Est-ce le temps de faire la paix ? [PV Sion]

Je savais qu'Atton n'était pas totalement d'accord sur la raison de ma venue sur Nirauan mais il comprenait que je devais le faire. Après tout, Sion était devenu ce qu'il était en parti par ma faute. Et puis, avec Kreia, j'étais celle qui le connaissait le mieux, et on savait toutes les deux qu'il valait mieux que ce soit moi qui aille voir l'ancien assassin sith. La convaincre ne fut par facile, par contre, et j'ai failli décider de partir sans lui dire, profitant d'avoir mon propre vaisseau, avant qu'elle accepte de me laisser y aller seule, en ronchonnant. Il ne l'aimait pas du tout, et s'il m'a combattu à la fin, quitte à me tuer, c'était dans une tentative bizarre de lutter contre darth Traya et me protéger d'elle. C'était bizarre et tordu de vouloir tuer quelqu'un pour le protéger mais cela avait été la réalité, bien qu'elle soit triste.

Je laissais RP poser le Kath Albinos sur la plateforme d'atterrissage, lui faisait davantage confiance qu'en mes capacités de pilote pour le faire adroitement. Pour ma part, si je l'avais fait, cela aurait rien moins qu'élégant, voir j'aurais pu abîmer une des navettes présentes sur la piste. Je lui laissais aussi la tâche de superviser le ravitaillement, alors que je descendais la rampe, saluant l'officier d'ordonnance venu m'accueillir. Comme il me demanda la raison de ma présence, je lui remis les dernières informations que nous avions, et lui dit vouloir voir quelqu'un ici. bien sur, ce jeune lieutenant se proposa de me guider mais je lui répondis que ce n'était pas nécessaire, même s'il pouvait facilement savoir où se trouvait Sion : sauf quand il le voulait, il ne passait pas inaperçu.

Inutile de le lui expliquer mais je percevais parfaitement Sion, dans la Force. C'était limite s'il m'appelait, comme un phare qui guide un navire au loin. Je me dirigeais donc vers lui, comme si je connaissais parfaitement cette base, alors que je n'y avais jamais mis les pieds. La seule fois où j'étais venue ici, c'était après le mariage de Lorana et Thrass, et j'étais trop mal en point pour explorer les lieux. Cela avait déjà été limite pour que le droid médical accepte que j'assiste aux funérailles de Mara dans un fauteuil médicalisé. Aujourd'hui, j'avais la Force qui m'indiquait le chemin, sur quel bouton des turbolifts appuyer, alors que je serais certainement incapable de refaire le chemin inverse toute seule, ce qui me faisait sourire, alors que le lieutenant me suivait, un peu incrédule et se demandant surement comment il devra écrire cela dans son rapport.

Je finis par arriver dans la zone "civile" de la base, qui sert aussi de casernement des troupes, m'expliqua ce brave militaire, comme je l'interrogeais en marchant, histoire d'avoir quelques informations tout de même. Et puis, j'étais un peu impressionnée aussi. C'était la plus grande structure militaire que j'ai eu l'occasion de parcourir, dans ma vie comme dans ma mort.

Je m'arrêtais devant une porte, qui se trouvait dans le quartier dédié à l'étude et au repos, ainsi qu'à l'entraînement physique pour les quelques civils vivant. J'ignorais ce qu'il y avait dedans mais je savais qu'Il s'y trouvait, et que ce n'était ni des toilettes ni des douches communes, comme il n'y avait aucun symbole l'indiquant, ce qui aurait été le cas si cela l'avait été, sans compter que mon guide me le dirait, alors que je lui demandais de bien vouloir rester en arrière car cela allait être une discussion un tantinet privée. enfin, je le pensais, n'étant pas totalement sure de la façon dont Sion va m'accueillir. Il est très imprévisible à mes yeux..

J'ouvris la porte, avançant en regardant où j'entrais tout en me dirigeant sciemment vers l'une de mes anciennes némésis. Je lui souris, voyant qu'il n'avais pas vraiment changé, même s'il portai une veste sur son torse ravagé. Je m'arrêtais près de lui, le saluant à la façon des jedi. C'était bien la première fois que nous nous croisions sans être ennemis, c'était amusant.

"Bonjour, Sion. Cela faisait longtemps."

Sentir sa présence
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Jacolev posa sa main presque translucide sur la poignée de l’arme, un air à la fois intrigué et réprobateur. Lui aurait voulu se rendre sur Ilum, en compagnie de la jeune femme, pour trouver un véritable cristal, pur et adapté. Ils n’en étaient pas si loin… Ce serait une nouvelle plongée dans ce Chaos obscur, en profitant d’une de leurs missions assignées. Elle aurait pu trouver quelque chose pour elle… Et lui-même aurait pu… Mais cette idée ne plaisait pas du tout à Sion. Sa méthode était bien plus rapide ! Enfin, rapide, tout était relatif, il avait mis du temps avant de trouver tous les éléments puis de pouvoir concevoir l’arme. Il ne l’achevait qu’à peine, dans la pénombre d’une pièce, non loin d’une des salles de repos. La journée avait été consacrée aux entraînements mais aussi à essayer d’expliquer, avec sa subtilité naturelle, ce qu’était un Sith comme Plagueis ou consorts, aux plus novices de la base, sur le sujet.

Il hésitait à ajouter un élément plus personnel, sur la garde, pour l’inciter à bien l’utiliser, apprendre à s’en servir, la garder avec elle… L’arme était posée sur le coin du comptoir, devant lui, avec ses outils. Outils n’ayant encore que peu servis, la Force permettant d’accomplir une grande partie du travail. Son double était accoudé de l’autre côté du comptoir, face à lui. La tête reposant dans une main, l’autre glissant le doigt sur la pognée en l’encourageant à ajouter ce qu’il avait en tête. Mais il ne savait pas faire ça, il gâcherait tout… Qui saurait le faire ? Même avec un calque, ça serait… Il entendit la porte s’ouvrir, au loin, dans un chuintement, grommelant un peu. Jamais moyen d’être tranquille… Mais comme les pas semblaient se diriger vers lui, il se retourna à moitié, prêt à rembarrer la personne s’il ne s’agissait pas d’elle ou de Vader.

Ce n’était pas elle mais la surprise fut tout aussi grande. Il haussa ce qui lui restait de sourcils, en plutôt les crevasses en lieu et place, la bouche tordue en une grimace perplexe. Mais qu’est-ce qu’elle pouvait bien venir foutre ici… ? D’instinct, il regardait surtout derrière, sondant toute la pièce et toute la base avec, prêt à se saisir de son arme et frapper, mais non, elle était seule. Pas de traces de la sorcière en vue. Il eut de la peine à faire redescendre le torrent de colère monté si vite en imaginant tomber sur cette vieille acariâtre, surtout ici, pour en revenir sur Meetra. Qui lui souriait en le saluant de façon Jedi. Il lui rendit un semblant de rictus,exaspéré qu’elle ne se soit pas annoncée avant. Mais ça aurait pu pire, bien pire…

"Bonjour, Sion. Cela faisait longtemps."

"Bonjour ?"

Le mot sonnait creux et faux, dans sa bouche, du moins pour lui. Il n’avait pas encore l’habitude de saluer qui que ce soit, encore moins d’utliser toutes ces bêtes formules de politesse. Elle ne s’en préoccupait pas. Vader non plus. Un des médecins de la base l’aidant à trouver comment dormir ou manger non plus. Tous ceux qu’il croisait, en-dehors de ces trois-là, en étaient outrés. Comme si c’était important. Ils passaient tous leurs vies à se saluer sans cesse, comme des droïdes, dans toute la base. Jacolev n’avait pas changé de position, semblant lui aussi circonspect.

"Qu’est-ce que tu peux bien faire ici ?" grogna-t-il en ramassant les outils puis en prenant la seconde arme en mains. "Il n’y a aucune information de plus à faire passer aux Jedi. Tout est déjà mis sous surveillance."

"Et il n’y a aucun monde dans les parages à faire exploser," grinça Jacolev d’un ton très tendu.

"Oui, il a raison !" siffla-t-il en regardant Jacolev. "Tu la reconnais ? Oui, tu te souviens, toi. Bref, qu’est-ce que tu fais ici ?" redemanda-t-il en tournant de nouveau la tête vers Meetra. "Tu cherches Apsara ?"

