• Lieu de mission : Lotho Minor
• Difficulté : Difficile
• Participante : Shoey Thoris
• Méthode désirée : Classique

Une fumée noire, de mauvaise augure, sort de l’appareil, venant polluer plus encore l’atmosphère. Vous n’auriez pu mal tomber… Lotho Minor étant déjà, depuis longtemps, un monde décharge, une véritable poubelle géante à ciel ouvert, sa situation depuis le début de l’empoisonnement n’a cessé d’empirer. Des pluies acides s’abattent fréquemment, dévorant peu à peu le métal et tout ce qu’elle touche. L’air est vicié et complètement irrespirable. Les dernières pantes survivant sur cette planète se meurent, comment les animaux. Depuis des mois, les derniers habitants s’y pressent de bâtir des vaisseaux de fortune pour s’échapper. Il sera bientôt impossible d’y vivre. Ou d’y survivre.

Une vague de météorites non répertoriée a violemment percuter votre vaisseau par surprise, le faisant s’écraser sur cette planète. Si par miracle, vous vous en êtes sortie indemne, mis à part une poignée de petites blessures, Adam, le pilote Rebelle vous accompagnant, gît dans son siège, gravement blessé. Inconscient et affalé dans le siège pilote. Vos appareils de communication ne répondent plus et pire encore, vous pouvez apercevoir, avec le ciel menaçant, l’arrivée prochaine d’une pluie corrosive.

Shoey ouvrir péniblement les yeux, avec un puissant mal de crâne. Sa vision était floue, trouble et obscure. Elle tata de la main l'accoudoir de son siège, et se rendit compte qu’elle n'était plus en chute libre. Ses doigts vinrent doucement chercher la boucle du harnais qui l'avait maintenu dans son siège, alors que les détails du cockpit se faisaient à peine plus clairs. Elle se souvenait du choc, brutal, qui avait envoyé leur  vaisseau en vrille à plat dès leur sortie de vitesse-lumière. Puis les secousses, violentes, après qu'Adam lui ait hurlé de s'attacher, car ils allaient probablement s’écraser. Puis plus rien. Elle avait dû perdre connaissance pendant la chute. Il y avait toujours aussi peu de lumière dans le cockpit, même après plusieurs battements de cils. Aucun bruit, si ce n’est le crépitement du tableau de bord et des câbles tombés par les trappes ouvertes au plafond.

« Adam… ? » finit-elle par questionner en toussotant.

Sa voix rauque résonna dans le cockpit sans obtenir la moindre réponse, et elle se décida à se redresser, malgré le mal de dos. Elle devait avoir prit un coup dans les lombaires, malgré tout. Machinalement, elle laissa glisser sa main contre le rebord du tableau de bord, à la recherche d’une trappe qu’Adam lui avait spécifié. Elle en trouva le verrou après quelques instants, et le métal du panneau claqua  bientôt contre la console. Le faisceau de la lampe torche qu'elle extirpa manqua de l’éblouir, alors qu’elle faisait déjà le nécessaire pour apaiser la douleur à l’extrémité de son front, et dans ses articulations. Elle balaya le tableau de bord, avant de braquer la lumière sur le fauteuil de son pilote. La vision qu’elle eut d’Adam la prit aux tripes, la faisant sauter de son fauteuil pour venir se porter à ses côtés, et s’enquérir de son état de santé. Deux doigts au niveau du cou, et une main autoir de son poignet suffit à lui dire qu’il était dans un état grave, bien qu’elle aurait sans doute pu sauter aux mêmes conclusions en observant la trappe qui avait déchiré sa combinaison imbibée de sang noir et transpercé ses trippes.

La panique la gagna aussitôt, accompagnée par une accablante réalité : si elle était capable de soigner les petites contusions à l’aide de la Force, elle n’avait jamais accompli un acte aussi complexe. Elle n’en avait tout simplement pas l’expérience, ni la connaissance. Pétrifiée sur place à l’idée de le voir mourir sous ses yeux, elle finit malgré tout par vaincre cette torpeur lorsque ses quelques connaissances dans le domaine surgirent des tréfonds dd son esprit. Premièrement, ne surtout pas retirer le corps étranger. Ok. Mais ca saignait toujours abondamment, malgré tout… Mettre les doigts pour trouver la source de l’hémorragie ne l’aiderait pas, car elle n’avait aucun autre moyen à portée de main pour remplacer sa main une fois celle-ci plongée dans la plaie. Réfléchis Shoey… Réfléchis… Il lui fallait un kit médical, avec une poche de bacta. Avec ça, elle pourrait stopper le saignement !

Elle s’extirpa péniblement du cockpit par-dessus les objets renversés et les plaques et tubes d’aciers qui sortaient des parois, à la recherche de la trousse médicale qu’elle savait dans l’espace de vie, à l’arrière, juste avant la soute, mais se retrouva rapidement bloquée par la porte du sas, verrouillée. Elle s’apprêta à l’ouvrir avant de se rendre compte que la jauge d’oxygène située sur le panneau latéral était dangereusement basse… Trop basse pour qu’elle puisse s’aventurer au-delà sans protections. Résignée, elle se dépêcha d’enfiler un petit masque à oxygène, avant de perdre un temps précieux à ouvrir la porte coincée, sans penser une seule seconde aux conséquences. Une fois de l’autre côté, et une partie d’escalade plus tard, elle pu observer la brèche dans la coque d’où l’air s’était visiblement échappé. Trouver le kit médical prit tout autant de temps, si bien  que lorsqu’elle revînt à l’avant, la porte refermée derrière elle, Adam était déjà mort. D’une hémorragie interne, ou bien empoisonné par l’air vicié qui s’était infiltré par l’ouverture qu’elle avait pratiqué pour accéder à l’autre partie du vaisseau…

Dépitée, terrassée, Shoey s’était ensuite laissée tomber contre (l’une des parois, en se répétant qu’il était peut-être mort par sa faute. Parce qu'elle avait été imprudente. Ce n’est que le bruit d’un violent orage au loin qui la sortit de sa torpeur, et lui fit comprendre qu’elle, était encore bien vivante et que se morfondre plus longtemps n’arrangerait rien à ce qui s’était passé. Elle se motiva, en se répétant cela, pour venir récupérer la plaque nominative d’Adam et la ranger dans une de ses poches, avant de poser sa main sur son front et de lui souhaiter un bon voyage, en paix, à travers la Force.

Pour sa part, le voyage s’annonçait beaucoup plus mouvementé. Un coup de lampe à travers la vitre du cockpit lui avait glacé le sang. L’atmosphère était sombre, pleine d’une épaisse brume jaunâtre et verdâtre, avec beaucoup de débris, et de détritus. Elle se souvenait de ce qu’Adam lui avait dit, au sujet de cette planète. Lotho Minor, un simple point de passage dans leur voyage. Une véritable décharge. U  monde déjà toxique, hostile et mort avant même que la Force ne vienne mettre le coup de grâce à un écosystème mourant. Presque ou plus de population, supposément, hormis peut-être des pillards et des chasseurs d’épaves suicidaires. A priori, aucun moyen de quitter la surface, ce qui en faisait l’endroit parfait pour un arrêt en orbite, histoire de brouiller les pistes. Elle devait pourtant trouver un moyen de partir, ou bien Maitre Atris serait bien capable de venir jusqu’ici dans son état pour l’achever…

Etrangement, cette pensée l’amusa, et lui donna de l’entrain. Sortant du cockpit une dernière fois, laissant malgré elle Adam derrière, elle se focalisa sur sa propre survie. Première étape, donc, s’assurer de rester en vie. Elle alla pour cela traverser le vaisseau éventré jusqu’à atteindre le sas donnant à la soute. Là, elle fit sauter la porte tordue d’un placard pour se saisir et enfiler une des combinaisons spatiales conçues pour effectuer des réparations en orbite. Pas très pratique, mais plus à même d’affronter l’orage toxique et ses pluies acides qui se profilait à l’horizon, au milieu de la brûme. Pas que ça puisse la sauver bien longtemps, vu l’état de l’acier rongé qu’elle avait pu observer à travers le hublot. Elle équipa aussi un sac à dos un peu lourd, qu’elle remplit avec les provisions qu’elle trouva à bord ainsi que quelques outils, après avoir constaté que rien d’utile ne pouvait être récupéré d’utile, dans ce qui restait de leur petit vaisseau. Toute l’électronique avait grillée ou brulée, la boite noire était pulvérisée et inutilisable, et les systèmes de communication irréparables. Il allait falloir sortir, et affronter l’extérieur. Pour trouver de l’aide, si cela était seulement encore possible, ou trouver de quoi augmenter la portée de son comlink pour au mieux émettre un signal de détresse vers l’Alliance, après avoir trouvé un endroit plus sûr.

Elle finit par se saisir de la carabine, qu’elle passa en bandoulière, bien qu’elle doutât de parvenir à s’en servir aussi bien qu’Adam. Son habileté avec un blaster ne rivalait pas son aisance avec le sabre qu’elle avait gardé en évidence, à la ceinture. Deuxième étape pour survivre, sortir de cette épave et partir vers l’Est, à l’opposé de l’orage qui grondait au dehors, en faisant attention de suivre un chemin susceptible de pouvoir l’abriter, au cas où la pluie la rattraperait. Après un peu d’effort, elle parvînt à ouvrir la porte qui donnait sur le reste de la soute, ou la cargaison avait été projetée à l’extérieur à travers une immense brèche qui laissait passer la brume, et la chaleur. Dehors, le paysage était encore plus apocalyptique. De la ferraille en tout genre, à perte de vue, rouillée et fondue, à un tel point que le sol n’était plus perceptible sous ses bottes. La brume reflétait la lumière de sa lampe torche, la rendant pratiquement inutile, si ce n’est pour voir à ses pieds, et guère au-delà. L’orage, venait tonner à nouveau dans son dos, lui faisant aussitôt presser le pas, en sautillant de débris en débris, en faisant attention à ne pas chuter, dans la direction opposée. S’éloigner de cette chose autant que possible, et trouver un abri, était la première des priorités. Cela, ne l’empêcha pas de s’arrêter plus que régulièrement, pour observer sous ses pieds, ou contre les parois des immenses épaves laissées là à l’abandon depuis des décennies, si ce n’est plus, s’il n’y avait pas quelque chose à y récupérer, susceptible de l’aider.

Hélas, tout était si vieux, que rien n’était exploitable. Les traces de pillages, elles aussi, bien visibles. Ce n’était guère encourageant, car il ne lui manquait plus que ça, finalement. Que des pillards désespérés viennent l’agresser, dans l’espoir de trouver quelque chose sur ce qu’elle transportait. Pour sûr que leur crash avait dû provoquer un sacré vacarme, et elle n’avait pas été très discrète non plus, à arracher panneaux et conduites, à la recherche de quelque chose d’utile.

Bon… ça commençait vraiment très mal, mais il n’y avait pas de raison de paniquer. Elle était une Jedi, elle allait s’en sortir. Shoey s’arrêta finalement, pour faire une petite pause, respirer, dans ce qui s’apparentait aux restes d’un couloir de croiseur aux parois bien épaisses. Elle devait faire attention à sa consommation d’oxygène. Elle posa son sac à ses pieds puis s’ouvrit plus pleinement à la Force pour chasser sa gêne, et venir sonder au-delà de la brume, à la recherche de signes de vies, ainsi que de leurs potentielles intentions…

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Sauver Adam : 20.
Trouver des choses utiles dans les environs proches : 20.
Suivre un chemin suffisamment sûr pour se protéger de la pluie acide : 6.
Sonder les environs : 6.

