Entrons dans la danse ( ouvert à tous)

C'est la première fois que je vois pour de vrai le célèbre Dark Vador. Nul doute qu'il s'agit bien de lui, une telle tenue ne laisse place à aucune confusion. Il semble discuter avec Tarkin qui....hum...intéressant...ainsi donc l'idée que j'avais eu, l'Empereur l'a eu également. Bonne chose, je suis convaincu que ce Tarkin peut être un atout, si il reste loyal.

Je sens que des regards se tournent vers moi. Entre autres, une Sith que je ne connais pas encore, et la petite. Il est surprenant de voir dans un tel bal une enfant jouant tant le jeu de l'innocence. Nul doute que les rebelles et autres Jedi tombent dans le piège de son masque bien facilement.

Attendons de voir un peu ce qui se dit, ou ce qui se fait. Apres tout, on est pas à l'abris d'un événement inattendu ou d'une rencontre intéressante.

"De votre part, une telle remarque est savoureuse, Lord Vader. Cette même colère ne vous guide-t-elle pas tout au long de votre vie ?"

Exact. Une colère dirigée contre le monde mais aussi, en très grande et majeure partie, contre lui-même. Il ne répondit donc rien, se contentant d’observer la fête se dérouler sous leurs yeux comme si tout cela appartenait à un autre univers. Une impression presque constante… Rares étaient les instants où il prenait part à sa vie, plutôt que d’avoir le sentiment de la regarder au travers des yeux d’un autre, s’y laissant ballotter sans réagir ni faire mine de la contrôler. C’était plus simple de cette façon. Quelle importance, cela dit ? Son regard accrocha à nouveau les siths présents, discutant entre eux pour la plupart, autant écartés des autres que la majorité s’en écartait, une sage décision, après les actes de certains… Si cet Ordre pouvait vraiment se reformer, il faudra alors faire comprendre que tous ses membres n’étaient pas uniquement des psychopathes.

Son attention fut reprise par le Grand Moff lorsqu’il évoqua l’Ordre Jedi et regretta qu’il soit « impossible » pour lui de tuer son rejeton. En effet, c’était impossible, mais pas à cause des failles, comme il le songeait. Son rejeton s’était d’ailleurs bien défendu, bien mieux qu’il ne l’aurait cru, pour être honnête, lors de leur combat, il s’était entraîné, depuis la dernière fois. Empruntant un style qui lui était familier, malgré, sans doute, les conseils d’Obi-Wan. Vader ne saurait dire s’il détestait ou aimait ces deux enfants et cette incertitude le rongeait d’autant plus qu’il ne parvenait pas à s’en débarrasser. Il les détestait car ils représentaient ce qu’il avait perdu, il les aimait car ils ressemblaient aussi à Padmé. Comment trancher ?

"Il serait bon qu’il fasse comme vous-même et sa chère sœur. Avez-vous des idées pour cela ?"

"Ce sera compliqué. Il n’est pas autant emporté. Cela dit, il est bien jeune, encore, pas encore une réelle menace."

Son interlocuteur ne partageait pas cet avis, Vader le savait, il le savait lui aussi que ce n’était pas tout à fait exact. Tenter malgré tout de minimiser les choses et déclarer que cet enfant n’était pas si gênant que cela restait un petit réflexe. Il ne comptait pas discuter de comment tuer ou tordre l’esprit de son propre fils, cela dit, et même s’il ne l’avouera jamais ainsi à qui que ce soit… Hum… Il prit un petit moment pour discuter avec le Grand Moff, puis s’en écarta. Au moins ce masque masquait-il pensées et émotions, tout autant que le sentiment de perdition accompagnant tous ses pas, tout comme la colère. Un maelstrom d’émotions constant, le rendant sans doute encore plus instable qu’il ne l’avait jamais été. Tarkin avait raison, la colère et la peine guidaient chacun de ses pas.

Il était néanmoins temps d’essayer d’expérimenter une certaine forme de sociabilité. Difficile avec les simples humains ordinaires, officiers comme diplomates ou politiques, qui tâchaient surtout de ne pas se retrouver sur son chemin. Chaque pas dans cet endroit était un indicateur supplémentaire lui soufflant qu’il n’avait rien à faire ici. Étranger au milieu de toutes ces personnes mises sur leur trente et un, bavardant entre elles de profondes banalités ou menant des affaires louches sous le manteau. Même les autres Siths avaient fait l’effort d’afficher une tenue correcte, là où ne pouvait enlever ni son masque, ni son armure, sous peine de mourir. A moins qu’il ne soit déjà mort, en réalité, et qu’il se contente que d’observer cette vie au travers d’un regard froid et mécanique. Il finit par saluer au moins le directeur de la colonie de Beregen, vu très rarement.

"On ne vous voit plus que très rarement, directeur… Vous pourriez vous rendre sur Coruscant plus fréquemment. Le plan que vous aviez mis en place sur Corellia pour mettre à mal l’image des Jedis avait fait merveille."

C'est la première fois que je rencontre le fameux Darth Vader. Il faut bien avouer qu'il est intimidant. Certes, j'ai déjà vu des Sith masqués, avec une voix modifiée, ou avec des prothèses bioniques, mais aucun qui n'ai tout cela combiné à ce point, et avec une telle allure.
"Mes respects Seigneur Vader. Je vous remercie. Je suis le premier surpris de l'efficacité de ce plan qui me paraissait simple. En ce qui concerne Coruscant, vous avez tout à fait raison, mais je dois bien avouer que je suis assez mal à l'aise lorsqu'il s'agit de se mêler à la foule des gens ordinaires."
Je suppose que cela est un sentiment commun chez les Sith. Apres tout, notre formation a pour conséquence non seulement de nous rendre étranges et peu fréquentables aux yeux du peuple, mais aussi de nous rendre plus forts, autant sur le plan physique qu'intellectuel, que la majorité d'entre eux, et il en devient difficile de supporter la médiocrité ambiante.
Cette pensée me fit scruter les convives, comme pour le désigner du regard.
"Voyez, cette masse imbécile de lèches bottes présents uniquement dans le but de grappiller le moindre avantage me révulse."
Il me vint alors en tête que Vador fait partie de ceux qui n'ont pas daigné visiter l'académie de Korriban. Comment aborder le sujet sans le fâcher.....d’après ce que j'ai entendu dire, il a peu de contrôle de ses émotions et s’énerve facilement, ce qui est souvent fatal au subalterne qui l'a provoqué.
Je peux commencer par aborder un sujet qui semble ne rien avoir en commun, qui sait.
"Vous êtes la première personne intéressante avec qui je parle dans ce bal, aussi je voudrais votre avis, rapidement bien entendu car le lieu n'est pas propice, concernant l'évolution de notre Ordre, ainsi que les avancées du conflit contre nos ennemis de toujours".

