Une place à prendre

D’un côté, le nombre d’infectés augmentait jour après jour, d’un autre côté, la recherche avait déjà pu prendre une bonne avance, Obi-Wan ne savait donc pas vraiment s’il devait se réjouir ou s’inquiéter, face à cette situation. La question principale restait de savoir s’ils auront le temps de créer un vaccin avant que le nombre de n’atteigne des proportions effroyables. Le seul « avantage » était que la gravité était devenue telle que beaucoup avaient enfin écarté pour de bon les tensions, méfiances et autres pour ne se concentrer que sur la pandémie et rien d’autre. Les crispations pour devoir travailler avec des ennemis déclarés passaient au second plan, de plus en plus, la peur et la paniques étaient de si bons stimulants, dans cette coopération. En sortant de la salle, il passa, comme d’habitude, par le sas de décontamination, fermant les yeux pendant le processus. Depuis hier soir, il se sentait plus fatigué que d’habitude, plus… Plus mal, en fait. Comme si c’était le moment pour être épuisé. Il soupira longuement en sortant du sas puis partit à grands pas dans les couloirs, consultant en chemin son datapad au cas où une affaire urgente s’était présentée.

Arrivé au bon niveau, il alla jusqu’au centre diplomatique, pressant un petit bouton pour ouvrir la porte coulissante. Maât était là, comme il s’y était attendu, et un jeune humain sortit juste au moment où lui-même entra. Il dit bonjour à Maât, même si il lui avait déjà parlé plus tôt par intercom, puis commença par poser quelques affaires, un peu encombré. Voyons voir… Pour « l’affaire » de la veille, c’était réglé, il avait juste suffit que chaque partie mette un peu d’eau dans son vin. Les malades les plus touchés avaient reçu un nouveau soin, ce matin, un produit encore expérimental mais plus puissant, qui devait leur permettre de tenir au moins quelques jours de plus. Il avait aussi mis le holà en interdisant à l’officier Vanto de servir de cobaye, pour certains tests, il était dans un état trop critique pour ça. Ensuite… Les « nouveaux malades » qui avaient été transférés tout à l’heure étaient presque tous installés, très bien pour ça. Il s’assit le temps de voir qui pouvait remplacer un des responsables des transports civils, tombé malade à son tour… Il devait contacter Liafes, il avait des hommes disponibles, encore, de mémoire. Leur amiral était un peu nerveux, en ce moment, peu sûr de prendre son affectation récente à la 7ème Flotte comme une bonne ou une mauvaise nouvelle.

– Les recherches ont bien démarré, dit-il à Maât, d’un ton presque lointain. On peut espérer que ça ne prenne que quelques mois. Ensuite, en ce qui concerne l’Ordre, Nat est là, donc si tu es prête et a un peu de temps, c’est le moment.

Il ne l’obligeait pas à venir, si elle avait beaucoup de travail, mais si elle voulait… Il attendit patiemment qu’elle termine ce qu’elle avait à faire, achevant son propre travail du moment tout en buvant un café, puis sortit avec elle dès qu’elle fut prête. La salle de soins où se trouvait le maître Jedi venu du futur regroupait des humains étaient encore peu infectés, juste assez pour être mal et devoir rester en confinement, mais as dans un état grave. Pour y accéder, ou en sortir, c’était le même rituel qu’ailleurs. Enfiler des vêtements propres et désinfectés, passer par le sas de décontamination… Ailleurs, c’était une combinaison complète de protection, qu’il fallait revêtir. Dans cette salle-ci, les bulles de force autour des lits des malades étaient suffisants en soi pour protéger. Les patients à ce stade pouvaient continuer à travailler ou s’occuper, pour peu qu’ils fassent attention et que ce ne soit pas trop contraignant. Il avança en saluant leur confrère d’un ton tranquille, prenant deux chaises pour lui et Maât, qu’il mit près du champ de force, entourant le lit. Nat avait un petit ordinateur, posé sur les genoux, continuant ainsi à travailler à distance, sur les droïdes infirmiers et leur programmation.

– J’ai vu Feesa ce matin, elle n’est pas en meilleure forme mais son état ne s’est pas non plus aggravé. Elle semble surtout avoir hâte de pouvoir se lever et travailler sur sa formation Jedi, avec vous. Par ailleurs, en parlant de ça, Maât est devenue elle aussi maître et va participer au Conseil. Nous sommes en train de voir qui d’autre pourrait aussi prendre un élève à former.

Il pensait que Lorana, par exemple, était prête. Très mature, pour son âge, elle était patiente, très pédagogue et n’hésitait pas sur les choix qu’elle avait à faire, ni sur son sens du devoir. Elle manquait encore de confiance en elle, cela dit, il la pensait capable de donner le bon exemple à un jeune apprenti et le guider sur la bonne voie. Enfin, cela ne viendra qu’après cette pandémie, la jeune femme était elle aussi tombée malade, et assez fortement, qui plus est. Il sourit faiblement, croisant les mains contre lui en jetant un long regard à Nat.

– Maître Yoda nous a quitté très récemment, l’Ordre doit se reformer, affirmer sa nouvelle ligne de conduite, il y a beaucoup à faire. Nous avons plus besoin que jamais d’avoir dans le Conseil des personnes qui savent ce qu’elles font et qui sont prêtes à supporter les changements. Dans votre époque, vous avez participé à édifier un nouveau Temple caché, pour protéger les plus jeunes, vous avez conduit l’Ordre, avec d’autres maîtres et votre frère, dans une suite de changements lourds de conséquence. Pourquoi, aujourd’hui, se détourner de tout cela ? Vous avez votre place, dans le Conseil de cette époque.

Ewime n'avait pas menti quand elle avait dit que mon aide serait la bienvenue. Nous étions peu nombreux pour beaucoup de dossiers. Cela avait pour inconvénient que nous ne traitions pas certains dossiers suffisamment vite mais le grand avantage que tout le monde restait concentré sur ses taches. De plus, je gardais un oeil sur les padawans que nous avions évacués et je passais tous les matins dans les chambres pour ajouter aux victimes un peu de soin via la Force. Je n'étais pas en mesure de traiter les symptômes définitivement mais cela leur permettait de gagner un peu de temps et de les apaiser un peu. J'avais ouïe dire que le jed'aii Labni Anglu devait nous rejoindre et j'avais hâte de partager cette tache avec lui car c'était assez épuisant. Mais nous étions tous logé à la même enseigne et prêt à donner le maximum pour les sauver.

Obi-Wan entra alors que je terminais de traiter une demande venant de Rishi. La planète
était un havre anarchique pour les pirates et contrebandiers de l'espace sauvage, un endroit où on pouvait facilement disparaître. Les Rishii ne disaient rien tant que cela n'empiétait pas sur leurs territoires et tradition. Hors confiner des brigands sur une planète amenait forcément des problèmes.

Obi-Wan me rappela l'objet de sa visite.

- Oui, je suis avec vous. Servez-vous un café en attendant, il faut absolument que je termine cela avant d'y aller.

Je terminais donc mon étude et mes missives pour chacune des parties avant de leur envoyer. J'avais imposé un rendez-vous holographique avec le chef d'une bande de pirate et un "chef" rishii plus tard dans l'après midi. Le face à face nous permettrait de régler le problème plus rapidement. Je n'avais pas envie de devoir demander à l'Empire d'y intervenir, surtout que le Grand amiral Thrawn, leur officier qui semblait être le plus déterminé à faire le moins de victimes, se reposait dans nos salles suite à sa contamination.