[color:5fb1=red}]"Bonjour ?" Fut sa réponse.

C'était difficile de dire s'il était surpris, choqué, traumatisé de me revoir. Mais il semblait méfiant, ce qui était logique vu notre passif, et semblait peut-être craindre la présence de Kreia, ce qui était tout aussi possible vu notre passif mutuel vis à vis d'elle.

"Qu’est-ce que tu peux bien faire ici ? Il n’y a aucune information de plus à faire passer aux Jedi. Tout est déjà mis sous surveillance."

Je n'avais aucune idée de ce dont il pouvait parler, à moins qu'il ne s'agisse de cette menace située dans les Régions Inconnues et dont Vitiate, ou peut-être devrais-je l'appeler par son vrai nom Ténébrae, serait à l'origine. Je me contentais simplement de secouer la tête, puisque je n'étais pas venue pour cela, même si des informations fraîches ne serait pas du luxe, vu qu'il n'est pas forcément prudent de tout transmettre via des messages pouvant être interceptés. Quoi qu'il ne serait pas si mal que cela que l'Empereur soit au courant de ce que manigance son ancêtre spirituel.

"Oui, il a raison ! Tu la reconnais ? Oui, tu te souviens, toi. Bref, qu’est-ce que tu fais ici ? Tu cherches Apsara ?"

Là, je fus complètement perdue. A qui parlait-il ? Sion voyait-il un esprit, un spectre de la Force ? Je me retins de sonder la pièce pour découvrir si c'était le cas. Ayant été moi-même une spectre de la Force, pendant trois siècles, je l'aurais su aussitôt. Toutefois, il est possible que Sion le prenne mal donc je m'abstins de le faire. Je jetais un oeil rapide sur le sabrelaser posé sur le comptoir, me demandant pourquoi il l'avait fabriqué, alors qu'il en possédait déjà un, bien visible à sa ceinture. Puis je ramenais mes yeux sur lui.

"Je ne suis pas venue pour Apsara, même si j'irais la saluer, elle et Inari, plus tard."

JE n'avais pas oublier la jeune femme ni son adorable compagnon animal. J'espérais donc bien pouvoir la voir un instant, si elle est disponible, avant de repartir. Peut-être devrais-je aussi réfléchir à laisser un message à envoyer à Lorana et Thrass, d'ailleurs, pour leur transmettre mes amitiés ? cela se fait, pour les gens ordinaires. Il est vrai que les jedi ont peu tendance à cela, et qu'il faudrait y réfléchir si l'Ordre de Luke l'accepte ou non.

"Je suis là pour te parler, Sion. Après tout, nous n'avons pu discuter qu'une seule fois, lors de notre ultime affrontement, et puis je voulais m'assurer que tu t'adaptes bien à cette époque. Et oui, Kreia ne m'a pas accompagnée, même si elle tenait aussi à te revoir."

Autant qu'li le sache, afin de ne pas être surpris si jamais elle débarquait sur Nirauan. Elle connaît mieux l'endroit que moi, y étant déjà passée une fois, même qu'elle a soigné Ezra et chassé Vitiate de la tête d4Anakin Skywalker, nous a-t-elle dit. Je sais que Sion la déteste plus que tout, même quand il était à son service, et je doute qu'une telle haine ait pu disparaître comme cela, même après que je l'ai aidé à se rappeler comment apaiser son âme.

"Je dois aussi admettre que ton trouble est palpable dans la Force. Cela m'a guidé jusqu'à toi dans la base. Désires-tu en parler ?"

"Je ne suis pas venue pour Apsara, même si j'irais la saluer, elle et Inari, plus tard. Je suis là pour te parler, Sion. Après tout, nous n'avons pu discuter qu'une seule fois, lors de notre ultime affrontement, et puis je voulais m'assurer que tu t'adaptes bien à cette époque. Et oui, Kreia ne m'a pas accompagnée, même si elle tenait aussi à te revoir."

Tout son corps se remit à le brûler d’une haine indescriptible, à la seule idée que cette sorcière puisse « le revoir ». Une haine encore gonflée et ravivée depuis qu’il avait pu réfléchir et réaliser deux ou trois petites choses. Une fois de plus, il eut du mal, beaucoup de mal, à ne pas s’y noyer et rester concentré sur la conversation en cours. Donc, elle venait pour lui parl… Une minute, quoi ?? Son semblant de visage se tordit dans une abîme de perplexité, tandis qu’il se repassait toutes les raisons possibles ayant pu lui donner une idée pareille. Les Jedi ! Il leva l’œil au ciel, à moitié exaspéré, moité blasé. Rien n’avait donc changé ! Exactement comme pour le barbu, qui avait discuté si tranquillement avec lui et qui l’avait, sans doute involontairement, aidé à se souvenir de son véritable nom. Il était devenu quoi, d’ailleurs, celui-là… ? Toujours aussi empressé d’agir n’importe comment ?

"Je dois aussi admettre que ton trouble est palpable dans la Force. Cela m'a guidé jusqu'à toi dans la base. Désires-tu en parler ?"

"Tu vas t’y mettre comme le barbu ?" marmonna-t-il en pointant un doigt vers elle.

Le nom du barbu en question lui échappait mais qu’importe, ce n’était qu’un détail. Il s’écarta un instant, pour aller s’asseoir sur une des chaises hautes, au comptoir, où traînait encore les outils et ce qui lui avait servi pour la confection du sabre d’Apsara. Jacolev n’avait toujours pas bougé, appuyé de l’autre côté, un mince sourire aux lèvres en observant la scène. Bah, qu’importe. De toute façon, Sion ne se sentait pas l’énergie de s’énerver contre lui, contre Meetra… La seule ayant actuellement ce pouvoir-là, ça serait la sorcière ! Mais elle n’était pas là.

"C’est une époque passionnante, tu sais ?" ricana-t-il, particulièrement amer, en reprenant l’inspection du tout nouveau sabre. "Plus rien n’a de sens. Cette base est bourrée à ras-bord de types bizarres. Et on se retrouve même à parler comme si de rien n’était. Et le Jedi barbu m’avait même tendu la main, à mon arrivée, tu y crois, ça ?? Je parle beaucoup avec Anakin. Il comprend ce que ça fait."

D’avoir tout perdu, comme la manipulation, il comprenait… Tout. Il comprenait très bien. Il était le seul, ici, à le comprendre parfaitement. Il savait ce que ça faisait, ce qu’on ressentait. Il n’avait même pas besoin de lui décrire le bouillon de haine, de colère, de regrets.

"Tu le vois ?" reprit-il en désignant Jacolev. "Il ne cesse de me suivre, désormais, mais je ne comprends pas ce qu’il veut. Nous sommes déjà morts. Il ne devrait pas être là !"

"Tu vas t’y mettre comme le barbu ?"

"Tu parles d'Obi-Wan Kenobi ?"

Je savais qu'il avait été là à l'arrivée du sith et il était possible que ce soit de lui que parlait Sion. Mais pas nécessairement, vu qu'il a aussi pu croiser d'autres sensitifs, depuis, dont des barbus.

"C’est une époque passionnante, tu sais ? Plus rien n’a de sens. Cette base est bourrée à ras-bord de types bizarres. Et on se retrouve même à parler comme si de rien n’était. Et le Jedi barbu m’avait même tendu la main, à mon arrivée, tu y crois, ça ?? Je parle beaucoup avec Anakin. Il comprend ce que ça fait."

Je hochais la tête, m'installant en tailleur sur le sol. Oui, je pouvais comprendre un peu, vu que c'était aussi le bazar au sein de l'ordre jedi, mais aussi des sith j'imagine. Mais, sincèrement, cela ne me surprenait pas plus que cela. Après tout, quand on songe à l'équipe que j'avais eu à mes côtés, un vieux astromécano, un droid assassin basé sur un modèle protocolaire, une ancienne sith manchot qui s'est auto-proclamée ma prof, une miraluka oscillant entre lumière et obscurité, un ingénieur cherchant la rédemption, un pilote et ancien tueur de jedi, une chasseuse de prime, une disciple d'une jedi qui ne voulait pas la former à la Force, un ancien padawan qui avait quitté l'ordre parce que celle qu'il aimait en avait été exilé et un mandalorien s'étant auto-proclamé chef de son peuple dispersé, et mes ennemis : Sion qui était tellement en colère qu'il maintenait son corps réduit en poussière en vie, Nihilus qui mourait d'une faim insatiable au point d'en avoir perdu un corps physique, et Traya, une sith tellement remplie de haine qu'elle s'est mise à vouloir tuer la Force -et donc toute vie- pour que celle qu'elle s'est mise à aimer soit libre de ses choix. Un trio qui s'est entredéchiré... parce qu'ils voulaient tous me tuer : Sion pour me protéger, Traya pour que je vive et Nihilus parce qu'il avait faim. Non, franchement, les groupes bizarres, je connaissais déjà.

