Union secrète dans les Régions Inconnues

Mariage de Mitth’ras’safis et Lorana Jinzler

Trois mois après le mariage de Chaf’orm’bintrano, dans les Régions Inconnues, c’est un autre mariage plus particulier qui prend place dans cette région. Un mariage très secret, discret, se déroulant sur le vaisseau amiral de l’amirale Ar’alani, dont la localisation exacte n’a été communiquée qu’aux seuls invités. Le tout se faisant également sous la protection des Chiss et la direction de l’amirale. Le maître de cérémonie sera Venel’ali’nuruodo, le capitaine du vaisseau.

L’union sera faite suivant les coutumes Humaines. Cette union représente un moment de répit pour certains mais est aussi une affaire de politique pour quelques autres.

Pour les plus curieux, la robe de la mariée :

Spoiler:

Le témoin de Thrass sera son frère. Celui de Lorana n’étant pas venu et n’ayant pas d’autre famille, son témoin sera Luke.

En-dehors des invités, les membres peuvent proposer des PNJs, s’ils le souhaitent. Le plan des tables ci-dessous est un simple aperçu de la position des joueurs, il ne reprend pas les pnjs, les gardes présents, etc., ce n’est qu’à titre indicatif. Par ailleurs, si vous êtes un PJ pouvant potentiellement participer et ayant au moment du mariage plus de temps ou la possibilité de venir, faites-vous connaître.

Spoiler:

Ce sujet n’étant pas un event, il n’y a pas de rythme imposé ou demandes de pouvoir répondre assez régulièrement. Il s’agit simplement de faire bouger un coin qui ne peut jamais participer aux events habituellement et pour s’amuser.

Vous avez bien sûr la possibilité de faire des rps en marge du mariage, tant que ça reste, bien évidemment, dans le vaisseau (N’allez pas vous perdre dedans… Notre amirale bleutée va finir par en avoir marre de faire traquer les invités paumés). Surtout pour ceux devant mener des affaires et discussions plus privées et secrètes.

Une partie du voyage s’était passée à s’entraîner avec les Jedis, une autre partie à s’assurer que sa fiancée ne stresse pas trop et se détende. Ils allaient bientôt arriver, le voyage avait été calme, bien qu’il ait y eu des moments un peu houleux dans la maîtrise parfois… saccadée du vaisseau, ça n’avait pas toujours été simple. Thrass était installée dans une des salles communes, de repos, occupée à lire un livre sur l’allaitement maternel et ses bienfaits. Hera le lui avait prêté juste avant le début du voyage, avec d’autres, détaillant ce qui pouvait se passer durant les premiers mois de vie d’un bébé et les étapes de développement d’un jeune enfant. Étudier la théorie, c’était très bien, mais la pratique, ce sera très différent. Même en lisant beaucoup, difficile d’être vraiment certain de savoir à quoi n devait s’attendre.

Lire tout ça commençait à le stresser, lui aussi, même s’il avait à cœur d’en apprendre plus. Ce qui l’inquiétait le plus, en réalité, c’était les récits des accouchements. Jamais il n’avait assisté à ça, lors de la naissance de son petit frère, il avait attendu dans la salle d’attente de la maternité que ça se termine, avant d’être autorisé à rentrer. Comment pourra-t-il aider Lorana, le moment voulu, arrivera-t-elle à bien supporter la douleur, comment ça allait se passer ? C’était long, rapide ? Pareil pour toutes les femmes ou bien cela changeait à chaque accouchement ? Et s’il y avait des complications, si… Chaque question en entraînait une nouvelle et ce n’était sans doute pas très sain, de toute façon, de trop s’en poser. Dur de faire autrement, cela dit… Il s’agissait de leur premier enfant.

Lorana avait eu une autre échographie, très peu de temps avant leur départ, et cette fois, ils avaient pu savoir qu’elle attendait une petite fille. Thrass avait été ému aux larmes en la voyant sur l’écran, pendant l’échographie, rassuré en entendant qu’elle allait bien, qu’elle se développait comme il fallait. Les prochains mois de grossesse allaient être aussi surveillés, bien entendu. Cette échographie n’avait en revanche pas permis de dire quoi que ce soit sur l’apparence future du nouveau-né. Il s’était attendu, malgré tout, il voudrait bien savoir à quoi cette petite allait ressembler. Les angoisses de futurs parents se mêlaient à l’impatience de l’avoir bientôt dans les bras. Ça avait rendu la situation plus « réelle », de la voir, blottie au chaud dans le ventre de sa mère. Il aimerait tant qu’elle soit déjà là, avec eux, leur petit miracle.

Ils devaient bientôt arriver… Thrass laissa les livres dans un coin, puis alla retrouver Lorana dans la cabine qu’ils partagent pour le voyage, où ils l’avaient laissée se reposer toute à l’heure. Elle avait pris un peu plus de poitrine, ce mois-ci, et ce n’était pas pour lui déplaire. Ne pas lui dire, par contre, il savait qu’elle commençait à être gênée dans certains de ses mouvements et elle avait de temps en temps des sautes d’humeur très marquées. Des nausées, de nouveau, le matin… Le docteur leur certifiait que c’était tout à fait normal, donc il ne s’en inquiétait pas vraiment. Il vint l’enlacer par derrière, posant une main contre son ventre dans l’espoir de sentir leur petite fille bouger. Un moment qu’il attendait, là encore, avec impatience, mais qui ne venait toujours pas. Un peu déçu, il berça doucement sa future femme contre lui, les yeux fermés.

"On va arriver d’ici quelques instants. Comment te sens-tu ?"

Venel’ali’nuruodo, 62 ans, capitaine du Steadfast

Un militaire alternait entre les périodes de combats et de guerre et les périodes plus posées, plus ennuyeuses également, de surveillances et de patrouilles. Cependant, jamais le capitaine n’aura imaginé se retrouver un jour à vivre pareille situation, encore moins de devoir présider ce type de cérémonie. Il avait certes l’habitude des situations parfois hors norme ou étranges, il fallait s’y attendre lorsqu’on était sous les ordres de l’amirale Ar’alani, mais rien ne l’avait préparé à une situation de ce type. Il ignorait même si tous les détails étaient correctement réglés, pour le premier protocole d’accueil, étant donné la nature… « particulière » des invités. Voilà bien le genre de moments où on réalisait qu’on n’avait peut-être pas l’esprit aussi ouvert qu’on le songeait jusqu’alors…

Ils n’étaient pas les premiers Humains qu’il rencontrait, bien évidemment. En revanche, ils étaient les premiers pour qui il devait mener ce protocole dans les règles et dans de telles circonstances. Bien qu’il restât, comme à son habitude, parfaitement impassible, son regard accrocha tout de même de longues secondes le ventre si arrondi de la future mariée, légèrement pensif. A leur connaissance, il n’y avait jamais eu d’autre union, par le passé, de cette nature. Outre les nombreux jugements et rumeurs courant autour de couple, la majorité très défavorables, se posait aussi la question d’à quoi allait ressembler cet enfant et si on pouvait le considérer comme un membre de leur peuple malgré tout. Le capitaine était très partagé, défiant, même, et tout en souhaitant la bienvenue à leurs invités, il pria pour qu’ils ne causent aucun trouble sur le vaisseau.

L’amirale lui avait transmis ses consignes, pour l’accueil de ce groupe, pas de procédure trop longue. Les Humains avaient des habitudes différentes mais c’était surtout pour ne pas épuiser d’emblée la jeune femme et son bébé. Ils avaient eux-mêmes comme coutume de porter un grand égard aux femmes enceintes et beaucoup d’attention, une habitude qui se répercutait ici aussi. Le capitaine s’employa donc à ne pas s’éterniser, tout en guettant les signes éventuels, indiquant que la future mère avait besoin de s’asseoir ou autre chose. Il ne saurait pas dire à combien de mois elle en était… Cinq ou six, peut-être. Il ignorait si les Humaines suivait les mêmes stades de développement, pour la grossesse, que les femmes de leur propre peuple. Il était possible que ce soit la même chose, étant donné que leurs deux espèces étaient assez proches, biologiquement parlant.

La cérémonie d’accueil ne dura donc qu’une heure, pour cette fois. Il fit indiquer une pièce pour la mariée, où elle pourra se reposer et se préparer pour la cérémonie, puis en fit de même pour les autres Jedis. Il y avait ainsi d’autres groupes, d’autres personnes, à « réceptionner ». Cette fois, d’autres Chiss, même s’il y avait un exilé dans le tas, préparer leur accueil avait été beaucoup plus facile que pour les Jedis. Il ne s’était pas non plus demandé quelles coupures faire dans le protocole, car il n’y avait pas de femme enceinte en plus. Du moins, à sa connaissance… Lors de l’accueil du groupe de l’exilé, le capitaine eut comme un léger doute, trop léger cependant pour en faire une certitude. Peut-être n’était-ce que la tenue ? A eux aussi, il leur indiqua où ils pouvaient se préparer, après une cérémonie qui avait cette fois duré trois longues heures. Ah, qu’il aimait quand tout était si bien cadré !

Pourquoi vous souriez, capitaine ? murmura son second, marchant juste à côté de lui dans la coursive.

Mmh ? Oh, pour rien, c’est simplement agréable lorsque tout est bien organisé et clair.

Voilà maintenant plus de trente ans qu’il servait sur ce vaisseau et il lui arrivait pourtant encore de craindre les idées assez imprévisibles de l’amirale ou de certains de ses propres collègues. Mais soit, ce début s’était bien déroulé.

