Un nouveau temps

Des Jedi étaient censés arriver, dans la journée, paraît-il… Afin de « mieux gérer ce genre de situations »… Nat soupira un peu, en y repensant, trouvant toujours ces réactions parfaitement stupides. Tomber du ciel dans un autre temps avait été été suffisamment dur à avaler et accepter, encore plus à croire… Il avait mis du temps, refusant tout d’abord de croire à une absurdité aussi énorme, puis face à l’accumulation de preuves, il n’avait bientôt eu plus eu d’autres choix que d’accepter la situation, à contrecœur. Des journées difficiles, où conserver son sang-froid avait été compliqué. Le nombre de remarques débiles reçues ces derniers jours n’avait pas aidé non plus. Les rebelles ne s’étaient pas privés de lancer de nombreuses réflexions idiotes, même si aucun n’avait été agressif au point de vouloir se battre. Il avait passé quasiment l’intégralité de son temps à tous les renvoyer chier.

Resté dans un coin à l’écart de l’agitation de la base, il s’occupait en gravant doucement le nom d’Ahnah sur son sabre, en le stylisant. Comptant en faire de même avec ses deux autres enfants. Une manière de demeurer proche d’eux, malgré les terribles circonstances. Il était assis sur une caisse, le dos appuyé contre une autre, une petite boîte d’outils posés à côté de lui, dans un recoin d’un vaste hangar où une poignée de personnes s’activaient. Préférant être seuls que subir la compagnie de ces crétins, s’agaçant ou lançant des piques à cause d’un simple nom de famille. Et dire qu’on lui avait décrit la rébellion de cette époque comme un groupe intelligent et efficace. Quoi qu’ils étaient efficaces mais l’intelligence ne semblait pas être la première de leurs priorités. Il souffla légèrement sur le sabre, pour retirer les petites particules, puis reprit son travail, pour enjoliver le prénom.

Plongé dans ce travail, il ne fit pas attention de suite à un appel lointain, ne relevant la tête que la seconde fois. Un rebelle s’avançait vers lui, avec une femme et une jeune fille derrière lui. Les Jedi en question, donc. Inconnues au bataillon, l’une comme l’autre. Pas très étonnant. Il se redressa lorsque le trio arriva à sa hauteur, mais le rebelle repartit presque aussi vite qu’il était venu. Nat reposa l’outil de gravure, à la pointe très fine, dans la mallette à côté de lui, gardant son sabre en main par automatisme, puis se présenta d’une voix claire. Bien qu’il soit toujours très agacé, même si ce n’était pas dirigé contre elles en particulier. Agacé et blasé. Il attendit qu’elles se présentent à leur tour. Sans demander d’emblée si elles aussi venaient d’un autre temps ou étaient nées ici. La plus petite des deux semblait âgée, pour être toujours Padawan, tiens. Elle semblait avoir dans la vingtaine.

"On m’a déjà parlé des failles," indiqua-t-il en les enjoignant à prendre place, sur les autres caisses, d’un geste de la main. "Et une partie des changements qui y sont liés."

Elles n’auront donc pas à se soucier de lui expliquer une nouvelle fois… Nat ne voyait d’ailleurs pas pourquoi les rebelles avaient insisté pour que des Jedi prennent le relais, dans cette histoire. Il leur avait pourtant indiqué clairement qu’il avait quitté l’Ordre. Il lança un très bref regard vers le ventre arrondi d’Atris, pendant qu’elles s’installaient. Une bonne nouvelle, tiens, voilà qui changeait. Avoir des enfants était un bonheur précieux, qu’ils soient de votre sang ou adoptés.

"Je ne compte pas repartir avec vous, soyons clairs dès le départ," indiqua-t-il en faisant tourner un petit outil avec sa main libre. "J’ai quitté les Jedi pour vivre en paix avec ma famille et je n’ai pas l’intention de reprendre cette voie dans ce temps. A moins d’une urgence pour aider ma famille. Travailler pour les rebelles, pourquoi pas, tant qu’ils cessent leurs remarques idiotes à cause de mon nom de famille. Quels sont les Siths du coin à combattre ?"

Si le ton était froid, Nat demeurait très calme, en apparence. Il ne doutait pas une seconde d’en croiser, tôt ou tard, donc d’avoir à combattre.

Quitter l’ambiance claustrophobique et sombre des grottes, puis l’environnement connu mais devenu hostile autour du refuge avait quelque chose de bon et agréable, de soulageant, pour être exact. Shoey était heureuse, même, de pouvoir enfin découvrir la galaxie au-delà ce microcosme et de constater par elle-même tous les changements qui avaient eu lieu après plusieurs siècles d’évolution technologiques, politiques et culturelles. C’était un peu comme si tout brillait de mille feux sous son regard, et Shoey ne se serait sans doute pas retenue de sautiller partout et toucher à tout si elle ne possédait pas un minimum de maitrise et de contrôle sur ses émotions. Alors qu’elle connaissait déjà plus ou moins tout ce qui l’entourait. De l’espace filant à vive allure sur leur chemin, à l’esthétique des vaisseaux et structures des rebelles qui les attendaient à leur destination, tout lui semblait merveilleux. Son esprit lui criait également qu’elle n’aurait pas pu rêver meilleure compagnie pour ce voyage à travers la Bordure Extérieure. Maitre Atris avait certes son caractère, mais ça n’enlevait rien à ce que la jeune jedi avait pu lui dire avant que la Force ne surréagisse à la mort de ce Plagueis. Ni ça, ni les révélations qu’elle lui avait faite sur son passé, ce qu’elle avait pu faire, et qui n’avait apparemment jamais été compilé dans les archives.

Cela, finalement, appartenait au passé, et seuls les actes présents avaient, à ses yeux, une réelle importance. Le passé ne devait pas être oublié bien sûr, mais c’était aussi un marqueur permettant de noter, chez quelqu’un, une évolution et un changement. Les autres jedis semblaient partager une opinion similaire. Finalement, dans toute cette affaire, c’était plutôt que des éléments aussi importants n’aient pas été référencés dans les archives qui l’intriguait le plus. Il n’y avait finalement que sa décision concernant sa grossesse qui la laissait quelque peu dubitative. De ne pas vouloir l’interrompre après ce qu’elle avait subis, le tout sans vouloir avoir quoi que ce soit à faire de l’enfant par la suite était une contradiction qu’elle ne parvenait toujours pas à expliquer. Il lui suffisait juste de poser un instant son regard sur le ventre de la maitre jedi pour que l’illogisme de cette situation ne vienne se glisser dans ses pensées. Une vision qu’il était de plus en plus difficile d’éviter, à mesure que la grossesse avançait…

Les rebelles semblèrent étrangement soulagés, mais à la fois heureux, de constater leur arrivée. La jeune jedi, elle, ne put s’empêcher de tourner un temps autour des engins pour en comprendre l’utilité et le fonctionnement tandis qu’elles attendaient leur guide ; Au grand damn, peut-être, de la maitre Jedi qu’elle accompagnait au cours de son périple. On lui avait demandé dès le début de veiller un peu plus sur elle que sur les autres malades sans trop qu’elle sache vraiment pourquoi, mais Shoey ne s’était d’autant moins laissée prier pour le faire. Servir le thé, rapporter les livres et extraits des archives dont elle pouvait avoir besoin, l’aider quand elle l’acceptait pour certaine affaires quotidiennes… Le tout en respectant son intimité, et son désir de s’isoler, quand il le fallait. Les choses allaient mieux, maintenant. Avec le temps, la Force semblait s’adoucir, et les autres jedis avaient repris du poil de la bête. Mais la puanteur, elle, restait hélas bien présente. Shoey s’estimait heureuse de ne pas avoir eu de problèmes particuliers, avec tout cela…

Elles suivirent le guide lorsque ce dernier se présenta à elles, et don le jeune âge marqua la padawan. A vue d’œil il devait avoir quoi, pas plus de dix-huit ans, quelque chose comme ça. Il les guida à travers les couloirs chargés de matériel en tout genre, principalement des pièces détachées, en leur détaillant vaguement les salles qu’ils passèrent sans s’arrêter : infirmerie, zones de stockage, bureaux, armurerie… Le tout pour finir dans un hangar à peine plus vaste que celui dans lequel ils avaient été accueillis. Dedans comme dans tout le reste de la base, la climatisation et les recycleurs d’airs tournaient à pleins régimes et animaient la pièce d’un soufflement suivit d’un sifflement léger, mais permanent. Ils s’arrêtèrent, le temps pour le rebelle de trouver son chemin et de héler, une première fois, un homme plongé au milieu de plusieurs caisses. Puis une seconde fois, avant que celui-ci ne relève la tête. Shoey releva le menton vers maitre Atris, pour jauger sa réaction, avant de suivre leur guide à ses côtés. L’individu en question ne lui disait absolument rien, ce qui n’était pas très étonnant, mais il ne partageait pas non plus vraiment de traits avec Luke, pour un Skywalker.