"Mes respects Seigneur Vader. Je vous remercie. Je suis le premier surpris de l'efficacité de ce plan qui me paraissait simple. En ce qui concerne Coruscant, vous avez tout à fait raison, mais je dois bien avouer que je suis assez mal à l'aise lorsqu'il s'agit de se mêler à la foule des gens ordinaires."

Au moins, il n’était guère le seul à souffrir de ça, le manque de sociabilité touchait bon nombre d’utilisateurs du Côté Obscur. Allez savoir pourquoi… Il était pourtant possible d’y réchapper, certains savaient très bien se mêler à la foule et attirer les autres, tel était le cas, par exemple, de cette Twi’lek rouge dont il observait le comportement depuis toute à l’heure, ou même d’un des autres Siths, le seigneur Scourge, à qui on ne pouvait présentement pas reprocher un trop gros manque de sociabilité. Ajouté à ça le sentiment de supériorité, qui semblait surtout très marqué chez les Siths du passé que ceux des autres temps, preuve en était ce qu’ajouta le maître de Beregen la seconde suivante, tourné vers la foule massée dans cette salle de fête. Pour ce qui était des autres Siths présents, allez savoir ce qu’ils en pensaient.

Pour sa part, Vader se fichait complètement de savoir qui était supérieur à qui. Il estimait et respectait certaines personnes, en méprisait et détestait profondément d’autres, et cela s’arrêtait là. Son sentiment général était, désormais et depuis quelques années, plus une distance impassible, qui ne se teintait en bien ou en mal qu’après quelques échanges. Cela dit, il n’avait pas grandi dans la mentalité Sith, peut-être n’était-ce donc dû qu’à cela et rien d’autre. Quoi que… Même pour d’autres Siths d’époques récentes, comme Plagueis, ce sentiment ne s’était pas retrouvé. Ce dernier était plus obsédé par l’idée de destruction et éradication de tous les êtres vivants que par essayer de se sentir supérieur à eux.

La demande du seigneur Grodjirah lui fit légèrement hausser les sourcils, sous son masque, ou ce qu’il en restait. L’Ordre… L’Ordre n’était encore, aujourd’hui, qu’un vague simulacre sans nom. Seul Palpatine possédait les pleins pouvoirs et le Conseil Noir n’avait aucune réelle autorité. Ce n’était qu’un vague camouflet, rien de plus, rien de moins. Il n’y avait plus d’Ordre comme autrefois et il n’y en aura sans doute plus jamais, ou plutôt, pas tant que Palpatine sera au pouvoir. Les Siths des temps passés pouvaient bien s‘indigner tant qu’ils le voulaient à ce propos, s’ils étaient incapables de comprendre pourquoi cette époque ne le permettait pas, c’est qu’ils n’avaient toujours pas réussi à comprendre comment fonctionnait ce temps.

"Nos ennemis se sont rassemblés, mais ils sont encore peu nombreux. Les survivants de l’Ordre 66 ont été traqués et écrasés. Bien peu ne sont pas issus des failles et donc non soumis au risque de disparaître. Quant aux Siths, le passé ne se répétera pas. Si un Ordre véritable doit voir le jour, il ne sera en rien semblable à ce qu’il fût autrefois."

Pas plus que les Jedis n’allaient répéter et reproduire leurs propres erreurs passées. Vader reconnaissait, au moins, qu’eux allaient sans doute comprendre plus facilement, et plus rapidement, qu’il serait tout à fait idiot et dangereux de rechercher à répéter un modèle qui avait faillit. Car soyons clairs, si ces modèles n’étaient plus en vigueur, ce n’était que parce qu’ils avaient échoué. Personne n’aurait abandonné un schéma efficace et puissant de bon gré.

"Cela dit, il y a plus de personnes, chez les Siths, qui ne viennent pas du passé. De nouveaux apprentis, enfants ou adultes, formés suite à la pandémie. Dommage que le seigneur Plagueis ne se soit pas contenté d’empoisonner ses ennemis, plutôt que ses alliés également."

Malgré le pessimisme concernant l'avenir d'un Ordre Sith, il semble que les nouvelles soient à une domination, globalement : des ennemis écrasés, des apprentis formés, et un plus grand nombre de représentants venus de cette époque, bien que cela les rende plus vulnérables.
"Et bien, peut être est ce là l'occasion de former un nouvel Ordre différent. Apres tout, l'Ordre Sith a toujours eu l'avantage, face aux Jedi, de s'adapter pour évoluer et perdurer. Nous pourrions apprendre des erreurs passées, et apporter les changements imposés par ce contexte si particulier."
Oh oui, quel contexte particulier. Passer d'une époque avec un Ordre hiérarchisé doté d'une armée à ce qu'est l'Ordre aujourd'hui est difficile.
" Par exemple, une étape importante, une fois que ces âmes errantes seront en accord pour avancer du même pas, sera de nouer des liens solides avec les forces armées. Vous n'êtes sans doute pas sans savoir que les impériaux nous craignent, tout particulièrement ceux qui ont eu affaire à vous. Nous devons faire oublier ce Plagueis qui nous a apporté bien des difficultés. Et je suis bien placé pour en parler, l'académie de Korriban a été durement touchée, nous avons perdu des apprentis fort prometteurs.".

Apres tout, avec un ordre relativement adaptatif qui prône le développement personnel et l'élévation de l'individu, il est raisonnable de penser que l'histoire des Sith n'est pas terminée.

" Je suis convaincu que nos talents combinés peuvent conduire à quelque chose, nous devons juste le vouloir".