Voilà maintenant un moment, deux semaines pour être exact, que Veeren n’avait pas remis les pieds dans son bureau au Parlement. Son Administrateur avait pris en main les affaires courantes du Clan et gérait tout cela assez bien pour qu’elle n’ait pas besoin de s’en inquiéter. C’était parfait comme ça. Installée dans une petite pièce à l’écart, les pieds sur un pouf et mise à l’aise, Veeren était occupée depuis toute à l’heure à donner le sein à sa fille, entièrement concentrée sur elle et à l’écoute de son petit souffle. La fillette avait quelques cheveux bouclés, épais comme ceux de son père, sur la tête, mais de la même couleur que les siens. Un petit nez retroussé, qu’elle fronçait déjà lorsqu’elle avait faim, des yeux qu’elle peinait encore à ouvrir. Quatrième enfant, première petite fille, l’avoir enfin dans les bras avait convaincu sa mère de prendre deux mois de repos, au calme, pour être avec elle.

Elle glissa un doigt dans le poing de son enfant, qui se referma dessus, pendant qu’elle tétait. Après cela, elle allait sûrement s’endormir de nouveau. C’était la première fois qu’elles quittaient la maison, en réalité, toutes les deux, depuis le retour de la maternité. Veeren avait d’abord craint de la faire sortir trop tôt, pour qu’elle ne tombe pas malade, mais elle n’avait pas eu non plus le cœurs de la laisser toute seule à la maison, même avec un de ses frères ou une nounou, à peine deux semaines après sa naissance. Elle était si petite, encore ! Toute fragile… Si petite et si fragile… Soit Veeren avait complètement perdu l’habitude, soit elle avait réussit à oublier depuis le temps combien ses fils aussi avaient été si petits à la naissance. En tout cas, sa petite était bien moins agitée ici que lorsqu’elle était dans le creux de son ventre.

– Tu n’as plus faim, ma puce ? murmura-t-elle en la voyant bâiller.

C’est qu’elle avait un appétit d’oiseau, cette enfant… Elle demandait régulièrement mais ne tétait que peu à chaque fois. Veeren nota mentalement de demander au pédiatre si c’était normal, faire vérifier que la petite prenait suffisamment de lait et se développait, tout en remettant en place son corsage. Au même instant, son comlink frémit un peu, puis son mari l’avertit que les invités commençaient peu à peu à arriver. Ah, très bien. Elle s’occupa d’abord d’aider son petit ange à faire son rot, puis vérifier que tout allait bien pour elle. Sa fille s’était rendormie, comme prévu, pour se réveiller sûrement d’ici deux ou trois heures après un rêve agité ou parce qu’elle avait faim. La jeune mère la garda dans ses bras, dans sa petite couverture, en quittant la pièce. Oui, elle avait peut-être un peu de mal à la lâcher, et alors ? Mais ça ne l’empêchait pas pour autant de continuer à vivre.

Puisque Chaf’ewime’asu était arrivée, l’Aristocra souhaitait s’assurer que tout allait bien pour elle. La jeune femme l’avait touchée, et avant son retour sur Nirauan, elle avait paru si… Perturbée, fragilisée, un peu abattue, aussi. Elle alla les retrouver dans l’aile un peu excentrée du vaisseau, se demandant si le but n’était pas, dans un premier temps, de les écarter un maximum des invités Jedis ou Rebelles… Crainte de clashs juste avant la cérémonie du mariage, peut-être ? Veeren espérait, au moins, que le capitaine du vaisseau avait déjà su abréger la cérémonie d’accueil faite aux humains, ne serait-ce que pour la future mariée, qui ne pouvait pas rester debout des heures. A moins qu’il ne soit si tatillon sur les règles qu’il n’ait mené les choses vraiment à fond. Elle sonna, puis attendit qu’on vienne lui ouvrir, sans que les mouvements ou le bruit soudain n’aient réveillé sa petite fille.

Voir l’amiral sans uniforme était très étrange, mais au moins, elle fut soulagée de voir que Ewime, de son côté, avait une meilleure mine. Eli aussi d’ailleurs… ça changeait. Elle commença par demander des nouvelles, sur son état de santé, et pour l’enfant qu’elle attendait. Et présenta aussi sa propre fille, toujours profondément endormie.

– Elle s’appelle Sev'ali'nuruodo. Et de votre côté, vous allez aider notre future mariée à se préparer ? De ce qu’en dit le capitaine, elle a paru un peu angoissée.

Pourquoi ça durait toujours longtemps ? Ben avait de plus en plus de mal à rester en place, y avait déjà plus d’un quart d’heure que le monologue durait ! Il en avait marre ! Il commença par gigoter d’un pied sur l’autre, puis à plus remuer sur place, milles petits soupirs lui venant alors qu’il écoutait les hommes bleus devant leur groupe. C’était long ! Il avait pas fini ? Non ? Soufflant un peu, il joua avec une petite mèche, puis avec un bout d’élastique qu’il avait dans la poche, puis regarda les uns après les autres tous les adultes autour de lui avec un air parfaitement désespéré. Ils n’en avaient pas marre, eux ? Hein ? Et pourquoi à chaque fois qu’ils allaient là, c’était si long ? Tonton Fobi, lui, il ne les assommait jamais avec ça quand ils venaient le voir, d’abord ! Et même lui, quand il était venu au Temple, il n’avait pas voulu passer des heures avec toutes les règles d’accueil, il avait juste serré la main de papa et dit bonjour, et voilà, et c’était tout !

Ben était déjà à moitié mort d’ennui quand ça se termina enfin. Yeah ! Soulagé de bouger, il se raccrocha à ma main de son père en suivant le mouvement, et surtout, en regardant partout. Il était où Fobi ? Enfin, Formbi. Il n’arrivait pas à s’habituer à l’appeler autrement. Dans sa tête, dès qu’on venait dans les Régions Inconnues, c’était pour le voir lui, comme s’il était aussi le seul Chiss existant dans les parages. Mais là, y en avait d’autres, donc c’était un peu bizarre. Il n’en voyait jamais d’autre, d’habitude. Enfin bref. De toute façon, y a rien qui était comme d’habitude, dans cette époque, même les autres Jedis, c’était pas les mêmes ! Kartan n’était pas là, il n’y avait personne. Il avait envie d’explorer le vaisseau, aussi ! Et c’était quand, le mariage ? Et aussi, c’était quand que Lorana allait accoucher ? Il aimait bien la regarder, parce qu’il l’imaginait avec un bébé et c’était mignon.

Dans la pièce où ils étaient, ils pouvaient se reposer et se changer, comme les grands disaient, mais là aussi, ça manquait un peu d’action. Ben recommença à soupirer en boucle, puis alla grimper sur les genoux de son père, pour l’entourer de ses bras et gémir qu’il s’ennuyait. Au moins, sur une planète, on pouvait sortir dehors pour explorer un peu, mais sur un vaisseau militaire, il n’y avait rien à faire. Il n’y avait pas non plus d’autres enfants de son âge pour jouer.

"Tonton Fobi est pas là, en plus ?"

Le voyage s’était bien passé, ils avaient pu se bouger et s’entraîner tout du long, c’était parfait. Mais en arrivant, Luke savait très bien qu’ils allaient d‘abord devoir passer par l’étape « Cérémonie d’accueil protocolaire qui allait sûrement durer des plombes et complètement assommer, avant d’enfin passer à la suite ». Si seulement ils pouvaient se contenter d’une bête poignée de main, d’un bonjour, et voilà, affaire terminée. Dès qu’il vit la façon d’avancer du capitaine, il comprit que ça n’allait pas durer que dix minutes maximum, hélas… Il resta tranquille, mais sentait bien l’agitation de plus en plus croissante du petit Ben. Luke bougea discrètement pour poser une main sur son épaule, sans oser parler, mais espérant que le petit allait réussir à ne pas trop s’agiter. Le voir l’attendrissait toujours… Même si c’était loin d’être drôle, il était content de le revoir, bien que ce ne soit pas vraiment le même. Hélas, Ben ayant visiblement hérité de son caractère plutôt que celui de sa mère, il allait avoir beaucoup de mal à rester en place.

Cependant, l’accueil ne dura qu’une heure, au lieu des deux ou trois auxquelles Luke s’attendait. Ils avaient largement coupé dans le tas parce qu’ils étaient Humains, en majorité, ou parce que Lorana était enceinte et qu’ils ne voulaient pas l’épuiser ? Ou un mélange des deux. Dès la fin du discours, et alors qu’on les amenait vers une pièce où ils pourront se changer et se reposer un peu, en attendant la cérémonie, Ben vint aussitôt s’accrocher à sa main, avec l’air désespéré de celui qui n’en pouvait plus d’attendre. Luke éclata de rire, attendri, tout en suivant les autres. Allez, ça n’avait pas été si long que ça, pourtant ! Ils se retrouvèrent dans une sorte de petit salon, avec une ou deux pièces plus petites dans le fond, peut-être des cabines. A peine assis, le jeune homme reçut son fils dans les bras, secouant un peu la tête en l’entendant gémir qu’il s’ennuyait. Un peu de patience, il pourra s’amuser après la cérémonie, et il y avait peut-être d’autres enfants de son âge, qui sait. Luke lui frotta un peu le dos, en s’appuyant lui-même contre le dossier de son siège. Comment on occupait un enfant qui s’ennuyait, au juste ?

– Tonton Fobi est pas là, en plus ?