"Tu le vois ? Il ne cesse de me suivre, désormais, mais je ne comprends pas ce qu’il veut. Nous sommes déjà morts. Il ne devrait pas être là !"

"Je peux comprendre, j'étais morte depuis trois siècles quand j'ai été appelée ici," lui dis-je avec humour, mais sincérité.

Je tendis mon esprit, tout de même, dans la pièce mais je ne sentis aucun spectre, aucun esprit présent dans la pièce. En fait, en étendant ma perception au sein de la Force, les yeux fermés, je pouvais sentir Anakin et Apsara. Le premier semblait... éberlué, surpris, à la limite d'être choqué. La seconde en train de bouger rapidement. Peut-être était-elle en train de courir, de s'entraîner ? Il y avait aussi deux autres sensitifs, bien que je ne les reconnaisse pas. Ils étaient ensembles et leur esprit semblaient plus studieux. Mais je ne sentis personne d'autre dans la pièce. Enfin, il y avait un truc bizarre avec l'aura de Sion. Elle était comme.. perturbée. Mais je n'avais pas les connaissances nécessaires pour comprendre ce qu'il n'allait pas. Peut-être était-ce lié à la personne qu'il voyait.

"Non, je ne le vois pas," répondis-je finalement, ramenant mes perceptions à la normale et rouvrant les yeux. "Mais il semble me connaître. L'inverse est donc peut-être vrai. Peux-tu me parler de lui ?"

Qui sait, je pourrais peut-être aider Sion avec son fantôme ? Je l'avais déjà fait, une fois -même si ça avait causé son décès si longtemps repoussé- et je pouvais donc le refaire. Parce que je n'ai jamais vu mon ancien ennemi si... fou ? Je pense que le terme n'est pas loin de la vérité.

jet pour voir si je sens les autres
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Juste trois siècles ? Il fronça un peu le nez puis finit par hausser les épaules. Boarf, aucune importance ! Il échangea un regard interloqué avec Jacolev, en suite, quand ils virent Surik s’asseoir, fermer les yeux et ne plus bouger, tout un moment. Eh bien quoi, encore ?! Pourquoi tout le monde agissait toujours aussi bizarrement, où qu’il aille ?! Il secoua la tête, sentant – encore ! – poindre une douleur inexpliquée, juste devant le front. Ça arrivait si souvent, ces derniers temps, avec cette lourdeur dans tout son corps ! Il finit par s’asseoir, lui aussi, tout en se maudissant pour cette faiblesse. Son alter le rejoignit en un glissement léger et s’assit juste à côté, en tailleur, en écartant avec grâce les pans fantomatiques de son manteau. Meetra rouvrit tout à coup les yeux, alors qu’il commençait à penser qu’elle aussi s’était perdue dans les méandres infinis de la Force. Peu importe, une fois de plus… De toute façon, il n’avait plus envie de s’énerver.

"Non, je ne le vois pas. Mais il semble me connaître. L'inverse est donc peut-être vrai. Peux-tu me parler de lui ?"

"Ah bon ? C’est vrai, ça ?" lança-t-il, tourné vers Jacolev.

"Oui et toi aussi."

"Mais non ! Ah… Si. Je ne sais plus."

"Tu es fatigué," murmura Jacolev en se penchant sur lui et en posant sa main translucide contre sa joue.

Sion n’eut même pas la force de le repousser, juste de marmonner que ça n’avait pas d’importance. De toute façon, ce n’était pas la peine de s’en soucier, il tombera juste dans un coin, pour deux ou trois heures, quand ça sera trop tard et voilà. C’est ce qui arrivait toujours, car il n’arrivait pas à s’endormir de bon gré. Il vivait comme il pouvait et lorsque le temps était venu, s’écroulait ainsi tout d’un bloc, sans crier gare, pour quelques heures. La première fois, il s’était réveillé sur un lit d l’infirmerie. Les fois suivantes, juste dans des coins pas très loin. Par terre. Il avait détesté qu’on le déplace, lors de ces curieux moments et l’avait fait savoir…

"C’est moi," souffla-t-il, le regard viré sur son double et levant lui aussi la main, pour le toucher. "C’est moi quand j’étais encore… Encore un Jedi. C’est moi quand j’étais encore vivant. Il me suit depuis des semaines. Je parle souvent de lui à Apsara. A Vader aussi. Il est là, tout le temps. Mort. Il devrait être mort, il a été tué sur Malachor. Mais c’est moi, non, lui, je… Nous avions un nom, avant Darth Sion, tu le savais ? Il s’appelle Jacolev Bolhas. Mais nous sommes morts."

Il laissa retomber la main, clignant rapidement de l’œil, face à son double. Sans comprendre pourquoi même Meetra ne pouvait pas le voir, alors qu’il était pourtant bien là. Il pouvait le toucher et lui parler !

"Mais nous ne sommes pas morts. Ni vivants. Je suis presque vivant et lui est presque mort."

"Ah bon ? C’est vrai, ça ?" lança Sion en tournant la tête vers le côté, certainement vers son interlocuteur fantomatique. "Mais non ! Ah… Si. Je ne sais plus."

Ce n'était pas évident à voir mais l'ex sith -ou l'était-il toujours ?- semblait fatigué. Il avait les épaules qui tombaient légèrement. Peut-être avait-il du mal à dormir, peut-être était-il hanté par son passé ? Ou bien n'arrivait-il pas à se détendre pour que son sommeil soit réparateur ? Après tout, la seule fois qu'il avait du chasser sa colère, depuis Malachor V, cela avait été  à la fin de notre duel, quand il accepta de se calmer, de se laisser mourir.

"C’est moi," souffla-t-il, le regard viré sur son double et levant lui aussi la main, pour le toucher. "C’est moi quand j’étais encore… Encore un Jedi. C’est moi quand j’étais encore vivant. Il me suit depuis des semaines. Je parle souvent de lui à Apsara. A Vader aussi. Il est là, tout le temps. Mort. Il devrait être mort, il a été tué sur Malachor. Mais c’est moi, non, lui, je… Nous avions un nom, avant Darth Sion, tu le savais ? Il s’appelle Jacolev Bolhas. Mais nous sommes morts. Mais nous ne sommes pas morts. Ni vivants. Je suis presque vivant et lui est presque mort."

"Jacolev Bolhas..." murmurais-je doucement.

Je connaissais ce nom, celui d'un jedi puissant qui avait servi sous mes ordres. Un grand combattant. Nous n'étions pas amis mais il avait été présent lors des briefing des batailles, avec d'autres, jedi ou non, soldats volontaires ou engagés pour protéger son monde natal ou le libérer des mandaloriens. Certains avaient été des amis, d'autres -comme Bolhas-, non. Mais je regrettais leur mort à tous.

"Jacolev était un grand guerrier, un puissant jedi. Pas un ami mais c'était quelqu'un de bien,"

dis-je, sans sentant une larme couler lentement le long de ma joue. Je ne ressentais pas de honte à me sentir triste, à le laisser transparaître dans ma voix. Jadis, au début de mon exil, j'avais tenté de nier ce chagrin. Il m'avait fallu du temps, des amis, pour accepter ma peine, et l'ajouter au poids pesant sur mes épaules mais aussi à ma volonté de me faire pardonner. Je regardais Sion, les yeux moins dans le vague, essayant de mettre ce visage sur celui du sith.

"Je ne suis pas une experte en la matière mais il est possible que ce que tu vois est une partie de toi-même, tout simplement, Sion. Ton passé qui essaie de se rappeler à toi, pour que tu sois toi-même," exprimais-je, nettoyant doucement les traces de ma larme. "Nous ne pouvons le voir parce qu'il est toi et pas un vrai Spectre de la Force. Et je ne suis pas d'accord sur un point. Tu n'es pas "presque vivant", tu es vivant, pleinement."