RIP ADAM
PRESS F TO PAY RESPECT

L’orage gronde et la pluie acide commence à tomber, d’abord doucement, puis plus férocement. Des grincements s’intensifient, de toute part, si nombreux et grinçants que vous ne pouvez que les percevoir. Plus inquiétant, à l’intérieur même de l’épave où vous vous êtes réfugiée, d’autres bruits bien plus proches vous parviennent. Vous les voyez arriver, au travers de la force, toute une troupe attirée par le vacarme du crash et fonçant tout droit vers vous. Déterminés. Menaçants. L’état lamentable de l’épave ne peut vous permettre de fuir plus vite qu’ils ne vous arrivent dessus et un premier tir éclate bientôt, passant à moins d’un centimètre de votre oreille. Une vingtaine de pirates, tous équipés de protections contre l’air et la pluie acide, se jettent sur vous…

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Attirer du monde : 1, Niveau de dangerosité : 4.

La tête était encore lourde, l’esprit plutôt léger, lorsque Shoey ouvrit finalement les yeux sur une pièce assez exigüe, aux traits flous. Elle cligna des yeux, les paupières lourdes, pour s’adapter au faible éclairage du lieu. La bouche pâteuse, le regard encore vitreux ; Désorientée, elle essaya de se redresser, à la recherche d’un visage connu ; Grimaça de douleur, sans réponses. Maitre Atris était là, l’instant d’avant, à la secouer pour qu’elle se réveille. Les yeux grands ouvert, il n’y avait personne à part elle, dans ce qui s’apparentait à un coin de cale. Son esprit était encore confus ; sa mémoire, troublée. Shoey laissa son regard glisser le long de son corps, se contorsionna sans comprendre en faisant abstraction de la douleur, avant de réaliser qu’elle était attachée au lit par des liens bien serrés ; Multiples. Poings et pieds liés, de multiples attaches aux jambes, aux bras, et au niveau de l’abdomen. Elle tira encore, par pur instinct, pour voir si les entraves lâcheraient sous un si simple effort. La douleur l’interrompit aussitôt, venant autant de l’épaule, de la poitrine que de la hanche. Sa tête retomba contre le petit oreiller, sec, aussi dur que fin.

Shoey poussa un long soupir, en essayant de retrouver une forme de calme intérieur. Paniquer, et chercher à se libérer à tout prix ne servirait pas à grand-chose. La Force, elle, pourrait l’aider à desserrer ses liens sans trop d’efforts, mais alors que les souvenirs de l’attaque lui revenaient, à quoi cela l’avancerait-elle vraiment ?  Elle était encore blessée, en territoire inconnu. Elle n’avait pas été capable de faire quoi que ce soit lorsque ces types lui avait foncé dessus, en tirant tous azimuts. Elle s’était figée, sans savoir quoi faire, alors qu’elle les avait sentis approcher de toute part. Sabre en main, elle s’était juste pétrifiée, face au danger. Comme la dernière fois, avec Maitre Pax ; Comme lorsqu’elle avait été gravement touchée, avant d’être emportée par les failles. Le doute s’empara soudainement d’elle, lorsqu’elle fit le rapprochement. Maitre Atris avait répété que ce n’était une question d’être prête ou non, qu’elle apprendrait sur le terrain, face à l’adversité. Preuve en était, finalement, que ce n’était pas le cas. Si les missions et les combats faisaient office d’épreuves dans ce temps, elle n’était pas prête à les surmonter. Pas seule, vraisemblablement.

La jeune jedi secoua la tête, en se maudissant mentalement, faute de pouvoir se foutre une baffe. Ce n’était pas le moment de se morfondre sur son sort. Pas maintenant. Pas alors qu’elle se trouvait elle ne savait où, entourée d’elle ne savait quoi, sans son arme et sans soutien. Il fallait garder son calme ; Ouvrir son esprit ; Observer. Nouveau soupire, tandis qu’elle cherchait à se détendre. Si ses assaillants avaient juste voulu la dépouiller de ce qu’elle avait sur elle, elle ne serait déjà plus de ce monde. Shoey les avaient sentis déterminés, menaçants, agressifs. Quelque chose avait dû attiser leur curiosité, pour qu’ils se donnent la peine de la garder en vie ; De la soigner. Ils voulaient quelque chose, peut-être quitter ce caillou autant qu’elle. Une carte potentielle, dans sa main, pour négocier un ticket de sortie.

Shoey se demandait aussi depuis combien de temps elle était là. Combien de temps il avait fallu, pour la soigner ? Si cela faisait plusieurs jours, ou même plusieurs semaines, les rebelles s’inquièteraient de leur absence. Maitre Atris, aussi. Cette pensée la fit frissonner, car elle aurait réellement dû être plus attentive. Bien qu’elle n’aurait rien pu faire, pour empêcher le crash… Elle ferma les yeux, en essayant de chasser ces pensées inutiles, et se concentrer sur l’instant présent. Sur son environnement. S’ouvrir à la Force, doucement, pour venir étendre sa présence sur tout son entourage. La jeune jedi laissa son esprit dériver ainsi, en faisant abstraction du temps, et de la douleur, la position allongée aidant. Plus détendue, jusqu’à ce qu’elle sente approcher quelqu’un, enfin. Peut-être avaient-ils un moyen de savoir qu’elle était réveillée… Ce n’était pas bien grave.

Elle entendit les bruits de pas, et ouvrit les yeux, relevant à peine la tête.

« Quoi dois-je remercier, pour m’avoir soigné ? » lança-t-elle, calmement, après avoir avalé sa salive, en essayant de paraître décontractée, son introspection aidant. En faisant mine de rayer d’un trait, ce qui s’était passé auparavant, comme si c’était désormais sans importance.

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Se libérer : 14. Ressentir les environs : 4. Ressentir l’état d’esprit des gens aux alentours : 4.

L’homme arrivant est un humain, de ce que pouvait en juger, seul les yeux dépassent, le reste de son visage est recouvert par un tissu crasseux, dissimulant assez mal un dispositif à oxygène. Vêtu d’habits lourds mais efficaces pour amortir les coups et divers chocs, de bottes et d’armes à sa ceinture, il s’approche jusqu’au lit puis vous observe. Comme on le ferait d’un animal curieux. Il commence par vous parler dans une langue que vous ne comprenez pas, puis s’arrête, voyant que ça n’a aucun effet. C’est après un long silence qu’il finit par lâcher un salut en Basic, d’une voix hésitante, comme s’il connaissait très peu cette langue. Alors que vous vous trouvez au cœur de territoire parlant principalement celle-ci.

« Être en bonne santé ? » racle-t-il en vous pointant du doigt. « Pas maladies ? Choc tu bien tenir, si tu aller bien ? »

Il s’accroupit à côté de vous, pour continuer à vous observer, mais aussi surveiller vos blessures. Ce n’est pas l’inquiétude, qui le ronge, à votre propos, mais bien l’intérêt et un certain espoir. Comme on regarderait une pièce pouvant avoir une valeur marchande.

L’individu qui entra dans la pièce le fit doucement, sans grande assurance, sa curiosité suintant de tous les pores de sa peau alors qu’il s’approchait du lit. Engoncé dans une épaisse tenue, probablement faite pour se protéger des éléments. Sans doute un humain, même si c’était difficile à dire avec le masque qu’il portait sur le visage. Poussiéreux à souhait, comme s’il n’avait pas pris une douche depuis fort longtemps, si ce n’est une fois dans sa vie. Sa combinaison lui donnait l’air bourru, mais ce n’était pas surprenant, vu le climat là-dehors. Elle devait se trouver sous terre, ou à l’intérieur d’une structure épaisse, pensa-t-elle un instant, avant qu’elle ne chasse cette idée parasite pour se focaliser pleinement sur l’homme, bientôt penché au-dessus d’elle. Shoey prit une dernière grande inspiration, pour se retenir de tirer sur ses liens, et se détendre. Elle pouvait le sentir, cet individu ne lui voulait pas de mal. Il semblait plutôt avoir un intérêt à la garder vivante, et en bonne santé. Elle se pinça la lèvre, lorsqu’il ne répondit pas vraiment à sa question, pour ne pas dire pas du tout, et balbutier avec difficulté une salutation dans la langue commune.

« Être en bonne santé ? » Shoey hocha doucement la tête en signe de réponse, même si ce n’était pas particulièrement vrai. Elle allait bien, mais n’était pas au sommet de sa forme. Elle était plutôt confuse qu’il ne parle pas très bien le basic, dans ce coin de la galaxie. Ils étaient loin des Hutts, proche de la grande route menant à Corellia. C’était bizarre. « Pas maladies ? Choc tu bien tenir, si tu aller bien ? »

« Non. Ça va. Je vais mieux. » répondit-elle, doucement, en appuyant bien sur chaque mot, pour bien se faire comprendre.

Shoey aurait bien utilisé ses mains pour se faire comprendre, mais attaché comme elle était, cette option n’était clairement pas sur la table. C’était souvent plus simple, avec des gestes. Tant pis, pour le moment. Au moins ce type ne voulait pas la torturer, ou la dépecer pour se nourrir. C’était déjà ça de pris, même si son regard n’était pas très encourageant. La jeune jedi avait l’impression d’être observée tel un bijou précieux, coincé au fond d’un gros coffre brillant, au point que ça en devenait perturbant. C’était peut-être pour ça, aussi, qu’il souhaitait la garder en bonne santé, pensa-t-elle alors. Parce qu’il avait tout intérêt à le faire, malgré ce qu’elle était. Le savait-il seulement, par ailleurs ? Les entraves ne l’arrêteraient sans doute pas, lorsqu’elle aurait récupéré. D’un autre côté, il la regardait toujours comme on contemplerait un immense diamant… ça pourrait peut-être lui être utile, à condition d’en savoir plus…

« Shoey. Moi, Shoey. C’est mon nom, » fit-elle, là encore en faisant attention à bien articuler, tout en tentant tant bien que mal de pointer ses mains attachées vers elle, avant de les tourner vers l’homme : « Et vous ? Comment vous vous appelez ? »

Elle tenta dans le même temps de venir apaiser l’esprit déjà plutôt calme de son interlocuteur, plus pour l’inciter à essayer de communiquer plus encore qu’autre chose. La fatigue, cependant, la fit rapidement abandonner cette idée, pour se concentrer sur la communication en elle-même. Elle déglutit péniblement, cherchant à redresser la tête, n’étant clairement pas à l’aise, à communiquer ainsi, parfaitement allongée.

« Attaquer. C’est vous ? Qui m’avez attaqué ? » reprit-elle, doucement, sans animosité dans sa voix, malgré les circonstances. Elle n’était pas en état, de toute façon, pour une confrontation. Temporiser, prendre son temps, en apprendre plus était la meilleure chose à faire. « Vous êtes coincé ici, vous aussi ? Depuis longtemps ? »

Shoey pointa cette fois-ci sa tenue, crasse, épaisse, clairement faite pour affronter les éléments de ce monde. S’ils étaient effectivement coincés ici, elle avait peut-être une carte à jouer, pour se sortir de cette affaire. A condition qu’ils n’aient pas simplement l’intention de la vendre, comme une vulgaire marchandise… Ou un gros saphir. Une carte qu'il ne fallait pas abattre trop vite, donc, bien qu’elle ne vît pas ce qu’il y avait bien à marchander sur cette planète stérile…

Il lui fallait en savoir plus, vraiment.

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Inciter à la conversation, 15.

L’homme ne vous donne pas son nom, bien qu’il semble avoir compris le vôtre. Soit il n’en a pas envie, soit il n’a pas compris votre demande, difficile d’en juger, tant son visage est presque entièrement recouvert. En revanche, il penche légèrement la tête sur le côté, les yeux plissés, à la suite. Bien que vous parlez d’un ton lent, la communication reste difficile. Puis il se met à tapoter doucement du doigt contre votre joue, comme pour voir comment vous réagissez.

