Vacances sur Zeltros

La galaxie allait profiter d’un moment de répit et Atton n’avait la moindre envie de savoir quel hurlement de rage avait dû pousser ce brave Palpatine avec la destruction de son étoile chérie. Dès son retour au Temple, il avait organisé une nouvelle mission tout aussi importante ! La première étape avait été de récupérer Kawa et lui dire ce qu’il comptait faire, puis attraper maître Kenobi à la volée pour lui exposer le tout et lui demander, avec des yeux suppliants de petit chaton triste sous une froide nuit d’hiver pluvieuse, de bien vouloir s’occuper de son Padawan durant ce temps. Puis il avait préparé tout le reste, le plus discrètement possible à cause d’une sorcière qui traînait dans le coin. C’est que ça pouvait courir vite, ces bestioles à cheveux blancs ! Surtout, ça pouvait vous jacasser dans les oreilles des heures et des heures, jusqu’à vous rendre fou ! Enfin, plus fou que d’habitude, quoi.

Une fois les préparatifs terminés, il s’était esquivé avec Meetra au beau milieu de la nuit, pour être sûrs de ne réveiller et déranger personne, puis ils avaient filé avec le vaisseau vers les étoiles. Tout le long du voyage, Atton avait tenu à garder la surprise de la destination, se contentant simplement de dire que c’était un lieu parfait pour se détendre, qu’il y aura du soleil et qu’ils y seront tranquilles, même avec des primes sur la tête. Un endroit qu’il n’avait évidemment pas choisi au hasard et il n’était pas peu fier de son idée. Elle avait besoin de détente, elle aussi, n’est-ce pas ? En plus, il avait mis peu à peu de côté, de l’argent gagné lors de petites parties de cartes ici ou ou sur des paris, justement dans ce but. C’est à la sortie de l’hyperespace que la planète Zeltros se dévoila à leurs regards, dans toute sa splendeur. A ses yeux, c’était tout simplement l’un des endroits le plus agréable de toute la galaxie, où venir s’amuser.

Il redevint sérieux et plus concentré le temps de s’assurer qu’aucune grosse ombre indésirable de destroyer ne se trouvait dans le coin ou sur les radars. On ne pouvait jamais savoir. Même s’il y avait une petite présence impériale sur la planète, autant dire qu’elle n’avait jamais été très réactive. L’ambiance de fête et le charme de la partie féminine de la population locale avaient rendu même les plus fanatiques des impériaux particulièrement détendus. Une fois sûr que tout allait bien, il retrouva son sourire puis se dirigea vers la planète. Les formalités, ici, étaient plutôt réduites, les locaux très accueillants et il ne ressentait cette même impression de vide ou de froid, comme à proximité de Zakel. Se poser au spatioport de la ville ciblée n’eut rien de bien compliqué. Dès lors, il détacha le harnais de son siège, bien content d’être enfin arrivé et qu’ils puissent laisser derrière eux les soucis habituels de la guerre et de l’Ordre, pour un temps.

"Et voilà !" lança-t-il en allant récupérer un petit sac avec un paquet dedans, qu’il tendit à Meetra. "Un petit cadeau, pour commencer."

Il lui avait acheté un bikini et un paréo, juste avant ce voyage, en prévision de leur séjour ici. Déjà car il avouait sans honte qu’il avait bien envie de la voir en bikini, de deux car il ne pouvaient pas se balader comme des Jedis ici au cas où, de trois car ils étaient ici pour se détendre, pas pour courir en tenues d’entraînement toute la journée. En plus de tout ça, le bleu lui allait bien, ça lui avait toujours bien allé au teint.

Cela faisait quelques jours qu'Atton et Luke étaient de retour après cette brève mais rude bataille pour détruire l'Etoile Noire.L'Empire n'avait pas perdu son temps et parlait d'une attaque lâche, de trahison et du martyr Tarkin, assassiné en traître avec les millions de "citoyens de l'empire", morts avec lui à bord d'une "station spatiale". Luke avait, maintenant, l'une des plus hautes primes attribuées par l'Empire. D'un autre côté, sa côte devenait énorme parmi les ennemis de "l'ordre et la sécurité" : l'Alliance Rebelle avait levé le bannissement à son encontre. Tout était donc en place pour qu'il puisse prendre les rênes de l'ordre, même s'il va surement y avoir quelques protestations de certains. Toutefois, l'expérience avait été dure pour ce jeune homme, et je comprenais que trop bien ce qu'il avait du ressentir. Tuer des centaines de millier de personne, même si ce sont des ennemis uniquement, dans son cas, pour en sauver des milliards reste un poids sur le coeur avec lequel on doit vivre toute sa vie.

J'avais donc du convaincre Atton d'attendre un peu pour le voyage qu'il projetait pour nous deux, histoire de rester disponible pour le jeune homme s'il avait besoin de parler avec une personne ayant vécu une expérience un peu similaire. D'ailleurs, je me demandais où Atton voulait m'emmener, il n'avait rien dit depuis que je lui avais fais la promesse de l'accompagner après la bataille d'Apatros, une promesse faite pour tâcher de le motiver à faire moins de bêtise et d'être sérieux dans cette bataille, pour qu'il n'y meure pas. Bizarrement, j'avais été nerveuse en le voyant partir participer à une bataille sans moi pour couvrir ses arrières. Toutefois, je l'avais laissé partir, parce que cela n'avait pas été la première fois mais aussi parce que j'aurais été une gêne dans cette bataille.

Et peut-être aussi parce qu'une part de moi avait peur de ce que je ferais si je ressentais la mort d'autant de monde près de moi. Ma dernière vraie bataille datait de Malachor V, celle de Télos n'était qu'une escarmouche à côté. C'était encore une chose sur laquelle il faudra que je travaille, j'imagine.

Et, finalement, l'heure de notre départ en catimini eu lieu. RP avait fait les préparatifs du décollage avant qu'on ne monte à bord du Kath Albinos, en plein milieu de la nuit. Partir à ce moment là fut mon idée, sinon Kreia se serait incrustée et Atton avait été clair : seulement lui et moi. Il avait d'ailleurs confié Kawa à Obi-Wan le temps de notre absence, même si je pense que maître Urr et le jeune Tal veilleront eux aussi sur le jeune homme, ainsi que les autres. Le voyage nous pris une petite semaine, et par respect pour son envie de mystère, j'avais évité d'aller dans le cockpit pendant les points de passage subluminique, sauf le plus délicat où j'avais été prendre les commandes de la tourelle, pour le cas où la sécurité ait été renforcée, ce qui n'avait pas l'air d'avoir été le cas.

Finalement, nous sommes arrivées à la destination "pleine de soleil et de tranquilité", et je me demandais encore, avec amusement, s'il n'oubliait que souvent, ma simple présence semblait amener l'agitation. c'était le lot des meilleurs jedi, de se retrouver au sein des ennuis partout où ils vont, avais-je l'impression. En tout cas, je fus surprise de son choix de vacance : Zeltros ! Je ne savais pas grand chose de ce monde, si ce n'est son nom qui avait du être mentionné durant un cours, à l'enclave jedi, dans lequel je somnolais d'ennui. Du coup, je me demandais pourquoi ce choix et en quoi Atton était sur qu'on n'y aurait aucun problème.

Atton nous posa, après avoir donné la fausse identité de notre vaisseau, histoire de ne pas attirer les chasseurs de prime un peu trop sur d'eux. En tout cas, les formalités ici étaient simples : ils avaient visiblement l'habitude de recevoir des touristes.

"Et voilà !" me dit mon compagnon en me tendant un sac. "Un petit cadeau, pour commencer."

Intriguée, je jetais un oeil dedans. Oh, un maillot de bain. Je haussais un sourcil en le regardant, avec son sourire vaurien, avant de secouer la tête, lâchant un soupir blasé.

"D'accord, je l'enfilerais quand on ira à la plage."

Mais pas quand on marchera dans les rues, par contre. Ce n'était pas une tenue pour ce genre de lieu mais bien pour une plage ou une piscine. Et puis, je n'allais pas être gênée d'être vu ainsi par Atton. Il m'a vu dans plusieurs tenues, le bougre : en sous-vêtement quand je l'ai sorti de prison, en tenue de mineur, dans ma bure jedi ou dans l'armure d'initié de Zeison Sha, sans oublier la "tenue indécente de danse" sur Nar Shadda. D'ailleurs, il fallait éviter de lui dire que j'en ai une similaire, que j'utilisais à mon arrivée à cette époque, avant de tomber sur quelqu'un pouvant me conduire aux jedi cachés. Je m'éclipsais un instant dans ma cabine pour me changer, enfilant une tenue plus passe-partout, un style qu'il ne m'a jamais vu porter, vu que je l'utilisais à l'occasion pendant mon exil, et que j'avais enfilé pour mon infiltration sur Dromund Kaas : un pantalon noir et un débardeur rouge. Je pris aussi le sac que m'avait donné Atton pour descendre, non sans y avoir rajouté une serviette, une tenue de rechange et mon shoto, ayant dissimulé mon autre sabrelaser sur moi.

L'accueil fut simple quand nous sommes descendus du vaisseau, le laissant sous la surveillance de RP : il n'y avait pas de douane et j'avais l'impression que nous nous trouvions dans un centre balnéaire, tel qu'on les voit dans des publicités.

"Bien, va-t-on à l'hôtel pour poser nos affaires d'abord ou préfères-tu que l'on débute pas un petit tour ?"

connaissance de Meetra sur Zeltros (et les zeltrons) : 16

Il n’était pas peu fier de son cadeau et le soupir blasé qu’elle lui lâcha était tout aussi indicatif. Pour cette planète, c’était tout de même pas mal ! Il n’avait pas du tout honte, qui plus est, pas une seule petite once de honte, bien au contraire ! Le temps qu’elle aille prendre ses affaires et se changer, il en profita pour faire les dernières vérifications, prendre les siennes et s’assurer une fois de plus qu’il n’y avait pas de danger en approche. Il s’était arrangé pour dénicher un coin plus tranquille que la moyenne, mais on ne pouvait jamais savoir. De toute façon, tous les deux devront cacher leurs armes en public, bien entendu. Elle revint tout pile au moment où il était prêt à s’embrouiller avec RP, sur le choix de la destination et où le vaisseau était posé, puis se redressa mine de rien avec un petit sourire innocent. De toute façon, il ne s’était jamais bien entendu avec les droïdes.

Ce qui changeait, aussi, c’est que Meetra s’était enfin habillée d’une manière plus détendue et tranquille, avant qu’ils ne sortent, ça lui plaisait bien. A l’extérieur, les formalités furent assez rapides et c’était bien pour ça qu’il avait choisi cette planète ! La population locale n’était pas agressive pour un crédit envers les étrangers et les touristes. Dans cette petite foule, personne ne leur prêtait une grande attention. Dès qu’ils furent sortis de la zone du spatioport, ils arrivèrent dans un enchevêtrement d’avenus larges et de rues plus petites, avec une myriade de petites places. Une zone très clairement destinée avant tout aux touristes, d’après les magasins qui se présentaient. Une ambiance qui changeait confortablement de celle du Temple ou pire, celle des bâtiments rebelles où beaucoup tiraient la tête.