L'entretien avec l'ambassadeur fut fort plaisant et Lunariss prit plaisir à discuter avec lui tout en glissant des regards appuyés et des caresses du pied sous la table à sa nièce.  Le vieil homme finit par s'excuser, protestant que son âge vénérable ne lui permettait plus de rester aussi longtemps qu'il l'aurait voulu. La sith l'excusa et le regarda d'un œil quitter l'Assemblée, appuyé sur sa nièce. Un petit cinéma pour le faire paraître plus faible qu'il ne l'était en réalité, une stratégie comme une autre dans les parties d'échec sociales.

Lunariss termina sa coupe de champagne, laissant une trace de rouge à lèvres noir sur le verre. Soudainement, elle se leva et attrapa le bras de Takara d'une poigne délicate mais ferme et elle l'entraina sur la piste de danse, un sourire taquin au coin des lèvres. Prenant les rênes, elle fit virevolter la rousse dans une valse tellement sage que la sensualité de la sith en était exacerbé. Elle glissa à sa jeune compagne :

- Il ne sera pas dit qu'on ne s'amusera pas un peu.

Riant comme une cascade cristalline, elle ajouta malicieuse :

- J'ai une des plus belles femmes à mon bras et une réputation outrageuse à tenir.

La valse fut fort plaisante. Pour le principe, Lunariss entraina Takara dans trois successives pour être sûre d'avoir été bien vu, d'avoir suffisamment choqué ou intéressé. Puis elle la guida au buffet pour grignoter et boire.

* Là-bas vous voyez le Seigneur Vader et le Directeur de l'Académie de Korriban Grodjirah. Le 1er est l'apprenti numéro 1 de l'Empereur et l'autre s'occupe de l'académie historique. Là bas c'est le Seigneur Scourge, un sith de sang pur puissant et immortel, et son ancienne apprentie. *

Lunariss continua de décrire télépathiquement certaines personnalités ou sith qu'elle jugeait importants. S'étant suffisamment rassasié elle dit :

- Mademoiselle Hilts, que désirez-vous faire ? Une rencontre ? Une autre danse ? Guidez-moi, je vous en prie.

Les sous-entendus étaient dit d'une voie suave et pétillante comme le champagne sur la langue.

L’entrevue avec l’ex ambassadeur avait duré plus de temps que je ne l’avais pensé, la twi’lek ayant visiblement beaucoup de questions intéressées à lui poser. J’avais suivi leurs premiers échanges avec intérêt, ma curiosité attisée mais j’avais finalement entrepris de discuter de façon plus directe avec sa nièce Azalée, faisant ainsi naître deux discussions simultanées à la même table. Jambes croisées, je m’étais perdu dans des sujets aussi divers que variés, trouvant en mon interlocutrice un intérêt tout particulier et une certaine forme de sympathie. Je l’avais vu parfois gênée, jetant des coups d’œil à la rouge et je constatais que celle-ci le lui rendait bien. Décidément, elle ne s’arrêtait jamais que ça en devenait même dérangeant. Mais finalement le vieil homme avait décidé de nous quitter avec un prétexte qui pouvait être tout à fait valable, ou tout simplement un moyen de s’éloigner de la twi’lek qui se montrait de plus en plus curieuse. Je m’étais levée pour laisser sa nièce passer et le prendre par le bras et s’éloigner de l’assemblée à petite vitesse.

Mon verre déjà vide, j’avais reporté mon regard sur l’assemblée, me risquant à laisser la toile de la Force me toucher. Je restais plutôt passive pour ne pas attirer l’attention, ou au pire ne laisser qu’une faible trace de ma personne comme si je n’étais qu’une sensitive qui s’ignorait. C’était là un moyen simple pour discerner rapidement qui dans la salle était digne de méfiance et qui ne l’était pas. En somme, ceux qui puisaient dans la Force sans même se cacher et ceux qui n’avaient aucune interaction avec elle, si ce n’est d’être transcendés par l’entité mystique. Ma très maigre interaction fut néanmoins rapidement interrompue par les mains fermes de Lady Lunariss s’abattant sur mon bras puis ma main pour m’attirer loin des tables et vers la piste de danse. Ce fut d’abord avec un air surpris puis résigné que je lui faisais l’honneur d’accepter cette invitation forcée, découvrant rapidement que la danse en question, lente, était très similaire à l’un des styles dansés par l’aristocratie sith de Kesh. M’adapter fut donc simple, pour ne pas donner l’impression d’une débutante ou d’une ignorante même si cela faisant longtemps que je n’avais pas pratiquer avec de tels instruments de torture aux pieds. Mon regard glissait à gauche et à droite pour constater que nous étions déjà observées. Je secouais doucement la tête, offrant un regard d’exaspération à la twi’lek qui se délectait de la situation.

« N’en faites pas trop quand même. Ce n’est pas parce que je ne peux pas vous écarter que j’apprécie forcément que vous me forciez la main. » lâchais-je tout bas sur le ton de la réprimande.

Et ce avant d’afficher un sourire forcé pour donner le change. Je n’avais pas trop le choix si je ne voulais pas attirer un peu plus l’attention. Qui oserait, ici, s’en prendre à un ou une sith ? Peut-être ce fameux Tarkin, mais vu ce que j’avais pu ressentir tout à l’heure… Bref, personne de sensé n’irait pousser un sith en connaissance de cause, à moins de vouloir se suicider… Et vu que je ne souhaitais pas afficher ouvertement ma condition je préférais laisser passer. Et elle en profitait, c’était évident.

« On nous observe… » murmurais-je en donnant un très léger coup de tête en direction du seigneur Scourge et de son petit comité, offrant l’opportunité à Lunariss de voir de qui je parlais au prochain tournoiement.

La danse dura encore quelques temps, avant qu’elle ne se décide finalement à me relâcher pour se diriger vers le buffet. On nous regardait mais à vrai dire je n’en avais cure. Je paraissais simplement gênée, comme pour me dédouaner de la situation et les laisser accabler la twi’lek. C’était une chose assez simple car elle n’était pas humaine. De fait, elle attirait les reproches et toute l’attention sur elle à la manière d’un aimant. A la fin de la soirée, on ne se souviendrait probablement au mieux de moi que comme celle qui accompagnait la sith. Ou celle qui a eu la malchance de tomber sur elle. Et franchement, ce n’était pas si mal !