« Amis attaquer, » dit-il en hochant vigoureusement la tête, d’une voix tout à coup joyeuse, alors qu’il joue avec vos cheveux et soulève des mèches pour vous examiner. « Pour prendre cobaye, toi, livraison. Après, nous, liberté. Esclavage fini. Dernière livraison, toi, être. Plus jamais trouver livraison avant toi. Tu sauver nous. Merci ! »

Il se recule puis incline tête et buste devant vous en répétant merci. A peine a-t-il terminé que vous entendez un vrombissement lourd, signe annonciateur de l’approche d’un vaisseau. Tout à coup, les émotions s’emballent, autour de vous. L’homme reste près de vous, en continuant de vous répéter merci, jusqu’à ce que d’autres personnes entrent. Des humains également, mais portant des tenues de protection sophistiquées, des masques protecteurs, des tenues semblables. Leur chef s’approche de vous et tient en main votre sabre laser. Il repousse d’un violent coup de pied l’homme à côté de vous, avec un regard méprisant.

Le nouvel arrivé lève les yeux au ciel puis fait un bref signe. Un clic et un collier de contrôle tombe dans un choc sourd du pied de l’homme. Il crie aussitôt de joie et part en courant, sans un regard en arrière.

« Bien, à nous. Je me nomme Hornax, mademoiselle, ravi de faire votre connaissance. Nous ne pensions pas que ces ploucs parviendraient à capturer un prix de votre valeur. Nous n’avons guère eu l’occasion de travailler sur des personnes de votre genre. »

Il s’écarte et laisse son équipe se charger de vous embarquer sur un vrai brancard, en vous gavant auparavant de tranquillisant, histoire de vous empêcher complètement de bouger. Bien que ça ne vous endort pas. L’un d’eux place des compresses de bacta, avec rapidité.

« Vous serez mieux traitée une fois à bord, rassurez-vous, » reprit Hornax alors qu’on vous prépare pour le transfert, en examinant votre arme de près. « Que vient faire une Jedi sur un tel monde ? »

Sa tentative de communication ne fut pas très concluante, l'homme se contentant de la regarder avec ce même regard intrigué, presque heureux, en hochant bêtement la tête à son prénom. Sans jamais se présenter en retour, comme s'il n'avait absolument rien compris à ce qu'elle venait de dire. Ce qui aurait pu être un avantage à une autre époque se révélait être un problème de taille. Si elle ne pouvait pas se faire comprendre, comment pouvait-elle espérer négocier avec ces gens ? Leur promettre une échappatoire à ce monde, en échange de leur aide pour contacter Maître Atris, ou n'importe qui au Temple. Ou chez les rebelles, par ailleurs. Ces hommes-là ne pouvaient pas souhaiter rester vivre sur ce monde, dans des conditions aussi abominables ! La question se posa quand même dans son esprit, lorsque la personne se pencha une nouvelle fois sur elle, pour commencer à lui tapoter la joue comme s'il venait de découvrir un alien inconnu, ou un poisson pas frais.

« Hé ! Arrêtez ça ! » Shoey secoua la tête, tirant sur son cou pour échapper à ses doigts crasseux. Peine perdue, entravée qu’elle était, l’homme commençant à jouer avec ses cheveux comme le ferait un enfant de cinq ans. « Non mais… Stop ! » Rien à faire. C’était à croire que le climat hostile de ce monde et le manque de contacts sociaux avait fait régressé l’âge mental de ce type ! C’est ce qu’elle cru un instant, presque à regret…

« Amis attaquer, » dit-il enfin en hochant vigoureusement sa tête à une dizaine de centimètres de la sienne, d’une voix tout à coup joyeuse sans cesser de jouer avec ses mèches. Ouais, bon , ça Shoey l’avait déjà deviné, c’était juste pour engager la conversation qu’elle avait posé la question… Elle secoua une énième fois la tête, pour essayer de chasser sa main de ses cheveux. « Pour prendre cobaye, toi, livraison. Après, nous, liberté. Esclavage fini. Dernière livraison, toi, être. Plus jamais trouver livraison avant toi. Tu sauver nous. Merci ! »

HEIN ?!

Que…

« QUOI ?! »

Sa voix avait porté à travers toute la pièce, son corps s’était tendu tout à coup alors que le type s’éloignait, se courbant les deux mains liées en ne cessant de la remercier, le vrombissement sourd et caractéristique d’un vaisseau venant étouffer ses jérémiades. Si Shoey se figea pour en suivre le son d’un regard au plafond, sa réflexion était ailleurs : il avait bien dit cobaye ? Elle n’avait pas rêvé ?! Ces types allaient la livrer en cobaye ?! Mais à qui ? Et pourquoi ?! Mais non ! Non non non non ! Un sentiment de terreur s’empara d’elle lorsque la porte s’ouvrit à nouveau, cette fois sur une poignée d’hommes en combinaisons intégrales qui se déployèrent autour d’elle, le danger les accompagnant suintant au travers de la Force. Elle allait dire quelque chose, protester, avant que l’un des nouveaux type ne repousse d’un coup de pied et d’un regard méprisant l’homme qui était jusqu’alors penché auprès d’elle. Avant qu’un autre type sur sa gauche n’appuie sur un bouton, et qu’un collier qu’elle n’avait pas vu auparavant ne tombe au pied de l’homme misérable… Des esclaves… Enfin libéré… Et, et elle… ?

« Bien, à nous. » Les nerfs à vifs, pleine d’adrénaline, la prise de parole du nouveau venu sur sa droite capta aussitôt son attention. « Je me nomme Hornax, mademoiselle, ravi de faire votre connaissance. Nous ne pensions pas que ces ploucs parviendraient à capturer un prix de votre valeur. Nous n’avons guère eu l’occasion de travailler sur des personnes de votre genre. »

« Quoi mon genre ?! Le plaisir n’est définitivement pas partagé ! » vociféra-t-elle en le fixant du regard, tirant de toutes ses forces sur ses entraves, paniquée à l’idée de ce que ces types allaient bien pouvoir lui faire, le souvenir de la discussion avec les autres jedis lui revenant en pleine figure, notamment le moment ou Maitre Kenobi avait parlé de ces créatures que certains avaient trouvés au cours de leurs explorations. « Je ne suis pas à vendre ! Libérez-moi sur le- AIE ! »

Elle se figea, la douleur de l'aiguille plantée dans sa chair ayant interrompu net sa tirade hurlante, son regard rond tombant sur la seringue qui était retirée de sa peau. « … Qu’est-ce que vous m’avez injecté ?! » lâcha-t-elle, incrédule, toujours aussi terrifiée,  en gigotant les jambes.

Et puis, tout à coup, la pièce se mit à vriller et tournoyer sous ses yeux, sa tête jusqu’alors relevée retombant mollement contre le petit coussin alors que le tranquillisant à effet rapide, injecté à grande dose, commençait à faire son effet. Elle sentit ses muscles se détendre peu à peu, perdre la sensation aux extrémités, avant de percuter que ces enfoirés l’avait drogué, réveillant instinctivement en elle le besoin de résister, et d’appeler la Force à son aide. Trop peu, trop tard, dans son état affaibli et fatigué. Elle cligna lourdement des paupières, les yeux vitreux, en dodelinant lourdement de la tête, les individus autour d’elle réduit à des silhouettes plus ou moins diluées ; floues. Elle n’offrit pas la moindre résistance lorsqu’on la transféra sur un brancard, ses forces semblant avoir définitivement quitter son corps. Parfaitement incapable de réagir alors qu’une des silhouettes floues se pencha à nouveau vers elle.

« Vous serez mieux traitée une fois à bord, rassurez-vous… Que vient faire une Jedi sur un tel monde ? »

Sa voix résonna à son oreille comme elle le ferait dans une cathédrale, forte, en échos que son esprit peina à comprendre. Elle cligna des yeux, luttant pour rester consciente, en dodelinant toujours légèrement de la tête, presque somnolente. Poussée à se laisser aller par une envie de dormir, inconsciente du monde extérieur, qui défilait en un flou permanent… De plus en plus envie de dormir, malgré la situation. Se rassurer…. L’idée était tentante, mais elle ne devait pas…. Non... Ces types… ils voulaient faire des trucs… Mais quoi… Il devenait aussi difficile de réfléchir que de résister à l’envie de dormir…

« Je me suis… écrasée… avec un ami de la rébellion, » parvînt-elle à marmonner, la bouche pâteuse, quelque peu désinhibée par la drogue. Les pensées filant sans contrôle, dans tous les sens. « Il est mort… par ma faute… je voulais le sauver et je l’ai tué… Je l’ai tué… Qu’est-ce que vous allez... huh...  faire de moi ? Ils vont
.. me chercher... » L’émotion, le regret perceptible dans sa voix, alors qu’elle essayait de toutes ses forces de fixer l’homme qui lui parlait. Si difficile de se concentrer... Dormir… Non. Elle ouvrit grandement les yeux, un bref instant, comme si elle venait tout juste de comprendre ce qui lui arrivait… « Hé… mais vous m’avez droguée..! »

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Résister à la drogue : 14 + 3 (Malus) >>> Tranquillisée, somnolente.

Hornax se contente de vaguement hausser les épaules, alors que vous êtes transportées dans une navette, puis dans un vaisseau bien plus important, en orbite de la planète. Aussitôt, vos ravisseurs ordonnent le départ, alors que vous êtes emmenée dans un hôpital interne. Là, vous êtes attachée avec un grand soin sur une table d’opération, sous une lumière vive, alors que des personnes s’agitent tout autour de vous. Le chef de la troupe reste à côté de vous, en vous tapotant l’épaule.

« La galaxie change, » murmura-t-il avec un air tranquille. « Les rebelles, comme vous, ne le comprennent pas. L’Alliance, l’Empire… Ces blocs sont devenus complètement intenables. Il faut trouver de nouvelles armes, préparer les futurs rapports de force, protéger les nouvelles alliances en formation. Les armes traditionnelles ne sont pas d’une grande utilité, face à des personnes comme le créateur de virus et bien d’autres du même genre. Des gens comme vous… Les personnes normales doivent se préserver des monstres de votre type. Si vous ne pouvez plus être simplement exterminés, il reste toujours des moyens de vous contrôler. »

Il vous prend le visage d’une main, appuyant contre votre joue. Fortement. Au même instant, alors qu’on vient de vous poser une perfusion dans le poignet, vous sentez un liquide légèrement brûlant vous passer dans les veines.

« Réalisez-vous au moins que des anomalies de la nature, comme vous, ne font que semer la mort partout où elles passent ? »

C’était… bizarre, toutes ces nouvelles sensations tout à coup, comme si la situation n’était finalement pas si grave… Malgré la réalisation de ce qui était en train de lui arriver, Shoey ne ressentait aucune envie de lutte, aucun besoin de se débattre, ses inquiétudes comme balayées d’un coup d’un seul par un sentiment de plénitude et de calme, son attention dérivant sur des choses parfaitement dérisoires. Elle clignait des yeux, l’air presque béate, comme si le moindre désagrément s’était volatilisé, à mesure que les drogues et divers tranquillisants produisaient leurs effets. Les lumières des couloirs puis de la navette lui semblaient tournoyer tel un kaléidoscope coloré. Les propos des gens autour d’elle un simple bruit de fond indéchiffrable, à moins que l’on ne se penche sur elle, pour capter son attention. Shoey ne réalisa d’ailleurs pas vraiment qu’elle avait été transférée, qu’elle quittait ce monde décharge pour une destination inconnue. Elle avait simplement l’impression de planer, perdue dans ses pensées. Ses doigts grattaient distraitement contre le revêtement du brancard, ou du matelas, à la manière d’un tic nerveux, sans qu’elle ne s’en soucie vraiment.

