Exploration de Zakel. [PV Atton]

Zakel. Il nous a fallu environ d'un mois pour arriver jusqu'à ce monde. Un long mois, avec le détour par Nirauan pour y déposer Lorana et Thrass. J'avais laissé une petite arme pour Lorana, un petit cadeau d'adieu. Une pique de Force pour le cas où elle ait besoin de protéger sa famille ou son nouveau peuple. Je savais qu'elle aurait du mal à l'accepter en concevant la pique mais elle pourrait en avoir besoin. Après tout, qui sait ce qui peut arriver : une attaque de l'empire sur l'Ascendance, l'arrivée d'un sith sur le monde où ils seront... Qui peut prédire l'avenir avec toutes ces failles qui le modifient sans cesse ? Et comme fabriquer un sabrelaser demande du temps, sauf à avoir l'habitude d'en fabriquer, elle aura ainsi de quoi se défendre si le besoin s'en fait sentir.

J'en avais profité pour rendre visite à Ezra, et lui présenter Atton. C'est deux là sont aussi casse-cou l'un que l'autre mais l'état d'Ezra était triste. Il avait repris des forces mais sa paralysie... lui qui était si actif, comme une pile vivante. Oui, j'étais triste de le voir ainsi, et je regrettais de ne pas être si douée que cela en soin jedi. Peut-être que Kreia pourrait l'aider ? Elle était la meilleure guérisseuse que j'ai connu.. mais je ne savais pas. Je la sentais, devinant qu'on s'approchait d'elle mais sans plus, sans savoir si son côté sith avait repris le dessus, si elle rêvait encore de tuer la Force ou si elle avait changé. Tant de questions dont les réponses devront attendre de la retrouver. Bien sur, Atton ne le souhaitait pas, lui qui ne l'avait jamais apprécié, ce qui avait toujours été réciproque d'ailleurs. En fait, la seule chose qui les reliait, c'était moi.

Atton, d'ailleurs. Il me rappelait des souvenirs, un peu de nostalgie mais aussi des regrets. Oh, je savais avoir fait le bon choix, surtout au vu de la façon dont ma vie s'est finie. Si nous avions été en couple comme il l'avait souhaité, comme mon coeur l'aurait souhaité, il aurait été brisé par mon départ. Non, mon devoir devait passer d'abord. Mais cette époque était si différente, ma présence n'était pas autant importante qu'il y a 3950 ans. Qui sait si, une fois que les jedi de ce temps auront repris les rênes de l'Ordre, lui et moi pourrions...  Bon, ce n'était pas le moment de réfléchir à tout cela. Il était là, c'était le principal.

"Tu es sur, RP, aucun signe d'énergie, aucune trace de ville ? ... oui, d'accord, aucun. Tentons autre chose alors."

Je me demandais ce qui avait pu se passer ici. En écoutant R2P8 qui avait utilisé les senseurs du vaisseau, je ne comprenais pas ce que Vitiate pourrait y récupérer selon Scourge. En fait, on pourrait même croire qu'il m'a volontairement donné une fausse piste, m'envoyant sur un monde inhabité dans un but inavouable. Sans ma rencontre avec Thexan, j'aurais probablement pu penser cela mais ce jeune garçon était la preuve que Zakel avait été le centre d'une société puissante, dirigée par Vitiate sous le nom de Valkorion. Alors comment était-il possible que tout ait disparu en si peu de temps ? Il devrait forcément en rester quelque chose ! Je doute qu'ils aient tout construit en bois, non d'un bantha !

Si nos senseurs ne pouvaient nous aider, demandons l'aide d'une alliée plus fiable. Je fermais les yeux, m'ouvrant à la Force. Je sentis son énergie, sa présence sur ce monde, plus présence sur un point... Je me concentrais un peu plus, sentant comme une réminiscence comme si un être puissant avait jadis vécu là mais impossible de savoir si c'était un partisan de la facette Obscure de la Force ou de celle Lumineuse. Je rouvris les yeux, montrant une direction à Atton, non loin d'une côté du plus grand continent. Oui, il était probable que c'était là que se trouvait jadis le palais du dernier dirigeant de ce monde.

"Nous devons aller par là, Atton."

Je fermais la ceinture du fauteuil, car les rentrées atmosphériques sont toujours délicate, RP magnétisant ses pieds sur le plancher. Bon sang, qu'est ce que Scourge avait craint que Vitiate trouve ici ? Ce fichu sang pur était-il seulement passé sur ce monde une seule fois, comme il m'avait dit l'envisager ? C'était agaçant ce genre de devinette. A moins que... Les sith aiment à détruire ce qu'ils ne peuvent avoir, ou ce qui peut être dangereux pour eux. Vitiate aurait-il fait un passage ici pour détruire toute trace de l'empire de Zakel ? Si c'était vrai, il allait être difficile de trouver quoi que ce soit.

"Tu es sur de ne pas vouloir rester dans le Kath, Atton ?"

Lui demandais-je alors que nous nous enfonçons dans l'atmosphère de cette planète.

Est-ce que la Force veut bien nous aider en me désignant un endroit où nous poser ? )> 6

Zakel, donc. A première vue, ce monde ressemblait à n’importe quel autre, ils pouvaient déjà distinguer des océans, le climat semblait plutôt doux. Un monde qui avait tout l’air ordinaire… et qui devait de toute façon l’être depuis bien longtemps, maintenant. Difficile de croire si ce qui était raconté sur cet endroit était vrai. Et impossible de savoir si leur cher ami Sith n’était pas repassé par là depuis pour effacer d’éventuelles traces restantes ! Après tout, ils avaient pu apprendre au Temple que Vitiate avait disparu de longs mois dans les Régions Inconnues, avant même la pandémie, personne n’avait su ce qu’il avait bien pu y faire et certains l’avaient même cru disparu à jamais. Ravalé par une faille ou établi quelque part sans plus faire parler de lui. En s’approchant, le petit droïde de Meetra ne repéra rien de plus, ce monde était complètement inhabité. Depuis sans doute des siècles et des siècles. Qu’avaient bien pu devenir les habitants de cette planète après le passage du Sith ?

Meetra médita un moment puis lui indiqua la direction à prendre. Très bien. Il décida légèrement sa trajectoire, pour emprunter celle indiquée, filer en douceur vers la planète. Pas fâché d’arriver malgré tout, même pour un endroit inconnu et potentiellement dangereux. Le voyage avait été long ! Ils avaient fait un petit crochet pour déposer les amoureux et leur adorable bébé, avant de repartir. Son amie lui avait aussi présenté le jeune élève de Kanan. Le pauvre ne s’était vraiment pas loupé ! Il pourra sûrement continuer à combattre quand même, mais bon, c’était très violent comme affaire. A son âge en plus ! Pauvre gamin. Atton retint un soupir, en y pensant, puis baissa un peu plus les manettes vers le bas, en rentrant dans l’atmosphère de la planète. Rien de plus aux senseurs, pour le moment. Il pensait toujours que le Sith, ou un autre, était passé faire le ménage dans le coin. Surtout sachant que d’autres de la même époque pouvaient connaître cet endroit.

"Tu es sûr de ne pas vouloir rester dans le Kath, Atton ?"

"Tu es sûre de ne pas déjà connaître la réponse à cette question, Meetra ?"

Il tourna rapidement la tête pour lui tirer la langue puis reporta son attention sur la descente. Rester dans le vaisseau, c’est ça ! Et pourquoi pas s’installer dans un coin à faire du tricot, pendant qu’on y était ? Je vous jure ! Mais bref. Ils étaient arrivés au-dessus d’une immense forêt, survolant à moyenne vitesse cette étendue verte et inoffensive en apparence. Au loin, on pouvait apercevoir une chaîne de montagnes. Au-delà de la forêt, des larges plaines, vides, l’endroit que lui avait indiqué sa copilote. Tout était très calme… Un soleil léger planait sur la planète, ainsi qu’une très légère brume matinale. Peu de temps après avoir dépassé la forêt, il vit plus loin ce qui semblait être des traces. En réalité, en approchant, de simples morceaux de roches taillés en muret, à moitié enfoncés dans le sol et recouverts de lierre.

"Joli endroit. Ce type est un psychopathe mais il a du goût."

Se poser, pour commencer. Près des faibles morceaux de mur restant. Une fois dehors, Atton commença par s’en approcher, regarder de plus près à quoi ça ressemblait. C’était bien des murets, à son avis, il ne restait plus grand-chose. Rien de plus autour… Il avait beau regarder, rien, nada, aucune trace. Enfin, quelques traces de pas d’animaux, des oiseaux volant parfois négligemment au-dessus d’eux et un chat sauvage qu’il dérangea visiblement en pleine sieste. C’était si calme ! Même les nuages blancs au-dessus d’eux filaient avec une grande paresse. Atton marcha un peu, en essayant de trouver quelque chose d’intéressant ou de bizarre, gardant une main sur son arme au cas où. Il trouva d’abord une sorte de terrier, avec une bestiole inconnue dedans, une espèce de renard. La bestiole feula dans sa direction puis replongea plus profondément dans son trou, sans demander son reste. Pas l’habitude de recevoir des visiteurs, visiblement.

Peu de temps après, Atton sentit une sensation bizarre l’envahir, alors qu’il était accroupi près d’une toute petite colline, puis eut un brusque sursaut, frappé d’un coup par de brusques images. Effondré sur le côté sans même le réaliser, il porta la main à son visage, l’esprit tout entier envahi. Il voyait des gens courir en tous sens, puis tout à coup le noir. Un couloir de pierre sombre, sans lumière. Et enfin, la lueur vacillante d’un feu. Des tunnels… Revenant brusquement à lui, il reprit son souffle, en se redressant.

"Je… Je crois qu’il y a des tunnels, pas très loin d’ici. Ou dans ce secteur. Il faut chercher une cache, une entrée."

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Eu l'autorisation de Vivi
1/ Trouver des traces : 13
2/ Ressentir un truc : 5

"Tu es sûre de ne pas déjà connaître la réponse à cette question, Meetra ?"

Je lui souris en réponse à son tirage de langue, bien éloigné de l'image du maître jedi qu'il avait  parfois montré au Temple Jedi Temporaire. Mais oui, je savais qu'il dirait cela mais.. cela rassure un peu de l'entendre et faut bien que je le taquine. Qui serais-je si je ne taquinais pas mes amis, après tout ?

Après avoir vérifié que j'avais ce qu'il fallait dans les poches de ma longue veste jedi, pansements au bacta, antidote générique anti-venin, respirateur aquatique, lampe torche, comlink, sabres laser, bref le minimum vital pour toute exploration, je suivis Atton dehors, laissant le Kath Albinos sous la garde de RP, qui verrouilla derrière nous.

"Joli endroit. Ce type est un psychopathe mais il a du goût."

"Joli, en effet.. Cela me fait penser à Télos, tu sais."

Je dis cela un peu doucement, non d'une voix triste et surtout pas mélancolique mais réaliste. Ce monde, comme Telos, avait l'air d'avoir subit un bombardement spatial, quoi que moins grave que Télos. Ce monde-là avait eu besoin de nombreuses années pour se remettre de l'acte cruel d'Alek, et l'assistance des ithoriens, l'un des peuples parmi les plus doués au niveau botanisme. Ce monde-ci semblait pouvoir s'en remettre seul, signe que cet assaut orbital n'avait pas pour but la destruction pure et simple de ce monde mais juste la destruction des infrastructures, dont il ne restait plus que de faibles traces, et des collines de gravats, déjà en parti recouverts d'herbes et de terre et des creux causés par de tirs perdus. C'était à la fois triste de voir une telle destruction, et beau de voir la vie et la Force continuer malgré tout.