Je me frottais les yeux et étirais mon mes membres endoloris puis nous quittâmes les bureaux diplomatiques. Durant le chemin, nous ne parlâmes pas beaucoup mais j'observais le Maître jedi. Il semblait fatigué, le visage tiré. Je me promis de garder un œil sur lui. Il se donnait beaucoup et peut-être un peu trop. Les corps fatigués résistaient moins bien aux virus. Nous nous changeâmes et décontaminâmes puis nous entrâmes dans la chambre de Nat Skywalker. Obi-Wan nous tira des chaises. Le jedi était en train de travailler. Comme nous autres il ne lâchait rien. Il commençait néanmoins à lui aussi arborer les signes de fatigues liés à son état. Il ne faudrait pas qu'il tire trop sur la corde.

Je m'assis à côté de Obi-Wan qui commença à parler. Le jedi était toujours lui-même : direct et franc. Je n'intervins pas de suite, examinant les réactions de Nat.

- Oui former la nouvelle génération est important. Si tout va bien, je prendrais peut-être sous mon aile votre jeune cousine Allana qui nous a rejointe il y-a peu.

Obi-Wan demanda directement pourquoi il ne voulais pas nous rejoindre malgré tout ce qu'il semblait avoir déjà fait.

- Vous semblez être différent Nat. Avec étrange, il me semble que ce sont les deux termes que j'ai le plus entendu pour vous qualifier. Ce n'était jamais négativement mais plutôt provoquant un intérêt curieux. Comme vous l'a signalé Maître Obi-Wan, nous avons besoin de former un nouveau conseil. Maître Yoda nous a quitté et l'ordre se retrouve sans organe exécutif complet pour bien fonctionner. A seulement nous deux nous ne pourrons pas tout faire : gérer, repenser et reconstruire. Comme l'a notifié notr confrère, vous avez déjà participé à la reconstruction d'un Ordre mais ce qui m'intéresse de mon côté c'est cette vision décalée des jedis que vous donnez. Pour repenser l'Ordre, il nous faut des personnes atypiques, des jedis qui sauront dire les choses comme elles sont et qui sauront impulser de nouvelles idées. Obi-Wan et moi sommes de la même formation et nous avons souvent tendance à être facilement d'accord. Voilà pourquoi je pense que vous seriez un atout en tant que membre du Conseil.

Pendant tout mon exposé j'avais toujours gardé mon éternel voix douce et calme et mon regard serein mais teinté de grand sérieux en sus. Je pensais fermement que Nat serait un bon Maître du conseil et que son aide et sa façon d'être serait utile. D'ailleurs je l'avais appelé par son prénom car j'avais entendu qu'il n'aimait pas être appelé par son titre et je respectais sa différence.

Moins facile de travailler ainsi mais pas impossible. Ce n’était pas la première fois que Nat se retrouvait blessé ou malade et qu’il devait rester au repos, cependant, quand il le pouvait, il préférait continuer son travail, même en devant en faire un peu moins. C’était le cas aujourd’hui. Il combattait la fièvre autant que possible, sur lui-même, en utilisant la Force, puis se concentrait sur son boulot actuel, autant pour penser à autre chose que parce qu’il trouvait bien trop désagréable de demeurer les bras croisés. Installé depuis peu de temps dans un lit, il portait une sorte de chemise d’hôpital et était relié à des appareils de contrôle médicaux, un dispositif très léger dans le nez pour l’aider à respirer, dans les plus mauvais moments. Pour l’instant, ça pouvait aller, si on oubliait la fatigue extrême tombant avec lourdeur. Il se passa une main sur le front, en sueur, puis reporta le regard sur l’écran. Il fit tourner l’image du moteur, puis fit « éclater » les pièces, pour mieux les voir en détails. La configuration était désastreuse, pour des droïdes de ce type, les Confédérés s’étaient contentés de garder les vieilles versions produites par la première version de la CSI.

Tout en poursuivant sur ce sujet, il songea encore une fois à Leukos Bonteri et sa disparition toujours inexpliquée. Il n’était pas spécialement attristé, l’homme avait été on ne peut plus manipulateur et avec de fortes tendances dictatoriales, en revanche, il se demander qui avait pu provoquer son départ. Ce n’était pas forcément l’Empire, le coupable, Bonteri avait plus d’un ennemi et son cousin n’avait dû aider non plus à la bonne réputation de la famille. Mmh… Au fond, ça n’avait plus une grande importance, le rapport de forces dans la galaxie, peu importe qui était à la tête des Confédérés, n’aurait jamais tourné en leur faveur. Même en augmentant leurs forces, il aurait fallu que l’Empire cesse d’en faire de même le temps de les laisser les rattraper, ce qui était bien entendu inimaginable. Relevant un peu les yeux de son travail, il sourcilla en voyant Obi-Wan et Maât-Atlane s’avancer vers lui, le premier le saluant de la tête. Quoi, cette fois ? Ils s’assirent près du lit, autant que possible du moins, avec la présence du champ de force. Le Conseil dans son « entier » qui se déplaçait, tant d’honneur.

– J’ai vu Feesa ce matin, elle n’est pas en meilleure forme mais son état ne s’est pas non plus aggravé. Elle semble surtout avoir hâte de pouvoir se lever et travailler sur sa formation Jedi, avec vous. Par ailleurs, en parlant de ça, Maât est devenue elle aussi maître et va participer au Conseil. Nous sommes en train de voir qui d’autre pourrait aussi prendre un élève à former.

– Oui, former la nouvelle génération est important. Si tout va bien, je prendrais peut-être sous mon aile votre jeune cousine Allana qui nous a rejointe il y-a peu.

Il savait qu’elle était entrée au Conseil, oui. Il avait simplement hoché la tête lorsqu’il lui avait donné des nouvelles de Feesa, en ayant eu aussi récemment. Beaucoup étaient dans le même cas, il allait falloir de la patience… Quant à Allana, Allana… Il mit un petit temps avant de comprendre de qui la Togruta parlait, leur famille était grande, mine de rien, et il finit par se rappeler qu’elle était la mère, ou peut-être la grand-mère plutôt, de Ania Solo. La famille Solo s’était « apaisée », le relais avait été pris par les Fel, il n’avait que très peu entendu parler de Ania, du temps où il venait. Maraisiah Fel, là, c’était différent, elle avait pris tout le feu des Solo et le tempérament rigoriste des Fel. Ah là là, ces histoires de famille… Nat enregistra son travail puis ferma l’ordinateur, en prenant soin de faire une sauvegarde globale des données puis de les protéger dans un dossier crypté. Bien, ces deux-là comptaient profiter qu’il soit coincé ainsi et ne puisse pas les esquiver, à la guerre comme à la guerre, tous les coups sont permis.

– Maître Yoda nous a quitté très récemment, l’Ordre doit se reformer, affirmer sa nouvelle ligne de conduite, il y a beaucoup à faire. Nous avons plus besoin que jamais d’avoir dans le Conseil des personnes qui savent ce qu’elles font et qui sont prêtes à supporter les changements. Dans votre époque, vous avez participé à édifier un nouveau Temple caché, pour protéger les plus jeunes, vous avez conduit l’Ordre, avec d’autres maîtres et votre frère, dans une suite de changements lourds de conséquence. Pourquoi, aujourd’hui, se détourner de tout cela ? Vous avez votre place, dans le Conseil de cette époque.