Entendre sa voix dans ma tête n’était pas aussi dérangeante que la première fois. Je l’écoutais en grignotant, posant mon regard sur l’amure noire, plutôt intimidante, puis sur la deuxième personne. Finalement, je m’arrêtais sur le mâle à la peau rouge qu’était le Sith et je réprimais en moi un certain malaise. Je ne le connaissais pas. Je ne l’avais jamais vu, mais au fond de moi je ne pouvais pas l’apprécier. Ce n’était pas de sa faute, mais de celle de ses semblables et du bourrage de crâne que j’avais reçu au sujet des sangs purs. Ils étaient un danger, point à la ligne. Néanmoins cet entracte se révélait particulièrement intéressant car la twi’lek se montrait très scolaire en prenant le temps de me décrire en silence les différentes personnalités présentes. C’était là des informations précieuses que je pourrais étoffer plus tard.

Je finissais un petit four lorsque la sith me proposa de nous éloigner à nouveau et j’inclinais légèrement la tête pour réfléchir. Mon regard venait se reporter sur Scourge et la femme qui l’accompagnait, l’apprentie ayant disparu.

« Vous semblez bien connaître le Seigneur Scourge. Cela fait plusieurs fois qu’il vous cherche du regard. Peut-être pourriez-vous me le présenter ? »

Et ainsi je pourrais en savoir plus sur un autre sith avant la réunion à venir. Réunion dont je n’avais pas eu connaissance auparavant et dont l’Empereur m’avait donné une invitation quelque peu… forcée…

Les bulles de champagne pétillaient sur ma langue et les petits four avaient un goût exquis. Malgré son austérité, Sidious savait recevoir. Enfin fallait bien qu'il régale ses larbins. Lunariss léchait ses doigts de manière suggestive à l'intention d'un jeune homme qui la regardait avec concupiscence quand son acolyte se décida à parler. Elle lui jeta un coup d'oeil doré.

- Je connais sa biographie.

Bien sûr qu'elle connaissait Scourge. Elle avait lu nombre d'archives à son sujet et elle connaissait sa propension à la trahison mais aussi à ses étranges loyautés. Un sith qui n'hésitait jamais et assumait ses décisions.

- Ne vous ai-je pas déjà dit que dans mon domaine se trouvais une bibliothèque ancienne ? Je possède des ouvrages sur beaucoup d'anciens siths et le Seigneur Scourge y tient une certaine place. Déjà c'est un sang pur mais aussi il fut pendant très longtemps la Furie de son Empereur. Son bourreau, son exécuteur si vous voulez.

Lunariss passa un bras sous celui de la jeune femme et commença à marcher vers le sith. Le temps qu'elles traversent la salle, l'apprentie de Lord Scourge avait disparu dans la foule et la question de l’interlocutrice du seigneur sith arriva à leurs oreilles. Dans un grand sourire et avec un hochement de tête tout autant irrévérencieux que respectueux

- Bonsoir. Je suis Darth lunariss et voici une jeune amie Miss Hilts.

Rayonnante elle lança un regard appréciateur à la femme :

- Nous ne nous connaissons pas encore mais ce sera un véritable plaisir de vous découvrir.

Puis se tournant et inclinant la tête respectueusement et sensuellement vers le sith de sang pur :

- Lord Scourge. Charmante soirée que le Seigneur Sidious nous a concocté là ne trouvez-vous pas ?

"Et bien, peut-être est-ce là l'occasion de former un nouvel Ordre différent. Après tout, l'Ordre Sith a toujours eu l'avantage, face aux Jedi, de s'adapter pour évoluer et perdurer. Nous pourrions apprendre des erreurs passées, et apporter les changements imposés par ce contexte si particulier."

"Peut-être, en effet."

Ou peut-être pas. Un « Ordre », n’est-ce pas, un regroupement, une assemblée ? Il trouvait ça ridicule, même sans avoir tenté encore l’expérience, pour la simple et bonne raison qu’il ne pouvait pas croire à ce qu’un Ordre composé de multiples Siths soit capable de tenir dans le temps sans s’entredéchirer. Les Jedis étaient capables de se tenir ensemble, pas les Siths. Deux seulement étaient prêts à se détruire mutuellement, comment imaginer en assembler plus, même avec toutes les règles les plus strictes ? Ça n’avait aucun sens ! Et seuls ceux venant du passé pouvaient y porter la moindre Foi. Peut-être que certains étaient capables, pourtant, de monter un Ordre « différent », mais cela restait à prouver ! Une preuve qui était encore si loin et si inatteignable.

Par ailleurs, l’ordre Sith, comme l’ordre Jedi, avaient tous les deux subis déconvenues et défaites, voir quasi-extermination selon les époques. Et les deux Ordres avaient dû s’adapter et évoluer. Les deux avaient perduré dans le temps, éternellement rivaux et éternellement indissociables, attachés envers et contre tous l’un à l’autre. Être toujours présent n’était donc en rien un avantage mais un simple point commun avec leurs ennemis de toujours.

"Par exemple, une étape importante, une fois que ces âmes errantes seront en accord pour avancer du même pas, sera de nouer des liens solides avec les forces armées. Vous n'êtes sans doute pas sans savoir que les impériaux nous craignent, tout particulièrement ceux qui ont eu affaire à vous. Nous devons faire oublier ce Plagueis qui nous a apporté bien des difficultés. Et je suis bien placé pour en parler, l'académie de Korriban a été durement touchée, nous avons perdu des apprentis fort prometteurs. Je suis convaincu que nos talents combinés peuvent conduire à quelque chose, nous devons juste le vouloir."

Faire oublier Plagueis… Faire oublier un drame qui avait fauché pas loin de la moitié de la population galactique et laissé l’autre marquée par le souvenir d’une souffrance abominable. Sans compter les nombreuses conséquences. Là encore, Vader doutait qu’on puisse faire oublier ça, le souvenir était encore brûlant, même des mois plus tard, il faudra plusieurs années avant qu’il ne commence à s’atténuer. Mais soit, le seigneur Grodjirah n’avait pas tords, il fallait bien resserrer les rangs. Pour commencer, avec les autres Siths. Vader lui proposa donc qu’ils aillent déjà saluer leurs confrères et consœurs, ce serait un minimum. Il en connaissait de vue, d’autre de noms, certains étaient parfaitement inconnus.