Je marchais, tâchant de repérer des traces de vie intelligentes, de survivants car malgré les millénaires écoulés, il devait rester des descendants des habitants de ce monde. Je souris quand Atton découvrit le terrier d'un petit prédateur local un brin farouche. Oui, la Force était encore présente. Ce monde était loin d'avoir vécu le désastre de Nathema. Je frissonnais en repensant à ce monde littéralement mort.

Je laissais Atton s'approcher d'une colline, probablement créée par les restes d'un imposant bâtiment, contournant celle-ci par la base pour le rejoindre, n'ayant vu aucune trace au sol autres que les nôtres pour l'heure. Je m'arrêtais, sentant la concentration soudaine de mon ami.

"Je… Je crois qu’il y a des tunnels, pas très loin d’ici. Ou dans ce secteur. Il faut chercher une cache, une entrée."

Je fermais les yeux, me concentrant à mon tour pour unir ma perception à celle de la Force, ne faisant, une fois de plus, qu'une avec elle. Je sentis le.. non la prédatrice dans son terrier, avec ses petits nichés et endormis, le vent qui soufflait faiblement autour de nous, des insectes fouillant des débris dans une autre colline  et... un souffle s'engouffrant dans une anfractuosité, un espace souterrain non loin de là, dans un tas de décombre en face de nous, à une dizaine de mètre. Je me concentrais dessus, repérant la dalle épaisse qui semblait couvrir quelque chose, un tunnel.. non un escalier.. qui s'enfonce dans le sol.

Sans rouvrir les yeux, je levais les mains, tachant de soulever la dalle avec la Force, devinant qu'elle a protégé l'escalier des tirs et décombres par sa masse. Elle bougea à peine et je murmurais à Atton, "Aide moi", le sentant se joindre à mes efforts. Tous deux, nous réussîmes à la soulever, la déplaçant assez pour dégager une ouverture mais aussi en faisant s'ébouler le peu de terre qui s'était accumulé dessus.

"Bien, allons voir ça."

Je sortis ma lampe, l'allumant en jetant un oeil. Cet escalier était moins humide que les souterrains de Cadara, déjà. bon, il est vrai que l'absence de serpent était une bonne chose aussi. Je me faufilais, merci ma petitesse, sans soucis par l'ouverture, commençant à descendre l'escalier en notant la présence d'une fine couche de poussière. L'endroit n'avait pas du être parcouru depuis des mois. On aboutit à un grand tunnel, arrondi, séparé en deux par une "voie" qui s'enfonce de par et d'autre. Peut-être un ancien métro ? En tout cas, il ne semble guère en activité, depuis des lustres. Probablement bien, bien avant le bombardement à en jugé par l'état du banc que ma lampe éclaira. Je m'ouvris une fois encore à la Force, brièvement. Mais cela ne m'aida pas tellement. J'avais le sentiment que nous trouverions quelque chose, que ce soit d'une côté ou de l'autre. J'illuminais lune des deux grandes ouvertures, regardant Atton.

"On va à droite ? A moins que tu ne préfères la gauche ?"

trouver des trucs comme Atton )> 3
soulever la dalle )> 11
Sentir de quel côté aller )> 12

Pas très loin d’ici, c’était sûr et certain. Des tunnels, protégés par ce qui avait dû leur tomber dessus il y a quelques temps, il en était persuadé. Meetra se joignit à lui pour sonder l’horizon et finit par trouver l’entrée de ces tunnels. Une très lourde dalle de béton, presque “scellée” par la terre et la végétation dont elle avait été recouverte au fil des années. En s’y mettant à deux, ils parvinrent à dégager le passage puis se dirigèrent vers elle. Un escalier de pierre, s’enfonçant dans les profondeurs et très noir, légèrement humide. Un cloaque des plus engageants ! C’est fou, l’odeur qui se dégageait de là lui rappelait celle de vieille momie de Kreia. Sortant aussi une lampe, il s’engagea doucement, devant bien vite se pencher pour ne pas se manger le plafond. A première vue, pas des masses de bestioles le coin, à part les araignées. Il en chassa une grosse venue se promener sur sa manche d’un petit geste rapide de la main.

Au bout de quelques mètres, fin du tunnel étroit et changement de décor. Ils devaient sans doute se trouver dans d’anciennes voies de transports en commun, appartenant à la ville dressée au-dessus autrefois. Des tunnels plus vastes, arrondis, avec des sols légèrement incurvés aussi. Pour des trains, sans doute. Il balaya les murs et le sol, puis le plafond, de sa lampe torche, sans trouver rien d’autre que des lézardes dans le béton, des araignées et pas mal de crasse. En revanche, ils avaient toujours de l’air pas trop vicié, signe que ce complexe avait été bien fichu, en son temps. Si c’était leur ami Sith qui était passé par là, curieux qu’il n’ait pas aussi fait le ménage ici, il devait obligatoirement connaître l’existence de ce réseau et tunnel. A moins qu’il ne s’en moquait complètement ? Qu’il n’y avait rien à y trouver de toute façon ?

"On va à droite ? A moins que tu ne préfères la gauche ?"

"Sur mon monde natal, une vieille superstition voulait que prendre le chemin de gauche, pour les voyageurs hésitants, attirait le malheur."

C’était très stupide, néanmoins, s’il gardait en mémoire ce genre de petits détails, c’est parce que ça le rassurait. Il préférait se souvenir d’où il venait, ce qu’il avait traversé et pourquoi, comme un toc personnel. A droite toute donc. Sous leurs pas, les petits os délaissés par les rongeurs craquaient parfois, comme des petits débris de métal ou de bois. Moins de deux minutes après, leurs lampes éclairèrent tout à coup une petite colonie de chauves-souris. Mécontentes d’être ainsi dérangées par les intrus, elles s’envolèrent vivement avec de nombreux cris aigus et disparurent derrière eux, dans le noir, leur rasant presque la tête au passage. Le calme revint aussitôt. Durant tout un moment, il ne se passa plus grand-chose, le tunnel se poursuivait sur longs mètres, ils ne croisèrent rien d’autres que des rats et des insectes, parfois d’autres chauves-souris. Ce n’est qu’au bout de vingt bonnes minutes de marche qu’un courant d’air plus prononcé leur parvint. Puis, bientôt, des bruits lointains.

Atton éteignit sa lampe, tout comme Meetra, puis la glissa dans sa ceinture derrière lui, progressant maintenant avec bien plus de prudence. Le tunnel se terminait, une lumière artificielle, de plus en plus prononcée, se faisait voir. Ils arrivèrent au bout d’un tunnel près d’un gros tas de gravats. Face, maintenant, à une large grotte, creusée en concave. Partout, de puissantes lumières artificielles étaient accrochées et il repéra plusieurs grosses bouches d’aération, avec des souffleries. Une petite ville s’étendait devant eux, des maisons faites pour la plupart de pierre et de bois. Il y avait même pas mal de jardins, alors qu’on se trouvait sous terre. Il voyait des serres, des lampes chauffantes, des circuits pour l’eau. Le tout avait l’air rudimentaire, pourtant, ça devait être efficace. Les gens passant ou dans les jardins étaient humains, pâle comme s’ils n’étaient plus ressortis à la lumière du soleil depuis des années.

"C’est génial ! Comment on les approche, pour n’effrayer personne ?"

"Sur mon monde natal, une vieille superstition voulait que prendre le chemin de gauche, pour les voyageurs hésitants, attirait le malheur."

"Et on ne t'a jamais dis que voyager avec un jedi porte malheur ?"

Je lui tirais la langue, le suivant dans le passage après cette taquinerie. Franchement, comme si j'allais croire qu'il était superstitieux. Franchement, si cela avait été le cas, l'Ebon Hawk aurait vu des gri-gris infester la cabine de pilotage ou bien monsieur avait son objet porte-bonheur. Et surtout, il se serait souvenu que les jedi attirent, les ennuies moi la première comme il l'a si bien vu pendant notre périple. Halala, il devrait devoir son humour s'il veut rester crédible. Une grotte, non naturelle ou bien agrandie, avec une forte source de lumière, venant de plusieurs points, et dans laquelle se trouvait une petite ville, peuplée d'humains au teint pâle, lié à l'absence de soleil, j'espère.

"C’est génial ! Comment on les approche, pour n’effrayer personne ?"

"C'est simple, pourtant : tu t'avances sans te montrer menaçant."

Je lui souris et m'avançais dans la lumière, sans me cacher. Mes bras étaient le long de mon corps, ma veste jedi cachant mes armes, même si ce n'était pas forcément volontaire, dont la faible taille ne pouvait se faire remarquer aisément de toute façon. Cela étant, je ne comptais pas avoir besoin de m'en servir contre ces gens, sauf s'il s'agit de cannibales agressifs bien sur, ce dont je doutais légèrement. Ce genre de culture est aisément reconnaissable en général, car ils aiment à montrer les os de leurs repas et je n'en vois aucun ici.

Une fois à la limite de leur "territoire", ayant été repérée par eux, je m'assis sur un gros débris, surement tombé du plafond pendant le bombardement, car nous devions être encore sous ce qui avait été une vaste cité, enjoignant à Atton de faire pareil. Nous avons fait le premier pas, nous montrant pacifiquement à eux, il ne restait plus qu'à eux de faire leur pas vers nous, afin que l'on puisse discuter de façon civilisée.

Après un long trajet, dans un tunnel où le seul danger étaient quelques gravats tombés au sol ou des endroits éboulés où il fallait faire un peu d'acrobatie pour passer, nous débouchâmes sur un grand espace.

Bhima Shevade

C’était une journée calme. Ses deux plus jeunes enfants était à l’école, son aîné travaillait à la maison suer une partie théorique de son nouvel apprentissage, sa femme était occupée dans la serre extérieure, à jardiner. Lui-même était installé dans un fauteuil, occupé à coudre des vêtements. L’une de ses activités favorites, lorsqu’il avait du temps libre, une activité idéale pour s’occuper les mains tout en laissant son esprit vagabonder. En temps que chef de la communauté, il avait souvent beaucoup à réfléchir. Ces petits moments de calme lui permettaient de se recentrer sur lui-même, faire la part des choses sur ses soucis, ainsi que se détendre, bien entendu. Tout comme passer du temps avec ses enfants était un beau moyen de se changer les idées.

La vie était redevenu très calme, sur Zakel, depuis maintenant plusieurs mois, néanmoins, l’ambiance générale s’y était assombrie. Bhima regrettait en autre énormément la décision d’une part de leurs jeunes de quitter la planète. Ils avaient quelques vieux vaisseaux, remis en état, permettant juste de quitter leur monde et voyager jusqu’aux planètes voisines. Ceux le désirant pouvaient ainsi partir, une autre personne ramenait ensuite la navette à bon port. Les rares portes de sortie vers la surface de leur monde n’avaient heureusement pas été touchés lors du bombardement orbital. Ils avaient toujours cette précieuse possibilité de sortir, que ce soit sur leur propre monde ou pour des incursions sur des mondes voisins. En quête de certaines ressources. Parfois, ils ramenaient même des réfugiés.

Il songeait surtout à un ancien pirate, laissé pour mort sur un monde où un de leurs explorateurs avait été envoyé pour collecter des ressources naturelles. Il l’avait soigné sur place et cet homme avait choisi de le suivre et rester vivre avec eux. Depuis, il s’était marié et attendait son premier enfant. Ce genre d’histoire mettait du baume au cœurs du chef de communauté, bien que cela reste rare. Des personnes partaient, d’autres arrivaient. Leur monde n’avait jamais dépéri, c’était tout ce qu’il y avait à retenir. Et ce malgré leurs conditions de vie assez compliquées. Ils avaient survécu et s‘étaient développés. Néanmoins, un nouvel élément perturbateur vint d’un coup supprimer la quiétude de son après-midi, lorsqu’un voisin paniqué vint lui crier que deux étrangers avaient surgi des tunnels du métro abandonnés.