« Je m’appelle Shoey Thoris, et voici Maitre Atris. » se permit-elle de souligner en avisant le sabre-laser qu’il tenait en main, et après avoir constaté que le jeune rebelle avait prit la poudre d’escampette sans même prendre la peine de les présenter.

Peut-être avait-il d’autres affaires à régler ailleurs, pensa-t-elle, avant de suggérer dans un murmure à maitre Atris de s’asseoir au moment même où Nat Skywalker leur proposa de le faire. Shoey rabattit adroitement les pans de sa légère tunique en venant se poser sur une caisse si grande que ses pieds touchaient tout juste le sol. Elle se concentra ensuite sur ce qu’il avait à dire, un peu soulagée qu’il ait déjà été informé de ce qu’étaient les failles, et d’une parties des changements qu’il y avait eu à cette époque ; Cela lui éviterait de revivre le moment malaisant où Mara s’était évanouie en écoutant les révélations sortir de la bouche de Luke. Mais elle restait circonspecte en l’entendant évoquer son souhait de rester en dehors de l’Ordre Jedi, et exposer ses raisons, avant de mettre directement les pieds dans le plat. Ooook… Ce type avait vraiment une drôle définition du « vivre en paix ». Shoey retînt d’ailleurs un profond soupir, en se demandant ce qu’il y avait de si compliqué, dans cette famille, pour suivre des voies si différentes…

« Tout d’abord, soyez assuré que nous ne sommes pas là pour vous convaincre ou vous forcer à quoi que ce soit. » Elle marqua une pause, le temps de jeter un nouveau regard vers maitre Atris au cas où elle voudrait prendre la suite. Ne voyant pas de réaction allant dans ce sens, et après un bref moment de silence, Shoey déglutit : « Pour les siths, vous devez déjà connaître ce qu’il y a à savoir sur Sidious. Il n’y a pas de grandes nouveautés, le concernant. Si ce n’est qu’il paraît plus isolé que jamais. Mais il s’agit peut-être que d’une apparence. Les plus problématiques ne sont pas originaires de cette époque. Vous avez peut-être déjà entendu parler de Plagueis, le mentor de Sidious ? »

Elle commença à expliquer ce qu’il devait déjà avoir entendu parler ici, mais avec un peu plus de détail et de contexte. La Pandémie tout d’abord, en détaillant ce que les rebelles ne savaient peut-être pas, pour pouvoir déterminer ce que Skywalker savait ou ne savait pas, exactement. Le fait que cet évènement avait eu un grand impact sur la géopolitique globale à travers la galaxie, notamment le fait que Sidious n’avait pas vraiment agi pour bloquer les actions de son ancien mentor. Que Plagueis était déjà mort une fois, avant d’être enfermé, et de s’échapper… Puis de mourir à nouveau, provoquant ce qui arrivait autour d’eux. Les sensitifs malades, cette odeur pestilentielle dans la Force, les dérèglements climatiques majeurs et la dégradation des écosystèmes. Elle continua de donner des détails, sans dévoiler ce qu’elle avait appris récemment de la bouche de Luke. Ce n’était peut-être pas le bon moment pour cela.

« Il y aussi quelques siths moins prompt au massacre, ou à la violence gratuite. Mais c’est encore quelque chose de difficile à dire, il se peut également que la situation dans laquelle ils se trouvaient ait quelque chose à voir là-dedans… Leia Organa, par exemple, est encore difficile à cerner. Tout comme la sith qu’elle a épousé, et dont on ne sait pratiquement rien. Elles n’ont encore rien fait de particulier, et semble se contenter de ce qu’elles ont sur Alderaan. Mais il y a des rumeurs qui laissent à penser que votre ancêtre éloignée puisse être possédée par l’esprit d’un autre sith plus dangereux encore, Vitiate, et qui a poussé Vader à trahir son maitre. »

Elle s’arrêta, et se tourna vers Atris en retenant une grimace. C’était difficile à admettre, mais des deux, elle était la plus à même d’en parler. A cause de ce qui lui arrivait, mais aussi parce que ce sith venait plus ou moins de son époque. Elle serait plus à même à donner du contexte… Tout ceci était encore brut. Il était difficile de tout détailler comme ça…

Un nouvel arrivé, toujours de la même famille… Peu de temps après Mara Jade, bien que celle-ci ne soit pas arrivée d’un temps où elle était officiellement mariée à Luke. Durant le trajet, Atris avait revu, une nouvelle fois, le profil général des arrivants, Sith connus comme Jedi. La majeure partie des personnes jetées ici appartenaient à la même période de temps… Il y avait même Sion, arrivé récemment, dont Obi-Wan avait pu faire cracher le véritable nom et joué pour lui les psychologues. Une annonce qui en avait choqué plus d’un, jusqu’à la sorcière, surtout sachant que ce fou était resté avec les militaires où il était tombé. Kreia en était restée sidérée, en apprenant que le Sith n’avait pas sauté à la gorge de son accueillant. Ce groupe-là ne lui disait rien qui vaille, elle les trouvait dangereux, à accueillir ainsi ces Sith… Rien ne prouvait qu’ils étaient capables de les contrôler et encore moins qu’ils ne comptaient pas se servir d’eux pour de troubles desseins. Sion avait beau être considéré comme facilement manipulable, il n’en demeurait un guerrier très dangereux.

Ce nouveau venu-là était âgé, semble-t-il, autour d’une cinquantaine d’années. Le regard dur et froid, très clair, ton direct et un certain soulagement, lorsqu’il indiqua que les rebelles lui avaient déjà expliqué cette histoire de failles. Sûrement dans les grandes lignes uniquement mais cela suffisait. Quant à Shoey, malgré la situation, elle semblait toujours se soucier de son confort, c’était… Bizarre… Atris lui lança un bref regard, toujours assez perplexe sur le sujet. Elle lui avait pourtant parlé de son passé, pour l’en tenir informée comme elle semblait ignorer ces faits et aussi, et surtout, dans l’espoir que cela casse l’admiration que la petite avait pour elle et qu’elle s’en retrouve… Disons, plus calme, plus apaisée. Ça n’avait absolument pas fonctionné. Le nouveau venu ajouta ensuite qu’il ne comptait pas rentrer avec eux, dans l’Ordre, l’ayant quitté pour vivre en paix. Ce qui incluait, dans sa définition, continuer de combattre… Comme toujours, la paix chez les Skywalker était une notion toute relative.

Shoey enchaîna à la suite, d’abord pour essayer de le rassurer un peu, ensuite pour commencer à répondre à sa question. Il devait déjà connaître Sidious, effectivement, sans doute mieux qu’elles-mêmes. Quant à Plagueis, selon les dires de Mara Jade, personne ne semblait le connaître, dans leurs lignes temporelles. Il avait agi dans l’ombre et n’était pas revenu empoisonner la vie de la galaxie, littéralement. Merci aux failles, pour cela… Pendant que son apprentie en parlait, elle s’assit un peu plus confortablement sur les caisses. En se demandant si les rebelles avaient tenu à les appeler uniquement car il s’agissait d’un membre de cette famille… Il y avait eu une autre arrivée récente, venue du futur elle aussi, mais cette fois, l’alliance s’était contentée de le leur signaler, elle ne leur avait pas demandé de venir en urgence. Pourtant, ce type n’était visiblement pas un Sith, bien que son aura ne soit pas aussi lumineuse que celle de Luke. Même depuis l’Étoile Noire, la méfiance envers ce clan persistait, dirait-on.