"Bien, va-t-on à l'hôtel pour poser nos affaires d'abord ou préfères-tu que l'on débute pas un petit tour ?"

"On sera plus tranquilles une fois tout déposé, non ?"

Même s’ils n’avaient pas grand-chose, au final, Atton n’avait pas envie de trimballer des sacs sur le dos dans le coin. Il guida Meetra à deux pâtés de maisons de là, un quartier tout aussi animé mais surtout, proche de la mer, avec un complexe de plusieurs maisonnettes destinées aux touristes de passage. C’était assez petit mais pour quelques jours, ça suffira amplement et au moins, ils éviteront le bain de foule d’un hôtel classique. Récupérer les clés se fit à un petit guichet d’accueil, le Zeltron en charge ne vérifia même pas s’ils donnaient de vrais noms ou non, se contentant de tout confirmer en quelques clics et leur souhaiter un bon séjour. Le temps ensuite de déposer les sacs, se rafraîchir un peu et tout, il n’était déjà pas loin de midi. A l’extérieur, la température avait grimpé et il avait hâte d’aller se baigner cet après-midi.

"J’ai appris très tard à nager," avoua-t-il à Meetra en refermant la baie vitrée. "Quelques mois à peine avant de te rencontrer, environ. Je m’étais toujours dit, avant, que ça ne servait à rien, ce n’est pas comme si on en avait besoin dans l’espace."

L’apprentissage de la nage n’avait jamais été non plus dans ses entraînements de… Enfin bref. Il attendit qu’elle soit prête elle aussi avant qu’ils ne repartent dans le centre balnéaire et les rues animées. Outre les locaux, ils croisèrent des visiteurs d’un peu tous les coins de la galaxie, un mélange très hétéroclite d’espèces de tous genres, toutes tailles et tous poils. Il vit même un Muun, sauf que celui-là n’avait pas l’air d’être là pour rigoler, occupé à disserter d’un ton grave de bilans comptables en retard lorsqu’ils passèrent à proximité. Bah, de toute façon, trouver un Muun capable de sourire ou de rigoler, ce n’était pas demain la veille que ça arrivera.

"Restaurant ou pique-nique en bord de mer, qu’est-ce qui te parle le plus ? Si le cœur t’en dit, on pourra aller se baigner juste après."

Voilà une blinde de temps que Atton n’avait plus mis les pieds dans le moindre restaurant… Enfin, sauf si les cantinas comptaient comme de véritables restaurants ? Fallait peut-être pas exagérer. Ils se retrouvèrent sur une terrasse ensoleillée, face à la mer, protégés par un parasol. Les noms des plats ne lui disaient pas grand-chose et en plus, Meetra décida de le laisser choisir pour deux. Il se retint de lui tirer la langue, merci pour l’aide, hein, puis il finit par choisir un peu au hasard parmi les plats de poisson. Avec un cocktail, pour commencer. Le serveur prit leurs commandes puis leur apporta leurs verres, tout en échangeant quelques banalités sur la beauté de la vue et la chance qu’il fasse si beau aujourd’hui. Il repartit après leur avoir donné une estimation du temps avant de recevoir leurs plats. La terrasse se remplissait doucement, quelques couples mais surtout des familles avec leurs enfants, d’un peu toutes les espèces.

"C'est une jolie planète, en tout cas, et ses habitants sont  agréables. Je comprend pourquoi tu as choisi ce lieu, Atton."

"J’étais venu ici il n’y a pas très longtemps. Enfin, pas très longtemps, tu me comprends. On était à la recherche d’un ancien indic qui avait causé quelques soucis et il s’était réfugié ici. Pour le coup, cette affaire-là s’était très vite terminée. Il était complètement torché lorsqu’on lui a mis la main dessus. Les autorités l’ont récupéré sans peine."

Il ne pouvait pas s’étaler ici sur les détails des soucis en question, mais soit, Meetra pouvait très bien imaginer toute seule de quoi il s’agissait. Il trinqua avec elle, avant de boire quelques gorgées du cocktail servi. Il s’était promis dès cette aventure-là de revenir un jour sur Zeltron, cette fois en touriste, c’était encore plus agréable de pouvoir le faire avec elle ! Surtout que cette fois, ils pouvaient discuter tranquillement juste tous les deux, pas de droïde ni de grand-mère dans les parages, ça changeait tellement. Maintenant que l’une des grosses menaces de ce temps avait été détruite, ça donnait une excellente raison de se détendre un peu. Même si, bon, d’autres grosses menaces, ce n’était pas ça qui manquait, allons-nous dire. Cette époque était aussi bordélique que la leur. Par contre, l’Ordre de ce temps était tellement moins coincé que le leur ! Rien que pour cela, il adorait cette époque et les Jedis qui y vivaient.

"Après ton départ, on aussi dû se farcir quelques problèmes politiques, durant la reconstruction. Rester indépendants au maximum a été quasiment plus difficile que tout rebâtir de zéro. C’est aussi pour ça que j’ai plutôt tendance à être d’accord avec le blondinet, sur l’importance de l’indépendance. Je sais bien que ce n’est pas possible à 100%, mais bon, tu vois…"

Il haussa un peu les épaules, légèrement fataliste sur ce sujet. Il fallait bien accepter certaines concessions, lorsque l’Ordre était aussi réduit ou en pleine reconstruction, ne serait-ce que pour la sécurité de tous.

"Je suis plutôt content de me dire que ce n’est plus autant notre problème," sourit-il d’un ton taquin, même si ce n’était pas bien sympa. "Te sentirais-tu prête à sorti ta plus belle robe pour aller défendre une cause durant des heures et des heures, devant des politiciens qui feront semblant de t’écouter, avant de devoir batailler pour esquiver tous les coups foireux ?"

"J’étais venu ici il n’y a pas très longtemps. Enfin, pas très longtemps, tu me comprends. On était à la recherche d’un ancien indic qui avait causé quelques soucis et il s’était réfugié ici. Pour le coup, cette affaire-là s’était très vite terminée. Il était complètement torché lorsqu’on lui a mis la main dessus. Les autorités l’ont récupéré sans peine."

D'accord, il était déjà venu ici en temps que jedi donc. Un instant, je m'étais demandée si cela n'avait pas été du temps où il était un assassin de Revan mais, heureusement, cela n'avait pas été le cas. Au moins, il n'associait pas ce monde à de mauvais souvenirs, juste à celui d'avoir envie de mieux connaître les zeltrons. Je buvais un peu de mon jus de fruits, au goût d'une grande douceur.

"Après ton départ, on aussi dû se farcir quelques problèmes politiques, durant la reconstruction. Rester indépendants au maximum a été quasiment plus difficile que tout rebâtir de zéro. C’est aussi pour ça que j’ai plutôt tendance à être d’accord avec le blondinet, sur l’importance de l’indépendance. Je sais bien que ce n’est pas possible à 100%, mais bon, tu vois…"

Je hochais la tête, comprenant très bien le soucis. Nous en avions eu aussi, pendant les guerres mandaloriennes. Il ne faut pas l'oublier, nombre de monde de la République, à l'époque, ne voyaient pas de raison à laisser la flotte se battre contre les mandaloriens, qui ne s'en prenaient encore qu'à des mondes non affiliés, et se moquaient de la menace pesant sur la République, surtout ceux du noyau. Revan n'avait pas du se battre que militairement mais aussi politiquement. Après, oui, je soutenais une indépendance de l'Ordre mais pour des motifs éthiques surtout. Une dépendance n'est jamais une bonne chose mais une coopération l'est par contre. Peut-être pourrions nous demander à intégrer la future république comme simple membre et non garant de la paix ? Ou un mixte des deux ? Peut-être, oui, mais je chassais cette idée, me disant que c'est aux "jeunes" d'en décider après tout, et que je ne pourrais que leur donner mon avis s'ils me le demandent.

"Je suis plutôt content de me dire que ce n’est plus autant notre problème. Te sentirais-tu prête à sorti ta plus belle robe pour aller défendre une cause durant des heures et des heures, devant des politiciens qui feront semblant de t’écouter, avant de devoir batailler pour esquiver tous les coups foireux ?"

J'ignore ce qu'il attendait de moi en me disant cela, sur sa voix moqueuse, mais dans le respect, mais je me mis à rire rien qu'à cette idée. Il me connaissait assez pour savoir que, jamais, je n'enfilerais une robe. Je bus une gorgée après ce petit fou rire d'une minute et quelque, lui répondant sur un ton plus qu'amusé.

"Mon cher, crois moi, je serais ravie d'aller affronter Nihilus, Sion, Vitiate, Traya, Palpatine et otus les sith que tu veux, même à une contre tous, mais non, ne m'envoie jamais en mission contre des politiciens !" Je fis semblant de frissonner, en ajoutant, "ce sont des adversaires trop puissants pour moi !"

Je lui tirerais bien la pointe de ma langue mais bon, ça ne se fait pas dans un restaurant. Enfin, de ce qu'on m'a dit. Je ne me rappelle pas avoir jamais mangé dans ce genre de lieu. J'ai été dans des bars, des cantinas, des bouges mais jamais dans un restaurant. C'est donc une grande première pour moi, tout comme le port d'une bikini. On nous avait appris à nager dans un maillot tout simple puis habillé, car on ne choisit pas vraiment notre tenue de natation en mission et je me vois mal porter des sous-vêtements si peu couvrant sur moi de façon quotidienne, quand même.

"Par contre, bizarrement, je pense qu'on ne t'a pas demandé d'aller parler aux politiciens. Je te vois mal t'occuper de cela. Encore que si cela se réglait au pazaak..."

dis-je avec un ton taquin à mon tour. Mais oui, Atton n'était pas le plus diplomate de notre petit groupe. Visas ou Mira voir Mica mais pas lui non. Il est trop... vaurien ? casse-cou ? direct ? Brianna ou Kreia le traitent d'idiot ou de causeur de chaos mais sans l'être vraiment, il faut bien admettre qu'il attire les ennuies, pas autant que moi mais pas mal. C'est une qualité intéressante pour un jedi, je trouve, mais pas pour un diplomate.

Le serveur arriva sur ces entrefait, posant l'entrée devant nous. Cela semble être un genre de salade, ce qui me convient et je vais picorer un peu dans mon assiette en attendant le plat principal. Niveau repas, j'ai eu trop l'habitude des repas sur le pouce, des rations de survie pour apprécier les repas longs et interminables. Un banquet pourrait se révéler un calvaire et nécessité beaucoup de patience de ma part. En fait, je préférerais même un repas simple, basique, avec juste le plat principal. Mais je suis ici pour être en vacance donc autant me comporter en touriste. Même si je sais qu'à n'importe quel moment, ça peut virer en ennui.