Son niveau de sociabilité avait atteint un tel niveau qu’il en avait même du mal à se souvenir de la manière utilisée pour saluer poliment un collègue… Les soldats avec qui il travaillaient ne faisaient pas de manière, lui non plus, ils se nommaient par leurs grades et les noms, rien de plus. Dans une soirée, au beau milieu d’un bal politique, Vader était comme une tâche qu’on aimerait voir disparaître. Il détestait ce genre de soirée et ne faisait rien pour le cacher. Mais ce qui l’agaçait par-dessus tout, c’était de voir encore des journalistes s’extasier sur la charmante petite projection au début du bal. Quelqu’un allait-il râler s’il en étranglait deux ou trois à distance ?

"Il devient si rare de voir une partie des Siths réunie. J’espère que vous profitez de la fête, avant que nous puissions tous nous retrouver pour poser les bases d’un… nouvel « Ordre »."

Peu de temps après Dame Ekath interrompis ses pensées par d'autres questions concernant les jeunes femmes qu'il venait tout juste d'observer.

- Et ces personnes-ci ? De qui s’agit-il ?

- Aucune idée pour ma part. Je vais me chercher à boire. répondit son ancienne apprentie, plus vite que la musique.

Et sans même lui donner le temps de répondre elle s'éloigna, il la suivi du regard, se doutant quelque peu qu'elle eue déjà marre de ce bal où elle ne pouvait guère s'amuser comme elle l'entendait. Comme il le soupçonna, à peine s'était-elle servit au buffet qu'elle disparu de la salle. Il émit en son fort intérieur un léger soupir, à la base il l'avait amené pour qu'elle discute avec Lunariss, ce sera donc à cette dernière de devoir la rattraper lorsqu'il l'aura mise au courant. Enfin il allait donc répondre à Ekath lorsque les personnes concernés se joignirent à eux, par politesse il leur laissa donc la parole.

- Bonsoir. Je suis Darth lunariss et voici une jeune amie Miss Hilts.

Rayonnante elle lança un regard plein d'appréciations vers Dame Ekath dont il laissa celle-ci se présenter. Tandis qu'à la mention du nom de "l'amie" de Lunariss, il s'autorisa aussitôt une regard quelque peu plus appuyé sur cette dernière. Tout en notant le moindre détail de sa personne, qui lui révéla certaines réactions bien dissimulé à son encontre, elle en avait certes envers d'autres, mais plus particulièrement envers lui pour un raison qu'il ignore, car il ne l'avait jamais rencontré auparavant, ni même un de ses parent dont elle aurait pu avoir les trait semblables. Son nom en revanche lui disait bien quelque chose, il fouilla sa mémoire d'où est-ce qu'il avait bien pu en entendre parler et puis cela scintilla dans son esprit lorsqu'il fit un lien avec une ancienne guerre.

- Nous ne nous connaissons pas encore mais ce sera un véritable plaisir de vous découvrir. Continua la jeune sorcière puis elle se tourna et inclina la tête respectueusement avec un mouvement qui était voulu sensuellement vers lui. Lord Scourge. Charmante soirée que le Seigneur Sidious nous a concocté là ne trouvez-vous pas ?

Il tourna aussi la tête et l'inclina tout autant respectueusement.

- Dame Lunariss, Dame Hilts. De sur-croix Sa Majesté n'y est guère allé dans la demi-mesure, en matière de surprise cette soirée nous a plus que gâtée. Il dit ses derniers mots en furetant son regard sur les dernières arrivés outre-temps, avant de reprendre rapidement à l'attention de Lunariss avec un tout simple regard et en projetant un léger ping mental uniquement sur elle afin qu'elle se rappel une de leur conversation. Par ailleurs, pardonner mon apprentie elle était las de tout ce monde et n'a pas pu s'empêcher de s'éclipser, la fougue de la jeunesse sans doute.

Il allait continuer lorsqu'il senti que l'on s'approchait dont une aura empli de quelques emprunts d'agacement qui était tourné ailleurs autre qu'ici même.

- Il devient si rare de voir une partie des Siths réunie. J’espère que vous profitez de la fête, avant que nous puissions tous nous retrouver pour poser les bases d’un… nouvel « Ordre ».

Scourge se tourna alors vers Vador et Grodjirah, puis les salua d'un mouvement de tête respectueux.

- Seigneur Vader, Seigneur Grodjirah. Si rare en effet, nous devrions peut-être tenter de nous réunirent plus souvent que nous le permet nos missions pour l'Empereur, histoire de tuer... Le Temps. Il se permit de dire ces derniers mots avec un léger sourire avant de reprendre. Quant au profit de cette soirée, sa fructuosité n'en dépend que de ses nouvelles fraîches, dont nous avons tous avec évidence ouïe dire sans n'en laisser de moindres miettes, ainsi que de ses nouvelles rencontres dont je viens depuis quelques instants faire.

En disant la dernière partie de sa phrase, il esquissa un simple geste poli de son bras tendu vers les jeunes femmes qui sont en sa compagnie, puis il se tut pour leur laisser respectivement se présenter à leur tour. Il en profita pour détailler Vader un peu, le casque diminuant les chances de lectures de ses traits, Scourge se cantonna à son langage corporel restant. Il pu en lire de sa posture qu'il devait être un redoutable guerrier, en dehors bien sûr de ce qu'il avait déjà entendu parler, surtout sur sa puissance dans la Force dont l'aura en offrait bien visiblement la lecture.

Il n'était pas difficile de sentir le scepticisme de Vader quand à un Ordre Sith unifié. Cette simple idée semble inimaginable aux Sith de cette époque. Pourtant, cela ne serait pas la première fois.
Quelle est donc la différence entre les Sith de ces époques ? Est ce cette fameuse "règle des deux" qui a mené à cela ? Ou bien une altération des enseignements ?
Comprendre la notion d’intérêt supérieur et de loyauté envers son maître jusqu'au point de non retour où on le dépasse était simple dans le passé, et le recrutement était pourtant bien plus large puisqu'on ne se limitait alors pas à deux individus dans toute la galaxie.