"Il y aussi quelques siths moins prompt au massacre, ou à la violence gratuite. Mais c’est encore quelque chose de difficile à dire, il se peut également que la situation dans laquelle ils se trouvaient ait quelque chose à voir là-dedans… Leia Organa, par exemple, est encore difficile à cerner. Tout comme la sith qu’elle a épousé, et dont on ne sait pratiquement rien. Elles n’ont encore rien fait de particulier, et semblent se contenter de ce qu’elles ont sur Alderaan. Mais il y a des rumeurs qui laissent à penser que votre ancêtre éloignée puisse être possédée par l’esprit d’un autre sith plus dangereux encore, Vitiate, et qui a poussé Vader à trahir son maitre."

Selon ce qu’on leur avait rapporté sur Vader, il aurait certainement déserté tôt ou tard, quoi qu’il en soit, que ça soit poussé par les événements ou non… Son apprentie s’était arrêtée d’un coup, en relevant la tête vers elle. Qu’elle ne compte pas sur elle pour rassurer cet homme, vis à vis de son ancêtre.

"Étant donné les pouvoirs de ce Sith et ce qu’il a déjà accompli par le passé, ça reste très probable," ajouta-t-elle d’un ton neutre. "C’est une politicienne avant tout, on peut imaginer à quoi elle pourrait lui servir, dans divers projets. Sans compter que cela lui offrirait un moyen direct d’observer de près ce qui se passe dans le Noyau, jusqu’à Coruscant. Ses desseins ne sont pas encore très connus, il sévit quelque part dans les régions Inconnues. Du moins, c’est là-bas que sa présence a été détectée pour la dernière fois. Bien qu’on ne puisse pas encore officiellement l’accuser d’avoir commis quoi que ce soit, on le soupçonne d’avoir participé à l’empoisonnement de la Force, causé par Plagueis. Sans pouvoir le prouver, pour le moment."

Cette supposition venait avant de tout de ceux ayant déjà rencontré et combattu Vitiate. Il possédait le pouvoir nécessaire à de tels actes, là où Plagueis possédait avant tout la technique. Les deux s’étaient trouvé proche, géographiquement parlant, à un moment. Ils avaient très bien pu se rencontrer une nouvelle fois.

"C’est un Sith possédant le pouvoir d’aspirer toute vie sur un monde pour renforcer sa propre force, de posséder les corps et esprits et de distordre la Force pour créer la vie. Il est, avec Sidious, un des plus grands adversaires actuels."

Sidious, bien sûr, il ne fit qu’un vague geste de la main, à sa mention. Il était évident qu’il faisait partie du lot et ce n’était pas de lui, dont il attendait des nouvelles. Déjà bien connu, en effet, d’autant plus à la lumière de révélations obtenues plus tard encore, par rapport à cette douce époque. Le suivant, il avait lu les nouvelles et les Rebelles en avaient parlé… Un voilà un de tout aussi dangereux. Nat ne connaissait pas réellement d’équivalent, dans leur époque. Il y avait bien Krayth, s’amusant à ce genre de choses, mais il était loin d’être un expert dans le domaine. La plupart des autres membres de l’Ordre Sith étaient des guerriers avant tout, leur chef n’avait pas saisi l’importance de diversifier ses troupes. Il écouta attentivement, au moins rassuré sur le fait que s’il s’agissait d’un sorcier pur jus, il y avait peu de chances qu’il soit exceptionnel au corps à corps.

Il avait également su que Leia avait choisi le côté obscur, dans ce temps, pratiquement dès son arrivée. On ne lui avait pas signalé, en revanche, qu’elle avait épousé une Sith. Voilà qui modifiait déjà pas mal de choses, pour les temps à venir… Quoi qu’avec toutes ces histoires, il était douteux que ça puisse arriver, quoi qu’il en soit, même sans ce changement-là. Tant mieux, si elles ne se concentraient que sur Alderaan, en attendant, ça leur laissait le temps de s’occuper d’autres soucis. Il ne savait guère quoi en penser. Son ancêtre avait toujours été la plus… Disons… Celle ayant le plus les nerfs à vif, des deux, la plus engagée politiquement et militairement parlant. Que ce soit elle qui ait cédé n’était pas si étonnant, quand on y réfléchissait bien. Qu’elle soit possiblement possédée, en revanche, était plus embêtant. Le Sith potentiellement responsable ne lui disait rien.

Que ce type se promène dans le Chaos était une très mauvaise nouvelle… Il y avait, là-bas, bon nombre de peuples pouvant être facilement happés par un tel individu, sans compter certains autres peuples pouvant accepter de collaborer ou commercer avec lui car ils ne voyaient pas spécialement de problèmes dans ce genre de méthodes. C’était très exactement ce qui s’était passé, d’où il venait… Nat ne doutait pas une seconde que ça puisse se reproduire aujourd’hui. Il avait tendance à bien plus se méfier des Sith maniant l’art de la manipulation, de la politique et des bouleversements de mondes, plutôt que des simples guerriers et divers bourrins de toutes sortes. D’autant plus lorsque l’un d’eux avait la bonne idée de s’enfoncer dans les Régions Inconnues. Surtout à cette époque, où elles demeuraient encore plus dangereuses et instables que la sienne.

"Qu’un Sith capable de manipuler en masse se promène là-bas est la plus mauvaise nouvelle qui soit," grommela-t-il. "Il y a plusieurs peuples qui pourront accepter de travailler avec lui en se fichant bien de ses pouvoirs, simplement car ils sont contraints de survivre avec des méthodes dures. Sans compter ceux plus agressifs de base, qui pourraient se laisser recruter par opportunisme. Ils ne doivent pas être prêts à attaquer, aujourd’hui, mais il existe des peuples, comme les Vong, parfaitement capables de rayer la galaxie de la carte, Jedi compris, sans trop de peine. Ils ont assez de force pour même détruire la galaxie ancienne et celle d’il y a quelques millénaires, pour vous donner une idée. Le Chaos est très dangereux, c’est le pire endroit possible où laisser un Sith faire des affaires."

Il avait, bien évidemment, songé à d’abord s’insérer dans le combat contre Sidious, mais cette donnée changeait absolument tout. Parce qu’il avait une bonne idée de quels peuples pourraient s’agiter le plus sous l’effet obscur d’un type comme celui-là et que dans ce temps, la galaxie n’était clairement pas prête à les recevoir. Même si ces ennemis eux-mêmes ne l’étaient sans doute pas encore, ils ne pouvaient pas se permettre de ne pas se soucier d’un tel danger.

"Il y a-t-il un autre groupe de sensitifs formés et entraînés, là-bas ? Ou au minimum, des personnes capables de surveiller et alerter, qui connaissent le Chaos et sont capables de s’y déplacer vite en cas de besoin ?"

Si ce n’était pas le cas, il comptait s’y rendre, puis essayer, sur place, de trouver au fur et à mesure des personnes capables d’aider. Ce sera très long… Et certainement très compliqué. Mais il fallait le faire.