Et libre, aussi. Libéré du contrôle que Kreia avait eu sur lui.  A mon sens, il s'en était débarrassé tout seul, quand il avait pris la décision de me tuer pour me protéger. Il avait aussi dit m'aimer, à ce moment-là. Je ne pouvais m'empêcher de me demander de quand datait cet amour. L'avait-il éprouvé quand il était un jedi ? Etait-ce le rappel de cet amour qui lui avait permis d'avoir la force de dépasser les exigences de sa  maîtresse ?

"Peut-être devriez-vous prendre le temps d'en discuter, tous les deux ? Voudriez-vous que je sois là, présente ?"

Proximité avec Jacolev, jadis
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Mais, mais, mais ?? Décidément, plus il faisait d’efforts pour comprendre les réactions des gens autour de lui et moins il y arrivait ! Pourquoi est-ce qu’elle pleurait, au juste ? Il observa toute la pièce à la recherche d’une raison valable, comme, par exemple, un truc par terre l’ayant blessée et fait pleurer de douleur. Sans rien trouver. Elle avait pété les plombs, elle aussi ? Ou c’était encore un truc bizarre de Jedi dont il ne se rappelait plus ? Et à quoi ça pouvait bien servir, en plus ! Il tentait en vain de se souvenir des raisons poussant à pleurer, en-dehors d’avoir subi une blessure. Et le pire, c’est qu’elle lui balança qu’il était vraiment en vie. Hin hin, mais oui, c’est ça ! En plus d’avoir un comportement absurde, elle avait des paroles absurdes, il ne manquait plus que ça, tiens. Il secoua la tête, en grommelant que ça n’avait aucun sens.

"Peut-être devriez-vous prendre le temps d'en discuter, tous les deux ? Voudriez-vous que je sois là, présente ?"

"Parce que tu penses qu’on n’en a pas déjà discuté plus de temps que tu ne peux l’imaginer ?!"

Il s’énervait de plus en plus car non seulement elle se comportait bizarrement mais en plus, elle balançait n’importe quoi. Il savait déjà qui était Jacolev, il savait déjà qu’il restait attaché à lui, il avaient déjà discuté, ils ne faisaient que cela ! Jacolev lui posa une main sur l’épaule, avec un soupir, juste avant que Sion ne se lance dans une longue litanie d’insultes exaspérées et probablement un discours haineux sur l’Ordre Jedi, pour aller avec. En lui murmurant que ça ira, de ne pas laisser la haine le dévorer, une fois de plus. Il était bien placé pour lui dire ça, tiens, pour lui, c’était facile ! Il ne pouvait plus sentir son corps le brûler de colère ! Pour se calmer, il s’efforça d’écarter cette pensée puis de plutôt se concentrer sur elle. Une image apaisante. L’œil clos, il pensa surtout à elle.

"Tu sais quel est le vrai problème, dans ce passé ?" s’enflamma-t-il en rouvrant l’œil, malgré ses efforts pour se calmer. "Revan. Kreia. Toi. Tous ceux qui se pensaient plus forts, plus sérieux, plus prompts à décider de l’avenir et du destin de tous ! Tous ceux si forts, si puissants, si sages, tous ceux se pensant si bien placés pour prendre les rênes du destin et le détruire, au nom du bien commun ou de leurs propres aspirations ! Vous avez tous joués avec nos vies comme si nous n’étions rien, juste des déchets et des pions, à peine utiles pour être sacrifiés dans la guerre. Revan et Kreia n’étaient que deux gros tordus trop arrogants pour arriver à voir leurs tords !! Et tous ses généraux se sont crus si malins qu’ils ne voyaient pas le mal qu’ils causaient ! Tu t’es enfin rendue compte, non ?! Quand c’était déjà trop tard ! Dis-moi, à quoi ça sert, d’avoir des regrets, aujourd’hui ?!"

Il dût bien s’interrompre, car il perdit le souffle, son corps ayant une drôle de réaction. Comme s’il était prêt à tomber. Ou chuter dans l’inconscience. La lourdeur était plus pressante. Mais malgré tout cela, il se sentait… Mieux. Étrangement.

"Dis-moi à quoi ça sert," marmonna-t-il. "Les regrets vous bouffent entier. Si on ne peut pas changer le passé, il faut le tuer définitivement."

"Parce que tu penses qu’on n’en a pas déjà discuté plus de temps que tu ne peux l’imaginer ?!"

Et bien.. je n'en savais rien du tout, vu que tu ne me l'avais pas dit, d'où ma question. Je soupirais mentalement, me retenant d'essayer de calmer sa colère, comme je l'avais fait avec Jorus, sachant très bien qu'il le prendrait très mal, surtout vu sa susceptibilité actuelle.

"Tu sais quel est le vrai problème, dans ce passé ? Revan. Kreia. Toi. Tous ceux qui se pensaient plus forts, plus sérieux, plus prompts à décider de l’avenir et du destin de tous ! Tous ceux si forts, si puissants, si sages, tous ceux se pensant si bien placés pour prendre les rênes du destin et le détruire, au nom du bien commun ou de leurs propres aspirations ! Vous avez tous joués avec nos vies comme si nous n’étions rien, juste des déchets et des pions, à peine utiles pour être sacrifiés dans la guerre. Revan et Kreia n’étaient que deux gros tordus trop arrogants pour arriver à voir leurs tords !! Et tous ses généraux se sont crus si malins qu’ils ne voyaient pas le mal qu’ils causaient ! Tu t’es enfin rendue compte, non ?! Quand c’était déjà trop tard ! Dis-moi, à quoi ça sert, d’avoir des regrets, aujourd’hui ?!"

Je baissais la tête, car lui avait, bien plus que d'autres, que moi, le droit de me faire des reproches. Il faisait parti des victimes de Malachor V, de mes victimes, celle de la plus grande erreur de ma vie. Il était normal, légitime, de sa part de me le balancer, d'être en colère contre moi, même si cela le poussait vers le Côté Obscur.

""Dis-moi à quoi ça sert. Les regrets vous bouffent entier. Si on ne peut pas changer le passé, il faut le tuer définitivement.""

"Cela sert à ne pas refaire la même erreur, Sion," répondis-je en soupirant tristement. J'eus un léger rire sarcastique ensuite. "Tu me crois forte ? Je ne suis pas forte, Sion. Je relevais la tête vers lui, sans cacher ce que je ressentais, ma tristesse dans les yeux. Je m'exprimais doucement, presque en murmurant mes propres regrets, mes propres faiblesses. "Je suis faible, naïve. J'ai été trompée et j'ai tué mes propres hommes, n'y survivant que par miracle. forte ?  Vos cris résonnaient dans ma tête alors j'ai fui, je me suis coupée de la Force pour ne plus vous entendre, pour ne pas sombrer dans la folie, pour ne pas mourir avec vous. Je me suis évanouie derrière et me suis réveillée sur le navire de Revan. Ce dernier m'a trouvée tellement forte qu'il m'a laissé repartir, rejoindre les jedi. Le conseil jedi a aussi estimé que je ne l'étais pas : on m'a exilé car j'étais faible et ayant succombé au côté obscur." Je ne pus retenir une nouvelle larme, à ce souvenir, et je fermais les yeux, sentant une autre suivre derrière. "Quand toi et Nihilus avez commencé à me traquer, je n'étais rien. J'ai dépendu de Kreia pour recouvrer l'usage de la Force, et de tous les autres pour vous combattre. Si je n'avais pas su que vous menaciez autant de vies, s'il n'y avait pas eu ceux qui sont devenus mes amis... je me serais certainement enfuie, je vous aurais laissé faire." J'eus un léger rire moqueur, envers moi-même. "J'ai même été capturée, sur Nar Shadda, tu le sais ? Sans les autres, j'aurais regardé Nihilus détruire Télos depuis une cellule énergétique. Kreia ne m'avait pas choisit parce que j'étais puissance, Nihilus l'était plus que moi, mais parce que j'étais plus facile à manipuler que lui. Et si je l'ai vaincu, ce n'était pas pour moi, c'était pour sauver la Force, mes amis, pour toi aussi je crois. Et même après... quand j'ai volé au secours de Revan... C'est lui qui m'a sauvé la vie contre celle qui le retenait prisonnier. Et j'ai cru un sith, cru qu'il nous aiderait contre son empereur." Je secouais la tête, négativement. "On me croit forte. Je ne le suis pas, je dépend encore et toujours des autres. Je suis naïve, faisant confiance trop facilement, même à des personnes ayant voulu me tuer ou m'utiliser, comme toi ou Kreia. Même maintenant, j'ai besoin d'un but et je ne fais que suivre celui des autres." Je soupirais encore, baissant le ton de ma voix. "Je ne me bat pas pour moi, toujours pour les autres. Parce que c'est ce que tout le monde attendait de moi. Parce que c'es ma seule façon d'expier pour Malachor V."