"Alors, Atton, pourrais-tu me parler un peu de ce monde et de son peuple, s'il te plaît ?"

Je l'avoue, je ne sais pas trop de quoi parler mais je me dis que, s'il souhaitait autant revenir, c'est qu'il avait du apprécier ce qu'il avait appris sur ce monde et j'aimerais savoir ce qui l'attire le plus ici.

Il aimait bien la voir rire, ça lui donnait une meilleure mine que celle sérieuse qu’elle arborait d’habitude. Un autre sourire taquin se dessina sur ses lèvres, à sa réponse. Pour sa part, il pensait qu’elle pourrait mieux s’en sortir que certains, pourtant, dans ce genre de situation ! Enfin, tout dépendait où, il y avait les gros requins et les petits poissons, tout le monde ne mordait pas de la même manière. Mais il comprenait bien qu’elle préfère les Siths, quelque part. Ah là là, si seulement, ouais, ce genre de « combats » pouvait se régler avec une bonne petite partie ! Ils se mettraient autour d’une table de jeu, avec un bon vin à côté car ce serait au sénat, un peu de classe tout de même, puis c’est parti. Plus besoin de se prendre la tête, plus besoin de guerres interminables, plus besoin de discours enflammé ! Hélas, il fallait s’en tenir à la réalité, ce ne sera malheureusement jamais possible…

Il souffla un peu du nez avec une petite moue frustrée. Dommage, franchement ! Pile à ce moment-là, le serveur revint avec les entrées, deux salades avec des produits locaux, leur souhaita un bon appétit puis fila aussi vite qu’il était venu, servir d’autres clients. Il avait choisi complètement au hasard alors il était temps de découvrir en vrai ce que c’était. Pour une bonne partie, c’était des morceaux de poisson et des croûtons, avec une vinaigrette. Et ça, c’était, heu… Un morceau de charcuterie mais il ne saurait dire quoi, au juste. Il y avait même des petites cubes blancs, qui ressemblaient à du fromage. Pas mauvais, somme toute, ça restait léger, parfait pour débuter un bon repas en bonne compagnie. Il devrait d’ailleurs songer à se poser plus souvent, pour les repas, ça ne ferait pas de mal.

"Alors, Atton, pourrais-tu me parler un peu de ce monde et de son peuple, s'il te plaît ?"

"C’est un monde magnifique, tu vas vite le réaliser quand on ira se promener. La nature, la cité, tout est bien préservé, les gens ici prennent tout ça très au sérieux, comme la lutte contre la pollution ! Lorsqu’on est arrivé ici, à la recherche de Zykos, on s’était d’abord attendu aux ennuis habituels, les difficultés pour retrouver sa trace, tu vois le genre. Mais même pas. On s’est fait accueillir comme des amis de longue date et personne n’a eu l’air choqué ou inquiet lorsqu’on a leur dit qu’on cherchait ce type, pour l’envoyer dans un procès. Ça leur ait littéralement passé au-dessus de la tête presque aussitôt. La seule chose qui les intéressait, sur le coup, c’était de savoir si on allait rester à je ne sais plus quelle fête dans le coin, le soir, car un nouveau groupe de musique allait donner sa première représentation publique. Pour ceux à qui on a parlé le temps de chercher notre gars, c’était beaucoup plus important que les guerres ou les manœuvres politiques."

Même maintenant, il n’en revenait toujours pas. Atton secoua un peu la tête, s’interrompant le temps de manger un peu. Sur le coup, ça ‘avait sidéré, puis il s’était très vite habitué, comme Meetra devait très bien s’en douter. Il était de nature très encline à aimer la fête, alors forcément, un peuple la mettant au top de ses priorités devant le boulot, ça ne pouvait que lui plaire.

"C’est un ensemble, tu vois. La majorité est insouciante, tant que ça ne touche pas certains sujets très pris à cœur, on peut se promener sans risques, profiter de la vie. Le climat est très agréable et on peut faire à peu près ce qu’on veut, sans être jugé ou regardé de travers. On avait passé que peu de temps, ici, mais c’est resté comme un souvenir mémorable. En revenant, j’avais peur que les impériaux aient mis à mal cette planète, puis j’ai su que même eux s’étaient laissés charmer. Il doit y avoir des escarmouches de temps en temps, avec des jeunes plus revendicatifs, mais bon, on est vraiment très loin de ce qui se passe dans le reste de la galaxie. En fait, c’est ça que je préfère, ici, tu las le droit de vivre comme tu en as envie, sans risquer de te faire assassiner n’importe quand."

Il poussa un petit soupir de contentement, en observant la mer et le soleil frappant sur les vagues. Il y avait de ces planètes qui méritaient bien d’être connues. Si loin des planètes malsaines ou celles à l’ambiance glaciale, comme Coruscant.

"C’est dans ce genre d’endroits que j’aimerai me poser pour de bon, un jour. Et essayer d’avoir une vie à peu près normale, un métier qui n’oblige pas à courir d’un bout à l’autre de la galaxie. Souffler, quelque part. Tu n’as jamais eu ce sentiment-là ? Que ta vie défilait à toute vitesse devant tes yeux, sans que tu n’arrives à l’attraper ?"

"C’est un monde magnifique, tu vas vite le réaliser quand on ira se promener. La nature, la cité, tout est bien préservé, les gens ici prennent tout ça très au sérieux, comme la lutte contre la pollution ! Lorsqu’on est arrivé ici, à la recherche de Zykos, on s’était d’abord attendu aux ennuis habituels, les difficultés pour retrouver sa trace, tu vois le genre. Mais même pas. On s’est fait accueillir comme des amis de longue date et personne n’a eu l’air choqué ou inquiet lorsqu’on a leur dit qu’on cherchait ce type, pour l’envoyer dans un procès. Ça leur ait littéralement passé au-dessus de la tête presque aussitôt. La seule chose qui les intéressait, sur le coup, c’était de savoir si on allait rester à je ne sais plus quelle fête dans le coin, le soir, car un nouveau groupe de musique allait donner sa première représentation publique. Pour ceux à qui on a parlé le temps de chercher notre gars, c’était beaucoup plus important que les guerres ou les manœuvres politiques."

Oh, la planète est surement très jolie mais je me demande si ses habitants ne seraient pas, tout simplement, plutôt insouciant. C'est d'ailleurs un peu l'impression d'indolance mais aussi de "carpe diem", d'une vie au jour le jour, qu'on pouvait ressentir ici. L'avenir n'est donc pas une préoccupation première des zeltrons, ce qui explique cette atmosphère agréable qu'on ressent.

"C’est un ensemble, tu vois. La majorité est insouciante, tant que ça ne touche pas certains sujets très pris à cœur, on peut se promener sans risques, profiter de la vie. Le climat est très agréable et on peut faire à peu près ce qu’on veut, sans être jugé ou regardé de travers. On avait passé que peu de temps, ici, mais c’est resté comme un souvenir mémorable. En revenant, j’avais peur que les impériaux aient mis à mal cette planète, puis j’ai su que même eux s’étaient laissés charmer. Il doit y avoir des escarmouches de temps en temps, avec des jeunes plus revendicatifs, mais bon, on est vraiment très loin de ce qui se passe dans le reste de la galaxie. En fait, c’est ça que je préfère, ici, tu las le droit de vivre comme tu en as envie, sans risquer de te faire assassiner n’importe quand."

Je hochais la tête, mangeant tout en l'écoutant. En fait, pensais-je en souriant,  je comprenais ce qui plaisait autant en ce peuple à Atton. Ils lui ressemblaient beaucoup. Insouciant, joueur, un brin rebelle parfois, c'était tout lui ! Je me demande ce que Kreia en aurait pensé si elle était venue ici ! Je manquais de pouffer en l'imaginant lâcher un "par la Force, un peuple d'Atton ! C'est le début de la fin !"

"C’est dans ce genre d’endroits que j’aimerai me poser pour de bon, un jour. Et essayer d’avoir une vie à peu près normale, un métier qui n’oblige pas à courir d’un bout à l’autre de la galaxie. Souffler, quelque part. Tu n’as jamais eu ce sentiment-là ? Que ta vie défilait à toute vitesse devant tes yeux, sans que tu n’arrives à l’attraper ?"

"Je n'ai jamais songé à une éventuelle retraite avant ma mort, tu sais."

Non, jamais.  J'étais encore jeune à ce moment-là, à peine un peu plus de la trentaine, et il paraît que certains me donnaient dix ans de moins. D'une part, quand j'étais exilée, j'étais trop... déprimée pour ça. Je vivais au jour le jour, sans plus trop penser à rien. Et ensuite, bah, il y avait toujours quelque chose à faire. Combattre le triumvirat, aider Mandalore à regrouper son peuple, trouver du carburant pour la station de Télos, sauver Télos de l'attaque de Nihilus, détruire, une seconde fois, Malachor V pour détruire l'académie Trayus, aller sauver Revan, empêcher Vitiate d'attaquer la République... Et puis, une fois mort, à quoi bon penser à une retraite ? Franchement, j'attendrais juste qu'on sauve Revan pour me laisser couler dans la Force, mon devoir accompli.

"Mais cela m'arrive d'y songer, maintenant. Enfin, il s'agit plus de m'écarter pour laisser aux jedi de ce temps le soin de reconstruire un Ordre. Je t'avoue que je m'inquiètes parfois que l'on répète nos erreurs passés en nous impliquant dans la refondation de l'Ordre jedi."

En disant cela, je me rendais compte que je n'envisageais pas de partir à la retraite pour moi mais bel et bien, une fois encore, pour aider les autres. Je devais surtout éviter d'en parler à Kreia, parce qu'elle ne comprendrait pas, elle. Ou plutôt, elle pourrait trop bien le comprendre et cela l'agacerait que je continue de me montrer aussi altruiste. Mais, hélas pour moi, je suis comme cela. J'aime faire passer les autres avant ma personne. Mais c'est aussi comme cela que j'envisageais la vie d'un jedi : tournée vers les autres, consacrée aux autres. Peut-être que j'étais "trop jedi" ? Bah, ce n'est pas un mal à mes yeux.

"Par contre, je me vois mal finir ma vie sur un tel monde, Atton. C'est trop... civilisé, je dirais. J'y verrais trop de raison de reprendre ma bure jedi. J'entendrais trop de chose qui pourrait me faire sortir de ma retraite." Je secouais la tête en soupirant. "Non, si je devais prendre ma retraite, j'irais plutôt me construire une petite maison toute simple, sur un monde paisible comme Dantooine. J'irais vivre dans un coin reculé où l'aventure aura le plus grand mal à me retrouver."

