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Jets de dé :

Spoiler:

Bien rares avaient été les occasions où le maître Jedi s’était révélé surpris. Placide de nature, porté sur le pacifisme et la diplomatie, ce trait de caractère avait été colossalement renforcé par son choix de carrière et sa très longue vie consacrée à la collecte des savoirs. Fallait-il une situation véritablement démesurée pour le plonger dans la confusion ou un certain stress. D’autant plus à son âge. Cette fois, il était on ne peut plus servi. Qui étaient tous ces gens et quel était ce puissant danger qu’il ressentait au travers la Force ? Quel était ce vaisseau ? Quelle était cette guerre ? Où se trouvait-il et comment y était-il parvenu ? Était-ce là une manœuvre du jeune Exar Kun ? Non… Non, il était certes puissant mais cette puissance ne pouvait rivaliser avec celle qu’il ressentait actuellement. Sans oublier le fait qu’il ne comprenait pas comment lui-même était arrivé ici… Par la Force, était-il simplement en train de rêver ou d’halluciner ? Était-ce une hallucination vous prenant lors de votre mort ?

Les jeunes Humains autour de lui s’agitaient en tous sens, sous les ordres de leur commandeur. Certains repartirent à leurs postes, d’autres semblaient être prêts à recevoir des échanges de tirs d’ici quelques secondes… Odan se releva lentement et épousseta un peu ses vêtements, en regardant autour de lui. Curieux vaisseau, vraiment, tout lui semblait… Comment dire… Plus neuf ? Ou plutôt appartenant à une technologie d’une espèce inconnue. Pourtant, tous ces gens-là étaient bien humains, c’était manifeste. Très bien, leur chef, c’était donc celui-là, un homme dont il avait un peu de mal à estimer l’âge. Odan ne pouvait comprendre comment il avait atterri devant lui mais ça ne l’intéressait que peu, pour l’instant, car cette menace était bien plus pressante. Il se frotta un peu la tête, lorsque le jeune monsieur s’adressa de nouveau à lui, sans réagir. Bien sûr, qu’il se méfiait, mais même si tout était difficile à croire, ne pouvait-il pas au moins essayer ?

"Je suis le capitaine Fird, commandant de ce vaisseau, membre de l’Alliance pour la Restauration de la République. Beaucoup se contentent de parler d’Alliance Rebelle, si cela vous dit quelque chose…"

"Sa restauration…"

La réponse n’avait été qu’un bref murmure, peut-être trop faible pour que quiconque puisse l’entendre. Pourquoi devrait-il il y avoir des rebelles ? Tout cela n’était qu’une vaste machination Sith ? Il suivit malgré tout le mouvement, jusqu’à arriver à ce qui ressemblait à un système de communication. Préoccupé par cette masse noire grouillante et dangereuse émanant de la planète, le maître l’était aussi en ne ressentant plus la présence habituelle des siens, au travers de la Force. Disparue, évaporée, ces liens ténus mais bien réels, le reliant à ses amis et élèves, à travers la Force. Comme si tous… Comme si tous n’étaient plus. Qu’une grande catastrophe les avaient balayé. Par cette terrible masse obscure ? Oh douce Force, donnez patience et foi… Il n’était, par bonheur, guère du genre à paniquer, auquel cas, ses jambes l’auraient déjà lâché. Des dizaines de questions se bousculaient dans son esprit, les contraindre à ne pas franchir la barrière de ses lèvres était on ne peut plus difficile.

"Je vous propose donc de vous réserver l’explication de votre arrivée ici, sur mon vaisseau, à plus tard. Actuellement, j’ai besoin que vous me prouviez votre bonne foi, car il se pourrait que j’ai besoin d’un Jedi, car je suis effectivement en pleine discussion avec deux siths, et que cette ombre que vous signalez mais que nous ne pouvons détecter, pourrait être bien réelle…"

"Ne vous en faites pas Capitaine Fird, votre holocommunicateur était encore activé, et j'ai pu suivre avec attention tout qui s'est passé et a été dit sur votre pont suite depuis l'arrivée impromptu du Maître Jedi. J'ai donc entendu vos doutes et je comprends parfaitement votre scepticisme. Cependant, même si j'ignore personnellement qui cet utilisateur de la Force peut bien être, son aura lumineuse que je sens, est belle et bien celle d'un Jedi... Maître Odan Urr je présume ? Je suis Lord Scourge, ici venu en tant que représentant officiel de l'Empire Galactique, enfin mieux vaudra vous expliquer la situation géopolitique de la galaxie plus tard... Je crains que le temps ne soit compté pour cette planète ici présente et ses habitants... Je ne vais pas y aller par mille voie stellaire et être bref, déjà contrairement à ce que vous l'a supposé le Capitaine Fird, mon collègue et moi-même n'avons guère de liens avec l'ombre comme vous dites, fiez-vous à la Force et vous comprendrez qu’il n’y a et n’aura nulle duplicité dans mes paroles... En revanche, j'ai en effet déjà assisté et survécu à ce genre de calamité..."