Qui ça ? Il ne pouvait pas parler de Han et Luke ne voyait pas qui il pourrait avoir d’autre comme tonton. Sa mère n’avait pas de frère non plus. Il eut un léger temps d’arrêt, puis finit par avouer à Ben qu’il ne savait pas qui était tonton Fobi. C’était surnom un surnom, mais qui, de base, avait un nom qui ressemblait de ça ? Il dressa rapidement dans sa tête la liste des candidats possibles, sans trouver à qui ça pourrait correspondre. Pourquoi il serait là, de toute façon ? Ça pouvait être un Jedi connu dans le futur ou un… Oui, un Chiss, ça restait possible.

– Qui appelles-tu tonton Fobi ? Et peut-être, qu’il sera là plus tard, on ira lui dire bonjour, si tu veux.

Ce mariage était finalement arrivé. Avant qu’ils n’arrivent au Seadfast, la jeune femme profita d’un instant de répit pour attraper Feesa et la coiffer, pour lui faire le chignon protocolaire que portait les femmes de leurs familles lors des cérémonies de ce type. C’était assez simple et rapide, mais un petit détail indispensable à ses yeux. D’autant plus que sa fille semblait ne pas particulièrement aimer ce genre de petits détails, il fallait pourtant y faire attention. Elle lui répéta durant toute l’opération de ne pas bouger, merci, elle n’en avait pas non plus pour un siècle. Et elle était si mignonne, comme ça ! Sa mère lui dédia un très large sourire attendrie, en terminant, satisfaite de son travail. Ils pouvaient y aller, maintenant ! Lorsqu’ils arrivèrent, pour la traditionnelle cérémonie d’accueil, elle songea à ce moment que ça allait être un peu lourd, pour les deux jeunes Humains les accompagnant. Quoi que Eli devait savoir à quoi s’attendre, à présent, mais guère sa compagne. Elle-même, bien qu’ayant l’habitude, était plus fatiguée, ces dernières semaines, et elle espérait que ce moment passe vite.

Trois longues heures plus tard, enfin, le capitaine mit fin à cette première étape. D’ordinaire, ils auraient pu faire ça ne deux heures, ou à peine plus, mais forcément, si on suivait à la virgule près absolument toutes les traditions, même les plus anciennes, certaines abrogées pour beaucoup… Elle retint de justesse un petit soupir de soulagement, lorsqu’ils purent avancer vers un endroit où se reposer un peu du voyage, en attendant que la cérémonie débute. Et elle accepta avec gratitude le bras que Thrawn lui tendit, lasse alors qu’elle avait pourtant l’habitude de ce genre de chose. Entendre que le mariage en lui-même sera moins long la soulagea, il fallait bien l’admettre… Ne serait-ce que pour Lorana, à un stade plus avancé qu’elle, rester debout aussi longtemps sans bouger n’allait pas l’aider. Si elle savait toutes les remarques qui avaient été dites sur elle, la pauvre… Thrass n’avait sans doute pas dû avoir le cœur de lui avouer. Lui aussi en avait tant entendu, il y avait de quoi être dégoûté.

Un peu plus tard, ils furent aussi rejoints par Veeren, avec sa petite dans les bras. Sur le coup, Ewime ne pensa même pas que ce serait mieux qu’elle reste à se reposer, elle fondit plutôt instantanément sur le petite fille endormie dans les bras de sa mère. Elle était si mignonne ! Et… Oui, oui, sa propre santé, c’était un peu mieux, merci, tout allait très bien. Le bébé était en forme, lui aussi, mais ça ne se voyait pas. Encore moins avec la robe qu’elle portait, cachant tout début de grossesse avec une grande efficacité. Légèrement penchée, elle sourit de plus belle à la petite fille qui dormait, sa toute petite main contre sa bouche et la tête un peu tournée vers sa maman. Si adorable.

« Elle s’appelle Sev'ali'nuruodo. Et de votre côté, vous allez aider notre future mariée à se préparer ? De ce qu’en dit le capitaine, elle a paru un peu angoissée. »

« Si elle ne l’était pas, ça m’aurait étonnée, étant donné les… circonstances, disons. »

A la place de la jeune humaine, enceinte tout en sachant qu’elle risquait de disparaître à n’importe quel instant à cause d’une faille, elle aurait beaucoup angoissé aussi. Cependant, bien sûr qu’elle allait l’aider, si la jeune femme le voulait bien ! Elle avait juste un petit devoir à remplir avant, soit rassurer un autre angoissé qui n’allait plus tarder. Et s‘esquiver très vite, car mentalement, elle n’était pas encore prête à jouer les tampons au cas où son frère se mettait à jouer les sires grognons contre un bau-frère qu’il ne parvenait pas à voir en peinture. Lorsqu’il arriva à son tour, elle en était rendue à presque prier pour qu’il se souvienne avoir déclaré qu’il fera des efforts, le jour où il recroisera Thrawn, qu’il n criera pas, ne fera aucune scène, ni rien de ce genre. Elle profita qu’il la serre, comme d’habitude, dans ses bras en lui disant bonjour pour lui chuchoter rapidement qu’il lui avait promis. Elle salua ensuite Namia, d’ailleurs très élégante dans sa robe aux couleurs de leur Famille, avant de faire un pas vers la porte.

« Je file aider Lorana à se préparer, maintenant. A plus tard. »

Désolée, cher frère, mais outre la crainte de dispute, elle n’avait pas non plus envie qu’il lui reparle de son état de santé, du bébé ou de quoi que ce soit du même genre, car elle ne voulait pas qu’on la traite comme une petite plante verte fragile. Alors avant qu’il n’ait le temps de protester, elle s’éclipsa le plus vite possible, même si ça ne faisait pas très naturel, vers la porte, puis dans le couloir ensuite. A plus tard, oui !

Changement très radical d’ambiance, passer de missions avec les rebelles sur des planètes aussi paumées que dangereuses à un mariage qui devait rester secret à la frontière des Régions Inconnues ! Très honnêtement, Ezra avait d’abord cru qu’ils n’iraient pas, il ne connaissait pas tant que ça Lorana, finalement, puis il s’était vu embarquer à bord un peu malgré lui, dans le croiseur volé. Au moins, pendant le voyage, ils s’étaient tenus occupés. Meetra avait donné des cours, Kanan aussi, à la moindre occasion, surtout qu’ils avaient eu assez d’espace pour s’entraîner correctement, c’était agréable. Il fallait aussi apprendre à bien gérer le vaisseau, et sur son temps libre, il avait amusé le petit Jacen et parfois, un peu, Ben. Mais le petit garçon semblait moins à l’aise avec les étrangers. La plupart du temps, il était resté près de ses parents. La seule qui s’était tenue occupée chaque seconde passant du voyage sans jamais s’arrêter, c’était Sabine. Un si grand espace pour s’amuser et peindre, le rêve ! Elle s’était déjà attaquée à sa propre cabine, puis à la leur, et il n’avait aucun doute qu’elle allait repeindre comme ça tout le croiseur. Voire même l’extérieur, si on la laissait faire.

C’était tout de même sacrément long, sur les derniers jours, Ezra avait passé pas mal de temps seul avec Kanan. Le sujet du moment tournait surtout autour de l’Ordre, l’implication chez les Jedis mais aussi chez les Rebelles, concilier les deux, comment, pourquoi, et l’avenir. Un sujet que le jeune homme finissait souvent par détester, tant il était partagé. D’un côté, oui, l’avenir de l’Ordre, le renouveau des Jedis, des bonnes alliances, c’était important, mais d’un autre côté, il n’aspirait pas non plus à passer toute sa vie à ça ! Il rêvait d’une vie de paix, une fois la guerre terminée, les mondes libérés de l’Empire, un régime démocratique retrouvé, peu importe que ce soit une République ou autre chose, tant que ce n’était pas un Sith à sa tête. Il avait envie d’une vie simple, calme… Et dans sa tête, ça ne pouvait pas cadrer avec une vie en tant que Jedi, car il associait Ordre Jedi et Problèmes Graves. Kanan était déjà prêt, lui, puis il y avait Luke, et sûrement plein d’autres dans la galaxie, alors… Il avait du mal à adhérer à la vision de Kanan sur le sujet, finalement. Comment c’était possible de tout concilier.

Avec ça, il n’avait pas non plus d’objectif clair, trop pris par les doutes. Au moins, chez les Rebelles, il savait ce qu’il y fichait, pourquoi et où ça le mènera. Il n’y avait que deux possibilités, la victoire ou la mort. Mais dans l’Ordre, il était supposé devenir quoi, s’il s’y impliquait ? Qu’est-ce que ça sera, un nouvel ordre, avec plus de personnes de ce temps ? Et ils y feront quoi ? Ce flou complet ne l’aidait pas à se décider. S’impliquer plus, ça ne reviendrait pas à faire une énorme connerie ? S’il avait débuté cette formation, à la base, c’était parce qu’il y avait vu un moyen de plus de devenir plus fort, pour protéger ses amis, et parce qu’il avait eu confiance en Kanan ! Mais jamais il ne s’était interrogé sur un nouvel ordre, puisqu’à ce moment-là, rien n’était encore possible. Aujourd’hui, il avait l’impression de se retrouver face à un mur, qu’il avait la possibilité de franchir sans peine, mais qu’il hésitait pourtant à faire le saut pour aller voir ce qui se cachait derrière. C’était un peu confus, dans sa tête.