Tu parles, pour ce que ces changements avaient servi ! Il y avait cru dur comme fer, lui aussi, mais tous avait été saboté, absolument tout, et ils n’avaient même pas vu le coup venir alors qu’ils auraient dû être plus vigilants, l’Histoire ne leur avait même pas servie de leçon ! La seule chose qu’il était capable de prévoir, c’était que la mariage de son frère allait mal tourner, rien de plus, comme si c’était le plus important, dans toute cette affaire. Nat se mordit les lèvres pour ne pas laisser la réponse assez agressive qu’il brûlait de répliquer, se frottant un peu les yeux en cherchant comment leur faire comprendre que ça n’allait pas être possible, ici, demain ou à jamais.

– Vous semblez être différent Nat. Avec étrange, il me semble que ce sont les deux termes que j'ai le plus entendu pour vous qualifier. Ce n'était jamais négativement mais plutôt provoquant un intérêt curieux. Comme vous l'a signalé Maître Obi-Wan, nous avons besoin de former un nouveau conseil. Maître Yoda nous a quitté et l'ordre se retrouve sans organe exécutif complet pour bien fonctionner. A seulement nous deux nous ne pourrons pas tout faire : gérer, repenser et reconstruire. Comme l'a notifié notre confrère, vous avez déjà participé à la reconstruction d'un Ordre mais ce qui m'intéresse de mon côté c'est cette vision décalée des jedis que vous donnez. Pour repenser l'Ordre, il nous faut des personnes atypiques, des jedis qui sauront dire les choses comme elles sont et qui sauront impulser de nouvelles idées. Obi-Wan et moi sommes de la même formation et nous avons souvent tendance à être facilement d'accord. Voilà pourquoi je pense que vous seriez un atout en tant que membre du Conseil.

– Vous pensez bien trop, à mon sujet. Je donne une vision décalée, soi-disant… Les gens de cette époque sont juste trop habitués à voir les membres de l’Ordre comme une bande de moines mystiques que personne ne comprend ou ne peut approcher. Des moines engoncés dans tellement de principes qu’ils s’en étouffent eux-mêmes. Jusqu’à en craindre des sentiments parfaitement normaux comme la colère ou l’amour.

Ils n’étaient pas là pour discuter de la philosophie selon les différentes époques, malgré tout, cette dernière marquait forcément la façon de se comporter, qu’on le veuille ou non. « Etrange et différent », hein ? Voilà qui le faisait bien rire ! La normalité consistait pourtant à savoir frapper du poing quand il le fallait ou plus calme, selon les circonstances. On pouvait à la fois tenir à apporter son aide à toutes les factions tout en montrant clairement de la méfiance, voire du rejet, vis à vis de certaines. On pouvait être en colère ou malheureux. On pouvait aimer, fonder une famille, avoir peur du décès de ses proches. Le tout sans qu’on ne vous brandisse la menace de sombrer dans le Côté Obscur. Mais quelle importance… Les mentalités n’évoluaient qu’avec le temps et il estimait que celle de cette époque n’était, clairement, pas son problème. A chaque génération son combat, à chacun ses luttes. Il se redressa un peu contre l’oreiller dans son dos, déposant l’ordinateur à côté avec un geste rendu tremblant par la fièvre. Il tenait plus ou moins grâce à la Force, néanmoins, il ne pouvait en user en permanence pour se maintenir, à l’image de son neveu.

– Être membre du conseil, soupira-t-il ensuite en reportant le regard sur eux, c’est posséder une vision claire de l’avenir et de la ligne que doit emprunter l’Ordre. Je ne la possède pas. J’avais déjà quitté l’Ordre quand le nouveau Temple a été édifié, j’aidais juste mon frère parce qu’il en avait besoin, c’est tout. Survécu à cette guerre uniquement parce que j’avais jeté mon nom de famille derrière moi depuis longtemps. Devenir membre du conseil, ici, ce serait renouer avec un héritage dont je ne veux pas, ni être lié à ce qu’a fait Luke. Ou à ce qu’il fera.

Ce n’était même pas Anakin, le problème, dans la ligne temporelle d’où il était issu, seul le nom de Vador était resté, contrairement à ici. Personne ne pouvait donc faire le lien entre eux et le seigneur Sith qui avait causé tant de souffrances ! Mais Luke… Avec un soupir encore plus long, Nat se laissa à moitié retomber contre l’oreiller derrière lui, une main posée sur le front.

– Allez donc lui demander, tiens… Il a beau avoir dix-neuf ans, ce n’est pas l’âge qui lui changera les idées.

Obi-Wan s’attendait à une discussion assez âpre, voir à ce que leur confrère la coupe tout net en refusant de répondre, de discuter ou en les envoyant balader. Il y avait à espérer qu’il ne soit pas comme Anakin, qui lui déviait toujours la conversation dès lors qu’il n’avait pas envie d’aborder le sujet, ou comme Luke, qu’il fallait presque harceler avant qu’il ne se décide à avouer ce qui le travaillait ou s’il avait un problème, même lorsqu’il était parfaitement évident qu’il cachait quelque chose. Les mains croisées contre lui, posées sur les genoux, il hocha la tête quand Maât précisa qu’ils ne pouvaient pas tout faire en étant simplement deux, surtout deux ayant reçu le même type d’éducation, celle de l’ancienne époque. Autrement dit, peu de chance qu’ils parviennent à vraiment donner une ligne très différente de conduite à l’Ordre. Ils avaient besoin, dans le Conseil, d’une personne qui n’ait pas été éduquée avec les principes et valeurs qu’eux avaient connu, pour donner une approche différente des diverses problématiques qui se présenteront. Même en y prenant garde, en étant conditionné dès l’enfance comme ils l’avaient été, prendre du recul demeurait difficile.

– Comme l'a notifié notre confrère, vous avez déjà participé à la reconstruction d'un Ordre mais ce qui m'intéresse de mon côté c'est cette vision décalée des jedis que vous donnez. Pour repenser l'Ordre, il nous faut des personnes atypiques, des jedis qui sauront dire les choses comme elles sont et qui sauront impulser de nouvelles idées. Obi-Wan et moi sommes de la même formation et nous avons souvent tendance à être facilement d'accord. Voilà pourquoi je pense que vous seriez un atout en tant que membre du Conseil.

– Vous pensez bien trop, à mon sujet. Je donne une vision décalée, soi-disant… Les gens de cette époque sont juste trop habitués à voir les membres de l’Ordre comme une bande de moines mystiques que personne ne comprend ou ne peut approcher. Des moines engoncés dans tellement de principes qu’ils s’en étouffent eux-mêmes. Jusqu’à en craindre des sentiments parfaitement normaux comme la colère ou l’amour.