« Étant donné les pouvoirs de ce Sith et ce qu’il a déjà accompli par le passé, ça reste très probable… C’est une politicienne avant tout, on peut imaginer à quoi elle pourrait lui servir, dans divers projets. Sans compter que cela lui offrirait un moyen direct d’observer de près ce qui se passe dans le Noyau, jusqu’à Coruscant. »

Shoey baissa légèrement le regard en inclinant la tête de côté, songeuse. Voilà une chose à laquelle elle n’avait absolument pas pensé, probablement à cause de sa méconnaissance de Leia Organa. Il était vrai qu’elle avait grandit sur Alderaan, et devait posséder une certaine influence dans le Noyau à la suite de ses nombreuses années comme représentante au sein du défunt Sénat Impérial. En prenant un peu de recul, elle était le parfait exemple de pourquoi les jedis de son époque refusaient catégoriquement ce genre d’influence, parce que le Côté Obscur avait tendance à exacerber certaines pulsions et émotions qui avaient tendance à surgir plus promptement dans un environnement de ce genre. La jeune jedi avait dit à la capitaine Kravhenn qu’elle n’avait aucune intention de se lancer là-dedans, cette dernière en avait été surprise et l’avait amené à y réfléchir. Elle avait songé au fait que, finalement, ce n’était peut-être pas si dangereux que cela, que les jedis étaient contraints par la République d’autrefois suite à ce qui s’était passé pendant la grande guerre… Mais cette soudaine piqûre de rappel venait de balayer d’un seul coup la réflexion accomplie depuis lors.  

Elle se demandait à présent ce qu’avait à en tiré la sith que Leia Organa avait épousé. Les autres jedis n’avaient absolument aucune information sur elle, ou sur son passé. Peut-être était-ce parce qu’elle venait du futur, comme Nat Skywalker ? Ou peut-être travaillait-elle depuis toujours avec ce Vitiate, et qu’elle l’avait aidé à piéger la sœur de Luke ? Shoey ne voyait pas comment il pourrait en être vraiment autrement : on lui avait répété que les siths n’agissaient que par ambition personnelle, et il n’y avait aucun intérêt à vivre avec quelqu’un que vous sachiez possédée par un autre sith plus dangereux encore. A moins d’être de son associée et d’avoir quelque chose à en retirer… Ou d’en être totalement ignorante…

« C’est un Sith possédant le pouvoir d’aspirer toute vie sur un monde pour renforcer sa propre force, de posséder les corps et esprits et de distordre la Force pour créer la vie. Il est, avec Sidious, un des plus grands adversaires actuels. »

Cela lui donnait encore des frissons, de s’imaginer un être pouvoir d’un claquement de doigt faire disparaître toute vie à la surface d’un monde et se gaver de tous ces morts comme on pourrait le faire avec les victuailles d’un grand banquet. C’était… C’était tout simplement immonde. Cela ressemblait un peu aux écrits concernant ce sith de l’époque de maitre Atris, ce fameux Darth Nihilus. La jedi avait bien été contrainte de lui raconter qui il était, vu ce qu’elle lui avait révélé sur son existence, et les erreurs qu’elle avait commises. La jeune jedi avait bien sûr été choquée, d’abord, par ces révélations… Mais c’était oublié que tout cela ne saurait être séparé de tout le reste, de ce qui se passait dans la galaxie à ce moment-là, de ce qui arrivait aux jedis… Elle avait fait ce qu’elle pensait être juste, peut-être avait-elle été influencée à son insu à le faire… Mais tout cela n’avait plus réellement d’importance, maintenant. Shoey savait bien pourquoi maitre Atris lui avait raconté tout cela en détails, elle n’était pas dupe, mais ça n’avait tout simplement pas eu l’effet recherché.

Certes, la jeune femme s’était sentie blessée pendant un temps dans ses espérances et ses attentes, mais au final elle avait préféré voir cela comme une forme de confiance, et un besoin d’extérioriser le mal qu’elle avait pu commettre tout en lui soulignant que ça ne se reproduirait plus jamais. Shoey était prête à le croire, sans hésiter…

« Qu’un Sith capable de manipuler en masse se promène là-bas est la plus mauvaise nouvelle qui soit… Il y a plusieurs peuples qui pourront accepter de travailler avec lui en se fichant bien de ses pouvoirs, simplement car ils sont contraints de survivre avec des méthodes dures. Sans compter ceux plus agressifs de base, qui pourraient se laisser recruter par opportunisme. Ils ne doivent pas être prêts à attaquer, aujourd’hui, mais il existe des peuples, comme les Vong, parfaitement capables de rayer la galaxie de la carte, Jedi compris, sans trop de peine. Ils ont assez de force pour même détruire la galaxie ancienne et celle d’il y a quelques millénaires, pour vous donner une idée. Le Chaos est très dangereux, c’est le pire endroit possible où laisser un Sith faire des affaires. »

Elle avait redressé la tête, pour écouter les commentaires peu encourageants de Nat Skywalker concernant ce qui pouvait se trouver dans cette région que lui et certains autres appelaient le Chaos et en quoi un être comme Vitiate pouvait s’y complaire. A la différence de Luke, Shoey avait l’impression que son descendant était profondément blasé. Il ne lisait pas en lui cet espoir et cet optimisme qui irradiait chez leur Skywalker. C’était… bizarre, de voir à quel point les membres de cette famille pouvait à ce point être différent… Mais vu ce qu’il avait à leur annoncer sur certains peuples qui vivaient dans ces régions, Shoey pouvait aisément comprendre et saisir son état d’esprit.

Par ailleurs, c’était quoi, un Vong, exactement, pour qu’il en vienne à en parler comme s’il s’agissait d’un danger aussi existentiel ? Et pourquoi fallait-il que tous les plus grands dangers qui puissent lorgner sur leur coin de leur galaxie finissent tôt ou tard par s’y retrouver ? Parce que c’était inaccessible et à l’abri des regards des curieux ? Parce que la vie y était vraiment aussi minable et déprimante qu’il ne le laissait entendre ? C’était justement parce qu’il avait vécu dans ces régions qu’il était lui-même aussi… fatigué ?

« Il y a-t-il un autre groupe de sensitifs formés et entraînés, là-bas ? Ou au minimum, des personnes capables de surveiller et alerter, qui connaissent le Chaos et sont capables de s’y déplacer vite en cas de besoin ? »

Shoey leva à nouveau le regard vers maitre Atris, laissant couler ce dernier sur sa longue chevelure décoiffée. Ça ne lui ressemblait pas vraiment de se laisser aller ainsi. D’ordinaire elle était beaucoup plus soignée… Et puis ces derniers jours, son attitude à son égard avait changé, sans qu’elle ne comprenne trop pourquoi… Peut-être était-ce dû à la grossesse, les hormones… elle n’y définitivement connaissait pas grand-chose, à tout ça…

« C’est difficile à dire, nos interactions avec ce… Chaos, est assez limité, » répondit-elle après réflexion. « Nous savons que le Grand Amiral Thrawn opère dans les régions frontalières et y effectue, sans doute, des incursions régulières. Il a accumulé des forces non négligeables depuis qu’il a été contraint de trahir Sidious. Des forces majoritairement impériales en désaccord avec les actions des Siths et l’inaction de l’Empereur les concernant. Vader l’a rejoint, il est possible qu’avec lui il essaye de construire quelque chose. Nous avons aussi une jedi qui a décidé d’aller vivre auprès des Chiss. »

Lorana. Elle avait pu lui parler, avant de venir ici, lorsqu’elle était passé les voir.

Il semblait connaître ces régions… Pour sa part, pas du tout, elle n’avait jamais entendu parler des Vong et ne voyait pas non plus auxquels autres peuples il faisait référence. Fantastique, comme s‘ils n’avaient pas assez d’ennemis potentiels, prêts à lancer une guerre ! Elle se mordilla les lèvres, regrettant le temps où ils avaient suffisamment de membres dans leurs rangs pour se permettre d’envoyer un nombre suffisant en missions de reconnaissances et surveillance, dans de telles régions. Cette époque compliquait tout ! Elle hocha vaguement la tête à la question de Skywalker, tout en réfléchissant à comment parer à ce problème au plus vite. Tout le monde, parmi les leurs, était déjà pas mal occupé… Ils ne pouvaient pas détacher comme ça deux personnes pour les laisser au loin, à se débrouiller seuls, contre des monstres inconnus. Il y avait l’ex-Furie Sith, dans le coin, plus la lieutenant encore trop peu entraînée et… Une ex-membre de l’Ordre partie il y a plus d’un an. Autant dire que ça ne pesait vraiment pas lourd. Et encore, pouvait-on se fier à un Sith perturbé et ravagé ? Clairement pas.