Des souvenirs lui revenait comme ça, à l’esprit, sans que ça n’est vraiment de sens. Joyeux, qui la faisait sourire, voir même rire bêtement alors qu’ils arrivaient tous à bord d’un plus gros vaisseau. C’est sans doute là qu’elle prit conscience, très brièvement, qu’on la transportait ailleurs, qu’elle ne se trouvait plus sur la planète. Avant que cet éclair de lucidité ne disparaisse à nouveau, sous l’effet des drogues. Incapable de se concentrer plus de quelques secondes, avant de laisser retomber mollement sa tête, sans comprendre, se permettant même quelques remarques presque enfantines, stupides, en se laissant transporter dans les couloirs du vaisseau, jusqu’à une pièce dont la lumière vive la força à tourner la tête. A cligner les yeux. Avant de sentir d’une façon étrange le sol se dérober sous elle un bref instant, au moment d’être déplacée, sans comprendre quoi que ce soit. Elle leva la tête à ce moment, clignant encore des yeux, en tentant de voir où elle se trouvait. Il y avait des teintes grisonnantes, blanches… Avant que sa tête, trop lourde, ne retombe mollement contre le dossier. C’est la voix de l’homme, un murmure résonnant comme un cri dans une cathédrale, qui la fit sortir de son rêve éveillé, sans qu’elle ne comprenne un traitre mot de ce qu’il racontait au début pour, finalement après quelques mots, qu’elle n’en saisisse la substance au vol.

« … Les armes traditionnelles ne sont pas d’une grande utilité, face à des personnes comme le créateur de virus et bien d’autres du même genre. Des gens comme vous… Les personnes normales doivent se préserver des monstres de votre type. Si vous ne pouvez plus être simplement exterminés, il reste toujours des moyens de vous contrôler. »

« Hééé ! Ce n’est genre…. Pas gentil de dire ça ! » rétorqua-t-elle, d’une voix un peu bête mais empreinte de sincérité, non sans un décalage dû à la lenteur de sa réflexion. « Je ne suis pas… un monstre d’abord ! »

Shoey le regarda, les yeux ronds, en tirant mollement sur ses bras attachés, un air choqué sur le visage. Pourquoi cet homme voulait l’exterminer, d’abord, alors qu’elle ne cessait de répéter qu’elle était une jedi ? Qu’elle n’était un moooonstre ? Elle cligna des yeux, en le voyant se pencher en avant, une main ferme contre son visage. Elle tire grimace, tandis qu’il force, et que je sens une piqure désagréable au poignet accompagné d’une étrange brûlure. Qu’elle essaye de regarder, alors qu’il la maintien en place.

« Réalisez-vous au moins que des anomalies de la nature, comme vous, ne font que semer la mort partout où elles passent ? »

Ses mots mettent un certain temps à toucher le fond de son esprit, à initier une réponse de sa part. Toujours confuse, et parfaitement décalée de la réalité dangereuse dans laquelle elle se trouve.

« Alors… Ce n’est paaaas vrai du tout… » reprit-elle donc, d’une voix frêle, en essayant de bouger la tête, ses pensées désordonnées. « Les jedis… je ne suis pas du tout comme ça. On est même trèèèès gentils… Et mignon. » Elle avait l’impression de s’exprimer clairement, de dire ce qu’elle avait sur le cœur avec la plus profonde honnêteté, revoyant tour à tour les images des autres jedis.

Les visages et expressions de Maitre Pax, de Luke, de Maitre Surik… et de Kawa. Si mignon et adorable, si chou… Ses pensées dérivant tout à coup, prise d’une bouffée euphorisante en repensant à son air craquant… Le revoyant, sur son lit d’hôpital, blotti sous son drap… Ou encore la première fois, lorsqu’il s’était inquiété pour elle…

« Il y a Kawa... qui est tout chou… Vous devriez le voir… il est si beau… » commença-t-elle à avouer, ou délirer, sous l’effet des psychotropes. « Et si mignon… Je l’aaaime beaaaau-coup vous savez ? … Je voulais… je voulaais même lui faire un bisou mais je n’ai pas osééé… » poursuivit-elle, sa voix se perdant à mesure qu'elle s'exprimait sans réfléchir. Puis elle cligna des yeux, tandis que ses pensées se méleangeaient à nouveau, songeant à présent à maitre Atris, et son regard de glace perçant… « Mais vous savez quooi ? Je suis su... su… sûre qu’il… elle… va venir me chercher Mo-ssieur Hooor-nax ! Vous verrez... »

Hornar ne réagit que bien peu à ce que vous bafouillez. Il n’attendait guère une réponse intelligible et se contente de vous observer comme on le ferait avec un petit animal. Une fois la perfusion vide, on vous pose cette fois un masque sur la figure, qui vous injecte un puissant anesthésiant. Tout cela combiné à la drogue ne peut vous permettre de lutter bien longtemps… Vous tombez inconsciente, alors qu’une équipe s’approche de vous pour débuter son travail…

A votre réveil, vous ne trouvez plus au même endroit mais dans ce qui ressemble à une cellule, dans un lit médicalisé. Seule, perfusée, couverte de quelques bandages. La douleur se réveille alors que vous tentez de bouger, signe que ce qui se cache sous les pansements ne sont pas des petites blessures. L’esprit plus clair, désormais, vous pouvez noter que vous êtes attachée, par un poignet seulement, à l’aide d’une menotte. De nombreuses marques de piqûres parsèment vos deux bras. Vous portez des pansements autour du ventre et de la poitrine, sur votre bras droit, contre les deux jambes et une lourde compresse est appliquée contre votre crâne, tenue par un épais bandage. Vous êtes vêtue d’une longue robe d’hôpital, sans rien d’autre.

Malgré la douleur et ces blessures, votre esprit, lui, est complètement libre des effets de la drogue ou des calmants. Vous ignorez encore combien de temps s’est écoulé, depuis votre capture, mais il est certain que cela a dû durer plusieurs jours. Pas l’ombre d’une caméra, dans cette cellule, aucune mesure de sécurité spécifique plus élevée, à cause de votre statut, hormis cette menotte à votre poignet. Vous pouvez entendre, derrière la porte fermée, des personnes passer et rigoler entre elles. Si vous décidez de tenter quelque chose, c’est maintenant ou jamais. A moins que vous ne préfériez attendre l’un de vos ravisseurs.

Le réveil fut douloureux, plus que tout ce qu’elle avait pu vivre auparavant, au cours de sa courte existence. C’était comme si on lui avait ouvert tout le corps, comme on le ferait pour autopsier un gorg, le tout accompagné d’un puissant mal de tête ainsi qu’une étrange sensation de flottement. Alors qu’elle remuait doucement le corps, c’était tout simplement atroce. Lever la tête lui donna l’impression de soulever une enclume, son regard se perdant par la suite avec difficulté sur le lit médicalisé, et l’étroitesse de la cellule où elle se trouvait. Jusqu’alors, Shoey avait eu la sensation de vivre un drôle de rêve, un cauchemar duquel elle finirait par se réveiller à un moment ou à un autre. Sauf que tout était bien réel. Elle se souvenait vaguement de ce qui s’était passé avant, bien qu’elle ne fût pas certaine de vouloir le croire. C’était trop… flou, étrange, improbable. Jusqu’à ce qu’on lui applique un truc sur le visage, puis le néant. Probablement un anesthésiant, pensa-t-elle, en essayant de se redresser, découvrant au passage les nombreux pansements pansement son corps. Sur ses jambes, son ventre, son bras… et sur son crâne ?

Shoey se décala, paniquée au point de presque en oublier la douleur, scrutant centimètre par centimètre de sa peau, en se retenant de tirer sur les pansements, ou la grosse compresse appliquée contre son front. Les nombreuses piqûres sur son corps ne lui disaient absolument rien… Mais toutes ces choses, ce n’était tout de même pas… Non… Elle chercha autour d’elle une sorte de miroir, mais la pièce était vide. Qu’est-ce qu’ils lui avaient fait ?! Elle n’était pas un cobaye, et encore moins un animal ! Elle… Elle… Elle n’allait pas devenir comme ces choses dont Luke avait parlé, quand même ?! Non… Mais ce serait bien possible… Mais alors, elle allait devenir folle, ou bien ? Elle devait sortir d’ici, et vite… Shoey analysa la situation, tira un instant sur les menottes, trouvant cette solution bien dérisoire pour la maintenir en cage. Ce qui ne la rassurait pas sur les intentions cachées de ces types. Comment qu’il s’appelait, déjà ? Rohar ? Rornar ? Ce n’était pas important. Pas maintenant. Se concentrer, elle devait se concentrer ; Ignorer la douleur.

Ok. Sortir de cet endroit, puis comprendre où elle se trouvait, et enfin comment mettre fin à cela. Avant qu’il ne soit trop tard, si son mauvais pressentiment était bien fondé. Shoey regarda les menottes, jaugea la porte et les bruits dans les couloirs. C’était faisable. De toute façon, elle n’avait rien à perdre. Elle fut presque surprise, lorsqu’elle sentit la Force répondre à son appel aussi facilement, après autant de frustration, et malgré la douleur. Les menottes ne résistèrent guère, s’ouvrant un clic simple, lorsqu’elle libéra le mécanisme. Shoey glissa hors du lit, grimaçant malgré la douleur, mais parvenant à en faire fi. Elle devait avancer, quoi qu’il en coûte, et se concentra aussitôt sur la porte de la cellule. Un geste de la main, et la porte couina. Un second, et elle coulissa sous l’effet de la Force. Bien. Désormais, aller de l’avant. Il y avait beaucoup de monde, et pas mal de passage dans les environs. Rester discrète allait être compliquée dans ces conditions, et compte tenu de sa tenue, plus que remarquable. Shoey se sentait pratiquement nue, avec ça… Mais elle s’en occuperait le moment venu, sur le tas. Pour le reste, elle avait un plan.

Mais pour cela, elle avait besoin de semer le désordre. Couper le courant serait une première chose. Ils s’agiteraient, cela détournerait l’attention, et elle pourrait profiter de la pénombre pour agir et obtenir des réponses. Comprendre ce qu’ils lui avaient fait restait une priorité. S’ils avaient fait d’elle une bombe à retardement, il serait hors de question de mettre en danger les rebelles, Maitre Atris, Kawa, ou les autres jedis. Shoey s’avança donc dans le couloir, à pas feutrés. La douleur se faisait de plus en plus sentir, maintenant que les plaies s’éveillaient. Elle arriva derrière une porte, activa le levier… et se retrouva nez à nez avec deux types tout aussi surpris qu’elle.

Sans réfléchir, ne faisant confiance qu’à son instinct et sa frustration, elle appela la Force à elle pour les fracasser contre un mur… pour les voir simplement faire un pas de recul.

« C’est pas vrai… » marmonna-t-elle, dans un profond soupir, et déjà résignée. Ce n’était pas comme si elle pouvait courir, de toute façon.

Surtout maintenant qu’ils reprenaient leurs esprits et se remettent de leur surprise. Shoey écarta les mains alors qu’ils sortaient leurs blasters ou tout autre instrument. Prise sur le fait, elle fit un pas en arrière, sans même chercher à se débattre.

« Faut me comprendre, » ajouta-t-elle, jaune, avec sarcasme, en les voyant franchir les derniers mètres les séparant.« Votre hospitalité laissait vraiment à désirer…»

Le moins qu’on puisse dire est que votre sortie inattendu n’a pas surpris que les deux types vous ayant tombé dessus mais aussi leur responsable, qui arriva en courant après été prévenu, complètement éberlué. Il commence par vous demander qui vous êtes et d’où vous sortez, depuis combien de temps vous avez été emmené ici. Un blanc passe et un des deux gardes, tout en gardant l’arme pointée contre vous, lui lance un regard blasé, en lui disant que vous portiez la tenue de ceux faits prisonniers. La sécurité n’est visiblement pas le premier des budgets accordés, dans ce complexe…

"Non mais, elle doit s’asseoir quand même ! On ne doit pas tuer les prisonniers ni les…"

Vous êtes brusquement interrompus par un vacarme soudain et atroce, venu du rez-de-chaussée, puis toutes les lumières se coupent brusquement. Une explosion… ça ne pouvait être qu’une explosion. L’alarme se déclenche, la panique s’installe et c’est que les deux types et leurs responsables vous… oublient. Littéralement. En criant de foncer à l’entrée car des intrus ont fait exploser les entrées pourtant blindées du complexe.