Cet homme avait aussi la réputation de balancer ce qu’il pensait sans filtre, sans tact, sans le moindre soupçon de diplomatie, et il le prouvait une fois de plu. Obi-Wan ne put empêcher un sourire amusé de venir flotter sur ses lèvres, n’ayant pas cru qu’on les voyait vraiment comme ça… Une bande de moines mystiques étouffés par leurs propres principes, décrit ainsi, ça ne rendait pas une image très attirante. Même si c’était exagéré, il y avait aussi une part de vérité, là-dedans. Cela dit, ils ne craignaient pas leurs sentiments, la colère et l’amour. Simplement, ils veillaient à ne pas tomber dans les extrêmes et à ne pas laisser lesdits sentiment empiéter sur leur jugement, lorsqu’ils devaient prendre une décision. Peut-être était-ce différent dans le futur, mais eux avaient appris qu’ils ne pouvaient pas se marier et fonder une famille. Croisant les bras, le maître Jedi esquissa un geste en voyant son confrère peiner à repousser son ordinateur, puis s’interrompit avant de l’achever. Pour le coup, il sentait bien qu’il se ferait renvoyer bouler. Les émotions, sur le visage de Nat, étaient très claires. Lassitude, fatigue, agacement…

– Être membre du conseil, c’est posséder une vision claire de l’avenir et de la ligne que doit emprunter l’Ordre. Je ne la possède pas. J’avais déjà quitté l’Ordre quand le nouveau Temple a été édifié, j’aidais juste mon frère parce qu’il en avait besoin, c’est tout. Survécu à cette guerre uniquement parce que j’avais jeté mon nom de famille derrière moi depuis longtemps. Devenir membre du conseil, ici, ce serait renouer avec un héritage dont je ne veux pas, ni être lié à ce qu’a fait Luke. Ou à ce qu’il fera.

Tiens donc… Il s’était attendu à ce que ce soit Anakin, le problème, pas son fils. Qu’on ne veuille pas être lié à Vador, ça se comprenait. Mais Luke… ? Qu’avait-il fait ? Pas plongé du Côté Obscur lui aussi, tout de même ! Obi-Wan avait franchement bien trop de mal à y croire et le soupir marqué de leur confrère ne l’aidait pas. Il hésita à poser la question, entrouvrant la bouche, avant de la refermer sans rien dire. Il y avait aussi des chances que ça n’ait rien à voir avec le Côté Obscur, Luke avait des principes bien fourrés dans le crâne et ses manières de faire ne plaisaient pas à tous, très loin de là, même au sein de l’Ordre. Bon, pour le moment, ce n’était pas le sujet. Obi-Wan secoua un peu la tête, enlevant d’un petit geste le long manteau marron qu’il portait, commençant à avoir beaucoup plus chaud. La tension accumulée de ces derniers jours, couplée aux questions en suspens en ce qui concernait l’Ordre, lui pesaient.

– Allez donc lui demander, tiens… Il a beau avoir dix-neuf ans, ce n’est pas l’âge qui lui changera les idées.

– Pour les idées, ça, je me doute bien que ça ne changera pas de sitôt. Ce n’est pas son âge, qui pose problème, plutôt qu’il manque encore de confiance en lui. Ecoutez… Je comprends bien que ce nom soit un peu chargé, surtout avec Tarkin qui en a fait une belle en balançant ça sur Vador. Mais vous n’y pouvez rien et nous non plus. Le fait est qu’Anakin a eu une naissance un peu particulière et ce lien avec la Force se répercute sur vous tous. Ça semble facile à dire mais c’est comme ça, ce lien continuera de vous coller à la peau, même si vous changez de nom ou que vous essayez de vous éloigner. Vous avez aussi, maintenant, la possibilité de faire en sorte que ce lien ne soit pas une simple entrave mais aussi une force. Ce sont toutes ces différences qui feront notre force. Et ne plus voir de massacres comme celui que vous avez connu, comme celui que nous avons vécu.

Obi-Wan n’était certes pas un spécialiste de la psychanalyse, surtout avec les membres de cette famille, alors il préférait être le plus franc possible. Que dire de plus, de toute façon ? Les personnes qui naissaient avec un lien étroit avec la Force n’avaient jamais eu une vie tranquille, c’était le « cadeau » qui allait avec.

La meilleure défense c'est l'attaque disait un certain adage. Et c'est ce que fit Nat. Au moins il avait pris le parti de ne pas fuir la discussion. Sa description fit sourire Obi-Wab et je ne pus que sourire à mon tour. C'était caricatural à souhait et mesquin mais je comprenais ce qu'il sous-entendait. Oui les jedis pouvait donner cette impression et c'est quelque chose sur laquelle nous devions travailler. Il fallait savoir reconnaître quand votre interlocuteur était dans le vrai. Pourtant lorsque Nat poursuivit je ressentis une grande lassitude en lui. Que lui était-il arrivé pour être aussi amer ?

Je me levais pour aller chercher des verres d'eau. Obi-Wan semblait avoir chaud alors que la température de la chambre était égale. Je dardais un regard inquiet sur lui un bref instant avant de revenir. A la sortie de cette discussion j'enverrais se faire examiner. Je nous servis et tendis un verre d'eau à chacun.

- Nat, vous avez raison. L'image que vous avez donné bien que satyrique est juste. C'est en effet une des raisons qui fait que nous avons besoin de personne qui n'y corresponde pas et qui me pousse à croire que vous pourriez être le troisième membre de ce Conseil naissant.

Bien cela était posé.

- Notre éducation ne nous oblige pas à occulter nos sentiments. Nous sommes tous dotés d'humanité mais en effet notre formation nous a appris à contrôler nos sentiments et à les tempérer. Avec l'arrivée de Jedis d’autres époques, nous avons la possibilité de changer les choses pour un Ordre meilleur.

Oui il fallait profiter de cette chance qui nous était offerte par la Force de procéder aux changements, de partager et de construire quelque chose de différent, sans rejeter le passé ni le présent mais pour écrire un nouveau futur.

Maintenant il allait falloir aborder le réel cœur du problème. Car oui Nat n'avait pas rejeté d'emblée notre proposition et ne s'était pas fermé. Son problème n'était pas de participer au conseil mais les poids personnels qui pesaient sur lui.

- Nat. Vous avez un passé qui semble lourd à porter mais tout le monde a un passé. Nous ici avons vu l'extinction de l'Ordre. Nous avons vu l'extermination des nôtres, ceux que nous considérons comme notre famille, assassinés. Mon Maître, la femme qui était pour moi plus qu'un mentor s'est sacrifiée pour que je vive. Nous avons tous ressentis la mort des milliers de jedis de la galaxie il y-a 19 ans. Obi-wan et moi-même vivons avec ce vide en nous, et pourtant nous sommes là, toujours debout avec une seule volonté : faire avancer les choses. Reconstruire, recréer. Différemment.

Je bus une gorgée d'eau. Évoquer ces moments étaient toujours particuliers. Ce n'était plus vraiment douloureux mais la tristesse serait toujours au rendez-vous.

- Quand à Luke, vous semblez avoir du ressentiment envers lui. Vous devriez profiter qu'il soit là pour en discuter avec lui. Néanmoins Luke n'est de toute manière pas prêt pour être membre du Conseil et rien ne dit qu'il en sera un jour membre pour l'instant. D'ailleurs ce n'est pas à Luke que nous tendons la main mais à vous. C'est vous que nous souhaitons avoir à nos côtés.

J'inspirais profondément et dit :

- La vraie question Nat c'est : de quoi avez-vous peur ?

