Saadia a longtemps pu profiter d’une existence ordinaire, sans heurts, sans graves problèmes ou troubles particuliers. Née sur Jedha et y ayant grandi, elle fut baignée très tôt dans l’atmosphère particulière de sa ville de naissance, ses croyances, ses histoires, sa spiritualité et les histoires sur la Force. Sa famille lui raconta beaucoup de choses sur le sujet et bien que n’étant pas sensible elle-même, elle en conserva une profonde affection et une forte curiosité. Son monde fut toutefois très bouleversé, lorsque la République chuta et que l’Empire prit le contrôle de sa planète, ainsi que des minerais. Alors enfant, elle ne fut pas touchée par les histoires de rébellion commençant à émerger, ni à celles sur les dérives de l’Empire. Elle y vit, au contraire, une opportunité d’un jour s’envoler au loin, pour découvrir d’autres mondes.

Cette opportunité arriva lorsqu’après pas mal de réflexion de divers tests, elle trouva sa vocation dans la médecine et put intégrer une longue formation, sur sélection, dans une académie militaire. Des années toujours insouciantes, malgré la difficulté des études et l’éloignement de sa famille. Encore très naïves, découvrant à peine d’autres horizons, elle n’avait toujours aucune conscience politique. Seules ses études et les amis qu’elle se fit au cours de celles-ci l’intéressaient. Elle décrocha son titre avec succès, puis fut d’abord temporairement affectée à une base, avant d’être envoyée sur un croiseur comme remplaçante. Des premiers postes, suivis de nombreux autres, avant de pouvoir obtenir un poste fixe, au sein d’une équipe médicale plus large et renforcée, sur un destroyer.

La pandémie fut le premier puissant bouleversement de son existence. Si elle eut la chance de ne pas tomber malade, elle conserve de cette période des souvenirs affreux de journées sans fin, de nuit blanche, de travail acharné et de stress terrible, sans oublier les si nombreux échecs, en ne pouvant empêcher tant de décès. Un traumatisme sévère, qui la marqua durablement et qui fut ce qui la poussa à déserter, comme tant d’autres, en apprenant la vérité derrière un tel désastre. Elle ne pouvait plus croire en l’Empereur, qui avait donné les moyens et le temps à ce monstre pour agir. Un second bouleversement, la plongeant dans un nouvel environnement incertain. Elle suivit le mouvement sans jamais exprimer ce qu’elle en ressentait. Sans faire de vagues, voulant simplement retrouver de l’ordre et surtout du sens dans sa vie.

Ce fut peu à peu qu’elle se refit une place, dans cette nouvelle existence, poursuivant son travail mais toujours sans oser trop réfléchir à la situation globale. Les grands affres politiques ou militaires, ce n’était pas pour elle. Ce dont elle rêvait, c’était d’une vie simple, assez tranquille, où elle pourra mener son travail, continuer de se former, pourquoi pas fonder une famille un jour. Des aspirations qu’elle n’estimait pas illégitimes ou irréalistes.