Mais voilà que nous approchons de Scourge. Bonne chose à plus d'un titre. Je le connais un peu et il est d'une époque proche de la mienne et donc a connu un Ordre hiérarchisé. "Tuer le temps"....que veut il donc bien dire par là ?

"Mes respects, Seigneur Scourge. Le Seigneur Vader et moi-même étions justement en train de discuter des possibilités d'avenir de notre ordre et des difficultés qui se dressent devant nous. Un bal est certes peu adapté à ce genre de discussion mais qu'en pensez vous ? Est il possible pour au moins certains d'entre nous de nous unir et renforcer nos liens avec les forces militaires impériales ?"

Temps mieux si elle connaissait sa biographie car malgré le savoir que j’avais ingurgité en quelques semaines j’étais encore comme une ignorante qui parcourait un immense jardin d’enfant. J’avais besoin d’en apprendre de plus et d’abord commencer par les loyautés de chacun de ces siths qui avaient débarqué tout comme moi dans ce futur. De ce que j’avais pu rapidement comprendre, c’étaient que la totalité d’entre nous venions du passé à l’exception de Lady Lunariss. La twi’lek continua de me vanter les mérites de ce sang pur qui inspirait en moi toutes la haine et les craintes développées par mon peuple au cours de ses millénaires d’existence. Pire que ces sentiments, j’avais surtout du mépris pour ce que cet individu représentait plus que pour qui il était réellement. Car je ne lui en voulais pas particulièrement, mais je ne pus m’empêcher une remarque quelque peu acerbe à l’intention de Lunariss :

« Peu importe la place qu’il tenait avant, cela appartient au passé désormais… »

Au moins, je crois que mon point de vue était clair sur le sujet et me faire changer d’avis n’allait pas être facile. Mon peuple avait évolué à partir d’une époque de chaos qui n’avait fait qu’affaiblir les siths en leur donnant un faux sentiment de puissance, une époque où tous entre-déchiraient et ce même lorsque leur survie était menacée. Nous avions su évoluer grâce à mon père, mais rien ne semblait indiquer que le changement prit par mon peuple s’était produit chez eux, ce qui voulait dire que le chaos régnait sans doute toujours au lieu de l’ordre. Je pouvais toujours me tromper, mais de ce que j’avais pu en lire, en entendre ou en voir jusqu’à présent, j’avais plutôt l’impression d’avoir raison.

Je laissais mon regard descendre vers nos bras en constatant la prise que le sien avait sur le miens et laissais échapper un très léger soupir d’exaspération. Il était préférable de laisser couler pour l’instant car ça jouait en ma faveur. Tous ici pensaient les siths froids et distants. En autorisant le contact je marquais de la distance entre ma condition réelle et l’impression que je donnais. Marchant droit et faisant abstraction de la douleur qui commençait à faire son chemin dans mes talons, je traversais la salle au bras de la twi’lek sans jamais réellement quitter le sang pur des yeux. Je profitais des mètres qui nous séparait pour taire ces ressentis derrière une façade plus amicale.

Ce n’est que lorsque nous arrivâmes à proximité de ce dernier et de l’humaine à la chevelure de sang que je laissais mon regard glisser d’abord vers cette dernière, puis de nouveau vers le sith. La twi’lek fit les présentations et je lui fis une révérence courtoise, en pliant légèrement les genoux, à la prononciation de mon nom. Ce n’est qu’alors que je pris la parole pour lâcher quelques mots :

« Seigneur Scourge. Lady Lunariss m’a beaucoup parlé de vous. En bien, bien entendu. »

Des paroles honnêtes car c’était effectivement ce que la twi’lek avait fait. Ce qui coinçait était plus personnel. Mon conditionnement, mes habitudes de discuter avec l’aristocratie de mon monde avait reprit le dessus sur mes sentiments, cependant je ne pus retenir, malgré-moi, une petite pique à l’intention du sang-pur lorsqu’il évoqua le départ précipité de son apprentie :

« Ca, ou un manque flagrant d’éducation… »

Ce n’était pas un reproche à son égard mais à celui de la jeune adulte qui avait fuit lâchement la cérémonie. Bref, j’avais voulu me tourner vers ma consœur humaine pour la saluer mais je n’en eu pas le temps, si ce n’est un regard, puisqu’une ombre noire fit son apparition non loin de moi flanquée par une autre personne. Il était aisé de reconnaître le seigneur Vader dans son accoutrement atypique tant j’avais vu des références à son sujet depuis mon arrivée et c’est pourquoi je venais le saluer à la suite de Lady Ekath, dont je connaissais désormais le nom et le titre :

« Le plaisir est partagé. J’ai moi aussi beaucoup entendu parler de vous, Seigneur Vader. »

Je faisais une nouvelle révérence polie, imitant ainsi ma comparse humaine mais je ne fis rien pour me présenter auprès de l’autre nouveau venu qui n’avait pas prit la peine de se présenter. Question de politesse et d’étiquette. Au moins avais-je eu un minimum de détails à son sujet grâce à Lunariss, puis une confirmation par le seigneur Scourge… Je retenais un soupir, car ce manque de protocole avait tendance à m’agacer et je m’éloignais d’un pas comme pour me mettre en dehors de la discussion qui venait de débuter entre les autres siths, imitant ainsi une fois de plus l’humaine à la chevelure de sang. Vu le sujet, c’était d’ailleurs préférable et ça jouait une fois encore en ma faveur : en restant en retrait de la discussion des autres siths, je me plaçais comme en dehors de leur cercle pour les autres invités. De plus, je pouvais ainsi plus facilement observer et écouter leurs remarques…

Cependant, je commençais à me sentir vraiment trop exposée…

Lunariss relâcha le bras de Takara. Maintenant qu'elles avaient traversé la salle, il n'y-avait plus de raison et la pauvre rouquine était tellement mal à l'aise. Cela amusait la sith mais il fallait jouer avec parcimonie et puis la jeune femme avait été bien brave depuis le début de la soirée, elle n'avait presque pas protester quand la twi'lek l'avait entrainée dans la valse. Alors bon fallait bien la récompenser un peu.

Elle écouta Scourge répondre tout aussi poliment, excusant même la fuite de son apprentie. Takara ne fut guère tendre et elle lui décocha un coup de coude discret. Ça ne se faisait pas voyons.