Mais… il n’existait plus aucune entrée, toutes avaient été scellées ou détruites… En sortant de la maison, on lui dit que les deux n’avaient pas l’air agressifs, pourtant, ils avaient déjà provoqués un certain vent de panique. Au passage, Bhima put en effet constater que les familles à proximité avaient toutes fait rentrer leurs enfants en urgence et que la plupart des hommes du quartier s’étaient rassemblés, certains armés, prêts à en découdre en cas de besoin avec les deux étrangers. Il leur fit signe, en arrivant, de se calmer un peu. Les deux n’avaient pas attaqué aussitôt, n’est-ce pas ? En outre, ce n’est pas comme si leur monde avait le moindre ennemi. Ils vivaient tous paisiblement, entre eux, et la seule attaque recensée durant ces dernières centaines d’années était le bombardement orbital il y a quelques mois.

Il le salua à la manière de leur peuple, une main repliée contre le dos, l’autre posé à plat contre le torse, sous le coeur, puis inclina la tête poliment. Deux jeunes, un homme et une femme, arrivés ici par on ne sait quel miracle. Peut-être de nouveaux réfugiés. Ou des voyageurs perdus, écrasés sur cette planète, comme ça avait déjà pu arriver.

"Bienvenue sur Zakel, jeunes gens. Vous avez emprunté un chemin inattendu. Je me nomme Bhima Shevade, je suis le responsable actuel de cette communauté."

Derrière lui, certains avaient baissé leurs hommes, d’autres restaient l’air méfiants et fermés. C’était bien naturel. Bhima s’approcha néanmoins des deux sans aucune crainte, estimant malpoli de s’adresser aux gens en leur criant dessus, à trois ou quatre mètres de distance, pour se faire entendre. Mieux valait une distance raisonnable, pour discuter de manière civilisée, et en plus réduire la méfiance, d’un côté comme de l’autre.

"D’où venez vous, tous deux, et par où êtes-vous arrivé ? Vous êtes-vous écrasé à la surface de ce monde ?"

"C'est simple, pourtant : tu t'avances sans te montrer menaçant."

"Ça ne les empêchera de sentir menacés."

Il la suivit quand même hors de leur cachette improvisée, pour aller s’installer sur un gros rocher, face à tous. Aussitôt, ou presque, leur venue provoqua un certain vent de panique dans les alentours direct. D’abord chez les enfants jouant à l’extérieur, qui appelèrent leurs parents. Ces derniers les attrapèrent pour les emmener à l’intérieur des maisons et plusieurs hommes commencèrent à se rassembler, certains armés, mais sans faire mine de les approcher. Ou juste de les interpeller, engager le contact. Atton se préparait à parer le moindre coup de blaster, mais ces hommes ne les visaient pas encore, ils se contentaient de se masser à quelques mètres d’eux, très nerveux. Ça pourrait bien plus mal se passer… L’un deux était parti en courant dans les rues de la ville, sans doute pour aller prévenir leur chef ou un truc du genre.

En attendant, il resta sage, pour une fois. Ces hommes n’étaient pas si agressifs envers eux, en revanche, ils étaient très nerveux et inquiets. Leurs tenues étaient étranges, larges et presque évaporés, de grandes et larges tuniques, aux manches longues. Très colorées, avec des motifs de tous les genres. Plutôt joli. Bon, ça ne devait pas être des plus pratiques pour courir mais c’était agréable à l’œil. Au bout de quelques instants, un autre homme arriva, celui-là bien plus calme, qui passa devant les autres. Leur chef, sans doute. Atton se leva tranquillement, en veillant à ne pas avoir l’air agressif. Il les salua et leur souhaita la bienvenue sur Zakel, avant de se présenter. Le jeune homme fit de même, aussi poliment que possible, en espérant que ça convienne à leurs standards. Derrière, certains avaient retirés leurs armes, même s’ils demeuraient tendus. Bah, au moins, les présentations étaient faites !

"D’où venez vous, tous deux, et par où êtes-vous arrivé ? Vous êtes-vous écrasé à la surface de ce monde ?"

"Oh, non, pas du tout. Nous venons d’Ossus, un monde assez loin d’ici. Nous sommes ici après avoir beaucoup entendu parler de cette planète dans quelques histoires et nous avons voulu voir de nos propres yeux ce qu’il en était. Quant à l’entrée, nous sommes simplement tombés par accident sur un vieille sortie du métro souterrain. On ne s’attendait pas à trouver encore des personnes vivant ici."

Pas la peine de balancer qu’ils avaient été guidés par la Force. Si jamais ces personnes ne savaient pas de quoi il s’agissait, ils passeraient au mieux pour deux gros cinglés, au pire pour des arnaqueurs ou des pirates. Même si la diplomatie n’avait jamais été son fort, Atton savait au moins repérer les moments où il valait mieux faire attention à ce qu’on disait. Maintenant, si Meetra voulait ajouter quelque chose, à elle de jouer.

Bhima Shevade

Ossus ? Il n’avait jamais entendu parler de ce monde. A vrai dire, leur communauté connaissait assez peu de planètes, celles se trouvant dans le secteur galactique proche, finalement. Il trouva quelque peu étonnant que des histoires sur Zakel puissent perdurer chez d’autres peuples, alors que ces histoires devaient dater d’il y a bien longtemps. Certaines légendes devaient être si tenaces, ou bien contées comme ces vieilles histoires dont on ne savait trop si elles étaient réelles ou non. Parfois, peut-être, si déformées qu’elles n’avaient beaucoup à voir avec la réalité du monde. Ce jeune homme avait un très curieux accent, signe supplémentaire qu’il venait effectivement de bien loin. Il parlait le Basic mais avec une manière étrange de prononcer certaines syllabes, les appuyant fortement. C’était curieux. Eux-mêmes devaient avoir un accent prononcé, pour ces jeunes gens, sans nul doute.

"Quant à l’entrée, nous sommes simplement tombés par accident sur un vieille sortie du métro souterrain. On ne s’attendait pas à trouver encore des personnes vivant ici."

"Je me nomme Meetra Surik et mon ami Atton Rand. Il est exact que nous sommes venus sur votre monde pour faire des recherches, plus précisément sur le passé de Zakel. Toutefois, peut-être pourrions-nous vous être utile ? Nous avons noté les traces d'un récent bombardement, à la surface."

Pourquoi répétait-elle leurs noms alors qu’ils avaient été dits plus tôt ? Un peu surpris, il ne releva pas, néanmoins. Peut-être était-ce une coutume de chez eux que de dire deux fois le patronyme. Sans connaître les mœurs de leur peuple, il ne se permettra guère de juger. Pour commencer, il les invita tout d’abord à l’accompagner, s’ils le désiraient, dans un endroit plus tranquille. Surtout pour mettre à l’aise les hommes restants et les détendre, il n’y avait nul besoin de sortir les armes ici. Il les emmena tous les deux dans une salle servant à la fois de salle des fêtes et de bars, possédant son espace intérieur et un espace extérieur, surmonté de pagodes, ouverts vers la rue. C’est là qu’il leur proposa d’installer, boire un verre et discuter. En s’efforçant de se montrer le plus accueillant possible, car c’était ainsi qu’il calmait la plupart des situations. L’habitude était restée ancrée.

"Tout d’abord, navré si les habitants du quartier vous ont paru assez agressifs, nous n’avons pas l’habitude de recevoir des étrangers. Il y a parfois de nouvelles arrivées mais cela reste peu fréquents. Nous ne sommes plus que quelques milliers à vivre sous les terres de Zakel, dispersés en plusieurs communautés."

Au même moment, le patron du bar vint les saluer et leur demander ce qu’ils voulaient boire. Suivi de très près par son fils de cinq ans, qui répéta mot pour mot ce que venait de dire son père avec un large sourire. Bhima eut un sourire attendri puis commanda simplement une de leurs boissons locales, une bière légère au fruits, brassée non loin de là. Le garçonnet attendit à peine que leurs jeunes étrangers aient parlé à leur tour pour courir aussitôt en sens inverse en allant s’écrier à sa mère que papa avait des clients. Le papa en question eut un petit rire, un peu gêné, en notant leurs commandes sur un calepin.

"Il se calmera un peu quand il commencera à aller à l’école. Souhaitez-vous quelque chose à grignoter avec ça ?"

"Oui, merci."

Il repartit à son tour puis revint avec une certaine rapidité, pour apporter ce qu’il fallait. Bhima en profita pour le payer directement. Il se détendit un peu, tout en regardant un peu mieux les traits de visage de ses interlocuteurs. Jeunes, tous les deux, c’était sûr.

"Pour répondre à votre offre, mademoiselle, il n’y a plus guère de choses que vous pourriez faire en aide. Il y a effectivement eu un bombardement orbital, il y a quelques mois, détruisant les ruines et vestiges restants à la surface. Les conséquences sous terre ont été réparées depuis lors. Pour ce qui est de la surface, nos entrées n’ont heureusement pas été touchées, par chance. Nous ignorons qui est venu bombarder la planète et pourquoi, d’autant plus que ces vestiges ne faisaient de mal à personne. Elles n’étaient que les dernières traces de villes d’autrefois."

Il soupira légèrement avant de boire une gorgée de sa boisson, assez mélancolique en pensant que même cela avait disparu. Frapper des traces de la mémoire d’un peuple était un acte odieux, à son sens.

"Pourquoi vous intéresser au passé de Zakel, par ailleurs ? Cette planète a connu des temps assez chargés, néanmoins, ces époques n’ont plus de quoi intéresser grand-monde de nos jours. Cela remonte à si loin. Vous êtes archéologues ?"

Leur interlocuteur ne répondit pas tout de suite et les invita plutôt à venir avec lui en ville, tout en faisant de nouveau signe, au passage, aux hommes encore présents de se détendre un peu. Tout en lui emboîtant le pas, Atton promena un regard curieux sur les alentours et les habitants du coin, très intrigué. C’était plutôt rare, les peuples choisissant de vivre sous terre, il se demandait ce qui avait, à l’origine, poussé ces gens à décider ça. Ce qui était sûr, par contre, c’est bien que ça avait sauvé la vie de leurs descendants. Ils avaient des armes mais ils ne semblaient pas être des soldats aguerris pour autant… Et de toute façon, face à un Vitiate en colère, ces malheureux n’auraient sans doute pas fait le poids. Pas alors que ce type pouvait dévorer, littéralement, une planète entière… Il eut un frisson en y pensant, peu pressé de rencontrer un jour le bonhomme après ce que Meetra lui avait raconté sur son compte. A côté, même Revan était un gentil nounours.

Monsieur Shevade les emmena dans ce qui devait être le bar local, avec une terrasse extérieure surmontée d’un auvent, d’une forme curieuse, il n’avait jamais vu ailleurs. Discuter tranquillement tout en buvant un verre, voilà un programme qui lui plaisait bien ! Car bon, soyons honnête, en décidant de suivre Meetra ici, il s’était surtout attendu à se retrouver pris dans une course -poursuite spatiale au milieu d’un champ d’astéroïdes, d’affronter des dizaines de droïdes un peu trop remontés ou encore de devoir se battre contre deux ou trois Siths enragés. Voire les trois en même temps. Alors à côté de ça, « l’agressivité » de ces gens n’était absolument rien. Pas de quoi se vexer, en tout cas ! Des agressivités comme celle-ci, il aimerait mieux en croiser plus souvent, à la place d’autres rencontres moins agréables. Ils étaient à peine assis que le patron arriva prendre leurs commandes. Avec un petit bout haut comme ça qui devait sûrement être son fils.