"C’est difficile à dire, nos interactions avec ce… Chaos, est assez limité. Nous savons que le Grand Amiral Thrawn opère dans les régions frontalières et y effectue, sans doute, des incursions régulières. Il a accumulé des forces non négligeables depuis qu’il a été contraint de trahir Sidious. Des forces majoritairement impériales en désaccord avec les actions des Siths et l’inaction de l’Empereur les concernant. Vader l’a rejoint, il est possible qu’avec lui il essaye de construire quelque chose. Nous avons aussi une jedi qui a décidé d’aller vivre auprès des Chiss."

Ils n’avaient aucune idée de s’il existait un groupe similaire aux jedi, quelque part dans les régions Inconnues, c’était bien le souci… C’était possible, étant donné que ces régions de la galaxie s’étaient développées à part du reste et que leur Histoire différait tout autant. Possible, certes, mais ils n’en avaient aucune preuve. En supposant que s’il existait bel et bien un tel groupe, encore fallait-il qu’il ait survécu jusqu’ici, qu’il ne préfère pas se tourner vers Vitiate et qu’il ait la force nécessaire pour se mêler d’une telle affaire. Elle tourna un instant le regard vers Shoey puis lui posa une main sur l’épaule, serrant très légèrement en signe d’encouragement. Puis reporta le regard sur Nat, sans lâcher son apprentie.

"On ne peut se permettre d’envoyer des membres de l’Ordre en surveillance, sur le long terme, là-bas, encore moins seuls. Nous ne sommes pas assez nombreux et la guerre contre Sidious réclame à elle seule beaucoup d’attention. Je comprends que ça soit dangereux, mais pour le moment, nous n’avons pas tellement le choix. Ces peuples en question sont-ils sur le point imminent d’attaquer ? Pour les surveiller, nous devons avoir foi en nos alliés."

Cela lui faisait mal au cœur mais ils n’avaient pas tellement d’autres choix… Elle avait beau se méfier comme de la peste de ce groupe de militaires déserteurs, ils restaient, en ce moment, le meilleur moyen de surveillance de ces régions lointaines. Si au moins il restait une armée digne de ce com, pouvant elle aussi détacher des troupes… Hélas, l’Alliance Rebelle avait, elle aussi, largement de quoi s’occuper et de toute manière, ne prenait guère au sérieux les menaces potentielles cachées dans les tréfonds de la galaxie. Trop occupés par les menaces beaucoup plus actuelles, sur le pas de leur porte.

"Puisque vous tenez à vivre en paix, comptez-vous vous rendre dans ces recoins pour surveiller les menaces possibles ?"

« C’est difficile à dire, nos interactions avec ce… Chaos, est assez limité. Nous savons que le Grand Amiral Thrawn opère dans les régions frontalières et y effectue, sans doute, des incursions régulières. Il a accumulé des forces non négligeables depuis qu’il a été contraint de trahir Sidious. Des forces majoritairement impériales en désaccord avec les actions des Siths et l’inaction de l’Empereur les concernant. Vader l’a rejoint, il est possible qu’avec lui il essaye de construire quelque chose. Nous avons aussi une jedi qui a décidé d’aller vivre auprès des Chiss. »

Nat dû prendre un instant de réflexion pour se souvenir de ses cours d’Histoire et s’efforcer de mettre un visage sur le nom lâché. Un Chiss aussi, c’était, de toute façon, dans ce temps et surtout les années suivantes, qu’ils avaient vraiment commencer à faire parler d’eux. Tout ça remontait à loin ! C’était perturbant d’en entendre parler comme un fait actuel… Sinon, son ancêtre était dans les parages, une ex-Jedi aussi… C’était peu… La maître Jedi s’était plus redressée, se rapprochant de la gamine pour tenter un geste de réconfort. Stressée, peut-être. D’ailleurs, c’était sa fille ou son élève ? En jaugeant la très faible ressemblance physique entre les deux, il en conclut que ça devait être plus probablement son élève. Il hocha juste la tête, quand la maître précisa qu’ils ne pouvaient envoyer personne là-bas, sur le long terme, faut d’assez de membres. Bien entendu. Il savait que tous avaient des préoccupations plus urgentes. Et que les malheureux n’allaient pouvoir se réjouir longtemps de la fin des ces soucis avant d’en recevoir de nouveaux, au point d’en regretter le temps où la plus forte menace était l’Empire.

« Puisque vous tenez à vivre en paix, comptez-vous vous rendre dans ces recoins pour surveiller les menaces possibles ? »

Tout dépendait de la situation réelle sur place, il n’avait ou avoir ici que des estimations… La situation changeait tellement qu’il était compliqué de se faire une opinion si simplement.

« Tout dépendra de la situation exacte, » répondit-il d’un ton pensif. « Si ce groupe de déserteurs ressemble à ce qu’il est censé devenir, il représente déjà une force fiable pour la surveillance du Chaos, du moins, de ses frontières. Peut-être que la Guilde peut également faire passer des informations, même si ça m’étonnerait fortement, ou du moins, pas aux Jedi. Les personnes sensibles à la Force, dans le Chaos, n’auront pas la même perception des Sith que nous, en les croisant. De toute manière, les deux Ordres ne cessent de se déliter puis se remettre, c’est un cycle sans fin. Des massacres, il y en aura d’autres, c’est inévitable. »

Il haussa légèrement les épaules, peu gêné par de tels détails. Il suffisait de s‘accoutumer aux manières de vivre et penser de chacun, pour mieux les comprendre. Kol avait très bien su le faire… Il s’était fait une raison, pour ça, pour les Ordre Jedi et Sith, pour les guerres, pour les combats à mener, pour les batailles pourtant évitables mais où la diplomatie n’avait plus cours. C’était stupide, aberrant, mais il fallait s’y faire.

« Par ailleurs, » reprit-il dans la foulée, « c’est pour cela que j’inclus de tels combat dans ma perception du vivre en paix. Je n’airai pas provoquer les ennuis lorsque c’est inutile, mais je sais par expérience que ces ennuis viennent, quoi qu’il arrive. Même lorsque je vivais avec ma famille sans me mêler du reste, les Sith venaient malgré tout de temps en temps pour combattre. Ils peuvent être légèrement collants. Cela dit, ce n’est pas un drame, juste une tradition familiale. Ils se sont simplement laissés embrigader par un simple abruti. Vous ne devriez pas perdre du temps à tenter de tous les éliminer ou les faire disparaître, c’est inutile. Se contenter de les combattre si besoin suffit. »

Il ne réussira certainement pas à les convaincre, cela étant… Car pour beaucoup, d’un côté comme de l’autre, l’utopie de faire disparaître à jamais ses adversaires était trop tentante.

La scène ne dura que quelques secondes, mais lui sembla pourtant prendre une éternité.  Shoey tourna la tête sur le côté, pour poser d’abord son regard sur cette main qui s’était installée sur son épaule et d’où irradiait une certaine sérénité. Puis de venir suivre le bras, pour remonter jusqu’au visage de la maitre Jedi et la regarder avec des yeux ronds d’incrédulité tandis qu’un seul mot lui venait à l’esprit : pourquoi ? Pourquoi venir lui prendre l’épaule comme ça, comme pour la rassurer, alors qu’elle ne se sentait pas particulièrement inquiète ? Et pourquoi la regardait-elle comme ça, d’ailleurs, sur l’instant ? La jeune jedi, un peu crispée tout à coup, s’efforça à sourire en retour, avant de détourner le regard, la main de maitre Atris toujours posée sur son épaule, telle une ancre qui venait capter son attention loin du sujet de la discussion, et de la réponse qu’elle donna à Nat Skywalker. Cette dernière résonna d’ailleurs loin dans son esprit perturbé par ce geste déroutant. Gênant. C’était… parfaitement inattendu de sa part, et tout aussi incompréhensible qu’elle sentit la tentation de venir s’enquérir de l’état d’esprit de la maitre jedi grandir.