C'était vrai, je n'avais presque jamais fait que ce qu'on attendait de moi. Mes seuls vrais choix, ceux qui ont conditionné tous les autres, cela avait été de rejoindre le conseil révanite et mon réflexe de me couper de la Force. Tout le reste, je n'avais jamais fais que répondre aux attentes des gens. Même maintenant, j'aidais parce que c'est ce qu'on attend d'un maître jedi. Atton.. Atton était le seul à me pousser à faire des choses que je voulais faire, en vrai.  Parce que lui, probablement, n'attendait rien de ma part ? Je relevais les yeux, avant qu'il ne puisse répondre, en ajoutant, une chose.

"Toi, tu es devenu fort, par contre. Sion. Tu as su rejeter ta colère. Tu as su rejeter l'influence de Kreia, durant notre combat. Non, sur ce dernier point, tu l'as fait avant, quand tu as décidé de me tuer pour me protéger d'elle." j'eus un petit sourire amusé, cherchant seulement maintenant à chasser mes larmes. "Parce que tu n'es plus guidé uniquement par ta colère et ta soif de vengeance."

Parce que tu étais guidé par l'amour, me retins-je d'ajouter, et la Lumière, et non plus par le Côté Obscur. Mais cela, c'était mon point de vue, mon opinion. Peut-être me trompais-je, après tout. Comme je venais de lui dire, je n'étais pas aussi "sage" qu'on pouvait le croire. J'avais, juste, plus d'expérience que d'autres, vécu plus d'événements durs.

Il dut retenir un ricanement aussi cynique que là, avec un vague mouvement de la main. C’était stupide, tout ça était stupide, un pur gâchis, pour tout le monde ! Il finit enfin par comprendre, quand elle poursuivit, pourquoi elle se mettait à pleurer, c’était à cause des regrets, justement. Mais il avait du mal, bien du mal, à ne pas de nouveau se laisser entièrement dévorée par la haine avec ce qu’elle raconta. La haine pure, l’envie de hurler qu’elle n’avait eu que ce qu’elle méritait, qu’elle avait été lâche de se couper de la Force au lieu d’affronter la situation et crever avec eux, qu tout ce qu’elle avait vécue ensuite n’était pas encore assez cher payé pour ce qui s’était produit ! La rancœur et la vengeance étaient si attirantes, il était si facile d’y être attiré… Mais c’était ça qui l’avait déjà perdu… Il luttait pour ne pas succomber.

Il tenta même de se rappeler de ce qu’il avait appris, quand il était encore Jedi, pour se calmer. Pour méditer. Sur le refus de la vengeance. La volonté nécessaire pour ne pas être dévoré. Les techniques pour y parvenir. Mais rien, impossible de se souvenir de quoi que ce soit. Pas même une bride de souvenir, rien du tout. Jacolev ne lui disait rien, se contentant de rester assis là, plus calme que Sion ne le sera jamais. Il se prit la tête entre les mains, envahi à la place par les souvenirs de cette époque. La haine, toujours… Elle le rongeait jusqu’à l’os. Plus une once de lumière, dans ce marasme, plus aucune raison d’espérer. Revan, Kreia, Revan, Kreia… Deux aberrations… Deux horreurs, deux contre-natures, deux… Non…

C’est à ce moment qu’il réalisa enfin que Revan, finalement, était pire. C’était lui qui avait initié cette guerre, lui qui avait fait tout son possible pour y entraîner les autres, lui qui avait abusé de leur confiance et de leur naïveté !! Lui, encore lui, qui les avait tous trahi !! La sorcière, elle, n’avait fait que profiter du résultat, ramasser les miettes pour son propre compte. Une simple Sith. Appliquant des méthodes de Sith. Mais la réelle cause, avant même son irruption dans sa vie, c’était lui. Il rebaissa lentement les mains, regardant Meetra, qui pleurait et avouait qu’elle avait besoin d’un but et suivait ceux des autres. Il connaissait ce sentiment-là. Il réalisait de mieux en mieux pourquoi les Jedi et les Sith devaient sembler si tarés aux yeux des personnes comme Apsara. La Force les enchaînaient tous. Elle se trompait, il n’avait jamais rejeté la haine, sauf sur son dernier souffle.

"Tu sais qui a raison, finalement ? C’est Plagueis. Il a raison, dans tout ce qu’il a dit à Vader, lors de leurs rencontres dans la Force. Il a lâché totalement prise, il n’a plus aucune accroche… Ni les Jedi ni les Sith ne rendent libres. Pour être vraiment libres, il faut accepter la folie. Échapper à la logique. C’est pour ça que nous ne le serons jamais."

Sion était complètement incapable de se laisser couler au point de ce Sith et n’en avait, de toute façon, pas envie. Pour autant, il enviait terriblement cette faculté à lâcher autant prise, à accéder à cette liberté aussi démentielle, sans que plus rien ne puisse le toucher, pas même le sentiment d’échec. Il avait fini par se calmer un peu, bien que résigné à ne jamais atteindre cet idéal-là.

"Apsara m’a dit que la plupart des gens normaux n’ont pas forcément besoin d’un but pour vivre," souffla-t-il avec un peu de peine. "Ils vivent et c’est tout. Je veux arriver à ça et… Faire quelque chose avec des gens qui n’attendent rien de particulier de moi. Tu devrais le faire aussi. Ils savent vivre, eux. Il y a des gens comme ça qui, qui sont… Ils arrivent à continuer à vivre même s’ils ont eu un passé violent. Ils emmerdent ceux qui veulent les juger. Le général est comme ça, aussi. A part sa famille, il ne regrette rien du tout. Il sait se rebeller. Il se fout de l’avis des autres sur lui. Et il a raison, il faut être…"

C’était infernal… Tenir debout quoi qu’il arrive et avancer, Sion ne savait pas le faire. Pas encore. Pas seul. Besoin des autres, peu importe dans quelles circonstances.

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Se souvenir, 20. Se calmer, 7

"Tu sais qui a raison, finalement ? C’est Plagueis. Il a raison, dans tout ce qu’il a dit à Vader, lors de leurs rencontres dans la Force. Il a lâché totalement prise, il n’a plus aucune accroche… Ni les Jedi ni les Sith ne rendent libres. Pour être vraiment libres, il faut accepter la folie. Échapper à la logique. C’est pour ça que nous ne le serons jamais."

Je secouais la tête, légèrement, car je n'étais pas d'accord là-dessus. La folie n'est pas une solution, c'est une fuite. On lâche tout et on fait genre qu'on n'a plus de soucis, mais dans le même temps no n' a plus rien tout court. Plus d'amis, de familles, de collègues.... Quand Palpatine apprendra le retour de Plag, il mettra sa tête à prix, fortement, j'imagine, pour se venger  de ce qu'il a fait. En fait, Plagueis est plus à plaindre qu'à craindre. Oh, je le combattrais mais pour l'aider à ne plus vivre ce qu'il vit autant que pour l'empêcher de nuire. Dans sa folie, il est devenu sa propre victime.