Ils ne comptaient pas lâcher leur idée comme ça, pas vrai ? Ils étaient plusieurs bornés, dans cette pièce, mais au moins lui assumait. Nat ne prit pas la peine de répondre immédiatement à ce que lança Obi-Wan, regrettant déjà de lui avoir parlé de cette partie-là du problème. Vador, Luke, la Force… Il en avait déjà parlé à de nombreuses reprises avec Kol, ce dernier était d’accord sur le fait qu’on n’y pouvait rien et que quitte à avoir cette affinité particulière avec la Force, autant s’en servir pour changer les choses, justement, c’était bien pour ça qu’il avait accepté si aisément d’entrer au Conseil puis de prendre ensuite la tête de l’Ordre, fermement convaincu que c’était son devoir. Quant à lui, et son neveu aussi, ils pensaient qu’il ne s’agissait que d’un boulet à traîner, qu’il valait mieux oublier. Comme si lien pouvait aider, au lieu de rajouter encore plus d’ennuis… C’était aussi en partie pour cela qu’il n’avait pas voulu avoir d’enfant avec Droo, se contentant d’élever la petite fille qu’elle avait déjà comme si c’était la sienne puis adopter plus tard deux jeunes gens. Ce n’était pas un héritage à transmettre.

– Nat, vous avez raison. L'image que vous avez donné bien que satyrique est juste. C'est en effet une des raisons qui fait que nous avons besoin de personne qui n'y corresponde pas et qui me pousse à croire que vous pourriez être le troisième membre de ce Conseil naissant. Notre éducation ne nous oblige pas à occulter nos sentiments. Nous sommes tous dotés d'humanité mais en effet notre formation nous a appris à contrôler nos sentiments et à les tempérer. Avec l'arrivée de Jedis d’autres époques, nous avons la possibilité de changer les choses pour un Ordre meilleur.

Où avait-il entendu ce discours, déjà… C’est fou comme des personnes nées dans des époques différentes pouvaient parvenir à répéter quasiment les mêmes phrases, mot pour mot, sans même sans se connaître ni être reliées d’une quelque façon que ce soit. Les idées de ce genre avaient sacrément la peau dure. Il retint un nouveau soupir lorsqu’elle parla du passé, des morts à porter sur la conscience et affirmant ensuite qu’ils étaient pourtant toujours debout à faire avancer les choses. Il était évident qu’ils n’avaient pas du tout retiré les mêmes conclusions que lui, après un massacre d’une telle ampleur… Nat se frotta longuement les yeux, pendant qu’elle poursuivait sur sa lancée, en se demandant ce qu’il valait la peine de répondre et s’il pouvait leur exposer platement le fond du problème, s’ils pourraient comprendre ou non ce point de vue. Le fait était que le siècle écoulé avait été le théâtre de plus d’événements décisifs qu’un bon millénaire sous l’égide de l’ancien république, avant l’avènement de Palpatine. Des événements qui avaient marqué les peuples et consciences, de façon collective, et forcément modifié la façon de voir les choses.

Il se redressait pour boire un peu quand Maât-Atlane lança tout à coup qu’il avait l’air d’avoir [i]« du ressentiment envers Luke »[i]. Pardon ? Un maigre sourire vint un instant flotter sur ses lèvres, avant qu’il ne s’appuie sur le coude le temps de boire un peu. D’où sortait-elle ça ? Il ne détestait pas Luke ! Il leur avait simplement dit que, là d’où il venait, il avait préféré se couper de ce nom et origines pour ne plus avoir d’emmerdes ni avoir à se préoccuper d’un héritage dont il ne voulait pas, point final. C’était différent du ressentiment. Cade en avait, oh oui, et pas qu’un peu. Pour sa part, Nat estimait que ce qui s’était passé il y a des années ne devrait pas avoir à rejaillir encore sur eux et estimait préférable de couper tout lien, même si ce n’était qu’en apparence. Qu’il soit prêt ou non, maintenant, quelle importance ? Il agira quand même, ils pouvaient être sûrs et certains de ça. Il se remit ensuite à demi-allongé, luttant encore et toujours pour ne pas se laisser déborder par la fièvre. Parlant de ça, d’ailleurs, Kenobi ferait mieux de se faire examiner, lui aussi, il tirait une sale tête.

– La vraie question Nat c'est : de quoi avez-vous peur ?

Oh, de bien des choses, lui dérouler la liste entière prendrait du temps. Il avait peur de ne jamais revoir sa femme ou ses enfants adoptifs. Peur de ne pas pouvoir obtenir justice ou même vengeance sur les Siths ayant massacré l’Ordre et manipulé les mecs du nouvel Empire. Peur qu’une autre guerre se déclenche avec les Yuuzhan Vong, quand bien même ils s’étaient calmés. Peur qu’un autre taré ne déclenche des catastrophes pareilles à celle de cette pandémie. Et ainsi de suite. Maintenant, si Maât souhaitait restreindre la liste aux seules peur liées à l’Ordre Jedi, ce sera pus rapide. Quoi que… Ce n’était même pas des craintes, finalement… Plutôt une immense lassitude, lorsqu’il songeait aux Jedis, à l’Ordre et leur Conseil. Un goût amer lui vint dans la bouche, tandis qu’il se remémorait le jour où il avait finalement tout plaqué.

– Je ne déteste pas Luke, dit-il finalement en s’efforçant au maximum de cacher la lassitude. J’estime simplement que s’il a passé sa vie à se fatiguer pour rien, ça ne devrait concerner que lui. Le vrai problème, ce n’est pas la peur, c’est la Force. Plus précisément, l’existence même des Ordres Jedi et Sith est un problème. Un problème qui empoisonne la galaxie depuis bien trop longtemps et qui est à l’origine d’un nombre phénoménal de conflits, tout cela pour une stupide histoire de philosophie alors que Siths et Jedis se ressemblent bien plus qu’ils ne veulent l’avouer. Et vous voulez que je vous aide à recréer ça ? Je suis d’accord sur l’idée qu’il faille former les jeunes à manier leur pouvoir et qu’ils ne se blessent pas avec. Mais je ne suis pas assez idéaliste ou naïf pour croire que reconstruire l’Ordre, ce sera travailler à ramener la paix.

– Nat, vous avez raison. L'image que vous avez donné bien que satyrique est juste. C'est en effet une des raisons qui fait que nous avons besoin de personne qui n'y corresponde pas et qui me pousse à croire que vous pourriez être le troisième membre de ce Conseil naissant. Notre éducation ne nous oblige pas à occulter nos sentiments. Nous sommes tous dotés d'humanité mais en effet notre formation nous a appris à contrôler nos sentiments et à les tempérer. Avec l'arrivée de Jedis d’autres époques, nous avons la possibilité de changer les choses pour un Ordre meilleur.

Si tant est que chacun y mettait de la bonne volonté et était prêt à tout donner dans ce but, ce qui était, visiblement, bien loin d’être le cas. Reprenons calmement, Obi-Wan avait l’habitude de discuter avec des têtes de bois incapables de tenir une discussion longue et sérieuse avant de s’agacer, pourtant, mais aujourd’hui… C’était différent, il se sentait épuisé, bien plus que de coutume, alors même qu’ils s’agissait d’une bête discussion, dans un lieu encore calme même si transpirant la maladie. Pas de combat autour d’eux, rien qui justifiait un tel épuisement. Il but un peu d’eau, que Maât avait été chercher, en se frottant un peu le front et les yeux. Vraiment, non, ce n’était pas le bon jour pour les longues discussions. Il laissa retomber sa main contre lui en écoutant Maât exposer ses arguments, attendant de voir si ça allait fonctionner ou si leur confrère allait se refermer telle une huître et ne plus les écouter. On pouvait s’attendre et tout et n’importe quoi… Après, pour la question que posa Maât, il n’était pas convaincu que ce soit la bonne. Contrairement à Anakin, et même Luke, leur homme ne laissait transparaître aucune peur, c’était plutôt… Une amertume profonde, comme s’il ne croyait déjà plus en rien ni personne.