Impression confirmée à peine une seconde plus tard. Il prit la même chose que le chef de communauté, ne sachant pas ce qu’ils avaient ici et surtout plus intéressé par la conversation qui allait suivre. C’est là que monsieur Shevade leur confirma que s’il y avait bien eu un bombardement orbital il y a quelques mois, les conséquences de cette attaque sur leurs villes n’étaient déjà plus d’actualité. Atton fut assez perturbé, en revanche, de l’entendre parler de ça sur un tel ton. Aucune colère, rien du tout, pas même de l’inquiétude qu’on ait attaqué la surface ! Il était juste… désolé. Comme si ces ruines étaient une vieille amie qu’il venait de perdre. A sa place, le Jedi se serait demandé qui les avait détruites, pourquoi et s’il risquait de revenir pour s’en prendre plus encore à la planète. Enfin, une réaction normale, quoi ! Ici, rien du tout. Même une simple inquiétude. Soit cet homme maîtrisait ses sentiments à la perfection, soit il en fallait vraiment énormément pour l’inquiéter.

"Pourquoi vous intéresser au passé de Zakel, par ailleurs ? Cette planète a connu des temps assez chargés, néanmoins, ces époques n’ont plus de quoi intéresser grand-monde de nos jours. Cela remonte à si loin. Vous êtes archéologues ?"

Il avait sans doute le flegme le plus absolu de toute la galaxie. Ça le choquait. C’était vivre sous terre qui vous rendait moins apte à vous énerver facilement ?

"Non, du tout, même si notre travail nous conduit parfois à fouiller le passé. Nous faisons partis d’une organisation chargé de régler les conflits naissants et de participer à ceux déjà en cours pour tenter de les éteindre au plus vite. Ça fait présomptueux, dit comme ça, je sais bien. Surtout, en ce moment, on s’intéresse à un homme venu de cette planète et qui cause pas mal de soucis. C’est sûrement lui aussi qui est le responsable du bombardement que vous avez subi, d’ailleurs."

Ce qui posait problème à Atton, c’était que sans savoir si ces gens savaient ce qu’était la Force et s’ils y croyaient, ils pourraient avoir beaucoup de mal à croire toute cette histoire. S’ils savaient tout de l’histoire de leur monde, ils devaient forcément connaître l’histoire de Valkorion, donc normalement, ne pas être trop choqué d’apprendre qu’il vivait toujours… Ou si ?

"En venant ici, on espérait en apprendre plus sur lui et ses buts."

Bhima Shevade

Faire cesser des conflits naissants et participer à ceux en cours pour les stopper… Donc ils étaient une sorte de troupe mélangeant des diplomates et des mercenaires, que les Etats envoyaient ici ou là pour tenter d’éviter trop de guerre ? Il n’avait jamais entendu dire que ce type d’association puisse exister, c’était curieux. Enfin, pourquoi pas, après tout, c’était une manière comme une autre de s’occuper des conflits et c’était sans doute très utile pour les mondes ne disposant pas d’armée. Comme le leur, par exemple. C’était quand même nouveau, ça, à moins qu’il ne retarde complètement. Il n’avait jamais entendu dire que des diplomates et des soldats forment une seule et même troupe pour aller arrêter des guerres, d’habitude, les deux métiers étaient très séparés. Les seconds n’intervenaient que si les premiers étaient parvenus en bout de course.

"Surtout, en ce moment, on s’intéresse à un homme venu de cette planète et qui cause pas mal de soucis. C’est sûrement lui aussi qui est le responsable du bombardement que vous avez subi, d’ailleurs. En venant ici, on espérait en apprendre plus sur lui et ses buts."

"Nous savons peu de chose, sur lui, si ce n'est qu'il se fait appeler Valkorion, qui serait un de vos empereurs de jadis, et il semblerait marcher sur ses traces. Hélas, notre connaissance de votre histoire fait que nous ignorons qui fut cet empereur. Nous savons qu'il s'agit d'un passé lointain mais Zakel est l'une de nos rares pistes pour en savoir plus sur lui, et la moins dangereuse."

L’information troubla le chef de la petite communauté, même s’il n’en laissa rien paraître dans ses expressions, comme son habitude. Il se remémora toutes les personnes qui avaient quitté Zakel, ces dernières années, particulièrement les hommes, en se demandant lequel d’entre eux aurait pu virer si fou qu’il en serait venu à revenir pour bombarder son propre monde… Et pourquoi, alors, seulement la surface, s’il avait eu tant de griefs ? Pourquoi n’avait-il pas attaqué les quelques villes ? Puisqu’il venait d’ici, il les connaissait toutes et en connaissait les entrées. De plus, pourquoi prendre le nom d’un ancien Empereur ? Ça n’avait strictement aucun sens. Vouloir marcher sur les traces de souverains passé était une chose, mais dans ce cas précis, c’était inutile. Zakel avait bien trop changé. Tout comme devait l’avoir fait le reste de la galaxie.

"Le règne de l’Empereur Valkorion a marqué l’Histoire de notre monde, c’est certain, tout le monde ici connaît cette part de notre histoire, c’est un chapitre incontournable à l’école. Il était, autrefois, un puissant guerrier et meneur d’hommes. Un homme très respecté, que tous suivaient sans peine, face à toutes les attaques contre notre monde. Pour renforcer notre peuple, il voulut édifier un état solide, avec des moyens de défense à plus grande échelle. Un état qui devint un Empire. Parce qu’il ne vieillissait pas, son influence grandit encore et il fut vite appelé l’Empereur Immortel. Durant plusieurs siècles, il fit prospérer Zakel. Ce monde devint plus riche, en paix, avancé, technologiquement parlant. Ce fut une époque faste, qui chuta après la mort de l’Empereur. Il y eut de nombreuses révoltes et des guerres… Il fallut bien des années avant que la paix ne revienne et que notre peuple décide de s’installer sous terre. Les grandes villes d’autrefois devinrent des ruines. Jusqu’au bombardement. Si l’homme que vous cherchez souhaite marcher sur les traces de Valkorion, alors ça ne peut être lui qui ait attaqué la planète. L’Empereur avait fait évoluer notre monde. Ses ennemis ont voulu la détruire."

Leurs ancêtres avaient d’abord vécu sur un monde isolé, agité par ses voisins proches, puis dans la paix grâce à l’Empire, avant d’être attaqués par des ennemis puissants et sans aucun scrupule, venus sans raison aucune briser cette paix.

"Je ne pourrais vous décrire ces guerres en quelques mots à peine, d’autant plus qu’elle implique pas mal d’acteurs. Un peuple des Régions Inconnus et d’autres venus d’un peu tous les coins de la galaxie. Toujours est-il que si votre homme se réclame de la période de paix de notre monde, soit il ment, soit il n’est pas dangereux. Nos ancêtres nous ont indiqué, dans les documents sauvés, de nous garder avec soin des étrangers venus des Mondes du Noyau et d’un ordre appelé Jedi. Ceux qui ont venus détruire Zakel et son peuple autrefois. Le massacre de civils est décrit comme un simple dommage collatéral, chez eux."

Il ignorait si ces groupes avaient évolué depuis et n‘avait guère envie de le savoir. Tous, ici, désiraient seulement vivre en paix et à l’écart des lourds problèmes de cette galaxie. Il but quelques petites gorgées de la bière locale aux fruits, un léger soupir aux lèvres. Les affres du passé… Tout cela était bien désolant.

Marchera, ne marchera pas ? On ne pouvait jamais savoir si les personnes allaient vraiment accepter de vous parler ou pas. Il jeta un regard en biais à Meetra, lorsqu’elle parla, puis de nouveau vers Shevade. En même temps, il goûta la bière qu’on leur avait servie. Pas mauvaise mais un peu trop sucrée à son goût. Leur homme finit par leur parler de Valkorion, le décrivant comme un guerrier très respecté, qui avait finalement édifié un gouvernement plus puissant et en avait fait un Empire. Un homme, donc, immortel, protégeant ce monde et le faisant prospérer. Il était complètement impossible de déterminer à quel moment, au juste, leur ami Vitiate s’était emparé de l’esprit et du corps de cet homme pour son propre compte. Ce Valkorion avait attiré l’attention du seigneur Sith d’une bien belle manière, le pauvre… Était-il possible qu’il puisse subsister quoi que ce soit de son esprit ou avait-il été entièrement annihilé ?

Le bonhomme continuait en tout cas d’imposer un certain respect, ça se ressentait dans l’explication donnée sur les événements passés. Atton refit, en pensée, tout l’argumentaire auquel il avait pensé jusque là et surtout le choix de ses prochains mots. Il y avait intérêt à faire gaffe et ne pas sortir leurs véritables idées sur Valkorion. En tout cas, pas sur la version possédée de cet homme. Personne, à part Vitiate lui-même évidemment, n’était aujourd’hui capable de témoigner sur qui avait été Valkorion, le vrai, le guerrier aimé de son peuple. Heureusement qu’ils n’avaient pas dit qu’ils pensaient que l’homme les ayant attaqués était leur véritable ex-Empereur. Personne ne les croirait. Ou les accuserait d’être des espions ou il ne savait quoi encore. Ou d’affabuler. Ou d’être deux gros cinglés.

"Nos ancêtres nous ont indiqué, dans les documents sauvés, de nous garder avec soin des étrangers venus des Mondes du Noyau et d’un ordre appelé Jedi. Ceux qui ont venus détruire Zakel et son peuple autrefois. Le massacre de civils est décrit comme un simple dommage collatéral, chez eux."

"Ah. Charmante réputation."

Atton n’avait aucune idée de qui avait laissé les documents d’archive pour les générations suivantes mais il était au moins certains qu’il n’y avait aucun véritable historien dans le tas. Ou plutôt, aucune personne parfaitement objective. D’autant plus que cet homme parlait de l’ordre comme une armée de plus, pas comme le feraient d’autres personnes connaissant mieux le contexte. Le jeune homme se demandait si ces gens, ici, savaient vraiment ce qu’étaient des Siths ou des Jedis ou s’ils les mettaient simplement dans le sac « étrangers dangereux pour nous tous », sans connaître plus avant de quoi il s’agissait. Ce n’était pas ici qu’ils arriveront à parler des failles, de Vitiate et encore moins convaincre qu’il était très probablement l’auteur de ce bombardement orbital.

"Pour notre homme, on ne sait encore bien peu sur lui, sans doute ne cherche-t-il qu’à salir la mémoire de cet ancien Empereur. Ce genre de personnes n’a aucun scrupule. Nous veillerons cependant à la poursuivre et qu’elle ne puisse pas entacher encore votre histoire. Vous nous avez déjà fourni des indications précieuses, qui nous aident à comprendre les méthodes que cet homme emploie."

Bhima Shevade

"Ah. Charmante réputation. Pour notre homme, on ne sait encore bien peu sur lui, sans doute ne cherche-t-il qu’à salir la mémoire de cet ancien Empereur. Ce genre de personnes n’a aucun scrupule. Nous veillerons cependant à la poursuivre et qu’elle ne puisse pas entacher encore votre histoire. Vous nous avez déjà fourni des indications précieuses, qui nous aident à comprendre les méthodes que cet homme emploie.

"Ou encore il n'utilise ce nom que parce qu'il est célèbre pour votre monde, et qu'il pense se faire craindre de ses ennemis en l'utilisant."