"Apsara m’a dit que la plupart des gens normaux n’ont pas forcément besoin d’un but pour vivre. Ils vivent et c’est tout. Je veux arriver à ça et… Faire quelque chose avec des gens qui n’attendent rien de particulier de moi. Tu devrais le faire aussi. Ils savent vivre, eux. Il y a des gens comme ça qui, qui sont… Ils arrivent à continuer à vivre même s’ils ont eu un passé violent. Ils emmerdent ceux qui veulent les juger. Le général est comme ça, aussi. A part sa famille, il ne regrette rien du tout. Il sait se rebeller. Il se fout de l’avis des autres sur lui. Et il a raison, il faut être…"

"J'apprend cela. Atton  me l'enseigne, à penser à moi, à me montrer un peu égoïste. Mais tu te trompes si tu penses que la Force est responsable de cela. Kreia avait raison, en partie, dans ce qu'elle disait sur les ordres jedi et sith : ils nous coupent de la vraie vie, en mettant la Force au centre de tout. A cause de cela, on oublie le sort des autres, on ne comprend plus les besoins et les souffrances des autres." Je soupirais un peu, en ajoutant, "c'est surement une des raisons qui explique que le Conseil n'a pas voulu partir défendre les habitants de la Bordure Extérieure des mandaloriens, à notre époque."

C'est pour cela que le Conseil et moi ne pouvions nous comprendre : moi j'avais voulu aider et protéger ces gens, comme c'était le rôle d'un jedi. Le Conseil avait craint la chute de jedi du côté Obscur si l'Ordre s'en mêlait. µLeur crainte avait fini par être une réalité mais n'était-ce pas en parti leur faute ? A mes yeux, oui, mais c'était impossible d'en être vraiment sur.

"Je pense que Luke, le fils d'Anakin," précisais-je en ignorant si Sion le savait, " 'a compris et essaie de créer un nouvel Ordre moins strict et fermé." Je souris un peu,, continuant, "Et Lorana a quitté l'Ordre pour fonder sa famille. Sans sombrer dans la folie, elle s'est trouvée une raison de vivre, un but personnel. En ce sens, elle s'est montrée plus sage que nous."

Je ris nu peu, parce que c'était ironique. Elle avait atteint quelque chose qui, au fond, nous avait toujours manqué et qu'on pouvait lui envier. Une famille, la liberté de choisir son métier, sa vie, où vivre. Nous, nous restions dans le rôle qu'on nous a donné depuis notre plus jeune âge, celui d'individus doué pour manier la Force et devant se préoccuper de cela d'abord.  Enfin, c'est un débat, et je ne suis pas sur e que Sion ou moins soyons vraiment prêt à l'avoir l'un envers l'autre.

"Je vois que tu fabriques un nouveau sabre. Cherches-tu à arborer une autre couleur ?"

Je lui demandais, pour qu'on parle d'autre chose, d'un sujet moins chargé en émotion. Comme je vais rester quelques jours, on pourra surement rediscuter de tout ce qui ne va pas dans la Galaxie, s'il le souhaite. J'estimais qu'on avait bien avancé dans nos rapports, Sion et moi. Après tout, c'était la première fois qu'on se rencontre sans se battre et même s'il m'avait crié dessus - avec raison- il n'y avait même pas eu de menace. C'était plus que je ne le méritais de sa part.

"J’apprends cela. Atton me l'enseigne, à penser à moi, à me montrer un peu égoïste. Mais tu te trompes si tu penses que la Force est responsable de cela. Kreia avait raison, en partie, dans ce qu'elle disait sur les ordres jedi et sith : ils nous coupent de la vraie vie, en mettant la Force au centre de tout. A cause de cela, on oublie le sort des autres, on ne comprend plus les besoins et les souffrances des autres. C'est sûrement une des raisons qui explique que le Conseil n'a pas voulu partir défendre les habitants de la Bordure Extérieure des mandaloriens, à notre époque."

Sion se foutait bien de savoir si les deux Ordres en étaient responsables ou la Force elle-même, au fond. Tout ce qui l’intéressait, c’était de ne plus en être aussi dépendant ! Il haussa les épaules, à la fois blasé et agacé. Même si ça changeait, aujourd’hui, qu’est-ce que ça pourra bien changer, hein ?! Si le rejeton d’Anakin s’y efforçait, il allait juste se fourrer dans les ennuis et en souffrir, rien de plus. Et pour les autres qui avaient quitté leur Ordre, fait complètement autre chose, il comprenait déjà un peu mieux pourquoi. Par contre, qu’est-ce qu’il y avait de drôle, là-dedans ? Elle avait encore des réactions bizarres… Il tourna un instant la tête vers Jacolev, qui haussa les épaules à son tour. Super, merci, merci pour rien, surtout ! Il ne pourrait pas être utile à quelque chose, celui-là, un de ces jours, au lieu de rester collé à lui sans jamais rien faire !

"Je vois que tu fabriques un nouveau sabre. Cherches-tu à arborer une autre couleur ?"

"Celui-ci est pour Apsara," souffla-t-il en l’activant, faisait légèrement briller la lame rouge sang. "Elle n’en a pas. Il faut qu’elle puisse se défendre. Anakin en a aussi créé un pour le type qui avait affronté Plagueis, l’autre fois. Et le mioche a déjà le sien, il est tombé des failles avec."

Il désactiva la lame d’un petit mouvement du pouce, baissant la garde. Ils devaient tous savoir se défendre et pas seulement contre des types aussi dingues et amateurs de virus dangereux ou d’empoisonnements. Tous. Y compris le gamin. Apparemment, il avait à peine eu le temps de sortir un peu du temple, avec son maître, de débuter les entraînements au sabre avec, avant d’être aspiré. Un petit novice complet, autrement dit.

"Tu crois que je peux avoir une famille un jour ?"

Cette question-là le hantait depuis un sacré moment. Depuis qu’il en voyait plusieurs, dans cette base, en réalité, qu’il pouvait les observer, de loin, détailler leurs interactions sous tous les angles, leurs comportements… Il avait à la fois envie de savoir ce que ça faisait et était rebuté d’essayer. C’était comme… Pousser une porte interdite, découvrir un univers inconnu, où jamais il n’aurait dû jeter un œil. Un univers autant dérangeant que fascinant.

"Celui-ci est pour Apsara. Elle n’en a pas. Il faut qu’elle puisse se défendre. Anakin en a aussi créé un pour le type qui avait affronté Plagueis, l’autre fois. Et le mioche a déjà le sien, il est tombé des failles avec."

"J'ignore si Apsara est prête pour accepter de le porter," dis-je, regardant la lame rouge.

Je ne parlais pas du fait qu'elle sache manier un sabrelaser, la réponse était non et je le savais, car elle avait refusé qu'on lui enseigne cela, durant le temps qu'elle a passé au sein de notre Temple actuel. Non, la question était de savoir si elle était prête à accepter d'en posséder un. La forcer à en prendre un était facile pour Sion ou Skywalker père, vu qu'ils doivent se considérer comme ses supérieurs mais ce ne serait pas une bonne idée, de mon point de vue.

"Tu crois que je peux avoir une famille un jour ?"

"C'est ironique que tu me le demandes, car je me pose la même question." Je souris un peu tristement, sortant mon shoto, mon petit sabrelaser. "Peut-être nous la posons-nous pour des raisons différentes," admis-je, commençant à démonter mon arme. "Moi, c'est à cause des torts que j'ai commis, de Malachor V. Ai-je droit au bonheur, après un tel crime ? Je l'ignore encore. Je sais juste que cette réponse, nous sommes les seuls à pouvoir la trouver, en nous. Si tu estimes y avoir droit, alors veille à faire les efforts nécessaire à cela."

Ce n'était peut-être pas ce qu'il désirait entendre mais c'était ce que j'avais de plus honnête à lui dire. Avant notre combat dans l'académie Trayus, s'il m'avait posé la question, 'jaurais dis non, car j'imaginais mal Darth Sion, l'assassin impitoyable, éprouver assez d'amour pour mériter d'avoir une famille. Notre long duel m'avait appris que même lui, le Maître de la Colère, en était capable. S'il a pu m'aimer, s'il devait aimer une autre personne, alors il devra apprendre à faire des efforts pour obtenir un amour en retour. Ce qui implique d'accepter de faire des sacrifices, et qui pourrait être le plus dur pour un sith, je crois.

"Tiens, utilise plutôt ce cristal pour ce sabre. Les cristaux synthétiques sont moins performants que les naturels, tu sais."