- Ce n'est pas grave, il y-aura d'autres occasions de la rencontrer, dit-elle diplomatiquement.

En effet il était prévu qu'elle la rencontre pour une toute autre affaire qu'il n'était ni le lieu ni le moment d'aborder.

Alors que la jeune femme allait se présenter une ombre se propagea sur le cercle. L'armure noire et le souffle asthmatique du Seigneur Vader se dessina dans leur champs de vision accompagné du directeur Grodjirah qui paraissait tout petit à côté. Et si le premier était visiblement au fait de l'étiqette le second était toujours aussi mauvais socialement. Ne saluer que le seigneur Scourge. Lunariss n'apprécia pas du tout même si son visage resta impassible, toujours ce sourire. Peut être un éclat un peu plus jaune dans ses pupilles l'espace d'une nano seconde, trop brève pour être remarquée.

- Seigneur Vader, c'est un plaisir de vous rencontrer enfin. Dame Ekath, souria-t'elle.

Elle profita du ramassage de flute pour changer la sienne aussi et s'arrangea pour flirter avec la main de la jolie sith au cheveux rouges. Puis sans regarder le directeur de l'académie mal éduqué elle répondit au Seigneur Vader :

- Il semblerait que Le Grand Amiral Declann, directeur de l'Académie sith nous ait préparé quelque chose de bien. En tout cas, j'ai le plaisir de séjourner sur place et il faut avouer qu'il a fait les choses vraiment de belles manières.

Il n'y-avait rien de plus hypocrite pour Lunariss de dire combien elle appréciait cette Académie mais il lui tenait particulièrement à cœur d'écraser l'insignifiant insecte qu'était devenu en l'insultant Grodjirah et son Académie moribonde. Et si pour cela il fallait sous-entendre qu'il n'existait qu'une seule académie dine de ce nom et que c'était celle mise en place par Sidious, alors elle n'hésiterait pas.

- Après tout Coruscant est le cœur de l'Empire, il est tout naturel que ce soit le centre de rayonnement des nôtres.

Chaque mot était dit avec un naturel désarmant, avec l'intonation juste. Cet imbécile l'avait pris pour qui ? Elle lui était supérieure en tout. Il n'avait même pas le titre de Seigneur, comment osait-il ? Puis elle finit en se tournant et en le regardant droit dans les yeux :

- Ainsi donc nous discuterons de notre avenir au moment et dans le lieu choisi par notre Empereur.

S'il ne comprenait pas que les discussions sur l'Ordre ne pouvaient pas se faire ici dans cette salle de bal au milieu des dignitaires civils et militaires, alors il serait encore plus mauvais qu'elle ne le pensait. Puis se tournant d'un mouvement naturellement sensuel vers le Seigneur Vader, elle enchaina :

- Oui la fête est parfaite, Sa Majesté sait vraiment comment recevoir. L'orchestre est divin et les infos croustillantes. Il sait comment alimenter les conversations.

Autant le seigneur noir appréciait l’efficacité de confrères formés et prêts à tout sur le champ de bataille, autant, de leur part, il n’aurait pas cru possible qu’ils se livrent de cette façon à ce jeu politique et grotesque, se lançant tout un chacun dans des simagrées bien-pensantes et des phrases toutes faites, toutes dégoulinant au mieux de mépris, au pire de haine à peine voilée.Sous son casque, et sur un visage aux traits ravagés, se dessinait un ennui de plus en plus profond et marqué, il n’avait jamais été taillé pour ce type de petit jeu. Les bals n’étaient utiles qu’à la classe politique dirigeante, pour les affaires de luttes de pouvoir, des soldats n’avaient rien à y faire. Lui, en tout cas, n’avait rien à y faire. Il n’était à son aise qu’au cours des combats.

Le plaisir partagé d’une nouvelle rencontre mutuelle, il aurait pu en rire, s’ils ne se trouvaient pas dans un tel lieu. Il était bien inutile de faire semblant, il n’allait pas s’offusquer de ça et se moquait bien que d’autres s’offusquent qu’il ne montre aucun plaisir à les rencontrer ou les saluer. Puisque ces siths des temps anciens, ou futurs, étaient présents, il devait composer avec et donc savoir qui ils étaient, rien de plus, rien de moins. Las, puisqu’ils étaient prêts à jouer le jeu… Et tous, visiblement, très étonnant, le protocole et l’étiquette devaient tenir une place plus importante, d’où ils venaient. Dans ce temps, alors qu’il n’y a avait toujours eu que deux Siths, on ne demandait pas à l’apprenti de se plier à cette fumisterie. Ni au maître, selon ce qu’il en était de ses capacités… C’était bien sûr différent dans le cas de Sidious.

Quant à « discuter » de l’avenir possible de l’Ordre, c’était là un bien grand mot. Au mieux avait-il émis un vague effort pour s’y intéresser, histoire d’accomplir son effort sociable annuel, mais rien de plus. Son opinion là-dessus était déjà claire, il ne croyait ni en la recréation d’un véritable Ordre Sith, en tout cas pas dans le sens où l’espérait Grodjirah, ni à une coopération saine et ferme avec les forces de la Marine Impériale. Pour ce second point, il aurait fallu s’y prendre avant… Ou plutôt, ne pas laisser un certain Muun se charger de la partie relation clientèle. Le résultat catastrophique qui en était sorti n’allait pas inciter les soldats impériaux à coopérer. Lorsque même Tarkin veut votre peau et refuse de vous voir poser un seul orteil sur un des bâtiments de sa flotte, il y a de quoi se poser beaucoup de questions, étant donné l’esprit sanguinaire de cet homme.

"Oui la fête est parfaite, Sa Majesté sait vraiment comment recevoir. L'orchestre est divin et les infos croustillantes. Il sait comment alimenter les conversations."

Vader ignorait pourquoi mais il fut pris par une envie soudaine de planter son sabre laser entre les deux tatouages noirs formant une arabesque juste au niveau du cœur. Un rêve qui ne pouvait, hélas, pas se concrétiser, puisqu’ils étaient au milieu d’une fête impériale et qu’elle pourrait de toute façon revenir par une faille. Cette affaire l’agaçait profondément et il ne s’en cachait même pas, les histoires de famille devaient rester privées et il détestait que quiconque, l’Empereur compris, puisse y avoir le moindre droit de regard. Or, avec cette diffusion, toute la galaxie avait été mise au courant ! Alors que personne, ici, n’avait à interférer, ça ne concernait que lui et ses deux rejetons.