C’était possible… Dans les deux cas, Bhima trouvait ce genre de comportement tout à fait infect et surtout, très insultant. Ils vivaient en paix depuis bien longtemps et n’avaient guère besoin qu’un individu s’amuse à salir leur nom et leur Histoire dans le reste de la galaxie. Enfin… Mis à part s’en indigner, ils ne pouvaient pas faire grand-chose. Ils n’avaient de flotte pouvant le poursuivre, leurs quelques vaisseaux étaient équipés pour le commerce ou les voyages de longue distance, non pas pour le combat. Il termina sa bière en deux petites gorgées, assez blasé et essayant d’oublier ces états de fait. La vie était ainsi faite, depuis tout jeune, il veillait à ne pas prendre de tels événements trop à cœur. Il ne servait à rien de trop s’alarmer ou de se lancer dans des aventures impossibles. Sa vie n’était qu’ici.

"Serait-il possible d'avoir accès à ces archives ou d'en avoir une copie ? Nous estimons que tout récit historique doit être préservé, et votre monde semble avoir eu une place importante dans l'histoire, place qui a été, malheureusement, oubliée. Bien sûr, nous préserverons votre isolement et garderont secrètes les coordonnées de votre planète."

"Vous n’aurez pas rien de plus que ce de nous avons parlé. Les archives principales ont disparu avec la ville à la surface. Ce qu’il nous est resté est principalement une mémoire orale, retranscrite dans les livres d’Histoire de nos enfants. Nous n’avons même plus de sources holographiques. Il nous reste simplement les grandes dates des guerres menées par la Flotte Éternelle, en ce qui concerne cette époque particulière. Dans le cas de l’Empereur, vous avez seulement ce dont je vous ai parlé. Il était très discret sur sa vie privée."

Il était certain qu’à cette époque, tous ignoraient ce qui se passait derrière les hauts murs du Palais. Les habitants extérieurs ne s’y rendaient pas et personne ne tentait non plus d’être trop curieux. Il aurait de toute manière été très malvenu de l’être. Par ailleurs, Bhima doutait que les Anciens acceptent que des étrangers repartent avec ce genre d’éléments en copie. Qui sait où ces informations atterriraient ? Les promesses n’engageaient que ceux y accordant foi.

"Si vous souhaitez rester quelques jours pour écouter ces légendes, cela est possible. En ce qui concerne l’époque de Valkorion, la plupart d’entre elles parlent de la Force et de l’équilibre fondateur qu’imposait l’Empereur. Ce principe a apporté la paix de nombreux siècles. Encore aujourd’hui, les rares personnes s’ouvrant à de tels dons veillent à l’équilibre."

Ils avaient bien fait de ne pas lâcher « Nous sommes des Jedis, coucouu !! ». Atton s’était refusé à le faire justement par crainte que ce cher Vitiate ne se soit arrangé pour leur laisser une sale réputation, depuis le temps, une manière de faire parfaitement Sith. Et là, gagné ! Il fit légèrement tourner son verre entre ces doigts avec souplesse, puis en but quelques gorgées, tout en écoutant la demande de Meetra. C’est vrai que ça serait pas mal, d’avoir des archives, si il en leur en restait. La réponse de Shevade ne laissa cependant pas beaucoup d’espoir sur le sujet. Mais s’ils avaient quand même des légendes orales, c’était un bon début. Pour le reste… Ils pouvaient se douter tous les deux que le seigneur Sith n’était pas du genre à faire étalage de sa vie privée aussi simplement. Encore moins sur les atrocités qu’il pouvait faire subir à sa propre famille, sans aucun doute.

"Si vous souhaitez rester quelques jours pour écouter ces légendes, cela est possible. En ce qui concerne l’époque de Valkorion, la plupart d’entre elles parlent de la Force et de l’équilibre fondateur qu’imposait l’Empereur. Ce principe a apporté la paix de nombreux siècles. Encore aujourd’hui, les rares personnes s’ouvrant à de tels dons veillent à l’équilibre."

"Ah, on en serait ravis !"

Il avait répondu très vite, d’un ton enthousiaste, avant de réaliser qu’il avait aussi parlé pour Meetra dans l’affaire. Bah, elle ne sera sûrement pas contre, de toute façon ! Ils étaient là pour en apprendre plus, après tout. Atton aimerait principalement comprendre, si c’était possible, par quelle sorcellerie un seigneur Sith aussi dangereux avait bien pu avoir l’idée de créer un Empire basé sur l’équilibre de la Force. Équilibre, ça sous-entendait bien accepter le côté lumineux, autant que le côté obscur, non ? C’était bien ça, à ce qu’il sache ? Comment Vitiate avait-il bien pu imposer cela sur Zakel, le faire durer durant des siècles et pire encore l’avait laissé perdurer jusqu’à aujourd’hui ? On aurait parlé d’un type veillant à cet équilibre sans cesse, là oui, mais Vitiate… C’était tellement improbable, complètement impossible à croire et pourtant. Surtout sachant que le bonhomme avait aussi créé un empire parfaitement Sith. C’était quoi, la prochaine étape, il allait créer un empire basé sur le côté lumineux de la Force ?

"Ce serait sympathique de votre part de nous présenter ces personnes, pouvant parler de ces légendes. On va s’efforcer de ne pas vous déranger trop longtemps, ce n’est pas le but de cette visite."

A vrai dire, s’il y avait quelques personnes sensibles à la Force ici, il aimerait mieux ne pas les croiser. Au cas où ces dernières parvenaient à comprendre qu’ils étaient des Jedis et que ça ne provoque certains malentendus. Jusque là, l’ambiance avait été détendue, ce serait dommage de tout gâcher aussi bêtement. Surtout, ils risqueraient de ne pas pouvoir obtenir toutes les informations voulues.

Bhima Shevade

"Ah, on en serait ravis ! Ce serait sympathique de votre part de nous présenter ces personnes, pouvant parler de ces légendes. On va s’efforcer de ne pas vous déranger trop longtemps, ce n’est pas le but de cette visite."

"J'ajouterais que si quelques-une des personnes sensitives veulent nous parler, je serais ravie d'échanger sur la philosophie de leur groupe."

S’ils voulaient, pourquoi pas, après tout. Ce n’était pas une demande très habituelle, cela dit, il ne se souvenait pas qu’un des visiteurs de passage se soit déjà intéressé à ce genre de pouvoirs. Même au sein de la communauté, on en parlait finalement assez peu. Ce n’était qu’un élément de vie parmi tant d’autres, qui ne produisait aucun débat particulier. Pouvait-on donc qualifier de philosophie ce que les sensitifs pratiquaient ? Lui-même n’irait pas jusque là. Enfin, si ça leur faisait plaisir, après tout, peut-être que par chez eux, la Force était considérée très différemment et qu’ils étaient curieux. Il hocha donc la tête à cette demande, en grignotant un des petits biscuits apportés par le patron du bar toute à l’heure. La jeune dame passa sur le sujet du logement en séjour, proposant de montrer par où ils étaient arrivés ou de déplacer leur vaisseau. Il ne pensait pas que ça soit un gros problème… A moins, bien sûr, que quelqu’un revienne attaquer la planète.

"D’ordinaire, les visiteurs de passage passent la nuit chez l’habitant, vous comprendrez facilement que nous n’avons pas d’hôtel. Quant aux personnes sensitives, elles sont très rares, nous avons simplement trois personnes, pour cette ville en particulier, maîtrisant ce type de dons. Un vieil homme, un peu grincheux soit dit entre nous, et un autre homme plus jeune, ainsi que son neveu. J’aimerai que tout puisse se faire chez une personne, à ce moment-là, pour faciliter les choses."

Il y réfléchissant tout en parlant, car Akio était un homme avec un certain, disons, caractère… Pas toujours évident, lui non plus, à prendre. Quoi qu’il savait se montrer courtois lorsqu’il le fallait. Il proposa donc aux deux jeunes gens de leur présenter cet homme, attendant d’abord qu’ils aient terminé leurs consommations. Une fois fait, il les emmena avec lui dans les rues, quittant les grandes avenues pour passer dans des quartiers beaucoup plus résidentiels, avec des petits immeubles d’un étage maximum et des maisons de bois ou de pierre. Celle d’Akio était tout au bout de la rue, près de la rivière souterraine coulant non loin d’eux, ils pouvaient entendre son clapotis régulier d’ici. Une maison en pierre, principalement, entouré d’un jardin et d’une haute haie de lierre. En poussant le portillon, il trouva directement le propriétaire des lieux devant chez lui, occupé à poncer une table couchée sur le flanc. Il stoppa en les voyant tous les trois, l’air étonné.

"Bonjour, Akio. On ne dérange pas trop ?"

"Non, non, c’est bon."

Il semblait de bonne humeur, pour une fois et disposé à les recevoir. Un fait assez rare pour être souligné, soit dit en passant. Bhima s’entendait généralement bien avec lui, cependant, il savait que beaucoup en ville avaient du mal à le supporter. Il était un excellent artisan, certes, mais très mauvais dans les relations sociales. Tant et si bien que ses proches voisins avaient fait une fête le jour où la haie entourant sa maison avait été assez haute pour qu’il soit séparé d’eux.

"Je te présente madame Surik et monsieur Rand. Ils viennent d’assez loin et font des recherches sur cette planète, ses légendes et son usage de la Force. Comme ton neveu et toi, vous vous en servez, je me suis dit que tu pourrais leur parler de ces deux sujets."

"Mmh."

Pour quelqu’un ne le connaissant pas, Bhima admettait que son attitude apparaissait d’emblée antipathique. Il n’était pas si méchant, au fond, il était juste… Très sévère, dur avec les autres et avec lui-même, incapable se détendre et de lâcher prise… Disons que ce n’était pas le genre de personnes pouvant se faire beaucoup d’amis, pour rester simple. Akio finit par hausser les épaules en disant pourquoi pas et enleva ses gants de travail, avant de les inviter à entrer. Une fois la porte passée, on trouvait directement, sur la gauche, une cuisine ouverte, avec ses îlots, et une grande pièce à vivre, servant à la fois de salon et de salle à manger. Un jeune garçon était là aussi, assis et occupé à lire dans un des canapés. Leur arrivée dû le surprendre, à la tête qu’il fit. Le chef de communauté lui adressa un sourire et refit les présentations, avant de se retourner ver Akio.

"Aurais-tu également une petite place chez toi, pour cette nuit ? Sinon, je vais rechercher quelqu’un d’autre."

"J’ai une chambre d’amis, avec un lit, ça ira."

"Parfait, dans ce cas, je vous les confie. Passez un bon après-midi."

Il les salua tous d’une poignée de main puis quitta la maison. Retournant vaquer à ses propres occupations, maintenant que les deux étrangers étaient entre de bonnes mains.

C’était le moment le plus intéressant de l’histoire, les pirates venaient d’attaquer et la garnison de la planète était en état d’alerte ! A moitié roulé en boule dans le canapé, pieds nus, son datapad entre les mains, Kawa lisait depuis une bonne heure le nouveau roman de Rick Ochet, le troisième volume de la saga des Chevaliers de Notyca. Sa série favorite entre toutes, il avait littéralement dévoré les premiers tomes et avait attendu celui-ci avec une très grande impatience. Mieux encore, cet après-midi, il avait déjà terminé toute ses leçons et comme son oncle était occupé dehors à travailler sur une grosse commande, il ne pouvait pas le forcer à suivre des leçons supplémentaires sur la Force ou s’entraîner.  Ou à faire il ne savait quoi. En ce moment, suivre ce qu’il lui disait était devenu de plus en plus difficile, aussi bénissait-il d’avoir du temps pour lire tranquillement. Complètement plongé dans sa lecture, il comprit avec un temps de retard que la porte de la maison s’était rouverte et fut assez surpris de l’entrée soudaine de son oncle, de leur chef de communauté et de deux étrangers.