Il y eut un instant de silence, court mais profond, après la question de Maât. Là encore, la lassitude de Nat était plus visible que jamais, là où on se serait attendu à un certain agacement. Il finit par leur répondre, commençant par affirmer qu’il ne détestait pas Luke, même si on sentait au son de sa voix qu’il était tout de même lassé de cette filiation non désirée. Pour ça, ça ne changera pas, on ne choisit pas sa famille. Au moins, point positif, les relations amoureuses et familiales étaient mieux acceptées, d’où il venait, que durant leur propre temps. Un point dont il ne pouvait que se réjouir, au fond, il avait toujours trouvé cela assez cruel de devoir choisir, quand bien même ce genre de sentiments pouvait vous mener sur une pente glissante. Un peu tard pour regretter, de toute manière, il avait fait ses propres choix.

– Le vrai problème, ce n’est pas la peur, c’est la Force. Plus précisément, l’existence même des Ordres Jedi et Sith est un problème. Un problème qui empoisonne la galaxie depuis bien trop longtemps et qui est à l’origine d’un nombre phénoménal de conflits, tout cela pour une stupide histoire de philosophie alors que Siths et Jedis se ressemblent bien plus qu’ils ne veulent l’avouer. Et vous voulez que je vous aide à recréer ça ? Je suis d’accord sur l’idée qu’il faille former les jeunes à manier leur pouvoir et qu’ils ne se blessent pas avec. Mais je ne suis pas assez idéaliste ou naïf pour croire que reconstruire l’Ordre, ce sera travailler à ramener la paix.

– Mmh, je confirme, il est très idéaliste et vous très pessimiste. A vous deux, vous représentez les extrêmes opposés. Essayons de trouver un juste milieu, là-dedans, sinon nous ne en sortirons pas.

Il s’interrompit encore pour grimacer un peu, une main contre le front et les yeux fermés. Il commençait à avoir un peu la tête qui tourne, maintenant, et de plus en plus chaud. Prenant une minute de silence, avec un bref signe en direction de Maât pour qu’elle ne s’inquiète pas, il inspira doucement, mobilisant la Force pour tenir affaiblissement et tension à l’écart, au moins le temps de cette discussion. La fièvre baissa doucement, le laissant respirer plus librement, bien qu’il sache que ça reviendra. Ils avaient survécu à un nombre incalculable de batailles, à une purge massive et à toutes sortes de problèmes, et voilà qu’ils pouvaient se faire abattre par un ennemi qu’on ne voyait même pas à l’œil nu.

– Si nous cherchons des personnes avec une mentalité différente, c’est justement pour éviter de reproduire le même schéma, justement pour changer ce qui se fait depuis des millénaires. Cette autre mentalité, vous êtes né avec et vous pouvez la défendre, justement à cause de ce qu’a pu faire Luke, d’où vous venez. S’il a pu agir et faire évoluer les choses à même pas trente ans, pourquoi ne réussiriez-pas à le faire en étant plus âgé, plus expérimenté et « moins naïf » ? Alors oui, ça me fait peur et ça m’agace que Luke discute parfois avec des seigneurs Siths deux fois plus puissants que lui sans prendre la moindre précaution, mais si ça marche et si ça permet de diminuer certains conflits, après tout, pourquoi pas ?

Le coup fait sur la planète natale des Twi’lek , Obi-Wan l’avait eu en travers de la gorge, même si ça s’était bien terminé. Mais bref. La prudence, l’instinct de survie, réfléchir avant d’agir, autant de concepts que le jeune Luke ne maîtrisait pas du tout, pas plus que sa sœur ! Et visiblement, ce n’était pas non plus intégré par Cade. Je vous jure.

– Quand tout le monde sera sur pied, il faudra tous nous réunir, trouver qui devra succéder à maître Yoda, et pour tout cela, nous devons d’ores et déjà avoir une base solide, face aux nôtres. La situation est très compliqué, lorsqu’on a les capacités et expériences nécessaires, il ne s’agit pas de fuir qui on est ou ses responsabilités, bien au contraire. Vous avez été entraîné pour ça et la Force continuera de vous coller à la peau, quoi qu’il arrive, changer de nom n’y fera rien.

Ma question n'avait certes pas amené la réponse attendue mais j'étais plus que satisfaite car cela avait-eu le mérite de crever l'abcès. Nat était lassé des guerres entre le côté obscur et le côté lumineux que se livrait les siths et les jedis. Mais d'un autre côté il ne croyait plus à la paix non plus. Je ne pouvais comprendre sa positino, je ne connaissais pas cet avenir qu'il nous décrivait mais en même temps, cet avenir n'existait déjà plus, en était-il conscient ? Sa simple présence ici avait déjà modifié les trames du destin de même que celles de tous les autres voyageurs du temps.

Obi-Wan souligna alors la différence entre l'aïeul et son descendant. En effet entre l'optimiste idéaliste et le pessimiste blasé, il y-avait un grand écart. Mais tous deux avaient un point commun : ils avaient œuvré à la reconstruction de l'Ordre. D'après ce que j'en comprenais, cela avait été un échec dans les deux cas. Mais pourquoi cela devrait-il être à nouveau un échec ? Nous voyions bien qu'actuellement nous pouvions travailler ensemble. Il y-avait même l'une d'entre eux travaillant dans la zone de recherche actuellement. Une certaine opaline que je n'avais pas encore eu l'occasion de croiser. Cela pourrait-être intéressant de me caler un rendez-vous avec cette jeune femme.

- j'approuve ce que dis Maître Obi-Wan. Nat, le futur n'est plus figé, nous pouvons changer les choses. Avec nos expériences, de la volonté et surtout en repensant les choses nous pourrons amener le changement, l'évolution.

Obi-Wan semblait se fatiguer de plus en plus et je le sentis puiser dans la Force pour se maintenir. Il n'allait pas bien e son état semblait empirer de minute en minute. même s'il me faisait signe de ne pas m'inquiéter je voyais bien que cela n'allait pas. Je respectais son choix de vouloir mener cette discussion à terme mais à son issue, je l'examinerais avec la Force. Je soignais chaque jour des patients à l'aide e la Force, je saurais reconnaître le virus et puis j'avais partagé mon énergie avec Luke si longtemps que je ne pouvais pas ne pas reconnaître la maladie.

- Si vous ne croyez plus en un monde meilleur, alors pourquoi former des jeunes ? Pourquoi perdre votre temps avec la jeune Feesa? S'il n'y-a pas d'espoir. Si la guerre est notre unique but alors pourquoi avez-vous décidé d’entrainer des jeunes, de faire passer vos connaissances ? Quelle importance qu'ils se blessent ou tuent eux ou d'autres personnes ?