L’arrivée sur le vaisseau où devait avoir lieu le mariage eut au moins le mérite de le distraire un peu et écarter, pour un temps, les questions liées à l’avenir. Mais voir tous ces types raviva plus encore la peine ressentie. Il n’avait plus revu Feesa depuis si longtemps ! Thrass leur avait dit qu’elle était avec sa famille, en ce moment, et qu’elle se portait très bien. Luke l’avait aussi vu, au cours de son voyage, et l’avait confirmé. Mais ça n’empêchait pas que le jeune homme voudrait la revoir, s’en assurer lui-même, et lui demander aussi si elle-même comptait poursuivre sa formation ou si elle préférait rester vivre avec les siens. Fallait dire que Nat avait disparu soudainement… Lui, par contre, Ezra l’aimait bien. Lorsqu’il était là, ses sorties étaient toujours amusantes ou piquantes, il n’avait pas eu la langue dans sa poche et Ezra appréciait beaucoup ce genre de caractère. Il y repensa sans vraiment écouter le trop long discours d’accueil. Qui dura plus d'une heure ! Argh. On pouvait mourir d’ennui ?

Lorsque ça se termina enfin, par bonheur, il ne passa que rapidement dans la salle désigne pour se reposer un peu, avec les autres, le temps de se changer, puis s’éclipsa. Il avait dans l’idée d’aller voir à quoi ressemblait la salle de mariage, lui aussi, très curieux, mais finit par stopper dans une coursive de passage. Stoppé net en pouvant observer les étoiles, si différentes de celles dont il avait l’habitude. Plus éloignées encore, lui semblait-il, mais aussi plus brillantes, plus blanches… C’était très beau. Il sourit doucement en les observant, profitant de petit moment de répit avant la cérémonie.

Et bien, nous y voilà… La fameuse union qui avait tant fait crisser des dents, ces dernières semaines… Et encore, si ce n’était que ça… Formbi avait pris soin d’enfiler une tenue adaptée, très traditionnelle, et surtout, de rester aussi serein que possible. Ce n’était pas cette union, le souci, enfin, cela en faisait partie. C’était un tout, où il recherchait encore la meilleure position à adopter, à la fois pour ne pas compromettre sa Famille et ne pas délaisser les intérêts de l’Ascendance. Un jeu d’équilibriste entamé il y a maintenant des mois de cela et qui se révélait de plus en plus ardu. Résultat des courses, il se montrait encore plus renfermé que d’ordinaire, un exploit venant de lui, et ne s’ouvrait plus que lorsqu’il était en présence de sa femme ou de la famille proche. Encore moins envie de rire que précédemment, s’il fallait le dire ainsi.

S’il regrettait la vie plus simple qu’il avait mené jusqu’alors, il avait aussi envie, malgré lui, d’en découvrir plus de parts sur la nouvelle. Et s’en voulait terriblement pour cela. Une curiosité sur le monde extérieur, qu’il avait toujours vertement réprimée, une lutte contre lui-même, durant des années. Cette curiosité devenait plus ardue à combattre, à son très grand dam. Heureusement, désormais, il n’était plus seul. La présence de Namia à ses côtés était d’un grand réconfort, chaque jour passé auprès d’elle lui faisait se demander comment il avait pu vouloir rester seul si longtemps. Avoir appris qu’eux aussi allaient un enfant l’avait comblé de joie, il décomptait les jours, jusqu’à la naissance prévue, avec beaucoup d’impatience. Un petit garçon ou une petite fille, l’avenir le leur dira.

Tout d’abord, avant toute chose, aller saluer sa famille, s’assurer que tout le monde allait bien. Lorsqu’ils entrèrent dans la pièce, Formbi ne remarqua pas tout de suite la présence de son « cher » beau-frère – Brr… – tant il était peu habitué à le voir en civil. Veeren était déjà là, aussi, avec son petit ange dans le creux des bras. Sa petite Feesa semblait bien se porter, même s’il n’avait pas imaginé le contraire, elle était avec sa maman, après tout. Lorsqu’il serra Ewime dans ses bras pour lui dire bonjour, elle lui chuchota rapidement de ne pas oublier qu’il lui avait promis. Promis de… Ah. Ah, oui, oui, bien sûr. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire, je vous jure… C’était bien pour elle, d’ailleurs, car il doutait d’avoir eu la moindre raison, sinon. Enfin bref, en-dehors de ça, comment allait-elle vraiment ? Elle avait une santé fragile, après tout, et en étant enceinte, il avait peur qu’elle ne…

– Je file aider Lorana à se préparer, maintenant. A plus tard.

…

Elle venait vraiment de le fuir littéralement ou il rêvait… ?

Bon, soit, très bien, d’accord, il lui demandera plus tard. Très bien. Mais il eut le temps de voir le sourire amusé de sa femme avant qu’elle ne le cache derrière sa main. Formbi se retint de lever les yeux au ciel, puis serra aussi Feesa dans ses bras, doucement. S’il n’avait même plus le droit de s’inquiéter pour la santé de ses proches, maintenant, où allait le monde ! Il salua plus posément Veeren après ça, s’asseyant, son attention en grande partie happée par le bébé qu’elle portait. Coucou Valin ! Elle était si mignonne ! Un large sourire amusé et attendri éclaira soudainement son visage, qu’il adressa au bébé, alors que la petite ouvrait à peine les yeux. Il glissa un doigt dans le petit poing de la fillette, encore plus ravi lorsqu’elle serra ses doigts minuscules dessus. Il adorait les enfants, ils étaient si mignons et innocents.

– Elle est si mignonne, sourit-il en se redressant.

Il aimerait bien que Namia porte une petite fille, également. La voir ensuite grandir et s‘épanouir entre ses parents, sourire, courir partout dans la maison. Ils avaient encore de longs mois devant eux. Bien. Il se releva, puis dit à Namia qu’elle pouvait se reposer un peu, si elle voulait, comme elle avait assez mal dormi la nuit précédente. Pour sa part, il n’avait pas envie de rester des heures dans la même pièce que son « beau-frère » et préférait aller faire un tour. Oui, il devait pourtant bien lui parler, mais… Plus tard… Ou en privé, en tout cas, pas devant témoins.

[HJ : « Merci », ou pas, à Ben d’avoir confirmé qu’il comptait bel et bien me sauter dessus à l’arrivée…]

– Excusez moi, aristocra, j'aimerais juste vous touchez un petit mot, en privé si cela est possible. Je ne vous prive de votre époux que quelques petites minutes, dame Wren’ami’adelle.

Il le faisait exprès ou quoi ?! Pile au moment où Formbi essayait d’avoir ne serait-ce que quelques pauvres petites minutes de calme et de solitude avant cette cérémonie, voilà que ce **** de… Il ravala de justesse l’insulte prête à franchir ses lèvres pour éviter que sa femme ne l’entende, elle qui lui avait déjà aussi demandé de faire un peu d’efforts, tout de même, puis se résigna à suivre ce type dans un petit poste d’observation. Très bien, quoi ? Faire des efforts, on avait dit… Il ne réussira jamais au point d’être détendu en étant face à cet homme, il le détestait beaucoup trop. Ne rien dire contre lui devant sa sœur, passe encore, mais il ne fallait rien exagérer. De tous les hommes vivant dans l’Ascendance, il avait fallu que sa petite sœur choisisse celui-là… Le destin s’était vraiment bien foutu de sa gueule.

– Chaf'ewime'asu m'a parlé de ses problèmes de santé. Je tenais à vous faire savoir que l'équipe médicale de Nirauan fera de son mieux pour veiller sur elle. Je regrette juste de ne pas avoir un guérisseur jedi pour veiller sur elle. Après tout, ils ont fait un beau travail en s'occupant de votre nièce, Chaf'ees'aklaio, alors qu'elle sortait du laboratoire de ce sinistre sith. Enfin, je tenais juste à vous rassurer au sujet de votre sœur, sachant combien vous tenez à elle. Je vous souhaite une bonne journée, aristocra Chaf'orm'bintrano, et vous remercie de m'avoir accordé ce petit moment.

L’Aristocra ne réagit pas à son salut, restant parfaitement silencieux, même une fois la pièce vide. Lentement, il s’assit sur un petit tabouret, le regard soudain beaucoup plus troublé. Peur de s‘accrocher à un nouvel espoir de plus alors que la déception en sera d’autant plus cruelle. Il avait raison, l’exilé, sur ce coup-là, il y avait vraiment des voies qu’ils n’avaient jamais pu exploitées, faute d’accepter, tout bêtement, de les explorer. Jugeant d’office que c’était impossible, dangereux ou malsain. Mais si ça pouvait marcher… Il avait peur d’y croire, et dans le même temps, ne pourrait rien perdre de plus à tenter. Si c’était possible… Jamais il ne l’admettra à haute voix, bien évidemment, mais Thrawn venait de regagner quelques échelons dans son estime. Ce qu’il n’avouera bien entendu pas au principal intéressé, question de fierté.

Ressortant de la pièce, il réfléchit tout du long, autant avec la peur d’espérer et l’envie que ça fonctionne. Il se fit indiquer son chemin, pour rejoindre la salle où les Jedis et les Rebelles devaient eux aussi se préparer pour le mariage, s’habiller, attendre la cérémonie. Il croisa d’abord une Twi’lek avec une jeune garçon, qui devait avoir deux ou trois ans dans les bras, avec qui il échangea un simple un signe de tête en guise de salut. Il parlait un peu le Basic, ayant entamé l’étude de cette langue il y a quelques de temps pour plus de facilité. Sa sœur devait déjà être occupée avec la jeune mariée… Il salua aussi Thrass, tout en se demandant intérieurement à quel point il avait contribué à forger le caractère de son cher petit frère. Par pitié, pourvu que le bébé de Ewi et même celui de Thrass ne soient pas comme ça.