Ce n’est pas comme si pouviez courir, cela dit, ce qui doit être pour cela que vous avez été plantée ici. Mais les ennuis ne sont pas finis pour autant, vous êtes toujours perdue et rien ne vous dit que d’autres gardes ne vont pas décider de s’occuper de vous aussi. Vous allez devoir vous préparer à un combat ou bien en profiter pour vous cacher.

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8 (Sécurité initiale),15 (Dégâts causés par Nat), 19 (Réactivité de la sécurité) – 4 (Réaction contre Shoey).

Ils avaient déjà perdu beaucoup de temps, bien plus que prévu, en devant parcourir l’espace Hutt, contourner tous les ennuis potentiels et pouvoir progresser sans se retrouver pris sous les feux dont on ne sait quel bandit. Un temps affolant, ces criminels avaient eu la possibilité de faire subir tout et n’importe quoi à ma petite apprentie. Il n’y en avait plus à perdre, plus une seule seconde. Simplement quelques préparatifs… Ces petits droïdes n’avaient qu’une portée d’une certaine de mètres mais ça sera suffisant. Après tout, ils devaient simplement transporter quelques charges explosives toutes, hum… « Personnelles »… Contre l’entrée du grand complexe. Pourquoi s’épuiser à faire le tour et rechercher une petite porte, alors qu’il y avait certainement des caméras, alors qu’ils pouvaient passer par la porte principale ?

« Ce sont des explosifs de ma conception, » sourit-il en terminant de constituer le dernier. « Un seul d’entre eux n’est pas si puissant, en revanche, envoyés en essaim contre une cible précise, ils deviennent très efficaces. Surtout lorsqu’on ne dispose pas de canon ou lorsque l’utiliser donnerait le temps à l’ennemi de réaliser votre présence. »

Ils étaient certes assez rapides pour atteindre une cible avant que leurs ennemis ne réagissent, mais ils ne pouvaient être souvent utilisés. Dès lors qu’on s’en prenait à une cible militaire sur la défensive, un bloc entouré d’un bouclier ou d’autres configurations de ce type… Cependant, dans ce cas, les portes blindées, sans autres protections, formaient une cible de choix. Dès leur lancement, il se mit à couvert derrière les rochers, contre terre avec sa consœur, les deux mains plaquées fermement contre les oreilles. Une protection certes dérisoire mais qui suffit, à cette distance, à se protéger du souffle violent de l’explosion et de la volée intense du point chaud en résultant. Il patienta, le temps que les plus gros débris retombent, puis se releva, en se frottant les oreilles. Toujours désagréable… Sabre activé en main, il sauta hors de leur abri, en observant l’entrée éventrée. Une alarme résonnait, dans le bâtiment, ils pouvaient l’entendre d’ici.

« Très bien, les politesses sont faites, nous allons pouvoir y aller. »

Ni chasseurs, ni navettes, ni speeders… Aucun véhicule ne leur fonça dessus, à sa très grande surprise, simplement des types à pieds, armés de blasters. Quelle sécurité de… Il haussa les épaules, en fonçant très simplement dans le tas. L’entrée était en miette, les gardes de cet endroit infect fonçaient… Et tiraient sur eux en boucle alors qu’ils voyaient bien qu’ils pouvaient parer leurs tirs. Curieux. Nat chercha surtout à identifier leurs chefs car ceux-là, il fallait en laisser en vie.

Le moins que l'on puisse dire est qu'elle s'était attendue à autre chose lorsque les deux gardes avaient pointé leurs armes vers elle, en la rabattant vers l'angle du couloir. Shoey avait déjà serré les dents, prête à se faire assommer, frapper, tuer… bref, quelque chose. Elle ne s'était pas préparée à voir débarquer un troisième type, et assister à un argumentaire sur s'il fallait ou non l'éliminer, quelque put être son statut. S'il n'y avait pas eu l'arme du second garde toujours pointé sur elle, la jeune femme se serait sans doute soustraite à leur présence, et leur débat lunaire depuis un moment. Shoey hésita un bref instant à essayer d’appuyer l’idée qu’il fallait prendre soin d’elle plutôt que de pointer des armes dans sa direction, mais elle n’en eut guère le temps. Un gros vacarme et une puissante secousse coupa court à cette scène rocambolesque, bousculant la jeune jedi contre un mur et venant remuer ses trois geôliers sur leurs appuis. L’éclairage vacilla, puis s’éteignit brusquement, plongeant dans la pénombre le couloir ainsi que tout le complexe. Encore un peu dans le cirage, Shoey assista avec un peu de lenteur à la panique qui se saisit des deux gardes et de leur responsable… avant de les voir disparaître à toute vitesse dans l’obscurité sans même la considérer, en criant par-dessus l’alarme grinçante que des types venaient de faire exploser l’entrée du complexe.

Oooook…

La jeune jedi cligna tout de même des yeux, pour être certaine de ne pas halluciner. Shoey se redressa, et jeta un regard autour d’elle. Elle était bien seule, avec cette alarme lui brisant les tympans… Elle ne demanda pas son reste et reprit son chemin, s’ouvrant à la Force pour chercher la lumière de son sabre, l’âme du cristal en son sein, incertaine de la présence de son arme après tout ce qui s’était passé. Elle eut un hoquet de surprise, en sentant la Force lui répondre avec viveur et clarté, telle un rayon de lumière pointant dans la direction à prendre pour retrouver l’autre part d’elle-même. Il y avait également autre chose, une agréable vague réconfortante et revigorante accompagnée d’une présence qu’elle reconnut instantanément. Elle était là. Maitre Atris était là, quelque part au-dessus sa tête. Et elle n'était pas seule. Ces abrutis ne l’avaient pas écouté lorsqu’elle avait dit qu’elle viendrait. Que les jedis viendraient. Pourquoi est-ce qu’on ne l’écoutait donc jamais ?

Néanmoins mue d’une volonté renouvelée au fait que Maitre Atris plus que tout autre ait accouru à son secours, Shoey poussa au-delà de ses limites en faisant fi de la douleur et de la fatigue pour aller de l’avant, à petits pas, l’oreille tendue, vers ce qu’elle considérait comme sa garantie. Remonter vers la surface et vers Maitre Atris était tentant, mais il y avait un plus grand risque de croiser des gardes armés et nombreux. Continuer à ce niveau lui semblait au contraire moins risqué. Utilisant la pénombre et les angles morts, elle se faufila donc doucement, se mordant la lèvre inférieure jusqu’au sang pour retenir le moindre gémissement de douleurs. Les plaies étaient toujours douloureuses, et elle avait cette impression persistante d’avoir une plaque vissée sur le crâne. Elle alla de l’avant malgré tout, quittant finalement la succession de long corridors flanqués de multitudes portes ressemblant à des entrées de cellules. Combien de gens se trouvaient là, enfermés, avec elle ? Et qu’est-ce qu’ils leur avaient fait ? Shoey l’ignorait, elle n’avait pas le temps, mais sentait sa frustration et son dégoût l’étreindre un peu plus. Tout ce qui importait était devait avancer ; de retrouver de quoi être utile au combat, puis de rejoindre Maitre Atris. Le reste se devait attendre.

Elle finit par tomber sur une paire de types qui semblaient paumés dans la pénombre. Des gardes, des scientifiques, des civils, ça n’avait pas d’importance. Seules les armes qu’ils avaient en main l’était. Ils étaient des ennemis ; ils faisaient partie de ceux qui lui avait fait subir tout ça. Mue ainsi par le seul instinct de survie, elle leur tomba dessus avec frénésie, assénant coup sur coup dans une succession d’attaque et de parades au corps à corps qui lui semblait optimales, mais qui de loin ressemblait sans doute plus à un affrontement de grabataires tant les mouvements étaient lents et manquaient de force. Le résultat resta étonnamment le même, les types ayant été pris au dépourvu, complètement par surprise. Malgré l’épuisement menaçant, Shoey récupéra un des blasters et reprit son chemin en boitant, suivant la lumière au bout du tunnel, et les murmures du cristal de son arme au travers de la Force. Tout autour d’elle, des bruits étranges et sourds laissaient penser que la panique reignait, que le combat persistait, probablement à sens unique.

La Jedi finit par arriver au terminus de sa quête, une grande double porte donnant sur une réserve, ou bien une armurerie en bordel. Deux types se tournèrent vers elle, surpris au milieu de leur pillage, lorsqu’elle entra dans la pièce. Déterminée, agacée et frustrée, elle les cueillit d'une rafale chanceuse, une bonne partie des tirs s’écrasèrent contre caisses et murs. Mais les deux hommes s’écroulèrent au sol, morts. Trois autres types sortirent de nulle part, surpris, mus par la même adrénaline qui maintenant la Jedi debout. Ils se jetèrent sur elle, et elle les accueillit avec tout ce qui lui restait. Repoussant le premier, frappant le second à la trachée avant de se courber malgré la douleur pour esquiver le troisième. Plusieurs coups suivirent, un tir manqué, suivi du vrombissement caractéristique de sa lame bleutée tranchant de bas en haut en une fente vive et d’un hurlement de douleur.

Shoey, son sabre en main, tenta de se redresser au milieu des conséquences de la mêlée : un des types s’étouffait au sol, un autre était assommé sur une caisse, le troisième tranché en deux au niveau des hanches. Bien fait pour eux, ils auraient dû réfléchir, avant de lui sauter dessus. Elle retomba mollement sur un genou, haletante et exténuée, la pièce tournant de plus en plus vite autour d’elle. La douleur revenait, lancinante, insoutenable. Le bruit de l’alarme se transformait en un long hululement. Et d’autres bruits de pas, de cris, semblaient approcher inexorablement.



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Combattre, 17. (Consignes MJ, ça passe!) Trouver son arme et son chemin, 2.

L’explosion produisit un choc très violent, un bruit sourd perçant les tympans, à cette distance, malgré les précautions prises. Elle grimaça, dents serrés, se protégeant avec la Force alors que les débris retombaient un peu partout et que la chaleur baissait lentement. Une entrée en matière certes peu discrète mais bien plus rapide que devoir chercher une porte dérobée. Son arme en main, elle se leva, contournant les gros rochers qui leur avait servi d’abri, pour observer les dégâts et voir quel genre de comité d’accueil allait leur tomber dessus. Une alarme, puis des types… A pieds, étrangement. La sécurité ne semblait pas énorme mais ça l’arrangeait bien. Elle sourit très brièvement à la remarque de Nat, puis fila. Droit dans le tas. Les tirs ne tardèrent pas à pleuvoir, nombreux, tout autour d’eux. Sur le moment, elle se contenta de les renvoyer à leurs émetteurs, plus occupée à chercher, avec sa vieille amie, où était Shoey. Ressentir sa présence fut un grand soulagement, elle était au moins vivante ! Restait à savoir dans quel état…

"Elle n’est pas très loin," souffla-t-elle alors qu’ils entraient dans le hall principal.

Courir, esquiver, se battre… Tout cela la fatiguait bien plus qu’elle ne l’aurait cru et elle était donc de plus en plus pressée d’en finir. Parant un nouveau tir avec son sabre, dans un mouvement d’humeur, elle expulsa plus violemment qu’escompté l’auteur du coup pour l’envoyer valser contre un mur. Un craquement sinistre résonna, avant qu’il ne s’effondre mollement au sol. Le même sort attendit la personne suivante. Nat, de son côté, utilisait moins ses pouvoirs que son arme, pour se battre, clairement moins épuisé qu’elle. En se frayant un chemin, sous le son de l’alarme, elle remarqua beaucoup de portes blindées, une série de couloirs ressemblant fortement à des cellules de prison. Ils devront découvrir ce qu’ils trafiquaient, ici, mais d’abord, retrouver la petite. Mais ce n’est qu’au bout de dix longues minutes de combat supplémentaire et d’hommes à assommer ou écarter qu’ils dénichèrent enfin la jeune femme. Blessée. Couverte de bandages. Auprès d’autres ennemis, morts ou assommés.

