Jeu 18 Avr 2024 - 18:44 Un beau matin d’hiver…
Il était encore tôt, ce matin-là, dans le bureau triangulaire. La Force dégustait son café tranquillement, à moitié endormie, tout en lisant les journaux du matin. Le Maître des Dés, installé les deux pieds sur son bureau, se limait les ongles avec soin, lèvres pincées sous la réflexion et l’attention. De l’autre côté de la pièce, le Maître des PNJs venait juste de terminer son thé et lançait la tasse en direction de l’évier, avant de se poser pour lire, lui aussi. Tout était très calme. Jusqu’à ce que la porte du bureau s’ouvre avec fracas, laissant apparaître une Shoey furieuse, les yeux luisants, la base aux lèvres.
Maître des Dés, hurlant et reculant dans son siège – AAAAAAAH !! Un fantôme !
La Force, levant tranquillement les yeux de son journal – Mmh ? Plaît-il ?
Shoey, folle de rage – J’exige des explications !!
La Force – De moi ?
Shoey – De lui !!
La Force, tournant les yeux vers le Maître des PNJs, perplexe – De Mj… ?
Maître des PNJs – Ah non, les gens ne me demandent jamais d’explications, ils ont bien trop peur que les liquide sur place au tour suivant.
Shoey – Mais non, luiiii ! Luiii, lààà !
Maître des Dés, contre le mur – Virez-moi ce truc du bureau, je vous dis que c’est un fantôme !
Shoey – Pourquoi vous me détestez, hein ?? Qu’est-ce que je vous ai fait ?!
La Force, avec un soupir, en reprenant son journal – Il faut bien admettre, mon cher Dés, que tu as tes chouchous.
Maître des Dés – Calomnies ! Certains ont plus de chance avec moi, voilà tout !
Shoey – Pourquoi je n’en ai jamais, moi, hein ?!
Maître des Dés – Alors, c’est faux, selon le journal de statistiques que voici, vous av…
Shoey – Jamais sur des jets importants !!
Maître des PNJs – Ah si si, moi aussi, j’ai noté ! Il y a des bons résultats sur tous les jets qui vont permettre d’empirer la situation et je trouve ça très rigo…
La Force – Mj, tu n’aides pas.
Maître des Dés – Eh oh ! Ce n’est pas ma faute si vous avez un aussi mauvais karma, il faudrait d’abord penser à arrêter de planter tous vos ennemis avec des couteaux, c’est pas très Jedi, tout ça !
Le reste de sa diatribe est couverte par une volée d’injures toutes plus fleuries les unes que les autres. C’est à ce moment-là que Sion passa doucement la tête à travers l’interstice de la porte et se joint à Shoey pour dénoncer cet odieux traitement. Au point où la Force finit par se résoudre à appeler la sécurité et faire évacuer ces deux-là loin du bureau triangulaire. Le calme revint, permettant au Maître des Dés de retrouver paisiblement sa place.
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La matinée avait tranquillement avancé lorsqu’on frappa doucement à la porte, cette fois sans aucune brutalité. Soontir entre tranquillement. Presque aussitôt, le Maître des Dés bondit et accourt pour le serrer très fort dans ses bras, avec un grand sourire béat. Dans le même temps, le Maître des PNJs s’empara d’un large couteau aiguisé, alors que la Force commence à suer très fort.
Maître des Dés – Mon béééébééééé !!
Maître des PNJs, jouant avec le couteau, les yeux injectés de sang – Le voilà, lui…
La Force – Hum, bon, heu, qu’est-ce que vous faites là, vous ?
Soontir, presque étouffé dans les bras du Maître des Dés – On m’a dit de venir ici pour récupérer de nouveaux formulaires de demandes de mission…
Maître des Dés, tout ému – Mais bien sûr, mon lapin !
Maître des PNJs – Hin hin, il veut une mission… Mortelle, j’espère ?!
La Force – Mj, repose ce couteau !