C’était plutôt Luke qu’il cherchait, pour être honnête. Parce qu’il était officiellement leur « référent » dans l’Ordre, et parce qu’il était celui, surtout, que Formbi avait déjà le plus vu, dont il avait pu juger du caractère. De quoi le mettre un peu plus en confiance pour parler d’un tel sujet qu’avec des Humains qu’il ne connaissait absolument pas. Mais il s’était à peine approché qu’un petit garçon blondinet fila d’un coup vers lui en s’écriant « Bonjour tonton Fobi ! ». Sa mâchoire se décrocha presque sous le choc, fixant le gamin qui ne devait même pas avoir dix ans, alors qu’il intégrait ce qu’il venait d’entendre. Tonton…. Fobi…. ? Quoi ?! D’où est-ce qu’un gamin Humain qu’il ne connaissait même pas l’appelait tonton ?! Il venait d’où ce… Non, tout de même pas. Pas ça. Jamais il ne serait, dans une époque future, assez rapproché d’un Humain pour qu’un gamin, ensuite… N’est-ce pas ?

– Bonjour, petit, réussit-il à articuler, en retenant un rictus.

Il ressemblait à… Bon… Formbi releva la tête et fusilla Luke du regard, tout en tapotant doucement la tête du petit garçon. Il ignorait aussi qui était l’humaine rousse à côté du Jedi, mais supposait qu’elle devait être une amie proche, ou plus, étant donné sa posture. Comme il ne restait plus beaucoup de temps avant la tenue de la cérémonie, il ne voulut pas rentrer dans les détails immédiatement, surtout devant témoins, car il voulait garder cette affaire privée. Cela concernait uniquement leur famille, pas question d’étaler ce problème devant trop de personnes.

– Il faudra que je vous parle en privé, après la cérémonie et le repas. Pour une affaire un peu délicate. Merci… Et toi, petit, pourquoi m’appelles-tu tonton ?

Vérification générale dans le miroir, après avoir enfilé son costume, plutôt sobre, très traditionnel. C’était étrange, et dans le même temps, il était très heureux de voir ce jour finalement arriver. Il l’attendait depuis son retour imprévue dans cette époque. En se regardant dans le miroir, s’assurant que tout était en ordre, il se prit à regretter un peu que leurs parents non plus ne soient plus présents en ce monde, c’était un jour qu’il aurait tellement vu partager avec eux aussi. Surtout avec sa mère, qui lui avait souvent dit, avant son décès, qu’il était très important qu’il se marie un jour lui aussi et fonde une petite famille. Il ignorait ce qu’elle aurait pensé de cette situation… Si elle aurait approuvé ou non. Comme son père, s’il aurait apprécié d’avoir une belle-fille différente de ce que la norme exigeait.

Chaf’ewime’asu était arrivée toute à l’heure, et l’avait vite jeté dehors pour rester seule avec Lorana, le temps de la préparer. Et bien… Qu’est-ce que ça changeait, qu’il ne la voit pas avant la cérémonie, il y avait une tradition liée à ça qu’il ne connaissait pas ? Formbi arriva à son tour peu de temps après, semblant toujours aussi tendu. Après l’avoir salué dans les formes, Thrass leva légèrement les yeux au ciel, dans le dos de l’Aristocra. C’est fou ce qu’il pouvait toujours être sur les nerfs, cet homme… Il n’allait pas vivre vieux, en poursuivant ainsi, ce n’était pas bon pour sa santé. Le futur marié s’accroupit pour mettre d’autres chaussures, sans faire de commentaires, c’était déjà très bien que le chef de clan soit venu saluer tout le monde, même s’il n’aimait pas les Humains. Il fallait au moins reconnaître ça.

Il allait sortir quand l’exclamation joyeuse et très forte du petit Ben le stoppa net sur place. Tonton… Il ne put retenir un brusque éclat de rire que d’extrême justesse, la tête que tira l’Aristocra valait tellement de l’or ! Pour ne pas craquer, il se sauva très vite dans le couloir, pour filer retrouver son frère, dire bonjour à tout le monde avant la cérémonie, et respirer profondément pour ne surtout rien dire. Il en avait presque les larmes aux yeux tant il avait envie de rire en arrivant, respirant un grand coup en bafouillant un bonjour à Veeren. Mais le petit avait si innocent et mignon, quand il avait couru vers le grincheux. Après avoir salué correctement tout le monde, et avoir reprit son calme, il s’approcha de son petit frère puis le serra longuement dans ses bras pour lui dire bonjour.

"Ne parle pas de Dean à Lorana," chuchota-t-il au passage, pour que son seul son frère l’entende. "Il nous a craché au visage que notre bébé était un monstre dégoûtant… Il la déteste et elle ne sait pas pourquoi, mais ne remet pas le sujet sur le tapis. D’accord ?"

Il se redressa un peu puis remit en place le col de chemise de son petit frère qu’il avait dérangé, en le serrant dans ses bras. Voilà, comme ça, c’était très bien. Il ne voulait pas rentrer dans les détails pour le contenu de la « conversation », encore en colère vis à vis de son beau-frère. Ni y repenser, ce n’était pas le moment et personne ne pouvait rien y faire. Il fut assez vite de se temps de se rendre à la salle, pour le début de la cérémonie. Tout le monde s’installa peu à peu sur les chaises, tandis que lui-même attendait près de l’autel, avec son frère, et témoin. Le capitaine, de son côté, était occupé à relire avec un air concentré, mais aussi un peu mitigé, comme s’il n’était pas certain de savoir pourquoi on l’avait collé, lui, dans ce rôle aujourd’hui. C’était sûrement la première fois qu’il devait mener un mariage, d’ailleurs.

La musique fut lancée, puis sa fiancée entra à son tour, accompagnée de Meetra. Elle était si belle… Et cette robe soulignait d’autant plus sa grossesse, tant elle était fine. Dès qu’elle fut près de lui, et qu’il lui tendit son bras, il sentit à quel point elle était nerveuse. Le capitaine laissa enfin son regard assez perplexe pour devenir plus sérieux, commençant par les premières phrases rituelles. Toute la cérémonie était une version adaptée d’un mariage mi-humain, mi-chiss, pour ne pas être trop long et prendre des éléments des deux cultures. L’effort pour arriver à un résultat cohérent avait dû bien grand. Pour le coup, Thrass se fiait à ce que déclamait le capitaine, pour savoir quoi répéter, au bon moment, et Lorana devait sans doute faire la même chose. Lors de la lecture des droits et devoirs des époux, ainsi que le laïus sur la conception d’un foyer, le discours avait été cette fois entièrement pris dans les traditions humaines.

Maintenant, il était plus nerveux, lui aussi. Il se contenait pour ne pas « contaminer » Lorana et veiller à ce qu’elle puisse se reposer sur lui, quoi qu’il arrive. Bientôt, ils allaient procéder à l’échange des alliances, puis à leurs vœux.

Nouvelle stratégie, pour ne pas tourner folle ou bien pour ne pas se donner mal à la tête en se posant trop de questions : S’obliger à accepter absolument tout ce qui lui tombait dessus comme si c’était parfaitement normal.

C’était le mieux qu’elle avait trouvé, pour être honnête… Donc quand elle avait reçu comme demande de trouver une tenue civile, habillée, pour aller à un mariage, pas de problèmes, Tayla s’était contenté de hocher la tête pour dire oui. Il lui avait tout de même fallu deux bonnes heures de fouille avant d’enfin dénicher, grâce aussi à un soldat de Nirauan qui l’avait aidée, une tenue adaptée. Ce n’était pas grand-chose, un haut sombre et habillé avec un liseré blanc, une longue jupe droite plus claire, des chaussures elles aussi noires, et voilà, le tour était joué. Un chignon comme elle en faisait d’habitude, un tout petit peu de maquillage pour la forme, et la voilà partie. Normal, toujours penser que c’était normal… Après tout, c’était toujours mieux que de se retrouver sur un destroyer commandé par Tarkin, à devoir tirer sur des civils innocents.

Trouver aussi tout à fait normal qu’il faille pas moins de trois heures juste pour dire « bienvenue pour ce vaisseau »… Eli avait semblé s’y attendre, mais pas elle, et devoir rester plantée là-dedans face à un discours dont elle ne comprenait pas un traître mot, c’était à la fois ennuyeux et agaçant. Par bonheur, placée derrière le groupe, elle pouvait bouger un peu, d’un pied sur l’autre, pour ne pas avoir de fourmis dans les jambes. Son esprit s’échappait parfois vers la nouvelle récemment apprise, mais comme rien ne se voyait, et qu’elle ne ressentait rien d’autre que les nausées du matin et une fatigue inhabituelle, c’était encore très dur pour elle de réaliser, et accepter, la situation. Elle avait beau être au courant, c’était comme si cette information ne s’était pas encore complètement frayée un chemin dans son cerveau.

Lorsque, enfin, ils purent quitter ce hall d’accueil, pour se retrouver sur un vaisseau parfaitement inconnu et à la conception très différente de ce dont elle avait l’habitude, Tayla se répéta pour la centième fois au moins de ne pas se poser trop de questions. Elle répondit d’un simple hochement de tête à la remarque de l’amiral, sur le chemin, sans plus. Aller au mariage de son frère, avec une Jedi, très bien, normal, on a dit… Non, non, ne pas se poser de questions, elle sentait déjà ses nerfs commencer à vriller. Respirer un grand coup. Une fois dans la salle, à l’abri, si on peut dire, elle attrapa la main d’Eli et la serra, histoire de prendre une petite dose de réconfort. Ce qui la tuait, en plus, c’était que son compagnon n’avait même pas l’air plus étonné que ça ! Ils étaient au mariage du frère d’un amiral impérial avec une Jedi ! Et Eli n’était même pas plus choqué que ça.