Atris désactiva temporairement son sabre, sachant que Nat surveillait leurs arrières, tomba presque à genoux à côté de Shoey puis la serra dans ses bras, soulagée de la retrouver vivante, même si elle était blessée. Enfin… Sans faire fi un seul instant des corps à côté, ces abrutis n’avaient reçu que ce qu’ils méritaient. Ce n’est qu’après ça qu’elle se redressa, pour l’examiner de plus près. Que lui avaient-ils fait, ces… Ils allaient devoir la conduire dans un hôpital. Et découvrir ce qui se tramait ici. Et libérer ceux pouvant aussi être enfermé dans ces lieux infects. Ils ne pouvaient pas emmener tout le monde, dans leur petite navette, mais il devait il y avoir d’autres vaisseaux, stationnés dans ce complexe. Si au moins un des prisonniers était bien portant, il pourrait conduire tout le monde. Ou en pilotage automatique, un maximum.

"Tu t’es bien défendue," sourit-elle en jetant un regard aux autres types par terre, tout en la tenant à nouveau contre elle. "Nat, il y a sans doute d’autres personnes, prisonnières, ici, il faut les faire sortir, puis trouver un moyen de les emmener en sécurité. Nous avons déjà deux ou trois de leurs chefs assommés, là-haut, ça servira…"

« Elle n’est pas très loin. »

« Compris. »

Les gardes se jetaient en vagues sur eux, sans réelle stratégie, autre que celle de foncer dans le tas en espérant que ça passe, bien entendu. Une tactique que lui-même employait à de multiples reprises, cependant, il était alors seul. De la part d’un groupe de soldats censés être préparés pour de la défense pure, c’était plus… surprenant. Ils se taillèrent un chemin en souplesse, frappant et combattant ceux se trouvant sur le passage, durant de longues minutes, avant de retrouver finalement la petite. Il resta prêt de la porte, alors que la future mère allait vérifier l’état de la gamine. Au moins, cette dernière avait pu sortir toute seule de sa cellule puis se défendre, il avait eu raison de ne pas trop s’inquiéter. C’était une Jedi, après tout. La pièce où elle avait atterri n’avait pas un grand intérêt, en soi, mais ils pourront récupérer plus d’informations ailleurs, sans nul doute.

« Tu t’es bien défendue. Nat, il y a sans doute d’autres personnes, prisonnières, ici, il faut les faire sortir, puis trouver un moyen de les emmener en sécurité. Nous avons déjà deux ou trois de leurs chefs assommés, là-haut, ça servira… »

« Un seul, à vrai dire, je doute que les deux autres aient survécu étant donné qu’ils ont reçu en plus des tirs de blaster par leurs propres alliés. C’est fou de constater à quel point ces gens visent mal. Nous devons nous presser, il se peut que des renforts arrivent vite. Ces types ont sûrement un vaisseau, pour y mettre les autres prisonniers possibles. Nous devons d’abord emmener tout ce beau monde dans un hôpital rebelle, ce sera le plus sûr. Ainsi que leur confier notre homme pour un interrogatoire. Commençons déjà par vérifier s’il y a du monde à libérer. S’ils sont assez peu nombreux, notre propre navette suffira au transport. »

Il s’approcha de Shoey, vérifia d’un coup d’œil où elle semblait blessée et ce qu’il ne fallait pas toucher, puis ôta sa veste pour l’en envelopper. Afin qu’elle ne prenne pas fois, avec cette simple blouse d’hôpital, qui ne couvrait pas grand-chose. Une fois fait, il la souleva dans ses bras, sans tenir compte une seule seconde de ses protestations, puis la fit glisser sur son dos. Il se servit ensuite d’une autre veste, traînant sur une chaise, pour mieux la caler sur son dos et la « fixer », afin qu’il puisse la porter sans être gêner et se libérer les mains. Il préférait cette méthode à simplement la soulever avec la Force, car en cas de combat, il risquerait de le faire chuter par mégarde et ainsi la blesser une fois de plus. Sans compter qu’il ne comptait pas perdre sa concentration pour cela. Il lança un regard vers Atris, avant de sortir de la pièce, inquisiteur.

« Le combat semble vous avoir fatiguée, » reprit-il d’un ton parfaitement neutre, comme s’il discutait de la pluie et du beau temps. « Ne vous fatiguez pas trop, surtout si vous sentez Iwa bouger. Je m’occuperai des allers-retours, si nécessaire, pour les autres prisonniers et récupérer les informations possibles, avant que nous partions. »

Il trouvait logique de se charger du plus gros du travail s’il le fallait, car il serait odieux de se décharger sur une femme enceinte. Pas alors qu’il était déjà si difficile, délicat et épuisant de faire grandir un enfant en soi, sans trêve ni repos. Repartant dans l’exploration de la base et surtout, des cellules repérées, ils ne mirent guère de temps, en quelques coups de sabre, à les ouvrir. Il y avait bien d’autres personnes, mais seulement quatre. Trois humains et un Zabrak. Tous dans le même état que Shoey. Il y eut beaucoup de confusion, tous avaient perçu les bruits de combat et l’explosion, surtout. Un seul était encore en état de marcher, les autres, blessés, affaiblis et amaigris, ne pouvaient tenir debout. Forte heureusement, ils avaient assez de brancards pour les y allonger, maître Atris pouvait les pousser avec la Force. La première des choses fut de les conduire, ainsi que Shoey, dans la navette. Ce sera très sommaire, bien sûr, comme installation, le temps du trajet.

« Navré, mais mieux vaut que la cabine serve de cellule de prison, » lança-t-il après y avoir jeté leur cher chef de clinique, assommé, dedans.

Il retourna sur place, le temps de voir quelles étaient les données possiblement récupérables. Sans trouver grand-chose, malheureusement, le système était bien organisé et il n’avait ni le temps, ni les compétences pour le pénétrer. Dommage. Retournant au vaisseau en vitesse, il se prépara pour les faire partir, laissant sa consœur gérer les blessés, derrière.

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Dés. D’autres prisonniers : réussite + 4. Informations récupérables, 19.

Une lourdeur s’empara de son corps lorsqu’elle releva la tête, et découvrit les silhouettes d’Atris et de Nat dans l’embrasure de la porte. Shoey resta coite, la tête légèrement relevée, et suivit du regard la maitre Jedi qui tomba presque à genoux devant elle… pour la serrer dans ses bras ? La jeune femme cligna longuement des yeux, ne réalisant pas encore que tout était enfin terminé, qu’elle serait bientôt tranquille, et à l’abri. La douleur était toujours bien présente, et l’étreinte, bien que salvatrice, n’aidait pas beaucoup. Pas un mot ne quitta ses lèvres, son regard se perdant derrière Atris, vers le couloir, vers Nat, comme pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas. La tête lui tournait encore, sans doute une des raisons de son déphasage apparent. Il était juste difficile de réfléchir, de réordonner la moindre pensée. Ses mains tremblaient toujours, alors qu’elle peinait à se soustraire à l’adrénaline qui l’avait soutenue dans ces derniers instants. Ses yeux finirent à nouveau à se détacher de la silhouette de Nat, pour glisser sur les corps sans vie ou assommés qui jonchaient le sol autour d’elle avant de remonter pour croiser le regard de maitre Atris, qui venait tout juste de se redresser, et semblait en train de l’examiner sous toutes les coutures.  

« Tu t’es bien défendue. »

Shoey tenta un vain sourire qui se transforma en une grimace douloureuse, alors qu’elle parvenait tout juste à calmer sa respiration. Les idées un peu plus claires, elle tenta de se relever par elle-même alors que Nat répondait à maitre Atris sur les modalités de la libération des autres personnes enfermées dans cet enfer mais renonça bien vite, n’ayant même plus la force de vraiment remuer les jambes. Elle ferma les yeux, résignée. Si bien qu’elle protesta à peine lorsque Nat s’approcha d’elle, pour la soulever délicatement, en faisant attention à ses blessures, pour la faire glisser sur son dos. Shoey s’agrippa aussi fort qu’elle le pouvait, un bien faible effort, pendant qu’il faisait le nécessaire pour se fabriquer un harnais de fortune. La jeune femme ravala sa fierté en silence, trouvant la situation particulièrement humiliante, et se laissa simplement porter, sans faire le moindre commentaire. Elle préféra profiter de l’instant pour se refermer sur elle-même, et chasser de son esprit toutes les pensées inutiles, stupides, et déconnectée de la réalité pour…

« Ne vous fatiguez pas trop, surtout si vous sentez Iwa bouger. Je m’occuperai des allers-retours, si nécessaire, pour les autres prisonniers et récupérer les informations possibles, avant que nous partions. »

Attendez… quoi ? Elle cligna des yeux, avant de tourner la tête vers maitre Atris. Avec tout ça, elle en avait pratiquement oublié qu’elle était enceinte… Et… Iwa ? Depuis quand lui avait-elle trouvé un nom ? Enfin, c’était elle, ou bien Luke ? Ou quelqu’un d’autre ? Qu’est-ce qu’elle avait raté d’autre, par ailleurs ? Elle avait soudainement tant de questions, tant d’idées revenant s’entrechoquer dans ses pensées et trop peu de temps pour les poser. Shoey ne voulait surtout pas les déconcentrer. Pas maintenant, alors qu’elle était presque sortie de cet enfer. La jeune jedi ne fit donc pas grand-chose, si ce n’est murmurer des indications sommaires à Nat, pour le guider vers l’endroit où elle avait senti des gens, sans même penser qu’il était dans un bien meilleur état qu’elle pour sentir leur présence à travers la Force. Elle fut plutôt surprise de découvrir que les autres prisonniers semblaient avoir subis des expériences similaires, mais semblaient être moins bien nourris. Elle avait pensé qu’ils lui avaient fait des trucs pour chercher un moyen de se protéger d’elle, mais ces pauvres gens n’étaient même pas sensitifs…

Shoey se souvenait pourtant parfaitement bien du regard de fou, lorsqu’il lui avait dit qu’il existait des moyens pour la contrôler…

Ce n’est qu’une fois à l’extérieur, à l’air libre, que la jeune jedi réalisa pleinement qu’elle était enfin libre, mais pas encore tirée d’affaires. Elle se laissa porter, et déposée à bord de la navette, dans le couloir qui permettait d’accéder au cockpit, à la cabine et à la rampe. Là, elle, bougea doucement, pour venir se poser contre un mur et faire de la place pour les blessés dans un état plus grave. Shoey essaya d’aider maitre Atris, mais cette dernière la regarda avec un tel air qu’elle préféra rester sagement dans son coin. Elle resta là, comme attristée, en sentant tout le poids des émotions récentes tomber de ses épaules. Elle n’avait juste pas la force, ni même l’envie de les contrôler. Elle trouva tout juste le moyen de ne pas pleurer, en regardant maitre Atris faire, avant que celle-ci ne vienne à nouveau s’enquérir de son état de santé.

« Ils nous ont fait des trucs… greffé des choses, » finit-elle par lui dire à voix basse, en reniflant péniblement, et sans résister à l’envie de se serrer fortement contre son bras. Elle donna quelques détails de ce qu’elle se souvenait du moment où elle avait été droguée, sans parler de ce qu’elle avait pu… ressentir à cet instant. Elle prit un ton encore plus bas, pour poursuivre, ne souhaitant pas que les autres puissent l’entendre. « Je crois que je suis un danger. Enfin, nous tous... Ils ont dit qu’ils avaient un moyen de me contrôler. Peut-être même qu'ils peuvent nous tracer. »

Elle ne voulait pas provoquer plus de souffrances, ou mettre en danger les rebelles ou les autres jedis ; pire, dévoiler l’emplacement du Temple. Tout comme elle ne tenait pas à faire paniquer ceux qu’ils avaient libérés en même temps. Peut-être le savaient-ils déjà, peut-être pas, ça n’avait pas d’importance. Elle continua à donner des détails, en insistant sur le fait qu’elle sentait une grosse lourdeur dans son crâne, et des picotements aux bras et aux jambes. Elle essaya pendant un moment de cacher ce qu’elle ressentait franchement au creux de son être, cette boule au ventre qui était revenu, maintenant qu’elle était libre, cette pensée qui l’attirait encore et toujours vers cette planète maudite où elle s’était écrasée, et aux souvenirs qu’elle provoquait.