Maître des Dés – Tiens, voilà plein de formulaires, mon choupinet adoré, papa va prendre bien soin de toi pendant ta prochaine mission, tu… Hiiiii !!
Il se baissa juste à temps, en poussant Soontir avec lui pour éviter le couteau lancé avec force par le Maître des PNJs.
La Force – Non mais ça ne va pas ?!
Maître des PNJs – J’ai fait ce que tu m’as dit, j’ai reposé ce couteau !! Pas ma faute s’il m’a glissé des mains juste avant !
Maître des Dés – Pas touche à mon chaton !
Soontir – Je croiiis que je ferai mieux de partir, hein, merci pour les formulaires !
Il s’enfuit vivement du bureau, alors que le Maître des PNJs allait chercher une mitrailleuse dans le placard, retenu à grande peine par la Force lui criant de se calmer tout de suite. Il fallut un long moment avant d’apaiser les esprits, la Force finissant par assommer une bonne heure le Maître des PNJs pour l’aider à se calmer.
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La fin de matinée approchait doucement et l’ambiance dans le bureau était quelque peu lourde. Le Maître des Dés boudait car son collègue avait voulu tuer son chaton favori et le collègue en question boudait car la Force l’avait obligé à dormir. De son côté, cette dernière tentait tant que bien que mal de se concentrer sur les dossiers en cours. C’est pour régler l’un d’entre eux qu’elle convoqua Revan.
Revan – Vous vouliez me voir ?
La Force – Oui, j’ai un petit problème avec votre dossier.
Maître des PNJs – Personnellement, j’ai un problème avec lui, tout court. Je ne l’aime pas, il me rappelle trop l’autre tête de nœud.
Maître des Dés – Tu n’aimes personne, de toute façon !
Maître des PNJs – J’aime détester tout le monde !
La Force – Bouclez-la, tous les deux ! Hum, bref, je disais donc, Revan, votre dossier me pose un souci. Il se trouve que c’est au moins la cinquième ou sixième fois que vous revenez, sous une forme ou sous une autre, et je commence à m’inquiéter… Je pense que vous pourriez souffrir d’un trouble identitaire. Vous me comprenez ?
Revan – Mais enfin, je vais très bien !
Maître des PNJs, chuchotant – Pour l’instant…
La Force – Écoutez, je sais que ça peut être dur à entendre mais il faut se rendre à l’évidence… Vos allers-retours en tant que Jedi, Sith, Révanite, Sith et encore Jedi… Cela peut cacher une souffrance, qu’on ne veut pas s’admettre. Prendre un peu de recul sur tout cela pourrait vous faire du bien. Avez-vous déjà envisagé d’en parler à quelqu’un ?
Revan – Ah non, non, non ! Merci pour votre considération, mais vraiment, je suis en parfaite santé mentale, je vous l’assure ! Jamais ça ne me viendrait à l’esprit de commettre des dingueries ! Comme, heu… Je ne sais pas, moi, allez traquer un Sith super dangereux quasiment seul et sans aucune préparation, ah ah !
La Force – …
Maître des PNJs – …
Maître des Dés – …
Revan – Loin de moi aussi l’idée d’ordonner de faire péter d’un bloc autant mes alliés que mes ennemis comme s’ils étaient tous des déchets à jeter dans le même sac, je ne suis pas un monstre ! Au contraire, je suis quelqu’un de très équilibré, voyez-vous. Je n’ai jamais frappé personne, ni fait de mal à une mouche ! Je n’ai jamais non plus explosé la mâchoire de mon pote en entraînement et je n’ai pas eu l’idée de foncer droit devant dans une guerre sans même regarder où je mettais les pieds. Pas du tout mon genre, hé hé ! Heu, c’était quoi, déjà, la question ?
Maître des Dés – …
Maître des PNJs – …
La Force – Eh bien, la question, c’était si vous accepteriez de rencontrer un de mes amis ? Il aimerait beaucoup discuter avec vous, c’est un grand fan, vous savez.