Elle se retînt une première fois, se disant que ce n’était ni le moment ni l’endroit pour s’enquérir de ce genre de choses. Qu’elle pouvait très bien attendre pour lui demander clairement pourquoi elle avait fait ça. Une fois cette conversation terminée, seule à seule. Cette bonne résolution ne dura guère avant que Shoey me vienne sonder en substance ce que pouvait bien ressentir la Maitre Jedi. L’espace d’un instant, suffisant pour réaliser que la jedi ne cachait même pas ce qu’elle pouvait bien ressentir à son égard. Si fortement d’ailleurs qu’elle cligna des yeux, sans comprendre pourquoi maitre Atris ressentait un si fort désir, intense, de la protéger de leur interlocuteur. Quoi qu’il en coûte, alors qu’il n’avait absolument rien tenté contre eux, et ne montrait guère d’animosité à leur égard. Intérieurement, Shoey se demanda aussitôt si elle n’avait pas raté quelque chose chez cet homme, quelque chose qui aurait fait tiquer la Maitre Jedi, avant de finalement percuter que le sentiment en lui-même était plus profond que cela. Elle voulait la protéger… tout court ? Tout le temps ? Genre, comme le ferait… Elle tourna la tête vers la jedi, les lèvres entrouvertes, tout en sentant son cœur s’accélérer. Avant qu’elle ne vienne supprimer la sensation de bonheur qui cherchait à émerger du plus profond de son être, captant au passage la fin des propos de Skywalker. Elle devait attendre ; Après, plus tard, pour en parler.

« … en les croisant. De toute manière, les deux Ordres ne cessent de se déliter puis se remettre, c’est un cycle sans fin. Des massacres, il y en aura d’autres, c’est inévitable. »

Heureusement qu'il était là, finalement, pour doucher les ardeurs... Non mais sérieusement...

« Hum, » interjecta-t-elle, en essayant de se recentrer sur les priorités de l’instant présent. « Certes, sans doute, mais il serait préférable de parvenir à les éviter, tout de même, lorsque cela est possible. »

Il sembla la regarder comme si ce qu’elle avait dit n’avait pas vraiment de valeur, ne voyant visiblement pas vraiment les choses comme elle, avant de poursuivre son propos, précisant par ailleurs sa vision du fameux « vivre en paix en tabassant du sith quand c’est nécessaire », qui n’était pas nécessairement aberrant. C’était même sensé de ne pas chercher l’affrontement en permanence. Cela rejoignait ce que les jedis de son époque prônaient eux aussi, après la grande guerre. Mais on lui avait toujours dis, aussi, que c’étaient les siths qui étaient incapables de résister à la tentation de l’affrontement, et à vouloir décimer, entre autres, les Jedis. Elle eut un léger sourire amusé, lorsqu’il décrivit cette tendance des siths comme une forme de tradition familiale, certaine que Luke serait dépité d’entendre une chose pareille de la bouche d’un membre de sa famille. C’était peut-être une bonne chose, finalement, qu’il ne soit pas venu à leur place.

« Les faire disparaître est de toute façon impossible. L’histoire de la galaxie l’a prouvé à de maintes reprises. Dans un sens, comme dans l’autre. Certains de ces siths, présent actuellement, semblent se satisfaire du statuquo et ne semble pas chercher à nous affronter si ce n’est pas nécessaires. D’autres, comme nous vous l’avons dit, ne peuvent tout simplement pas s’en empêcher. C’est… instinctif, chez eux. Pas nécessairement contre les jedis uniquement, par ailleurs. Pour Plagueis ou Vitiate, le terrain de jeu reste la galaxie dans sa totalité. La Force, comprise. »

Le fait que l’un est provoqué la Pandémie d’abord, puis les remous dans la Force qui affectait toute la galaxie tandis que l’autre se satisfaisait de simplement la dévorer… Non, elle préférait ne pas y penser. C’était juste… fou. Malsain. Le mal incarné.

« Des siths comme ça ne peuvent pas être laissé en liberté. C’est impensable, pour le bien de tous. »

Fallait-il en conclure que ce groupe FID serait venu au jour, quoi qu’il arrive, même sans toute cette histoire et les failles ? C’est, en tout cas, ce qu’elle comprenait en l’écoutant… Quant à la Guilde qu’il mentionnait, elle ne voyait pas ce que pouvait être et passa, de toute manière, assez vite sur ce détail, si ce n’était pas un allié potentiel. Ce Chaos semblait très bien porter son nom, dirait-on… Quant aux massacres sans cesse répétés, elle devait bien l’admettre… Mmph. Shoey gardait quelque espoir, dirait-on, sur ce sujet… Elle était jeune, ça lui passera. Skywalker avait enchaîné en précisant sa notion du vivre en paix, arrachant un bref soupir à Atris. Quelle famille de fous… Comme si c’était la norme, de vivre dans son coin tranquillement et devoir s’attendre, de temps en temps, à ce qu’un ennemi vienne frapper à votre porte pour démolir l’entièreté de votre vie. Ils avaient un problème avec la vie… Et avec la Force. Entre Vader complètement instable flottant entre deux mondes, ses gamins tout aussi bizarres que lui, ce Cade dont on lui avait parlé et qui essayait de se couper de la Force – rien que ça – sans autre raison que « ça m’ennuie »… Si encore, il avait été responsable d’un drame, ça se comprenait, mais non. Monsieur avait possédé un don exceptionnel de guérison mais ça l’emmerdait, tout simplement, de s’en servir. Et ce type-là, aujourd’hui, qui leur sortait le plus tranquillement du monde qu’il ne voyait rien de bizarre à ce que des types tentent de vous tuer alors que vous vous étiez retiré de tout pour vivre en paix.

"Les faire disparaître est de toute façon impossible. L’histoire de la galaxie l’a prouvé à de maintes reprises. Dans un sens, comme dans l’autre. Certains de ces siths, présent actuellement, semblent se satisfaire du statuquo et ne semble pas chercher à nous affronter si ce n’est pas nécessaires. D’autres, comme nous vous l’avons dit, ne peuvent tout simplement pas s’en empêcher. C’est… instinctif, chez eux. Pas nécessairement contre les jedis uniquement, par ailleurs. Pour Plagueis ou Vitiate, le terrain de jeu reste la galaxie dans sa totalité. La Force, comprise. Des siths comme ça ne peuvent pas être laissé en liberté. C’est impensable, pour le bien de tous."

Désolée, Meetra… Elle avait souvent pensé qu’elle se comportait bizarrement et faisait n’importe quoi, en boucle, alors que finalement… Elle n’était pas si bizarre que ça… Elle tentait de contenir les soupirs blasés lui montant aux lèvres, tout en continuant à tenir fermement son élève. Comme si ça pouvait la protéger de la contamination de la mentalité des Skywalker. Et dire qu’elle portait un enfant risquant si fort de devenir comme eux…

"Soit," parvint-elle à dire sans laisser transparaître dans sa voix à quel point ils la faisaient désespérer. "Si vous voulez aller à la rencontre des FID pour vous faire un avis, l’Alliance pourra vous y aider sans trop de soucis. Il existe une station orbitale commune à plusieurs factions alliées, servant de point de rencontre. Pour le travail en commun, également. Ça sera plus simple de débuter par là, pour avoir des informations plus sûres de la part des locaux et de ceux voyageant régulièrement dans les Régions Inconnues."

Il n’y avait pas que les FID, après tout, comme source d’information ou alliés possibles. Mais il ferait mieux de ne pas partir seul, quoi qu’il en soit… L’Espace sauvage ne comptait peut-être pas un nombre affolant d’espèces inconnues et agressives, mais les pirates et mafias y proliféraient. Profitant que ni l’Empire ni l’Alliance n’y étaient très actifs. La Coalition et ses alliés défendaient leurs planètes mais ne pouvaient patrouiller sur de très larges zones et défendre même les mondes désertés et très isolés.