Un conglomérat rebelle et un empire galactique, probablement Sith. Des membres des deux camps travaillant ensemble contre une masse gigantesque du côté obscur, dont la puissance dépassait tout ce qu’il avait déjà connu. Ou plutôt, ce qui était beaucoup plus crédible, ce capitaine et son équipage étaient à la solde des Siths, ce qui expliquait leur coopération et qu’ils puissent discuter sereinement sans chercher à s’abattre mutuellement. Ce Fird devait être un des serviteurs de ce Lord Scourge. Ce dernier, par ailleurs, avait un ton courtois, bien que pressant. Étrange. Odan avait plus l’habitude d’être simplement désigné comme « Jedi » par leurs ennemis, un mot alors craché, empli de haine et bien entendu, sans la moindre touche de respect. Le plus étrange était en sus qu’un Sith et ses suivants acceptent l’aide d’un maître Jedi et ne tentent pas même de le liquider sur place. Pour un tel problème, que ne pouvaient-ils s’en charger seuls ?

Lord Scourge se mit très rapidement à donner des détails supplémentaires sur cet entité, savoirs acquis ou déductions, ainsi que les conséquences potentielles pour les habitants de ce monde. Très bientôt. Odan était soufflé, quel maître du Côté Obscur avait le pouvoir de faire naître pareille entité et pourquoi le faire ? La menace était-elle qu’il parvint même à en oublier toutes les questions précédentes, pour ne focaliser que sur l’essentiel. Préserver au maximum la vie des civils de ce monde passait bien avant le reste. Avant son arrivée improbable, avant de comprendre pourquoi un équipage humain voudrait collaborer avec l’équipage d’un Sith. De plus, ce vaisseau semblait beaucoup ressembler à l’autre vaisseau de Lord Scourge. Une preuve supplémentaire qu’ils devaient être alliés, en vérité.

"Voilà pourquoi Maître Urr il est d'une absolue nécessité que ce soit vous principalement qui agissiez au plus vite, chaque seconde qui passe cette chose devient plus fort. Et hélas dans l'immédiat je ne peux que vous fournir l'assistance de mon collègue qui est paré au décollage dans les plus brefs délais. Quant à moi, mes pouvoirs je le crains ne seront qu'un fardeau dans cette situation et je suis obligé de resté éloigné à superviser ce que j'espère résulter en sauvetage."

"Je le conçois, pareille entité se plairait à vous dévorer tel un casse-croûte juteux pour renforcer sa puissance. Cela dit, si votre collègue est également un Sith, vous serez bien urbain de lui rappeler de se garder de toute crise de folie. Monsieur capitaine Fird, vous devez avoir une navette disponible, n’est-ce pas ?"

Il fallait effectivement agir vite. En chemin vers les hangars de leur vaisseau, il vérifia que son sabre était en bon état mais surtout, que la Force était toujours bien présente, vive et puissante, douce compagne sans cesse présente à ses côtés. Le trajet avec la navette eut le mérite d’être assez court. Dès son arrivée sur la planète, il fut comme percuté de plein fouet par la force obscure envahissant la planète. Il s’en protégea doucement, comme on repousse avec délicatesse une main griffue tentant de s’agripper avec vous, avant de focaliser son attention vers la source de la menace. Il ressentait la menace mais ne pouvait dire si d’autres personnes se trouvaient déjà piégées à l’intérieur ou non. Qu’importe, il fallait de toute manière s’en approcher et l’apaiser, avant de la faire disparaître.

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Essayer de savoir s’il y a du monde dans la masse : échec.

L’explication, il l’avait déjà entendue, et il avait toujours du mal à y croire malgré ce qu’il venait de voir. Tout comme il avait toujours du mal à croire qu’un type venait littéralement d’apparaître sur sa passerelle tel un objet hors d’une pochette surprise. Pourtant la Force rendait cela possible. C’était prouvé mais il avait toujours du mal à avaler que ce « flux présent en toute chose » pouvait faire un gros doigt à l’intégralité du modèle physique galactique. Plus que tout, il détestait voir la situation lui échapper des mains de la sorte, sans qu’il puisse y faire quoi que ce soit pour contrecarrer pareille inertie. Subir ne lui plaisait pas, car il avait l’impression de faire face qu’à une succession de mauvais choix : il ne savait s’il pouvait accorder la moindre once de confiance à ce sith, son « collègue » et l’équipage de ce destroyer placé sous ses ordres, tout comme il ne savait pas s’il pouvait croire les dires de ce type qui se clamait membre de l’Ordre Jedi. C’est vrai, depuis quand les siths faisaient des promesses qu’ils comptaient tenir ? Et pourquoi devrait-il écouter les dires d’un individu qui n’était pas à bord de son vaisseau il n’y a pas cinq minutes ?