Je lui lançais le cristal de mon shoto, que je pourrais remplacer facilement, vu qu'il y en a encore de disponibles sur Millim. Personne n'a utilisé ceux que j'avais récupéré dans la grotte de Dantooine après tout. Et puis, Apsara sera probablement plus à l'aise avec un sabre doté d'un vrai cristal et non d'une imitation. Ceux-ci ont, en plus, de vrais défauts, comme de créer des lames plus fragiles et donc susceptibles de disparaître si le combat dure trop longtemps ou si le sabre est mal entretenu. Il est certs plus facile, plus rapide, de créer un cristal synthétique que d'en chercher un naturel mais ça reste une mauvaise méthode, juste intéressante pour quelqu'un cherchant à produire des sabres en masse.

"D'ailleurs, est-ce que tu dors bien ? Tu as des cernes sous l'oeil ?" Finis-je par me décider à lui demander, ayant noté cela depuis mon arrivée mais n'étant pas sure qu'il accepte d'aborder le sujet. Dans le même temps, je commençais à refermer mon sabre à lame courte.

Droit au bonheur … ? Quoi ? Qu’est-ce que ça venait faire dans l’affaire, ça ? Il se demandait juste ce que ça faisait et si tout le monde pouvait, ou non, mais le bonheur, ce n’était pas du tout un sentiment qu’il avait imaginé rentrant dans l’équation. Quel était le rapport entre le bonheur et avoir une famille ? Il ne voyait pas le lien… Pour le moment, ce qu’il avait vu, c’est que ceux qui en avaient en parlaient tout le temps. Le capitaine, lui, en parlait souvent, dès qu’il le croisait. Et il souriait beaucoup. Mais le général, lui, était toujours dépité et déprimé. C’était bien pour ça que Sion ne voyait pas en quoi le bonheur était lié, puisqu’il voyait des réactions aussi radicalement différentes dès que le sujet famille arrivait sur le tapis. Il n’était même pas sûr de vouloir essayer en personne, il voulait juste savoir, mieux, ce que c’était. Comprendre à quoi ça servait au quotidien. Et pourquoi c’était important pour certains et déprimants pour d’autres.

Elle lui lança tout à coup le cristal qu’elle venait de récupérer dans son sabre, en lui disant d’utiliser ça à la place. Mais… Une minute, elle en avait déjà un de rechange, pour que ça lui soit si facile ?? Et ça sera vraiment mieux ? Légèrement circonspect, il la remaria, bien qu’il ne comprenne pas du tout pourquoi elle prenait cette peine. Les Jedi… Toujours à fond pour des trucs aussi… Enfin bref. Il hésita tout de même, passant de ça au sabre, lèvres un peu pincées. Une méfiance irrationnelle, comme si c’était ce cristal qui pouvait détruire l’arme et pas celui qu’il avait synthétisé. Il ne reprit donc pas immédiatement la construction du sabre, se contentant de délicatement poser le cristal sur un tissu, posé à côté de ses outils, en évitant de plus y toucher. Il verra un peu plus tard… Et lui demandera, à elle, ce qu’elle voulait.

"D'ailleurs, est-ce que tu dors bien ? Tu as des cernes sous l’œil ?"

"Ça veut dire quoi, bien dormir ?"

"Se reposer sans attendre de tomber par terre," souffla Jacolev en se frappant le visage du plat de la main.

"Je t’ai demandé un truc, à toi ?!" rugit-il en tournant sèchement la tête vers lui. "Et depuis quand tu réponds à ce genre de questions, pour commencer ?!"

"Parce que tu la poses."

"Fallait répondre à celles d’avant ! Qu’est-ce que tu fous là, pour commencer ! Qu’est-ce que tu veux ?!"

"Être nous."

"Hein ?" bafouilla-t-il, pris au dépourvu.

"Tu dois devenir moi."

Il ne comprenait rien… Et ça lui filait, une fois de plus, des douleurs bizarres dans la tête, quand il voulait comprendre. Il se frotta un peu le crâne brûlé, en tentant de suivre cette conversation. Puis se rappela brusquement de la question initiale et de qui l’avait posé. C’est vrai qu’elle était là, elle aussi, pour… Pour quoi faire, déjà, il l’avait oublié.

"C’est quoi le rapport entre le bonheur et la famille ? Quand Anakin parle de la sienne, il n’a pas l’air heureux, juste déprimé. Le capitaine est content, lui. C’est un type bizarre. Il a même adopté le morveux qui est tombé des failles. Puis toi, tu ferais une famille comment, tu es Jedi, non ? Ce n’est pas censé être interdit, chez vous ?"

"Ça veut dire quoi, bien dormir ?" Allons bon, on n'est pas sorti du sable mouvant s'il a oublié jusqu'à la définition de cet état. "Je t’ai demandé un truc, à toi ?!" rugit Sion en tournant sèchement la tête vers sa droite. Voilà, qu'il parle encore à lui-même. "Et depuis quand tu réponds à ce genre de questions, pour commencer ?!" Je le regardais sans rien dire, préférant le laisser à son débat interne, surtout que je ne sais pas quelles réponses il obtient. "Fallait répondre à celles d’avant ! Qu’est-ce que tu fous là, pour commencer ! Qu’est-ce que tu veux ?! . . . Hein ?"

Ah, aurait-il eu une réponse de Jacolev ? Cela semblait être le cas vu sa tête abasourdie. Il sembla y réfléchir un peu, avant de se rappeler que j'étais là.

"C’est quoi le rapport entre le bonheur et la famille ? Quand Anakin parle de la sienne, il n’a pas l’air heureux, juste déprimé. Le capitaine est content, lui. C’est un type bizarre. Il a même adopté le morveux qui est tombé des failles. Puis toi, tu ferais une famille comment, tu es Jedi, non ? Ce n’est pas censé être interdit, chez vous ?"

Un capitaine ? Je ne vois pas du tout de qui il peut parler mais c'est bien qu'il se fasse des amis au point de s'en rappeler. Cela amenait un peu de normalité dans sa vie. C'était quand même triste qu'il ait tant perdu, et c'était en partie par ma faute.

"Je n'ai pas de famille mais la majorité des gens en retire un bien-être personnel. Anakin Skywalker est affecté négativement parce que sa famille est brisée : sa femme est morte, son fils à l'autre bout de la galaxie, et probablement en train de risquer sa vie sans qu'Anakin ne puisse l'aider. Et sa fille est dans le camps adverse. Mais c'est un cas plus rare qu'il n'y paraît : la majorité des familles sont des foyers de bonheur. Je ne saurais te l'expliquer mieux car il faut en avoir une pour comprendre, avoir des enfants. Mais rien qu'être avec la personne que tu aimes... cela fait oublier tes tracas, tes soucis. Cela donne une forme de lumière à la vie. Il devient une sorte de Soleil qui éclaire ton avenir."

Je rougis un peu, tout à coup gêné de dire de telles choses, une première pour moi, tout en songeant à Atton. Bah oui, je sais : l'amour rend aussi un peu idiot et je n'ai pas l'habitude de me sentir idiote et de m'exprimer ainsi. Surtout devant un sith.

"Hum, donc euh... L'amour que l'on éprouve sincèrement pour une ou de plusieurs personnes te rend plus fort. Si tu te bats pour eux, voir avec eux, tu as un but, une cause pour laquelle tu es prêt à te battre, non pour mourir mais pour revenir vers eux. Cela fait parti des choses qu'Atton m'apprend, même s'il ne s'en rend pas compte."

Heureusement que Kreia n'est pas là, elle dirait que je suis contaminée par la bêtise de mon cher et tendre compagnon. Il faut dire qu'elle n'est pas très sentimentale, ou alors elle le cache très bien. Pourtant, elle a connu cela, je crois bien, sinon elle n'aurait jamais mise au monde Brianna.

"Donc, que t'a dit Jacolev, Sion ?"

Un « foyer de bonheur » qui amènera plus de lumière dans la vie… ? Il la fixa, perplexe, pendant qu’elle rougissait, comme si c’était aussi un truc gênant. Il avait vraiment du mal à imaginer en quoi ça pouvait rendre heureux et faire oublier ses soucis, parce que bon, une famille, ce n’était pas du travail avant tout ? Pfft, plus il y réfléchissait, plus il trouvait que c’était juste un imbroglio de plus et qu’il ferait mieux de ne pas y toucher. Il n’avait déjà pas envie de faire fuir la jeune femme, alors l’idée de fonder le moindre foyer, encore moins. Ces trucs-là, ce n’était pas pour lui… Il ne voyait pas non plus l’utilité de faire un enfant. Ou s’en occuper. Ceux qu’il avait vu, dans la base, étaient petits et en plus, ils criaient forts. Ils apportaient du bonheur en arrachant les tympans des autres ?