Bon, en fait, je me doute que je finirais en ermite sur Dantooine, exactement le genre d'endroit qu'Atton n'appréciera pas. Il n'y a pas de cantina, de casino. Même pas un vulgaire spatioport ! Sans parler de la nature sauvage et tous les animaux qui peuvent se montrer dangereux sur ce monde, que j'aime malgré tout. C'est peut-être par nostalgie pour l'enfance un brin insouciante que j'y ai passé, au sein de l'enclave, mais je me sens comme chez moi, là-bas. Le fait d'y avoir trouvé Revan et Obi-Wan, arrivés tous deux par une faille, es peut-être un signe de la Force aussi ?

"En fait, je me suis promis de laisser Luke, Ezra, Kanan, Iyana, Jax et les autres diriger l'Ordre à leur convenance  et de me retirer une fois que l'Ordre jedi pourra avoir un Temple sans le cacher. Une fois qu'ils seront un Ordre officiel. Bon... la question est : serais-je réellement capable de vivre paisiblement en ermite ?"

Je ris un peu parce que j'ai du mal à m'imaginer ainsi, en fait. Je sais que  j'aimerais ne pas trop m'impliquer dans l'Ordre jedi mais je sais aussi que je suis foncièrement incapable de rester à l'écart si je peux aider les autres. c'est difficile de lutter contre sa nature.

"Et toi, je te vois encore moins vivre en ermite que moi. Même à cent ans, je te vois en train de piloter comme un fou en râlant que c'est trop dangereux pour toi."

C'est une des choses que j'apprécie chez lui. Même s'il trouve cela fou, suicidaire, inconscient, Atton est prêt à suivre les gens qu'il apprécie. Je suis sure que même Kreia, il accepterait de l'accompagner pour la protéger, si tant est qu'elle a besoin de protection. Elle est débrouillarde, après tout, et capable de se défendre mieux que personne, même en ayant perdu tous ses bras. Je sais de quoi je parle, et je dois bien être la seule à l'avoir vu donner son plein potentiel et à être encore là pour le raconter.

Je terminais mon entrée, assez délicieuse il faut le reconnaître, et m'adossais un peu dans ma chaise, tout en me disant qu'on était tous des cas sociaux, au final. Bao-dur n'arrivait pas à vivre en société, rongé par le même remord que moi, quand on l'a récupéré en semi-ermite sur Telos. Kreia ne se sentait nulle part chez elle, que ce soit les jedi, sith ou autre. Atton fuyait sa conscience. Visas  fuyait Nihilus, seul être vivant qu'elle a connue pendant des années, et c'est dur à dire. Mira vivait dans une solitude forcée aussi,  comme chasseuse de prime. Micah vivait dans le passé  de son enfance. On s'était trouvé, d'une certaine façon, un peu de cette même solitude, ai-je le sentiment, qui a été le fondement de notre équipe.

On vivait dans le passé et on cherchait à protéger le futur. Ironique, non ?

"Parfois, je me demande ce qui se serait passé si on ne s'était pas croisé. Tu serais devenu quoi, toi, si je n'étais pas venue, à peine sortie du coma, te sortir de ta prison à ton avis ?"

La retraite vis à vis des Jedis, pas la retraite tout court, il aurait pensé qu’elle l’aurait compris aussitôt. Dans leur temps, ce n’était pas envisageable, mais ici, évidemment qu’il y pensait ! En fait, ce qui lui fichait un peu la trouille, c’était « d’empoisonner » la vie des Jedis de ce temps, les décisions qu’ils avaient à prendre ou il ne savait quoi encore. Parce que, bon, même avec la meilleure volonté du monde, c’était très dur de ne pas se laisser influencer par les méthodes acquises dans leur propre époque, de ne pas réfléchir avec le prisme et influences de ce qu’ils avaient connu ! Entre faire au mieux pour soutenir les Jedis ici et ne pas être trop présent quand même pour ne pas leur pourrir la vie par accident, il trouvait l’équilibre quasiment impossible à maintenir. Il était prêt à ajouter ce « détail » lorsque Meetra finit par aborder le sujet elle-même. Ah, voilà, ça voulait dire qu’il n’était pas juste trop idiot, en pensant ça !

"Par contre, je me vois mal finir ma vie sur un tel monde, Atton. C'est trop... civilisé, je dirais. J'y verrais trop de raison de reprendre ma bure jedi. J'entendrais trop de chose qui pourrait me faire sortir de ma retraite. Non, si je devais prendre ma retraite, j'irais plutôt me construire une petite maison toute simple, sur un monde paisible comme Dantooine. J'irais vivre dans un coin reculé où l'aventure aura le plus grand mal à me retrouver."

"Quel espoir," rit-il légèrement.

Monde civilisé ou pas, il estimait qu’elle n’avait strictement aucune chance de vivre loin des ennuis, peu importe où elle ira s’installer, comment et pourquoi ! Il savait aussi qu’elle ne pourra de toute façon pas s’empêcher, même une pauvre petite seconde, de se relancer dans une nouvelle aventure improbable si jamais l’occasion se présentait. Et ce n’est pas une vie sur Dantooine qui risquait de changer ça ! Elle pourrait bien, même, s’exiler sur une planète au fin fond des Régions Inconnues qu’elle trouverait quand même le moyen de se jeter dans des ennuis. On pariait ? Un sourire ironique avait étiré ses lèvres, en pensant à ça, alors qu’il se demandait si elle croyait sincèrement à ce qu’elle lui racontait. Et si oui, combien de jours elle espérait tenir en ermite tranquille avant de se fourrer dans le premier problème venu. La suite de la réponse lui confirma qu’elle était bien consciente que ça ne sera pas une partie gagnée d’avance, de vivre à l’écart de tout.

Il lança d’un ton tranquille que si si, ma chère, il était tout à fait capable de se poser pour vivre tranquillement en ermite. Au moins cinq minutes par jour, c’était dire ! Et dix minutes de plus le soir avant d’aller dormir ! N’était-ce déjà pas merveilleux ? Car que ça soit une vie avec les Jedis ou sans eux, il avait besoin que ça bouge, c’était clair et net. Peut-être car il ne savait rien faire d’autre, mais soit, hein, petit détail que cela. Il n’arrivait pas à imaginer une vie sans ça, tiens, une vie comme serveur dans un restaurant de ce genre, par exemple. Sur le long terme, la routine le tuerait d’ennui. Par contre, gérer un commerce animé, ça, ça pourrait lui plaire ! Pour voir du monde, s’amuser tout en travaillant, quelques voyages ici et là, rester impliqué dans la vie d’une communauté. Jouer avec des paris et autre chose. Ouais, franchement, ça serait pas mal.

"Parfois, je me demande ce qui se serait passé si on ne s'était pas croisé. Tu serais devenu quoi, toi, si je n'étais pas venue, à peine sortie du coma, te sortir de ta prison à ton avis ?"

"C’est simple. Si je n’étais pas mort là-bas et que je me serais sauvé d’une autre manière, la vie aurait poursuivie comme elle était là-bas. En électron libre courant d’une planète à l’autre sans jamais se poser nulle part. Il y a plein de manières de vivre comme ça, ne serait-ce qu’avec la contrebande et les gros paris. J’aurai sûrement fini ma vie sur des planètes du type de Nar Shaddaa, avec des fréquentations douteuses et en trempant dans des milieux que les gens honnêtes qualifient de marginaux. Le tout en usant de tous les moyens pour oublier le passé. La vie se serait passée sans se poser de questions. Ou en oubliant les questions. Donc pas de courses suicidaires, pas de grand-mères ronchonnes, pas de problème de galaxie qui explose. Je me serais tellement ennuyé, au final."

Des fois, comme ça, il suffisait de rencontrer une seule personne pour que votre vie entière vous file une grosse claque et vous envoie dans un chemin complètement improbable. Il termina son verre, juste au moment où le serveur revint pour débarrasser les assiettes d’entrée, demander si tout s’était bien bien déroulé, puis revenir deux minutes plus tard avec le plat de résistance et un pichet d’eau fraîche. Atton huma légèrement le parfum de la sauce, s’élevant au-dessus de l’assiette, avant de commencer à manger son poisson. Servi avec ce qui ressemblait à des patates douces.

"Tu as remarqué comment Brianna et Obi-Wan se regardent, au fait ?" sourit-il encore plus largement.

"Euh non mais ça ne me regarde pas de toute façon."

Roooh, allons ! Il lâcha un très grand sourire, tout en attaquant son assiette. Ils avaient bien le droit de parler un peu de ragots ! Surtout lorsque ça concernait ce genre d’histoires, il était très content pour sa sœur de cœur ! Même si ça avait peu de chance de se concrétiser, ça ne lui fera pas de mal de tâter un peu ce terrain ! Il n’en revenait pas que Meetra n’ait pas remarqué ça. Pourtant, au bal, ils avaient beaucoup discuté ensemble et même en-dehors, il était celui à qui Brianna parlait le plus, en-dehors de ceux de leur époque ! Il n’était tout de même pas le seul à l’avoir remarqué ! Si ? En tout cas, ça l’amusait beaucoup. Il aimerait beaucoup qu’il puisse vraiment y avoir quelque chose de concret entre eux, même si bon, il savait aussi que ça sera un vrai miracle. Et très mignon, vraiment très mignon, il l’imaginait déjà.

"Par contre, je vois que tu parles beaucoup de Kreia. J'ignorais qu'elle t'avait autant manqué !"

"Tu rigoles, cette sorcière va hanter mes cauchemars pendant encore des siècles et des siècles ! La plaie s’est rouverte lorsqu’elle est revenue dans nos pattes ! La Force a quand même un sacré sens de l’humour."

Et dire qu’elle était redevenue une « gentille Jedi »… Celle-là, il n’était pas encore prêt à bien l’avaler, c’était tellement hallucinant, tellement bizarre, tellement… Tellement ! Mais bon, au milieu de tout ce bordel dans cette époque bizarre, ça apparaissait quasiment comme un petit détail. Il roula des yeux avec un petit soupir, puis but une gorgée de vin blanc, servi avec le poisson et légume. Pas mauvais, peut-être un peu amer, cela dit. Ça lui rappelait un peu celui qu’ils avaient goûté dans le petit bar de Corellia, en descendant sur la rive, lorsqu’ils attendaient la fin d’un petit débat politique. Ils avaient bien déjeuner, sur place. L’ambiance n’était pas terrible, par contre, pour tuer le temps, c’était parfait. Il y avait beaucoup de petits lieux, comme ça, dont il avait gardé un bon souvenir et qui avaient dû disparaître depuis extrêmement longtemps. Des repères de plus, disparus comme tout le reste. Quelle tristesse.

"Sinon, plus sérieusement, tu peux me dire ce que sont devenus les autres ? Bao-Dur, Mira, Visas, Canderous ? J'aimerais savoir si vous avez pu vous bâtir une bonne vie après mon départ ."

"Hum… A peu près, disons. Mira a activement participé, elle aussi, à la refonte de l’Ordre, mais… Enfin, elle est décédée lors d’une mission qui a mal tournée. Elle s’est sacrifiée pour préserver les autres, de la destruction."