Sa résolution fut encore mise à l’épreuve un peu plus à l’arrivée d’autres Chiss, cassant en partie l’image de glaçons qu’elle s’était faite… Elle ne pouvait pas comprendre le contenu des conversations, ce qui n’était sans doute pas plus mal, et se tenait donc à l’écart. Répondre poliment lorsqu’on les saluait et voilà tout, c’était déjà très bien. Maintenant, elle ne lâchait plus la main d’Eli, ça la rassurait et l’aidait à ne rien dire. D’habitude, elle ne montrait rien en public… Mais là, de toute façon, au point où ils en étaient ! Elle sourit juste en regardant, de loin, le bébé blottie dans les bras de sa mère, fondant malgré elle devant les petits enfants. Lorsque le marié arriva à son tour, et serra l’amiral dans ses bras, Tayla eut surtout le sentiment de voir un parfait bug dans la matrice…

Et encore, ce n’était rien à côté de la cérémonie. Assise dans la salle, à côté d’Eli, la jeune femme observa l’assemblée qui s’installait. Des chiss, surtout, mais aussi… Quelques Rebelles et beaucoup de Jedis dont elle avait vu les visage sur des avis de recherche Impériaux. Exactement comme la mariée, d’ailleurs, qui remontait l’allée en cet instant. Ils étaient. A un mariage. D’une Jedi. Enceinte jusqu’au fond des yeux. En compagnie de Jedis et de Rebelles. Tous recherchés ! A quel moment sa vie avait-elle dérapé à ce point ?! Hein ? Enfin… Elle essaya de se concentrer sur le discours du chef de cérémonie, tout en tenant à deux mains celle d’Eli, contre ses genoux. Tout était absolument normal, elle devait se le répéter, absolument rien de bizarre d’assister au mariage d’une jedi, après tout ! Elle se pencha un peu vers Eli, sans le lâcher.

"Tu es sûr qu’on est censé être là ?" murmura-t-elle très bas. "C’est, c’est… Normal ?"

Avoir ses deux parents avec soi, c’était très bien et rassurait, même s’il s’ennuyait un peu, même si maman jouait avec lui. Ils parlaient de trucs d’adulte, tout autour d’eux, ça ne l’intéressait pas plus que ça, surtout qu’il avait la bougeotte. Au moins, les quelques fêtes qu’il avait vu, au Temple, elles étaient mieux ! Parce qu’ils pouvaient aller courir dehors et s’amuser, avec tous les Padawans ou les élèves, pendant que les grands, ils parlaient de tout et n’importe quoi. Il tendit la main et se mit à jouer avec les cheveux de sa mère, glissant les doigts dans les boucles rousses pour les faire et défaire. Jusqu’à ce qu’une voix familière ne le tire de ses pensées et lui fasse tourner la tête.

"Bonjour tonton Fobi !"

Ben glissa des genoux de maman et courut aussitôt vers son tonton pour se fourrer dans ses bras et lui faire aussi sec un grand câlin de bienvenue, quoi qu’il arrivait à peine à lui faire le tour de la taille avec ses petits bras. Il était vraiment venu ! Et en plus de ça, avoir ses deux parents et une autre personne qu’il connaissait, c’était plus que sécurisant ! Il connaissait aussi un peu la nièce de tonton, mais moins, parce qu’elle travaillait tout le temps, il ne la voyait presque pas quand ils étaient dans les Régions Inconnues. Il sourit lorsque tonton lui tapota un peu la tête, en le relâchant, absolument ravi de retrouver ce repère supplémentaire. Il ne lui en fallait pas plus, ses parents, bien en vie et auprès de lui, son tonton, il ne restait plus qu’à revoir oncle Han et tante Leia. Parce que ses cousins et sa cousine ne devaient pas déjà être nés.

"Il faudra que je vous parle en privé, après la cérémonie et le repas. Pour une affaire un peu délicate. Merci… Et toi, petit, pourquoi m’appelles-tu tonton ?"

"Bah, c’est toi qui m’a dit que j’avais le droit ! Je t’avais demandé, à la maison, quand t’étais venu pour parler du problème de Copero à papa, tu ne te souviens plus ?"

Ah… Mais… Ah, mais oui, c’est vrai, pas la bonne époque. Ben rougit un peu en se souvenant de ça, il s’était un peu laissé emporter, mais c’est vrai, justement, il n’était pas vraiment chez lui ! Heu… Il avait le droit quand même, alors ? Une question qu’il n’eut de toute façon pas le temps de poser parce qu’il y eut de l’agitation, derrière, la mariée, elle était prête, maintenant. Et puis, il y allait avoir la cérémonie. Ben en profita pour revenir vers sa mère et lui prendre la main, avec un bref petit sourire pour tonton. Mais il avait toujours le droit ou pas, finalement ? Pendant que tout le monde bougeait, et partait vers la salle de cérémonie du coup, il en profita pour demandant en chuchotant à maman s’il pouvait encore. Parce qu’il ne voulait pas être mal élevé.

– Tu feras un bon père, Luke !

– Merci, sourit-il doucement. Je l’espère.

Ce n’était pas évident ni pour elle ni pour lui de se sentir parents à leur âge, face à un petit garçon de sept ans qui les considérait bien comme tels, alors qu’ils ne se connaissaient que depuis peu de temps. Et encore, Luke avait plus de « chance », car il y a bien des mois, Ben était déjà venu par ces failles… Un an plus jeune, encore, et à cette époque, Luke ne connaissait pas du tout Mara. Le petit garçon n’ayant mentionné que « maman » uniquement, il n’avait pas même eu connaissance de son prénom, rien du tout, il avait juste su qu’il se marierait un jour et aura un fils. Avoir appris que la fameuse maman était Mara avait été choquant, malgré tout, c’était… Bizarre, quand même, d’apprendre que cette femme dont vous vous sentiez de plus en plus proche et que vous aimiez plus sera la mère de votre futur enfant. Il fit glisser le petit garçon dans les bras de sa mère, en profitant de son côté pour s’installer un peu plus confortablement, attendri devant la scène. Elle aussi faisait une bonne mère, il suffisait de la regarder pour en être convaincu. Tous les deux étaient encore jeunes, d’accord, mais avoir la confiance de Ben aidait aussi à prendre confiance en eux.

– Comment te sens-tu ?

– Bien… ça ne sera sûrement pas moi le plus nerveux, toute à l’heure.

Il tendit la main pour chatouiller la joue de Ben, toujours dans les bras de sa mère, éprouvant un sentiment d’attachement très fort pour cet enfant, même s’il n’était pas censé naître, techniquement, avant dix ou vingt ans encore. De ce qu’il avait compris, Mara et lui avaient été parents tard. Pas un sujet qu’il avait abordé avec Mara, néanmoins, c’était… Enfin, il ne savait pas vraiment comment en parler, pour être honnête. Il l’aimait beaucoup, oui, mais comment se poser au milieu de tout ça, surtout maintenant, avec Ben entre eux ? Il ne savait même pas si elle aussi l’aimait de cette façon ou si tout sera différent, dans cette temporalité. En plus de ça, ils ne se connaissaient pas depuis des années et les aléas de la vie rebelle les avaient empêché de passer beaucoup de temps ensemble. Elle avait ses propres missions à mener, et pour sa part, il n’était plus le bienvenue sur les vaisseaux rebelles. Bien qu’il n’y soit pour rien, l’affaire Leia avait laissé des traces. L’amiral Ackbar avait carrément interdit à ses amiraux de le laisser revenir sur leurs bâtiments, Lorana le lui avait confirmé.

Une nouvelle arrivée vint briser la petite bulle d’intimité qui s’était forgée autour d’eux, en douceur. Pas à cause d’un comportement intrusif, mais plutôt parce que Ben choisit précisément ce moment-là pour sauter des genoux de sa mère et courir vers le nouveau venu en criant Bonjour tonton Fobi. Luke en resta bouche bée, sur le coup, détaillant le fameux « tonton Fobi ». C’était… Lui ? Quoi ?! L’Aristocra le plus froid et anti-Humain de toute l’assemblée, même s’il avait participé en faveur du projet lors de la réunion du conseil, c’était lui, que leur fils appelait tonton ?! Mais, mais… Il en resta scié plusieurs secondes, l’Aristocra eut d’ailleurs exactement la même réaction. Puis il leur jeta un regard si meurtrier que Luke fut très soulagé que cela seul ne suffise pas à les tuer. Soit… C’était l’Aristocra ronchon, donc, tonton Fobi, très bien, très bien. Après la stupeur, une intense envie de rire saisit le jeune homme, il ne se retint qu’à très grande peine, puis put adresser un sourire innocent à l’Aristocra. Il voulait parler en privé après la cérémonie et le repas, donc ? Très bien, pas de soucis. Tonton Fobi…

– Et toi, petit, pourquoi m’appelles-tu tonton ?

– Bah, c’est toi qui m’a dit que j’avais le droit ! Je t’avais demandé, à la maison, quand t’étais venu pour parler du problème de Copero à papa, tu ne te souviens plus ?