Monsieur Shevade lui envoya un sourire et lui présenta les deux personnes, rapidement, avant de se retourner vers son oncle. Heu, salut ? Le temps qu’il parle, Kawa déposa le datapad à contrecœur, sur la petite table du salon, puis remit ses chaussures. C’était toujours au meilleur moment de l’histoire qu’on était interrompu. En se mettant debout, il se concentra un peu plus, sentant qu’ils étaient un peu différents des gens habituels d’ici, ces deux-là et comprenant pourquoi un instant plus tard. Ça devait à cause de ça que monsieur Shevade les envoyait chez eux. Il repartit en les laissant là, visiblement confiant. Sitôt après, son oncle se frotta un peu les yeux et lui demanda d’aller leur montrer la chambre, qu’ils puissent se reposer cet après-midi, qu’ils pourront discuter du reste ce soir. Il avait du travail. Il ressortit à son tour, devant la maison, pour se remettre à l’ouvrage, laissant là les deux étrangers avec Kawa. Pas trop sûr de savoir comment réagir, il leur dit alors simplement de venir avec lui. La chambre d’amis était à l’arrière de la maison. Le sol en pierre était assez dur mais ils avaient posé un fin tapis pour le cacher.

« Alors, heu, voilà, vous pourrez dormir ici. On a juste un lit mais il est assez grand. Et vous pouvez poser vos affaires là. Je m’appelle Kawa, au fait. »

Il s’écarta et resta un instant près de la porte, attendant de voir si ça allait ou s’ils avaient des questions. Dévoré de plus en plus par la curiosité, en même temps. Car il sentait qu’ils étaient un peu comme son oncle et lui, mais aussi parce qu’ils étaient des étrangers. Donc, potentiellement, des gens qui connaissaient bien d’autre mondes ou qui avaient vu plein de trucs ! Il mourrait d’envie de leur poser des questions, trépignant presque sur place à cause de ça, et en même temps, peu sûr de savoir s’il pouvait le faire ou non. Ils n’avaient l’air trop méchants, alors…

« Vous êtes sensibles à la Force aussi, alors ? Vraiment ? Vous venez d’où ? Vous êtes entraînés ou pas ? Comment c’est par chez vous ? Vous connaissez bien beaucoup de mondes ? A quoi ils ressemblent ? Est-ce que c’est très différent d’ici ? Vous pouvez voyager où vous voulez ? Est-ce que c’est dangereux de le faire ? La galaxie est grande comment ? Il y a beaucoup de planètes ? Comment vous vivez d’habitude ? Est-ce que vous vous servez de la Force souvent ? Pour en faire quoi ? C’est vrai qu’il y a plus de pouvoirs différents d’ici ? Comment vous vous êtes entraînés ? »

Il avait envie de tout savoir ! Rencontrer deux personnes qui venaient de l’extérieur, c’était une occasion unique, pour ça, il brûlait tant d’envie, depuis trop longtemps, d’en apprendre plus qu’il ne pouvait simplement pas manquer une pareille occasion.

Il n’était pas sûr que ça soit une super idée, quand même, de rencontrer les personnes sensitives ici ! On ne sait jamais, après tout. Meetra ne semblait pas penser que c’était un si grand risque que ça, mais bon, hein. Dans le pire des cas, ils n’auront de toute façon pas une si grande difficulté que ça à quitter cette ville, les souterrains puis la planète. Il termina sa bière artisanale le temps que son amie parle du vaisseau et des modalités pour ce soir, avec le chef de communauté. Ce dernier semblait plus enclin à les faire dormir chez un habitant de la ville, histoire d’allier à la fois leur demande sur ces légendes et celles sur la Force. Pragmatique, cet homme ! Ils le suivirent ensuite dans les rues de la ville, assez tranquillement une fois encore. Jusqu’à une maison en fin de rue, encerclée par de hautes haies. En entrant, ils tombèrent sur un homme d’une quarantaine d’années, devant chez lui, occuper à travailler une table en bois.

"Bonjour, Akio. On ne dérange pas trop ?"

"Non, non, c’est bon."

"Bonjour," sourit-il avec un petit geste de main.

Outre la table, quelques outils étaient posés au sol, d’autres sur une caisse assez large, ainsi que trois autres meubles posés contre le mur de la maison, tout en pierre. Un ébéniste, donc ? Ils le dérangeait quand même en plein travail, visiblement… C’était un peu gênant, ils ne venaient pas ici pour embêter leur monde ! Mais l’homme ne les renvoya pas balader, il les fit entrer chez lui après avoir échangé quelques mots avec le chef de la ville. A l’intérieur, une maison assez simple mais bien agencée, avec la cuisine, un salon, un coin salle à manger. Un jeune garçon, aussi, sans doute le neveu dont Shevade leur avait parlé plus tôt. Ils le saluèrent lui aussi, puis l’ébéniste finit par répondre à son chef qu’il avait une petite chambre d’amis, pour eux, cette nuit. Atton le remercia, pour son accueil, rien ne l’obligeait à le faire, après tout. Ils auraient simplement pu retourner dormir dans le vaisseau et revenir demain matin.

Une fois Shevade partit, le maître de maison demanda à son neveu de leur montrer la chambre et déclara qu’ils pourront discuter plus posément ce soir, qu’il avait du travail, pour le moment. Bien entendu. Ils n’allaient le harceler pour avoir des réponses immédiatement. Le jeune garçon les guida à l’arrière de la maison, dans une petite chambre, elle aussi en pierre. Une fenêtre donnait sur l’arrière de la ville, ils pouvaient même voir la rivière, cette fois. Elle apparaissait brièvement en courbe, sur une dizaine de mètres environ, avant de disparaître dans un tunnel rocher et poursuivre sa course dans les profondeurs. C’était parfait, merci petit. Enfin, Kawa, du coup. Il était tout jeune, encore ! Un petit adolescent. Au moins, il ne semblait pas avoir peur d’eux ou trop se méfier, ça changeait de l’attitude de certaines personnes, croisées dans la rue avant d’arriver ici. Il ne les blâmaient pas, cela dit ! Deux étrangers qui débarquaient comme ça, c’était normal que le méfiance surgisse.

"Vous êtes sensibles à la Force aussi, alors ? Vraiment ? Vous venez d’où ? Vous êtes entraînés ou pas ? Comment c’est par chez vous ? Vous connaissez bien beaucoup de mondes ? A quoi ils ressemblent ? Est-ce que c’est très différent d’ici ? Vous pouvez voyager où vous voulez ? Est-ce que c’est dangereux de le faire ? La galaxie est grande comment ? Il y a beaucoup de planètes ? Comment vous vivez d’habitude ? Est-ce que vous vous servez de la Force souvent ? Pour en faire quoi ? C’est vrai qu’il y a plus de pouvoirs différents d’ici ? Comment vous vous êtes entraînés ?"

Aawwnn ! Atton fondit presque instantanément, trouvant incroyablement choupinet ce garçon, avec toutes ses questions. Comme un petit enfant très excité en découvrant les merveilles de la vie. Ça lui rappela immédiatement les petits jeunes, au Temple, les premiers à être revenus pour suivre une formation, après la reconstruction.

"Alors oui, on est sensibles à la Force, tu as raison," sourit-il en oubliant, sur le coup, les appréhensions qu’il avait eu sur ce sujet il n’y a même pas un quart d’heure, beaucoup trop occupé à fondre sur place. "On vient d’une petite planète, avec peu d’habitants, où vivent aussi d’autres personnes comme nous, qui font le même travail et qui s’entraînent elle aussi à maîtriser la Force. Un entraînement de tous les jours. C’est très différent, oui, on vit à la surface, il y a des plaines, de larges canyons, quelques lacs et des cascades. On peut se balader sur la planète et voyager, il faut juste faire attention car il y a des dangers un peu partout, dans la galaxie, mais il suffit de faire attention. La galaxie est grande, très grande, infinie, il y a des milliards d’étoiles et de mondes."

Il s’appuya contre le mur, tout en lui parlant, sans savoir pour autant comment lui faire se représenter la taille de la galaxie. Il pouvait imaginer un vide spatiale infini, des milliers et des milliers d’étoiles, partout autour de lui, des milliers de corps célestes et de comètes en mouvement !

"On connaît un bon nombre de planètes, par contre, c’est impossible de tous les visiter en une seule vie. Il y a tant de paysages différents et de manières de vivre, ça donne le vertige ! On se sert de la Force tous les jours, pour voyager, piloter, s’exercer à parer des tirs et protéger les autres, se soigner, attraper des objets trop lourds et les déplacer, méditer, ce genre de choses, c’est très varié. Je ne sais pas encore si c’est très différent des pouvoirs d’ici, nous aussi, on aimerait en apprendre un peu plus sur la façon dont vous travaillez. Puisque ton oncle travaille, tu veux bien discuter de tout ça avec nous ?"

Il lui faisait penser à un chaton, ce petit bout tout trépignant, c’était adorable ! Atton adorait quand les enfants vous posait plein de questions, ça lui donnait le sentiment d’être utile, lorsqu’il pouvait y répondre, et mieux encore, il adorait voir cette petite lueur dans le regard lorsque le petit comprenait ce qu’on lui expliquait.

"D’ordinaire, les visiteurs de passage passent la nuit chez l’habitant, vous comprendrez facilement que nous n’avons pas d’hôtel. Quant aux personnes sensitives, elles sont très rares, nous avons simplement trois personnes, pour cette ville en particulier, maîtrisant ce type de dons. Un vieil homme, un peu grincheux soit dit entre nous, et un autre homme plus jeune, ainsi que son neveu. J’aimerai que tout puisse se faire chez une personne, à ce moment-là, pour faciliter les choses."

Cette rareté est normale, e effet, même si trois sur un si petite communauté me semble plus importante que sur le reste de la galaxie. En effet, l'ordre jedi compte, en général, seulement une dizaine de milliers de membres, en temps normal, et les sith ne me semblent jamais avoir été plus nombreux. Si on essayait de faire un calcul, en prenant en compte que la majorité des sensitifs ne sont pas repéré, je dirais qu'il doit y avoir environ une centaine de milliers de personnes aptes à se lier à la Force dans toute la galaxie. C'est bien peu. Donc, trois personnes était un nombre plus que raisonnable.... pour un monde ! Toutefois, vu la façon dont il dit cela, on pouvait penser qu'il y en a dans chaque communauté. Si cette hypothèse pouvait expliquer l'intérêt de Vitiate pour Zakel, un monde "riche en sensitifs" qui pourraient servir de noyau pour une armée à son usage exclusif. D'ailleurs... Que sait-on des origines sur la colonisation de ce monde ? Non, je doute qu'un sith soit à l'origine d'une telle idée. Ce serait de la paranoïa pure et simple de le penser.

Je me levais, suivant Bhima dans les rues. J'observais les maisons et les gens,un brin curieuse de voir à quoi ressemble une société totalement autarcique. Je me demande ce que Thexan aurait pensé en voyant les descendants de son peuple, s'il aurait été attristé de voir combien ils ont "chuté", technologiquement parlant, ou s'il serait fier de la société qu'ils ont su bâtir. Personnellement, j'aurais été fière car il n'est pas donné de renier toute une culture pour en bâtir une autre, plus saine et paisible. Notre guide nous mena à la limite du village, où l'on pouvait entendre le glouglou calme et apaisant d'une rivière. L'endroit respirait le calme et la quiétude.