Mes phrases sonnaient encore plus dure surtout accompagnées d'une voix calme et sereine. Il fallait que Nat comprenne que ses actes étaient déjà en contradiction avec son refus d'investissement. Son cœur prenait une direction que son esprit refusait à reconnaître.

- S'il n'y-a plus d'espoir, rangez donc votre ordinateur et cessez de travailler sur les droïdes infirmiers. A quoi bon ? Il vaut mieux laisser les gens mourir. Après tout, quelle importance ?

Ces phrases étaient dures pour moi à dire car ma nature profonde et mon être se révoltaient à l'idée même de perdre espoir et de ne pas les sauver. Mais ma formation de consulaire me permit de ne pas flancher. Aussi je poursuivis :

- Si ça ne vaut pas le coup, cessez donc de vous investir dans la formation des padawans et la sauvegarde des habitants de la Galaxie puisque c'est le rôle de l'Ordre de le faire.

Je bois une gorgée d'eau.

- Obi-Wan a raison et vous le savez. Vous fuyez vos responsabilité parce que vous avez peur que votre passé se répète encore. Vous êtes lassé de votre filiation à Luke ? Faites vous votre propre nom. Abandonnez le nom de Skywalker si vous le voulez et restez simplement Maître Nat et rejoignez nous, parce que nous avons de vous, l'Ordre a besoin de vous et la Galaxie a besoin de nous. Si vous voulez que les choses changent alors vous devez vous salir les mains, les mettre dans le cambouis comme quand vous construisez ou réparez un droïde. Maître Nat voulez-vous être cet homme ? Serez-vous avec Obi-Wan et moi-même le créateur d'une nouvelle vision ? Où serez-vous toujours le descendant de Luke qui a une vision mais refuse de la mettre en application parce qu'il a un lourd passé et héritage?

Le choix lui appartenait. Obi-Wan et moi ne pouvions le forcer, enfin si mais cela n'était pas dans nos nature. Nat était un Maître, sa place était à nos côtés. on ne lui demandait pas d'être grand maître. D'ailleurs l'Ordre avait-il toujours besoin d'un grand Maître ? Si oui, il ne ferait aucun doute qu'Obi-Wan hériterait du post, il l'était déjà à tout points de vue. Mais tant qu'à recréer l'Ordre, pourquoi ne pas repenser sa structure ? Ce n'était pas à l'ordre du jour mais je souhaiterais soumettre cette idée plus tard lors d'une réunion du conseil.

Méfiant et pessimiste, les deux mots qu’il entendait le plus souvent pour la qualifier, oui. Quant à trouver un « juste milieu » là-dedans, s’il y arrivait… Et avant cela, il faudrait trouver un lit, pour leur collègue, il était visiblement infecté à son tour par cette saloperie de maladie. Nat se redressa un peu, sourcils froncés, en le voyant à la fois plus rouge et pâle, une main contre le visage. La Force pouvait les aider à tenir, à repousser la fièvre et à garder des forces, mais elle ne suffisait pas à les immuniser contre le virus… On pouvait supprimer toute trace de microbes avec un guérisseur compétent mais on ne pouvait pas immuniser une personne, seul un vaccin le pouvait. La Force devait se plier aussi aux lois les plus élémentaires de la biologie… Il ne dit rien le temps que leur confrère soulage un peu la douleur, pensant un juste un amer « bienvenue au club », le regard sombre. Ils tombaient tous comme des mouches ! Le nombre d’infectés ne cessait plus de grandir et ne parlons pas du nombre de morts, c’était absolument terrifiant. Il en venait même à se demander si Lysatra, le foyer initial de l’épidémie, sera de nouveau habitable un jour. La population décimée, les cours d’eau empoisonnés…

– Si nous cherchons des personnes avec une mentalité différente, c’est justement pour éviter de reproduire le même schéma, justement pour changer ce qui se fait depuis des millénaires. Cette autre mentalité, vous êtes né avec et vous pouvez la défendre, justement à cause de ce qu’a pu faire Luke, d’où vous venez. S’il a pu agir et faire évoluer les choses à même pas trente ans, pourquoi ne réussiriez-pas à le faire en étant plus âgé, plus expérimenté et « moins naïf » ? Alors oui, ça me fait peur et ça m’agace que Luke discute parfois avec des seigneurs Siths deux fois plus puissants que lui sans prendre la moindre précaution, mais si ça marche et si ça permet de diminuer certains conflits, après tout, pourquoi pas ?

Nat pinça les lèvres, sourcils un peu plus froncés, tapotant légèrement des doigts contre la couverture blanche. Voilà ce qu’on appelait un magnifique coup bas… C’était retord, il n’aurait pas imaginé que le maître Jedi en arrive là, même si oui, au fond, c’était logique. Tous les deux avaient l’air convaincu qu’il disposait bel et bien des « capacités et compétences » attendues pour tenir ce genre de rôle et ce en se basant uniquement sur ce qu’ils avaient pu entendre ou qu’ils avaient observé, sur lui. C’est à dire pas grand-chose. Ni l’un ni l’autre ne l’avaient vraiment observé manier la Force, combattre ou il ne savait quoi encore, ils se faisaient une opinion basée sur un très grand vide… Silencieux, il passa le regard de l’un à l’autre comme s’il observait un match, pendant que Maât s’y mettait à son tour. Changement de tactique, mesdames et messieurs, après les arguments purs et durs, on passait à faire culpabiliser, accompagné de provocation. Pourquoi pas, comme disait Kenobi, c’était une technique qui avait déjà fait ses preuves, elle aussi. Quand bien même il n’y avait aucun rapport entre faire en sorte qu’un jeune vive en paix sans blesser involontairement avec la Force et faire en sorte qu’il soit capable de combattre et survivre une fois jeté en pleine guerre.

– S'il n'y a plus d'espoir, rangez donc votre ordinateur et cessez de travailler sur les droïdes infirmiers. A quoi bon ? Il vaut mieux laisser les gens mourir. Après tout, quelle importance ? Si ça ne vaut pas le coup, cessez donc de vous investir dans la formation des padawans et la sauvegarde des habitants de la Galaxie puisque c'est le rôle de l'Ordre de le faire.

La sauvegardes des habitants de la galaxie, c’était aux Jedis de s’en soucier ?! Pour le coup, en revanche, Nat en fut vraiment surpris haussant un peu les sourcils en la regardant. Le problème était profond, là… Dans cette époque, ils pensaient vraiment que ce n’était que le rôle de l’Ordre de se soucier de la sauvegarde des habitants de la galaxie, sans rire ? Et lui qui croyait que c’était la première priorité des peuples eux-mêmes, prendre soin d’eux avant d’avoir besoin de l’aide des autres. Autre temps, autre mentalité, il ne pouvait pas se permettre de juger ça. Soit elle avait balancé ça dans le seul espoir d’obtenir une réaction, soit elle croyait vraiment que personne ne devait, ou ne pouvait, s’en soucier à part les membres de l’Ordre. Et Nat espérait que ce soit la première option la bonne. Quant au reste… Fuyait-il ses responsabilités ? Oui, complètement. Refus ou peur que le passé se répète ? Ce n’était même plus une peur, mais une certitude, car tout s’était bel et bien répété sans que personne ne puisse rien y faire. Lassé de sa filiation ? Non, en revanche, lassé de la Force et la trouvant encombrante. Une arme pouvant blesser ou détruire trop facilement si on n’y prêtait pas garde.