Revan – Bien entendu ! Où puis-je le trouver ?
La Force – Juste au fond du couloir, la dernière porte. Vous le reconnaîtrez facilement, il porte une jolie blouse blanche. Allez-y donc, il vous attend.
Revan quitta le bureau en sautillant, vers la porte indiquée. C’est avec un nouveau soupir que la Force referme ce dossier-là puis le jette dans le placard derrière elle, parmi ceux déjà traités. Ce qu’il ne fallait pas faire, des fois…
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Maître des Dés – Dis-moi, Mj, je pensais à un truc…
Le Maître des PNJs grommela légèrement, sans cesser d’astiquer avec soin son lance-roquettes. La Force ne fit qu’un léger mouvement, la tête dans ses dossiers, prête à intervenir si cela partait encore en bagarre entre les deux.
Maître des Dés – Quand tu possèdes les gens, pour qu’ils aillent taper sur les autres en ton nom, est-ce qu’ils sont conscients que tu es là ?
Maître des PNJs – Je ne les possède pas. Ils m’invoquent, simplement, quand ils ont besoin de moi pour frapper officiellement. C’est grâce au pacte de sang que j’ai signé avec chacun d’entre eux. Il s’agit de ma Légion.
Maître des Dés – C’est légal, de faire ça… ?
La Force – Légal mais pas très malin.
Le Maître des PNJs éclata d’un rire sardonique puis s’empressa de tester la puissance de son arme en allant démolir l’école maternelle d’à côté, en pleine récréation. Durant ce temps, le Maître des Dés réfléchit longuement à ce qu’il venait d’entendre. Perplexe à l’idée que qui que ce soit puisse accepter un tel pacte.
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La Force – On a encore un client à passer. Mj, bon sang, ferme cette fenêtre, la fumée de l’incendie pique les yeux !
Maître des PNJs, humant l’air avant de refermer – Quel dommage, cette chaleureuse atmosphère de larmes, de sang et de chair en feu me ravie les papilles.
Luke – Bonjour. Vous vouliez me voir ?
Le Maître des PNJs se rassoit vivement, croisant les bras puis les jambes sur son bureau.
La Force – Bonjour, Luke. Si nous vous avons demandé de venir, c’est pour vous informer que lors des futurs bouleversement, vous allez traverser une période houleuse.
Luke – D’accord.
Maître des Dés – Houleuse, du style, beaucoup de combats, des explosions, des trahisons, des retournements de situation, des batailles spatiales…
Luke – D’accord.
Maître des PNJs – Avec du sang partout, des crânes explosées, des vies ôtées, des malheurs, de la souffrance, des pleurs !
Luke – D’accord.
Maître des Dés – Possiblement des mois sans plus pouvoir se reposer, dormir à la volée deux ou trois heures au maximum, des proches perdus à jamais, des blessures graves et sans doute des planètes détruites, avec tous leurs habitants. Peut-être de nouvelles épidémies et des ennemis surarmés et très dangereux.
Luke – D’accord.
Maître des PNJs – Je ne suis plus sûr de savoir si je dois l’aimer ou le détester, celui-là ?
La Force – Hum, quoi qu’il en soit, ça sera difficile, voire un peu extrême, donc dans ce genre de cas, nous préférons en discuter en amont, afin de voir si ce ne sera pas trop, justement… D’accord ?
Luke – D’accord.
Maître des Dés – Je pense que tu peux le détester, en fait. J’ai comme un mauvais pressentiment.
Luke – C’était juste pour ça ? Je peux y aller ?
La Force – Heu, oui…
Dès que la porte du bureau se referma, la Force et les deux Maîtres se regardèrent, un long moment, perdus et ne sachant plus que dire ou faire. Puis décidèrent, d’un commun accord, de se dire que ça n’avait pas d’importance. Qui vivra verra !
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