votre patron m’a envoyée pour… m’assurer que vous ne mouriez pas d’ennui. » Sa voix se fit douce, presque caressante, alors qu’elle intensifiait son influence dans la Force, cherchant à semer la confusion dans leur esprit. « Après tout, il ne voudrait pas que ses meilleurs hommes se fatiguent inutilement, pas vrai ? »

Elle accentua ses mots en faisant glisser une main le long de sa hanche, effleurant le tissu léger de sa tenue, comme pour souligner ses propos. Face à elle, les deux gardes semblèrent hésiter ; pris au dépourvu et confus. Si le grand brun face à elle semblait encore un peu méfiant, son collègue plus jeune aux cheveux blond, nettement plus enthousiaste, n’hésita pas une seule seconde à le rejoindre.

« Laisse-la entrer, ça nous fera pas de mal de passer le temps… » fit-il à son collègue en lui tapant l’épaule, sa raison visiblement déjà étouffée par ce qu’il voyait.

La porte s’ouvrit avec un léger grincement, et elle glissa à l’intérieur du couloir avec la grâce d’une féline, les talons claquant doucement sur le sol. Elle les remercia avec un murmure suave, la situation n’empêchant pas de rester courtois. Ces messieurs avaient tout de même eu l’obligeance de lui faciliter la tâche ! Elle fit le tour du plus jeune, une main caressant son épaule telle une promesse, avant de s’approcher de leur table de jeu d’une démarche ondulante.

« Oh… du sabaac… » fit-elle remarquer en observant le jeu, avant de doucement s’approcher du plus jeune pour le repousser tendrement sur sa chaise et venir s’installer sur ses genoux, un de ses bras s'enroulant autour de son cou avec une fausse complicité.

Laaaa, voilà… ! De quoi lui permettre de se retourner et de faire face du grand brun, qu’elle sentait toujours confus, un peu méfiant alors que le plus jeune, lui, avait commencé à la caresser...  Beeurk... Allez… Il avait déjà perdu. Encore un petit peu ; Se concentrer car elle avait vécu pire au cours de son éducation. Il était temps pour elle de s’amuser encore un peu. D’abord, se focaliser sur le moins déconcentré des deux… Shira ne perdit pas une seconde : avec un geste fluide, elle posa une main sur la joue du grand brun, l’attirant vers elle comme pour lui donner un baiser.

« Ferme les yeux, chéri... » souffla-t-elle, la Force toujours présente, bien que clairement moins efficace que la vue plongeante qu’elle lui offrait. Si bien qu’il ne lui fallut pas longtemps pour qu’il se laisser aller.

Autant dire que la rouquine ne perdit pas une seule seconde. Sa deuxième main alla rejoindre la première, et, d’un mouvement sec, brisa la nuque du premier garde. Celui-ci, mort, retomba en arrière contre le dossier de sa chaise. A son grand étonnement, le garde sur lequel elle était assise et qu’elle pensait complètement sous son emprise tenta de réagir, mais trop tard : Shira se leva légèrement et, d’un mouvement fluide donna un grand coup de talon dans son torse. Déséquilibré, il bascula en arrière. Il n’eut pas le temps de dire « ouf » que la rousse était déjà sur lui, entourant ses jambes autour de ses bras et de son cou pour lui offrir une dernière vue plongeante avant qu’elle ne se mette à l’étouffer d’une prise étroite. Il se débattit quelques secondes avant d’expirer son dernier souffle. Pfiou !

Shira la libéra et se redressa, réajustant sa maigre tenue et reprenant son souffle. Elle se pencha en avant pour s’emparer des cartes d’accès avant de s’emparer de la longue veste du grand brun. Bien trop grande pour elle, elle aurait au moins le mérite de camoufler la tenue qu’elle portait au moment où il faudra fuir. Une fois prête, elle jeta un dernier coup d’œil à leurs corps immobiles.

« J’espère que vous avez apprécié la distraction, messieurs, » murmura-t-elle avec un sourire cruel avant de se glisser dans le couloir désert.

Elle n’eut pas à aller bien loin, puisqu’il n’y avait qu’une seule porte de verrouillée. Une grande porte, en réalité. Celle d’un gigantesque coffre-fort flanquée de deux lecteurs de cartes. La rousse maugréa en pensant déjà au temps qu’elle allait perdre, et peut-être au fait qu’elle venait de gaspiller sa chance de l’ouvrir. Shira inséra les cartes des deux mercenaires, trouvant logique que ce soient eux qui aient les clés. Puis, elle jeta un coup d’œil au mécanisme du coffre, au cas où. Etant donné ce qui s’était passé la dernière fois qu’elle avait tenté de hacker un système de sécurité, elle s’était préparée au pire. Quelle ne fut pas sa surprise, heureuse, lorsqu’elle se rendit compte que le mécanisme lui était connu depuis la nuit des temps. Pour être plus exact, de sa formation quand elle était encore une jeune adolescente. Il suffisait de dévier le courant sortant de la bobine par là, d’insérer un code de maintenance et le système croyait que c’était le fabricant qui tentait de le réinitialiser. Encore une petite dernière chose et elle entendit le mécanisme de déverrouillage s’enclencher.

Shira fit alors deux pas en arrière, la lourde porte glissant lourdement sur le côté.


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Jets : 10, 5, 2