Le véritable problème était qu’il n’avait pas le choix, parce qu’il n’avait aucune idée de ce qui se tramait réellement en bas, le côté zombie agonisant des membres du conseil Espolien mis à part. Il se laissait porter sur les évènements, bien qu’il tentât, au mieux, de laisser paraître le contraire. Il ne pouvait pas montrer à son équipage qu’il n’avait aucun contrôle sur ce qui se passait, et que n’importe quoi pourrait se produire n’importe quand. Se pouvait-il, par exemple, que les pilotes espoliens soient eux aussi pris de démence et se lancent dans une folie meurtrière ? Que tout ceci ne soit qu’une ruse de ces siths, visant à lui faire baisser la garde avant la frappe ? Et ce soi-disant jedi, ne pouvait-il pas être lui aussi un sith ? Lui qui préférait se baser sur des faits n’avait aucun moyen de vérifier les allégations des uns et des autres.

Dans ces circonstances, il ne pouvait que faire confiance à son intuition, et aujourd’hui celle-ci semblait lui faire faux-bon. Une partie de lui voulait simplement mettre sous surveillance ce nouveau venu et se barrer d’ici, la situation lui paraissant aussi absurde qu’invraisemblable, en plus d’être totalement hors de contrôle. L’autre, plus modérée, dominante, lui intimait de rester pour observer le spectacle auquel ces gens voulaient participer. Après tout, il ne pouvait pas faire grand-chose lui-même, si ce n’est d’emploiera les grands moyens si nécessaire, au cas où il faudrait s’assurer que cette… chose ne quitte pas cette planète pour s’étendre ailleurs. Qu’ils y aillent, s’ils voulaient tant risquer leur vie, mais il était hors de question qu’il envoie le moindre de ses hommes à leur aide, là-bas, à la surface. Pas après ce qu’il venait de voir.

Jetant un énième coup d’œil au « jedi » et à son opposé sith, le capitaine déglutit lentement avant de s’écarter d’un ou deux pas, comme pour lui ouvrir la voie.

« Si vous y tenez tant, je ne vous retiens pas. Mais vous irez seul. J’espère donc que vous savez piloter. De plus, si la situation dérape, rien n’indique que nous pourrons vous récupérer sans risquer de propager cette… chose ailleurs. »

Il fit ensuite signe à un des fusiliers marins arrivé il y a peu.

« Soldat, veuillez mener notre invité jusqu’au hangar secondaire. Le capitaine Anders briefera notre invité sur le fonctionnement du pilote automatique de la navette. »

Le soldat fit un pas en avant en hochant la tête, avant de faire signe à leur invité surprise de le suivre. Pendant ce temps, dans le dos d’Ares, son second s’était empressé de faire transmettre le message à la pilote, pour que celle-ci se rende au hangar.

« Le mieux serait que nous restions en contact permanent. Bonne chance. »

La situation s’est rapidement dégradée, sur la planète. Depuis l’espace, désormais, même les non-sensitifs peuvent assister, très clairement, à la naissance d’une vaste ombre noire, comme une énorme tempête surnaturelle, s’étendant dans l’atmosphère. Les communications au sol sont encore maintenues, pour le moment… A sol, maître Odan Urr n’a guère tardé jusqu’au centre du chaos, ainsi que Darth Noctifer. Une arrivée plutôt impromptue, Dinht, mais appréciable. Si vous avez pu résister jusque là, l’heure est tout de même très grave. Le maître Jedi parvint, en premier lieu, à vous sortir de ce guêpier et vous aider à quitter la montagne, aussi vite qu’il est possible. Avant de retourner à l’intérieur se charger de cette chose.

Une fois de retour à l’air libre, Dinht, vous êtes frappé d’une brève mais terrible vision. Cette chose noire et globuleuse fondant littéralement sur Bogan et le gobant tout entier, comme on aurait gobé un bonbon… Vous devez fuir le plus vite possible, sauver votre peau. Par miracle, cette chose n’aura pas eu le temps de jouer assez longtemps avec vous pour qu’il vous reste des séquelles.

De votre côté, Scourge et capitaine Fird, vous pouvez assister au déclin de cette tempête noire, lentement mais sûrement. Si le problème semble sous contrôle, vous sentez que la vie sur cette planète risque de terminer dans une vide béant. Le secteur lui-même ne semble plus en danger mais cette planète est perdue. Dès que vous aurez récupéré vos alliés, il vous faudra fuir.

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FIN D’EVENT