"Ravi que ces informations puissent réjouir… Même si je doute que la rébellion ne tombe qu’avec ça, elle en sortira blessée. Il va néanmoins être intéressant de voir si leur opinion vis à vis des Jedis va encore se dégrader."

Ce serait l’idéal, car ainsi, ils se priveraient seuls d’alliés utiles. Vader était fatigué d’être là et fatigué d’avoir à retenir son envie d’étrangler ceux et celles, dans cette salle, dissertant toujours sur une affaire très privée. De plus, ils attiraient trop l’attention, ainsi réunis en un petit cercle de conversation, plus encore avec deux non-humains au sein de ce cercle. Le seigneur noir n’avait, pour le moment, rien contre eux, cependant, ce n’était pas le cas de la majeure partie de l’assemblée. Ils ne servaient pas la discrétion exigée, ainsi.

"Je vous souhaite à tous de passer une… excellente soirée."

La formule dégoulinait d’ironie, et sur ces entrefaites, il tourna les talons, se détachant d’eux pour repartir, seul, de son côté. Les efforts de sociabilité, c’était bon pour cette fois, le plus intéressant se déroulera lors de la réunion.

Ainsi ils seraient tous présents à la réunion à venir, ce qui était à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle puisqu’ils auraient donc tous la confirmation que j’étais bien une Sith malgré mes tentatives d’esquiver le sujet. Enfin, c’était là un secret de polichinelle puisque tous pouvaient aisément sonder la Force et constater que ses filaments se multipliaient autour de ma personne.

Même si cela ne suffisait pas à confirmer que j’étais une sith, c’était un indicateur fiable de ma forte sensibilité. Pourtant aucun d’entre eux ne semblaient porter de réel intérêt à ma personne, ce qui n’était pas contre me réjouir. Peut-être me trouvaient-ils insignifiante ? Une pointe d’indignation naquît en moi à cette simple pensée que je chassais rapidement. Je l’avais cherché, je devais accepter d’être éventuellement rabaissée.

Restant en retrait, j’écoutais tout de même la discussion avec intérêt. Je souriais aux propos emplis d’ironie et d’hypocrisie de Lunariss. Je commençais à la connaître et je ne la croyais pas du tout quand elle encensait Declann et sa gestion de l’académie de Coruscant. Toute cette tirade était probablement juste pour humilier le seigneur Grodjirah qui, si j’avais bien compris ce que la twi’lek m’avait dit, était en quelque sorte le rival du directeur de l’Académie de Coruscant. Directeur qui semblait d’ailleurs être la cible de la majeure partie des siths qui prenaient part à cette petite réunion informelle.

C’était dans l’ADN des siths de tout bords. Même chez moi ces dissensions existaient encore malgré notre unité. Tout comme cette aisance à se sentir supérieur aux autres au point de discuter de sujets importants en public puisque si ces derniers venaient à répéter ce qu’ils entendaient, ils ne pourraient pas le répéter une seconde fois… Et c’était justement ce que faisait là le seigneur Grodjirah en évoquant certains sujets qui seraient sans aucun doute discuté lors de la réunion à venir.

D’un autre côté, le seigneur Vader et son armure toute aussi impressionnante qu’intrigante restait droit dans ses bottes et venait relativiser ce qui devait l’être avant d’annoncer son départ. Je me décalais donc pour le laisser passer, le saluant de façon respectueuse. J’en fis de même pour les autres, les saluant tour à tour de la même manière, à l’aide d’une légère révérence.

Visiblement, tous estimaient en avoir vu assez et préféraient vaquer à leurs occupations et je jetais un regard vers la twi’lek pour voir si elle comptait rester un peu plus longtemps ou également partir. Je m’approchais de nouveau maintenant qu’il y avait moins de monde.

« Vous prévoyiez de partir également, je présume ? En ce qui me concerne je vais rester encore un peu pour me familiariser avec les us et coutumes. Nous nous reverrons à la réunion. »

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Fin pour moi également.

Les narines de Lunariss frémirent sous l’accès de haine de Darth Vader. Ainsi donc, elle venait de découvrir un point faible dans sa cuirasse. La manoeuvre politique de Sidious ne semblait pas lui avoir plus, mais alors pas du tout. La twi'lek ne dit rien et ne perdit pas son sourire. Elle ne répondit même pas, il valait mieux lui laisser l'avanatge et laisser les rumeurs se faire d'elles-mêmes car s'il y-avait une chose qui était certaine, c'était qu'il y-avait suffisamment d'oreilles trainantes pour écouter puis transmettre à leur bouche cette réflexion qui serait amplifiée et déformée. Ah qu'il était bon que les asociaux s'expriment, sapant d'eux-mêmes les murs de l'Empire et de l'Empereur. Une dissonance entre l'Empereur et son bourreau serait du pain béni. Laissons faire toutes ces charmantes petites commères.

Sur cette petite vexation, le Seigneur Vader quitta l'Assemblée. Le Seigneur Scourge en profita pour lui aussi faire une petite leçon d'étiquette à notre petit cafard passéiste. Là encore, cela ferait des rumeurs sympathiques, moins importantes ni intéressantes qu'un potentiel désaccord entre Vader et Sidious mais tout ce qui était bon à prendre devait l'être. Lunariss rendit son salut au Sith de Sang Pur, étant le sith qu'elle estimait le plus ici, ne serait-ce que par sa puissance, il était au dessus d'eux tous. Darth Ekath partie à son tour après s'être peu exprimée puis Takara me signala avoir envie de continuer à se balader. C'est à cet instant que la voix de Orus résonna dans mon esprit.

- En effet, je vais me retirer mon amie. Amusez-vous.

Je partais l'esprit tranquille puisque l'un de mes commandos était son garde du corps et que j'aurais un rapport de ses faits et gestes par la suite. Je lui fis une bise taquine sur la joue de mes lèvres douces puis la laissait là, en riant. Je rejoignis Orus.



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Lancer de dés :
Détection de l'accés de haine de Vader : 3 (5-2)