– Abandonnez le nom de Skywalker si vous le voulez et restez simplement Maître Nat et rejoignez-nous, parce que nous avons besoin de vous, l'Ordre a besoin de vous et la Galaxie a besoin de nous. Si vous voulez que les choses changent alors vous devez vous salir les mains, les mettre dans le cambouis comme quand vous construisez ou réparez un droïde. Maître Nat voulez-vous être cet homme ? Serez-vous avec Obi-Wan et moi-même le créateur d'une nouvelle vision ? Où serez-vous toujours le descendant de Luke qui a une vision mais refuse de la mettre en application parce qu'il a un lourd passé et héritage ?

Et après c’était lui qu’on accusait d’avoir la tête dure. La question principale était de savoir si oui ou non, il était possible de redonner un semblant de confiance à l’Ordre Jedi… D’avoir Foi en la Force. Il s’était déjà demandé ça souvent, cette Foi avait été brisée, piétinée, tant et si bien qu’il éprouvait un rejet instinctif à l’idée de se remettre pleinement là-dedans. Toujours silencieux, il prit le temps d’y réfléchir, ne pouvant juste pas leur donner une réponse à la légère et qu’il regretterait plus tard. Redonner encore une autre chance et tâcher de croire que ça pouvait fonctionner ou laisser tomber pour de bon ? Il repensa tout à coup à Darth Krayt et à ses acolytes, à ces Siths et assassins venus au temple pour commettre leur massacre. Laisser tomber l’ordre à jamais serait aussi leur donner cette victoire… Au fond de lui, Nat n’avait jamais pu atténuer la haine brûlante qu’il ressentait vis-à-vis d’eux, pas juste pour la destruction d’Ossus mais surtout pour l’assassinat de son jeune frère. Arrêter de fuir…

– Soit… finit-il par répondre en s’arrachant presque les mots de la bouche. Je participerai au Conseil. Maintenant, vous devriez plutôt penser à vous faire soigner…

Cette dernière phrase s’adressait à Obi-Wan, il avait une plus sale mine que jamais. Dans tous les cas, selon Nat, il ne servait pas à grand-chose de pousser cette conversation plus loin sur le moment. Leur confrère n’était visiblement pas en état, et même s’il l’avait été, plus de la moitié de l’Ordre était malade, pas encore le bon moment pour construire quoi que ce soit. Ils devaient juste survivre.

– Si vous ne croyez plus en un monde meilleur, alors pourquoi former des jeunes ? Pourquoi perdre votre temps avec la jeune Feesa ? S'il n'y a pas d'espoir. Si la guerre est notre unique but alors pourquoi avez-vous décidé d’entraîner des jeunes, de faire passer vos connaissances ? Quelle importance qu'ils se blessent ou tuent eux ou d'autres personnes ?

C’était là tout le côté drôle, ou bizarre, de cette affaire. Leur homme continuait d’agir comme un maître Jedi le ferait mais en refusant d’assumer le titre ou qui il était. Les actes suivaient, pas l’esprit… Encore un trait familial, encore une fois. Il écouta Maât exposer à son tour ce qu’elle pensait, de façon moins diplomate mais tout aussi efficace de son point de vue, pendant que lui se frottait doucement les yeux et le front, en tâchant de contenir la fièvre. Il but ensuite un peau d’eau, sentant qu’il avait la bouche un peu pâteuse. Allez… Il ne tombait que rarement malade, jamais même, et donc le sentait très bien passer. Comme si c’était le moment, il y avait tellement à faire ! Il entendait Maât continuer à parler, avec le sentiment qu’elle était plus éloignée, alors qu’ils étaient assis juste à côté l’un de l’autre. Une voix plus étouffée… Ce serait si bien si cette conversation pouvait se terminer vite… Et si ce n’était pas le cas, il était désolé mais devra bien finir par laisser sa consœurs terminer cette affaire seule. S’il le fallait, ils referont un point… plus tard. Obi-Wan se redressa enfin, les yeux à demi ouvert, se sentant de plus en plus mal.

– Maître Nat voulez-vous être cet homme ? Serez-vous avec Obi-Wan et moi-même le créateur d'une nouvelle vision ? Où serez-vous toujours le descendant de Luke qui a une vision mais refuse de la mettre en application parce qu'il a un lourd passé et héritage ?

Durant le silence qui s’installa ensuite, Obi-Wan fit de nouveau appel à la Force, pour tenir assis bien droit sur sa chaise et juguler la fièvre montante. C’était prévisible, après autant de temps passé dans les zones contaminées et s’occuper des personnes infectées, il s‘était attendu à ce que lui tombe dessus, tôt ou tard. Mais au moins une bonne nouvelle arriva, leur confrère céda enfin et accepta de faire partie du conseil. Juste avant de lui dire qu’il devrait mieux aller se soigner. Oui, oui… Obi-Wan hocha la tête, le remercia d’avoir accepté, puis prit son manteau, avant de se lever. Vaciller un peu, avant de pouvoir marcher. Oh bon sang… Il s’arrêta non loin de l’entrée, une main contre le mur et l’autre contre le visage, yeux fermés. D’une voix un peu plus faible, il bredouilla à Maât qu’elle serait bien gentille si elle prévenir un droïde ou un médecin.

Nat s'était finalement rendu à nos arguments même si ce n'était pas de gaieté de cœur. J'espérais vraiment que la mission qu'il avait accepté lui redonnerait confiance en la Force. J'approuvais en tout cas son invitation à l'intention de Obi-Wan. Il avait encore du tirer sur la Force pour tenir droit. Je me levais à sa suite, présageant une catastrophe.

- A bientôt Nat, dis-je en ne quittant pas mon collègue des yeux.

Bien m'en pris. Le maître jedi ressenti de violent vertiges. Je m'approchais rapidement et passais mon bras sous le sien avant de le reconduire au fauteuil.

- Ne bougez pas.

Je sortis en hâte de la chambre de Nat et interpellait un infirmier. Tandis qu'il réquisitionnait un brancardier, un lit, faisait appeler un médecin et donnait des instructions pour préparer une chambre, je retournais dans la chambre de Nat. Je m'approchais en échangeant un bref regard inquiet avec le nouveau maitre du conseil puis m'agenouillais auprès de Obi-Wan. Je me connectais à lui comme je le fais sais avec les patients. Je suivis le flux de vie dans son corps à la recherche des zones touchées puis commençais à prodiguer une première vague de soin et d'apaisement. Le brancardier entra et Obi-Wan fut allongé. Je ne le lâchais pas. Tant qu'il n'aurait pas été installé et le traitement débuté je resterais connectée à lui. Mes prières se tournèrent vers la Force lui demandant de m'accorder le pouvoir de le soutenir le plus possible. Je ne pouvais pas perdre Obi-Wan Kenobi.

* Ça va aller. On va vous installer Maître. Tout va bien se passer. *

Alors que nous entrions dans la chambre qui lui avait été préparée, le médecin chef entra et commença son diagnostique. Son état empirait rapidement. Trop rapidement même soutenu. J'effacais l'inquiétude de mon regard pour ne pas l'inquiéter. Le doc donna des ordres et Obi-Wan fut mis sous perfusion. Je le relâchais puis m'éloignais laissant le personnel médical faire son travail.