Luke ne savait pas quel genre de relation Mara et lui avaient avec Formbi dans le temps d’où venait Ben mais ça devait être une sorte d’amitié ou quelque chose comme ça. Heureusement, l’heure de la cérémonie approchait, l’occasion de distraire tout le monde. Il récupéra les deux boîtes contenant les alliances, embrassa Mara et Ben, dit au petit de rester sage pour la cérémonie, puis fila devant. Dans la salle, en arrivant près de l’autel, il donna une des deux boîtes à Thrawn, déjà arrivé avec le marié, avant de reculer un peu pour observer la salle. Il portait une tenue simple, comme beaucoup ici. Le capitaine, qui devait présider la cérémonie, était occupé à relire vite fait le déroulé, marmonnant parfois brièvement entre ses dents. Le calme se fit doucement, le temps que chacun se mette en place, puis la musique débuta. Ce fut Meetra qui accompagna Lorana à l’autel, une scène finalement assez triste, lorsqu’on savait ce qui était arrivé au Temple, avec Dean. C’était affreux d’en arriver là, et ça arrivait beaucoup plus souvent qu’on ne voulait bien le croire. Enfin…

Le début de la cérémonie lui permit de penser à autre chose. La musique s’était beaucoup atténuée, le capitaine du vaisseau avait pris les choses en main, son datapad toujours en mains mais l’air confiant. Lorana était nerveuse, ça se voyait. Durant le laïus sur les droits et devoirs conjugaux, Luke en profita pour jeter un rapide et discret regard vers Mara et Ben, avant de le reporter sur le capitaine du vaisseau. Tant de phrases et trucs de rites… Et encore, le capitaine avait visiblement coupé dans le tas, Luke était convaincu qu’un mariage Chiss devait durer trois bonnes heures de plus, tant ils étaient à fond sur le protocole. Lorsque vint le moment d’échange des vœux, il donna à Thrass l’alliance qu’il devait glisser à Lorana, Thrawn devait faire la même chose, dans le sens inverse. Les voir tous les deux, comme ça, c’était adorable.

Une partie de ses hommes voyait dans ce mariage une occasion de se détendre un peu, une autre partie, majoritaire, considérait ça comme une occasion supplémentaire de voir arriver sous leur nez de potentiels ennuis. Ils n’avaient sans doute pas tord, mais après tout, on ne pouvait échapper aux ennuis, quoi qu’on fasse, la vie était ainsi faite. Ce n’était pas tant qu’elle s’attendait à de gros problèmes, cependant, l’amirale partait du principe qu’il y en aura forcément, à partir du moment où certaines personnes très spécifiques posaient ne serait-ce qu’un orteil à bord. Le jour venu du mariage, le capitaine se chargeait d’accueillir les délégations, tandis qu’elle terminait, dans son bureau, un travail qui commençait à devenir urgent. La paperasse habituelle… C’était bien loin sa partie favorite de son travail.

En ce moment, l’Ascendance et ses abords étaient plutôt calmes. Leurs voisins ne se montraient pas, ou peu, il n’y avait pas eu de conflits depuis longtemps. Les tensions existantes venaient plutôt des problèmes existants entre les familles et communautés, pas de l’extérieur. La large majorité de ces affaires étaient traitées par les diplomates de chaque Famille. Bien souvent, ils arrangeaient tout cela entre eux, en discutaient avec les principaux concernés, et le tout stoppait là. Il n’était pas si fréquent que les chefs de Clan doivent s’en mêler. Par bonheur, car les procédures pouvaient durer bien longtemps. Pour sa part, ô joie, ni elle ni ses hommes n’avaient en plus à s’occuper de cela. Sauf, bien sûr, lorsqu’un membre de son équipage entrait directement en conflit avec un des Aristocras.

Ses méthodes ne plaisaient pas toujours, bien qu’elle s’efforce de ne pas faire de vagues. Pour ça, l’astuce était plutôt simple. Ils lavaient leur linge sale en famille, les petites tensions pouvant froisser la susceptibilité de certains étaient réglées entre eux. Ar’alani prenait aussi garde à étouffer certains faits qui pourraient les entraîner dans des procédures à ne plus en finir. Quitte à allumer des contre-feux en cas de besoin. Un mince sourire lui vint, tandis qu’elle terminait et signait un assez long rapport. Ce qui comptait était le résultat, avant tout, qu’importe si les méthodes utilisées étaient peu orthodoxes. Son travail terminé, le rapport envoyé, elle quitta enfin son bureau pour un tour d’inspection. Sur la passerelle de commandement, son second était occupé à vérifier, justement, que tout se passait bien.

"Rien à signaler ?"

"Non, amirale."

Le calme avant la tempête ou une simple journée ordinaire, comme il y en avait tant d’autres ? Ils n’étaient pas dans l’Ascendance, le Conseil avait refusé que ce mariage se tienne dans leurs frontières, bien qu’ils n’en soient pas si loin. Un mariage qui justement débutait tout juste. Ar’alani descendit au second niveau, où il avait lieu, s’arrêtant à l’entrée de la salle pour jeter un coup d’œil à l’intérieur. Le capitaine avait fait du bon travail, pour bâtir le déroulé de cette cérémonie et la conduire ensuite, malgré ses très nombreux aprioris. Et le fait qu’il soit presque tombé malade de devoir tant cisailler les procédures habituelles pour qu’elles ne soient pas trop longues. Elle observa un court instant la cérémonie, heureuse pour Thrass, il méritait bien cela, à ses yeux. Pour ce qu’il avait fait avant de décéder, il y a trente ans de cela.

Pour son jeune commandant, enfin, amiral désormais, cela fera aussi du bien de retrouver une famille. L’amirale parcourut le reste des invités du regard, s’attardant sur chacun et chacune un bref instant. Parmi ses hommes suivant la cérémonie, certains n’avaient voulu venir que par pure curiosité, pour détailler la mariée. Quelques uns spéculaient même sur l’apparence qu’aura l nouveau-né qu’elle portait. Le regard de l’amirale s’arrêta sur Eli, un instant, presque surprise de le voir debout et bien portant. Cet homme avait une chance infernale d’être toujours vivant. Le voir ici rappelait, automatiquement, le pensionnaire qu’ils gardaient au frais, dans un endroit tenu secret, et qui se tenait tranquille… Pour le moment. Ar’alani y menait parfois un rapide voyage aller-retour pour aller s’assurer par elle-même que le Sith se tenait tranquille.

Le temps que la cérémonie s’achève, elle poursuivit sa ronde, avant de retourner sur la passerelle. Ils n’étaient pas dans des régions où il était possible de baisser sa garde. Elle avait confiance en ses hommes, dans la salle, pour y maintenir l’ordre, en cas de besoin.

Sheev Palpatine, alias Darth Sidious, Empereur

Il était possible d’imaginer cela comme une grosse araignée, dont le centre de la toile était dans l’esprit de l’Empereur et dont les fils terminaient leurs courses dans ceux de ses « enfants ». Dans les esprits de tous ceux liés à lui, plus ou moins fortement, plus ou moins consciemment, plus ou moins proches, plus ou moins happés dans un cycle infernal où le mot indépendance disparaissait dans des méandres noirs. L’araignée pouvait ainsi se déplacer du centre de sa toile et suivre un de ses fils, jusqu’à parvenir à l’’esprit voulu et en prendre possession, s’y installant comme s’il s’agissait du sien. La majorité de ces « possessions » n’étaient que de simples marionnettes, des pions servant de relais à son pouvoir. De simples pantins. Les Mains de l’Empereur étaient différentes.

Cette fois-ci, sa cible était éloignée, très éloignée, il le ressentait. Si éloignée qu’il ne put déterminer sa position exacte, sentant simplement qu’il faudra bien du temps avant de l’atteindre physiquement. Il s’attendait à la retrouver au sein d’une mission rebelle ou autre chose comme cela, ce qui ne lui déplairait pas car il sera ainsi facile de la faire s’isoler quelques instants avant de « discuter ». Les portes de son esprit lui étaient très familières, il y pénétra comme s’il était chez lui, sans choc ni violence, passant tranquillement, comme il le ferait en entrant chez lui. Une intrusion soudaine mais sans heurts, qu’il ne cacha pas à sa cible, ne prenant pas non plus immédiatement le contrôle en elle. Car elle ne pouvait l’empêcher d’accéder à son esprit.

Rien, cependant, n’aurait pu préparer l’Empereur à ce qu’il vit dans un premier temps, aux pensées emplissant l’esprit de la petite et de ce qu’elle vivait présentement. Bien qu’assis dans un large fauteuil, dans une chambre tranquille au sein du palais, il se sentit presque glisser au sol en découvrant ce qui arrivait. Ce à quoi Mara assistait en ce moment-même. L’éloignement ne lui permettait pas de dire où, cependant, il voyait. Il assistait. La stupeur, totale, parfaite. Les visages au-devant de cette petite assemblée lui étaient en majorité familiers. L’exécrable rejeton de Vader, le grand amiral Thrawn, et la gamine apprentie de C’Baoth, face à un type Chiss inconnu. Jinzler… en robe de mariée. Le tout face à une assemblée mêlant Chiss et Humains, dont des Jedis. Et même… Le petit protégé de Thrawn, dans le tas, non loin de Mara.

Sa présence se fit plus forte, dans l’esprit de sa Main. Envahissant tout mais il ne lui parlait toujours pas. Il fouillait son esprit, cette fois sans aucun ménagement, la stupeur déguerpissant, remplacée par une froide détermination. Le drogué n’avait pas menti… Le doute s’était depuis longtemps glissé dans les pensées de la rouquine, mais un des gros facteurs avait été l’arrivée d’un morveux en particulier. Palpatine détailla les souvenirs de ces charmantes retrouvailles, ses sentiments balançant entre la lassitude et le profond agacement. Sa Main… Dans le futur… Pour ça… ? Vraiment ? Pour ça ?! Un profond dégoût, que Mara devait d’ailleurs ressentir, lui souleva le cœur. Un dégoût si fort qu’il devait se disséminer dans l’esprit de sa Main, jusqu’à l’en imprégner même sans qu’il ne le veuille.