Ils n’avaient pas retrouvé son corps, seulement sa trace et avait pu, en recoupant les récits, savoir de quelle manière sa vie s’était terminée. Pas mal avaient déclaré qu’elle était décédée en véritable Jedi et qu’ils ne devaient pas se lamenter, un point de vue qu’Atton avait du mal à partager. La perte d’un ami ou d’un proche était forcément douloureux et il ne pouvait pas se réjouir comme ça qu’ils aient rejoints la Force. Il but une autre gorgée, pour faire passer l’amertume, puis mangea un peu de poisson.

"Visas et Bao-Dur ont poursuivi leurs vies au sein de l’Ordre, pour sa reconstruction, pour trouver des jeunes à former et s’occuper du Temple. Pour eux, ça se passait bien. Enfin, au moment où j’ai été avalé par les failles, il n’y avait pas spécialement de gros problèmes à traiter. Bao-Dur travaillait sur un nouveau projet de droïde d’entraînement, d’ailleurs, il y passait des heures et on servait parfois de cobayes, pour en juger les forces et les faiblesses. Quant à Canderous, il est retourné sur Mandalore et consacre son temps à renforcer et unir les siens. On a eu que très peu de nouvelles. Mical est resté dans l’Ordre et après avoir beaucoup, beaucoup râlé et traîné des pieds, il a siégé au conseil lui aussi. Il allait prendre un Padawan, au moment où j’ai disparu."

Somme toute, la vie s’était poursuivie de manière parfaitement ordinaire. Si on excluait, bien évidemment, les petits ennuis techniques très habituels et les missions hors du Temple quelques peu mouvementées.

"La reconstruction aspire toute l’énergie, finalement, ça ne peut pas se faire en quelques mois à peine. Mais tu as manqué quelque chose de formidable, tu sais, de terriblement important, à savoir les tartes aux fraises qu’avait appris à faire Mical. C’est irremplaçable, ma chère, je ne sais pas comment tu vas pouvoir t’en remettre un jour."

"Mince, tu me donnes envie que ça soit lui que la Force m'ait envoyé à ta place, maintenant."

"Il n’a pas aussi bon goût que moi en choix de maillot de bain, voyons."

D’ailleurs, le monsieur n’avait pas bon goût tout court, sauf en termes de gâteaux. Par malheur pour lui, les plus petits du Temple l’avaient su et lui demandaient souvent d’en faire. Il était possible aussi que certains d’entre eux aient malencontreusement laissé échapper cette petite information, par pure maladresse, bien entendu. Il sourit en repensant juste aux deux enfants qui ne cessaient de courir après Mica, à la première occasion, pour qu’il refasse des gaufres. Des scènes qu’il aimerait bien revoir, cii ou ailleurs ! Les enfants, c’était ce qui mettait le plus de vie dans un endroit, il regrettait qu’il n’y en ait pas un peu plus dans le temple actuel. Il y avait bien le petit bout de Kanan mais il n’était pas souvent là. Enfin bon. Ils terminèrent de manger, le serveur vint chercher les assiettes et Atton en profita pour lui régler la note du repas. Il n’avait plus faim, lui non plus, plutôt envie de bouger. Rester sur une chaise tranquillement pour manger, c’était bien, se remuer, c’était mieux ! En plus, il brûlait d’impatience de retourner sur les plages.

Après le restaurant, leurs sacs sur le dos ou à la main, ils allèrent sur les longues plages, au soleil, pour s’y installer tranquillement. Une bonne partie des personnes présentes appartenait à la population locale mais il y avait un peu de tout, éparpillés ici et là. L’endroit était resté tel que dans ses souvenirs, la seule différence étant que la dernière fois, il n’avait pas eu l’occasion de se baigner. Dès que les affaires furent posées et qu’il se soit changé rapidement, il fila à son tour dans les vagues, Meetra y était déjà plongé. L’eau lui parut froide au début puis chaude une fois habitué. Plongeant sous l’eau, il s’amuse à aller attraper une cheville de Meetra pour lui faire peur, avant de revenir à la surface. Et l’éclabousser un peu comme un gamin. Tout en la regardant… Elle était belle, peut-être ne s’en rendait-elle pas compte, en plus de ça. Il avait mal à la regarder car il ne pouvait pas juste la câliner contre lui durant des heures et dans le même temps, elle attirait toujours son regard comme un aimant.

Replongeant, il passa regarder les fonds de l’océan, encore à faible profondeur, car même s’il savait nager, il n’était pour autant pas un dieu de la natation. La nature était préservée, ici, belle et sauvage, malgré le nombre élevé d’habitants et surtout, le fort tourisme. En remontant à la surface, il en vit certains s’amuser sur des sortes de grosses planches avec des voiles, ça avait l’air plutôt marrant. Il y avait aussi des barques, mais plus petites que celles dont il avait l’habitude et dans une autre matière, qu’il ne reconnaissait pas. Les enfants jouaient avec des bouées et des ballons, avec leurs parents. Il en observa de loin, un sourire attendri sur les lèvres. Voilà ce qui était parfait, là au moins, il y avait de la vie ! Un jour, même les abords du Temple ressembleront à ça, avec des jeunes et des moins jeunes, de l’animation, du passage, beaucoup de vie.

"Hey, Meetra, tu voudras essayer leurs drôles de planches avec les voiles ?"

Lui, ça lui dirait bien de tenter, seul si elle n’avait pas envie ! Après avoir nagé un peu plus, bien entendu.

Bon, il était naïf de croire qu'on pouvait nager tranquillement avec un tel zigoto dans les parages. D'une part, il attrapa ma cheville dans je ne sais quel but, surement pas pour me surprendre parce que je ressentais très bien sa présence. Peut-être que cela fait parti d'un jeu ? Il faudrait que je me renseigne auprès d'un autochtone pour le savoir. M'arroser ensuite était une façon de jouer plus classique, que j'avais connu quand j'étais une très jeune padawan et que je lui rendis, quoi que je du lui renvoyer moins d'eau que je n'en reçu. Ce n'est pas que cela ne m'amuse pas, c'est surtout que j'ai un peu de mal à m'amuser ainsi. Je préfère les moments de détente plus calme ou intellectuel. Ou pratique.

Réparer T3-M4 m'avait toujours permis de me reposer l'esprit, tout comme les parties de pazaak... Oui, les parcours de pod aussi étaient des moments de détente. Bon, d'accord, je n'appréciais peut-être pas que des moments calmes pour me changer les idées mais le faire comme ça, dans l'eau, avec Atton, je ne sais trop pourquoi, ou bien je refuse d'y penser plutôt, c'était différent. Parce que c'est Atton avec qui je suis, tout simplement. Parce que je savais ce qu'il ressentait pour moi, parce que je savais ce que je ressentais, sans lui avoir jamais avoué, sans l'avoir jamais avoué à quiconque d'ailleurs, et que je ne pensais pas que c'était encore le moment de le faire.

Parce qu'on a encore trop à faire.

"Hey, Meetra, tu voudras essayer leurs drôles de planches avec les voiles ?"

"Hum ?" Je relevais la tête pour regarder ce qu'il indiquait. "Pourquoi pas, même si ça n'est surement pas aussi simple à manoeuvrer que ça en a l'air, tu sais."

On sorti de l'eau, et je le suivis jusqu'au lieu où l'on peut louer ces "embarcations" bizarres. Le responsable prit le temps de nous expliquer comment on navigue sur ces planches, montrant une connaissance des termes nautiques impressionnantes que je n'étais pas capable de reproduire. On pris une planche chacun, parce que si on en prenait une pour deux, ça serait la catastrophe certaine ! Je le sentais venir gros comme un hutt. J'enfilais le gilet de sauvetage associé, obligatoire selon le loueur.

Puis je me lançais à tâcher de manoeuvrer cet engin étrange. Et si j'arrivais à m'en sortir, il fallait bien admettre que ce n'était pas encore tout à fait ça, surtout quand je fis tomber ma voile à l'eau, en prenant d'une mauvaise façon le vent, pour une troisième fois en sept minutes. J'en profitais, avant de la remettre en place, pour regarder comment s'en sortir mon casse-cou préféré. Après tout, il y a un enjeu, que je lui ai proposé au début de la séance de navigation : celui de nous deux qui se débrouille le mieux choisi ce qu'on fait ce soir !

pilotage d'une planche à voile : 13

"Hum ?" Je relevais la tête pour regarder ce qu'il indiquait. "Pourquoi pas, même si ça n'est surement pas aussi simple à manœuvrer que ça en a l'air, tu sais."

"Si c’était trop simple, ça ne serait pas drôle."

Il aimait les défis, elle devait déjà le savoir, non ? Ils sortirent de l’eau peu de temps après, récupérant affaires et serviettes, avant d’aller trouver la boutique en bois, pas très loin sur la plage, qui louait ces drôles de jeux. Elles étaient beaucoup plus grandes, vu de plus près, mais aussi plus légères qu’il ne l’aurait cru. Voyant qu’ils étaient des touristes et surtout de parfaits novices, le propriétaire tint à leur faire d’abord un cours sur la manière dont ça s’utilisait, puis leur fournit les gilets allant avec. Ils savaient tous les deux bien nager, mais soit, sécurité, tout ça, pourquoi pas ! Il n’allait pas râler devant le vendeur, après tout, il ne faisait que son travail. Le plus compliqué, au final, fut de mettre la planche à l’eau et hisser la voile, répétant les gestes vus dans la cabine. Un peu surpris, sur le coup, par le vent qui lui sembla bien plus fort que tout à l’heure.

Après quelques premiers essais, il finit par prendre un petit coup de main. Merci beaucoup, surtout, l’observation des autres pratiquant ce sport, tout autour d’eux, dans la zone qui leur était réservée ! il regardait beaucoup comment ils s’y prenaient puis s’efforçait de reproduire les mêmes gestes. Si le résultat n’était pas parfait, ça lui permit de tenir correctement la voile et d’avancer avec le vent. Bon, par contre, l’équilibre précaire… Pour la grâce, on repassera ! C’était très agréable, comme sport, du défi à revendre et en plus, sillonner les vagues comme ça, il adorait franchement, c’était tellement différent de nager ! Il sourit en voyant Meetra remonter une nouvelle fois la voile hors de l’eau, en pensant qu’elle devrait elle aussi plus observer comment se débrouillaient les autres. De toute façon, les novices comme eux deux étaient très repérables et les plus expérimentés restaient plus éloignés, pour ne pas se prendre un coup par accident ou encore les faire chuter.