« J’ai essayé de sauver Adam, » commença-t-elle par dire malgré tout, incapable de garder cela pour elle. Elle ressentait le besoin d’en parler, d’exprimer son manque de confiance, sa crainte.« Mais je l’ai tué… J’ai été trop imprudente. Et quand ils sont arrivés j’ai… je me suis juste figé, comme la dernière fois… »

Elle lui avait déjà raconté ce qui lui était arrivé dans son époque, de comment elle était apparue dans ce temps parce qu’elle avait été capable de se contrôler. De comment, selon Tal, elle avait survécu à cela malgré tout, alors qu'elle avait été certaine de mourir, au moment d'arriver par les failles.

« ... je suis désolée de vous avoir fait venir, Maitre... dans votre état...» Elle baissa la tête, pour cacher les larmes qui mouillaient ses yeux. « Je ne suis pas certaine de vous mériter... »

"Un seul, à vrai dire, je doute que les deux autres aient survécu étant donné qu’ils ont reçu en plus des tirs de blaster par leurs propres alliés. C’est fou de constater à quel point ces gens visent mal. Nous devons nous presser, il se peut que des renforts arrivent vite. Ces types ont sûrement un vaisseau, pour y mettre les autres prisonniers possibles. Nous devons d’abord emmener tout ce beau monde dans un hôpital rebelle, ce sera le plus sûr. Ainsi que leur confier notre homme pour un interrogatoire. Commençons déjà par vérifier s’il y a du monde à libérer. S’ils sont assez peu nombreux, notre propre navette suffira au transport."

"Je l’espère."

Elle se releva, laissant Nat s’occuper de Shoey et la faire glisser sur son dos, avant de se confectionner un harnais de fortune, pour se libérer les mains. Pour le moment, ça suffira mais ils devaient regagner la navette au pus vite. Elle haussa légèrement les épaules, lorsqu’il lui dit ensuite qu’elle ne devrait pas trop s’épuiser, qu’il pouvait se charger du reste… C’est bon… Oui, elle sentait Iwa remuer, cela dit, ce n’étaient pas des douleurs atroces ni une gêne abominable, ça devrait aller. Ils repartirent en sens inverse, pour trouver d’autres prisonniers éventuels. Ce qui ne tarda guère… Quatre personnes, en tout, des humains, un zabrak, aussi blessés et confus que Shoey, très affaiblis. Ils les emmenèrent dans leur navette, le confort sera très sommaire durant le trajet, enfin, il faudra bien faire avec. Quant au type fait prisonnier, il fut enfermé dans la cabine, par Nat, sans perdre plus de temps. Les rebelles s’en soucieront, s’ils ne pouvaient récupérer plus d’informations ou d’éléments ici-même.

Alors que Nat se ré-installait au poste de pilotage, elle s’occupa de leurs cinq blessés comme elle le put. Les installer allongé, chacun, leur donner de l’eau, de quoi manger et les recouvrir de couvertures. Il leur fallait surtout un vrai médecin, des examens plus poussés, découvrir ce que ces *** leur avaient fait subir ! Si seulement les rebelles les accompagnant au début n’avaient pas eu si peur de croiser le chemin des Hutts – qu’ils n’avaient même pas vu, en plus – tous ces gens auraient disposé de soin bien plus rapidement ! Une fois fait son possible, elle retourna s’asseoir près de Shoey, hochant la tête lorsqu’elle marmonna que ces types avaient dû leur « greffer des trucs ». Peut-être, peut-être pas, ils verront ça une fois revenus sur un vaisseau médicalisé. Même s’ils avaient des traceurs, ça s’enlevait vite et ils pourront simplement faire perdre la trace à leurs ravisseurs. Plus facilement que s’ils se rendaient sur une base, localisée sur on ne sait quelle planète de la Bordure. Là, là, ça ira… A ses yeux, la petite était encore bien loin d’être un véritable danger. Ce n’est pas comme si elle avait déjà été profondément « modifiée », comme ces pauvres ères, combattus par Luke sur la station.

La petite racontait se dont elle se souvenait, plus ou moins confuse, en plus de ses ressentis, vis à vis de ses blessures. C’était… étrange… Atris visualisait mal ce que ces types avaient tenté de lui faire, ça ne ressemblait pas à ce qui avait été observé chez les autres « spécimens » » récupérés, vivants ou morts, d’ailleurs. Cela dit, rien ne prouvait encore que cette troupe-là soit liée à cette affaire d’êtres modifiés, il pouvait parfaitement s‘agir d’un autre problème. La galaxie était immense, de multiples complots et coups fourrés l’agitaient quotidiennement. Lié ou non, dans tous les cas, elle espérait bien qu’il ne reste pas trop de complices de ces sales types en liberté. Surtout en voyant dans quel état ils avaient osé mettre son apprentie. Les blessures au combat étaient une chose, la torture en était une autre.

"J’ai essayé de sauver Adam. Mais je l’ai tué… J’ai été trop imprudente. Et quand ils sont arrivés j’ai… je me suis juste figée, comme la dernière fois… … je suis désolée de vous avoir fait venir, Maître... dans votre état… Je ne suis pas certaine de vous mériter…"

"Je trouve assez logique, comme réaction, pour les premiers véritables combats en solitaire. Tu n’as pas débuté à huit ans ou douze ans comme certains… Il faut s’accorder du temps, avant de s’y habituer."

Elle espérait que Nat n’ose pas balancer, depuis le cockpit, que c’était parfaitement normal, de se faire capturer, enlever, torturer ou elle ne savait quoi encore, peu importe l’âge. Sa famille était loin d’être un exemple ! Elle mouilla une petite serviette, puis lava avec le visage de Shoey, les larmes comme le reste. Ils avaient découverte les restes d’Adam et Atris demeurait convaincue que son apprentie n’aurait pas pu le sauver, dans tous les cas. Ni eux-mêmes, il aurait fallu l’aide d’un maître dans l’art des soins Jedi, étant donné son état.

"L’expérience vient sur le terrain et de toute manière, tout le monde n’est pas obligé de devenir un maître absolu en la matière, encore moins d’apprécier cela. Chacun possède ses propres compétences, à apporter à l’Ordre. Tout le monde subit des échecs, des blessures et d’autres problèmes. Nous sommes dans une période de guerre. Ressaisis-toi un peu ! Tu penses sérieusement qu’une simple capture signifie que tu as déjà raté ta vie entière ?!"

Les voilà repartis. Il intégra les coordonnées du vaisseau médical le plus proche, là où il était sûr que ce type de blessures pourra être pris en charge. La rébellion n’en possédait pas énormément, malheureusement. Du moins, pas encore, bien qu’elle dispose de quelques stations. Derrière, deux des prisonniers gémissaient faiblement, à semi évanouis. Le Zabrak, lui, s’était endormi, sans doute soulagé d’être enfin sorti de cet enfer et relâchant la pression. La gamine racontait ce qui lui était arrivée, à son maître, depuis qu’elle s’était faite prendre. Décidément, à toutes les époques, les armes bactériologiques, les expériences et les séances de torture raffinées avaient sans cesse le vent en poupe. Il activa le pilotage automatique, vérifié une dernière fois tous les paramètres, avant de rejoindre l’arrière du cockpit. Souriant avec amusement lorsque Atris déclara que les personnes ne débutaient pas habituellement les combats à huit ou douze ans. Allons, ça n’avait jamais empêché personne de grandir correctement. Il la regarda laver le visage de la gamine, à grands coup d’eau chaude, tout en remettant sa veste.

« L’expérience vient sur le terrain et de toute manière, tout le monde n’est pas obligé de devenir un maître absolu en la matière, encore moins d’apprécier cela. Chacun possède ses propres compétences, à apporter à l’Ordre. Tout le monde subit des échecs, des blessures et d’autres problèmes. Nous sommes dans une période de guerre. Ressaisis-toi un peu ! Tu penses sérieusement qu’une simple capture signifie que tu as déjà raté ta vie entière ?! »

« Voilà qui est juste, » ajouta-t-il d’un ton tranquille, les bras croisés, appuyée contre le rebord de la porte coulissante. « Il est tout à fait logique et attendu que de nombreuses personnes tentent de vous tuer ou de vous asservir régulièrement. Être lié à la Force et en user activement revient à accepter d’attirer à soi des événements particuliers, ainsi que les ennuis. Qu’importe d’en avoir peur ou non, l’essentiel reste d’y survivre. Que ça soit avec ce genre de groupe ou avec les Sith, par ailleurs. Bien que ces derniers aient une nette tendance à être plus collants. Le jour où tu seras véritablement un danger, gamine, sera celui où tu basculeras dans le camp de nos ennemis. D’ici là, râler d’avoir été capturée ou attaquée une pauvre fois, c’est se prendre la tête pour rien. Tu pourras commencer à en être fatiguée lorsque cela arrivera toutes les deux semaines. »

Je vous jure… Les gamins qui découvraient d’un seul coup la vie réelle et s’en faisaient une montagne alors qu’ils n’avaient pas encore eu le temps d’en voir beaucoup… Il avait levé les yeux au ciel, sur cette dernière phrase, se demandant bien comment elle allait tenir dans l’ordre si elle paniquait d’avoir été capturée une seule et pauvre fois. Les périodes de paix ne forgeaient pas assez les esprits, voilà le problème. Même si vous aviez la chance de grandir dans une contrée tranquille et libre de tout ennemi, il convenait de voyager, jeune, pour découvrir des endroits où c’était loin d’être le cas et se salir les mains. Qui pouvait réellement savourer la paix lorsqu’il n’avait rien connu de la guerre ?

« Il va bien falloir s’y habituer, de toute manière. La paix que tu as connue était factice, de la poudre aux yeux, jetée en attendant que les plans de vos ennemis soient prêts à éclater. Vous n’avez juste pas eu de chance, en étant ainsi bercés d’illusions et de manipulations. Des siècles de perdus, des recherches abandonnées, une illusion complète, un engourdissement généralisé des Jedi et finalement, la mort pour seule issue. Ce n’est pas de ta faute, si tu n’as pas encore pris les codes de la réalité des Jedi, tu es née dans une période malsaine, engourdie par un nuage de fumée Sith. Aujourd’hui, tu peux t’en échapper et découvrir la réalité. Tu es une Jedi. Cherche la paix mais prépare toi à la guerre. »

« Je trouve assez logique, comme réaction, pour les premiers véritables combats en solitaire. Tu n’as pas débuté à huit ans ou douze ans comme certains… Il faut s’accorder du temps, avant de s’y habituer. »

Euh… Shoey tenta d’ouvrir la bouche pour répondre, mais se ravisa de souligner que, justement, elle suivait cet enseignement depuis sa plus tendre enfance, et avait donc sans doute plus de connaissance que ceux ayant commencé à huit ou douze ans. Que cet exemple fût sans doute faussé, et que ce n’était sans doute pas mieux d’envoyer des gamins à peine former se jeter dans des affaires infernales. Elle-même avait passé des années avec maitre Pax dans la Bordure Extérieure, et elle n’avait pas sûr quoi faire pour autant… Shoey n’eut pas la force non plus d’arrêter maitre Atris et sa serviette, fermant les yeux juste à temps alors qu’elle venait lui essuyer le visage comme on le ferait à un enfant de trois ans… La scène lui semblait si pathétique qu’elle avait envie de juste se rouler en boule et attendre que ça passe. C’était sans doute ce qu’elle aurait dû faire et se taire, au lieu de commencer à déballer ce qu’elle avait sur le cœur.