"Vous y trouverez aussi la Coalition du Cygne, un ensemble de mondes indépendants, dirigés par Nightswan. Un vieil ennemi de l’Empire de Palpatine. Ils ne parlent pas le Basic entre eux mais j’imagine qu’ils peuvent le faire avec leurs visiteurs."

Elle relâcha enfin Shoey, pour poser la main contre son ventre, y ressentant une certaine tension. D’ordinaire si habituée à être tendue qu’elle n’y prenait plus garde, c’était très différent depuis qu’elle était enceinte.

"Dans tous les cas, il vaut mieux éviter de se promener seul."

Donc c’était bel et bien dans toutes les époques, que certains Sith comme certains Jedi parvenaient à rester tranquilles, chacun de son côté, sans chercher le conflit. Il était dommage que les deux Ordres comptent des agités incapables de s’en empêcher, ici également, mais soit. Il s’agissait tout simplement d’une donnée à prendre en compte dans les combats à venir. La petite poursuivait l’insistance sur ces deux-là, à croire qu’eux seuls s’étaient fait remarquer et plus encore que Sidious lui-même. Ce dernier n’avait, apparemment, pas participé à la pandémie ou cet empoisonnement des planètes et des climats. Il devait certainement préparer autre chose, durant ce temps, la diversion offerte était bien trop belle pour ne pas en profiter. Tandis que la petite concluait là-dessus, Nat en avait terminé de son observation et fouille de sa mémoire, pour en déterminer qu’elle n’était effectivement pas de ce temps. Aucune trace d’elle dans la moindre archive connue de cette époque, ni les suivantes. Elle devait appartenir à un temps passé, tout comme son maître.

Maître qui enchaîna en lui expliquant que l’Alliance pourra l’aider à partir à la rencontre de ces FID, voire d’une autre Coalition dans l’Espace Sauvage, dont il avait vaguement entendu parler à son arrivée. Nightswan, en revanche, faisait partie des noms connus de cette époque, quoi que Nat eût pensé qu’il était déjà mort, en une telle année. Ce temps était curieux. Cet homme était resté dans l’Histoire comme ayant été l’un des premiers rebelles les plus actifs contre l’Empire et un de ceux ayant inspiré la création de nombreuses troupes révoltées, quoi qu’il n’ait jamais fait partie de l’Alliance. Sa période d’activité était antérieure à celle de l’Alliance Rebelle et peu d’informations avaient subsisté, sur son caractère par exemple, ses relations, ses autres objectifs… On ne le connaissait que par la cause qu’il avait défendue. Les actions de l’Alliance éclipsaient souvent son nom, comme ceux de bien d’autres résistants de cette époque. Car il était plus difficile d’obtenir des éléments, dans une période où l’Empire ne souffrait encore d’aucun rival de grande ampleur. Nightswan et les personnes comme lui avaient eu un courage incommensurable.

« Dans tous les cas, il vaut mieux éviter de se promener seul. »

« En effet. J’ai pu entendre parler de Nightswan, d’où je viens, il est l’un des premiers à être entré dans une lutte clandestine acharnée contre l’Empire, avant la création de l’Alliance Rebelle. Néanmoins, je le pensais mort durant le massacre de Creekpath. Beaucoup de choses ont changé. »

Certes, il y avait sans cesse des rumeurs voulant que telle ou telle personne ne soit pas décédée dans une bataille ou une autre, comme toujours. C’était, cependant, rarement fondé. Amusant de constater qu’il existait une ligne temporelle où de telles rumeurs trouvaient un fond de vérité.

« Évitez tout de même de trop vous lier à l’Alliance, » indiqua-t-il tout en reprenant son travail de gravure sur la poignée du sabre. « Afin d’éviter au maximum tout ce qui relève de la politique et des divers problèmes qu’elle apporte. Ainsi que les ingérences. Même si cela part d’une bonne volonté ou que sais-je encore. Tout ça n’amène que des emmerdes, même si vous avez confiance en l’Alliance ou la future République. Ayez des endroits dissimulés où vous rendre que personne, à part les membres de votre Ordre, ne connaissent. Des refuges, au minimum deux ou trois. Et puisque c’est Luke, le nouveau chef, trouvez-lui quelqu’un qui s’y connaisse, en politique, pour l’assister… »

Il lui revenait en mémoire les histoires racontées sur sa famille et les choix douteux de son adorable ancêtre dès que ça touchait à la politique. Heureusement, Leia pouvait prendre le relais, mais puisqu’ici, elle avait choisi un autre camp…

La situation devenait de plus en plus étrange, à mesure que le temps passait. La main de maitre Atris -… de son Maitre tout court ?- était toujours fermement ancrée à son épaule et ne semblait pas prête de la relâcher. Comme si le faire la perdrait à jamais, comme si sa vie, finalement, en dépendait. Ce qui lui semblait d'autant plus bizarre, là, maintenant. Elle n'allait pas disparaître, s'envoler, se faire enlever, ou elle ne savait quoi d'autre. Pas au milieu d'une base rebelle, et encore moins par Nat Skywalker, qu’elle n’avait pas vraiment envie de suivre de toute façon. Ses manières n’étaient pas les siennes, et elle ne trouvait aucun attrait à rester dans son coin sans rien faire alors que la galaxie brûlait autour d’elle. Elle avait la chance de posséder des dons pouvant aider les autres, elle ne pouvait pas envisager de vivre ainsi dans son coin sans rien faire en attendant qu’un sith ne débarque pour tenter de la tuer.

Elle pouvait sentir que cela semblait aussi fatiguer maitre Atris. Peut-être attendait-elle désormais avec impatience que cette entrevue se termine. Elle n’évoqua même pas les jedis comme point de contact possible avec les différentes factions qui agissaient dans l’Espace Sauvage et le Chaos, à croire qu’elle préférait s’en débarrasser au plus tôt et ne plus jamais en entendre parler par la suite. Shoey resta muette, un peu désabusée par la tournure que prenait cette rencontre, se disant que son impression la trompait peut-être. Elle était venue à l’origine avec la conviction qu’elles pourraient le convaincre de venir avec eux voir Luke et les autres membres de l’Ordre. Un espoir bien rapidement enterré autant par l’attitude de son maitre que par la volonté de Nat Skywalker de s’éloigner le plus possible des jedis.

« Évitez tout de même de trop vous lier à l’Alliance… Afin d’éviter au maximum tout ce qui relève de la politique et des divers problèmes qu’elle apporte. Ainsi que les ingérences. Même si cela part d’une bonne volonté ou que sais-je encore. Tout ça n’amène que des emmerdes, même si vous avez confiance en l’Alliance ou la future République. Ayez des endroits dissimulés où vous rendre que personne, à part les membres de votre Ordre, ne connaissent. Des refuges, au minimum deux ou trois. Et puisque c’est Luke, le nouveau chef, trouvez-lui quelqu’un qui s’y connaisse, en politique, pour l’assister… »

Shoey retînt un soupir, en constatant qu’il semblait trouver plus d'intérêt à sa gravure qu’à leur discussion. Même l’un des Chiss qu’elle avait rencontré lorsque Lorana était venue ne s’étaient pas permis de faire une telle chose.

« C'est une belle arme que vous avez là. » se permit-elle de dire, en cachant sa frustration, pour capter son attention.

Quand à ses propos sur les liens à tenir avec l’Alliance, elle n’était vraiment pas convaincue que s’en tenir éloignée de la sorte soit la meilleure chose à faire. Elle en avait discuté avec Apsara, lors de son passage chez eux. Elle comprenait tout cela, le besoin d’indépendance avec ce qui s’était passé pendant la Guerre des Clones, ou même avant. Mais garder de trop ses distances risquait aussi de provoquer un décalage dangereux entre l'Ordre et la vie galactique ? La politique ne l’avait jamais vraiment intéressé, et elle ne voyait pas qui pourrait « aider » Luke sur ce sujet… Au moins était-elle parfaitement d’accord avec la nécessité d’établir des refuges et bases cachées connues uniquement des jedis. Des endroits où se regrouper, au besoin, si jamais la situation galactique venait encore à changer, à l’avenir.