Il y en avait même qui avaient des planches longues et fines, comme eux, mais sans voile. Ils allaient sur des plus grosses vagues avec, on dirait qu’ils glissaient sur l’eau. Il stoppa un moment pour les regarder, bouche bée, surtout lorsqu’un d’entre eux fila carrément sous une grosse vague prête à se refermer sur lui, dans une volée d’écume, mais qui il ne ressortit avec vitesse. Woah ! Il n’avait aucune idée de comment s‘appelait ce sport, par contre, pas forcément envie d’essayer, ça avait l’air beaucoup plus dur. Surtout lorsqu’il en vit un autre chuter à l’eau et se faire rattraper par un ami. Tirant de nouveau vers la voile, il se rapprocha de Meetra pour lui demander comment elle s’en tirait. Voilà bien un jeu qui vous obligeait à tenir, physiquement parlant, mais qui ne pourra jamais être enseigné dans leurs entraînements habituels. Dommage, pourtant, ça aiderait ceux qui avaient un peu peur des océans à se mettre le pied à l’étrier.

"Hey, faudra enseigner ce truc-là à ceux qui aiment l’eau, une fois rentré, je suis sûr que ça plairait à beaucoup ! Lorsqu’on aura des occasions et des planètes avec un bel océan. Me demande si tout le monde sait nager, d’ailleurs, maintenant que j’y pense."

Quelques-uns venaient de planètes complètements désertiques, trop brûlantes pour avoir des océans. Lorsqu’on grandissait sans voir une goutte d’eau autre que dans un verre, pas même une petite rivière, apprendre à nager ne devait jamais traverser l’esprit. Des personnes qu’il ne mettrait jamais sur une planche directement, même avec une mer calme, il faudrait d’abord leur apprendre la natation.

"Toi qui adore donner des cours," reprit-il avec un sourire taquin, "tu pourras te promener en maillot de bain pour leur enseigner la natation."

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Planche : 7

"Hey, faudra enseigner ce truc-là à ceux qui aiment l’eau, une fois rentré, je suis sûr que ça plairait à beaucoup ! Lorsqu’on aura des occasions et des planètes avec un bel océan. Me demande si tout le monde sait nager, d’ailleurs, maintenant que j’y pense."

Je ris un petit peu à sa remarque, ressentant brièvement un brin de jalousie stupide à la facilité avec laquelle lui arrivait à manier sa planche à voile. C'était irraisonnée, et donc je veillais à m'en débarrassé car Atton ne méritait pas ce genre de chose, et il n'y était pour rien si moi je n'étais pas aussi douée que lui avec ce sport nautique. Je restais humaine et comme tout un chacun, il m'est arrivée de me sentir jalouse d'autrui, d'éprouver de la rancoeur, comme le jour où j'ai planté mon sabrelaser avec de sortir de la salle du conseil en apprenant leur sentence. C'était absurde de me le cacher et je ne le faisais pas, tâchant plutôt de lutter contre ces petits moments afin d'éviter de reproduire les erreurs que d'autres ont commis, et que j'ai failli commettre moi-même.

Afin, tout simplement, de continuer ma rédemption.

"Toi qui adore donner des cours,"  reprit Atton avec un sourire taquin, et me sortant de mes pensées "tu pourras te promener en maillot de bain pour leur enseigner la natation."

"Je te vois venir, tu sais. C'est toi qui veux juste me voir avec peu de vêtements sur moi." Je le taquinais un peu en faisant un tour sur moi, comme j'avais vu certaines danseuses le faire pour des clients, à Nar Shadda, avec juste le bikini et le gilet de sauvetage sur moi. "Et puis, tu es meilleur que moi. Tu serais meilleur professeur, j'en suis sure."

Je lui souris, me penchant pour remettre droite ma voile, que j'avais du laisser retomber dans l'eau pour ma courte danse. Je lui tirais la langue, bien sur, mais je savais qu'il saura très bien se débrouiller comme professeur. Il l'a déjà montré par sa patience avec Kawa. Il lui faut juste en prendre conscience et cesser de douter de lui-même. J'aurais bien aimé lui dire "d'oublier son passé et ses torts" mais j'étais bien mal placé pour ce sermon là. Comparé aux miens, les reproches qu'il pouvait se faire n'était que des broutilles. Une vie et une mort n'avaient pas été suffisant pour que Malachor V se soit pardonné après tout.

"En plus, il n'y a pas assez d'eau dans le ruisseau, derrière le Temple, pour ça, hélas. Il faudra attendre qu'on le déplace dans un lieu avec assez d'eau. En attendant, tu devrais plutôt réfléchir à ce qu'on va faire ce soir, toi et moi."

Je me le demandais, doutant d'être capable de deviner ce que son esprit de vaurien jedi, catégorie dont il ne pouvait être l'unique représnetant quand même, pouvait avoir en tête. Je pris, toutefois, la direction du ponton où se trouvait le loueur de planche, parce qu'on approchait de la fin de notre location. Et puis, j'avais vu le regard qu'Atton avait eu en observant les locaux en train de s'amuser avec une simple planche sur les rouleaux des vagues. Il était surement en train de s'imaginer à faire de même. Moi, non, par contre. Pas avant, au moins, d'avoir su maîtriser une planche avec une voile !

"En attendant, je crois que je vais aller faire une sieste sur la place. Bizarrement, je sens que je vais avoir besoin de toutes mes forces ce soir !"

Oui, je doute qu'il soit du genre à décider de m'emmener au théâtre ou à un concert de musique harmonique. Il serait bien capable de dénicher un tournoi de pazaak, et de nous y emmener. Ou bien à  participer à une autre de ces activités que les couples normaux pratiquent. Oui, on était un peu un couple, en quelque sorte. Même si on ne l'était pas vraiment non plus. C'était une situation étrange, et je m'étais surprise à le zieuter pas mal de fois, à s'amuser sur sa planche. C'était étrange comme sensation, comme moment. Juste à avoir à s'amuser sans devoir aider une autre personne, en laissant en arrière plan ma réserve de prudence, baissant d'un chouia ou deux ma garde, parce que la Force sait qu'on peut toujours être la cible d'ennemis, même ici.

C'était étrange mais pas désagréable.

Aussi, comme il m'aida à mettre pieds sur le ponton, je lui fis une bise sur la joue pour le remercier, retirant ensuite mon gilet de sauvetage.

"Merci," lui dis-je avec un brin de mystère dans la voix pour le taquiner un peu. J'étais reconnaissante de ce petit moment de détente. Et tant pis si une certaine vieille dame anciennement jedi et sith doit être en train de maugréer sur ce qu'on fait.

Je le laissais pour rejoindre un parasol sous lequel il y avait deux chaises assez longues pour qu'on puisse s'y allonger, l'autorisant bien sur à me suivre s'il le désirait. Je pris une de ces chaises, m'installant confortablement sous l'ombre du parasol, posant mon sac sur le sable ombragé. Je ne comptais pas dormir mais juste regarder les gens s'amuser dans l'eau et sur la plage, chantonnant un peu sans y songer.

Lui, préférer la voir avec peu de vêtements sur elle ? Calomnies ! Il préférerait bien évidemment la voir sans vêtements tout court ! Ce qu’il n’ajouta évidemment pas, bien qu’il dû se retenir très très fort, lorsqu’elle fit un tour sur elle-même sur la planche. En faisant tomber la voile eu passage et peut-être bien en manquant de tomber avec au passage. Il répondit à son tirage de langue, tirant un peu sur sa propre voile pour la conserver bien droite. Meilleur professeur, sans doute pas, ais c’est vrai qu’il adorerait former un groupe et les emmener sur une plage comme celle-ci, pour leur apprendre ! Il avait déjà hâte d’y initier le petit Kawa, persuadé que ça lui ferait du bien au moral et qu’il pourrait apprendre à s’amuser grâce à ça ! Savait-il seulement nager, d’ailleurs ? Il leur avait dit se rendre souvent près des rivières souterraines, sur Zakel – enfin, dessous – mais ça ne voulait pas dire qu’il avait appris à nager dedans pour autant. Ah là là, il faudra qu’il lui pose la question en rentrant, puis s’il le fallait, il lui apprendra à nager dans le petit lac derrière le Temple.

"En plus, il n'y a pas assez d'eau dans le ruisseau, derrière le Temple, pour ça, hélas. Il faudra attendre qu'on le déplace dans un lieu avec assez d'eau. En attendant, tu devrais plutôt réfléchir à ce qu'on va faire ce soir, toi et moi."

"J’ai déjà des idées, que crois-tu, ma chère."

Parce qu’il avait repéré des affiches annonçant un événement très intéressant sur l’une des grandes places de la ville, ouvrant en milieu d’après-midi, ça avait réveillé son esprit enfantin. Enfin, disons, plus que d’habitude ! Ils reprirent la direction du ponton peu de temps après, par contre, Meetra voulait aussi se poser et peut-être faire une petite sieste. La chaleur avait augmenté, depuis la fin du repas, par contre, le vent de l’océan offrait une rafraîchissement agréable. Ils tirèrent les planches et ramassèrent les voiles, alors que l’employé de la station de location aidait à tout récupérer, ainsi que les gilets. Il tira un peu Meetra par la main pour qu’elle grimpe à son tour puis rougit lorsqu’elle lui fit une bise sur la joue. Merci de quoi, ça, il n’en avait aucune idée, mais un petit bisou ne pouvait évidemment pas se refuser. Elle alla s’allonger sur une chaise longue, ensuite, à l’abri d’un parasol. Atton posa juste ses affaires à côté, lui aussi, puis n’ayant pas très envie de dormir ou autre, se mit plutôt à jouer avec un groupe d’enfants et deux autres jeunes adultes, pour bâtir un château de sable géant, avec ses fortifications.

Étant donné qu’il n’avait jamais eu l’occasion d’en faire lui-même, enfant, ou juste de jouer comme ça tranquillement sur une plage, il y mit autant de cœur que les enfants. En quelques minutes seulement, ils devinrent une véritable petite troupe d’enfants et quelques adultes, à jouer dans le sable pour bâtir le château et le village tout autour allant avec. Ils passèrent une bonne heure dans le sable puis il finit par aller s’allonger un peu, lui aussi, pour regarder les petits poursuivre leur grande œuvre. Ça aussi, il faudra qu’il le fasse avec Kawa, pendant un moment de détente. Qui a dit qu’il ne fallait pas s’amuser avec les élèves, de toute façon ? A part les vieux ronchons et les serrés des fesses, personne ne pourrait oser refuser ces moments-là à un jeune Padawan. Finalement, il finit quand même par somnoler un petit peu, rattrapé d’un coup par la chaleur et la détente… Pas très longtemps mais quand même.

"On peut aller prendre une douche et se débarrasser du sable, avant la suite du programme," dit-il en s’étirant comme un petit chat. "Il faudra d’autres tenues qu’un bikini, hélas."