Juste avant d'arriver, tout en marchant, je m'ouvris le plus délicatement possible à la Force pour "sentir" les habitants de cette maison. Je n'en sentis que deux, un homme puissant dans la Force sans que son aura ne penche vers la Lumière ou le côté Obscur, comme s'il était entre les deux, sans effort aucun. L'autre aura me sembla plus jeune et tout aussi à cet état d'équilibre mais j'y senti une pointe d'excitation, comme s'il était sur le point de se jeter dans quelque chose d'important pour lui.

"Bonjour, Akio. On ne dérange pas trop ?"

"Non, non, c’est bon."

"Bonjour," le salua Atton.

Bonjour, monsieur."

Je m'inclinais respectueusement devant l'éboniste.

"Je te présente madame Surik et monsieur Rand. Ils viennent d’assez loin et font des recherches sur cette planète, ses légendes et son usage de la Force. Comme ton neveu et toi, vous vous en servez, je me suis dit que tu pourrais leur parler de ces deux sujets."

Je me retins un peu de lâcher un sourire mais ce fut un peu dur. Se faire appeler "madame".. Ah la la ls hommes ! Impossible, à leurs yeux, d'être encore célibataire passé un certain âge.

"Mmh."

Je du retenir une nouvelle réaction amusée parce que, franchement, cet homme a tout du vieil ours ! On comprenait bien que els gens hésitent à l'approcher vu la façon dont il s'exprime envers le chef de sa communauté, et devant des étrangers. Mais cela nous permet à Atton et moi de voir que cet homme ne s'inquiète pas des préjugés : il nous traite comme il traiterait n'importe qui.

Akio accepta de répondre à nos interrogations sur leur monde et leurs coutumes, ce dont je le remerciais tout en inclinant la tête.

"Aurais-tu également une petite place chez toi, pour cette nuit ? Sinon, je vais rechercher quelqu’un d’autre."

"J’ai une chambre d’amis, avec un lit, ça ira."

"Parfait, dans ce cas, je vous les confie. Passez un bon après-midi."

Un lit.. à partager avec Atton.. Je crois que j'eus un léger ... rougissement et je du me secouer un peu la tête pour chasser cette idée de partager le même lit qu'Atton, et pour me reprendre pour suivre les deux hommes à l'intérieur, notant seulement alors le départ de Bhima ! Laissons cette histoire de chambre de côté, ma vieille ! J'entrais en respirant un peu et je souris au jeune adolescent se trouvant à l'intérieur. Aiko demanda à son neveu, Kawa, de nous montrer la chambre... Je du faire un effort pour ne pas rougir encore, y parvenant partiellement cette fois. Pff, espérons qu'Atton ne le remarque pas, il me chambrerait là-dessus ! Je vis aussi, rapidement, la source de l'excitation du garçon : un roman. Il doit donc avoir l'esprit aventureux, tourné vers "l'extérieur" et loin de son monde à la vie si monotone.

Le jeune indigène nous conduisit à une petite pièce, simple et au confort suffisant à l'arrière de leur maison. Puis, il se tourna vers nous.

« Alors, heu, voilà, vous pourrez dormir ici. On a juste un lit mais il est assez grand. Et vous pouvez poser vos affaires là. Je m’appelle Kawa, au fait.»

Je suivis Atton à l'intérieur, tâchant de ne pas regarder le lit, bien qu'il fut le seul meuble d'importance de la pièce. Heureusement, il semblait plus qu'assez grand pour nous deux, surtout que je suis du genre à ne pas bouger d'un pouce dans mon sommeil.

«Vous êtes sensibles à la Force aussi, alors ? Vraiment ? Vous venez d’où ? Vous êtes entraînés ou pas ? Comment c’est par chez vous ? Vous connaissez bien beaucoup de mondes ? A quoi ils ressemblent ? Est-ce que c’est très différent d’ici ? Vous pouvez voyager où vous voulez ? Est-ce que c’est dangereux de le faire ? La galaxie est grande comment ? Il y a beaucoup de planètes ? Comment vous vivez d’habitude ? Est-ce que vous vous servez de la Force souvent ? Pour en faire quoi ? C’est vrai qu’il y a plus de pouvoirs différents d’ici ? Comment vous vous êtes entraînés ? »

Bon, au moins l'esprit curieux de ce jeune homme va me faire songer à autre chose.

"Alors oui, on est sensibles à la Force, tu as raison."

Je hochais la tête. Inutile de le cacher ici car les habitants de cette maison sont ceux le plus à même de le comprendre.

"On vient d’une petite planète, avec peu d’habitants, où vivent aussi d’autres personnes comme nous, qui font le même travail et qui s’entraînent elle aussi à maîtriser la Force. Un entraînement de tous les jours. C’est très différent, oui, on vit à la surface, il y a des plaines, de larges canyons, quelques lacs et des cascades. On peut se balader sur la planète et voyager, il faut juste faire attention car il y a des dangers un peu partout, dans la galaxie, mais il suffit de faire attention. La galaxie est grande, très grande, infinie, il y a des milliards d’étoiles et de mondes."

Je me demandais de quel monde Atton parlait, bizarrement. Peut-être d'aucun ou de tous en particulier. Après tout, à leur façon, chaque monde possède ses "plaines" ou ses "canyons", ses "falaises" et "tréfonds", comme Zakel. Je m'assis sur le bord du lit, laissant maître Rand s'occuper du jeune étudiant qu'est Kawa.

"On connaît un bon nombre de planètes, par contre, c’est impossible de tous les visiter en une seule vie. Il y a tant de paysages différents et de manières de vivre, ça donne le vertige ! On se sert de la Force tous les jours, pour voyager, piloter, s’exercer à parer des tirs et protéger les autres, se soigner, attraper des objets trop lourds et les déplacer, méditer, ce genre de choses, c’est très varié. Je ne sais pas encore si c’est très différent des pouvoirs d’ici, nous aussi, on aimerait en apprendre un peu plus sur la façon dont vous travaillez. Puisque ton oncle travaille, tu veux bien discuter de tout ça avec nous ?"

Je me retins de dire que, non, on n'utilise pas la Force tous les jours, pas moi en tout cas. Je l'utilise quand son aide est utile mais pas quand elle peut se montrer superflue. Mais, d'un certain point de vue, qu'est ce qu'un jour après tout ? Cette notion dépend du monde où l'on est, et sur certaines planètes une journée, une rotation, se fait vite, en quelques heures, quand elle peut durer des dizaines d'heures sur d'autres.

"Ce serait peut-être plus simple d'en discuter ailleurs. Pouvons nous le faire dans votre salon, ou près de cette rivière que nous entendons ?"

Je me levais, retirant ma cape-veste de jedi et la posant sur la commode. Certes, cela lui permettait de voir mes sabrelaser mais j'étais, aussi, curieuse de voir sa réaction à leur égard. Cette arme était-t-elle encore connue et identifiée sur ce monde ? Et comment les voyaient-ils ?Après tout, Vitiate les leur avait surement apporté quand il est venu ici et leurs guerriers savaient s'en servir. Thexan le savait bien, malgré son jeune âge.

Ressentir la Force dans nos hôtes )> 1
Le faire discrètement )> 3
NBug ou pas à la mention du lit pour Atton et moi )> 13

Planté près d’eux et appuyé contre les montants en bois du lit, Kawa fut toute ouïe dès que son interlocuteur ouvrit la bouche pour répondre. Il ne connaissait pas d’autres sensitifs, à part son oncle, il voulait savoir ce que ces deux-là avaient de différent ! Enfin, si, il y avait Kamoji, à l’autre bout du village mais il n’était pas du genre à bavarder, en plus, il n’aimait pas les enfants. Les rares fois où Kawa le croisait, le vieil homme lui faisait signe de dégager avec une moue exaspérée. Atton, puisque c’était son nom apparemment, lui décrivit un peu le monde où il vivait et dit qu’ils vivaient, eux deux, avec plein de gens qui maîtrisaient la Force, qu’ils s’entraînaient tous les jours avec. Mais s’entraîner pour en faire quoi, c’était utile, dans leurs métiers ? Ils suivaient le même genre de cours que lui ou c’était moins strict ? Est-ce que ça servait tous les jours ou juste pour des occasions particulières ? Au moindre mot ou phrase, ce n’était que de nouvelles questions qui venaient s’ajouter. Il avait encore du mal à imaginer un village ou une ville où plein de gens utilisaient ces dons tous les jours.

Il eut un sourire rêveur en entendant qu’il existait des milliards d’étoiles et de planètes, en se demandant combien il réussira à en voir, dans sa vie, comment les gens vivaient sur tous ces mondes, combien de races il existait dans toute la galaxie, lesquelles étaient amicales et lesquelles ne l’étaient pas, pourquoi, comment elles agissaient entre elles, quels échanges se faisaient et comment le tout s’organisait. Et qu’est-ce qui existait, comme sorte de gouvernement ? Est-ce qu’il y avait des mondes comme le leurs où les gens vivaient sous terre ? Pourquoi l’avaient-ils fait ? Il allait poser ces questions-là mais l’invité embraya d’abord sur la Force, donnant quelques exemples de comment ils s’en servaient et pourquoi faire. Il voulait bien en discuter avec eux, oui, bien sûr ! En plus, connaissant son oncle, il ne prêtera effectivement plus aucune attention aux deux invités avant d’avoir terminé ses tâches du jour, donc sans doute pas avant le repas de ce soir. Il n’essayera pas d’aller plus vite juste parce qu’il y avait du monde à la maison, ça, c’était sûr et certain.

« Ce serait peut-être plus simple d'en discuter ailleurs. Pouvons nous le faire dans votre salon, ou près de cette rivière que nous entendons ? »

« Près de la rivière, ce sera mieux. On y va souvent avec mes amis. »

Son regard tomba malgré lui sur les armes qu’elle portait, lorsqu’elle retira sa cape, deux sabres accrochés à la ceinture. Ils avaient l’air différents des sabres utilisés à la vieille époque, tous identiques, mais quand même, il savait en reconnaître un lorsqu’il en voyait. Le mot « soldat » s’imposa rapidement dans son esprit, associé maintenant à cette femme. Ils étaient les seuls à utiliser ce genre d’armes, après tout.

« La poignée fait plus jolie que les sabres de l’ancien temps. »

Enfin, plus esthétique, plus… Il ne savait pas trop comment le dire. Bref ! Il leur dit de le suivre, les faisant passer par la porte de rivière, donnant sur l’arrière de la maison et un petit potager, d’où on sortait par une palissade. La rivière n’était ensuite qu’à quelques mètres de là, en contrebas. Il s’installa à son coin préféré, une petite place dans le sabre entre deux rochers. De là, il pouvait facilement laisser glisser la main gauche dans la rivière. L’eau était toujours glaciale, ici, elle surgissait de nappes phréatiques plus profondes encore que leur ville.

« Je crois qu’il nous reste un ou deux sabres de l’ancien temps, dans le musée, » reprit-il avec un sourire. « Personne n’en fabrique plus, maintenant, il n’y en a plus besoin. Autrefois, ceux qui étaient sensibles à la Force apprenaient à se battre avec elle, pour mieux percevoir leurs ennemis, les repousser ou les aveugler, c’est ce que racontent les légendes. Que les chevaliers pouvaient sauter par-dessus des gouffres et qu’ils pouvaient même repousser plein de gens d’un coup, comme ça, juste avec leur pouvoir, c’est génial ! »

Il mima le geste avec les mains, tout en parlant, toujours ébahi dès lors que ces vieilles histoires étaient évoquées. C’était une époque de légende et qu’il adorait, car toutes les histoires étaient aussi épiques que fascinantes. Surtout, ça conférait aux ruines de la surface une aura très particulière. C’était horrible qu’elles aient été bombardées… Il avait toujours adoré aller s’y balader, seul ou avec des amis, à la moindre petite occasion. On racontait que la civilisation de l’époque était beaucoup plus avancée qu’aujourd’hui et que tout le monde vivait à la surface sans aucune crainte.