Quelle charmante petite fête, mon enfant… Dois-je en conclure que le marié est un ami… ou de la famille de notre grand amiral ?

Voilà, au moins, qui répondait à une question que l’Empereur avait posée il y a bien des années de cela. Installé dans l’esprit de la gamine, Palpatine resta un instant pensif, silencieux. Il trouvait particulièrement ironique que ce soit Jinzler qui épouse un Chiss… Et qui soit enceinte de lui, visiblement. Intéressant, très intéressant… C’Baoth aurait lui aussi été très heureux d’une pareille nouvelle, il aurait ainsi attendu la naissance avec une grande impatience pour ensuite s’emparer du bébé.

N’es-tu qu’une simple traître ?

Tayla était nerveuse et ne le lâchait plus, depuis toute à l’heure. Il lui sourit en entrant dans la salle, cherchant d’abord un coin discret où s’asseoir, où ne pas se faire remarquer. Plutôt vers l’arrière, à ce moment-là. Il y avait plus de monde qu’il ne l’avait cru, certaines têtes déjà connues, d’autres non. Tout le monde s’asseyait, en discutant, la musique douce en arrière. Ewime était plus sur le devant de la salle, avec sa fille, les Aristocras aussi. Le jeune homme avait un curieux sentiment, en observant la décoration de la salle, certains éléments étaient empruntés à différentes sociétés humaines, d’autres étaient sans doute Chiss, et le tout formait un mélange à la fois agréable et disparate, c’était assez bizarre, en y regardant de près. Comme si le responsable de la décoration avait pioché au hasard des idées ici et là sans vraiment savoir quoi prendre.

Il observa aussi, en coin, les membres de l’Ordre Jedi, peu difficiles à repérer car ils avaient presque, tous leurs têtes largement diffusées à travers toute la galaxie avec les avis de recherche. Il pouvait, ainsi, associer un nom à chaque visage, et s’amuser un peu à les détailler, pensant aux « crimes » dont certains étaient accusés. Des crimes dont il avait presque envie d’applaudir, tant l’Empire le dégoûtait. La plupart étaient-ils véridiques, seulement ? Autre « détail », il restait si peu de Jedis ne venant pas des failles, que se passera-t-il le jour où tous les arrivants seront ravalés, du jour au lendemain ? Leur Ordre arrivera-t-il tout de même à se redresser et à se développer ? Et qui le dirigera, par la suite ? Il fallait un rempart solide, contre l’Ordre Sith, Eli ignorait si c’était déjà le cas aujourd’hui ou non.

Ça ne le regardait pas, non, mais il ne pouvait pas s’empêcher de s’interroger. Indirectement, il était concerné, comme tout le monde dans cette galaxie. Impossible, de toute façon, d’écarter ce type de questions lorsqu’on avait soi-même croisé un membre de l’Ordre noir. Il tourna un peu la tête lorsque la mariée, accompagnée par une des Jedis, remonta l’allée, jusqu’à l’hôtel. Même le début de la cérémonie était une sorte de mélange entre traditions humaines et chiss. Eli n’imaginait même pas le combat que ça avait dû être pour mêler les deux. Il posa une main contre lui, assez détendu, l’autre serrée dans celles de Tayla, beaucoup plus nerveuse. Ça restait un simple mariage, pas une cour d’assise. Et il n’y avait pas d’impériaux, ici, à part Thrawn et eux-mêmes… Une très bonne raison pour ne pas stresser.

– Tu es sûr qu’on est censé être là ? C’est, c’est… Normal ?

– Normal… Techniquement, non, pas vraiment, mais ce n’est pas grave. Rien ne peut arriver ici, ne t’en fais pas.

Il profita qu’ils soient dans un coin derrière la foule pour l’embrasser sur le front et lui chuchoter que ça ira, elle pouvait se détendre, elle aussi. Ils n’avaient rien à craindre des Chiss ni des Jedis, pas plus que des Rebelles. En tout cas, pas à son sens. Que voulait-elle qu’il se passe ? Il passa un bras derrière ses épaules, pour la rapprocher de lui, observant la cérémonie avancer du coin de l’œil. Il ne connaissait pas non plus les mariés, même s’il les avait déjà rencontré avant, pendant le voyage vers le vaisseau monstrueux brisé, mais il était tout de même content pour eux. Enfin un peu d’amour, dans cette galaxie, ça ne pouvait nuire à personne.

Venel’ali’nuruodo, 62 ans, capitaine du Steadfast

Voilà plus de trente ans qu’il travaillait sur ce vaisseau et c’était bien la première fois qu’on lui demandait de célébrer un mariage. Lalin vérifia une fois de plus que pour la décoration, c’est bon, tout était bien en place, et que ça pourrait correspondre… A peu près. Il avait pioché des éléments ici et là, selon ce qu’il avait trouvé dans la bibliothèque, puis avec l’aide de quelques volontaires, très amusés par la situation, ils avaient essayé de faire coller tout ça au milieu de leurs propres décorations traditionnelles, sans que ce ne soit trop affreux. Le résultat lui semblait… Correct, allons-nous dire. Personnellement, il n’était pas très convaincu, le tout lui laissait une sensation étrange, ce n’était pas parfait. Or, ce qui n’était pas parfait ne pouvait pas lui convenir. Ou on faisait les choses biens, ou on ne les faisait pas ! Si ce n’était pas bien réalisé, comment oser recevoir qui que ce soit ?

Son texte non plus ne lui plaisait guère, il aurait souhaité avoir plus de temps pour le bricoler mais l’amirale lui avait simplement répondu d’être « moins rigide, merci ». Ce n’était pourtant pas de la rigidité mais de la rigueur ! Il fallait faire les choses proprement, n’est-ce pas ? Tandis que tout le monde s’installait dans la salle, et après avoir salué de nouveau le marié et les témoins d’un signe de tête, il se repencha un instant dans son texte, légèrement perplexe encore sur quelques tournures de phrases. Ah, que n’avait-il eu plus de temps pour mieux les préparer… Et c’était si court ! Où étaient tous les rites ancestraux d’un mariage digne de ce nom ? Avoir dû tant tailler pour raccourcir la cérémonie lui avait donné beaucoup de sueurs froides. Ce n’était vraiment pas correct, ni pour les mariés ni pour leurs familles.

Il était temps d’y aller, cependant. Le capitaine garda son datapad en mains, le déroulé sous les yeux. Bien, bien, bien. Comment se tenaient les humains, exactement, dans sa position ? Il jeta un très rapide coup d’œil, à ses notes, le temps que la future rejoigne Mitth’ras’safis, puis se redressa. Sourire, oui, c’était ça. Un exercice peu habituel pour lui mais il essaya, vraiment, en espérant ne pas donner l’impression d’avoir une rage de dents. Savoir que Vic, dans un coin à s’occuper de la musique, était sûrement à moitié mort de rire ne l’aidait pas à se rappeler les bonnes expressions à adopter. Alors, premier point. Une fois l’assemblée silencieuse, le capitaine commença par une entrée en matière comme ils en avaient dans leurs propres mariages, pour mettre tout le monde dans le bain. Un passage qu’il avait dû honteusement réduire de plus de deux tiers…

La seconde partie concernait les droits et les devoirs conjugaux, ainsi que ceux rattachés à la fondation d’une famille. Etant donné que la mariée était déjà enceinte, le capitaine avait dû rayer plusieurs phrases de plus, pour ne garder que le côté naissance, famille, fratrie, etc. De souhaiter aux mariés d’avoir plusieurs enfants et de les élever dans la dignité et l’amour familial. De souhaiter que leurs enfants eux-mêmes aient ensuite une descendance et que le nom se perpétue. Pour cette partie, en revanche, Lalin n’avait pas eu le cœur de trop couper, c’était si important ! La famille, c’est bien ce qui compte plus que n’importe quoi d’autre dans la galaxie.

L’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. Elle appartient aux parents jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant ; pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. Les parents associent l’enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité.

Si les Chiss de l’assemblée écoutaient sans broncher, le capitaine n’était pas sûr que les humains ne commencent pas déjà à s’ennuyer. Pourtant, il avait beaucoup coupé. Dans les larmes, le sang et la douleur – enfin presque – mais il avait coupé. Consultant encore ses notes, après une longue tirade apprise par cœur la veille au soir, il essaya encore de sourire comme il faut aux époux.

Mademoiselle Lorana Jinzler, souhaitez-vous prendre pour époux monsieur Mitth’ras’safis ?

Bon, il n’était pas certain que ce soit la bonne formulation, chez les Humains, mais l’idée était là. Il attendit sa réponse, puis posa la même question à Mitth’ras’safis, finissant par laisser tomber le sourire pour ne garder que son air habituel. C’était bizarre, de toute façon. Il lança ensuite un bref coup d’œil aux témoins, pour qu’ils donnent les alliances et que les époux se les échangent. Normalement, il devrait à nouveau y avoir un long laïus, mais les Humains, eux, résumaient ça en « Je vous déclare maintenant Mari et Femme », ce qui était beaucoup moins solennel et romantique, à son sens. Hélas… Les témoins devaient aussi prononcer un petit discours, de quelques minutes, avant de signer. Pourquoi ça devait être si affreusement court…