"Hum, donc euh... L'amour que l'on éprouve sincèrement pour une ou de plusieurs personnes te rend plus fort. Si tu te bats pour eux, voir avec eux, tu as un but, une cause pour laquelle tu es prêt à te battre, non pour mourir mais pour revenir vers eux. Cela fait parti des choses qu'Atton m'apprend, même s'il ne s'en rend pas compte."

Eh… ? Ah… Il pencha légèrement la tête sur le côté, en la regardant, la bouche tordue en une grimace mi-tendu, mi-effarée. Se battre pour d’autres, elle appelait ça un but ?! Pourquoi pas aussi se poser dans un coin avec eux et arrêter de combattre, pendant qu’on y était ! Quel sentimentalisme, c’était typique des Jedi, ça ! Bref, peu importe. Il haussa les épaules, préférant encore laisser tomber ce sujet-là. Il y repensera plus tard ! Ou pas. Bref, il n’avait pas envie de s’épuiser à creuser, ici et maintenant, encore moins à tenter de décrypter pourquoi la Jedi était aussi gênée à en parler, comme si c’était grave. A la place, il regarda de nouveau le cristal, posé au sol sur la lingette, pensif. Puis le sabre flambant neuf. Puis le cristal. Comme si y retoucher allait le contaminer ou autre chose.

"Donc, que t'a dit Jacolev, Sion ?"

Hein ? Ah, oui, tiens. Il avait tendance à se perdre dans ses propres pensées, ces derniers temps, la fatigue ne devait pas l’aider.

"Il veut que je devienne lui," indiqua-t-il en faisant un signe de tête pour désigner le Jedi. "Quoi que ça veuille dire aujourd’hui. C’est stupide. On ne revient pas en arrière."

Il n’avait même jamais pensé à revenir vers la lumière, car ça n’avait plus aucun sens. Pas après tout ce qui s’était passé. Pas ici. Pas maintenant. Pas alors qu’il était aussi imprégné par ses propres actes et le côté obscur. Pas après avoir autant traqué les Jedi et Meetra avec. Pas après ces massacres. Qui le ferait, en ayant traversé ce genre de choses ? Anakin ne l’était pas redevenu non plus.

"Tu sais comment le faire disparaître ?"

Bon, j'étais incertaine sur la façon dont il avait pris mon explication. Cela semblait le faire réfléchir mais dans quel sens ? M'avait-il seulement comprise ? Mmm, il faudrait peut-être que je laisse une autre personne lui expliquer les biens-fait d'avoir quelqu'un que l'on aime . Il est vrai que j'ai peu d'expérience sur la chose moi-même et que l'amour n'est pas une vertu très sith, pour ce que j'en sais, même s'ils peuvent l'éprouver bien sur.

"Il veut que je devienne lui," indiqua-t-il en faisant un signe de tête pour montrer où est son fantôme. "Quoi que ça veuille dire aujourd’hui. C’est stupide. On ne revient pas en arrière."

Je hochais la tête car c'était vrai. On ne peut effacer le passé ni le réécrire, il faut avancer en gardant les enseignements acquis, ainsi que tout le reste.

"Tu sais comment le faire disparaître ?"

"J'ignore si je le peux mais je pense que cela dépendra surtout de toi, Sion. Ce que je peux te proposer, c'est de t'enseigner une technique de méditation qui t'aidera à retrouver tes souvenirs perdus, ceux de Jacolev. Peut-être qu'en te rappelant le jedi que tu fus, son esprit sera satisfait ? Cela, bien sur, aura un impact sur toi mais ça t'aidera peut-être aussi à devenir meilleur et pas nécessairement un jedi. Être un jedi ou un sith reste un choix que toi seul peut prendre.

C'est une chose à essayer, en tout cas, qui peut changer Sion mais en quoi, je l'ignore. Lui seul, en tout cas, peu décider d'accepter ou de refuser cet enseignement, et de partir à la recherche de son moi-passé. Personne ne peut le faire pour lui. Quand à savoir si cela suffirait à satisfaire l'esprit du jedi qu'il fut, c'est une autre histoire. Je n'ai aucun exemple de personne hantée par lui-même en tête, et il est possible que Sion soit un cas unique. Ou qu'il soit simplement fou.

En tout cas, s'il accepte mon aide, on organisera quelques séances afin qu'il apprenne -ou réapprenne car il la connaissait peut-être déjà, auquel cas cela ira plus vite- cette méditation. Et derrière, ce sera à lui de faire le plus dur du travail. Mais je pense, au fond de moi, qu'il le fera : Sion n'est pas quelqu'un qui laisse la peur guider ses actes.

Psychologie )> 11

"J'ignore si je le peux mais je pense que cela dépendra surtout de toi, Sion. Ce que je peux te proposer, c'est de t'enseigner une technique de méditation qui t'aidera à retrouver tes souvenirs perdus, ceux de Jacolev. Peut-être qu'en te rappelant le jedi que tu fus, son esprit sera satisfait ? Cela, bien sûr, aura un impact sur toi mais ça t'aidera peut-être aussi à devenir meilleur et pas nécessairement un jedi. Être un jedi ou un sith reste un choix que toi seul peut prendre."

Mais ce n’était pas ça, la question ! En tout cas, pas pour le moment, il était encore trop perdu pour y penser, tout ce qu’il voulait, c’était se sortir de ce guêpier ! Se rappeler de ses souvenirs suffirait vraiment à le faire dégager… ? Il lui lança un regard perplexe, puis regarda de nouveau Jacolev, avant de regarder encore Meetra. Mmh… Peut-être, peut-être pas, il ne voyait pas du tout en quoi ça pourra bien l’aider, mais si elle pensait que ça pouvait marcher… Il finit par accepter d’essayer, grognon mais au moins prêt à faire un effort. Allons donc, il l’écoutait ! Une technique de méditation… Méditer, au moins, il avait réappris à le faire, ce n’était plus si compliqué. Et c’était aussi son moyen de « dormir » principal. Ce qui lui donna plus de mal, finalement, ce fut surtout d’accepter de l’écouter et suivre les directives qu’elle donnait.

Durant un moment, il eut l’étrange impression de se laisser « partir », comme lorsqu’il dormait un peu, dérivant complètement. Une sensation toujours bizarre, à la fois angoissante et apaisante. Il détestait perdre le contrôle et dans le même temps, ça détendait… IL finit même par ne plus entendre la voix de la Jedi, lorsque les contours de la scène se précisèrent, autour de lui. Il se vit assis en tailleur dans l’herbe, au soleil, le rendant encore plus confus car il savait bien être assis par terre sur du béton, dans une salle souterraine, sans fenêtre. Pire encore, il posa les yeux, les deux yeux, sur des mains recouvertes d’une peau lisse et sans aucune cicatrice. Et il sentait la chaleur dessus… Irréel. Il n’avait plus ressenti l’effet du soleil sur la peau depuis si longtemps. Il y avait des gens, autour de lui. Des jeunes adultes. Des Jedi. Qui se détendaient au soleil, eux aussi.

Sion revint assez brusquement à la réalité, après ça. Puis leva une main, pour la gratter avec l’autre, pour tenter de ressentir quelque chose. Ni chaleur, ni froid, ni douleur, rien, mis à part la légère pression indiquant que sa paume touchait quelque chose. Il mordit un des doigts, sans rien ressentir non plus. Seule la douleur diffuse et éternelle habitant son corps demeurait là. Sinon, rien. Ce n’est qu’à ce moment qu’il ressentit une violente et profonde envie de pleurer, mais une fois de plus, rien ne s’échappa. Son œil était sec pour de bon. La haine revenait en bloc, accompagnant la souffrance. Il aurait pu attaquer aussitôt Revan, en le revoyant, à cet instant. Déverser sur lui toute sa haine, sa vengeance, lui faire aussi mal que ce lui avait ressenti depuis des années.

"Si tu comptes rester quelques jours, tu peux voir les autres," marmonna-t-il. "Il y a le type qui a affronté Plagueis sans sabre, aussi. Il est taré."

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Jet, 9