« L’expérience vient sur le terrain et de toute manière, tout le monde n’est pas obligé de devenir un maître absolu en la matière, encore moins d’apprécier cela. Chacun possède ses propres compétences, à apporter à l’Ordre. Tout le monde subit des échecs, des blessures et d’autres problèmes. Nous sommes dans une période de guerre. Ressaisis-toi un peu ! Tu penses sérieusement qu’une simple capture signifie que tu as déjà raté ta vie entière ?! »

Elle renifla péniblement, en se demandant en silence où était le rapport avec ce qu’elle avait osé dire… Le kidnapping n’était pas la source du problème mais la conséquence ! Shoey n’osa pas non plus souligner que le problème venait d’elle, et uniquement d’elle ! Depuis qu’elle était arrivé, c’était comme si la Force passait son temps à l’ignorer et à se payer sa tête, au point que même les réflexes innés ne fonctionnaient plus… Elle se sentait aussi plus lente, moins performante… Et elle ne pouvait pas accuser cette histoire de « maladie » de la Force, puisqu’elle n’avait même pas été touchée par ses effets ! Comment devait-elle se ressaisir si tout ce qu’elle avait comme acquis lui riait au nez de la sorte ?!

« Ce n’est pas… » commença-t-elle à dire, avant que Nat ne vienne en rajouter sur cette histoire d’enlèvement…

Shoey cligna des yeux, avant de le regarder d’un air peu hagard. Ce qu’il disait n’était pas foncièrement faux. Le fait d’être sensitif attisait la jalousie et la méfiance. Cela était déjà le cas à son époque, et de ce qu’elle en avait étudié, c’était là une norme qui perdurait au travers des âges. Tout cela, elle le savait déjà, ce n’était pas une nouveauté. Le danger était juste omniprésent, à la différence de son temps où la simple évocation de leur présence suffisait à faire réfléchir à deux fois avant de tenter quelque chose contre elle, ou les autres. A y penser, c’était peut-être là une des sources de son « problème » ? Peut-être qu’elle devrait…

« Le jour où tu seras véritablement un danger, gamine, sera celui où tu basculeras dans le camp de nos ennemis. D’ici là, râler d’avoir été capturée ou attaquée une pauvre fois, c’est se prendre la tête pour rien. Tu pourras commencer à en être fatiguée lorsque cela arrivera toutes les deux semaines. »

Que… quoi… c’était une menace, ça ? Et… Mais… Cette fois-ci, elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel, tout en laissant sa tête retomber contre la paroi froide derrière elle. C’était. Quoi. Le. Rapport ? Et surtout, c’était quoi ça? Genre, ça y est, maintenant il était normal de se faire enlever toutes les deux semaines ? Il fallait trouver ça fun, en prime ?! Elle renâcla, seule moyen pour elle de ne pas lui hurler dessus, avec la douleur qui l’élançait et qui n’aidait pas à se calmer. Encore moins lorsqu’il enchaina, pour lui parler de son temps comme s’il y avait vraiment vécu ; lui faire la morale sur comment ils avaient été tous très stupides de croire aux mensonges des siths, parce que franchement, c’était évident qu’ils n’étaient pas tous morts ! Ah bah oui, c’était facile, avec le recul ! Elle avait envie de se lever et de lui en coller une, là, tout de suite, mais la force n’y était pas. Ça aurait été particulièrement stupide, également, mais passé le stade où elle en était, ça n’aurait pas fait grande différence…

« Aujourd’hui, tu peux t’en échapper et découvrir la réalité. Tu es une Jedi. Cherche la paix mais prépare-toi à la guerre. »

Ah, bah oui, évidemment… C’est vrai qu’il était bien placé pour en parler, de ce que c’était que d’être une jedi !

« Vous n’êtes plus un jedi depuis longtemps, alors ne me faites pas la morale sur ce que c’est que d’en être un, » finit-elle par lâcher en le fixant du regard, amère, du bout des lèvres et sans réelle force.

Elle referma bien vite les yeux, lasse et épuisée. La douleur, surtout celle qui irradiait dans tout son crâne, ainsi que la fatigue la rendait particulièrement aigrie. A ça s'ajoutait le sentiment d’humiliation, qui écrasait implacablement sa fierté brisée.

Sur le fond, elle savait qu’il n’avait pas complètement tort. Ce n’était juste pas le bon moment…

Il y avait ceux qui n’étaient pas habitués à se retrouver en difficulté dans les combats et ceux, visiblement, qui l’étaient beaucoup trop. Finalement, ce n’était pas que Luke, qui s’était résigné à vivre en permanence dans les ennuis et les tentatives de meurtre contre lui, c’était le cas de sa descendance avec. Il avait beau en rire, lorsqu’il avait sorti un jour que sa famille était maudite, il avait sans doute raison malgré tout. Les personnes qu’elle avait connu ne cessant de foncer dans les ennuis – Revan et Meetra en tête… – vivaient ainsi par choix, par volonté de poursuivre. Ce n’était pas ce sentiment-là, lorsqu’elle écoutait Luke discuter de ce qu’il avait appris sur les siens, dans le futur. Nat renforçait considérablement cette impression… Elle lui jeta un bref coup d’œil, légèrement blasé, puis lança la serviette mouillée dans le petit bac rempli d’eau, non loin. Les observer l’effrayait, car elle se demandait si cette malédiction ne venait pas de leur origine. De l’autre fou furieux, né par sorcellerie Sith. Atris se demandait si sa fille n’allait pas naître avec un problème identique. Si elle aussi, en grandissant, ne parviendra plus à voir l’anormalité d’une telle existence.

En attendant, Nat n’était pas obligé d’appuyer sur l’aveuglement des époques passées, ils avaient tous bien compris, à leur arrivée dans ce temps, que c’était une erreur, merci bien ! L’exil de ces maîtres et âmes perdues, le refus de les achever, avait été une erreur lamentable. Sans même parler, par la suite, de ne pas avoir régulièrement chercher à savoir ce qu’ils trafiquaient. Ils ne pouvaient pas changer cette Histoire-là… Elle soupira légèrement, prenant un petit instant pour se frotter les yeux. Eux aussi avaient commis beaucoup d’erreurs, sur leur propre période. Pourtant, jamais elle n’aurait imaginé qu’une période où l’Ordre Jedi était affaibli, en exil, contraint à peu de membres et sans cesse en état de guerre puisse devenir une sorte de norme, dans le futur. Pire encore, qu’il existe un temps, celui de Nat, où Jedi et Sith étaient de force quasi-égal, où il ne pouvait plus y avoir de répit. A moins que durant une période, un des deux Ordre prenne l’ascendant sur l’autre. Cette réalité-là l’angoissait, bien qu’elle refuse de l’avouer. Il ne pouvait pas y avoir une telle cohabitation sans combats permanents.

"Vous n’êtes plus un jedi depuis longtemps, alors ne me faites pas la morale sur ce que c’est que d’en être un."

"Oh, tout dépend," siffla-t-elle, avec autant d’amusement grinçant que de résignation. "Pour certains, il ne suffit pas de quitter l’Ordre pour ne plus être un Jedi. Sinon, tu ne devrais jamais écouter Meetra non plus et ne pas la respecter."

Atris considérait qu’elle n’avait jamais quitté l’Ordre non plus, qu’importe ce qui s’est passée, tant elle était restée coincée physiquement et mentalement dans son devoir. Nat en était au même stade, il n’aura pas accepté de l’aider, sinon. Une personne souhaitant sincèrement les quitter avait le choix entre rejoindre les Sith ou abandonner pour de bon la Force et vivre une petite vie toute tranquille, sur on ne sait quelle planète. Mais ceux qui n’abandonnaient pas leur serment, même après avoir lâche une place officielle, ne comptaient pas dans cette case, à ses yeux. Autrefois, bien sûr ! Ici, c’était… Différent. Mais si son point de vue sur la question avait évolué, elle ne comptait toujours pas perdre des heures à disserter sur le sujet.

"Allonge-toi correctement, Shoey. Puis essaye de dormir, le temps du trajet. Une fois rétablie, nous travaillerons sur la manière d’appréhender le stress ou la surprise, pour garder le contrôle sur soi-même. Et vous, Nat, vous savez, sur les centaines de milliers de Jedi qu’a compté l’Ordre au cours des millénaires passés, seule une très faible poignée peut considérer une vie toute entière de combats incessants comme ordinaire. Vous êtes un soldat mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Que ça soit vous, Mara, Luke… Passer son existence entière, dès l’enfance, avec une épée au-dessus de la nuque et ne plus voir où est le problème en est un en soi."

Tiens, curieux, il aurait songé qu’elle allait tiquer sur autre chose ou simplement contre-attaquer sur d’autres points pouvant facilement l’agacer, il y en avait un certain nombre, dès lors qu’on abordait ce débat. Celui-ci, en revanche, il voyait mal ce que ça pouvait bien faire ici. En quoi être ou ne plus être un Jedi changeait quoi que ce soit à la réalité de la situation ou encore aux préparatifs à mener pour cette époque ? Peut-être que cela signifiait que ceux d’époques passées apprenaient à ne pas accorder de crédits aux personnes n’étant pas des leurs ? Ce serait surprenant, car cela ne collait pas avec la mentalité de l’Ordre, même ancienne. Ce devait être autre chose, un simple coup de colère, d’amertume, de fatigue, peut-être tout cela à la fois. Ce serait bien plus logique, par ailleurs, qu’imaginer qu’elle ait pu être élevée en pensant que ceux n’appartenant pas, ou plus, à son Ordre ne soient pas aptes à en voir autant les qualités que les défauts.

Cela dit, elle était jeune, il était normal qu’elle pense de cette manière, qu’elle se dise « Tu ne peux pas comprendre si tu ne le vis pas ». L’âge et l’expérience lui enseigneront comment analyser des situations et des communautés sans pouvoir mettre un pied dedans. Certaines personnes, par ailleurs, étaient formidablement douées pour cela. L’Amiral Thrawn, par exemple, avait de son temps parfaitement compris ce qu’étaient l’Ordre et les Jedi, c’était ce qui avait fait de lui un adversaire aussi redoutable. D’autres exemples identiques l’avaient précédé et suivi. Il tourna doucement la tête vers maître Atris, lorsqu’elle répondit, pensif. C’était plutôt vrai… D’un certain point de vue. Ben que Nat ait participé, avec son frère, à l’établissement d’un Ordre mieux dissimulé, face aux menaces, le symbolisme y étant rattaché n’avait plus la même valeur, dans son époque, par rapport au passé. Quitter l’Ordre, de son temps, n’avait pas la même portée ni le même symbole pour une personne le faisant il y a plusieurs millénaires.

« Allonge-toi correctement, Shoey. Puis essaye de dormir, le temps du trajet. Une fois rétablie, nous travaillerons sur la manière d’appréhender le stress ou la surprise, pour garder le contrôle sur soi-même. Et vous, Nat, vous savez, sur les centaines de milliers de Jedi qu’a compté l’Ordre au cours des millénaires passés, seule une très faible poignée peut considérer une vie toute entière de combats incessants comme ordinaire. Vous êtes un soldat mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Que ça soit vous, Mara, Luke… Passer son existence entière, dès l’enfance, avec une épée au-dessus de la nuque et ne plus voir où est le problème en est un en soi. »

« D‘où l’importance d’avoir une mentalité de soldat, car si cela est effectivement un problème, nous devons accepter de ne plus le considérer comme tel. C’est un bon moyen d’encaisser. La fierté, ça se recolle, pas les organes. »

Il préférait glisser qu’il ne s’agissait bien là que d’une « mentalité ». Nat n’avait jamais fait partie d’une armée régulière, qu’importe à quel niveau, il ne pouvait donc pas être qualifié de soldat. L’état d’esprit attendu, cependant, pouvait être cultivé par n’importe qui, c’était bien loin d’être inaccessible. Une mentalité poursuivie par la quasi-totalité de l’Ordre de son époque, afin de survivre. D’autant plus pour les jeunes survivants du massacre ou encore pour les Chevaliers de Fel, beaucoup plus avancés sur ce terrain, grâce à leur formation initiale. Voilà de réels soldats. Enfin, qu’importe, pour le moment. Ils allaient se concentrer sur amener au plus vite ces blessés à l’hôpital…