Il avait lâché un soupir exagéré, en lui adressant un clin d’œil. Allez. De nouveau ramasser les affaires, s’étirer encore un peu, dire aux enfants que c’était superbe pour leur village de sable, puis remonter vers la promenade. De nouveau dans le bungalow, il secoua dehors les sacs et serviettes pour ne pas emmener du sable partout à l’intérieur. Une douche plus tard, avec un simple tee-shirt et pantalon léger, il était prêt. Dès que Meetra le fut aussi, ils purent repartir dans les rues de la ville. Jusqu’à la grande place dont on leur indiqua le chemin. Une grande fête foraine s’y tenait, elle avait ouvert ses portes il y a un peu moins d’une heure. Contrairement à la plage, il y avait autant d’enfants que d’adultes, ici, pas mal de familles. Un manège de chaises volantes se trouvait juste à côté, avec en prime les cris de ceux déjà lancés dessus à toute allure, sous les rires de la petite foule attendant son tour près de la caisse. Un voyant déguisé avec exagération lisait l’avenir dans une grosse boule blanche à un couple et divers stands proposaient des jeux de tirs ou de hasard. En suivant l’allée, ils trouveront les autres manèges.

"Envie de danser ou envie de tester un manège ?"

Un petit groupe se produisait, dans l’autre allée, alors si ça la tentait, il était prêt à être son cavalier. Surtout maintenant qu’ils étaient loin des regards des grincheux.

"J’ai déjà des idées, que crois-tu, ma chère."

J'en avais souri, parce que cela ne me surprenait pas. Atton était du genre à avoir plusieurs coups d'avance, sur les sujets qui l'intéressent pour le pazaak. Quand il s'y mettait, il pouvait avoir un petit côté stratège mais la plupart du temps, il était plutôt gamin tout fou, comme la à s'amuser avec des enfants à construire un château de sable. J'avoue que c'était une façon d'être que j'appréciais en lui et je le regardais faire en souriant. C'était bien, ce genre de jedi qui s'amuse, cela mettait de la fraîcheur qui manquait chez certains jedi. D'ailleurs, en parlant de jedi qui ne savent pas s'amuser, Hum.. ah trouvé ! Je souris un peu plus, ouvrant le lien avec Kreia pour lui envoyer ce que j'avais sous les yeux, imaginant la réaction de la vieille dame en voyant le maître jedi entouré d'une dizaine de gamins à faire un donjon de presque un mètre de haut. Je lui montrais aussi à quoi ressemble l'endroit, ajoutant un petit mot pour lui signifier que tout va bien, et qu'il faudrait organiser des moments comme ça pour tous les jedi, pas uniquement pour moi et Atton. On est peu nombreux et ça serait une bonne façon de se rapprocher, même avec Jorus ! Cela fait, lui promettant qu'on ne reste que quelques jours et qu'on rentre directement ensuite, je refermais le lien, alors que mon camarade de vacance vient s'allonger pour roupiller un peu.

Une heure plus tard, une fois que le fringant Atton a fini sa sieste, et moi de regarder les jeunes zeltrons qui en étaient à construire des maisons de sable autour de leur château, je regagnais notre bungalow avec lui, le laissant profiter de la douche en premier, vu qu'il est davantage couvert de sable que moi. Le pauvre en a jusque dans les cheveux. Comme il faisait un mystère de son fameux programme nocturne, je mis une tenue simple, celle que j'avais ce matin : le pantalon noire et le débardeur rouge à manche courte. En l'enfilant, je me disais qu'il faudrait que j'aille faire un peu les boutiques, demain matin, pour voir à me trouver un autre ensemble. Je ne suis pas difficile et j'arriverais bien à me trouver quelque chose.

Nous sortîmes pour aller à une espèce de foire, à quelques kilomètres de la. Comme la nuit tombait, et la chaleur à peine, l'endroit était bien illuminée et montrait les différents stands et activités possibles.

"Envie de danser ou envie de tester un manège ?"

"On dansera plus tard, si tu veux bien. Allons plutôt faire des stands et manège. Comme cela, on pourra manger en même temps."

Délaissant le stand d'un "diseur de bonne aventure" qui disait pouvoir raconter notre avenir, parce que cela ne m'intéresse pas vraiment de connaître le mien et pouvant très bien le faire toute seule sinon, on fit un arrêt à un stand de tir, en premier lieu, où je laissais mon compagnon s'amuser pour gagner un des lots mis en jeu, ce qu'il fit avec élégance. Mine de rien, il était assez bon au pistolet au début de notre coopération, et il n'a rien perdu avec le temps, même s'il manie plus souvent le sabrelaser que le pistolet blaster. Pour ma part, je préférais participer à un jeu d'adresse, où il fallait envoyer des anneaux sur des piques afin de marquer des points. Réussissant à m'en sortir assez bien, sans utiliser la Force car ce serait profiter d'un avantage déloyal par rapport aux autres joueurs, je pu continuer à suivre Aton avec une peluche de lothcat dans les mains, que j'offrirais à Kawa à notre retour, et un truc à manger dans l'autre : une saucisse cuite et mise dans un pain, façon sandwich, avec un peu de moutarde.

"Alors, on fait quoi, maintenant, Atton ?" Lui demandais-je entre deux bouchées.

Il y avait plusieurs manèges devant nous : une espère de fausse maison hantée, une grande roue, un parcours d'obstacle, et d'autres encore qu'on pouvait apercevoir plus loin, comme une espèce de tunnel aquatique que l'on doit parcourir à bord d'une barque. Le tout semblait construit de façon permanente, démontrant s'il en était encore besoin, combien ce monde avait une vocation touristique-divertissement. Pour ma part, j'espérais qu'il ne voudra pas essayer le truc bizarre et immense qui surplombait le tour, une espère de parcourt qui monte et descend et qu'on doit faire dans une nacelle qui file à toute allure dedans, non que la vitesse me gêne mais je n'ai pas besoin de ça pour ressentir des sensations fortes.

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Au stand 6

"On dansera plus tard, si tu veux bien. Allons plutôt faire des stands et manège. Comme cela, on pourra manger en même temps."

"Ça roule."

Il la suivit vers les premiers stands, regardant un peu partout avec curiosité, avant de s’arrêter à celui où le forain avait une bonne tête. Un petit jeu de tir, pour débuter, ça semblait pas mal ! Avec des fusils blasters en plastique, qui tiraient des petites épingles dans des ballons, pour les éclater. Enfants comme adultes s’y amusaient, parfois un peu maladroitement pour les plus petites mains. Meetra s’essaya à un jeu d’adresse, durant ce temps, encore un autre stand bien innocent. Il y en avait même pour les tous petits, qui leur arrivaient à peine au-dessus du genou ! Dans une petite piscine, ils essayaient de pêcher des objets avec une canne à pêche minuscule. Aawwn. Après ça, Meetra prit une sorte de sandwich local à la saucisse et lui un sandwich plus classique, avec une bouteille d’eau. Les cris des gens sur les manèges les plus mouvementés occupaient une bonne partie de l’espace, ils les entendaient de partout.

"Alors, on fait quoi, maintenant, Atton ?"

"Là-bas, le tunnel, ça te dit ?"

Le temps de manger tranquillement et digérer, avant de faire des manèges plus sportifs, ça lui semblait pas mal ! Ils y arrivèrent un peu de temps. A l’entrée, un chalet en bois, avec la billetterie, le temps des parcours proposés et quelques enfants qui tiraient sur les mains de leurs parents pour leur montrer mille et uns petits détails, qu’ils avaient sûrement déjà remarqué. Billets pris, ils descendirent d’abord de deux étages, pour arriver à un quai souterrain joliment décoré. Puis ils prirent place à bord d’un petit bateau électrique, avec le gars en charge leur expliquant les deux-trois commandes à connaître. Il prit le volant assez naturellement, comme à chaque fois qu’il pouvait piloter quelque chose. Une fois lancé, à peine trois mètres de parcouru et une arche passée qu’ils arrivèrent déjà dans un autre monde. Le tunnel était entièrement vitrée, en voûte, leur laissant admirer des centaines de poissons multicolores.

"Superbe," souffla-t-il avec un large sourire. "Par contre, je ne saurai pas identifier la moitié des espèces qui sont ici."

A droite, à gauche, au-dessus de leurs têtes, ils pouvaient les observer sous tous les angles. La conduite du bateau électrique était très souple, aisée à manier, il pouvait s’en occuper quasiment sans y penser. Et même finir son sandwich en ne pilotant que d’une main. Ils avaient juste à suivre le parcours fléché. Les lumières, sur leur propre passage, étaient tamisées, pour laisser d’autres éclairer en biais les bassins et leur permettre de mieux observer les différents poissons. Certains étaient vraiment très gros, avec une nage indolente, il y avait aussi des volées multicolores de petits poissons, très rapides. Un peu plus loin, il vit une méduse gigantesque mais magnifique.

"C’est là que je réalise qu’on ne prend plus vraiment le temps de se poser et simplement observer ce qui se passe. Il y a toujours autre chose à faire ou un problème à s’occuper. Même lorsqu’on s’occupait de rebâtir le temple, on disait aux enfants de se poser pour mieux regarder, alors qu’on avait du mal à le faire nous-même. Le petit va aider à ré-apprendre ça."

On pouvait compter sur les enfants pour ça ! Qui de mieux qu’eux pour s’attarder sur les détails et pousser à prendre plus de temps ?

"Je préfère ce temps,", finit-il par avouer, un ton plus bas. "C’est moins, comment dire… Moins strict. Bon, il y a toujours autant de problèmes à gérer, de guerres et de conflits dans tous les coins, voir plus, quand une pandémie tombe. Mais dans la mentalité, c’est… Il y a plus de normalité, dans les relations avec les autres."

"Je sais, c'est parce qu'ici, personne ne nous juge. Enfin, personne ne me juge, moi, en tout cas. Après la destruction de l'académie Trayus, quand on est revenus sur Coruscant pour aider à la refondation de l'Ordre, tu sais bien comment les survivants jedi étaient avec moi. La moitié me considéraient comme une héroïne mais l'autre moitié comme une traîtresse, une sith cachée."

"Les jugements, ça va toujours très vite, surtout vu la période."

Il y avait eu énormément de tensions et en même temps, Atton avait été presque surpris qu’il n’y en ait pas eu bien plus. Ça ne le surprenait pas plus que ça… Il savait combien il était facile de se laisser gagner par la frustration, la colère, les remords et tous ces joyeux sentiments, aussi la réaction des Jedi survivants ne l’avait absolument pas choqué. Il comprenait ce qu’ils avaient ressenti, pourquoi ils avaient réagi comme ça et prévu la plupart de leurs réactions suivantes. Ça n’excusait rien du tout, évidemment ! Par contre, ça aidait beaucoup à se préparer et savoir comment y réagir. Surtout quand on parlait de folles dingues comme la tarée qui avait constamment rabaissé et humilié Brianna, en plus de refuser de la laisser s’entraîner. S’il comprenait très bien son jugement, il ne le cautionnait évidemment pas. C’était aussi pour ça qu’il aimait tant cette époque, ils n’avaient pas autant de gros aigris dans l’Ordre !