« Vos conseils sont avisés, merci, » dit-elle, sincère, mais en se forçant un peu à sourire. Son regard, lui, glissa vers Atris. « Nous commençons aussi à avoir une bonne esquisse des différents possibles à venir, et nous possédons grâce aux failles des expériences de premières mains sur les incidents du passés, à ce sujet. Luke est bien entouré, pour évaluer tout cela. »

"En effet. J’ai pu entendre parler de Nightswan, d’où je viens, il est l’un des premiers à être entré dans une lutte clandestine acharnée contre l’Empire, avant la création de l’Alliance Rebelle. Néanmoins, je le pensais mort durant le massacre de Creekpath. Beaucoup de choses ont changé. Évitez tout de même de trop vous lier à l’Alliance. Afin d’éviter au maximum tout ce qui relève de la politique et des divers problèmes qu’elle apporte. Ainsi que les ingérences. Même si cela part d’une bonne volonté ou que sais-je encore. Tout ça n’amène que des emmerdes, même si vous avez confiance en l’Alliance ou la future République. Ayez des endroits dissimulés où vous rendre que personne, à part les membres de votre Ordre, ne connaissent. Des refuges, au minimum deux ou trois. Et puisque c’est Luke, le nouveau chef, trouvez-lui quelqu’un qui s’y connaisse, en politique, pour l’assister…"

Il était encore très idéaliste et naïf, en effet, en témoignait la facilité avec laquelle il avait accepté de s’occuper du bébé qu’elle portait… Et il n’avait plus sa sœur pour l’assister, en ce qui concernait la politique… Elle ne fit qu’un bref hochement de tête à tout cela, plongée dans ses pensées, alors que leur homme reprenait la gravure sur la poignée de son sabre. Une arme sur laquelle Shoey plaça une légère remarque d’appréciation, quoi sur un ton pincé. Atris ne perdit pas de temps à se demander pourquoi, se demandant plutôt comment les relations avec l’Alliance pourront se développer par la suite, pour avoir reçu une telle mise en garde. La politique était un terrain si glissant… Et dangereux. Et celle de cette époque était, forcément, plus compliquée que celle qu’ils avaient pu connaître. Plus d’acteurs différents, des factions dont les idéaux ne se rejoignaient qu’à peine et avec chacune des méthodes bien tranchées. Peu de compromis. L’idée de créer d’autres refuges était aussi montée d’autres membres de l’Ordre, à ce qu’elle avait pu entendre comme bruits de couloir. Des refuges… Pour se cacher et… Elle pinça un peu les lèvres, les deux mains ramenées croisées contre elle, cachant son ventre. Se cacher sans cesse, ce n’était pas une solution…

"Vos conseils sont avisés, merci. Nous commençons aussi à avoir une bonne esquisse des différents possibles à venir, et nous possédons grâce aux failles des expériences de premières mains sur les incidents du passés, à ce sujet. Luke est bien entouré, pour évaluer tout cela."

Bien entouré, bien entouré… C’est à dire qu’ils n’avaient pas d’expert sur la politique de cette époque, ses rouages, ses vices, ses forces, ses faiblesses, ses liens… Obi-Wan pourrait en dire beaucoup, mais il n’était pas un politicien, en tant que tel. Plutôt diplomate, guerrier quand il le fallait, mentor pour beaucoup. Luke et Ezra étaient naïfs. Kanan ne s’intéressait pas à ce genre de choses. Tous les autres venaient d’époques complètement différentes… Hmm, il y avait Mara, aussi, mais saurait-elle se débrouiller dans ce nid de serpents ? Sans la connaître plus que ça, Atris ne saurait dire si la rouquine était à l’aise dans ce genre de sport. Si seulement la sœur de Skywalker ne s’était pas retournée contre tous…

"Assez peu d’entre nous peuvent, ou doivent, se mêler de politique, quoi qu’il en soit. Et ce n’est pas non plus la meilleure des idées non plus, nous sommes d’accord là-dessus. J’avais une autre question, comptez-vous participer à la formation des jeunes, dans ce temps, ou là-dessus également, allez-vous rester à l’écart autant que possible ? Tout le monde s’efforce de le faire quelque peu, comme ici avec Shoey, par exemple. Si vous en avez l’occasion, même en restant parmi les Rebelles, ça nous aiderait. Vous n’êtes pas forcé, après tout, de revenir au Temple pour ça."

« C'est une belle arme que vous avez là. »

Qu’est-ce que ça pouvait bien venir faire dans la conversation, tout à coup, d’autant plus qu’elle enchaîna presque aussitôt sur leur sujet principal. Bref, comme on le dit. S’ils avaient déjà de bonnes idées en tête et du monde pouvant aider sur ces sujets, tant mieux, il n’en demandait pas plus ! Après tout, il n’avait pas à s’en mêler plus que cela, ce n’était pas son époque. Luke était capable de se débrouiller, bien qu’il souffre d’un idéalisme souvent aberrant… Tout comme Kol en avait souffert, d’ailleurs… Ce n’était jamais bon, de trop l’être ! Il avait souvent reproché à son petit frère d’être trop naïf et confiant, et Kol lui avait souvent reproché d’être trop amer et cynique. Quelque part, ils s‘étaient complétés. La mort, surtout si brutale, était difficile à accepter. Inévitable, certes…

« Assez peu d’entre nous peuvent, ou doivent, se mêler de politique, quoi qu’il en soit. Et ce n’est pas non plus la meilleure des idées non plus, nous sommes d’accord là-dessus. J’avais une autre question, comptez-vous participer à la formation des jeunes, dans ce temps, ou là-dessus également, allez-vous rester à l’écart autant que possible ? Tout le monde s’efforce de le faire quelque peu, comme ici avec Shoey, par exemple. Si vous en avez l’occasion, même en restant parmi les Rebelles, ça nous aiderait. Vous n’êtes pas forcé, après tout, de revenir au Temple pour ça. »

« Suivant l’occasion, en effet, » répondit-il en haussant légèrement les épaules. « J’ai déjà eu des apprentis, lorsque je m’occupais encore de l’Ordre, pourquoi pas ici. »

Encore fallait-il tomber sur un apprenti acceptant son caractère « singulier », comme disait Kol. Ça ne devrait pas poser trop de soucis dans une telle époque. Du moins, si les Rebelles se calmaient sur les remarques stupides… Il était ardu de dénicher une personne réceptive lorsque vous aviez simplement envie de lui en coller une après de trop longues heures de remarques acerbes et répétées. Contrairement à ce qu’il pouvait dégager, il possédait beaucoup de sang-froid et pouvait se retenir longtemps, avant de s’emporter pour de bon contre une personne. Cela dit, ça ne signifiait pas qu’il ne méprisait pas cette dernière jusqu’aux tréfonds de son âme.

« Je ne manquerai de vous maintenir au courant en cas de découverte d’une affaire intéressante, même si cela ne concerne pas forcément les Sith. En tout cas, merci de m’avoir accordé de votre temps, pour l’arrivée dans cette charmante époque. Je suppose que vous avez également du travail à faire auprès des Rebelles, tant que vous êtes de passage ici. »

Il ne comptait pas les retenir ad vitam æternam, sachant bien que peu de temps devait être perdu, avec un Ordre comptant si peu de membres et pourtant de problèmes en tout genre à résoudre. Il s’en débrouillera seul, pour ce qui était de creuser les détails historiques changeants depuis les failles et toutes leurs conséquences. Inutile de les retenir des heures pour qu’elles s’amusent à tout expliquer dans les règles de l’art. Il ne demanda pas non plus où se trouvait le Temple, dans cette époque, une information qu’il n’estimait pas nécessaire à connaître pour le moment. Ne comptant pas leur rendre visite ni s’y réfugier. Il quitta simplement son outil un bref instant pour leur serrer la main, d’une manière très formelle, en guise de salut. Il était probable, de toute manière, qu’il les revoit tôt ou tard, s’il demeurait parmi les rebelles. Comme d’autres membres de l’Ordre.