« Mon oncle me dit toujours que ce n’est rien de plus qu’un bête outil, ni bien ni mal. Mais moi, j’ai l’impression que c’est plus que ça, souvent. Et que c’est à cause de ça qu’on a parfois des rêves bizarres, même lui en a mais il ne veut jamais y prêter trop d’attention. D’où est-ce que ça vient ? »

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Dés Connaissance de ce type d’armes : 3. Cacher sa réaction : 15

Eh bien, en route pour discuter tranquillement près de cette rivière, alors ! Lorsque Meetra retira son vêtement, dévoilant au passage ses armes, la réaction du gamin faillit arracher un énorme éclat de rire au pilote. Il ne se retint que d’extrême justesse, détournant la tête pile à temps et plaquant une main contre sa bouche. De toutes les réactions possibles, dans ce genre de situations, celle « Ah oui, ça fait plus joli comme ça ! » était sincèrement la dernière à laquelle il se serait attendu. Non mais franchement, il voyait débarquer deux étrangers, dont une montrant « innocemment » des armes tout de même très peu communes, et sa seule réaction, c’était que les poignées étaient plus jolies ?? Et quoi, c’est tout, aucun commentaire de plus, pas plus choqué que ça ? Il échangea un rapide regard avec Meetra, toujours amusé, puis se reprit en suivant le petit à l’extérieur. L’air était un peu lourd, dans ces grandes cavernes. Les lumière artificielles réchauffaient elles aussi l’atmosphère.

La fameuse rivière s’étirait en un cours rapide sur quelques mètres, avec des berges fines et ensablées. Ils se trouvaient en contrebas du village, à seulement quatre ou cinq mètres de la maison. Le petit n’avait même pas prévenu son oncle qu’il sortait avec eux, alors qu’ils étaient étrangers. Ça non plus, ce n’était pas banal. Soit le maître de maison s’inquiétait très peu dans ce type de situation, soit il ne s’entendait pas forcément bien avec son neveu. Il s’assit à son tour en bord de l’eau, curieux d’en apprendre plus sur ce « détail » également. Au même moment, le petit lança qu’il devait rester un ou deux sabres d’époque, dans le musée. Atton n’avait encore jamais entendu parler d’un autre monde, dans cette galaxie, qui exposait de telles armes dans un musée, comme s’il n’y avait rien d’anormal là-dedans, comme s’il s’agissait d’armes aussi simples que des blasters ou des canons de batterie. Ce peuple avait eu une relation bien plus distante et pragmatique avec leurs sabres que les Siths et les Jedis, semble-t-il.

"Personne n’en fabrique plus, maintenant, il n’y en a plus besoin. Autrefois, ceux qui étaient sensibles à la Force apprenaient à se battre avec elle, pour mieux percevoir leurs ennemis, les repousser ou les aveugler, c’est ce que racontent les légendes. Que les chevaliers pouvaient sauter par-dessus des gouffres et qu’ils pouvaient même repousser plein de gens d’un coup, comme ça, juste avec leur pouvoir, c’est génial !"

"On imagine bien !"

Ce qu’il racontait pour le moment n’évoquait en rien les manières de faire habituelles des Siths. Il en parlait pas, ou plutôt pas encore, qui sait, de techniques comme la foudre ou autre pouvoir brutaux et dangereux. Ce qui rendait Atton encore plus confus, alors que c’était un seigneur Sith si dangereux qui avait géré cet Empire. Pourquoi avoir créé quelque chose de si différent ici ? C’était comme s’il avait balayé le côté obscur et ne s’était contenté que de pouvoirs très neutres ! Mais pourquoi ? En plus d’imposer dans l’imaginaire collectif les sabres lasers comme une arme toute simple parmi tant d’autres. C’était incroyablement perturbant ! Il devait y avoir un but, de toute façon, impossible que Vitiate ait pu tout simplement monter une garde de sensitifs neutres sans réelle raison. Quel plan avait-il bien pu avoir à l’époque… ?

Surtout, Vitiate avait-il réussi à créer un véritable groupe de sensitifs neutre en quelques années, en créant tout un Empire basé sur ce principe, alors que Revan y peinait encore… ? Ce serait vraiment le comble de l’ironie !

"Mon oncle me dit toujours que ce n’est rien de plus qu’un bête outil, ni bien ni mal. Mais moi, j’ai l’impression que c’est plus que ça, souvent. Et que c’est à cause de ça qu’on a parfois des rêves bizarres, même lui en a mais il ne veut jamais y prêter trop d’attention. D’où est-ce que ça vient ?"

Un bête outil, ni bien, ni mal. Voilà qui confortait Atton dans l’idée que certains pouvoirs de la Force n’avaient jamais été enseignés véritablement. Que les pouvoirs entraînant trop d’un côté ou de l’autre avaient tout bonnement été écartés d’un revers de main. Mais pourquoi, enfin, pourquoi ?! Avait-il vu là un bon moyen de garder un contrôle plus ferme sur sa garde et ceux le servant ? Ou avait-il juste voulu mener une expérimentation ?

"Les rêves bizarres, les visions, ça vient de ta sensibilité à ce genre de pouvoirs, c’est tout à fait normal. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, tous ceux partageant ce lien avec la Force, parfois rarement, parfois plus fréquemment. Ce sont des visions à prendre avec des pincettes, mais ça ne peut pas te faire de mal. Au contraire, parfois, tu peux en tirer des avertissements ou encore des informations. La Force est partout, dans tous les êtres vivants, c’est normal qu’elle soit avec toi également quand tu dors. Comme ton oncle."

Le petit ne devait sans doute pas savoir ce qu’étaient les Jedis et Siths, ni même savoir ce qu’étaient les deux côtés de la Force. Même en lui, on ne sentait aucune trace de l’une ou l’autre, il était… lisse, en fait. C’était vraiment très bizarre… D’ailleurs, maintenant qu’il y pensait, où étaient les parents de ce petit ?

« Les rêves bizarres, les visions, ça vient de ta sensibilité à ce genre de pouvoirs, c’est tout à fait normal. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, tous ceux partageant ce lien avec la Force, parfois rarement, parfois plus fréquemment. Ce sont des visions à prendre avec des pincettes, mais ça ne peut pas te faire de mal. Au contraire, parfois, tu peux en tirer des avertissements ou encore des informations. La Force est partout, dans tous les êtres vivants, c’est normal qu’elle soit avec toi également quand tu dors. Comme ton oncle. »

Aaah, d’accord, il ne pensait pas que ça aussi puisse venir de la Force. Il s’était juste dit que son oncle et lui étaient juste un peu bizarres, tout simplement ! Surtout que son oncle ne s’en était absolument jamais préoccupé plus que ça et lui avait dit que ça ne servait à rien de s’y attarder. Il tourna juste après un regard interrogateur vers la dame Meetra, en se demandant ce qu’il y avait de drôle dans cette réponse. Il avait manqué quelque chose ? Il espérait que ce n’était pas pour se moquer… Il avait le droit de ne pas tout savoir ! On lui avait toujours dit ça, à l’école, que c’était normal de ne pas tout connaître et que tout le monde avait le droit de se tromper.

« Dis moi, est ce que les sensitifs comme toi et ton oncle jouez un rôle particulier dans votre communauté ? »

« Bah, non, pourquoi ? Enfin, si, mon oncle fait partie d’un collectif d’artisans et il va une fois par semaine, pour rencontrer tout le monde. Ils parlent de chiffres, de commerce et d’un tas de trucs ennuyeux, parfois, ils font aussi des projets communs. Mais ce n’est pas en rapport direct avec la Force. C’est arrivé parfois que mon oncle aide pour des travaux mais c’est tout. Le vieux Kamoji n’aide personne, lui, il n’aime pas les gens. Personnellement, je crois qu’il est surtout aigri. »

Il lâcha ça sans absolument aucun filtre, comme à son habitude. Il était rare qu’il prenne le temps de réfléchir ses tournures de phrases et parlait comme ça lui venait. Quitte à être parfois très crû. Lorsque quelqu’un lui sortait par les yeux, il n’avait pas non plus d’hésitation à le lui faire savoir, de but en blanc. Un trait de caractère pour le coup directement hérité de l’éducation familiale, son oncle n’était pas non plus du genre à mâcher ses mots. Kawa avait eu une petite moue à la fois pensive et perplexe, en pensant à ce vieillard, estimant qu’il n’était pas plus mal qu’il ne s’implique pas dans la vie de la communauté. Avec son caractère, il ne ferait qu’y apporter une atmosphère délétère ! De toute façon, à part râler sur tout le monde et resté enfermé chez lui, il ne voulait jamais rien faire d’autre. Il ne venait même pas aux fêtes, il n’adressait pas la parole aux voisins et il ne voulait pas faire d’activités communes. A qui parlait-il vraiment, mis à part aux tomates de son jardin ? Mystère, mystère.

« Il n’y a qu’une seule autre personne, connue, qui utilise la Force et elle vit loin d’ici, avec sa famille. Je l’ai rencontré une fois, elle ne sert presque jamais de tout ça et ça ne l’intéresse pas. C’est mon oncle qui m’entraîne, mais il est trop strict. Il ne veut pas que je parte de Zakel, moi aussi, pour aller découvrir la galaxie. Comme le héros des Chevaliers de Notyca, vous connaissez ? Il vit aussi sur une planète isolée et un jour, il arrive à en partir et se retrouve mêlée dans une grande aventure, sur des planètes lointaines. Il doit se battre contre une grosse organisation criminelle et il est aidé par une bande de pirates. Au début, il se laisse avoir dans plein de pièges parce qu’il ne connaît pas tous ces mondes, puis avec ses amis, il devient plus fort et il peut même participer activement à la lutte contre les trois gros syndicats du crime ! A la fin du second tome, il vite sur Okanyll avec les pirates et ils préparent la lutte avec la population locale, pour chasser le syndicat hors de leurs terres et détruire les blocus imposés. Dans le troisième tome, maintenant, ils sont en plein dans ces combats. On découvre plein de planètes, je veux faire ça aussi. Il n’y a rien à faire, sur Zakel, on s’ennuie. Mais je partirai, même si je dois fuir. Comme ma mère. »

Le ton était rempli d’espoir, autant que par l’impatience de s’en aller d’ici. Son oncle ne pourra pas le retenir éternellement et Kawa n’avait pas l’intention de devenir comme lui. Encore moins comme le vieux Komaji. Bloqué ici jusqu’à la fin de ses jours, à se contenter d’un travail avec sans cesse les mêmes visages, les mêmes paysages, les mêmes situations ! Encore et encore ! Il soupira à cette seule pensée.

« Mon oncle dit que c’est une idée débile et dangereuse. Que ma mère en est sûrement morte. C’est vrai qu’il y avait eu le bombardement, mais… ce jour-là, j’ai ressenti une présence, dans la Force, comme un, heu… Je ne sais pas comment le décrire, une présence importante, mais pas une menace. Comment dire… Plutôt un acharnement méthodique, mais sans brutalité gratuite. Vous voyez ce que je veux dire ? Pas de violence ou de haine, juste la volonté de faire disparaître les ruines, comme on efface un tableau. Peut-être que je me trompe complètement. J’ai juste eu l’impression que l’agresseur a fait ça sans volonté de faire la guerre. Enfin, je ne sais pas trop si c’est clair et puis, je trouve ça toujours bizarre. J’allais souvent dans les ruines, parfois, j’avais aussi des visions, là-bas. Elles étaient belles. »

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Ressenti lors du bombardement : 8