"Et puis, l'Ordre jedi était assez imbu de lui-même et peu capable de se remettre en cause. Tout cela n'existe pas ici et Luke peut donc recréer un Ordre qui pourrait être plus sain, plus humble que celui qui m'a formé. Cela dit, les problèmes et menaces auxquels ont doit faire face n'ont jamais été si nombreux que maintenant. On ne pourra pas, hélas, profiter d'autant de vacances que tu l'aimerais, mon cher."

"Je m’ennuierai vite avec trop de vacances, ma chère."

Il tourna la tête à son tour pour lui tirer la langue, puis la reporta avec un petit rire sur les flots à suivre. C’est bien vrai, ça, ne rien faire sur de longues périodes, quel ennui ! Des vacances de temps en temps, très bien, rester sans rien faire durant des plombes, là non, il en mourrait. Il fit ralentir leur petit bateau, pour mieux observer une sorte d’énorme requin, très indolent, passant au-dessus de leurs tête, très proche de la vitre. Puis une fois qu’il fut passé, il hésita légèrement puis prit doucement la main de Meetra dans la sienne. Juste comme ça, il pouvait piloter leur bateau électrique d’une seule main, il était très maniable. Si ça la gênait, elle pourra la retirer vite fait, il n’allait pas la forcer. Il y avait aussi qui n’aimaient pas forcément tenir la main trop souvent, qui étaient moins tactiles.

"Ne pense quand même pas trop à ce qui s’est passé dans notre temps. Leurs réactions ont été infâmes mais c’est très facile à comprendre. Ça n’a plus d’importance aujourd’hui, de toute façon. La galaxie a eu bien d’autres problèmes entre-temps et toutes ces affaires apparaissent juste dans des cours d’histoire, de manière complètement parcellaire. Qui se soucie encore de ce qui est arrivé il y a plus de deux millénaires ? Les peuples se soucient déjà à peine de ce qui est arrivé il y a un siècle. On peut en profiter, maintenant, l’oubli a parfois du bon."

A ses yeux, que la galaxie n’ait plus rien à fiche depuis très longtemps de tous ces événements et guerres-là, c’était une bénédiction absolue ! Repartir à neuf, ne plus penser au passé, être sûr que les personnes que vous rencontrez ne vous reprocheront pas vos actes et ne sauront pas non plus qui vous êtes exactement, c’était parfait pour bien vivre dans ce temps.

"Je te ferai un câlin dès que t’auras besoin d’être consolée."

Pas de crainte ni d’inquiétude, si jamais C’Baoth ou d’autres du même acabit voulaient jouer à recréer une mauvaise ambiance, ils ne se laisseront pas faire ! En plus de ça, c’était bien les jeunes de ce temps les patrons et donc à eux de déterminer les règles et l’ambiance ! Aucun risque de se retrouver encore avec un Conseil rempli de vieux aigris ou de maîtres à l’esprit super étroit, prêt à mordre tout ce qui bouge dès que ça a le malheur de ne pas aller dans leur sens ! De toute façon, il allait bien falloir que tous les passéistes apprennent à regarder devant, ça ne leur fera aucun mal. En attendant, il stoppa le petit bateau à l’endroit où un animateur le leur indiqua, à la fin de cette attraction, avant d’en ressortir tranquillement. Une fois de retour dans les allées, Meetra pointa d’un coup le sud du parc, vers la grande roue. Il ne pensait pas être déjà monté dans ce genre de truc, même une seule fois dans sa vie, ça avait l’air super haut.

"Et si on allait là ? Comme ça, tu n'auras rien à conduire, juste à profiter."

Ouais. Il était en train de s’imaginer piloter ce genre d’engin dans l’espace à pleine vitesse, ce que ça pourrait bien donner. Avec la roue tournant à toute vitesse pour fournir l’impulsion et juste le truc au milieu qui restait immobile, franchement, ça serait génial ! Bon, par contre, pas sûr qu’un ingénieur dans cette galaxie puisse être assez givré pour concevoir et mettre en œuvre un tel engin, fallait bien avouer que ce n’était pas le plus ergonomique qui soit pour un vaisseau. Mais ça avait de la gueule, au moins, ça comptait aussi ! Au moins un peu. Ils s’engouffrent dans l’allée vers ce machin, puis au poste de « contrôle » qui vérifiait la taille des gens. Puis enfin dans la queue, où il serra doucement la main de Meetra, avant de pouvoir grimper dans la nacelle et s’envoler. C’était tout calme, un peu étroit, de légers soubresauts durant la lente montée. Il se pencha un peu pour regarder vers le bas et les les lumières des stands, mais aussi ceux de la ville.

Il passa ensuite un bras autour des épaules de Meetra, tout en regardant les étoiles, ensuite, alors qu’ils s’élevaient. C’était… si calme. Limite aberrant, en réalité, comme si ça ne pouvait pas exister. Il avait toujours aimé se poser un peu pour observer, ainsi, par contre, il l’avait toujours fait seul. Durant les moments où il était sûr que personne ne viendra ou lorsqu’il avait un coup de blues, ça arrivait aussi. Le faire avec elle était un peu étrange mais pas du tout désagréable. Au moment où la roue les porta au plus haut, ce fut là que c’était le mieux, ça donnait le sentiment de pouvoir toucher le ciel. Plongé dans ses pensées, le soubresaut suivant, quoi que léger, le surprit pas mal, alors qu’ils amorçaient la descente. Il avait un peu plus serré Meetra par réflexe, comme s’ils allaient brusquement chuter dans le vide. Il se détendit un peu après, ajoutant dans un murmure qu’il s’était perdu dans ses pensées et ne pensait plus à l’endroit où ils étaient.

"Imagine un tel engin comme vaisseau," ajouta-t-il avec amusement, "la classe légendaire que ça aurait. On pourrait littéralement rouler sur nos ennemis."

Et même rouler comme ça sur de grandes planètes vides ! Quoi que, non, avec le poids du bazar, ça écraserait bien trop le paysage en-dessous. Ou alors, il faudrait une version terrestre plus légère, plus légère même que celle-ci, où ils étaient, un poil plus petite, avec un bon propulseur. Ils pourraient se lancer dans des courses de roues géantes, en devant esquiver les collines et petites montagnes, le tout en devant gérer soit-même l’équilibre de la roue, pour plus de défi ! Ça devait bien déjà exister quelque part, non ? Ils n’avaient pas juste fait ces roues pour un simple tour ! Mmh, il nota mentalement de se renseigner sur le sujet, une fois de retour au temple. En attendant, il profita simplement du temps que dura ce tour en grande roue, pour se détendre. La serrer dans ses bras, aussi, tant qu’il le pouvait. Même s’il avait de l’embrasser depuis longtemps, il n’osait pas. Sachant qu’elle se concentrait avant tout « sur le devoir ».

Peut-être que s’il osait quand même, il se prendrait directement une baffe, mais au moins, il aura tenté. Par contre, pas envie de la perdre. Perdu dans ces pensées-là, il prêta un peu moins attention à la fin du tour et ne se reprit que lorsqu’il fut temps d’en sortir. Si la nuit avait apporté plus de fraîcheur, l’agitation n’avait pas diminué pour autant, bien au contraire. Dans l’allée principale, il demanda à Meetra si elle voulait boire quelque chose, alcool ou pas, peu importe, il y avait le choix. Juste à côté du stand, un animateur jonglait avec des petites torches enflammées, attirant son regard. Superbe dextérité ! Il ne souriait pas, un peu dommage, mais il était aussi très concentré. Les enfants qui l’admiraient, avec leurs parents, restaient quand même à une distance de sécurité évidente.

"Oserai-je ensuite vous inviter à danser, damoiselle ?" lui demanda-t-il en lui tendant la main.

La charmante demoiselle accepta son invitation à danser, à son plus grand plaisir. Il l’entraîna en douceur sur la piste, avant qu’ils se mêlent aux autres couples valsant sous le son du petit orchestre installé en bord de place, sur une scène. Comme il n’avait pas pris de cours de danse depuis la dernière fois, il se contenta d’improviser des pas et essayer de ne pas trop écraser ceux de Meetra. Il dû quand même le faire de temps en temps, surtout qu’il n’était pas concentré. Autour d’eux, il y en avait qui étaient vraiment doués et capables de faire des mouvements beaux, coordonnés, la totale ! Eux, au moins, n’avaient pas deux pieds gauches. Il s’amusait quand même, c’était comme un de ces cas où il fallait courir partout pour s’en sortir mais en mieux, sans le stress de se faire tirer en pleine tête. Quoi que certains diraient en ricanant que si un coup de blaster lui arrivait dans la tête, ça ne toucherait que du vide.

La danse suivante, plus douce, lui permit sans vergogne de pouvoir serrer Meetra dans ses bras tout en dansant, alors qu’elle s’appuyait contre lui. En voilà une bonne raison de plus de se mettre à danser ! La danse dura tout un moment et il en profita autant que possible. A la fin, il pencha la tête pour déposer un baiser sur le sommet de sa tête, facile à atteindre, comme elle était plus petite. On pouvait bien profiter de ce petit avantage. Il voulait l’embrasser plus avant mais sans savoir si elle en avait vraiment envie, il évitait de le faire. Après la danse, il lui offrit plutôt un autre verre, tout en regardant autour d’eux où il serait intéressant d’aller. Ils avaient le choix entre les autres stands à jeux d’adresse, ceux où les gens s’amusaient à se maquiller ou coiffer, les plus grosses attractions à sensation et les petits comme celles de la barque. En chemin dans la petite foule, il stoppa tout net devant un stand où un petit chaton était posé sur le côté, à regarder les gens.

"Aawwn," fondit-il instantanément en le caressant. "Coucou toi !"

Le petit ronronna un peu en se faisant caresser, visiblement déjà habitué à ce type d’interactions avec les visiteurs du parc d’attraction. Ils se baladèrent encore tout un moment, essayant d’autres petits stands, avant de tranquillement rentrer vers le bungalow. Même en s’éloignant de la foire, les rues restaient assez agitées, à cause des nombreux bars, des restaurants et des lieux de fête nocturne. Il fallut marcher encore un moment avant d’atteindre la zone, plus calme enfin, réservées aux locations courtes, où ils s’étaient posés pour ces quelques jours. Il put même tenir tout aussi tranquillement la main de Meetra dans la sienne durant tout le trajet. En bref, une soirée parfaite, un chemin parfait, avec une femme parfaite, il aurait pu difficilement rêver mieux. Une fois rentrée, il la serra un peu dans ses bras, souriant.

"Merci d’avoir accepté de venir ici avec moi," souffla-t-il. "Quand on peut avoir des moments comme ceux-là, ça va tout de suite mieux. Je sais que tu ne veux pas de plus mais je dois juste te dire que je t’aime toujours."

Il n’avait aucune honte ni hésitation à le dire. Tant pis pour le code, les règles, les refus sur l’attachement et tout ce bazar, il s’en moquait complètement ! Il tenait à elle, il voulait qu’elle le sache et tant pis si ça ne donnera jamais rien. Il ne voulait pas cacher ça comme s’il s’agissait d’un secret honteux.